08 octobre - Je veux partir d’ici. Le plus vite possible, aussi loin que possible - même si ce “loin” est Williamsburg. Il me faut quitter les murs de cet hôpital, avoir l’impression d’être autre chose qu’un type coincé dans un fauteuil. Passé les portes automatiques je le serais toujours mais je n’aurais plus à supporter la pitié des médecins et infirmières. Pour le moment il n’y a aucun progrès dans mes jambes. L’oedème a disparu depuis un moment et les lésions sont assez stables pour me permettre de sortir mais rien du côté de mes jambes. Pourtant la seule chose à laquelle je pense c’est sortir d’ici si bien que lorsque Oliana apparaît dans la chambre, je sais que c’est enfin le moment. « C’est quoi cette tête ? » Que je demande en fermant d’un coup sac la fermeture de mon sac. Et puis je comprends tout seul. « Y a des journalistes, c’est ça ? » La date de ma sortie a dû filtrer. Ils parviennent toujours à trouver des informations pourtant confidentielles et, forcément, ils doivent tous attendre avec impatience m’a sorti. Voir ce que je suis devenu puisqu’ils savent simplement que je me remets de mes blessures. Maintenant ils vont pouvoir étaler au grand jour que je suis devenu infirme. « Fais chier ! » Y a vraiment pas moyen d’être tranquille, de regagner sa maison sans être au centre de l’attention et pourtant c’est pour Ollie que je finis par m’inquiéter le plus. « Je peux demander à Tommy de venir me chercher ou même Warren. T’es pas obligée de subir ça. » Je fais avancer mon fauteuil et attrape sa main. Je peux gérer tout seul et la protéger si c’est ce dont elle a besoin.
Mademoiselle Winston ! Vous êtes de nouveau ensembles ? Mademoiselle Winston ! Avez-vous retrouvé la mémoire ? Lui avez-vous pardonné ? On dit qu’il a perdu l’usage de ses jambes est-vrai ? Mademoiselle Winston ! Que pensez-vous de toutes ses liaisons et tromperies ? Toutes ses questions et ses flashs incessants me font tourner la tête. Je suffoque presque fasse à cette masse de journaliste qui m’empêche d’avancer. Assez pour que l’un des agents de la sécurité passe son bras autour de moi pour m’extirper de ce tsunami géant. « Vous allez bien ? » me dit-il une fois à l’intérieur, loin de tous ses dégénérés. J’acquiesce en remettant une mèche derrière l’oreille : « Je crois. Merci… »« C’est normal, mademoiselle Winston. » C’est étrange d’être invisible un jour et d’être célèbre le lendemain. Tout le monde connait mon nom, ce qui me fait légèrement flipper. Je finis par le laisser et aller instinctivement jusqu’à la chambre de Cameron. Ce chemin je le connais par cœur, parce que j’ai été le voir pratiquement tous les jours depuis que j’ai osé aller le voir. Simplement parce que je sais que je suis la seule personne qui l’apaise assez pour déconnecter le temps d’un moment. Lorsque j’arrive, je suis encore perturbée de toutes ses journalistes. « C’est quoi cette tête ? … Y’a des journalistes, c’est ça ? » Il devine beaucoup trop vite ce qui se passe à l’extérieur, baignant dans ce monde où sa vie privée n’est jamais respectée. « Oui… » « Fais chier ! » Je sursaute presque en l’entendant grogner. Je ne savais pas dans quel état j’allais trouver : grognon, excité, calme ou nerveux ? Je continue à ne pas saisir dans quelle humeur il est lorsqu’il me rejoint et saisir ma main. « Je peux demander à Tommy de venir me chercher ou même Warren. T’es pas obligée de subir ça. » Je resserre sa prise en secouant la tête : « Je suis déjà là, et j’ai promis d’être là quand tu sortiras. Laisse-moi respecter ça. » Je le vois dubitatif sans doute parce qu’encore une fois toute cette situation me dépasse. Ces journalistes, cette célébrité qui me tombe dessus, cette vie privée bafouée. C’est difficile à encaisser. Mais seul lui m’importe. Je me penche et dépose un léger baiser sur sa joue. « Ca va aller. On fait ça ensemble, c’est l’important. » Son rictus réponds au mien, comme l’expression de cette promesse qu’on s’est faite l’autre jour. A notre rythme.
