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 (rafe), 'cause real life ain't nothing but anger and doubt.

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Invité a posté ce message Sam 28 Juil 2018 - 17:44 #

i built up every wall, i then climb.
So tell my doubts I'm comin' home And put my failures on the phone. Hold it down, let it go. I gave up my soul without knowing the stakes And now I'm feeling a hole, with falls herding shape. You told my guilty skin will turn to stone. Lord, I'm a man of sin, now that I know. When real life ain't nothing but anger and doubt, And failure's a stranger we all dream about, I hold it down, I hold it down.

rafe hollins & asteria drake

New-York, ça lui rappelait de nombreux souvenirs à Asteria, il s’en était passées des choses dans cette ville, plus de dix ans plus tôt. Elle avait retrouvé du monde en revenant, ces vieilles amitiés, ces belles histoires qu’elle avait été obligée de laisser derrière elle en repartant à Melbourne avec ses parents. On ne lui avait pas laissé le choix, à dix-sept ans de toute façon, elle avait été encore sous la responsabilité de ses parents, alors quand ils étaient partis, elle était parti avec eux en abandonnant tout ce qu’elle avait déjà construit à New-York. Elle n’avait eu que dix-sept ans, alors on avait facilement pu lui dire qu’il n’y avait eu rien d’assez important dans sa vie pour qu’elle ne puisse pas la reconstruire. Mais ça avait été compliqué pour elle et finalement, elle n’avait jamais rien réussi à reconstruire là-bas. Elle s’était dit alors que ce serait plus simple à New-York, or pour le moment, elle ne faisait qu’enchainer les échecs, comme à son habitude. Elle était enceinte, alors c’était probablement pire que tout. Pourtant, elle n’avait pas réussi à avorter et maintenant, c’était trop tard, mais ça avait été au-delà de ses forces, quand bien même elle craignait d’être la pire mère du monde. Elle avait cru que New-York, ce serait la possibilité de retrouver tout ce qu’elle avait perdu, mais il semblait bien que c’était plus compliqué que ça en avait l’air. Terry, elle était une éternelle optimiste, elle avait tendance à croire que tout pouvait être facile, tant qu’on y mettait du sien et pourtant, elle ne faisait que se casser les dents contre tous les obstacles qu’elle rencontrait. Elle restait souriante et dynamique, toujours là pour ses amis, prête à remonter le moral à ceux qui pourrait en avoir besoin et pourtant, quand il s’agissait d’elle-même, elle se rendait vite compte que sa vie était une suite de conneries et d’échecs et qu’elle ne savait plus franchement comment elle allait faire pour s’en sortir avec tout ça.

New-York, ça aurait dû tout régler et pourtant, ça soulevait plus de questions qu’elle ne l’aurait cru. Elle avait retrouvé Rafe, mais leur lien n’avait rien à voir avec ce qu’il avait été avant. Ils avaient grandi tous les deux et dix ans, ça changeait plus de chose qu’elle n’avait voulu le croire en arrivant à New-York. Dans le fond, Rafe, il ramenait autant de souvenirs agréables à sa mémoire que de peines. Rien qui soit de sa faute à lui, évidemment, mais il avait été ami avec Shea avant de la connaître. Peut-être que s’il n’avait pas connu sa soeur, il ne lui aurait jamais adressé la parole. La disparition de Shea, elle planait sur l’air New-Yorkais quand bien même plus personne ne s’en souciait aujourd’hui. A part Wyatt, peut-être, parce qu’elle lui en avait parlé. Elle n’avait jamais été retrouvée et tout ce que Wyatt avait pu faire pour le moment, c’était lui filer le maigre dossier de la police, ces infos desquelles on l’avait éloignée à l’époque, parce qu’elle avait été trop jeune et que ses parents lui avait caché un certain nombre d’informations. Pendant toutes ses années, Asteria, elle avait imaginé un tas de choses et sans réponses, c’était dur de faire autrement. Des fois, elle se disait qu’elle s’était barrée quelque part, qu’elle refaisait sa vie à l’étranger, juste parce que ses parents avaient eu trop d'exigences pour elle. Dans ces moments là, elle détestait son aînée, parce que sa disparition avait causés bien des torts à sa vie à elle, elle avait passé des années dans un internat, privée de toute liberté, coupée du monde, à souffrir en silence. D’autres fois, elle craignait qu’elle soit prisonnière quelque part, victime de mille tortures pendant dix ans et que personne ne venait mettre fin à son supplice. Mais le plus souvent, l’hypothèse qui gagnait, c’était qu’elle était morte, son corps jeté quelque part, le soir même de sa disparition. Qu’est-ce que qu’il s’était passé ce soir là hein ? Elle essayait de se souvenir Asteria, mais globalement pour elle, ça n’avait été qu’une journée comme une autre. Elle était resté avec Rafe un long moment, après les cours, oubliant le reste du monde, puis elle était rentrée chez elle, retrouvant sa chambre et son ordinateur, jusqu’à ce qu’on lui apprenne la nouvelle. Elle avait toujours cru que si on avait accusé Rafe, c’était juste pour l’éloigner d’elle. Ses parents ne l’aimaient pas, ça n’avait jamais été un secret, alors pour elle, c’était tombé sous le sens, y avait pas de raison de s’en prendre à lui, tout ce qu’ils avaient voulu, c’était l’éloigner d’elle. Or, elle avait ouvert ce fameux dossier et Rafe y apparaissait, comme suspect potentiel, évidemment, mais pas uniquement parce que ses parents s’étaient acharné à le pointer du doigt, mais parce qu’il était la dernière personne à l’avoir vue, avant qu’elle ne disparaisse de la surface de la terre. Ça ne voulait pas dire qu’il était coupable. Asteria, elle savait que Rafe, il n’aurait jamais fait de mal à Shea, elle en était persuadée et il faudrait plus qu’un maigre dossier comme ça pour la convaincre du contraire. Mais il ne lui avait jamais dit qu’il avait vu Shea ce soir-là, ses parents n’avaient rien dit non plus et pourtant, ils avaient été prêts à tout utiliser contre Rafe. Qu’est-ce qu’il s’était passé entre Rafe et Shea ce soir-là ? Est-ce qu’elle avait dit quelque chose, ne serait-ce qu’un tout petit truc qui puisse indiquer où elle était allée ensuite ? Souvent, Asteria, elle avait l’impression de maudire sa soeur, où elle qu’elle soit, quoi qu’il lui soit arrivé, parce qu’à cause de ça, elle avait souffert. Mais en vérité, elle l’aimait sa soeur, elles avaient été proches toutes les deux. Shea, elle avait toujours été là pour elle, comme une grande soeur attentive et la perdre, ça avait été une déchirure pour elle, une blessure dont elle ne pouvait pas se remettre tant qu’elle n’aurait pas de réponse. Elle avait besoin d’en parler alors, de savoir ce que Shea avait dit, de savoir pourquoi Rafe n’avait jamais parlé de ça. C’était sa soeur, alors elle avait bien le droit à quelques réponses, au moins à ses questions insignifiantes, puisque ses vraies interrogations elles, il semblait bien qu’elles resteraient à jamais sans réponses. Rafe habitait le même quartier alors, elle enfila une robe, dans laquelle elle passait encore tout juste, un signe qu’elle allait devoir refaire sa garde robe d’ici peu, avec de l’argent qu’elle n’avait pas. Elle le voyait elle, son ventre arrondi, sous ses vêtements et dans le miroir, ça lui arracha un léger soupire, avant qu’elle se décide de faire abstraction de ce bébé, avant de partir en direction de chez Rafe. Elle n’avait pas envie de parler bébé aujourd’hui, maintenant, il fallait qu’elle se décide à prendre un rendez-vous pour la faire suivre cette grossesse, parce qu’elle ne l’avait toujours pas fait, plongée dans un profond déni. Elle frappa à la porte, son fameux dossier dans son sac à mains. Elle savait que Rafe ne voulait pas parlé de ça, elle l’avait senti quand elle avait essayé de s’excuser, mais tout autant qu’elle ne pouvait pas nier l’existence de ce bébé au fond de son ventre, ils ne pouvaient pas nier celle de cette histoire entre eux, c’était comme un abcès qu’il fallait percer avant qu’il ne soit trop tard. Alors quand la porte s’ouvrit, elle s’arma d’assez de courage pour ne pas changer d’avis et se barrer en courant. « Hey, tu vas bien ? J'peux entrer ? » Pas du bébé pour le coup et elle n’était pas venue les bras chargés d’une tonne de gâteaux, comme à son habitude, pas parce qu’elle lui en voulait, mais parce que ça n’avait pas été très utile la première fois et qu’en prime elle avait la flemme ; un symptôme terrible de grossesse, alors qu’elle était assommée par la fatigue à longueur de journée.
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Invité a posté ce message Sam 28 Juil 2018 - 22:03 #



if you love me, don't let go
you came when i was happy in your sunshine. i grew to love you more each passing day. before too long I'd filled my world around you and i prayed you loved enough of me to stay. you know you'll have whatever's mine to give you, but a love affair for one it can never be. @tumblr

Les journées longues et chiantes, à force, Rafe s'sentait les connaître par cœur : elles se ressemblaient toutes, généralement, avec des heures et des heures de travail compactées dans un même coin, et toujours pour de bonnes raisons. Un problème imprévu sur tel chantier, un client qui se plaignait de quelque-chose, une mauvaise nouvelle qui faisait qu'on devait refaire un truc ici ou là- y'avait souvent des emmerdes qui, au fond, faisaient haïr au brun, tous ces gens qui n'étaient jamais satisfaits de rien. Au pire, qu'ils apprennent à faire eux-mêmes des bricolages de c'genre, s'ils croyaient que c'était facile comme si les architectes ou les artisans du bâtiment pouvaient plier les lois de la physique, pour répondre à tous leurs désirs. Quand il était rentré chez lui, alors, ç'avait été pour souffler un bon coup ; d'un geste leste, il avait déposé ses affaires sur son canapé, ignoré l'horloge qui lui indiquait qu'il rentrait bien tard, et offert une vague caresse à son chien qui l'avait pourtant si gaiement accueilli. Il avait foncé à la douche avant toute chose, pour se débarrasser de la sueur qui lui collait à la peau, des tâches de peinture, de plâtre, et d'il n'savait quoi encore : à force, il avait l'habitude de souvent perdre certains de ses habits de travail à cause de produits plus tenaces que n'importe quoi. Alors cette fois-ci, en examinant son tee-shirt, il sut que c'était une cause perdue, et l'envoya directement à la poubelle. A New York, il y avait plein d'gens qui vivaient en colocation – Asteria, apparemment, une idée avec laquelle il n'savait pas quoi faire, dernièrement – mais la réalité était que pour lui, ça semblait impossible. Si quelqu'un avait attendu qu'il fasse des courses ce soir, ramène des conneries pour lui faire plaisir, il n'aurait fait que décevoir cette personne. Rafe, il vivait à son rythme- quitte à n'pas encore avoir mangé alors que l'horloge approchait dangereusement des neuf heures du soir et y'avait de fortes chances pour que personne n'puisse s'y adapter. Ouais, c'était comme ça qu'il avait, en des années, trouvé tout un tas d'bonnes raisons pour justifier de n'jamais se poser dans une relation un tant soit peu sérieuse, ou de vivre dans son coin comme un loup solitaire. Au moins, personne n'l'emmerdait comme ça. L'indépendance, d'toute manière, ç'avait toujours été son truc- douloureusement incrustée dans ses instincts de survie, dès le moment où sa mère l'avait largué sur un banc dans un commissariat, pour s'enfuir sans s'retourner. L'ironie, c'était que la seule fille dont il s'était épris dans toute sa vie, elle, elle était plutôt dépendante, plutôt du genre à aimer la compagnie des autres et  à en avoir besoin. D'où le fait, sans doute, que même enceinte, elle n'vive que dans un bout d'appartement qu'elle partageait avec d'autres gens- vraiment, il s'demandait quoi faire avec ça. Il n'pouvait rien lui imposer, bien sûr- et il n'pouvait pas non plus lui demander de déménager dans un chez elle  rien qu'à elle, si c'n'était pas ce qu'elle voulait : encore moins en avançant l'argument de ce bébé qui leur tombait sur le coin d'la gueule comme une mauvaise cuite. Et c'était pas comme s'il était un milliardaire, avec d'l'or au bout des doigts, capable d'offrir un appartement à la nana qu'il avait mise en cloque. Ouais, à regarder ses comptes, il en était au point de s'demander s'il pourrait même entretenir cet enfant, avec son appartement, ses frais à lui, ces hobbys dont il avait définitivement trop besoin. Y'avait pas d'solution idéale, alors, à l'image qu'il s'faisait dans sa tête, avec Asteria ayant leur gosse dans une minuscule chambre, coincée avec il n'savait combien d'autres personnes qu'elle n'connaissait pas depuis bien longtemps. Mais après tout, c't'enfant, on pourrait dire qu'elle allait l'avoir avec un inconnu également- heureusement, ils n'en étaient pas au point de n'pas s'être connus avant cette soirée-là où ils avaient fini dans le même lit. Mais en dix ans, beaucoup d'choses changeaient.

