You are my greatest adventure | Andrea

@andrea ioannis La journée m’avait semblé bien longue. J’ignore ce qu’il y avait dans l’air mais les clients de la librairie étaient vraiment insupportables aujourd’hui. En fait, c’était peut-être moi le problème ? Ayant travaillé comme serveuse jusqu’à très tard cette nuit, voire très tôt, cela dépend de comment on se positionne, je n’avais que très peu dormi. Et la patience n’était pas vraiment mon for surtout quand une personne vient vous demander un livre et que vous passez une heure en sa compagnie pour trouver le titre qu’il avait bêtement oublié. Heureusement pour moi, je ne travaillais pas ce soir, j’allais tout simplement pouvoir profiter un peu. Vers midi j’envoyai un texto à Andrea voir si elle était toujours d’accord de passer ce soir. Dans l’affirmatif je lui avais proposé que l’on mange ensemble. Autant profiter un maximum de ce temps que nous passions ensemble. J’ignore comment elle est parvenue à avoir une telle influence sur moi mais je me surprends souvent à apprécier ces moments mais plus important, à ne plus savoir m’en passer. Je m’étais jurée de ne plus m’accrocher à personne mais c’était un peu rater. Même si nous ne sommes pas vraiment ensemble, ce serait mentir que de dire que je ne ressens rien pour elle. Cela dure depuis quelques temps maintenant que l’on se voit souvent et je me rends compte que même si je suis libre, je ne saurais plus vraiment vivre ma vie sans qu’elle n’en fasse partie. C’est assez contradictoire quand on y pense et pourtant cela me convient parfaitement. C’est donc le sourire aux lèvres que je fus ravie que la journée soit terminée. Je passais vite faire quelques courses dans l’épicerie que j’apprécie non loin de mon appartement et je rentrai calmement. Il me restait un peu de temps devant moi et j’en profitai pour faire un peu de rangement et prendre une douche en vitesse. A force de travailler avec des emplois aux horaires complètement variables c’est assez difficile d’avoir le temps de faire mon rangement tous les jours. Et comme j’ai un chat, je n’ai pas le choix que de ramasser ses poils le plus souvent possible. Une fois lavée, je laissai mes cheveux sécher naturellement. Ca permettra à mes belles boucles naturelles de prendre une meilleure forme que si j’approche le sèche-cheveux. Il fut alors temps de commencer à préparer le repas. Je ne suis pas la meilleure cuisinière au monde mais je tente de faire toujours de mon mieux. J’évite, toujours, de me lancer dans des plats compliqués. C’est pourquoi, pour ce soir, je décidai de préparer un plat de pâte à la sauce bolognaise. J’espère que ça conviendra à Andrea. Je commençais à peine à faire revenir les oignons et la viande à feu doux quand je fus déranger dans la préparation de ma cuisine.

« C’est ouvert. » répondis-je à l’interphone quand celui-ci se mit à résonner dans tout l’appartement. Je n’avais même pas attendu qu’Andrea s’annonce que j’avais déjà appuyé sur le bouton pour lui ouvrir la porte de l’entrée du bâtiment. Difficile de ne pas remarquer que je suis pressée de la voir. Mon appartement se trouvant au deuxième étage, elle ne mettrait pas longtemps à arriver. Depuis le temps que l’on se côtoie, Andy connait le chemin et comme souvent, je laissai la porte de mon appartement ouverte, afin qu’elle entre comme si elle était chez elle. Cela me permet de terminer ce que j’étais en train de faire. Je n’avais aucune envie que mon repas brûle ou que le chat ne se mette à manger ma préparation. J’étais tellement concentré sur ma préparation que je ne l’entendis pas arrivée.

