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 Write your secret in the sand and trust them to a mermaid [ft. Oscar 13 Juil.]

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Invité a posté ce message Mar 2 Juil 2019 - 13:31 #

Write your secret in the sand

and trust them to a mermaid


ft. @Oscar Parrish



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Le dos contre l'un des angles d'une rue, Joddie se tenait là, aux aguets, le portable au creux de sa main et les yeux rivés sur les premiers festivaliers. La musique battait déjà dans les oreilles de la population qui s'était rassemblée dans la grande allée de Coney Island, la grande majorité déguisée et maquillée quand les autres jouaient des coudes pour avoir la meilleure place pour observer le spectacle qui allait s'éveiller. Des hommes, des femmes. Des adolescents, des enfants. Tous semblaient apprécier la bonne humeur de la parade qui se préparait un peu plus. Enjoués, presque surexcités, il y en avait juste une qui tapotait de sa sandale sur l'asphalte du trottoir : Joddie. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire là ? A se heurter à tant de joie, à tant de couleurs, quand, il y avait quelques mois de ça, elle était encore en deuil, préférant la solitude et les chansons tristes qu'elle faisait tourner en boucle; ça n'avait rien de Joddie, et pourtant. Elle-même peinait à se reconnaître, et ça lui plaisait ainsi.

Beaucoup d'événements l'avaient conforté à passer outre la mort de son compagnon, à vivre sans jamais oublier qu'il avait existé. Elle avait repris contact avec quelques étudiants de la fac avec qui elle s'était entendue sur quelques projets sans jamais avoir daigné en apprendre davantage sur eux, -c'était à présent chose faite. Elle s'était ouverte à ses deux colocataires, arrêtant de se cacher dans sa chambre et se joignant à eux pour quelques repas. Elle conversait, même si les paroles étaient timides et réservées, elle essayait. Elle ne s'était pas montrée glaciale avec les nouvelles connaissances. Et même si elle ne pouvait apprécier tout le monde, elle laissait un peu de place à tout un chacun dans sa vie. Elle était remontée dans une voiture, s'était entraînée et avait participé à quelques concours d'endurance dans cette même bagnole, avait même gagné le pass qui la menait aux qualifications de la GT World Cup de Macao. Il y avait elle, eux, et surtout lui; l'homme qui avait réussi à lui transmettre assez de courage et de persévérance pour qu'elle affronte ses démons.

C'est pourquoi, la veille en fin d'après-midi, après une énième course amicale pour laquelle elle fut félicitée par son coach, David, elle était rentrée dans l'appartement qu'elle partageait avec Melech et Paulin, les avait attendu dans l'un des fauteuils du salon, espérant qu'ils n'aient rien de prévu de plus friand qu'une partie de jeu de société. Dans l'attente, elle avait ouvert une page des activités proposées aux New-Yorkais et autres touristes qui, en vacances, choisissaient la Grosse Pomme pour lieu de destination. Elle feuilleta les pages, une à une, jusqu'à poser la pulpe de son pouce sur un événement qui se réactualisait. La parade avait déjà eu lieu en Juin, mais pour la cause du climat et des mers/océans pollués par l'Homme, l'organisateur avait déclaré vouloir ré-initier les citoyens, affichant en gras que tous les fonds seraient reversés à des associations défenseuses de l'environnement. Ce n'était clairement pas un sujet pour lequel Joddie s'engagerait naturellement, mais si on pouvait allier plaisir et bonne action alors il ne fallait pas hésiter.  

Dans son répertoire, elle avait choisi la personne la plus apte à pouvoir prendre part à ce genre d'événement, lui avait envoyé un message au numéro qu'il lui avait filé en cette fameuse soirée cinéma, et avait attendu sa réponse. Sa présence en ces lieux démontrait qu'il avait trouvé intéressant de participer; pour une raison, ou une autre. Joddie attendait alors ce jeune entrepreneur qui, depuis peu, avait ouvert un bar à chats et semblait très touché par le bonheur de ses matous; pourquoi pas par d'autres bestioles ? Aussi, c'était l'occasion rêvée de se retrouver après tout ce temps. Ils n'avaient pas réellement eu l'idée de se revoir après la séance, s'étaient croisés une fois par hasard, ne s'étaient qu'envoyés quelques SMS pour prendre des nouvelles de l'autre. Pourtant, le feeling était passé entre les deux, sans aucun doute possible. A l'époque, plutôt renfermée, l'Aborigène avait trouvé agréable de passer la soirée à sillonner les ruelles, délibérant sur les trois heures passées assis dans une salle, des actions et de la tombée. Ils avaient fait attention à ne pas divulguer les passages du film aux passants, se retrouvant mutiques parfois, pour mieux reprendre ensuite.

