it's hard without you (romeo & erin)

Erin était brisée en mille morceaux. Elle avait l’impression d’avoir fait la plus grande erreur de sa vie, ce qui était effectivement le cas. Elle ne pouvait même pas retourner en arrière et ça la rendait davantage triste. Pourtant, Erin détestait les gens qui n’étaient pas fidèles et qui trompaient. Elle n’aurait jamais pensé devenir une personne qu’elle n’aimait pas. À cet instant, la résidence en cardiologie se détestait profondément et ne pouvait même pas arranger les choses. Du moins, pour le moment, elle ne pouvait rien faire. Romeo était encore trop triste et en colère pour pardonner sa femme. Erin savait que ça allait prendre du temps, mais, ce qu’il lui faisait le plus peur, c’était qu’il n’allait sans doute jamais la pardonner et la reprendre dans sa vie. Peut-être qu’ils allaient réellement divorcer et n’allaient plus jamais se revoir. Cette option n’était même pas envisageable pour Erin qui aimait Romeo plus que tout au monde. Évidemment, son mari ne la croirait jamais, mais c’était la vérité. Romeo était le seul homme qu’elle a sincèrement aimé et personne ne pouvait lui dire le contraire. Erin l’aimait tellement que ça lui faisait mal, mais elle aimait cette douleur, parce qu’elle était supportable et ça la rendait heureuse, mais plus maintenant. Elle a blessé la seule personne qu’elle ne voulait pas blesser. Elle n’a pas tenue sa promesse de lui être fidèle et ça la rendait malade. Romeo confirma ses dires. C’était vrai qu’ils ne pouvaient pas retourner en arrière. Erin aurait aimé que les machines à remonter dans le temps existent. Au moins, avec une machine, elle pourrait réparer son erreur. Elle allait devoir trouver un autre moyen, mais ça allait prendre plus de temps. Il lui posa alors la question qu’Erin attendait. Elle se doutait bien que cette question allait arriver, mais ne savait pas quand. C’était maintenant. « Romeo, ça allait très bien, d’accord? Tu m’as toujours rendu heureuse. Je n’ai jamais été aussi heureuse. Avec toi, je me sentais complète et je me sentais en sécurité. » Elle pris une pause, avant de reprendre la parole. « C’est moi la coupable dans toute cette histoire. Je n’ai pas su être à la hauteur… Je n’ai pas vraiment d’explications à te donner. » Elle aurait aimé en avoir, mais, pour le moment, elle ne savait pas quoi lui répondre.

Comment peut-elle prétendre que tout allait bien ? Quand un couple est heureux et solide, rien ne peut venir gâcher cela. Encore moins une infidélité. Romeo a déjà trompé, et Erin le sait. Même s’il regrette la façon dont il avait géré les choses, il garde au moins cette certitude que, s’il avait fait cela, c’était pour une raison. Parce qu’il n’était pas entièrement amoureux de Victoria, même s’il l’aimait. Parce qu’il était tombé amoureux d’une autre. Vu ce que lui dit Erin, ce n’est pas le cas ici. Alors pourquoi a-t-elle fait cela ? Romeo voudrait juste comprendre. Et l’entendre dire que tout allait bien, qu’elle était heureuse et ne sait pas pourquoi elle a fait ça… ça ne l’aide pas à comprendre. Mais peut-être qu’il veut surtout lui en vouloir. A défaut de pouvoir tout effacer. « Ce n’est pas vraiment une réponse… » Il y a bien une raison qui l’a poussée à faire ça. Ce n’était pas un accident. C’était quelque chose dont elle avait eu envie, au moins à un moment. « C’est quoi l’histoire ? Tu t’ennuyais alors t’as décidé de pimenter ta journée de travail en allant voir ailleurs ? » Dans une mimique exagérée, il lève les yeux au ciel. Même s’ils parlent à voix basse, les personnes les plus proches semblent très intéressées par leur conversation. Ce qui agace encore plus Romeo. « Je pense qu’on sera servis plus vite si on est assis. » Du menton, il désigne une table libre. Le matin, la plupart des clients prennent à emporter, par manque de temps principalement. « Mais si on prend notre café ensemble, je veux que tu m’expliques exactement ce qui s’est passé. » Ou peut-être qu’il a aussi envie de passer un peu de temps avec elle. Juste quelques instants à pouvoir admirer son visage. Même s’il préfère quand elle sourit, forcément.