Y'avait des soirs, alors, où il préférait prétendre pouvoir tout oublier de c'dilemme qui s'jouait dans sa tête. D'ces hésitations et appréhensions qui se construisaient peu à peu, brique par brique, à mesure que les jours avançaient. Et il avait été assez con pour dire qu'il comprenait, si Asteria n'voulait pas avorter. Ouais, il comprenait, la peur, l'appréhension, la culpabilité- des émotions qu'il avait aussi éprouvées quand il avait eu le cul vissé sur cette chaise, dans cette salle d'attente, à voir l'temps avancer beaucoup trop lentement. Mais comment est-c'qu'ils allaient s'en sortir, hein ? Il avait beau avoir besoin d'en parler, d'exprimer c'qu'il avait sur l'coeur – ou d'essayer d'mettre des mots là-dessus, le blabla, ça n'rendait rien plus concret. Non, la réalité c'était que ce gosse, il allait arriver tôt ou tard- c'était la loi d'la nature, l'immuable réalité qu'il fallait bien accepter, et qui, assez tôt, lui sauterait aux yeux à mesure que le ventre d'Asteria grossirait. Parce que ouais, avec tout ça, il allait bien falloir qu'il la revoie : une question qui l'avait tant turlupiné quand elle lui avait annoncé qu'elle décidait d'avorter- il n'avait pu s'empêcher de s'demander, presque égoïstement, c'que ça signifierait pour eux. Si elle le détesterait pour l'avoir indirectement mise dans cette position. S'ils se détesteraient pour avoir fait c'choix, pour s'être retrouvés ce soir-là. Le regret, ça pouvait aller vite et partir de rien, ouais. Maintenant, elle n'pouvait plus avorter- il avait beau avoir abandonné ses études, il était pas con quand même, assez doué en maths pour s'rendre compte de la réalité des choses. Ils avaient déjà été in extremis quand ils avaient réussi à obtenir un rendez-vous en clinique. Maintenant, maintenant, c't'amas de cellules qu'ils auraient pu appeler erreur et balancer hors de leur vie, était considéré comme un bébé en devenir. C'n'était pas pour rien qu'à force de cogiter et cogiter, Rafe finissait généralement ses journées en se laissant tomber dans son canapé, une bière fraîche avec lui – ses paquets de cigarettes semblaient également s'évaporer comme d'l'eau sur le feu, aussi, lorsqu'il tira celui-ci de sa poche, ce fut avec un grognement qu'il remarqua qu'il n'lui en restait pas beaucoup. Définitivement pas d'quoi bien tenir ce soir, quand bien même il n'aurait pas grand-chose à faire pour se vider la tête : peut-être qu'allumer la télé, s'trouver con de faire une chose pareille et s'endormir d'ennui devant serait assez, pour ce soir. C'n'était pas faute de, tous les soirs, se demander c'qu'il devait faire vis à vis d'Asteria : est-c'qu'il devait la contacter, lui faire un signe ? Lui demander comment elle allait, à chaque fois qu'il rentrait chez lui, qu'il se posait, comme s'il avait besoin de savoir, comme un petit-ami attentif et attentionné le ferait ? Il n'était pas son mec- techniquement, ils n'étaient que deux idiots qui avaient été assez stupides pour s'retrouver dans une situation inextricable : ce soir-là, quand ils s'étaient revus, ils n'avaient même pas pris l'temps de savoir s'ils pouvaient encore être amis, s'ils avaient une chance à être autre chose que leur passé aussi révolu que douloureux. Il n'savait même pas c'qu'elle pouvait penser de lui, Terry- qu'est-c'qui faisait qu'en dix ans, elle avait disparu d'sa vie, grimpant dans la voiture de ses parents en larmes, mais n'donnant jamais de nouvelles ? Certes, ç'avait été naïf d'espérer en avoir, probablement-... mais ouais, bordel, une décennie, c'était long. Il avait pris son téléphone, alors, observé l'écran de celui-ci pendant un long moment, distrait- comme il l'était si souvent dès qu'il s'faisait happer par ces hésitations, entourant Asteria et Asteria uniquement. Mais on frappa à sa porte, le tirant de sa torpeur- il en grogna même, avant de s'armer d'assez de courage pour quitter son canapé. Et dire qu'il n'avait même pas encore mangé pour ce soir- selon les périodes, c'était un presque une habitude pour lui, d'oublier un repas, ou de l'faire exprès. Voir Terry sur le pas d'sa porte, pourtant, lui fit oublier la faim ; c'était comme si le hasard voulait qu'elle se soit matérialisée hors de ses pensées, jusque chez lui. Et pour une fraction de seconde, ce fut comme si Rafe ne put résister à laisser un sourire frôler ses lèvres, un battement fébrile se glisser dans son poitrail- « Hey... » qu'il dit, alors, se ressaisissant, l'inquiétude supplantant à ces émotions, si faciles à avoir, quand elle était en face de lui. La dernière fois qu'elle lui avait rendu une visite si impromptue, ç'avait été pour lui annoncer qu'elle était enceinte – qu'est-c'qu'elle avait à lui annoncer, cette fois, hein ? Alors que son regard vrilla rapidement, pour quelques secondes sur le ventre de plus en plus rebondi de la jeune femme, Rafe ne put que rester silencieux, acquiesçant sans un mot à sa question. « Ça va... on va dire. » après tout, ses seules complaintes concernaient son travail, l'heure à laquelle il s'était levé ce matin-même et celle à laquelle il était rentré ce soir. Rien qui n'pouvait concerner Asteria. « Et toi? » et cette fois-là, contrairement à la dernière fois, le brun n'eut pas spécialement le courage d'être audacieux et direct, à demander sans détour à la blonde c'qui pouvait bien l'amener jusqu'au pas de sa porte. Il s'y était déjà brûlé une fois, à vrai dire.
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Invité a posté ce message Dim 29 Juil 2018 - 20:46 #

i built up every wall, i then climb.
So tell my doubts I'm comin' home And put my failures on the phone. Hold it down, let it go. I gave up my soul without knowing the stakes And now I'm feeling a hole, with falls herding shape. You told my guilty skin will turn to stone. Lord, I'm a man of sin, now that I know. When real life ain't nothing but anger and doubt, And failure's a stranger we all dream about, I hold it down, I hold it down.

rafe hollins & asteria drake

Les années qui s’étaient écoulées n’avaient rien changées à la grande question qu’elle se posait Asteria : qu’était-il arrivé à sa soeur ? Des fois, elle avait l’impression que ses parents eux, ils n’en avaient plus rien à faire, qu’ils se contentait de regretter d’avoir perdu leur aînée et de n’avoir maintenant plus qu’une seule fille dont ils ne pouvaient pas tirer grand chose, tant elle était sotte. Ils n’avaient même pas besoin de le dire à voix haute pour qu’elle en ait conscience Asteria, justement, parce qu’elle n’était pas aussi idiote que ses parents voulaient bien le croire. Ils avaient perdu Shea eux aussi, mais la façon dont ils concevaient la perte de leur fille n’avait rien d’identique à ce qu’elle, elle ressentait quand elle pensait à sa soeur. Elle avait l’impression qu’ils craignaient surtout de perdre leur empire financier, comme si Shea, n’avait pas été plus importante à leurs yeux qu’un énorme investissement qui malheureusement, était tombé à l’eau. Les Drake avait leur propre façon de voir les choses et l’amour n’était pas un sentiment qui semblait inné chez eux. Ça l’était pourtant chez elle, parce qu’elle avait aimé sa soeur d’un amour sincère, parce qu’elle avait su aimer Rafe quand elle avait été adolescente et que ça lui avait semblé être la plus belle chose au monde, un sentiment qui avait été si fort que dix années de séparation n’avaient rien effacé. Contre toute attente, elle savait aussi qu’elle aimait ses parents, c’était pour ça que ça faisait si mal la façon dont ils la traitaient, évidemment que si elle n’avait éprouvé pour eux qu’une profonde haine ou de la rancoeur, elle souffrirait beaucoup moins aujourd’hui. Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher, peu importait ce qu’ils pouvaient lui faire subir. Au moins, à l’autre bout du monde, elle n’était plus obligée de supporter leur cruauté, c’était déjà ça. Ils n’appelaient pas et quand elle, elle essayait de les joindre, ce n’était jamais le bon moment, comme quoi, eux aussi, ils étaient mieux sans elle.

Sa famille, c’était quelque chose de compliqué pour elle. Quand elle avait été petite au moins, y avait eu Shea pour la soutenir, elle lui avait toujours remonté le moral et elle était devenue un modèle à suivre pour Asteria. Shea, ça avait été quelqu’un de vraiment important dans sa vie et la rancoeur qu’elle ressentait trop souvent depuis la disparition de sa soeur, faisait naître en elle une dose assommante de culpabilité. Elle avait tendance à penser que tout ce qui lui était arrivé depuis dix ans, c’était de la faute de Shea. Sauf que probablement que rien n’était de sa faute, mais personne ne pouvait le dire ça. Tout le monde avait baissé les bras et la disparition de Shea Drake n’était plus qu’une vieille histoire dont personne ne se souciait à présent. Elle, elle en avait quelque chose à faire, elle, elle avait besoin de savoir. Peut-être qu’être sur le point de devenir mère ça renforçait cette volonté. Qu’est-ce qu’elle allait dire à ce bébé à propos de sa tante ? Clairement, ça ne devrait pas être sa principale priorité concernant son enfant à naître, mais c’était une question qui lui revenait trop souvent et qui hantait ses pensées, depuis des années maintenant, parce que personne ne parlait de ce qui était arrivé à Shea. Dans le fond, elle avait probablement renforcé ses doutes et ses questions en demandant la réouverture de l’affaire, mais est-ce que ce n’était pas normal de vouloir savoir ce qui était arrivé à sa soeur ? Terry, elle se disait que si les rôles avaient été inversés, Shea, elle n’aurait jamais baissé les bras. Elle lui devait bien ça, à son aînée. Rafe, il n’avait pas toutes les réponses, parce qu’il savait qu’il ne lui avait pas fait de mal, mais il en avait une partie, peut-être une toute petite partie, mais ce serait déjà un mini pas en avant pour elle. Alors si elle était venue le voir ce soir, c’était pour ça et non pas pour une énième conversation autour du bébé qu’elle portait. Y avait pas de réponse, ni de solution efficace de ce côté-là non plus, de toute façon. Dans le fond, en dix ans, il s’était passé des choses entre Rafe et elle, sans qu’ils n’en aient vraiment conscience, y avait eu un silence pensant, des secrets qu’ils ne s’étaient pas dit et qu’il était temps de balancer une bonne fois pour toute, ils allaient avoir un bébé après tout, alors fallait bien résoudre les problèmes qui ne l’étaient pas. Elle était la reine du déni et pourtant ça, c’était devenu une évidence pour elle. « On va dire ? » Qu’elle questionna, plus soucieuse que désireuse de parler de Rafe dans une volonté de changer de sujets, n’assumant pas ce pourquoi elle était là ce soir. Elle se faisait vraiment du souci pour Rafe, évidemment. « J’veux dire, si ça va pas et qu’t’as besoin de parler, faut pas hésiter. » Elle ne se gênait pas elle pour venir frapper à sa porte quand elle en avait besoin alors, la réciproque était vraie. C’était elle qui était enceinte et qui avait de nombreuses raisons de se plaindre, mais elle n’était pas le centre du monde et les autres, ses proches, Rafe, tout particulièrement, ils comptaient beaucoup pour elle. «Je vais bien moi. » Globalement, ça allait. Le bébé, elle commençait à l’accepter, petit à petit, ça prenait du temps, mais elle n’avait pas le choix, alors au moins, elle ne passait plus ses soirées à pleurer sur son sort, c’était déjà ça. « Y a juste quelque chose qui me dérange ces derniers temps. Je suppose que c’est l’effet New-York … » Ce n’était pas précis, mais évidemment que New-York jouait un rôle plus important que Melbourne dans les souvenirs qu’elle avait de Shea et des mystères qui entouraient sa disparition. « Shea. Y a dix ans, personne n’a vraiment voulu me dire ce qui avait pu se passer ce soir-là et à Melbourne, mes parents ils … Je crois qu’ils s’en fichent, qu’ils sont plus concentrés sur comment la remplacer que sur ce qui a pu lui arriver. » Et c’était triste, affreusement triste, mais c’était caractéristique des parents Drake, pas une grande surprise sans doute, même pour Rafe. « Moi, je veux savoir ce qui s’est passé. » Et si y avait encore une infime petite chance qu’elle soit encore en vie, elle voulait pouvoir la sauver. « J’sais que personne n’a envie d’en parler et probablement que toi non plus, mais Wyatt, il m’a aidé à rouvrir l’affaire. » Parce qu’elle ne laissait pas tomber, contrairement à ses parents. Y avait une suite à toute ce qu’elle venait de lui annoncer, mais chaque chose en son temps, de toute façon, il devait bien s’en douter de la suite, parce qu’il était le premier à savoir ce qu’il n’avait pas dit concernant la disparition de sa soeur. Ça avait fait de lui le principal suspect et quand bien même ça ne le rendait pas plus coupable à ses yeux, il restait le dernier à avoir parlé à Shea ce soir là et peut-être que c’était idiot, mais elle voulait savoir ce qu’elle avait dit, elle voulait pouvoir retracer la journée de Shea du début jusqu’à la fin, comme si là-dedans, y avait quelque chose qui pourrait aider. Ça n’aiderait pas l’enquête, mais ça l’aiderait elle, alors ce serait déjà un bon début.
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Invité a posté ce message Dim 29 Juil 2018 - 23:28 #



if you love me, don't let go
you came when i was happy in your sunshine. i grew to love you more each passing day. before too long I'd filled my world around you and i prayed you loved enough of me to stay. you know you'll have whatever's mine to give you, but a love affair for one it can never be. @tumblr