Il était souriant, Oscar. Il portait ce prénom allemand qu'elle n'avait jamais entendu auparavant et qui lui avait semblé intimidant de prononcer. Elle s'était probablement trompée, d'ailleurs, avait pris un accent qui n'aurait pas eu lieu d'être, et probablement qu'intérieurement ça l'avait fait rire, Oscar. Elle ne le connaissait pas germanique, -n'avait surtout pas pensé à lui demander-, mais possédait ces mêmes yeux clairs qui pouvaient illuminer une pièce de douceur et sympathie. Il portait le châtain qu'elle aurait aimé voir tomber sur ses fines épaules, dans l'espoir d'être un peu moins physiquement étrangère, troquer peut-être son épiderme à lui contre la sienne bien trop halée. Ce n'était pas le premier homme à la peau blanche avec qui elle avait apprécié partager un moment, mais avait adoré son grain unique de je-ne-sais-quoi qui donnait envie d'y revenir; peut-être son amour voué à la pop' culture, sa simplicité, tous ses sujets de discussion ? Quoi qu'il en était, elle l'attendait, alerte à chaque visage à la barbe naissante qui se profilait, prête à répondre à un appel ou un SMS qui hurlerait l'SOS.
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Invité a posté ce message Mar 23 Juil 2019 - 1:15 #

Le message de Joddie avait été une surprise; une sonnerie le rappelant à l’ordre dans la marche rapide des jours qui se succédaient. Il s’avérait en fait, que c’était une vraie prise de tête d’ouvrir son business- plus particulièrement dans une ville comme New York. Les réponses ne venaient pas en claquant des doigts, et on avait beau s’lancer en étant persuadé d’avoir tout bien préparé à cent pour cent, la réalité avait sa façon de forcer les choses. De plus en plus, alors, le jeune homme rentrait sur les rotules, épuisé par de la paperasse qui n’en finissait pas, et ce qui s’avérait être une infinie gestion de staff et d’employés, de problèmes mineurs ou majeurs, d’accords qui pourraient aider son bar à se lancer. Peut-être aurait-ce été plus facile de faire ça dans les années 80, sans les réseaux sociaux auxquels il devait penser régulièrement: on lui avait même fait comprendre qu’il serait préférable qu’il engage quelqu’un ayant la responsabilité de toute la part communication web de sa petite entreprise. Une hérésie, d’après lui, de claquer une telle quantité d’argent dans un travail qu’il pouvait tout aussi bien faire lui-même. Quand il avait le temps. Si il avait le temps. Oscar savait alors, que quelque part dans le brouhaha de rendez-vous, de coups de fil et de nouvelles rencontres, il aurait bien besoin de se vider la tête- et de peut-être, rendre l’occasion constructive. Noyé par son tout nouveau travail, il avait été tenté de rejeter l’invitation de la brune: est-ce qu’elle en serait vexée, hein? Ils ne se connaissaient pas vraiment, saisissaient quelques occasions pour se parler, sans pour autant que Joddie ne soit l’égale de ces amis qu’il tenait à voir et qui lui manquaient tout particulièrement maintenant qu’il travaillait de longues heures par jour. C’était, parfois, à peine s’il voyait Nola; et pourtant tous les deux, ils vivaient sous le même toit! Alors ouais, si quelques semaines plus tôt il aurait pu accueillir l’invitation impromptue de la jeune femme à bras ouverts, cette fois-ci, il avait hésité. Et puis il s’était renseigné sur l’événement où elle le proposait de la rejoindre: pas un truc spécialement extravagant, encore moins pour New York. Des animations, des histoires de climat, de bien-être animal, de préservation de la planète: qu’y avait-il à détester là-dedans? Et est-c’qu’il n’y aurait pas, par la même occasion, la possibilité de faire connaître un bar tout neuf, promouvant l’adoption des animaux des refuges du coin?