@andrea ioannis A peine ais-je ouvert la porte à Andrea, que je retourne à mes occupations non sans un sourire. Je me surprends toujours, avec elle, à avoir de nouvelles habitudes. Jamais auparavant, je n’aurais pensé laisser entrer quelqu’un dans mon intimité comme je le fais avec elle. Dès qu’elle arrivait, je laissais toujours la porte ouverte pour qu’elle entre et qu’elle fasse comme chez elle. C’est ma façon de lui montrer qu’elle compte pour moi. Je ne suis pas du genre à montrer mes sentiments, je ne suis vraiment pas douée pour ça mais je crois que c’est tout de même que je vogue vers une issue favorable. Depuis la dernière fois où nous nous étions vues, j’avais l’impression que le temps n’avait que très lentement avancé. Je déteste me montrer impatiente. Je sais très bien que sa vie est compliquée et que nous avions décidé de nous voir quand il nous en serait possible, mais parfois le temps me semble un peu trop long. C’est toujours comme ça quand on a envie de voir quelqu’un. On se montre toujours impatient et on a l’impression que le temps nous joue des tours et recule plutôt que d’avancer. Je tente de faire en sorte d’être la meilleure cuisinière au monde que je n’entends même pas Andrea entrer. Une vraie petite souris qui s’introduit délicatement et qui me surprend une fois derrière moi. Des frissons agréables me parcourent quand ses lèvres se posent dans mon cou. Quoi qu’elle fasse, elle me fait toujours de l’effet. Comment pourrais-je lui résister et ne pas être impatiente de la voir ? « Bonsoir. »  répondis-je machinalement. Le sourire qui illuminait mon visage suite à présence pouvait facilement se voir, même dans une simple réponse comme je venais de le faire. Je profitai « Tu m’as manqué aujourd’hui. » Je me retournai délicatement pour me trouver face à elle. Mes yeux ne peuvent se détacher de sa beauté. C’est tout à fait impossible. Immédiatement mes lèvres s’empressent de retrouver les siennes. Cela faisait trop longtemps. Un baiser de retrouvailles comme souvent dès que je la voyais. « Toi aussi tu m’as manqué. » Je pense que je n’ai pas besoin de le dire, mes gestes le font à la place de ma voix. Mais c’est toujours bien de l’entendre. Souvent, j’essaye de dire aux gens ce que j’aimerais que l’on me dise mais ce n’est pas toujours évident. Je me retournai calmement vers la cuisinière. Je ne voulais pas que ma cuisine soit ratée, juste parce que je suis obnubilée par les yeux de la jeune femme. A vrai dire, je ne suis pas capable de grand-chose, une fois qu’elle n’est pas très loin de moi. Je diminue la cuisson laissant la sauce mijotée un peu. Je reviens poser ensuite mon attention sur Andrea. « Tu as passé une bonne journée ? » Je ne sais pas si j’ai bien fait de poser cette question, mais je pense que s’intéresser un peu à la vie de la jeune femme est le minimum que je puisse avoir. C’est très important pour moi, je ne voudrais pas qu’elle pense que je n’en ai rien à faire de sa vie. « Un verre de vin ? Après on pourra aller s’installer au salon. » Ce serait peut-être plus simple pour me parler de sa journée. Bien entendu si elle a quelque chose à dire.  

@andrea ioannis Le positif avec ce que je suis en train de préparer c’est que je ne suis pas obligée de rester coller à la cuisinière. J’avais un peu de temps devant moi, le temps que la sauce mijote un peu et d’un geste délicat je diminue la température. Je mélange une dernière fois avant que quelque chose ne colle au fond de la casserole et je consacre enfin toute mon attention sur la jolie femme qui se trouve non loin de moi.   « Un verre serait plus que le bienvenu. » Dans des gestes délicats, comme à mon habitude, je prends des verres dans l’armoire et je sors la bouteille de vin. Je ne suis pas une friande des alcools forts mais le vin est un peu mon pêché mignon. Pour déguster ce nectar, à mes yeux, il n’y a pas d’heures précises, tel l’apéro, ni aucune limite. Seulement l’alcool et moi, cela fait deux et je peux, en fonction de la fatigue, en subir très rapidement les effets. Pourtant je ne me retiens pas d’en boire. Après tout, on n’a qu’une seule vie. D’un geste, je regarde la jolie brune et j’ai l’envie de lui demander, quand compte-t-elle arrêter de fumer. Pourtant je me retiens, ne voulant pas créer un sujet de dispute qui ne serait pas nécessaire. Je déteste quand on se dispute ou qu’on se prend la tête. J’ai toujours la hantise qu’elle ne veuille plus me voir et pourtant ce n’est pas toujours possible de ne pas en avoir. C’est la vie.   « Le rendez-vous a été catastrophique... Ce qui n‘est pas étonnant. » J’ai parfois l’impression qu’elle me tient le même discours à chaque fois que les rendez-vous se passent. C’est tellement si difficile de ça que de trouver un compromis ? A mon avis, son mari a décidé de lui mener la vie dure et il y arrive très bien. Et dans les cas de divorce, il faut toujours que l’un souffre plus que l’autre. Quand j’y pense, j’entends rarement qu’une séparation entre deux êtres se passe bien. Il faut toujours que l’un souffre et l’autre un peu moins. Mais le plus désolant dans cette histoire, c’est qu’un enfant se retrouve au milieu. Et même si je ne devrais pas, je prends toujours le parti d’Andrea. Même si le sujet de conversation « mari » n’est pas un sujet que j’apprécie vraiment. Loin de là. Sans le connaître vraiment, je déteste ce mec. Même absent sa présence est parfois très intrusive et m’éloigne beaucoup de la jeune femme qui m’attire. Je l’écoutais sans dire un mot. Je la sentais vraiment énervée et je ne supportais pas ça. « Tu aurais dû le voir avec son air suffisant. » Je sens que cette histoire, ne va pas aller en s’arrangeant.  « Si tu commençais par te calmer un peu. » Je n’aime pas quand elle hausse le ton. Je sais que ce n’est pas contre moi mais j’ai toujours peur que les choses s’enveniment. Je ne m'énerve jamais quand elle s'énerve. J'évite de mettre de l'huile sur le feu. Je prends les verres de vin et lui fais signe de me suivre au salon. Je les dépose sur la petite table puis d’un geste, je caresse mon chat qui s’est endormi sur mon piano. Parfois, je me demande lequel de nous deux est le plus passionné de cet instrument. Il y passe plus de temps que moi. Ces temps-ci ça me manque un peu de jouer mais je n’ai vraiment pas le temps de m’y consacrer. Je repose mon attention sur Andrea. Je sais qu’elle va mettre du temps à me rejoindre, le temps d’une cigarette sans doute. « T’as vraiment aucun moyen de le faire céder ? » A ce rythme, ils ne sont pas prêt de divorcer. Et quand je vois ça, je suis contente d’avoir quitté mon ex avant de lui avoir dit « oui ». Certes, je ne l’ai pas fait de la bonne des manières, j’en suis consciente, mais je ne regrette pas l’avoir quitté. Je me cachais derrière un idéal du bonheur mais je le suis plus aujourd’hui que je ne l’ai jamais été : libre ! « Vivement que tout ça soit derrière toi, je ne supporte pas te voir dans cet état. » Je me laissé tomber dans le canapé, sentant que le soirée risquait d'être peut-être moins agréable que prévu. Il faut toujours que les hommes gâchent les belles choses...

@andrea ioannis Je regrette très vite ma question. Lui demander si sa journée s’était bien passée est sans doute ma plus mauvaise idée de la journée. J’aurais dû me douter qu’un rendez-vous avec son mari ne devait pas lui donner la meilleure journée qu’elle ait souhaitée. Pourtant je crois toujours que les choses vont s’arrangées. Peut-être parce que c’est dans mon tempérament. Je suis une jeune femme très optimiste et pour moi, je doute que leur relation puisse s’aggraver. Maintenant ce qui m’effraie un peu c’est que comme son mari ne lâche rien, j’ai peur qu’Andrea finisse par lui retomber dans les bras. C’est ce qu’il attend, je n’en doute pas. Comment pourrait-il en être autrement ? Mes yeux s’étaient posés sur elle et je la regardai. Aucun détail ne m’échappait et je me rendais compte qu’une fois que cette beauté fait partie de votre vie, il est difficile de la laisser partir. Et c’est sans doute l’une des raisons qui pousse son mari à ne pas laisser