Erin avait sincèrement eu de la chance de rencontrer un homme aussi formidable que Romeo. Elle était tombée lentement amoureuse de lui, mais elle l’aimait sincèrement et ne se voyait pas aimer quelqu’un d’autre. Erin a fait une énorme erreur et elle en avait conscience, mais elle voulait se rattraper et réparer son mariage. Elle tenait à rester la femme de Romeo et à le rendre heureux. Erin s’est promis de ne plus jamais refaire la même erreur et de se faire pardonner. Ses amis lui avaient tous dit de laisser du temps à son mari et de le laisser souffler un peu. Du coup, Erin s’était changée les idées en travaillant énormément et en voyant ses amis. La jeune femme allait bientôt obtenir son diplôme et allait devenir titulaire en cardiologie. Il lui restait encore deux ans, mais ça allait passer très rapidement. Du moins, Erin l’espérait. Les études en médecine n’étaient pas reposantes. Elle se rappelait des nombreuses nuits blanches passées à étudier pour ses examens et les heures de travail à l’hôpital. La médecine la rendait heureuse et fière. Il s’agissait d’un des meilleurs métiers du monde qui pouvait aider les gens. Erin s’est orientée vers la cardiologie, puisqu’elle a un oncle qui est décédé d’une maladie cardiaque. Du coup, elle voulait aider les gens avec leur problème cardiaque. « Je sais que ce n’est pas vraiment une réponse. » La jeune femme soupira. Elle avait sincèrement besoin de son café. Sinon, elle n’allait pas passer une belle journée. « Non, ce n’est pas ça. » Les gens autour d’eux semblaient plus intéressés par la conversation de Romeo et Erin. Ils semblaient ne plus se préoccuper de leurs propres problèmes et ça énervait sérieusement la demoiselle. « Bonne idée. » Elle alla s’asseoir à une table libre avec son mari. Il lui demanda de lui expliquer exactement ce qui s’était passé. Erin n’avait pas envie de lui expliquer ce qui s’était passé, mais elle n’avait pas forcément le choix. « Tu es certain de vouloir savoir? » Lui dire allait le faire souffrir davantage, donc elle préférait être certaine que c’était ce qu’il désirait.

A l’heure actuelle, Romeo ne sait pas ce qu’il veut. Il a demandé le divorce, parce que ça semblait logique. Mais maintenant qu’il est face à elle, il ne sait plus ce qu’il veut. Enfin si, il voudrait pouvoir tout effacer. Soit ce qu’elle a fait. Soit l’amour qu’il a toujours pour elle. Après tout, quand on aime quelqu’un, ça ne disparait pas si facilement. Ce qui pose parfois problème. Souvent même. Il y a une raison pour laquelle il existe autant de chansons sur les chagrins d’amour. Les choses ne sont jamais simples. Pourtant, Romeo pensait avoir trouvé tout ce qu’il lui fallait avec Erin. Ils étaient heureux. Se disputaient parfois mais jamais trop. Une relation saine et solide. Une relation qu’ils avaient construite doucement, et qui avait poussé Romeo à croire à nouveau à l’amour. Mais finalement, il n’aurait peut-être pas dû. Parce que l’amour s’accompagne trop souvent de douleur. Alors non, il ne sait pas ce qu’il veut. Il lui demande des explications, qu’elle n’est pas capable de lui donner. Comme si elle ne savait pas pourquoi c’était arrivé. Mais veut-il vraiment le savoir ? Une fois tous les deux assis, elle lui demande d’ailleurs s’il est sûr de lui. « Non. » Comment pourrait-il l’être ? Tout est bien trop compliqué. Il ferait mieux de quitter le café sans avoir eu l’occasion d’en boire un et de continuer la procédure de divorce. Plus simple. Enfin en apparence. « Mais si tu veux une chance d’arranger les choses, j’ai besoin de la vérité. » Ment-il en lui parlant d’une possibilité que les choses s’arrangent ? Il n’en est pas certain. Avant qu’elle ait le temps de commencer, une serveuse vient prendre leur commande. Finalement, Romeo n’a pas eu plus de temps pour y réfléchir, et commande un cappuccino. Une fois qu’elle est repartie, il reporte son attention sur Erin. « C’était avec quelqu’un que je connais ? » Les mots lui écorchent les lèvres. Le cœur aussi. Il avait refusé d’écouter les détails quand elle lui avait annoncé la vérité, cet été. Peut-être qu’il est temps d’affronter la vérité.