Ou peut-être qu’il n’avait tout simplement pas l’temps; que, comme disaient certains, il ferait mieux de se concentrer sur internet pour faire connaître son café cosy et confortable. Les reviews qu’il avait reçues jusque-là, étaient loin d’être mauvaises, c’était bien qu’il s’en sortait dans quelque-chose, hein? Pourtant, beaucoup auraient sans doute parié contre lui: Oscar, il avait toujours plus eu l’âme d’un follower que de quelqu’un dirigeant des troupes. Au moins, il n’était pas un patron qui venait pour gueuler sur ses employés. A vrai dire, il n’avait pas eu d’problème jusque-là, mais il serait encore à ce jour, bien incapable de dire ce qu’il ferait si quelque-chose de ce genre devait se passer. Est-ce qu’il devrait crier sur quelqu’un? Renvoyer des gens? Est-ce qu’il devrait fonctionner par paliers ‘d’avertissements’ avant de mettre ses employés à la porte à la première erreur? Et qu’est-ce qu’il ferait si un de ses clients un jour, devait ressortir malade, ou il ne savait quoi d’autre, de chez lui? Tant d’interrogations, pour une bonne dose de stress; Oscar avait probablement divisé son temps de sommeil par deux depuis quelques temps. Et bien sûr, Nola elle-même avait fini par le remarquer. Elle avait probablement été celle le persuadant d’accepter de sortir un peu: que ça le ‘relaxerait’ d’oublier le travail pour quelques heures. Si tant est que ce soit possible, hein. Il ne suffisait d’un rien parfois, pour qu’un employé l’appelle pour qu’il rapplique, aider à quelque-chose. Alors, quitte à se vider la tête, le Parrish avait opté pour faire ça de façon constructive. Les flyers qu’il avait faits lui-même pour l’ouverture de son bar, il en embarqua un certain nombre, les fourrant dans le sac en bandoulière qu’il comptait emmener avec lui, aujourd’hui. Il n’avait pas l’allure d’un gars qui allait juste se balader dans un festival pour se détendre: est-ce qu’il serait un jour capable de faire ça à nouveau? C’était ça, le prix à payer, dans l’fait de vouloir fonder sa propre entreprise, hein? Heureusement, le festival était à Brooklyn, à proximité, donc, et il ne lui fallut que peu de temps - proportionnellement aux temps de trajet à New York, évidemment - pour arriver à destination. L’événement était immanquable, tant et si bien que le brun s’demanda comment il avait fait, depuis sa naissance, pour ne jamais remarquer ce festival-ci. Il y en avait tous les jours, ici, aux quatre coins de la ville, dans tous les districts: facile de passer à côté de l’un d’eux. Mais aujourd’hui, il avait fait le détour, et qui sait, peut-être que ça en vaudrait la peine! Il avait trop besoin de son naturel optimiste en ce moment, Oscar, pour juste le laisser au placard et se vider le crâne, comme certains pourraient le vouloir de lui. « Hey! Salut. » qu’il salua la brune quand il la trouva enfin, bien content qu’elle se démarque de la foule d’une certaine façon. D’un naturel si souriant et avenant, Oscar demeurait le même, malgré la quantité de stress qui s’empilait si facilement sur ses nerfs en ce moment. S’il devait se transformer en connard asocial et irritable à cause de son bar à chats, il abandonnerait tout. En bonne compagnie, c’était facile d’oublier ses soucis. « Je n’suis pas en retard, n’est-ce pas? » pour bien s’en assurer, il inspecta sa montre, chose qu’il faisait trop souvent dernièrement: techniquement, Joddie et lui ne s’étaient pas donné rendez-vous à une heure précise comme s’ils se préparaient à prendre l’avion. Mais Oscar avait toujours eu l’âme d’un ponctuel, précis et organisé dans tous les aspects de sa vie. « Au moins j’me suis pas trompé de jour. » et s’il remarqua surtout ça comme une plaisanterie lui faisant lâcher un ricanement, la triste vérité était que ç’aurait bien pu arriver. Elle se serait pris un lapin et lui, il aurait accouru jusqu’ici demain, pour se rendre compte qu’il n’y avait rien. Il était comme ça, en ce moment, Oscar- un peu tête en l’air.

(désolée pour le manque de présentation, je ne suis pas sur le bon ordi pour ça Write your secret in the sand and trust them to a mermaid [ft. Oscar 13 Juil.] 2275230262 @joddie brown)
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Invité a posté ce message Dim 28 Juil 2019 - 23:50 #

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Qui aurait réellement parié sur l'avenance de la jeune femme ? Personne, elle encore moins. Joddie n'avait jamais fait partie de celles qui s'enjouaient à se poser à plat ventre sur les draps de leur literie, le téléphone entre les doigts, pianotant sur le clavier tactile de l'écran. Après une journée bien garnie, elle n'avait jamais pris la peine de se garder une demi-heure -ou plus- à envoyer quelques messages sympathiques à ses connaissances, ses amis; pour peu qu'elle ait pu en avoir. Les banalités d'une conversation, elle n'avait pas connu. Joddie était toujours dans la réflexion, à tenter de savoir si l'instant était bien choisi, si elle ne dérangerait pas. Elle avait essayé, fut un temps, de paraître moins différente de ces nanas souriantes et pleines d'amitié, de ces filles qu'on appréciait pour l'énergie affective dont elles débordaient, mais elle ne s'était pas reconnue dans ces élans, n'avait même jamais réussi à franchir le cap de la pensée; ils étaient ainsi restés vains.