tomber. Difficile de lui en tenir rigueur même si je suis jalouse ! Rien que de parler de lui me rendait folle et la colère n’était pas loin. Pourtant, je ne voulais pas gâcher la soirée. Il ne méritait pas que je finisse par me disputer avec ma compagnie du soir. J’avalai la colère qui montait en moi en essayant d’être compatissante. Je n’ai pas les talents d’une actrice mais si je suis capable d’une chose c’est de cacher au mieux mes sentiments. Avec le temps et surtout mon métier passé, j’ai appris à maitriser mes émotions et à ne pas les montrer au monde extérieur. Ca m’est très utile, surtout quand je veux paraitre froide et distante comme je l’ai été en quittant toute ma vie passée. « Non, aucun. » Elle semble être vraiment dans une impasse. Elle s’empressa d’ajouter entre deux bouffées de sa cigarette. « Tu sais bien que c’est moi la fautive dans l’histoire. » naturellement. Dans tous les conflits où les issues semblent être vraiment difficiles, il est plus simple de remettre la faute sur l’autre. Pourtant dans chaque problème, il y a deux responsables et c’est ensemble qu’il faut trouver la solution. Car il y a toujours une solution, je n’en doute pas et Andrea ne semble pas l’avoir trouvé. Je ne veux pas me mêler de sa vie et de ses problèmes. Ça ne me regarde pas et je pense que ça finirait par nous éloigner et je ne suis pas prête pour cela maintenant.  « Si tu ne m’avais pas rencontrée, tu n’en serais sans doute pas là aujourd’hui… » Je parlais d’un ton las. Je n’ose imaginer ma vie actuelle sans qu’elle n’en fasse partie. J’apprécie tellement les moments passés avec elle, sans aucune prise de tête. Je ne peux non plus l’imaginer vivant des jours « heureux » avec sa petite famille. Ca me semble tellement improbable. Pourtant sans moi, elle ne serait sans doute pas en train de divorcer. La responsable c’est moi et non elle. Pourtant c’est elle qui en paye le prix aujourd’hui. Je ne regrette vraiment pas d’être partie avant de m’engager pour la vie. C’est bien trop compliqué quand on est entièrement avec quelqu’un et que tout finit et que la haine prend la place de l’amour, en tellement peu de temps. Elle vint alors prendre place à côté de moi. Ses doigts se mêlèrent aux miens et même si c’est un geste banale, il avait le but de m’apaiser. Je la sentais distante, et même si je sais que je ne suis nullement responsable ça ne me plaisait pas. « J’aimerais seulement qu’il réalise que cela devient ridicule. » J’avais envie de répondre que c’était un homme et que par conséquent il ne réaliserait pas mais je me retiens. Dans les relations amoureuses, les hommes sont tellement compliqués que parfois on dirait qu’ils vivent sur une autre planète.  « Mais je suppose que c’est trop demandé... » Décidément. Je sens qu’il va être le sujet de conversation de la soirée. Impossible d’y échapper.  « Je crois que tant qu’il ne t’aura pas récupéré, il ne lâchera rien. Et impossible de le blâmer. » Je parlais dans le sens où je le comprenais. A sa place, je ferais tout pour ne pas la laisser partir et par conséquent je ne cèderais rien non plus. Je commençais à avoir du mal à ne pas montrer que cette situation me dérangeait. Enfin surtout qu’il arrive à s’immiscer autant entre nous. Je devenais plus nerveuse et mes gestes vers Andrea plus froid, surtout avec ma main dans la sienne. Ne voulant toujours rien montrer même si je savais que ça risquait d’éclater, je pris le verre de vin sur la table que je lui tendis. Ensuite, je pris le mien. « Que dirais-tu de laisser ton mari à l’écart, juste pour cette soirée ? » Mon regard s’était plongé dans le sien. Dommage que je ne suis pas capable de voir plus loin que ses beaux yeux. « Maintenant si tu as vraiment besoin de te lâcher et d’en parler, lâche toi… »  Je préférais pas mais je ne pouvais l’empêcher de parler et je ne passerais pas pour quelqu’un d’agréable si je lui avais dit l’inverse. Même si on passe de bons moments toutes les deux, je ne suis pas là uniquement pour ça et si elle veut parler, je suis aussi capable d’écouter.