C'était curieux, comment les choses pouvaient être faites, vraiment. Ils avaient eu beau n'pas se voir pendant dix ans, devenir en tout ce temps presque des inconnus, Rafe et Asteria avaient toujours ce pan de passé en commun, qui faisait qu'il y avait toujours quelque-chose qui subsistait entre eux-deux. Il n'avait certainement pas été indifférent quand il l'avait revue pour la première fois après tout c'temps, qu'elle était réapparue dans sa vie comme un mirage qu'il aurait eu la trouille d'voir s'envoler, rien qu'en clignant des yeux. Elle n'était pas partie, non- mais le sentiment subsistait : peut-être n'suffisait-il que d'un rien pour que tout déraille, qu'la réalité les frappe en pleine gueule- au bout d'un moment, on n'pouvait pas prétendre que rien n'avait changé, qu'les choses pouvaient être faciles, et que le temps n'était pas cette entité immuable qui faisait ses propres lois. Rafe n'était plus le gars de vingt-deux ans qu'il avait été, à faire toutes ces conneries avec elle, à être si aveuglément amoureux qu'il en avait oublié toute prudence. Il s'en était pris des sacrées, des remontrances d'la part de Rebekah, quand elle avait appris toute cette histoire entre eux deux. Elle lui avait bien fait comprendre qu'il aurait pu finir en prison- et pour longtemps ; que c'n'était pas parce que ç'avait été une question de quelques mois tout juste, qu'il n'se serait pas complètement grillé. Ironiquement, dans leur acharnement stupide à essayer d'faire lui un meurtrier plutôt qu'à s'contenter de l'exposer pour ses seules fautes, les Drake l'avaient aidé : il n'avait rien fait à Shea, contrairement à la réalité d'ses fautes, dans l'histoire qu'il avait eue avec Asteria. Il aurait pu finir en taule pour ça- pour une fille qui, finalement, n'lui avait pas donné beaucoup d'nouvelles en dix ans, et qui était devenue il n'savait quoi : ils avaient beau prétendre, tâtonner à la recherche de réponses qu'ils n'osaient trop chercher, l'évidence était que le Hollins, il n'savait plus qui était son ex-petite-amie. Y'avait eu une part naïve de lui qui avait cru, dix ans plus tôt, qu'elle n'partirait pas – mais elle l'avait fait. Cette même part naïve avait espéré qu'il aurait des nouvelles, au moins – et il n'en avait pas eu. Alors ouais, c'côté complètement con qui s'était fait piétiner le cœur par la blonde, il n's'y accrochait plus tellement aujourd'hui – il n'voulait plus s'y accrocher, quitte à avoir claqué la porte sur des relations qui auraient, qui sait, peut-être pu être vraiment bénéfiques dans sa vie. Tomber amoureux, c'était d'la connerie- voilà c'qu'il avait retenu de c'temps, des emmerdes que ç'avait précipité dans son univers déjà bien bancal. Il en avait payé l'prix pendant des années, de son idylle si stupide avec Asteria. Et qui sait, sans doute qu'pour toutes ces raisons, il aurait dû être partisan de l'avortement- il avait déjà été clair sur l'idée d'foutre son gosse à l'adoption, hein – il aurait dû insister, peut-être convaincre Terry sans véritablement s'préoccuper de c'qu'elle pourrait ressentir, comme elle, elle n's'était pas préoccupée de c'qu'il pourrait ressentir, après son départ. Mais il n'avait pas pu l'faire- et au fond d'lui, il n'aurait tout simplement pas pu s'résoudre à effacer ce bébé de leurs vies, d'leurs têtes, de cette réalité qu'ils avaient eux-mêmes forgée. Aussi paradoxal semblait-ce paraître, pour tout l'temps où il avait perdu la Drake, il n'pouvait se résoudre à tourner la page, désormais- pourtant, il l'avait bien fait, jusque-là, hein ? Quand il s'était retrouvé à devoir reprendre sa vie en mains, à s'reconstruire et à se défaire d'toute la merde que sa famille avait balancée sur lui, il avait dû laisser le souvenir de la blonde derrière lui. Peut-être. Peut-être que si ç'avait vraiment été l'cas, ils n'auraient jamais fini dans le même lit dès le premier soir où ils se seraient retrouvés, et ils n'en seraient pas là, avec elle enceinte, apparaissant à l'improviste sur le pas de sa porte, ici et là selon les jours.

Après tout, c'était comme une responsabilité, maintenant, non ? Si elle se pointait pour parler du bébé, il n'pouvait pas juste lui claquer la porte au nez et prétendre qu'ça n'existait pas, hein ? Alors ouais, il la laissa rentrer cette fois encore, prêt à s'prendre une nouvelle surprise, claquant dans l'air comme il n's'y attendait pas. C'était presque difficile pour lui, d'se souvenir de c'qu'avait été sa vie, banale, répétitive, morne, avant le retour d'Asteria : il s'en était si bien accommodé, d'cette existence-là, où il s'était contenté d'avoir le regard bas, de n'pas s'faire remarquer, et d'faire son bonhomme de chemin sans chercher plus loin. Ç'avait été un peu comme quand il avait été plus jeune, qu'il avait débarqué chez Rebekah, erré dans le quartier avec sa lèvre ouverte, à n'pas vouloir se faire voir ou emmerder par qui que ce soit : Shea était arrivée, et tout avait changé. C'était facile, d'dérouler le cours des événements, de s'dire qu'un rien aurait pu faire tout différent : si Shea n'était jamais venue jusqu'à lui, il n'l'aurait jamais connue autrement que sa voisine pète-sec, et il n'aurait peut-être jamais été dans cette merde monumentale qui lui avait tant ruiné l'existence. Il n'aurait jamais connu Asteria non plus- mais quand tout c'qu'il avait eu d'elle ç'avait été l'absence et le silence, le brun avait fini par s'faire à l'idée que peut-être, c'n'était pas si grave que ça. Une pensée hypocrite, sans doute, facile à avoir quand la blonde n'était pas là, juste sous son nez, omniprésente dans son quotidien et dans sa tête. Parce qu'il n's'était pas dit que c'n'était pas grave de n'plus être dans sa vie, quand il l'avait revue. Il n's'était pas dit ça non plus, au moment d'reprendre contact avec elle, d'parler avec elle, d'entendre sa voix, d'sentir son parfum, ou le contact d'son corps contre le sien. Quel con, franchement- comment est-c'qu'on pouvait rester accroché à une fille qu'on n'avait plus vu depuis près d'une décennie, hein ? Rien d'autre qu'une amourette de jeunesse qu'tout le monde, les autres, la société, la justice, avaient condamnée ? A la fin, ils n'avaient que cinq ans d'différence- elle avait vingt-sept ans aujourd'hui, il en avait trente-deux et qu'est-c'que ça pouvait faire, hein ? Putain, pourtant, ç'avait fait un tel drame, une telle polémique à l'époque. Maintenant ils étaient deux adultes, ils n'auraient d'compte à rendre à personne- mais c'était trop tard, hein ? Trop tard, trop d'histoire, trop d'déceptions. Alors ouais, pour l'coup, face à c'qui sembla presque être de l'insistance de la part d'la jeune femme, Rafe détourna le regard, fuit sa présence, en serrant les dents- elle n'parlait que d'lui demander comment il allait, de choses anodines, d'trucs simples comme bonjour. Mais avec elle, peut-être qu'c'était mieux d'rester fermé comme une huître – peut-être qu'c'était mieux qu'ils en restent là où ils en étaient, parce que c'qu'ils avaient vécu, c'qu'il avait essuyé après tout ça, après le tsunami des Drake dans son existence déjà bien pourrie, il n'pouvait pas recommencer. Il n'pouvait pas la perdre à nouveau- s'laisser aller à naïvement l'aimer, naïvement croire en tout, et naïvement s'imaginer qu'elle serait toujours là alors que ça n'avait pas été l'cas. Et que d'un claquement de doigts, elle pourrait d'nouveau disparaître. « Rien de spécial. Juste le travail. » balaya-t-il simplement, alors, haussant les épaules ; s'il avait besoin de parler, y'avait Rebekah, y'avait sa famille. Et quoiqu'elle en dise, hein, est-c'que la blonde était vraiment venue frapper à sa porte pour savoir comment il allait ? Non, c'était comme cette fois-là, la dernière fois qu'elle était venue- il revoyait la scène s'jouer dans leurs attitudes, dans les secondes qui s'écoulaient l'une après l'autre. Ils n'étaient même plus amis, alors pourquoi est-c'qu'elle viendrait juste pour le voir, hein ? Et son cynisme, d'ailleurs, gonfla vite en colère dès qu'elle s'engagea vers la raison du pourquoi elle était là – comme ça, sans détour, comme quoi, elle n'essayait même pas d'prétendre être honnête dans c'qu'elle venait de dire. Elle était venue pour quelque-chose et non pas pour taper la discut' et même pas pour savoir vraiment comment il allait – c'te question, c'était d'la politesse plus qu'autre chose. L'hypocrisie dans laquelle les Drake excellaient si bien. Si le nom de Shea fut comme une bombe silencieuse balancée dans l'air, l'histoire de l'enquête rouverte fut assez pour lui faire relever les yeux. « Quoi ?! J'peux savoir d'quoi tu parles ? » est-c'qu'elle venait vraiment d'frapper à sa porte, pour lui annoncer que tout c'qu'il avait enduré pendant des années, tout ça, ç'avait été pour rien, hein ?! Que c'était sur l'point d'recommencer, parce qu'elle avait débarqué à New York avec ses putain d'gros sabots, et qu'elle avait besoin d'réponse ?! Peut-être qu'c'était tout simplement ça qu'elle était venue chercher depuis l'début- des réponses sur sa putain d'famille, et il était juste le con – l'vraiment trop con – qui venait d's'en mêler à nouveau. « Alors quoi, hein ?! Tu t'pointes chez moi en prétendant encore une fois n'pas être intéressée par quelque-chose, en m'disant on peut s'parleeer comme si on était amis ou j'sais pas quoi- tout ça pour quoi, hein ?! M'annoncer qu'ruiner ma vie une fois, c'était déjà pas assez ? » et tant pis s'il semblait soudainement froidement hostile, s'il s'était approché d'elle, ses prunelles enfin profondément ancrées dans les siennes à elle- cette histoire, bordel- « T'as raison, j'ai pas envie d'en parler. » et d'toute manière, s'ils devaient s'retrouver encore dans une enquête de police, mieux valait qu'il n'ait rien à dire – pas sans son avocat, pas sans Rebekah, pas sans toute cette barrière d'protection, de gens et de solidarité dont il avait eu tant besoin, à l'époque, pour s'en sortir sans trop d'dommages. « Appelle mon avocat. T'as qu'à demander son numéro à tes parents, ça c'est sûr qu'ils l'ont. » et puisqu'elle était comme eux, dans l'même sac et tant pis pour l'reste, ils seraient bien fiers d'apprendre qu'elle avait repris l'flambeau de leur merveilleuse croisade. Ouais, beaucoup d'choses changeaient en dix ans et Rafe, il n'était déjà plus capable d'regarder Asteria dans les yeux, d'évaluer les dégâts, au combien dans son poitrail, son cœur semblait s'écraser, vouloir s'suicider contre sa cage thoracique. Ç'avait tristement été mieux, quand elle n'avait pas été là- rien d'autre qu'un souvenir devenu mythologie dans son âme, alors qu'elle lui manquait tant. Peut-être qu'y'avait des choses qui étaient mieux quand elles restaient mortes, à oublier.
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Invité a posté ce message Mar 31 Juil 2018 - 19:16 #

i built up every wall, i then climb.
So tell my doubts I'm comin' home And put my failures on the phone. Hold it down, let it go. I gave up my soul without knowing the stakes And now I'm feeling a hole, with falls herding shape. You told my guilty skin will turn to stone. Lord, I'm a man of sin, now that I know. When real life ain't nothing but anger and doubt, And failure's a stranger we all dream about, I hold it down, I hold it down.

