It's been a long, long time ~ Zoey

“it's been a long, long time” & Je finis par m'asseoir lourdement sur le fauteuil sur lequel j'avais posé mon écharpe. J'avais ce tic nerveux avec ma jambe gauche lorsque j'étais anxieuse, je la faisais bouger incontrôlablement. Mon coude droit était sur ma cuisse et la main de ce même côté supportait mon front alors que je l'écoutais parler. Ca faisait sens: pourquoi elle avait insisté sur le fait que sa vie n'était pas parfaite, pourquoi sa fille était effrayée lorsque le ton montait, pourquoi elle ne semblait pas heureuse. Mais ce qui n'était pas clair, c'était pourquoi le simple fait que son mari "pique une crise" avait réussit à lui faire couper les ponts avec sa famille. Je bus une grosse gorgée de Dr Pepper en observant Raven, elle semblait anxieuse. Elle ne devait pas aimer parler de ça, mais elle me devait des explications, et je ne me voyais pas lâcher l'affaire facilement. Je scannai la pièce et, essayant de garder une voix compréhensive, tout en parlant doucement car j'étais toujours très consciente du fait que deux enfants dormaient dans des pièces voisines « Mais tu n'as pas vu de signes? Pourquoi tu ne l'as pas quitté avant? » demandais-je sincèrement. J'essayais de me mettre à sa place tant bien que mal, mais tenter empatir  avec une personne qui se trouve dans une situation totalement inconnue a toujours été difficile pour moi. J'essayais de faire des efforts pour ma soeur. Je voyais bien que l'homme n'était pas là, donc je supposais qu'elle venait de divorcer, et vu son état et celui de ses enfants, ça avait l'air d'être loin d'un divorce à l'amiable. J'espérais entendre une excuse magique, quelque chose que je comprenne facilement et qui m'aide à lui pardonner d'un coup, j'attendais quelque chose qui m'autorise à me jeter dans les bras de ma grande soeur qui m'avait tant manqué.

 

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“it's been a long, long time” & J'écoutais ma soeur me raconter sa vie avec son homme, j'écoutais ses explications sans broncher. Je comprenais pourquoi elle ne pouvait pas vivre sans lui au bout d'un moment, mais l'égoïsme en moi l'emportait, tout ce que je retenais, c'était qu'elle avait choisi cet homme au dessus de sa famille. C'est pourquoi le ton de ma voix restait neutre, pas sans compassion, mais pas empathique non plus. « Elle n'aurait pas eu la même vie que toi. Elle a une mère. » Je la laisse poursuivre sans interruption, et un blanc s'installa entre nous lorsqu'elle m'expliquait qu'elle ne pouvait pas divorcer si elle ne voulait pas perdre les filles. Je voyais bien qu'elle ne voulait rien dire de plus, et je comprenais que c'était déjà pas mal d'avoir réussit à soutirer ces infos là, alors je baissais les yeux. Je ne les relevais que lorsque sa petite fille revint et se nicha contre sa mère. Je finis le fond de mon verre de Dr Pepper puis regardais le fond de ce dernier, désormais vide. « Ne t'en fais pas Hermione, les cauchemar finiront par s'arrêter. » Je ne comprenais pas la situation entièrement, particulièrement celle de cette petite qui avait l'air d'avoir assisté à des scènes de violences conjugales entre son père et sa mère. Mais je comprenais ce que c'était de faire des cauchemars tous les soirs: adolescente, j'avais été sujette à d'horribles terreurs nocturnes pendant une période. Je me levais du fauteuil, reposais le verre sur la table et recommençais à enrouler mon écharpe autour de mon cou. « Tu devrais essayer de lui faire des tisanes avant de se coucher. Il y en a des très bien qui sont déstressantes, sans théine bien sur puisque c'est une enfant. Et puis c'est juste une boisson chaude à base de plante, ça ne peut pas lui faire de mal. » Je me pinçais les lèvres et reposais enfin mes yeux sur ma soeur. Je glissais mes mains dans les poches de mon manteau avant de dire « Je t'en passerai un paquet la prochaine fois qu'on se voit. Même à toi ça pourrait faire du bien. »

 

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“it's been a long, long time” & J'étais sur le point de partir, alors que mon cerveau marchait à 10 milles tours par minute. Ma soeur avait l'air sincère dans ses mots mais j'avais un peu de mal à me mettre à sa place, j'étais aveuglée par mon égoïsme. Je savais bien qu'elle ne m'avait pas tout dit, et je ne lui demandais pas de le faire. J'espérais juste qu'un jour je serais capable de lui pardonner, que je ne garderais pas l'arrière goût amer que je ressentais à ce moment là. Sa fille avait l'air traumatisée, une enfant ne mérite pas d'être mêlée aux affaires de grandes personnes. Surtout lorsque ces affaires comportent de la violence.
Je sortis de mes pensées assez violemment, en sentant ma soeur me prendre sans ses bras, chose à laquelle je ne m'attendais pas. Les 2 premières secondes furent longues, je ne savais même pas si je voulais de ce câlin. Mais je finis par la serrer en retour, faiblement, mais par le faire. Je voulais qu'elle comprenne que j'étais là pour elle malgré tout. Malgré mes sentiments négatifs, je serais la si elle avait besoin de moi. Elle prononça ensuite les mots suivants « Reviens quand tu veux Zoey ». J'hochais faiblement la tête alors que les larmes me montèrent, mais non, je refusais de les laisser couler. Surtout pas devant Raven. Je déglutis et lui souris en retour « Okay. » Puis, la vision troublée à cause de ces larmes auxquelles j'essayais toujours de faire barrières, j'essayais de sourire à la petite fille avant de tourner les talons, afin de sortir de la maison. Une fois la porte d'entrée fermée, je repartis chez moi, le coeur lourd. Je n'avais aucune idée de la prochaine fois où je rentrerais dans cette maison.

 

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