« Oui … » Les journalistes, j’ai l’habitude. Lorsqu’on gagne en notoriété on perd en vie privée. J’essaye de la protéger autant que possible, de m’assurer que mes proches ne sont pas trop touchés par cette dernière, mais ça ne fonctionne pas à tous les coups. Mon accident et le retour d’Oliana dans ma vie sont assez de sujets croustillantes pour faire couler de l’encre. Evidemment qu’ils allaient attendre ma sortie pour nous pourrir la vie. Ce qui veut dire que quelqu’un ici a vendu la mèche, je chercherai à savoir qui plus tard. Pour l’instant, seule Ollie m'inquiète. Elle essaye encore de se faire à son amnésie et même à nous, je ne voudrais pas que ce soit trop pour elle. Sa petite main dans la mienne, je lui propose logiquement une porte de sortie si elle le souhaite. « Je suis déjà là, et j’ai promis d’être là quand tu sortiras. Laisse-moi respecter ça. » Ça me touche, plus qu’elle ne peut le voir pour le moment. « Je t’en voudrais pas et tu peux passer par derrière. » J’insiste une dernière fois tout en sachant que, lorsqu’elle le veut, l’Australienne peut être nettement plus têtue que je le suis. Son baiser sur ma joue est même suffisant pour que j’ai envie qu’elle continue de rester avec moi alors que je souris bêtement. « Ca va aller. On fait ça ensemble, c’est l’important. » Serrant un peu plus sa main, j’approuve d’un mouvement de la tête et souffle un bon coup. « Dans ce cas, j’ai encore des papiers à signer à l’accueil et on pourra y aller. » Dis-je en retournant vers mon lit pour attraper mon sac et le poser sur mes cuisses. « La sécurité va nous aider à atteindre la voiture mais si ça va pas je me ferais un plaisir d’en poursuivre quelques-uns en justice. » Je tente de détendre l’atmosphère autant que possible même si je suis nerveux de retrouver face aux flashs et aux questions dérangeantes.
« Je t’en voudrais pas et tu peux passer par derrière. » Hors de question de l’abandonner dans ce moment qu’il attendait tant. Je sais qu’il se refusera de me l’avouer, mais je sais qu’il a besoin de moi. Comme j’ai besoin d’être là pour lui. Je ne veux plus me cacher au point de penser à moi avant lui. Il a tout autant besoin qu’on soit là l’un pour l’autre. J’ai fait l’erreur de partir, et j’ai failli perdre le seul rayon de soleil que j’ai eu dans ma vie : lui. Hors de question de recommencer. Je le rassure comme je peux, un baiser sur la joue et ça lui suffit à le faire sourire. Oh ce sourire ! Je craque définitivement devant alors qu’il ajoute : « Dans ce cas, j’ai encore des papiers à signer à l’accueil et on pourra y aller. » Il retourne vers le sac et prends son sac sur ses genoux. « La sécurité va nous aider à atteindre la voiture mais si ça va pas, je me ferais un plaisir d’en poursuivre quelques-uns en justice. » Je secoue la tête en levant les yeux : « Ils ne font que leur boulot, même si c’est intempestif. » Faut l’avouer, c’est une course à celui qui aura la meilleure info sur nous deux. Depuis plus de deux semaines, mon anonymat n’est plus. Je ne peux plus faire les courses tranquillement, ou simplement prendre les transports sans avoir un chapeau qui m’empêche d’être vu à la ronde. C’est pesant et agaçant, mais j’essaye de m’y faire. « Oh ! » Je saisis sa veste qui restait sur le porte manteau en hauteur alors qu’il commençait déjà à sortir de la chambre. Pas besoin de le pousser, Cameron déteste ça alors je marche à ses côtés. « Comment tu te sens ? »
