it's hard without you (romeo & erin)

Depuis que Romeo a mis Erin à la porte, elle essayait de continuer à vivre sa vie, même si c’était difficile. Elle se réveillait toute seule et revenait à son nouvel appartement toute seule. Erin ne se sentait plus complète depuis qu’elle n’était plus avec Romeo. Elle savait que c’était de sa faute, mais Erin aimerait arranger les choses, avanr que le divorce soit officialisé. Bref, ça n’allait pas être facile, rien n’était facile, dans la vie. Romeo ne voulait pas lui parler. Lorsqu’elle l’appelait, il ne répondait pas et c’était pareil pour les sms. Erin allait le voir à son travail, mais il ne voulait pas la voir. Elle ne lui en voulait pas, puisqu’elle aurait réagi de la même manière, mais son mari devait savoir qu’elle s’en voulait terriblement et désirait arranger les choses. En se levant, ce matin, Erin se sentait toujours aussi triste et seule. Elle vivait dans un magnifique appartement, mais sans Romeo, il n’était pas aussi joli. Erin vivait sans son mari depuis plusieurs jours et ça la faisait tellement souffrir. Si elle pouvait retourner en arrière, Erin n’hésiterait pas une seule seconde. Malheureusement, elle n’avait aucune baguette magique et elle ne pouvait pas retourner dans le passé. Erin ne pouvait pas réparer son erreur et ça la rongeait de l’intérieur. Ses collègues à l’hôpital s’inquiétaient de son état mental, même si Erin leur disait que tout allait bien. Évidemment, c’était faux. Personne ne la croyait, mais ils faisaient semblants de la croire. Une fois préparée pour une autre journée de douze heures à l’hôpital ou plus, s’il arrivait quelque chose, Erin quitta son appartement. Elle fit un détour au Gimme Coffee. C’était là qu’elle achetait son café à tous les matins. Les employés du café la connaissaient très bien et savaient qu’est-ce qu’elle prenait pour boire. C’était également au Gimme Coffee qu’elle a rencontré Romeo. Elle se souvenait de leur rencontre comme si c’était hier, alors que ça semblait être dans une autre vie. Erin s’y rendit et entra dans l’établissement. La première personne qu’elle vit était Romeo, son mari. Erin savait qu’il n’était pas venu depuis qu’il a appris qu’elle l’avait trompé, alors le revoir ici bouleversait la résidente en cardiologie. Elle s’approcha quand même de lui. « Salut… » Un petit salut timide qui brisait le cœur d’Erin.

Forcément, il faut que le réveil oublie de sonner – ou n’ait pas été activé par mégarde – la semaine où Paige est chez lui, et donc la semaine où il a plus de choses à faire le matin. Entre le bond qu’il fait pour sortir du lit et le moment où il dépose la petite fille juste à l’heure, il n’a pas eu le temps de faire grand-chose. Faire prendre un petit déjeuner express à Paige, mettre le café à couler, s’habiller, l’aider à mettre ses chaussures et son manteau, prendre ses affaires et filer hors de l’appartement. Et dans tout ça, il a oublié d’emporter son café dans le thermos, comme il le fait depuis plus d’un mois. Il faut dire que ça ne faisait pas partie de ses habitudes avant, alors le réflexe n’avait pas été là ce matin. Offrant un dernier signe de la main à Paige avant de s’éloigner de l’école, il soupire en regardant l’heure. Pas le temps de repasser chez lui. En revanche, il a le temps de s’arrêter dans son café préféré pour en prendre un à emporter. Ça devrait bien se passer. Il y a peu de chances qu’elle soit justement du matin aujourd’hui. Et avec un peu de chance, il n’y aura presque pas d’attente et il sera ressorti aussi vite qu’il était rentré, et sera rapidement en route vers Central Park. Sauf que la chance n’est pas de son côté, ce qu’il constate rapidement en poussant la porte de la boutique. S’il envisage de repartir et de se préparer un café une fois au restaurant, l’odeur qui emplit ses narines l’en empêche. Il y a longtemps qu’il n’a pas pris son café ici et, mine de rien, ça lui manque. Alors il se met dans la file, et examine le menu affiché sur les murs. Il se laisserait bien tenter par un café avec un goût automnal, mais lequel ? Il a encore du temps pour y réfléchir, peser le pour et le contre de chaque option. D’habitude, il se dirait juste qu’il prendra l’autre le lendemain. Là, il ne pense pas revenir demain. Encore moins quand il entend une voix qu’il ne reconnaît que trop bien. Pas besoin de se retourner pour savoir qu’il s’agit d’Erin, mais il le fait quand même. Elle n’a pas changé. Elle est toujours aussi belle. Et peut-être qu’au fond, elle lui a manqué. Mais, même si elle n’a pas changé, tout a changé. Et c’est d’un ton terne que Romeo répond. « Salut. » Cela fait plus d’un mois qu’il ne lui a pas adressé la parole, qu’il ne l’a pas vue, en dehors des photos qu’il se surprend parfois à regarder. « Je ne pensais pas que tu serais là. »