Il fallait dire que sa vie toute entière ne l'avait pas aidé à se sociabiliser convenablement. Joddie était née dans une famille composée de parents à la peau trop foncée, de cinq têtes aux visages métissés. Les étrangers, en Amérique, ils peuvent parfois rendre curieux, d'autre méfiants. Et là plupart du temps,-la majorité du temps-, les regards n'avaient rien de bienveillant. Il fallait dire que les couleurs qui marquaient souvent le visage du père et la grande maison qu'ils avaient réussi à occuper aidaient les rumeurs à gagner le quartier. Tantôt Papa Brown était un mafieux chargé d'aller récupérer l'argent dû, tantôt il avait servi le trafic d'organes récemment démantelé et des fois ce n'était qu'un alcoolique qui avait eu la chance de tirer les bons numéros. Quel soulagement pour eux d'apprendre bien trop tard qu'il n'était que boxeur professionnel; il fallait encore qu'ils le pensent monter sur les rings illégaux. Et le pire de tout, c'est qu'il prenait ça avec le sourire; parce qu'avant, il esquissait beaucoup, Stephan.

S'en était suivi les doigts qui lâchèrent le père de famille pour se pointer sur la plus jeune de la troupe. Dans le jardin, elle prenait déjà la brouette pour une voiture de course quand ses sœurs avaient installée une jolie nappe sur laquelle elles faisaient prendre le thé à leur poupée. La goutte qui fit déborder le vase fut d'entrevoir, d'un coup d’œil vicieux, la dernière de la fratrie arracher la tête du poupon de sa cadette. Ils montèrent très vite la conclusion que la gamine n'avait absolument rien de normal, sans se douter que la petite avait agi après qu'un de ses garages ait été piétiné par l'une des cadettes. Les filles, ça aimait le rose, ça jouait à la dînette, -ça ne perdait pas de temps dans l'établi de son père, ça ne touchait encore moins aux outils. Les messes basses devinrent très vite des attaques. Heureusement qu'elle fut forgée à passer outre, accompagnée dans ses passions par ses parents, et surtout Monsieur. Elle ne s'était pas doutée, jusqu'alors, qu'inconsciemment elle prendrait exemple sur son père, lui qui ne tint pas rigueur aux médisances.

Plus tard, la jalousie de Joa aurait raison des quelques amitiés qu'elle eut commencé à tisser. Surveillée à tout-va, jamais elle n'aurait imaginé l'amour prendre des proportions aussi conséquentes sur sa vie; encore aujourd'hui elle fermait les yeux sur ce qu'avait été son passé auprès du jeune homme. Regardée de travers pour une phrase échangée, agrippée fortement par la taille quand il jugeait qu'elle s'en était bien trop éloignée, la main levée sur elle à la moindre angoisse, -abattue lorsqu'il en avait été trop-, Joddie avait, de manière instinctive, tiré un trait sur ce qui pouvait causer la colère de son compagnon. Ça c'était calmé, mais d'autres raisons avaient fait leur chemin pour justifier son emprise physique sur elle. Le plus dur, dans tout ça, à imaginer, c'était qu'elle n'avait jamais jugé cela anormal. Lorsqu'elle s'était donnée au pilote, elle avait su que ça aurait été en totalité. Pas à moitié, ni à soixante-dix pour cent : entièrement, elle avait cru lui appartenir.  

Elle pouvait être ainsi maladroite, et cela paraissait un temps soit peu étrange aux yeux de beaucoup. Ils ne savaient pas qu'elle apprenait à se confronter à la société quand d'autres avaient déjà acquis les codes depuis bien longtemps. Terrée dans son coin, habituée à n'être accompagnée que de son conjoint et d'un groupe d'amis qu'il avait lui-même construit, son départ l'avait laissée seule, extrêmement seule. Les soucis personnels n'aidant pas, les études et la carrière en position de faiblesse, elle faisait comme elle pouvait pour se tourner vers l'inconnu. Et ça faisait flipper, ça l'effrayait beaucoup. Heureusement pour elle, l'inexpression de ses sentiments lui donnait un certain avantage. Particulièrement neutre, elle passait bien souvent pour une femme trop mâture quand elle n'était qu'une enfant paumée ayant grandi trop vite par la force des choses. Volontaire à améliorer ce côté de sa personnalité, elle n'hésitait pas à foncer droit dans le mur.