J’aurais essayé mais je connais son entêtement. Oliana est décidée à m’accompagner jusqu’à la coloc, rien ne pourra la faire changer d’avis que ce soit moi ou le troupeau de journalistes qui nous attend à la sortie. J’admets que j’apprécie son geste et même que je suis rassuré. Malgré mon caractère de cochon, l’idée d’affronter seul la horde de journalistes me donne froid dans le dos, particulièrement dans ce foutu fauteuil. Donc oui, je suis heureux qu’elle ne capitule pas et soit décidée à rester près de moi. Baby steps. « Ils ne font que leur boulot, même si c’est intempestif. » Levant les yeux au ciel, je ne cache même pas le fait d’être totalement en désaccord avec ça. « Il y a une limite entre faire son boulot et bafouer la vie privée de quelqu’un. Ce qu’ils font c’est de l’irrespect et je doute qu’ils apprécieraient qu’on inverse les rôles. » De toute manière j’ai un avis bien tranché sur la question. Des années qu’ils mettent le nez dans ce qui ne les regarde pas, des années que je les utilise comme bon me semble, mais notre relation est toujours aussi mauvaise. Enfin sorti de la chambre, ravi d’être à quelques minutes de ma libération, j’apprécie qu’elle n’essaye pas de me pousser. Ma fierté en a déjà pris un sacré coup, j’aime mieux ne pas la réduire totalement en cendres en passant pour un assisté. « Comment tu te sens ? » La tête relevée rapidement vers Oliana, je hausse les épaules et rétorque : « Comme un type enfin libre mais sur le point d’être aveuglé par des flashs à la con. » Pas certain que ma réponse lui convienne, je m’arrête et la regarde plus sérieusement. « Je vais bien si tu vas bien. Ce qui nous attend dehors j’ai l’habitude et je peux gérer. Je veux seulement être sûr que tu vas bien, dans le cas contraire je vais être mal à l’aise. » Parce que je sentirais son propre malaise et je ne veux pas qu’elle soit mal en ma présence.
« Il y a une limite entre faire son boulot et bafouer la vie privée de quelqu’un. Ce qu’ils font c’est de l’irrespect et je doute qu’ils apprécieraient qu’on inverse les rôles » Cameron a un avis arrêté, sans doute parce qu’il deal avec les journalistes depuis bien longtemps. Peut-être que je partageais cet avis aussi, avant…mais ne me souvenant plus, tout ce que je vois ce sont des gens qui font leur boulot. Malgré les questions qui font mal, et qui dérangent. Du moins, pour l’instant. Cela dit, je n’argumente rien, parce que c’est son monde, et il a sans doute plus l’habitude que moi. Je préfère le laisser dans ses pensées et ne pas le stresser plus qu’il ne peut l’être. Chambre quittée, je lui demande comment ça va pour mieux le cerner, ou du moins son humeur. « Comme un type enfin libre mais sur le point d’être aveuglé par des flashs à la con. » Pour résumer, c’est bien dit. J’hausses les épaules, et constate qu’il s’arrête. J’en fais de même, un pas supplémentaire et me retourne hébétée vers lui. « Je vais bien si tu vas bien. Ce qui nous attend dehors j’ai l’habitude et je peux gérer. Je veux seulement être sûr que tu vas bien, dans le cas contraire, je vais être mal à l’aise. » J’ai très peu l’habitude qu’il pense à moi avant lui. Il le faisait indirectement, dans mes souvenirs, mais jamais aussi direct et franc. C’est encore quelque chose à laquelle je dois m’habituer. « Je… » Je passe une main dans mes cheveux pour repousser les mèches qui me retombent sur le visage. Est-ce que je vais bien ? Je n’en sais rien. J’essaye du moins. J’irai mieux lorsqu’on aura retrouvé sa maison, le calme et les regards indiscrets. Mais en attendant, je fais juste avec. « J’ai pas l’habitude de tout ça, Cam. J’ai dû les affronter pour rentrer te rejoindre, et c’était pas quelque chose d’agréable… » Je repense à certaines questions totalement indiscrètes qui ont raisonné en moi. Des questions que je me suis aussi posée mais dont je n’avais pas la réponse. Et pourtant… « Mais ça ira, parce qu’on sera ensemble. » Qu’importe ce qu’ils pourront interpréter ensuite, et ce qu’ils en diront. Je veux et je serai là pour lui.
