En dehors de mon travail, il arrive parfois que je doive accompagner mon père à des soirées diverses en tout genre et si quelques fois je suis très enthousiaste à l'idée d'être en sa compagnie, je dois bien avouer que c'est loin d'être le cas quand je dois l'accompagner à des soirées mondaines. Je ne sais pas pourquoi, mais même si je fais parti de la haute, comme aime tant le dire certaines personnes, j'ai toujours détesté ce genre de soirée. Non seulement, je m'y ennuie toujours, mais en prime il y a toujours tout ce que je déteste... montrer qu'on a plein de fric, voir même que nous sommes les plus riches, ça ne me plaît pas du tout. Oui, je suis riche et alors ? Quel est l'intérêt de le montrer ? Se faire envier par des personnes moins aisées ? Les rendre jaloux ? Si mon père aime ça, c'est très loin d'être mon cas. Il faut dire aussi que je côtoie tellement la misère dans le cadre de mon travail, que franchement je trouve ça plus qu'aberrant de voir certaines personnes agiter leur argent sous le nez d'autres individus, qui eux, sont pour la plupart dans le besoin.
Bref, ce soir-là, après avoir pris mon temps pour me préparer, j'avais filé droit au domicile de mon père et bien que décidé à me rendre au MET, avec ma voiture, ce dernier avait absolument, comme à son habitude, tenu à ce que nous nous rendions à cette soirée en limousine. Oh j'aurai pu tenter de négocier, bien sûr, mais connaissant mon père, c'était peine perdu, alors comme d'habitude, j'avais fini par accéder à sa demande et c'est donc grâce à son chauffeur que nous nous étions rendu au Metropolitan Museum Of Art, pour cette soirée mondaine qui m'enchantais tellement. Arrivés à destination, une fois nos invitations présentées aux deux gros gaillards de l'entrée, nous avions, papa et moi, filés vers le vestiaires avant d'aller nous fondre dans cette masse de personnes, toutes plus ou moins snobs que les autres. Quelle horreur... Je ne me sentais pas du tout à mon aise à cet instant-là et c'est donc tout naturellement, que je m'étais mise un peu à l'écart de cette foule constituée de personnes toutes plus superficielles les unes que les autres, une fois que mon père avait retrouvé un collègue de travail, qui se trouvait non loin de lui.
Soupirant doucement en voyant cet homme jouait à l'homme parfait devant tout le monde, je ne pouvais m'empêcher de penser à sa femme, qui elle, j'en étais plus que certaine, se trouvait à leur domicile en train de s'occuper de leurs gosses. « Quelle mascarade franchement... » avais-je, sans m'en rendre compte prononcé à haute voix.
Soirée mondaine = Ennui à coup sûr ? Encore un mystère qu'il faut résoudre
Et encore une soirée au MET, une !
Cette ville regorgeait pourtant de lieux prestigieux où organiser des soirées. C’était à croire que les organisateurs manquaient cruellement d’imagination. Quand il en organisait, Will posait toujours cette condition : N’importe où mais pas au MET. Malheureusement, ce n’était pas lui qui organisait ce soir et donc, il se retrouvait une fois de plus devant le célèbre endroit, à filer une fois de plus ses clés de voiture à un voiturier tiré à quatre épingles avant de rejoindre les festivités.
Arrivé à la fête, Will réajusta machinalement la veste de son costume fait sur-mesure, s’empara d’un verre de champagne posé sur le plateau d’un serveur passant parmi les convives et, avec son flegme tout britannique, se mêla sans difficultés aux personnes présentes, connaissant la majorité d’entre eux.
Un sourire par-là, une touche d’humour bien placée par ici, un compliment à peine dissimulé de ce côté, une invitation à un repas d’affaire de celui-là, Will passait d’un à l’autre avec le fluide et l’aisance d’un poisson dans l’eau.
Après un moment, il se rapprocha du buffet, commençant à avoir sérieusement faim. Il n’avait pas autrement prêté attention à la jeune femme qui se tenait à-côté de lui jusqu’à ce qu’elle ne lui adresse la parole. Un peu étonné, il tourna la tête vers elle et constata son erreur. Ce n’était pas à lui qu’elle parlait mais à elle-même plus vraisemblablement. Et la soirée ne semblait pas particulièrement lui plaire de surcroit.
Hum, oui et non, répondit-il quand même bien que les propos de l’inconnue ne lui soit pas adressé tout en mordant dans un petit-four au concombre succulent. Pour certain, c’est vraiment un mode de vie, ils ne font pas semblant.
Will termina son petit four d’une seconde bouchée tout en désignant vaguement la salle.
Les nouveaux riches comme on dit oui, ils jouent la comédie car ils se sentent obligés de se montrer à la hauteur. Mais ceux qui sont nés dans ce monde, eux… C’est tout simplement leur nature. Et je sais de quoi je parle, je fais partie de cette catégorie.
Will n’avait toujours connu que cela, les banquets fastes, les bals, les discussions joviales à n’en plus finir, les soirées auxquelles obligatoirement se montrer, les rencontres « au hasard » mais toujours à but lucratives finalement. Sous le couvert de ses soirées, il était toujours question d’argent, d’affaires et de plans. Il y avait probablement plus sympa comme fête, à n’en point douter, mais Will connaissait surtout celles-ci.
Soirée mondaine = Ennui à coup sûr ? Encore un mystère qu'il faut résoudre (William)