D'ailleurs, la tête familière qu'elle n'avait cessé de chercher dans la foule apparut soudain. Soulagée qu'il ne lui ait posé un râteau, l'un de ses bras perdit un peu de raideur, comme si le téléphone avait soudainement gagné du poids. Elle le rangea, tout juste avant que les pas empressés du jeune homme ne la rejoignent au détour de la ruelle. Ses yeux se plissèrent en réponse aux salutations. Le sourire accroché aux lippes de son interlocuteur la décontracta; il lui fallait au moins ça pour survivre à l'agitation environnante. Parce qu'elle avait beau avoir pour habitude des acclamations dans les tribunes, elle n'était pas très à l'aise de se fondre dans la masse. L'interrogation du plus âgé ne trouva pas écho, par contre. Bien qu'il était clairement impoli de le faire, elle se tut pour observer les traits du faciès de son vis-à-vis avant de froncer quelque peu les sourcils. Non clairement, elle ne vit pas grand intérêt à le rassurer, parce qu'il y avait plus sérieux à pointer, selon elle.

_ T'es tombé de quel étage, questionna-t-elle Oscar, les billes parcourant chaque parcelle de son épiderme avant de s'arrêter sous sa paupière immobile; fine observatrice, on dirait qu'ça fait des jours que tu n'as pas trouver le chemin qui mène à ton lit, s'autorisa-t-elle à commenter de son ton presque chantant quand sa mine restait monotone; tentative de blague ? Peu importait, ce n'était pas méchant, juste un constat qui sembla réellement la perturber. Pour autant, elle avait été furtivement au courant de ce qui était advenu de ses journées. Pris dans le feu des actions à manœuvrer en tant que propriétaire d'un établissement, était-ce si surprenant, finalement, de voir sa mine si épuisée ? Joddie était probablement l'une de celles qui comprenait le fait qu'on puisse tout donner jusqu'à ce que le corps ne réponde plus. Combien de fois était-elle restée quelques heures supplémentaires sur une même piste à peaufiner ses virages, et ce malgré les interdictions ?

_ Je ne savais pas que..., débuta-t-elle, la dernière syllabe durant, après avoir détourné le regard sur quelques festivaliers qui portaient les écailles à la perfection, sans n'oser finir sa phrase. Qu'est-ce qu'elle ne savait pas ? Plutôt qu'est-ce qu'elle ne pensait pas... Elle se rappela alors de la raison qui l'avait de nombreuses fois poussé à rebrousser chemin, à ne pas envoyer ces quelques mots, à les effacer avant d'éteindre l'écran de son mobile. Aujourd'hui, face à Oscar, elle se sentait gênée, gênée de l'avoir probablement dérangé quand il aurait pu, -quand il aurait dû-, profiter de ce laps de temps pour fermer les yeux. Elle reporta ses quartz sur le plus vieux, puis ils plongèrent momentanément dans l'océan de ses yeux avant qu'elle ne tente un sourire, faible; raté. _ La parade ne va démarrer que dans un petit moment, juste le temps de choper une boisson énergisante à un stand, proposa-t-elle indirectement, notamment parce qu'il semblait en avoir besoin.

Elle se redressa, quitta le mur de sa colonne, mais ne fit pas une enjambée vers l'avant, -elle avait déjà trop pris d'initiatives pour en ajouter, et ne savait pas encore deviner les besoins de la connaissance qu'était l'entrepreneur debout, face à elle. Elle croisa les bras, agrippa de ses doigts longs et fins le dessus de ses coudes, comme pour se conférer une étreinte sécuritaire. Quand bien même elle savait ne rien risquer auprès d'Oscar, que l'homme était bon et tendre, cela lui avait toujours apporté un peu plus de confiance. Et elle espérait, un jour, ne plus avoir à s'enlacer pour ça. _ C'est ton entreprise que tu transportes là-dedans, fit-elle une fois qu'ils eurent décidé de bouger, un coup de menton en direction du sac à bandoulière qu'il portait de côté; semblait-il plus fourni que l'autre fois qu'il l'avait porté ?
1602 mots

(ce n'est pas grave, pour la peine je me suis laissée emporter par le move Write your secret in the sand and trust them to a mermaid [ft. Oscar 13 Juil.] 444755712 )
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