À chaque fois qu’elle entendait la voix de son mari, Erin sentait son cœur se serrer davantage. Elle l’aimait d’un très grand amour et allait devoir le prouver à Romeo. Si elle ne l’aimait pas, elle ne voudrait pas arranger les choses et divorcerait avec plaisir, ce qui n’était pas le cas. Erin voulait garder le nom de famille de son mari et être avec lui jusqu’à sa mort. Erin avait fait une erreur, mais qui ne faisait pas d’erreur? Elle était humaine, tout simplement. Romeo avait déjà trompé son ancienne femme, mais la situation était différente. Ils allèrent s’asseoir à une table libre, afin de parler tranquillement. Elle ne voulait surtout pas que les gens les écoutent attentivement, comme si c’était de leur affaire. Romeo lui demanda alors de lui expliquer exactement ce qu’il s’était passé. Erin était surprise d’entendre cela, mais voulait également être certaine que c’était ce qu’il voulait réellement. Romeo lui répondu que non. Ça n’étonnait pas Erin. Par contre, il lui avoua que, si elle voulait avoir une chance d’arranger les choses, il avait besoin de la vérité. Erin s’apprêtait à répondre, mais une serveuse vint prendre leur commande. Erin commanda un café latte et attendit que la serveuse soit repartie. Elle se retourna vers son mari. « Je vais te dire la vérité. » Son mari lui demanda si elle l’avait trompé avec quelqu’un qu’il connaissait. « Non, tu ne connais pas cette personne. Il s’agit de quelqu’un avec qui je travaille. » Erin se rappelait lui avoir dit qu’il s’agissait d’une femme, mais est-ce qu’il s’en souvenait? Peut-être qu’il ne l’avait pas entendu, à cause du choc de ce qu’elle avait dit. « As-tu une autre question à me poser? » Erin était prête à tout dire à son mari, afin qu’il sache la vérité. Ça faisait souffrir Erin, mais autant être sincère avec Romeo. Il méritait cela.

Depuis qu’Erin lui a annoncé l’avoir trompé, Romeo s’est imaginé tout un tas de scénarios. Le seul point commun, c’est qu’elle est fautive et qu’il ne peut plus lui faire confiance. Mais la vérité, c’est qu’il ignore ce qui s’est passé exactement. Il ne sait pas pourquoi elle a fait ça, dans quelles circonstances, ou même avec qui. Une collègue. C’était ce qu’elle lui avait dit, avant qu’il ne claque la porte de leur appartement. Une femme. Est-ce pire ? Est-ce mieux ? Romeo n’en sait rien. Ça reste une infidélité. Il ignore si demander des explications arrangera les choses, s’il sera plus apte à lui pardonner ou non après ça. Il ne sait même pas si c’est une bonne idée. Mais c’est la seule qu’il ait pour l’instant. Erin lui dit qu’il ne la connait pas. Mieux ? Pire ? Romeo l’ignore. Au moins, ils ne sont pas deux à l’avoir trahi. Mais il ignore qui c’était. Au lieu de lui expliquer de A à Z ce qui s’est passé, Erin préfère le laisser poser des questions. C’est sans doute mieux. Même s’il ne sait pas par où commencer, étant donné qu’il n’est même pas sûr de vouloir savoir. « Elle travaille toujours avec toi ? Tu la vois toujours ? » Après avoir posé la question, il baisse les yeux, incapable de la regarder dans les yeux trop longtemps. Sans doute a-t-il peur de sa réponse aussi.