Invité a posté ce message Ven 11 Oct 2019 - 10:21#
Je sais à quoi m’attendre. Ça ne veut pas dire que je m’y suis fait et que j’apprécie, loin de là. Mais je sais que les journalistes peuvent être intrusifs par moment, étouffants même. Elle avait fini par s’y habituer - si tant est qu’une chose pareille soit possible - seulement, sa perte de mémoire joue à nouveau contre elle. Evidemment, c’est Oliana qui me préoccupe plus qu’autre chose, plus que moi-même. J’aurais tout le temps de ruminer sur mon pauvre sort, elle … elle doit affronter dès à présent des situations désagréables. Je ne voudrais surtout pas qu’elle pousse trop seulement pour moi. « Je … » Ce petit tic de passer une main dans ses cheveux lorsqu’elle est nerveuse me fait sourire malgré moi. Est-ce vraiment mal d’apprécier que certaines choses ne changent pas malgré les évènements qui viennent chambouler nos vies ? J’en doute. « J’ai pas l’habitude de tout ça, Cam. J’ai dû les affronter pour rentrer te rejoindre, et c’était pas quelque chose d’agréable … » Ma tête s’agite doucement, le regard rivé vers elle. Si ça ne tenait qu’à moi je ferais interdire l’accès des journalistes au devant de l’hôpital, mais la liberté de la presse et la liberté d’expression ne sont pas à bafouer. Comment on dit souvent : la liberté s'arrête où commence celle des autres, ce que semble oublier certains journalistes. « Mais ça ira, parce qu’on sera ensemble. » Mon sourire s’élargit un peu plus et je tends la main pour que Oliana me laisse prendre la sienne. « Et tout va bien se passer. » J’ignore si c’est une bonne idée d’affirmer ça mais tant pis. Reprenant notre route vers l’accueil, je m’empresse de signer les papiers de ma décharge, trop heureux de pouvoir enfin sortir de là. C’est qu’une fois près des portes de sorties, Zack faisant son apparition, que l’angoisse monte. « On a réussi à les éloigner assez pour que vous atteignez les voitures sans qu’ils vous tombent littéralement dessus. Je vais rester faire une déclaration, ça devrait les empêcher de vous suivre. » J’ai quelques doutes mais je le remercie malgré tout et je reporte mon attention sur la brune. « Le plus simple c’est de ne pas prendre le risque de répondre. Ignore-les, Ollie, ils auront toujours un moyen ou un autre de raconter de la merde. » Dis-je en reprenant sa main abandonnée un peu plus tôt. « Prête ? »
Invité a posté ce message Sam 12 Oct 2019 - 20:46#
Etre ensemble, c’est le plus important pour moi. Ou du moins, c’est ce qui me persuade que je suis prête à affronter ces monstres qui nous attendent à l’extérieur. Je les ai déjà vu tout à l’heure à l’action, mais je sais très bien que ce sera pire lorsque Cameron sortira, parce que c’est le principal sujet de leur foutu article. « Et tout va bien se passer » Son sourire me réchauffe le cœur, comme si le sien venait de le faire face à mes paroles. Ce sourire que j’aime tant et qui l’a réservé qu’à moi depuis qu’il est ici. Il tend sa main, avant que je n’y glisse la mienne. Ce contact m’électrifie, comme à chaque fois. Ça éveille bien trop de chose, de désir et de contradiction. Mais je resserre ma prise lorsque je sens son pouce me caresser le dos de la main. On se remet rapidement en route vers l’accueil, avant que Zack – je crois – n’arrive et nous fait un court topo de la situation à l’extérieur. Je déglutine, le cœur serré. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre, parce qu’avec moi les journalistes sont plus soft – ils m’ont vu plusieurs fois dans la semaine, et n’ont eu aucune réponse. Avec Cameron, ce sera sans doute différent, c’est la nouveauté, et ils se damneront tous pour avoir la photo parfaite. « Le plus simple c’est de ne pas prendre le risque de répondre, ignore-les, Ollie, ils auront toujours un moyen ou un autre de raconter de la merde. » J’acquiesce en murmurant : « Les ignorer...» J’essaye de me l’imprimer. Je sais que d’ordinaire, j’ai une grande gueule. Je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas, je rentre dans le lard par défense et par provocation. Depuis mon accident, je suis cette fille perdue et timide, mais je me rends doucement compte que si j’avais perdue ma personnalité, c’était principalement parce que j’avais perdu mon tout : lui. Cela voudrait-il dire que je pourrais redevenir cette fille insouciante et provocante ? « Prête ? » Je regarde face à moi cette porte d’hôpital avec appréhension, avant de sentir sa main reprendre la mienne. Je la serre encore plus fort et prendre une grande inspiration : « Prête si tu es prêt. »