rafe hollins & asteria drake

Elle avait besoin de savoir ce qui était arrivé à sa soeur Asteria, parce qu’elle l’aimait et qu’elle souffrait jour après jour de son absence. Ce n’était pas juste la pression que ses parents avaient décidé de lui mettre dessus qui lui faisait tant de mal, c’était le fait d’avoir perdu sa soeur avant tout. Peu importait la rancoeur qu’elle pouvait avoir à l’encontre de son aînée - elle la savait injustifiée de toute façon - elle aimait toujours sa soeur. C’était probablement normal alors de vouloir la retrouver, d’au moins vouloir savoir ce qui lui était arrivé et de faire en sorte - si elle était morte - qu’elle puisse reposer en paix. Si elle était en vie, il fallait la sauver, si elle était morte, il fallait retrouver son corps et lui offrir une sépulture décente, parce qu’elle méritait mieux que d’être simplement balancée dans un fossé et oubliée là. Ses parents, ils s’en fichaient, ce n’était pas le fait que son corps soit en train de pourrir dieu seul savait où qui les traumatisait, c’était le fait de ne plus avoir personne à mettre à la tête de leur entreprise. Il fallait bien que quelqu’un fasse le nécessaire et s’il fallait que ce soit elle, ce serait elle. Asteria, elle n’était pas très douée dans la vie, elle était affreusement dépendante, toujours à avoir besoin des autres, elle était aussi du genre naïve, trop rêveuse qui finissait par se prendre des murs en pleine face, tant la vie était faite de trop nombreuses épreuves. Mais, elle était quand même déterminée, elle se donnait les moyens d’aller au bout des choses, elle avait traversé la moitié du globe pour essayer d’avoir un peu de reconnaissance et même si ce n’était pas gagné, elle ne laissait pas tomber. Elle n’allait pas non plus abandonner sa soeur. Elle avait besoin de faire son deuil et elle ne pouvait pas le faire dans ces conditions, peut-être que pour ses parents ou pour Rafe, dix ans, c’était assez pour passer à autre chose, mais ce n’était pas le cas pour elle.

Pourtant, elle n’était pas juste venue avec la volonté de remettre ce sujet sur le tapis pour Rafe, elle voulait prendre de ses nouvelles, parce que ça se faisait, qu’elle tenait à lui et que des fois les messages, ce n’était pas suffisant et pourtant, elle était du genre à en envoyer tellement que les gens qui lui passaient son numéros devaient finir par le regretter. Pour le coup alors, ce que Rafe lui annonça sur son boulot, ça la touchait quand même. Elle ne pouvait pas faire grand chose de toute évidence, mais elle comprenait que des fois, le boulot, c’était loin d’être top. Elle rêvait d’être écrivain et elle vendait les livres des autres dans une librairie. Il ne fallait pas être devin non plus pour deviner que Rafe n’avait pas envie d’en parler, alors elle n’insista pas beaucoup, ça aurait été le meilleur moyen de se défiler après tout. Elle aurait peut-être dû, à en juger la réaction du jeune homme en face d’elle. « Tu crois vraiment que j’ai fais ça dans le seul but de te foutre dans la merde ? » Comme si elle s’était réveillée ce matin en se disant qu’elle allait foutre le père de son enfant dans la merde, juste parce que c’était fun. Finalement fallait croire qu’il n’était pas mieux que les autres, qu’il était aussi apte que les autres à juste oublier sa soeur, comme si ce n’était qu’un détail dans sa vie, qui n’avait plus d’importance dix ans plus tard. « Je m’en fiche de ton avocat ou de c’que mes parents peuvent en penser ! » Ce n’était pas la peine de ramener ses parents sur le tapis, leurs fautes à eux n’étaient pas les siennes à elle. Elle n’avait jamais voulu qu’il porte le chapeau injustement, que ses parents décident d’en faire le coupable quand bien même il n’avait rien à se reprocher. Elle ne l’accusait de rien elle, elle essayait juste de retracer la dernière journée de sa soeur, pour essayer de comprendre et qu’il le veuille ou non, il en avait fait partie de cette journée. « Peut-être que de nous deux, c’est toi qui leur ressemble à penser d’abord à tes intérêts plutôt qu’à elle ! » Eux, ils voyaient leur héritage s’effondrer, lui, il avait peur qu’on vienne de nouveau le faire chier et Shea dans tout ça ? Est-ce qu’elle ne méritait pas mieux que ça ? Au moins un peu d’attention et si possible un peu de justice. Parce qu’il fallait être réaliste, l’hypothèse la plus plausible, c’était qu’elle se soit faite assassinée ce soir-là et que le type qui avait fait ça, continuer de faire sa vie tranquillement alors que Shea elle, elle était morte. Elle en avait les larmes aux yeux maintenant Asteria, pour sa soeur, autant que pour elle, parce qu’elle réalisait peut-être tout juste l’impact que pouvaient avoir eu ces dix dernières années sur sa relation avec Rafe, elle aurait dû s’en douter plus tôt, après tout, ses courriers étaient restés sans réponses pendant toutes ces années. « J’pensais que tu comprendrais, que tu en aurais quelque chose à faire, parce qu’elle était ton amie, ou pour moi, mais … » Sa phrase fut rattrapée par un sanglot, peut-être qu’il n’avait pas été plus ami avec Shea à l’époque qu’il ne l’était avec elle aujourd’hui ? N’était-ce pas ce qu’il avait dit quelques secondes plus tôt, qu’ils n’étaient pas amis ? Elle avait vraiment cru qu’il comprendrait et si ce n’était pas son lien avec elle, ou celui avec Shea, y avait aussi celui qui avait avec sa propre soeur, est-ce qu’il la laisserait tomber elle, si elle venait à disparaître, puisque c’était si abusé de sa part d’essayer de faire quelque chose pour sa soeur. « Ils t’ont innocenté, tu sais. Moi je voulais juste savoir ce qu’elle avait pu te dire ce soir-là, parce que t’es la dernière personne à lui avoir parlé, moi j’ai pas eu cette chance. » Elle n’avait pas vu sa soeur ce jour là, parce qu’elle avait été au lycée, sa soeur à l’université, qu’elle avait préféré passer du temps avec Rafe plutôt qu’avec son aînée, après tout, elles étaient censé avoir encore du temps devant elles, du shopping prévu pour le weekend et encore de nombreuses années à passer l’une avec l’autre. Ce n’était pas Rafe qui l’aiderait sur ce coup, là, peut-être qu’il ne l’aiderait avec rien du tout, parce que ce n’était pas une pension alimentaire qu’elle était venue chercher auprès de lui quand elle s’était apprise enceinte, mais l’aide d’un ami, ce qu’il n’était pas, apparemment.
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Invité a posté ce message Mer 1 Aoû 2018 - 0:24 #



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Pendant combien d'mois, d'années presque, exactement, est-c'que Rafe avait-il passé plus de temps à s'préoccuper des autres que de lui-même ? Quand toute cette histoire avec Shea avait explosé, il avait été concerné, à s'demander c'qui avait pu lui arriver, à s'poser des questions sur c'qu'il aurait pu faire ou dire de différent pour qu'elle n'se casse pas ce soir-là, la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Il avait tourné et retourné l'problème dans sa tête, jusqu'à porter sur ses épaules, une culpabilité qu'il n'avait pu exprimer à personne : ni à Asteria parce qu'elle n'avait plus été là, ni à Rebekah à cause d'l'enquête en cours qui avait fait que les flics avaient tourné avec un peu trop d'attentions autour de lui. Ni à personne, tout court. Ça n'avait pas été faute d'se torturer l'esprit, d'avoir parfois, ces confessions honteuses au bord des lèvres pendant les heures qu'il avait passées au poste, juste pour avoir quelque-chose à dire, alors qu'on lui avait fait comprendre qu'il s'en foutait, que peut-être même il était content d'être débarrassé d'elle, et qu'on avait commencé à transformer le plus infime des faits, en une véritable polémique engorgée de mensonges. Ouais, c'était comme ça qu'il avait découvert c'que pouvait être le job que faisait sa mère adoptive : un genre de pratique corrompue qui essayait d'pousser les coupables idéaux à la faute – souvent, il s'était presque semblé qu'il aurait suffi d'un mot d'travers pour que tout lui tombe sur la gueule. Et sans Rebekah pour le conseiller, pour le soutenir, pour être cette ferme figure s'tenant entre lui et n'importe quelle personne essayant de l'briser pour le soi-disant bien d'une enquête qui n'arrivait nulle part, il serait sans doute en prison aujourd'hui, pour un crime qui n'existait peut-être pas, et des actions qu'il n'avait pas commises. Il avait été un coupable si idéal- pour les Drake avant tout, qui avaient absolument tenu à l'écarter d'Asteria. Et pour la police également : fallait pas s'mentir, dans le quartier d'gens influents, dans toutes les fréquentations si pompeuses de Shea, il avait fait tâche depuis le début, et ç'aurait été juste plus facile d'l'épingler lui plutôt que n'importe qui. Une leçon, putain, qu'il avait eu du mal à capter- pourtant, il avait été un gamin des rues, un gosse du système dont personne n's'était préoccupé alors qu'il avait été au fond du trou : la seule fois où on s'était vraiment bougé le cul pour lui, ç'avait été pour l'embarquer, à treize ans, à l'arrière d'une bagnole de police, pour avoir volé d'quoi bouffer. Et tout c'qu'on aurait fait pour lui, ç'aurait été d'l'envoyer dans un centre pour jeunes délinquants, comme si c'était tout c'qu'il aurait pu être. Pourtant, il aurait peut-être suffi d'un rien pour qu'il sorte du cercle-vicieux dans lequel sa mère l'avait coincé, dès le jour où elle avait décidé d'accoucher de lui, et de l'garder. Il aurait pu faire ses études, il aurait pu s'trouver un job mieux que c'qu'il avait aujourd'hui- après tout, c'n'était pas donné à n'importe qui ayant un passé comme le sien, de pouvoir faire des études dans une Université aussi prestigieuse de Columbia. Et aussi élitiste avait-elle été depuis le début, elle n'avait pas pardonné quand il avait commencé à multiplier les absences, et à potentiellement entacher la réputation de l'établissement, avec les histoires qui menaçaient d'sortir à son sujet, dès que les flics débarquaient chez lui pour l'emmener au poste, soi-disant pour vérifier son alibi, réinspecter son témoignage, ou revoir les preuves qu'ils avaient en leur possession. Ça l'avait rendu dingue, ouais, ç'aurait même pu l'transformer en enragé rancunier, tout ça ; parfois, il aurait juste eu envie d'envoyer promener tout ce système dressé contre lui. D'autres fois, il avait juste eu envie de disparaître, d'partir dans un pays presque vide et inconnu, et s'faire oublier par tous ceux qui avaient été si prêts à le clouer au piloris.