En venant au Gimme Coffee, Erin espérait, silencieusement, que Romeo allait être là et qu’ils pourraient enfin discuter de ce qui se passait entre eux. Erin savait que c’était de sa faute, alors c’était à elle de se faire pardonner autant de fois qu’elle allait pouvoir le faire. Erin ne voulait pas que le divorce soit prononcé. Elle voulait recoller les morceaux avec son mari. Elle tenait sincèrement à Romeo, même si les proches de son mari pouvaient penser le contraire. Elle l’aimait d’un très grand amour. Erin se sentait coupable de l’avoir trompée. Ce n’était pas du tout prévu et c’était arrivé sur le moment, sans qu’elle le voie venir. Elle n’avait aucune excuse, mais tenait quand même à se faire pardonner. Perdre Romeo définitivement serait trop douloureux pour la femme. Elle entra dans l’établissement qu’elle connaît trop bien depuis plusieurs années. Elle se rappelait encore de sa rencontre avec son mari. Du regard qu’il lui a lancé et du sourire qu’il lui a fait. Erin était rapidement tombée sous son charme, même si ça l’a pris du temps. Leur amour a grandi lentement, mais sûrement. Elle vivait sa plus belle histoire d’amour, mais l’a gâché à cause de sa connerie. Bref, il fallait qu’elle répare sa relation, avant qu’il soit vraiment trop tard. Connaissant Romeo, ça allait être long et compliqué. Au Gimme Coffee, elle fit face avec son mari. Ce regard n’était pas le même que leur premier regard. Il était triste et fâché. Romeo ne s’attendait pas à la voir ici. Même son salut était terne. Il n’était pas heureux de la voir et Erin le comprenait. « Je viens ici à tous les jours. Je pensais que tu t’en rappelais. » Lui parler comme si c’était un parfait étranger lui brisait le cœur. Il lui manquait tellement que s’en était douloureux. « Comment va Paige? » Erin aimait la fille de Romeo. Elle était adorable et elle lui manquait également. Dans le fond, tout lui manquait.

La voir dans ce contexte lui rappelle forcément tout un tas de souvenirs. Des bons souvenirs, malheureusement. Des souvenirs qui pourraient lui faire oublier à quel point il lui en veut. C’était ici qu’il était tombé amoureux d’elle. Dans la file, il la laissait passer devant lui, faisait des commentaires sur son choix de boisson et repartait avec un sourire aux lèvres vers son lieu de travail. Là, ce n’est pas un sourire qui orne son visage. Parce qu’il a l’impression que tous ces souvenirs qu’il chérissait sont faux. N’existent plus maintenant qu’elle a commis l’irréparable. Bien sûr, il savait qu’il pourrait la croiser en venant ici, mais il s’était convaincu que ça se passerait bien. Erreur de débutant. Ou peut-être qu’inconsciemment, il avait un peu – au moins un peu – envie de la voir. Après tout, même s’il le voudrait, ce qu’elle a fait n’efface pas les sentiments qu’il avait pour elle. Ce n’est pas aussi simple que ça. Oui, il savait qu’elle venait là tous les matins. Après tout, ils étaient venus ensemble pendant de longs mois, même quand ils vivaient ensemble et avaient une cafetière dans leur cuisine. Mais elle aurait pu changer ses habitudes, comme lui, l’avait fait. Il devrait sans doute partir avant qu’elle ne commence à s’excuser, à s’expliquer et tout ce qu’il ne veut pas entendre. Mais quelque chose le pousse à rester. Et ce n’est pas seulement l’odeur du café. Quand elle reprend la parole, il s’étonne qu’elle n’évoque rien de tout cela. Au lieu de ça, elle l’interroge sur Paige. Si Victoria est au courant, la petite fille ne l’est pas encore. Mais Paige demande souvent à son père où est Erin, sans qu’il trouve les mots pour lui expliquer ce qui s’est passé. « Ça va… C’est la première fois qu’elle a un maître à l'école, donc elle a encore du mal à s’y faire. Mais tout va bien. » Il soupire. C’est facile de parler avec elle. Ça ne devrait pas l’être. Il secoue la tête avant de poser à nouveau son regard sur elle. « Non pas que ça te concerne. » Il faudrait qu’elle soit stupide pour ne pas savoir qu’il lui en veut. Et, Erin est bien des choses, mais pas stupide. Ça n’empêche pas Romeo d’en rajouter.