@andrea ioannis « Mais ma vie serait beaucoup moins intéressante. »   C’est tout naturellement qu’un sourire se dessina sur mon visage. Ma vie aussi serait beaucoup moins intéressante si je ne l’avais pas rencontrée. On dit souvent que le hasard fait bien les choses. Lors de ma rencontre avec Andrea, cette expression s’était bien vite confirmée. Jamais je n’aurais pensé faire une connaissance aussi agréable un soir où j’ai dû aller faire un remplacement de dernière minute au travail. Et aujourd’hui, je n’imagine plus mon existence sans sa présence. Elle pimente ma vie et je ne veux plus retourner à la routine dans laquelle je m’ennuyais un peu. Certes, ce n’est pas une relation banale mais cela me convient. Toute comme elle, j’ai le droit de vivre ma vie sans même me préoccuper des conséquences sur ma relation. Enfin c’était ce que l’on s’est toujours dit en théorie mais dans la pratique c’est parfois plus compliqué. Je me perdais dans mes pensées tout en essayant d’être la plus attentive lors de cette conversation. Parfois j’aimerais être une magicienne avec la faculté de prononcer quelques incantations qui me permettrait d’envoyer son mari à l’autre bout du globe. Malheureusement, je ne peux rien faire, juste écouter Andrea et tenter de ne pas m’énerver. J’en veux tellement à ce mec de lui mener la vie dure et j’ai tellement hâte que toute cette histoire ne soit plus qu’un mauvais souvenir à ses yeux. Pourtant, je me demande quelle serait sa vie si elle était enfin libre de cet homme ? Viendrait-elle toujours me voir comme elle le fait pour le moment ou reprendrait-elle une nouvelle vie dans laquelle je ne fais pas partie ? Je tentai de balayer ces pensées un peu négatives et je profitai de la présence de la jolie brune à mes côtés. J’ai quitté mon ex compagnon pour ne plus avoir à me prendre la tête et il n’est pas question que je recommence. Il est temps que je vive ma vie en profitant des bons moments comme ce soir. Mes yeux balayaient le corps de la jeune femme. Telle une adolescente, j’avais du mal à poser les yeux ailleurs que sur elle. Faut reconnaître qu’Andrea est tellement jolie qu’il est impossible de poser le regard sur autre chose. Les meubles et la décoration de mon appartement ne lui arrive pas à la cheville. J’espérais que la conversation allait enfin pouvoir changer. Je n’aimais pas trop parler de l’autre personne qui partage sa vie, même si ce n’est plus comme avant entre eux. Mais je reste tout de même une jeune femme jalouse et parler de lui ne me plait pas. Pourtant je ne veux pas la froisser et je montre tout de même agréable, prête à l’écouter si elle en a besoin. « Non tu as raison, il ne mérite pas de gâcher notre soirée. » Je suis toute à fait d’accord, mais je me retiens de le dire. Je ne sais pas trop comment elle pourrait le prendre, sentant qu’elle n’est pas loin d’exploser telle une grenade que l’on vient de dégoupiller. « Ne parlons plus de lui. »   J’hochais la tête montrant mon accord. Je dégustai mon verre de vin. Je ne bois que très rarement et je profite toujours de déguster au mieux ce que j’ingurgite. « Et comment s’est passée ta journée ? » Ma journée fut beaucoup moins tendue que la sienne. Ma vie est bien plus tranquille et quand j’y pense, elle est vraiment insignifiante. Les jours se suivent et se ressemblent en quelque sorte.  « Une journée comme une autre mais très fatigante. J’ai travaillé très tard au bar et je devais faire l’ouverture de la librairie ce matin. Je n’ai pas beaucoup dormi. »  Et la journée m’avait semblée longue. J’ignore cependant si c’était parce que je voulais rentrer me reposer ou si c’était parce que j’avais hâte de retrouver Andrea. « Heureusement la journée n’est pas encore finie et la soirée est bien plus intéressante. » Je lui fis un clin d’œil. Une façon de dire que je suis contente qu’elle soit là et que ça rendait ma journée plus agréable et meilleure. « Tu as envie de te saouler aujourd’hui ? »  Elle buvait plus vite que moi. Je ne lui faisais pas un reproche, je riais même en parlant. Je n’ai pas l’habitude de la voir imbibée d’alcool mais peut-être qu’elle était d’un caractère différent qui pourrait rendre la soirée plus amusante. « Je t’en ressert un ? »