Mais non, comme un con, il était toujours là, à New York. C'était là qu'il était né, c'était là qu'y'avait Rebekah, et toute cette famille dans laquelle il s'était trouvé une place. C'était là qu'il avait connu Asteria, et qu'il n'avait pas pu l'oublier, malgré la décennie qui était passée. Comme un con, il avait ouvert la porte d'son appartement ce soir, pour découvrir la blonde sur le pas d'sa porte. Pourquoi est-c'qu'il avait fait ça, hein ? Pourquoi est-c'qu'il avait fallu qu'il la retrouve après tout c'temps ? Elle était partie depuis si longtemps qu'il avait fini par croire qu'elle s'était construit une belle vie en Australie, qu'elle l'avait probablement oublié, et que les Drake laissaient volontiers tout leur passé en Amérique. Comment penser autrement ? Ça faisait des lustres qu'plus aucun d'eux n'avait foutu les pieds ici, à New York, que ce soit pour chercher de réponses, trouver justice ou il n'savait quoi d'autre. Comme si, dès qu'il avait un tant soit peu réussi à s'défaire de leur emprise mortelle, ils avaient tout simplement baissé les bras, parce que leur coupable idéal n'avait pas fini derrière les barreaux. Après c'qu'il avait vécu, c'était bien difficile pour l'brun de n'pas croire aux théories du complot- à cette véhémence que les Drake avaient toujours eu pour lui, et qui les avait conduits bien loin. Il avait été trop con à une époque, et il en avait payé l'prix à d'nombreuses reprises, dans bien des aspects d'sa vie – alors ouais, déjà, aux premiers mots de la blonde, il s'fermait comme une huître, serrait les dents, fuyait du regard. Shea, qu'est-c'qu'y'avait à dire encore sur elle, merde ? Il lui semblait qu'on avait décortiqué chaque aspect d'sa relation avec elle, qu'on l'avait retourné lui, dans tous les sens, qu'on l'avait mis à vif des façons les plus arbitraires qui soient. Il n'avait plus rien à dire, à personne- et Asteria, si elle s'était pointée sur l'pas d'sa porte en s'attendant à avoir un genre de privilège sur la question, elle s'foutait l'doigt dans l’œil ! « C'est pas comme si ce s'rait la première fois. » qu'il répondit donc, froidement, sec, net, à la jeune femme- elle n'avait qu'à interpréter ça comme elle voulait. Pour lui, la seule conclusion à laquelle il était arrivé, c'était presque que Shea, elle avait été dans toute cette machination faite pour l'avoir, et que d'l'autre côté du monde, tous les Drake s'étaient bien fendus la poire avec cette histoire débile de disparition pour laquelle il avait failli porter tous les torts. Est-c'que c'était possible de disparaître comme ça, hein ? Probablement, ouais, ça devait arriver d'partout dans c'pays de fou. Mais il avait assez donné lui ; de vérités, d'espoirs, d'heures et d'heures d'sa vie, d'efforts. « C'est bien dommage qu't'en aies rien à foutre, parce que c'est tout c'que t'auras. » rien qu'par lui-même, il n'voulait pas ressasser et encore ressasser. Et puisqu'elle venait avec ses grosses chaussures officielles, à lui annoncer qu'cette putain d'enquête allait être rouverte, il pouvait bien s'cacher derrière son avocat, derrière ces procédures auxquelles il était tristement habitué maintenant, pour avoir dû s'y plier pendant si longtemps. A croire que Terry, elle, elle croyait qu'elle pouvait juste arriver comme une fleur, avec ses mensonges, ses yeux de biche, c'genre de relation qu'elle avait fait croire vouloir reconstruire avec lui- tout ça pour ça. Et les masques tombaient vite, hein, il s'en retrouva à lâcher un ricanement d'ironie aux attaques de la blonde- est-c'qu'elle pouvait seulement comprendre, est-c'qu'elle s'en préoccupait un tant soit peu, elle, hein ? Arrivait la conclusion qu'dix ans, ça faisait toute la différence- qu'elle n'en avait rien à foutre de c'qui pouvait s'être passé pendant cette absence, où elle avait eu sa belle vie en Australie, à des milliers et des milliers d'kilomètres de lui ou d'toute cette histoire. Ouais, au fond, y'avait bien une façon d'expliquer pourquoi elle n'revenait que maintenant, pourquoi elle était partie pour commencer. Et il s'retrouva incapable de rétorquer, se mordant l'intérieur de la joue alors que tout c'qu'il pouvait faire, c'était au moins essayer d'rester stoïque, détaché, ferme. « J'en ai rien à faire ? Tu déconnes, peut-être, hein?! J'crois pas avoir vu de Drake, ici, à New York, ces dernières années, en ayant quoiqu'ce soit à faire qu'cette enquête soit abandonnée ! » c'était pas sa famille à lui, hein, c'était pas à lui d'faire plus que c'qu'il avait déjà fait pour cette putain d'famille qui lui avait pourri la vie. Il n'avait rien d'plus à donner, à sacrifier pour les Drake- ou pour Asteria. « J'me souviens pas t'avoir vue, toi, en avoir quoiqu'ce soit à foutre, dans les années pendant lesquelles j'ai été harcelé à cause d'cette histoire ! » non, elle, elle avait été dans sa jolie Australie, à faire il n'savait quoi, à vivre sa vie, à construire son p'tit monde- mais ouais, il n'pouvait pas comprendre, et il était l'égoïste d'eux deux. Celui qui avait abandonné l'autre. Lui, malheureusement, comme un con, il avait pensé qu'ils avaient été plus que des amis, Asteria et lui, à l'époque. Il s'était royalement planté, hein ? Et voilà qu'elle essayait de l'faire culpabiliser maintenant, qu'elle remuait l'couteau dans la plaie parce qu'elle débarquait en quête de vérité. Quelle connerie. Elle pouvait sangloter, hein, s'mettre à jouer les malheureuses dix ans plus tard- ils avaient eu l'temps, les Drake, d'faire quelque-chose, d'trouver des vraies réponses. Mais Asteria avait préféré l'laisser tomber. Et ses parents auraient préféré l'foutre lui en taule que le vrai coupable. « J'suis pas innocenté, peut-être qu'tu devrais apprendre d'quoi tu parles avant d'te pointer chez moi avec tes histoires ! Mon alibi, j'l'avais depuis l'début, ça les a jamais empêchés d'me tourner autour pendant qu'toi et ta précieuse famille passiez à autre chose à l'autre bout du monde. » et tant pis s'il paraissait agressif ou chargé d'colère et d'rancoeur- ces sentiments, ils étaient on n'peut plus légitimes, et ouais, il les éprouvait aussi à l'égard de Terry. Elle n'était jamais revenue à New York, pendant toutes ces années- pas pour lui, et pas pour Shea, alors qu'elle n'prétende pas qu'il était l'fautif dans l'histoire ! Sa vie, elle avait été ruinée par la disparition d'Shea plus que la blonde n'semblait vouloir le croire : alors c'était qui l'égoïste, dans l'histoire, hein ?! « Tu veux savoir c'qui s'est passé ?! Lis l'dossier, et c'est comme ça que ça s'passera à partir du moment où tu décideras d'rouvrir cette enquête. » y'avait pas d'histoire d'amitié, de bon vieux temps, de sentiments poussiéreux et tenaces- c'était impossible d'mêler le personnel à des histoires comme ça. Il le savait, il l'avait appris à ses dépends. Et Asteria dans tout ça, elle en avait rien eu à foutre.
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Invité a posté ce message Jeu 2 Aoû 2018 - 12:30 #

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So tell my doubts I'm comin' home And put my failures on the phone. Hold it down, let it go. I gave up my soul without knowing the stakes And now I'm feeling a hole, with falls herding shape. You told my guilty skin will turn to stone. Lord, I'm a man of sin, now that I know. When real life ain't nothing but anger and doubt, And failure's a stranger we all dream about, I hold it down, I hold it down.

rafe hollins & asteria drake

Dix ans, c’était long, trop long pour laisser les choses intactes dans le fond. Mais Asteria, elle avait eu la naïveté de croire qu’entre Rafe et elle, les choses pouvaient si facilement redevenir ce qu’elles avaient été. C’était peut-être parce que ça avait été évident entre Wyatt et elle, tout autant qu’avec Alison, avec eux deux, les dix ans qu’elle avait passé en Australie n’avaient pas tout changer. Face à Rafe, elle avait été bien faible, retombant directement sous son charme dès lors qu’elle avait croisé son regard. Elle n’était vraiment qu’une gamine immature qui ne comprenait rien de la vie, le genre de fille qui croyait en l’amour et qui n’était même pas choquée en se disant que ses sentiments n’avaient pas changé en dix ans. C’était absurde pourtant, parce que la vie, ce n’était pas un conte de fées et pour le coup, ça elle était censée le savoir ; parce que dans les belles histoires, on ne perdait pas sa sœur comme ça, un beau jour, sans qu’elle ne revienne jamais à la maison. Dix ans, c’était peut-être trop long pour espérer que son histoire avec Rafe soit inchangée, comme si elle avait été soigneusement protégée dans un cocon pendant tout ce temps. C’était probablement trop long aussi pour espérer retrouver sa sœur en vie. Elle était probablement morte Shea, mais ça ne voulait pas dire qu’il fallait abandonner non ? Personne n’avait continué à chercher pendant ces dix dernières années, ses parents avaient fini par baisser les bras et elle, elle avait été à l’autre bout du monde, coincée dans cet internat horrible, puis occupée à lutter pour avoir ne serait-ce qu’un petit peu de reconnaissance de la part de ses parents. Un combat qu’elle avait fini par laisser tomber maintenant, à croire que ce serait plus simple d’apprendre ce qui avait pu arriver à Shea, dix ans plus tôt que d’obtenir la reconnaissance de ses parents, eux, tout ce qui les intéressait, c’était leur héritage financier, le reste n’avait pas franchement d’importance.

Elle allait se débrouiller toute seule alors. Ce n’était pas la principale raison de sa venue à New-York, mais comment est-ce qu’elle pourrait traverser les rues de cette ville sans penser un peu à sa soeur hein ? C’était impossible pour elle, alors non, elle ne revenait pas juste dans une envie folle de remuer la merde dans la vie de Rafe, mais bien avec l’envie de comprendre cette histoire, de faire en sorte que cette enquête soit résolue, parce que c’était sa soeur et que ça semblait normal de vouloir obtenir un minimum de justice. Ça lui paraissait évident à elle, à croire que que ce n’était pas le cas pour le jeune homme en face d’elle. Apparemment tout ce qu’elle faisait, c’était ramener la merde dans sa vie, il devait sacrément regretté d’avoir grandi dans la maison voisine à la sienne hein, tout comme il devait bien regretter de l’avoir retrouvée, quelques mois plus tôt. « Oh, je suis vraiment désolée Rafe, je penserai à mettre en garde le prochain mec que je forcerai à m’baiser ! » Puisque, apparemment, la merde c’était de sa faute à elle, ça devait bien inclure ce bébé qui grandissait au fond de ses entrailles, ouais, elle était revenue et voilà qu’elle était enceinte de lui. En attendant, elle ne l’avait forcé à rien du tout. Elle ne l’obligeait à rien non plus dans toute cette histoire, et de toute façon, il avait été assez clair, elle pouvait aller se faire foutre, tout ce qu’elle aurait c’était son avocat qu’il disait, à croire qu’il avait finalement plus de chose à cacher qu’il ne voulait bien l’admettre, parce qu’elle n’était pas de la police, qu’elle n’avait pas de micro caché sur elle, qu’elle ne cherchait pas à le foutre en taule pour un crime pour lequel elle ne l’avait jamais cru coupable. Tout ce qu’elle voulait, c’était remettre les pièces du puzzle ensemble, plus pour elle-même que pour la police, parce qu’eux, ils avaient déjà ce qu’ils leur fallait, ce n’était pas son cas à elle. « On m’a pas franchement laissé le choix ! » Ce n’était pas elle qui était partie, ce n’était pas elle qui avait choisi, c’était ses parents et elle, elle avait été obligée de suivre, parce que peu importait qu’ils n’en aient rien à foutre de sa tronche, elle avait été mineure, obligée de faire ce que ses parents faisaient. « Peut-être que c’est toi qu’ils ont foutu en procès, mais c’est moi qui me suis retrouvée enfermée ! C’est clair que je pouvais pas faire grand chose depuis c’putain de couvent dans lequel ils m’ont foutue ! » Qu’on ne vienne pas la blâmer pour ne pas être revenue à New-York enquêter sur la disparition de sa soeur, parce que la moitié du temps qu’elle avait passé en Australie, elle l’avait passé dans cette école catholique, qui n'était pas vraiment un couvent, mais la frontière avait été très mince à ses yeux. L’autre moitié du temps, elle l’avait passé à essayer de construire sa vie, en vain. « Mes parents sont responsables de ce qui t’es arrivé, pas moi ! Peut-être bien que ta vie à toi n’a pas été facile ici, mais viens pas prétendre que la mienne était forcément parfaite depuis l’Australie, parce que t’en sais rien ! » Parce que pour le temps qu’ils avaient pu passer ensemble, elle, elle avait au moins essayé de s’excuser pour ce que ses parents lui avait fait subir, quand bien même il avait rejeté ça bien vite, au moins, ça prouvait qu’elle en avait eu conscience, mais apparemment, lui, il devait s’imaginer qu’elle avait passé son temps à se faire dorer la pilule sur les plages de Melbourne et à s’éclater avec les kangourous en l’oubliant lui tout autant que sa sœur. Rien que le fait de devoir vivre sans sa sœur, ça avait rendu sa vie difficile, parce qu’elle l’aimait son aînée, évidemment, mais fallait croire que même ça, ça ne lui avait même pas frôlé l’esprit à Rafe. Vu comment il détestait les Drake, c’était à se demander pourquoi il s’était donné la peine de lui parler ce soir-là, quand ils s’étaient retrouvés. Peut-être bien qu’il s’était juste dit qu’avec ce qu’ils avaient vécu dans le passé, elle ne serait pas trop difficile à mettre dans son lit et que ça s’arrêtait là et qu’elle, elle avait été assez idiote pour croire qu’y avait plus que ça. « C’est ça, j’vais me débrouiller toute seule, pour tout, j’voudrais pas ruiner davantage ta vie. » C’était un peu le sort des femmes après tout, fallait pas déranger les petites vies des mecs avec des bébés imprévus, alors même que celles qui avaient le plus de sacrifices à faire, c’était bien les nanas. Ça avait été une erreur de croire qu’ils pouvaient gérer ça ensemble, ou quoi que ce soit d’autre, dix ans, ça avait tout ruiné entre eux. Elle passa nerveusement sa main contre ses yeux pour essayer d’en essuyer vaguement les larmes, avant de retirer le dossier de son sac pour aller le poser contre la table. « Si un jour ça t'intéresse ...Ou pour alimenter ton feu de cheminé cet hiver. » C’était une copie, alors il en faisait bien ce qu’il en voulait, ce n’était pas son problème à elle, ou ça ne l’était plus, en tout cas.
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Invité a posté ce message Jeu 2 Aoû 2018 - 14:04 #



