you filled those empty spaces of me with light and stardust / avery

« Mais qu’est-ce qui t’arrive Van Lear en ce moment ? » Bonne question. Son supérieur regarde les dégâts sur la gazinière avec un air agacé. Romeo sait qu’il doit se reprendre, se reconcentrer et éviter cette distraction qui apparait régulièrement en cuisine. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Son regard et son être tout entier semble être irrémédiablement attiré vers la silhouette de la jeune serveuse. Si bien que parfois, il se surprend à tourner la tête dès que la porte s’ouvre, dans l’espoir de poser son regard sur elle. « Tu nettoieras le frigo ce soir, ça te remettra peut-être les idées en place. » Ce n’est pas encore ce soir qu’il risque de voir Victoria. Encore moins Paige mais ça, il le savait déjà à partir du moment où il travaillait le soir. Mais sa femme comprend, parce qu’elle a aussi une carrière pour laquelle elle donne tout. Ce qu’elle risquerait de ne pas comprendre en revanche, c’est qu’il doit rentrer plus tard parce qu’il regarde une autre femme. Mais il chasse cette pensée de son esprit et fait de son mieux pour se reconcentrer. S’il veut avoir l’occasion de devenir chef lui-même un jour, il doit tout donner pour impressionner celui qui l’est déjà dans ce restaurant. Il ne compte pas rester second toute sa vie, même si c’était déjà une belle progression. Le service du soir est bien occupé, ce qui l’empêche de faire d’autres bêtises et il finit seul en cuisine une fois que tout le monde a fini ce qu’il devait faire. Il devra sans doute ferme le restaurant aussi. Alors qu’il nettoie le frigo, il essaye de ne pas penser à Avery, à ce qu’elle pourrait être en train de faire et si elle pense à lui aussi. Enfin pourquoi penserait-elle à lui ? Ils se connaissent à peine. Et pourtant, Romeo ne peut pas s’empêcher de penser qu’il y a vraiment quelque chose entre eux. Quelque chose de fort. Et même s’il se dit qu’il devrait arrêter d’y penser, oublier tout ça, ça ne dure jamais bien longtemps. Il termine tout de même de nettoyer au bout d’un moment, et décide d’aller vérifier en salle que tout est bien fermé et éteint avant de sortir par derrière. Il est surpris de constater qu’il y a encore quelques lumières, et encore plus de voir quelqu’un encore là. Il ne lui faut pas longtemps pour reconnaître Avery, même si elle lui tourne le dos. Est-ce un signe ? Il l’observe quelques secondes, avant de se racler la gorge pour indiquer sa présence. Elle sursaute, et Romeo s’en veut aussitôt. Heureusement qu’elle ne tenait rien qui casse dans ses mains. « Pardon, je ne voulais pas te faire peur. » Il sourit timidement. Elle le met mal à l’aise, même sans rien dire. Sa simple présence suffit. Et à la fois, sa présence le rend heureux. « Je pensais être le dernier. »