Erin avait envie de pleurer, mais avait l’impression de ne pas avoir le droit de verser la moindre larme. Romeo était celui qui a été blessé par l’énorme erreur de la demoiselle et non l’inverse. Toutefois, Erin se sentait coupable d’avoir été aussi nulle avec l’homme qu’elle aimait et qu’elle aime encore. Elle ne se sentait plus à la hauteur de son amour et ça la faisait souffrir. Erin se retrouvait face à Romeo, dans le café où ils se sont rencontrés. Si ce n’était pas le destin, elle se demandait ce que ça pouvait être. Est-ce qu’elle pouvait lui parler de ce qu’elle ressentait et pouvait-elle se faire faire pardonner dans ce café? En réalité, Erin ne le savait même pas et ça la rendait presque folle. En cette journée ensoleillée, elle s’était dit que tout irait bien et qu’elle allait vivre une belle journée sans problème. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Ça allait être pour un autre jour. Erin lui demanda comment allait Paige, la fille de Romeo. Erin aimait beaucoup cette petite fille. Elle a passé beaucoup de temps avec elle et, maintenant qu’elle ne vivait plus avec Romeo, Paige lui manquait terriblement. Son mari lui dit que c’était la première fois qu’elle a un maître à l’école et qu’elle avait du mal à s’y faire et que tout allait bien. « Je suis heureuse, si tout va bien pour elle. » Erin sourit timidement et les autres paroles de Romeo lui fit aussi mal que de recevoir une brique sur la tête. « Je sais… mais merci quand même de m’avoir donné des nouvelles d’elle. » Erin soupira. Devait-elle rester ou devait-elle se rendre au travail, sans se retourner? « Je sais que je ne devrais pas te demander ce que je vais te demander, mais… » Elle pris son courage à deux mains et se lança. « Comment vas-tu? » Si son mari ne voulait pas répondre à cette question, Erin allait comprendre. Après avoir été infidèle, elle n’avait plus le droit à grand-chose que c’était compréhensible.

Plus d’un mois après les aveux de sa femme, la colère de Romeo n’est pas retombée. Et pourtant, il ne lui faut pas longtemps pour réaliser qu’elle lui a manqué également. Il le savait, mais préférait se concentrer sur sa colère, sur son envie de passer à autre chose après l’humiliation subie. C’était pour ça qu’il avait refusé de la voir, n’avait répondu à aucun de ses appels ni à ses sms. Les seuls contacts qu’ils avaient eus s’étaient faits par son avocat, engagé spécialement pour son divorce. Bien sûr, elle lui a manqué. Bien sûr, il aimerait être capable d’effacer ce qui s’est passé. Peut-être même accepter ses excuses. Mais il sait que ces envies ne peuvent pas être réalisées. Ce qu’elle a fait est là, entre eux. Un changement inaltérable. A peine une demi-année après leur mariage, Erin l’a trompé et ça change tout dans leur relation. A cause de cette erreur qu’elle a faite, ils ne peuvent pas remettre le couvert. Alors il reste en colère. Mais elle reste Erin. S’il a promis de l’aimer jusqu’à la fin de ses jours, il le pensait. Mais sans doute que cet amour rend sa colère encore plus grande. Plus difficile à ignorer. Même si certains réflexes ont la vie dure. Et il s’en veut pour ça. Tout comme il en veut à Erin d’être elle-même. D’être désolée, d’être polie malgré les mots qu’il lui dit. D’oser lui demander comment, lui, il va. Elle a perdu le droit de savoir cela. Parce qu’elle n’est plus la source de son bonheur. Au contraire. « Comment est-ce que je devrais aller hein ? » Il lève les yeux au ciel, croise ses bras. « Tu as raison, tu ne devrais pas me demander ça. Ni rien me demander en fait. » C’est aussi simple que ça. Il se tourne vers la personne devant lui pour tourner le dos à sa femme, et aussi pour avancer d’un pas dans la file. Il n’aurait jamais dû venir. Ignorer ses appels et sms, c’est une chose. Sentir sa présence complique tout de suite les choses. Alors il retourne finalement la tête vers elle. « J’espère que toi, au moins, tu vas bien. Que tu n’aies pas fait tout ça pour rien. » Après tout, si elle l’a trompé, c’est bien qu’elle n’était pas heureuse. Dans un mariage, le diable est dans les détails. Et le leur a volé en éclats.