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you came when i was happy in your sunshine. i grew to love you more each passing day. before too long I'd filled my world around you and i prayed you loved enough of me to stay. you know you'll have whatever's mine to give you, but a love affair for one it can never be. @tumblr

Rancunier, c'était probablement un terme qu'on pouvait utiliser pour décrire Rafe : il avait c'sale caractère qui le faisait avancer- cette rage de vivre qui, au moins, lui avait permis de s'démerder, bon gré mal gré, quand sa mère l'avait abandonné comme s'il n'avait été rien. Sans cette colère qu'il éprouvait contre sa génitrice, il n'serait jamais allé bien loin : il aurait continué d's'appitoyer sur son sort comme le gamin qu'il avait été à l'époque, et aujourd'hui encore, il pourrait tout simplement s'contenter de n'avoir été qu'un déchet du système. Mais il avait essayé d'faire mieux- comme un con, il avait eu la foi et la volonté d'y croire, d'vouloir arracher à la vie et aux épreuves d'son passé, quelques victoires bien méritées. Et ouais, quels qu'aient été les interdits, les complications potentielles, les on-dit des adultes, quand il avait été avec Asteria, à cette époque dix ans plus tôt, Rafe s'était senti heureux- enfin. Un sentiment qu'il n'avait peut-être jamais éprouvé avant qu'ils n'se trouvent : les souvenirs qu'il gardait de son enfance, se limitaient à ces images traumatisantes de sa mère s'disputant avec tous les connards qui étaient passés dans leurs vies, avaient irrémédiablement fini par lever la main sur elle, ou sur lui. Des gens qui l'avaient poussée plus profondément dans l'monde de l'addiction- drogue, alcool, ou peu importe c'qu'ils lui promettaient. Le parfait background pour être un bouc-émissaire, hein ? Est-c'qu'on en avait eu quoique ce soit à foutre, d'sa peine à lui ? De c'qu'il avait ressenti quand sa petite-amie avait embarqué dans cette voiture, sans un regard en arrière, avec la promesse qu'ils n'se reverraient jamais ?! Et avec tout ça, la seule chose qu'il avait pu faire, la seule chose qu'il avait faire, ç'avait été garder contenance : rester ferme et déterminé pour toutes les épreuves qui allaient arriver bien assez tôt. Les Drake aussi, à leur façon, ils savaient être particulièrement rancuniers : et pour eux, c'était tant pis – ou tant mieux – s'ils ruinaient la vie des autres dans le procédé. Sa haine tenace à leur égard, alors, le brun s'disait qu'il méritait bien d'la ressentir : c'était son droit, après tout c'qu'ils lui avaient fait. Il n'avait jamais détesté Shea quand elle avait été là, même ce soir-là quand elle lui avait balancé les pires insultes à la gueule, ou pendant toutes ces années durant lesquelles elle n'avait fait que recracher les mots ignorants et racistes de ses parents. Mais comment n'pas l'faire maintenant ? Ouais, tant pis si ça faisait d'lui quelqu'un avec un vilain défaut qui pourrait lui porter préjudice- le Hollins, il n'pouvait en faire autrement. Il avait passé l'temps de se torturer l'esprit, à s'demander c'qu'elle avait pu devenir, à tourner et retourner le problème dans son crâne, ces derniers moments qu'il avait passés en compagnie de la blonde. Le souvenir de Shea, d'ses mots, d'ses jugements, avaient tout empoisonné dans son passé : ç'avait même été jusqu'à entacher ses derniers souvenirs avec Asteria, ces ultimes moments qu'ils avaient eu l'droit de partager, à l'arrachée, avant qu'elle n'sorte complètement de sa vie. Et ouais, peut-être que techniquement, Terry, elle n'avait pas eu le choix – qu'elle avait pleuré à chaudes larmes honnêtes et sincères quand il avait été question de s'séparer, d'elle repartant dans son Australie natale parce que ses parents l'avaient décidé. Mais pour quelqu'un comme lui, ouais, aussi égoïste cela pouvait-il paraître, il était difficile de n'pas imaginer qu'elle aurait pu choisir différemment. Qu'à eux-deux, peut-être, ils auraient pu s'débrouiller, seuls contre le monde. Une attente, peut-être injuste à l'encontre d'la blonde : mais au pire, lui au moins, il l'aurait bien traitée- il l'avait toujours fait, contrairement à sa propre famille.

Il aurait fallu qu'il soit con et aveugle pour n'pas s'rendre compte de l'attitude des parents Drake contre Asteria : combien d'fois avait-il dû la consoler, l'aider, répéter et répéter à quel point elle était importante, et unique, et en droit d'être qui elle voulait être, hein ? Encore récemment, aux portes de la clinique d'où elle s'était presque enfuie en courant, Rafe s'était senti propulsé dix ans en arrière, face à une Terry adolescente et criblée de doutes qu'ses propres parents avaient foutu dans sa tête. Alors ouais, quitte à c'que ce soit arrogant, le brun n'se sentait pas avoir été un mauvais petit-ami, à l'époque ; quelles qu'aient été ses fautes légalement, aux yeux d'une loi aussi stupide qu'arbitraire, il n'avait rien forcé à Asteria, il n'avait jamais rien fait pour la blesser, il n'avait jamais attendu quoiqu'ce soit d'elle, qu'elle n'avait pas choisi de donné de son propre chef. Et ce soir-là, quand ils s'étaient retrouvés, dix ans plus tard, ça n'avait pas été différent- et Rafe n'avait jamais prétendu l'contraire ; cette histoire de bébé, soudainement, elle lui était presque sortie d'la mémoire tant il s'était retrouvé, aveuglément et follement concentré sur la boîte de Pandore qu'pouvait représenter toute cette histoire autour de Shea. Il fut alors surpris, pris d'court, blessé même, quand cette nuit-là revint sur l'tapis, avec des implications qu'il n'avait jamais même envisagées ou teasées dans c'qu'il avait pu dire. « Commence pas à m'faire dire des trucs que j'ai jamais dits ! C'dont on parle, maintenant, ça a rien à voir avec cette histoire-là. » et il n'pouvait s'empêcher de sentir son cœur gonfler, se serrer contre son poitrail alors qu'il la dévisageait, pointant un doigt accusateur vers elle. Comment est-c'qu'elle pouvait sous-entendre c'qu'elle sous-entendait, hein ?! Elle avait débarqué chez lui, avec cette nouvelle, cette grossesse inattendue leur tombant sur le coin d'la gueule – et il n'avait rien fait, rien fait qui pourrait un tant soit peu laissé croire qu'il n'la soutenait pas, qu'il n'serait pas là pour elle quoiqu'elle fasse et quoiqu'elle décide ! Qu'il n'était pas prêt à assumer sa part de responsabilité, qu'ce soit pour un putain d'rendez-vous dans un hôpital, où il aurait été prêt à lui tenir la main, à la consoler, à la soutenir si elle avait décidé de tuer leur bébé, ou pendant les neuf prochains mois, les il-n'savait combien de prochaines années, si elle décidait de garder cet enfant ! S'ils partaient comme ça, il pouvait en faire lui aussi, des tas de spéculations paranoïaques et accusatrices, qu'ce soit sur ses motivations à elle, ou sur quel jeu auquel elle jouait, là maintenant, à s'pointer chez lui avec cette putain d'histoire ! Et pourtant, ouais, il l'avait bien su, il avait essayé d'l'accepter, de n'pas s'faire consumer par la rage quand Asteria était partie – ouais, elle n'avait pas eu l'choix, à dix-sept ans quoiqu'il en dise, c'n'était que normal qu'elle ait choisi de suivre ses parents, qu'ça semble évident qu'eux deux, ça n'avait été qu'une passade, une 'amourette de jeunesse' comme tout l'monde l'avait appelé. Elle devait bien avoir tourné la page, hein – plus facilement qu'lui, parce qu'il était l'roi des cons. C'était pas tout l'monde qui s'mettait en danger par rapport à la loi pour les beaux yeux d'une fille, hein. « Ouais, c'est ça ! Et t'as été enfermée dans un couvent jusqu'à y'a trois mois, peut-être ? » puisque lui, il n'avait que été accusé pendant des années d'avoir kidnappé ou assassiné sa sœur, il pouvait aussi minimiser c'qu'elle avait vécu! C'était facile comme ça. « Ouais, j'sais rien de c'qui s'est passé d'ton côté. Tu sais rien de c'qui s'est passé du mien. Mais, toi, viens pas prétendre qu'y'a pas d'différence entre trois et dix ans ! » ça n'avait pas été faute qu'ils en parlent, de ces dans trois ans, quand elle serait majeure elle aussi, qu'ils n'auraient plus besoin d's'inquiéter de personne, de s'cacher de personne. Qu'ils pourraient avoir de vrais projets, de vrais rêves à concrétiser, avec des vrais moyens pour y arriver. Qu'elle n'vienne pas croire, avec ses idées bien à elle, une décennie plus tard, qu'il n'avait pas été assez con au point de s'demander, sept ans plus tôt, si Asteria n'allait pas miraculeusement réapparaître, parce que ç'avait été un peu c'qu'ils s'étaient promis, sans vraiment y mettre des mots clairs. Et si elle voulait marcher à la culpabilisation, il pouvait aussi lui dire, hein, qu'y'aurait eu une grande différence, entre s'pencher sur cette affaire trois ans seulement après la disparition de Shea, plutôt que maintenant, alors qu'une décennie était passée. D'son côté à lui, il n'avait jamais blâmé Asteria pour les choix qu'il avait dû faire, les conséquences de leur histoire qu'il avait eues à subir, en plus d'la perdre elle. Dans la foulée, il avait perdu ses études, ces rêves qu'il avait commencés à alimenter avec ambition pour son avenir. Il avait perdu un bon paquet d'ses amis, sa famille avait été foutue en vrilles par les Drake. Parfois, il en était arrivé à s'demander si Rebekah n'se verrait pas prendre tous les enfants qu'elle avait abrités sous son toit et essayé d'aider, juste à cause de lui, juste à cause d'accusations qu'il n'méritait pas ! Et encore aujourd'hui, il n'savait pas jusqu'où allait la rancœur qu'elle éprouvait à son égard- s'il y en avait un tant soit peu. Comment demander, hein ? Comment affronter ça ? Ce s'rait si facile, si facile d'balancer cette avalanche de reproches et de réalité dans la tronche d'Asteria, à défaut d'pouvoir le faire à la gueule de ses idiots de parents ! Mais il ne l'faisait pas. Comme un con, comme un idiot épris d'sentiments vieux de dix ans, il ne l'faisait pas. Peut-être qu'c'était comme ça qu'on finissait par s'en prendre trop plein la gueule- et les insinuations de la blonde, là, il n'les aimait pas. « C'est c'que tu vas faire, hein ?! Utiliser c'bébé, cette grossesse, pour m'faire du chantage et faire genre qu'cette discussion, là, a quoiqu'ce soit avoir avec ça ?! » parce que ouais, soudainement, il voyait vraiment l'influence d'ses géniteurs sur elle- le machiavel des Drake, et jamais il n'aurait imaginé qu'Asteria puisse devenir c'genre de personne. « Tu vas prétendre quoi, la prochaine, fois, hein ? Que j'ai fait quoiqu'ce soit pour justifier tes conneries, là ?! Qu'j'ai pas été clair sur c'que j'étais prêt à faire, pour toi et pour c'bébé ?! Qu'j'ai pas été, avec toi, à cette putain de clinique, que j't'ai, n'serait-ce qu'à un moment laissé croire qu'j'allais t'laisser te débrouiller seule avec ça ?! » il n'était pas son père et il n'voulait certainement pas l'être- une chose qu'Asteria savait très bien ! Aujourd'hui ou dix ans plus tôt, elle l'avait toujours su. Alors ouais, c'était bas, trop bas d'sa part d'faire comme s'il était coupable de quoique ce soit à c'niveau-là, comme s'il avait sous-entendu quoique ce soit par rapport à ce bébé. C'était probablement, quoiqu'il ait vécu, la putain d'accusation la plus injuste qu'il s'prenait dans la gueule. Et ça s'voyait, jusque dans l'regard qu'il avait fiché dans les yeux bleus de la femme qu'il avait aimée-... à une époque. Maintenant, ouais, il n'savait plus qui elle était, et ça lui faisait presque trop mal d'affronter cette réalité en face. Il aurait eu envie qu'elle parte, ouais, et il n'comptait pas la retenir, peu importait c'que ça pouvait signifier : elle semblait déjà avoir fait toutes les conclusions nécessaires à son sujet, hein ? Et le regard fuyard alors qu'il avait tourné la tête comme pour mettre fin au débat, Rafe ne put s'empêcher d'égarer une œillade noire au dossier qu'elle déposa, là. Il n'eut besoin que d'un bref coup coup d’œil critique sur celui-ci, pour lâcher un ricanement, provocateur. « Vraiment ? C'est ton dossier, ça, hein ? C'est quoi, le résumé du synopsis ? » s'il parla avec une évidente véhémence, ce fut surtout pour qui qu'ce soit qui avait donné ce dossier à Asteria, plutôt qu'à son encontre à elle. Pas étonnant qu'elle se soit pointée sur le seuil d'sa porte en minimisant c'qu'il avait vécu. Y'avait quoi, là-dedans, hein ? Parce que, si ouais, les preuves et les indices concernant ce qui avait pu arriver à Shea étaient bien maigres, c'qu'il avait essuyé, lui, ça remplissait plus que c'qu'elle avait là. Et pour bien le lui prouver, il alla chercher dans un d'ses placards à lui, tout un classeur, il n'savait combien d'fois plus épais que le truc qu'Asteria avait pu ramener. Et il le posa devant elle- c'était juste la preuve que ça existait. Que ç'avait débordé sur sa vie, cette histoire – trop débordé sur sa vie. Des kilomètres et des kilomètres de lignes, de procédures qu'il n'avait pas toujours comprises, de tentatives à reconstruire sa vie, brisées pour des raisons totalement arbitraires. « Y'en a trois autres d'où ça vient. » et parce que ça faisait déjà revenir un goût amer dans sa bouche, Rafe ne put s'retenir cette fois : il tira son paquet de cigarettes et en alluma une, juste là. « J'ai rien à cacher. J'ai jamais rien eu à cacher. Mais j'ai fini d'parler d'toute cette histoire. » et peut-être bien que c'était tant pis, si Asteria elle n'pouvait pas comprendre. Comment le pourrait-elle ? Quoiqu'elle ait pu endurer ou vivre en Australie, toute seule, ça n'avait pas été dans l’œil de ce cyclone, gravitant autour de la disparition de Shea. Elle avait été loin, il avait été là, à endurer chaque rebondissement, à être lui-même amené et ramené sur les devants de la scène, dans les accusations des uns et des autres, quoiqu'il se passe.
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Invité a posté ce message Jeu 2 Aoû 2018 - 18:35 #