Invité a posté ce message Dim 13 Oct 2019 - 16:17#
Je fais tout mon possible pour l’apaiser et, quelque part, je fais ça aussi pour moi. Affronter les journalistes m’angoisse plus que ce que je laisse voir. Qu’ils m’aperçoivent aussi affaibli, cloué dans un fauteuil, ça me noue l’estomac. Leurs questions concernant ma relation avec Oliana seront dérangeantes, je le sais aussi. Seulement, pour Oliana je ravale tout ça et laisse mon assurance prendre le dessus. Je sais à peu près à quoi m’attendre et je m’y prépare tandis que Zack nous explique avoir fait en sorte qu’on ne croule pas sous une foule de personnes brandissant micros et appareils photos - voire caméras. « Les ignorer … » Je serre un peu plus sa main en entendant ces deux mots. Je ne la lâche pas d’une semelle. Nous allons affronter ça comme nous aurions dû affronter tout ensemble depuis janvier dernier. Je veux qu’elle sache qu’elle peut s’appuyer sur moi maintenant, que je ne commettrai pas deux fois la même erreur. « Prête si tu es prêt. » Cette phrase me fait tellement sourire que j’en ai le cœur réchauffé. Je dois toutefois me retenir d’embrasser sa main avant de m’élancer. A peine les portes automatiques s’ouvrent-elles qu’un flot de flashs s’abat sur nous. Je ne lâche pas la main d’Oliana et parviens à faire avancer mon fauteuil de l’autre. Alors vous êtes réellement de nouveau ensemble ? Avez-vous prévu de reprendre l’idée de mariage ? Cameron, comment vous sentez-vous ? Comment voyez-vous votre avenir maintenant que la course n’est plus possible pour vous ? Les questions continuent mais je garde mon sang-froid et ne fais aucun commentaire à mesure que nous gagnons la voiture. Aidé à monter à l’intérieur, lorsque les portes se referment je reste neutre. Hors de question qu’ils puissent voir un quelconque soulagement sur mon visage. Ce n’est que lorsque la voiture démarre que j’attrape la main en tournant la tête vers Oliana. « Ça va ? » Je lui demande au moment où un journaliste frappe à sa fenêtre et la fait sursauter. « On y va ! » J’ordonne au chauffeur. Je veux l’éloigner de toute cette agitation au plus vite.
Invité a posté ce message Mer 16 Oct 2019 - 22:02#
L’avalanche de flashs et de questions me font rapidement mal au cœur à l’instant où les portes s’ouvrent. Ils sont plus violents, plus nombreux, plus rapides que tout à l’heure. C’est difficile d’y voir clair pour rejoindre la voiture qui se trouve droit devant. J’avance par automatisme, en resserrant la main de Cameron – enfin en la broyant plutôt. Mon ouïe est aussi retournée, agressée par ce brouhaha de questions, de cries qui nous interpelle. La voix de Zack qui tente de les repousser et de les attirer pour une déclaration est noyée dans cette vague destructrice. Je sens les mains de la sécurité m’envelopper avant de me pousser dans la voiture avant d’aider Cameron. Les portes se referment, le bruit s’estompe peu. « Ca va ? » Je sursaute sous l’assaut d’un journaliste qui frappe à la fenêtre. « On y va ! » Je peine à comprendre ce qui se passe avant que la voiture ne s’élance malgré la cohue et que je constate que mon cœur s’est emballée. Ma respiration est courte, saccadée, désordonnée. Une douleur à ma poitrine se fait ressentir me forçant à placer une main sur ma poitrine. Si mes crises sont moins nombreuses depuis que je sais, sans doute parce que j’ai enfin retrouvé un certain calme et un sommeil, elles n’en restent pas moins effacées. Elles se déclenchent parfois sous un effort, sous un malaise, ou des pleurs trop violent. La surdose d’adrénaline et d’incompréhension a fait dysfonctionner mon rythme cardiaque. Pendant ce laps de temps, comme à chaque fois la panique s’empare de moi, effrayée de savoir que cette crise peut mettre fatale. C’est la main de Cameron qui me saisit le bras me fait sursauter une nouvelle fois. M’a-t-il appelé ? Je ne l’ai même pas entendu. Il place ma main sur son cœur en exagérant sa respiration calme et contrôlée. Je le dévisage une seconde mais le flash dans cette boite me revient en mémoire. Avait-il vraiment l’habitude de faire ça ? Quand nous étions ensemble ? Arrivait-il vraiment à me calmer ?