Erin ne pouvait pas comprendre la colère de son mari, puisque c’était de sa faute s’Il était dans cet état. Elle voudrait arranger les choses et essayait tout le temps de lui envoyer des messages ou de l’appeler au téléphone, mais il ne répondait jamais et Erin le comprenait parfaitement. Néanmoins, ça la faisait également souffrir. Elle voulait lui prouver qu’elle désirait tout arranger entre eux et qu’elle était encore amoureuse de lui, mais est-ce qu’il allait finir par la croire ou il allait passer à autre chose? La simple idée de l’imaginer avec une autre femme rendait Erin folle de rage. Elle ne pourrait jamais se le pardonner, si le divorce devenait officiel et si Romeo rencontrait une autre femme. Le revoir au lieu de leur rencontre bouleversait la demoiselle. Est-ce qu’il s’agissait du destin ou c’était le hasard? Elle ne le savait pas encore, mais aimait croire que c’était le destin. Ils devaient se parler, alors se revoir au Gimme Coffee était parfait. Romeo lui dit comment est-ce qu’il devrait aller. Erin savait qu’il était triste et déçu, mais l’entendre parler ainsi la touchait beaucoup. Par la suite, il lui dit qu’elle ne devrait pas lui demander cela et ne rien lui demander. Erin avait seulement envie de pleurer, mais il ne fallait pas qu’elle le fasse. Elle ne voulait pas faire une scène devant tous les clients dans le café. Ils devaient déjà regarder les deux mariés se parler, donc ce n’était pas nécessaire de rajouter une couche supplémentaire. Les deux dernières phrases de son mari la figèrent sur place. « Non, je ne vais pas bien, Romeo, mais je fais semblant d’aller bien, afin que personne me pose des questions. » Elle soupira et passa une main dans ses cheveux. « Qu’est-ce que tu es entrain d’insinuer? Je n’ai pas voulu que ça l’arrive et ça me fait mal de t’avoir fait souffrir et d’encore te faire souffrir. » Erin se demandait si, en fin de compte, c’était une bonne idée de continuer cette conversation. Peut-être qu’elle aurait dû boire son café à l’hôpital, mais le café de son lieu de travail n’était pas buvable.

La vérité, c’est qu’il ne sait pas ce qu’il doit penser de tout ça. Il sait comment il voudrait réagir, ce qu’il voudrait ressentir. Rien. Il voudrait pouvoir être de marbre, divorcer et mettre ce mariage dans le passé. Mais ça n’a jamais été aussi simple. L’amour n’est jamais aussi simple. La haine non plus. Rien n’est simple et c’est la raison pour laquelle il ne résiste pas à rajouter quelque chose, même après s’être retourné, indiquant que la conversation était terminée pour lui. Mais il est faible. Sa haine le rend faible. Son amour aussi. Et ce que lui dit Erin ne l’aide pas. Eviter de l’écouter lui avait permis de se créer sa propre version des faits. D’imaginer ce qui s’était passé et pourquoi c’était arrivé. Mais force est de constater que la réalité n’est pas aussi simple que ça. Erin va mal aussi. Alors que, pourtant, tout est de sa faute. « On est deux au moins. » Même si Romeo ne prétend pas toujours que tout va bien. Peut-être même qu’il fait en sorte de raconter ce qui s’est passé pour se faire plaindre, pour ne pas être le seul à voir Erin comme la vilaine de l’histoire. Enfin il n’en a pas parlé à tout le monde non plus. Il n’en est pas fier. Pas heureux non plus. « Tu n’as pas voulu que ça arrive ? Arrête tes balivernes. Quand on ne veut pas que quelque chose arrive, ça n’arrive pas. Point. » Qu’y a-t-il de compliqué là-dedans ? Romeo réalise qu’il a parlé un peu trop fort, et que les regards se sont tourné vers eux. Pourtant, c’est la dernière chose qu’il souhaite. « Tu aurais dû y réfléchir avant. » Siffle-t-il plus bas, pour être sûr qu’elle soit la seule à entendre. Mais à cette heure, il y a du monde au café, c’est d’ailleurs pour cela que la file d’attente ne semble pas avancer.