Ça l’avait été un choc pour tous les proches du couple d’apprendre qu’Erin avait trompé Romeo, mais le fait que c’était avec une femme les avait encore plus choqués. Erin assumait sa bisexualité depuis son coming-out, mais ça semblait déranger certaines personnes et ça rendait Erin folle de rage. Oui, elle regrettait d’avoir trompé l’homme de sa vie, mais elle n’aurait jamais pensé que certains de ses proches n’acceptaient pas réellement sa bisexualité. Bref, il s’agissait d’un combat de tous les jours et Erin continuait de vivre sa vie, malgré tout. Elle se retrouvait au Gimme Coffee avec Romeo pour lui expliquer qu’est-ce qui s’était passé et il voulait obtenir des réponses. Autant dire qu’elle allait lui dire la vérité et ne pas passer par quatre chemins. Il méritait bien d’obtenir des réponses aux questions qu’il se posait. Ils attendaient que leur café arrive. Il y avait tellement de clients dans l’établissement qu’ils allaient probablement attendre plus longtemps qu’à l’habitude. Erin allait arriver en retard et allait devoir donner une bonne excuse à son patron, afin qu’il la laisse tranquille et la laisse travailler. Comme première question, il lui demanda c’était avec qui et si c’était une personne qu’il connaissait. Ça l’aurait été encore pire, si ça l’avait été quelqu’un qu’il connaissait. Erin lui avoua que c’était une personne avec qui elle travaillait. Sa deuxième personne fut si elle travaillait toujours avec Erin et si elle la voyait toujours. Erin s’apprêtait à répondre, lorsque la serveuse arriva avec leur commande. Une fois que la serveuse les quitta à nouveau, Erin but une gorgée de sa boisson chaude et se remis à parler. « Oui, elle travaille encore à l’hôpital, mais ne travaille pas tout le temps avec moi. Nous n’avons pas les mêmes horaires. Ça change souvent. Et, non, je ne la vois plus. C’est arrivé une seule fois et ça n’arrivera plus jamais. » Elle était sincère et espérait qu’il allait la croire.

Romeo n’aurait pas pu imaginer avant que ça lui arrive à quel point être trompé par quelqu’un qu’on aime peut être dévastateur. Il avait forcément repassé dans sa tête le passé. Si Victoria avait ressenti seulement la moitié de ce qui lui traverse le cœur, il l’admire encore plus pour avoir réussi à lui pardonner. Lui, il ne sait pas s’il en sera capable. Et le temps n’arrange rien. Mais ce n’était pas son intention d’essayer de pardonner et d’arranger les choses. Romeo avait demandé le divorce et c’était pour une raison. Pour pouvoir passer à autre chose. Pour pouvoir mettre toute cette histoire derrière lui. Sauf que, même s’il n’était pas tombé sur Erin aujourd’hui, il n’est pas sûr qu’il en ait été capable. Que c’est ce qu’il veut réellement. Alors aujourd’hui, il lui demande des explications, de façon plutôt calme, mais sans savoir si c’est une bonne idée ou non. Au moins, il arrêtera de tourner en rond sur les mêmes questions. Même s’il n’ose pas encore toutes les poser. Savoir si c’était parce que c’était une femme. Elle lui avait avoué rapidement, quand ils avaient commencé à se voir, qu’elle aimait les deux sexes. A l’époque, l’information n’avait pas marqué Romeo. Après tout, si elle avait accepté de l’épouser, c’est parce qu’elle l’aimait, lui. Ou l’aime toujours. Mais est-ce qu’il lui suffisait ? Au lieu de poser de telles questions existentielles, il préfère lui demander si elle la voit encore au travail. Un détail, mais qui a tout de même son importance. Avant qu’elle ne réponde, leurs cafés arrivent, mais Romeo se contente de remuer sa cuillère à l’intérieur, sans y avoir mis de sucre. Il écoute sa réponse, un peu satisfait, mais pas entièrement sûr de pouvoir y croire. Certes, elle avait choisi de lui dire la vérité, mais ça ne signifie pas qu’elle ne pourrait pas recommencer. « C’était déjà une fois de trop. » Bien sûr, ça le dérange qu’elle puisse encore travailler avec elle, lui parler ou même la regarder. Il finit par relever les yeux pour la regarder, essayer de lire dans son regard si elle est sincère. Mais la vérité, c’est qu’il n’en a aucune idée. Alors autant poser la question qui l’effraie le plus. « Et… c’était comment ? »