i built up every wall, i then climb.
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rafe hollins & asteria drake

Elle était naïve Asteria, trop naïve, sans aucun doute, si bien que la confrontation avec la réalité avait toujours l’effet d’une grosse baffe dans la tronche. Ça avait été comme ça toute sa vie, ce n’était pas prêt de changer et pourtant, on aurait presque pu croire qu’elle s’endurcirait au fil des années. C’était ce que ses parents avaient voulu d’elle, qu’elle se réveille, qu’elle arrête de rêvasser et qu’elle prenne sa vie en mains. Les gens sérieux ne rêvaient pas de devenir écrivain ou scénariste. Ils rêvaient d’un emploi stable, d’un bureau, des échelons à gravir, des promotions, ce genre de trucs que ses parents lui auraient offert sur un plateau d’argent si seulement elle avait choisi de les écouter. Mais elle ne voulait pas travailler dans l’entreprise de son père, elle ne voulait pas gérer un commerce qui la dépassait complètement et dont elle se fichait royalement. La réalité, elle lui prouvait qu’elle avait peut-être tort, alors qu’aujourd’hui, elle se retrouvait quand même dans le commerce, à vendre des livres au fond d’une librairie dans laquelle elle devait résister à l’envie d’ouvrir chacun des bouquins qu’elle avait entre les mains, pour alimenter un peu plus ses rêves de gamine. Ce n’était pas là où elle rêvait d’être, mais c’était tout ce qu’elle avait et elle pouvait au moins se dire qu’elle aurait eu plus de mérite et de reconnaissance si elle avait décidé de rejoindre l’entreprise familiale. Ça aurait été le choix raisonnable, le plus logique et sans doute que ça aurait enfin fait d’elle une femme responsable. Mais elle avait choisi New-York et avec ses quelques diplômes en poche, elle n’avait rien obtenu de mieux qu’un poste dans une librairie. La réalité était cruelle, surtout envers les gens comme elle, qui souffraient d’une naïveté maladive au point de croire que tout était possible. Ça faisait d’elle une idiote, ses parents ne s’étaient jamais gêné pour le lui répéter et à juger tout ce qu’il pouvait se passer dans sa vie depuis vingt-sept ans maintenant, elle devait bien admettre qu’ils avaient certainement raison, pour le coup.

Elle aurait peut-être eu plus à gagner à être comme sa soeur, à connaître les limites de ses rêves et à choisir ce qui était accessible. Shea avait été raisonnable, elle au moins, ce n’était pourtant pas ça qui l’avait sauvée. Son aînée était probablement morte et le plus tragique dans tout ça, c’était qu’elle avait plus vécu les rêves de leurs parents plutôt que les siens à elle. Est-ce que c’était encore naïf et idiot que de se dire que rendre justice à Shea était nécessaire ? Est-ce qu’elle était complètement débile d’avoir besoin de ça ? Puisque ça n’allarmait plus personne dans son entourage depuis longtemps maintenant, elle commençait sérieusement à se poser la question. Pour les autres, le passé, c’était le passé, fallait tourner la page et pourtant, elle, elle en était incapable. Elle ne pouvait pas oublier Shea, tout comme elle n’avait pas oublié Rafe pendant ces dix dernières années et tout ça pour quoi ? Pour qu’il lui dise qu’elle n’avait fait que le foutre dans la merde ? Ça faisait mal, évidemment que ça faisait mal et si en plus ce n’était pas le bébé la fameuse première fois alors c’était quoi hein ? Le fait de l’avoir connue ? De l’avoir aimée ? Est-ce qu’il voyait ça comme la plus grosse erreur de sa vie ? Pour elle ça avait été la plus belle de ses histoires, la seule qui avait marché, la seule qui avait compté. « Alors c’était quand la première fois que je suis venue juste pour te foutre dans la merde, hein ? » Est-ce que là au moins, elle pouvait avoir une réponse ? Est-ce qu’elle était en droit de savoir où est-ce qu’elle avait merdé ? Ou c’était comme le reste, une question qu’elle pouvait se garder pour elle ? Ou peut-être que c’était juste une attaque gratuite, sans fondement, parce qu’elle était venue remuer une histoire dont il n’avait pas envie de parler. Dans tous les cas, c’était pas juste, mais y avait rien de juste dans cette histoire comme dans une grande partie de sa vie. « J’sais bien que j’aurais dû revenir plus tôt ! J’ai pas besoin de toi pour savoir que j’ai ruiné des années entière de ma vie dans le vent ! » Six ans de sa vie à essayer d’obtenir quelque chose de la part de ses parents et à se prendre des murs à chaque fois, ils étaient les premiers à le lui rappeler, qu’elle les avait bien foutues en l’air ces années, alors franchement, elle n’avait pas besoin que Rafe s’y mette. Elle avait essayé, vraiment essayé de construire quelque chose avec sa famille, elle s’en était complètement épuisé, si bien que maintenant, elle se disait que quitte à avoir un rôle, une place dans sa famille, autant que ce soit auprès de Shea, c’était bien la seule qui ne lui avait jamais causé de torts, pas volontairement et tout cas. Cette rancune qu’elle nourrissait envers sa soeur, elle n’avait pas de raison d’être. Tout autant que celle que Rafe semblait nourrir auprès d’elle, lui renvoyant les fautes de ses parents en pleine figure, comme si elle en était elle aussi responsable. C’était un peu le premier truc qu’il lui avait dit quand elle lui avait annoncé sa grossesse de toute façon, toute suite, dans un premier réflexe, il avait évoqué ses parents. Peut-être que c’était inéluctable, qu’elle était une part d’eux, qu’elle le veuille ou non, parce qu’elle était une Drake. C’était comme ça, elle serait toujours une Drake, ils seraient toujours ses parents et ce bébé qu’elle portait ce serait aussi, un Drake. « Nan, ce que je dis c’est que j’ai pas besoin de l’aide de quelqu’un qui m’en veut d’être née là où je suis née. » C’était exactement ce pourquoi ses parents détestaient Rafe, après tout et lui, il la mettait si facilement dans le même lot que ses parents. Elle et sa précieuse famille, comme il disait, elle était née là-bas, elle faisait partie de cette famille et maintenant, elle avait l’impression qu’y avait une part d’elle qu’il détesterait pour toujours, à cause de ce que ses parents avaient fait et elle ne s’en défera jamais de cette part d’elle. Alors clairement, s’il était décidé à la blâmer pour les erreurs de ses parents, elle préférait se débrouiller toute seule. Elle déposa son dossier, comme si ça pouvait servir à quelque chose et la réaction du brun, lui donna encore plus envie de s’enfuir, elle avait juste l’impression qu’il la prenait pour la reine des idiotes maintenant. Elle jeta un regard sur le classeur qu’il était allé cherché, mais ce n’était toujours pas ce qu’elle était venue chercher. La paperasse, elle pouvait la trouver auprès de Wyatt. « J’ai jamais dis le contraire. » Elle ne l’avait pas accusé de quoi que ce soit, ni aujourd’hui, ni jamais, elle avait toujours eu l’intime conviction qu’il n’avait rien fait à sa soeur, et c’était au moins un truc que ni ses parents, ni personne d’autre n’avait jamais réussi à lui arracher. « J’ai pas besoin de ça. » Elle n’avait même pas besoin d’ouvrir le classeur pour savoir ça, alors elle le repoussa légèrement, de quelques centimètres à peine. S’il pensait vraiment que c’était ce qu’elle était venue chercher, alors ils ne se comprenaient vraiment pas tous les deux et tout ça, ça n’en valait pas la peine. Elle ne voulait pas des procédures barbantes auxquelles elle ne pigeait rien parce qu’elle n’avait clairement pas étudié le droit. Elle ne voulait même pas d’une retranscription bien réglementaire, bien formalisée de ce qu’il avait pu raconter aux flics. Elle était vraiment trop naïve, trop rêveuse, à croire qu’elle aurait plus à tirer de quelque chose qu’on lui raconterait à elle plutôt qu’à des flics. Tant pis, ce n’était qu’un détail, rien qui ferait avancer l’enquête de toute façon, c’était juste pour elle, alors elle finirait par s’en remettre, comme toujours.