Erin était démolie, mais pouvait-elle le dire à Romeo? Comment allait-il réagir, lorsqu’elle allait lui dire la vérité? Elle s’en doutait un peu. Romeo allait être sous le choc et dire qu’elle ne pouvait pas être aussi détruite que lui. La jeune femme savait que son mari souffrait plus qu’elle, mais Erin avait le cœur brisé d’avoir fait cela à l’homme qu’elle aimait et qu’elle allait toujours aimer. Oui, Erin était convaincue qu’il était l’homme de sa vie et allait le rester, peu importe ce qu’il allait se passer. Erin était terrifiée à l’idée qu’ils n’arrangent pas les choses et que le divorce soit prononcé. Romeo lui dit qu’ils étaient deux. Oui, ils étaient les deux à souffrir et à avoir de la difficulté à avancer dans la vie. Ils étaient les deux à avoir le cœur brisé, mais Erin était la responsable dans cette histoire. Romeo n’a rien fait de mal. Il a toujours été un excellent mari pour Erin et elle a tout gâché en allant voir ailleurs une seule fois. Oui, une fois de trop. Romeo était en colère, puisqu’il lui dit que c’était des balivernes et que, quand on ne veut pas que quelque chose se produise, ça n’arrive pas. La jeune femme soupira et passa une main dans ses cheveux. Il avait raison et elle le savait, mais Erin ne savait pas quoi dire d’autre pour qu’il comprenne qu’elle s’en voulait terriblement. Après tout, quoi qu’elle dise, ça n’allait pas être suffisant pour son mari. « Oui, je sais que j’aurais dû y réfléchir avant. Je sais que je n’aurais pas dû franchir cette limite. Si je pouvais retourner en arrière, je n’aurais jamais cette énorme erreur. Je n’aurais pas fait ce que j’ai fait, mais je ne peux pas retourner en arrière. » La file ne semblait pas devenir courte, mais semblait être plus longue qu’auparavant. Erin allait être en retard au boulot, mais ce n’était pas cela qui la préoccupait le plus, à cet instant. « J’aimerais arranger les choses, Romeo… tu crois que ça serait possible? »

Romeo n’a pas envie d’entendre ses explications ou ses excuses. A ses yeux, elle n’en a pas. Rien ne justifie ce qu’elle a fait s’il n’y a pas un autre problème. Quand on est heureux et amoureux, on ne trompe pas. Romeo était heureux. Il était amoureux. Peut-être que parfois, ils ne passaient pas autant de temps ensemble qu’aux débuts de leur relation, mais c’était leur vie. Leur rythme. Et Romeo n’y avait rien vu de plus. Mais forcément, depuis un mois, il se pose davantage de questions. Se demande ce qu’il a manqué, ce qu’il aurait pu faire. Mais au fond, la coupable idéale reste Erin. C’est elle qui a commis l’irréparable. Elle qui n’a pas réfléchi, même si elle dit le regretter. Dans son envie de revenir en arrière, Romeo s’y retrouve. Le bonheur lui manque. Les moments passés avec Erin, simples et pourtant pleins de joie. Elle lui manque. Mais revenir en arrière est impossible. Peu importe ce qu’elle dit, ça n’effacera pas ce qu’elle a fait. Et plus rien ne sera jamais comme avant. Surtout que Romeo n’est pas sûr d’avoir envie d’essayer. Et à la fois, peut-être qu’il en aurait envie. Il n’en sait rien. Alors quand elle lui demande comment arranger les choses, il ne sait pas quoi répondre. Il regarde à nouveau derrière lui, mais il est encore loin d’avoir son café. Alors il soupire, et pose à nouveau son regard sur Erin. Romeo voit bien qu’elle souffre aussi. Et il déteste ça. Il la déteste aussi pour ça. Tout en l’aimant toujours. « Tu l’as dit toi-même… on ne peut pas revenir en arrière. » Les mots lui pèsent, mais c’est pourtant la vérité. « Pourquoi t’as fait ça Erin ? Si ça n’allait pas, tu aurais pu m’en parler. Tu aurais dû m’en parler. » Lui, il lui faisait confiance. Et même ça, elle a tout brisé en mille morceaux.