Erin avait commis une erreur impardonnable. Le genre d’erreur qu’elle n’aurait jamais pensé faire et ça lui brisait le cœur. Elle a été faible et ne pouvait pas retourner en arrière. Elle voyait la tristesse et la colère de son mari dans ses yeux et ça la rendait encore plus triste. Erin voulait arranger les choses, mais est-ce que ça allait être possible? Sans doute, mais ça allait prendre beaucoup de temps et Erin allait devoir faire ses preuves. Pour commencer, Romeo lui posait des questions et elle disait la vérité. Il méritait au moins cela. Se retrouver dans le café où ils se sont rencontrés, pour la première fois, la faisait remonter dans le temps. Avant même qu’elle épouse Romeo, elle savait qu’il allait devenir quelqu’un de très important, dans sa vie. Et puis, tout doucement, elle est tombée amoureuse de lui. Cet été, elle a brisé cet amour en le trompant et Erin avait de la difficulté à se pardonner. Ce n’était pas surprenant que Romeo ne l’ait pas pardonné. Elle n’allait sans doute jamais se pardonner pour le mal qu’elle a causé. Elle allait devoir apprendre à vivre avec cela. Lorsqu’il lui dit que c’était une fois de trop, Erin soupira. « Tu as raison. » Elle aurait pu lui dire qu’elle était désolée et qu’elle n’allait jamais le dire assez, mais Romeo n’avait pas besoin d’entendre cela. Elle lui a dit tellement souvent qu’il ne devait même plus vouloir entre ces mots. Soudainement, il lui demanda c’était comment. Erin ne s’attendait pas du tout à cette question. Comment pouvait-elle répondre à cela? Elle avait peu de donner une réponse et de rendre son mari en colère ou encore plus triste qu’il l’était. « Ce n’était pas bien, d’accord! Après l’avoir fait, j’ai été malade. » Et c’était la vérité. Erin avait regretté d’avoir couché avec quelqu’un d’autre. Elle aurait dû ne pas le faire, mais elle a été faible.

Romeo a des idées bien arrêtées sur l’infidélité, sans doute encore plus depuis qu’il a trompé lui-même. Mais là, maintenant qu’il se retrouve de l’autre côté de la barrière, il ignore ce qu’il doit penser, ressentir ou faire. Il espère que les réponses d’Erin aux questions qu’il se pose depuis longtemps vont l’aider à faire le tri dans ses sentiments, à y voir plus clair. Pour l’instant, ce n’est pas vraiment le cas. Parce qu’il a beau retourner le problème dans tous les sens, il ne comprend pas pourquoi elle a fait ça si tout allait bien. Alors il lui pose la question principale. Sans doute celle qui implique le plus de choses, et dont sa réponse peut tout changer. Dans un sens comme dans l’autre. Ce n’était pas bien. Sa réponse devrait le soulager. Mais la sensation qui lui reste dans le ventre est toujours étrange. Et pourquoi s’énerve-t-elle en répondant ? Comme si c’était si inconcevable qu’elle ait trouvé du plaisir dans cette infidélité. Après tout, n’est-ce pas pour ça qu’on couche avec quelqu’un ? Pour prendre du plaisir ? « Si tu n’as même pas pris ton pied, tout ça n’a vraiment servi à rien. » Aurait-il préféré qu’elle la préfère à lui ? Non. En vérité, peut-être qu’aucune réponse ne pouvait lui convenir. Il soupire, avant de glisser ses doigts autour de sa tasse et de la soulever pour boire une gorgée de café. Le liquide chaud lui fait du bien, le calme un peu, même si sa colère est plutôt tempérée. « Et donc elle te plaisait depuis longtemps ou c’est arrivé juste comme ça ? » Il pourrait sans doute trouver des centaines de questions, sans pour autant trouver le moyen de lui pardonner, ou de la croire entièrement. Mais ça ne l’empêche pas de continuer. Sans doute un brin de sadisme. Ou d’amour. Ou peut-être que les deux sont tellement entremêlés qu’il ne fait plus la différence.