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Invité a posté ce message Sam 4 Aoû 2018 - 1:05 #



if you love me, don't let go
you came when i was happy in your sunshine. i grew to love you more each passing day. before too long I'd filled my world around you and i prayed you loved enough of me to stay. you know you'll have whatever's mine to give you, but a love affair for one it can never be. @tumblr

Il devait bien y avoir un quotas, d'épreuves et d'emmerdes qu'une personne pouvait encaisser, avant d'complètement exploser. Rafe, il avait l'sentiment de n'jamais avoir pu vraiment se poser, autrement que quelques années ici ou là, en se contentant du strict minimum pour tenir bon. Son enfance, elle s'résumait aux souvenirs qu'il avait de sa mère toxico et alcoolique, aux changements d'humeur dont elle pouvait être victime, et aux hommes violents qu'elle n'avait eu d'cesse de faire entrer dans leurs vies. Il n'se souvenait même pas de c'qu'elle avait pu faire ou lui dire, au moment ultime où elle l'avait abandonné comme s'il n'avait jamais rien été pour elle- est-c'qu'elle l'avait regardé une dernière fois, au moins ? Est-c'qu'elle avait pleuré ? Est-c'qu'elle avait regretté ? Combien d'fois s'était-il demandé si elle était retournée devant ce même commissariat à un moment de sa vie, à vouloir revenir en arrière et tout faire différemment ? Les années dans le système n'avaient guère été plus reposantes : il avait vaqué de famille en famille, rejeté d'elles pour des raisons parfois totalement arbitraires, exploité pour le chèque qu'ils recevaient à chaque mois, pour s'occuper d'lui. Et y'avait aussi eu les cas où il s'était retrouvé avec trop d'autres gamins, trop de violence, trop d'mauvaises influences. La rue, parfois, ç'avait été mieux que c'qu'il avait expérimenté, à dix, onze, douze ans, sous le toit des gens qui avaient été censés l'aider et l'protéger. Avec Rebekah, alors, il lui avait fallu du temps pour y croire, du temps pour faire confiance et baisser les hautes frontières qu'il avait dressées entre lui et l'monde : dans c'quartier où on l'avait plus jugé qu'accueilli, le Hollins avait eu besoin d'années entière, avant d'y croire. Avant d's'acclimater. Et peut-être que tout aurait été plus simple, mille fois plus simple, s'il s'en était arrêté là : après tout, qu'est-c'qu'il aurait eu à perdre, à être solitaire plus longtemps ? Ç'avait été comme ça qu'il avait vécu sa vie pour les treize, voire quatorze premières années d'celle-ci – à quoi bon chercher plus loin ? Peut-être que s'il n'avait jamais rencontré Shea, s'il n's'était jamais pris d'affection pour Asteria, on lui avait tout simplement foutu la paix et aujourd'hui, il serait autre part. Parce que l'envie d'quitter cette ville malheureuse, d'abandonner c'pays où on le haïssait parfois pour rien et où tout c'qu'il savait, c'était que les autorités jetaient plus volontiers les gosses comme lui aux ordures qu'elles n'les aidaient, elle avait été là, inhérente à ses ambitions. Ambitions qui n'existaient plus aujourd'hui : les évasions de Rafe, elles s'limitaient aux zones sauvages de l'Amérique d'laquelle il n'serait peut-être jamais déraciné. Où est-c'qu'il irait, d'toute manière ? Comme un con, il s'était attaché à c'qu'était devenu aujourd'hui sa famille, les siens, ceux qui avaient cru en lui et ceux qui avaient tenu tête, avec acharnement, à toutes les accusations qui auraient pu l'faire couler. Sans Rebekah, sans ces proches à qui il tenait tant sans savoir comment l'prouver, il n'aurait pas pu t'nir. Et Asteria, qu'elle accepte cette réalité ou non, qu'elle veuille bien la voir en face ou non – qu'elle ait des bons prétextes pour ça ou non – elle faisait partie d'ceux qui l'avaient abandonné. Ceux qui n'avaient pas été là, pas quand les choses s'étaient gâtées, qu'il avait frôlé l'emprisonnement, et qu'il aurait eu bien besoin d'elle. Plus qu'il n'l'avait jamais admis : ç'avait été ça, d'être plus vieux qu'elle, d'la voir comme cette jeune fille fragile qui avait surtout besoin de réconfort et de soutien- il l'avait aimée pour ça, mais peut-être bien qu'il s'était oublié lui-même dans leur histoire, aussi. Il avait bien fallu qu'il trouve quelque-chose pour s'raisonner, hein- une pensée pragmatique à laquelle s'raccrocher, alors que sa vie avait oscillé, de hauts en bas comme un sismographe en plein milieu d'un tremblement d'terre.

Qu'est-c'qu'il pouvait dire d'autre, hein ? Pour l'coup, le brun n'avait pas la foi, pas la capacité d'la consoler Asteria- d'lui dire que tout était bien allé même si elle n'avait pas été là, qu'elle n'avait pas à s'sentir coupable, qu'il n'avait pas souffert d'son absence. Rafe, il n'mentait pas, et pas autant qui plus est- malheureusement, à force d'être mis à vif par la vie d'tous les jours, il était même trop honnête, trop impétueux, du genre à foncer droit dans l'panneau. Ç'avait été compliqué, compliqué pour lui de n'pas perdre la boule à force d'être amené et ramené et ramené encore devant les flics, dans toute cette histoire avec Shea. Il pouvait bien admirer ça chez les Drake, leurs volontés, leur acharnement, et l'aveuglement dont ils avaient fait preuve- bordel, ils l'avaient vraiment toujours détesté, hein, quoiqu'il ait pu faire ? En dix longues années sans Terry alors, dix ans à ressasser ces émotions négatives amenées à chaque fois qu'il avait entendu l'nom Drake venir à ses oreilles, dix ans sans Asteria, sans l'moindre contact, sans la moindre nouvelle d'sa part à elle, il avait eu l'temps de s'faire des avis bien définis. Et ouais, ça venait d'déborder d'entre ses lèvres, ça venait de l'trahir et il n'pouvait que fuir du regard, serrer les mâchoires à s'en faire mal aux dents alors qu'elle le confrontait à c'qu'il venait de dire. Ouais, peut-être qu'Asteria n'l'avait jamais volontairement foutu dans la merde : elle avait juste été absente, au moment d'voir le massacre, quand il avait eu l'plus besoin d'elle dans leur relation. Elle pouvait bien aujourd'hui, pleurer, prétendre qu'ils devraient être amis, qu'ils avaient c'passif si important entre eux deux. Où est-c'qu'elle avait été, pendant ces dix dernières années, alors, hein ?! Où est-c'qu'elle avait été, quand des news un peu partout n'avaient eu d'cesse de rapporter que les flics l'embarquaient lui, en garde à vue, pour des interrogatoires infinis, concernant la disparition d'sa sœur ? Difficile de n'pas s'faire des idées, de n'pas se construire ses propres hypothèses après tout c'temps et tout ce silence.  « Laisse tomber. » qu'il balaya pourtant sa question, d'une voix morne et fatiguée, sans la regarder. Bordel, il aurait voulu, toujours avoir l'espoir, la foi, l'envie d'y croire en eux deux, c'qu'ils avaient été, c'qu'ils pourraient être encore aujourd'hui. Mais on l'avait lessivé, usé jusqu'à la corde, et p't'être bien que même Asteria n'pouvait pas réparer ça. Rafe lui-même, il n'pouvait pas être à blâmer pour ça : lui aussi, il fuyait la potentielle réponse qu'il obtiendrait, au fond d'son cœur capricieux et au fond d'sa tête, s'il s'posait vraiment la question, en face à face. Pendant dix ans, il s'était accroché, d'une façon ou d'une autre, à un songe d'Asteria, une pensée pour elle, quelques éclats de sentiments pour des souvenirs lointains : comment est-c'qu'il pourrait gérer la perdre pour de bon, hein ? Et pourtant, peut-être qu'dans tous les scenarii possibles et imaginables, la perdre à cause d'un avortement non-voulu et culpabilisant, aurait pu être la meilleure des perspectives qui soient. C'était toujours mieux qu'la vérité si impétueuse qui lui brûlait les lèvres, non ?  « Bah t'es pas revenue, non ?! C'est un fait, hein, et si tu t'attends à c'que j'dise rien, qu'j'accepte ça comme si y'avait pas dix piges qui étaient passées, p't'être que t'aurais pas dû reprendre contact avec moi ! » voilà qu'il s'énervait à nouveau, obligé de s'défendre, obligé d'mordre en retour ; il n'pouvait pas, il n'pouvait pas rester silencieux avec c'qu'il ressentait. Qu'est-c'qu'elle voulait, hein ?! Qu'il ferme sa gueule sur ces dix longues années, et prétende qu'elles n'existaient pas ?! Ce s'rait si facile, hein, si facile bordel, pour elle, d'revenir dans ces circonstances, à n'pas avoir des comptes à rendre à qui qu'ce soit, à n'pas avoir à donner des explications ou même des excuses, l'truc le plus basique qui soit ! Ouais, elle n'avait pas eu l'choix de partir- mais dix ans, dix ans putain, c'était long. Dix ans ça faisait un mal de chien. Et tout ça pour quoi ? Parce qu'elle avait choisi d'essayer d'briller aux yeux d'ses parents, plutôt que de retrouver c'qu'ils avaient pu avoir tous les deux, hein ? Il semblait bien qu'elle l'avait fait, son choix, alors- et il avait perdu des années et des années d'sa vie dans tout ça.  « Je suis l'problème dans cette histoire ?! Parce que- quoi, hein ?! J'déteste tes parents, les gens qui m'ont haï depuis l'jour où ils m'ont vu- et pour quoi ?! A cause d'la couleur d'ma peau, parce que j'faisais tâche dans l'décor ?! Le sale gosse qu'on ramène des services sociaux et qui fait pas assez classe dans le quartier ?! » elle pouvait vraiment s'mettre à parler de qui détestait le plus l'autre pour ce qu'il était. Il n'pouvait pas la détester elle- c'était impossible, même après tout c'qui s'était passé, même après l'absence et le vide et la trahison. Mais ses parents, ses parents, il n'pourrait jamais passer à autre chose, et c'était d'leur faute.  « Des gens qui m'détestaient tellement que même à l'autre bout du monde, ils ont passé leur temps à me harceler ? Vas-y défends-les hein. Fais comme si quoiqu'ce soit dans cette histoire était d'ma faute ! J'vois pas pourquoi j'devrais m'attendre à autre chose. » après avoir vécu tant d'temps avec eux, peut-être qu'elle avait développé un genre de syndrome de Stockholm qu'elle avait eu besoin d'lui ramener sous le nez, ou il n'savait quoi ! Difficile d'imaginer que quoique ce soit liant les Drake puisse être de l'amour. Et ouais, il l'avait foutue enceinte, ouais, il acceptait d'prendre ses responsabilités à c'niveau-là – c'était pas pour autant qu'il avait l'obligation d'abandonner ces principes et ces assurances qui lui avaient permis d'survivre, tout seul, sans elle et sans un signe d'sa part, pendant qu'il avait galéré à cause des Drake. Heureusement qu'il avait ses clopes, alors, Rafe, dans d'telles circonstances- à bouillonner de l'intérieur, à serrer les dents, à essayer d'garder contenance comme il avait toujours dû le faire dans cette histoire. Pourtant, la tentation avait été grande, parfois, souvent, d'hurler que peut-être, Shea, elle méritait c'qui lui était arrivé. Peut-être qu'les Drake méritaient leur misère. Et sûrement qu'ces parents merdiques, ils méritaient qu'leur fille ait embarqué avec quelqu'un vers une vie meilleure, sans jamais leur donner la moindre nouvelle. Il avait fallu soigneusement l'construire c'fameux dossier aussi fin que de la glace pour lui- alors ouais, qu'elle lui balance, la blonde, un espèce de résidu de rien du tout à la gueule, ça le fit doucement rigoler. Ses dix dernières années à lui, elles n'se résumaient pas à quelques papiers amassés dans un vague dossier qu'elle pouvait ranger dans son sac. C'que ses parents à elle lui avaient foutu sur l'dos, ça n'se résumait pas à ça. Mais il semblait bien qu'elle en avait rien à foutre, hein ?  « Alors c'est quoi, qu'tu veux, hein ? » il s'agaça à nouveau, l'observant d'une œillade accusatrice- qu'est-c'qu'elle pouvait vouloir d'plus de lui ? Pourquoi est-c'qu'elle était venue ?! Comme quoi, ç'avait vraiment pas été aussi désintéressé qu'elle avait pu l'prétendre, pour quelques poignées de secondes. Il aurait pu, avoir juste envie d'la jeter dehors- peut-être que ce serait mieux comme ça, plutôt que d'remuer le couteau dans la plaie. A force d'gueuler, en plus, il allait bien finir par s'prendre une plainte de son voisin.
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