Invité a posté ce message Jeu 30 Aoû 2018 - 21:40#
Elle a reçu un sms plutôt alarmant ce matin. Enfin, pas alarmant, intéressant plutôt. Excitant, même. Les joies de sa soeur sont les siennes, tout comme peuvent l’être ses peurs, ses craintes, ses réussites… Ce n’est pas un mythe, les enfants multiples partagent tout. Et pour le coup, si c’est difficile de lire les réactions de sa soeur quand elle ne l’a pas en face, elle est plutôt contente. Jamal qui revient dans sa vie, ce n’est pas rien, et elle sait à quel point Calista a apprécié leur temps passé ensemble même si ça s’est plutôt mal fini entre eux. Forcément, Thea, elle est inquiète en plus d’être excitée. Inquiète parce qu’elle ne supporte pas de voir son double souffrir, excitée parce qu’elle a toujour su, au fond, que leur histoire n’était pas terminée. Ca ne semble pas comme ça, mais dans le fond, elle a un petit côté fleur bleue. De toute façon, tout ce qu’elle recherche, c’est le bonheur de sa soeur. Elle est convaincue que Jamal peut y contribuer. Hors de question par contre de continuer une conversation si importante à travers un téléphone. Il faut qu’elle voie sa soeur, face à face. Direction donc quelques pâtés de maisons plus au nord, pour retrouver Calista dans la maison qu’elle partage avec Jessalyn, une de leur soeurs plus jeune. Elle n’est bien sûr pas venue les mains vides, elle est passée prendre des cookies chez Starbucks. Arrivée chez ses soeurs, elle ne prend pas la peine de sonner et entre, faisant comme chez elle. C’est ouvert après tout. « Il y a quelqu’un ? Je suis entrée, c’était ouvert. » demande-t-elle en avançant dans la maison. « J’ai des cookies… et des des questions. » Ses questions, c’est le plus important au final.
Seule à la maison, Jessalyn quelque part en ville et Avalon confiée à ses grands-parents, Calista en profite pour faire cette petite chose qu’elle s’est promis ne plus faire : fouiner à la recherche d’une cité perdue. Libertalia. Celle qu’elle n’a toujours pas trouvé, qu’elle ne devrait plus chercher, mais qui va jusqu’à hanter ses nuits. Et puis, sans personne pour surveiller ce qu’elle fait n’a-t-elle pas le droit d’en profiter un peu ? Assise sur le canapé du salon, les pieds sur la table basse, tasse de thé à la main et ordinateur portable calé sur ses cuisses, elle cherche ces petits détails qui pourraient faire toute la différence. Calista fouille dans les petits papiers de l’histoire, les recherches déjà faites mais aussi les contes et légendes. Elle le sait, ces dernières sont souvent basées sur des faits réels. Mais ça, elle oublie très vite lorsqu’elle entend la porte d’entrée de la maison s’ouvrir. Sourcils froncés, elle referme le clapet de l’ordinateur et se penche en avant pour apercevoir son visiteur. Visiteur qui s’avère ne pas être n’importe qui. « Dans le salon. » Interpelle-t-elle sa sœur. Ordinateur et tasse posés sur la table basse, elle se lèvre tandis que Thea arrive. « Bonjour à toi aussi belle déesse des îles. » La taquine-t-elle. Son regard dérive aussitôt vers lesdits cookies, l’eau lui montant à la bouche. « Donne-moi ça au lieu de faire du chantage. » Les doigts agités vers le sachet, elle attrape ce dernier, se laisse à nouveau tomber sur le canapé et fait signe à sa sœur de la rejoindre. « J’imagine que ces questions sont en rapport avec le fait que j’ai revu Jamal ? » Qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ? En général, pour que l’une de ses sœurs se déplacent comme ça, sans prévenir, c’est bien parce qu’elle peut se contenter des sms.
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Invité a posté ce message Ven 31 Aoû 2018 - 20:25#
Elle ne tient plus. Il faut qu’elle en sache plus. Parce que c’est quand même énorme, que Calista et Jamal se soient revus. Elle en a assez entendu parler, quelques années en arrière, et elle a surtout vu l’effet que leur séparation a eu sur sa soeur. Ca ne lui a pas vraiment plus, pas du tout même, et ses sentiments à l’égard de Jamal n’ont pas été les meilleurs. Mais elle sait aussi que malgré tout, il a rendu sa soeur heureuse, et que si elle a tant souffert, ce n’est pas pour rien. C’est pour ça aussi qu’elle veut suivre tout ça de plus près. Pour “surveiller” que tout se passe bien, et que Calista ne finisse pas le coeur brisé une fois de plus. Pas une fois elle ne se dit que peut-être, Cali n’a pas envie de parler de ça. Que ça ne veut rien dire, qu’elle se fait des idées. Mais il faut qu’elle en ait le coeur net, elle n’aura pas l’esprit tranquille tant qu’elle ne saura pas avec certitude de quoi il en retourne. Alors elle a apporté des cookies, pour se donner plus de chances. Et sans grande surprise, ça fonctionne. Elle suit sa soeur jusqu’au canapé et se laisse tomber à côté d’elle, avant de piocher dans le sac de cookies à son tour. Sans grande surprise, Calista voit juste dans son jeu et pour toute réponse, Thea hausse les épaules dans un premier temps. « A quoi t’attendais-tu ? » lui répond-elle par la suite avec un air innocent. Comme si elle pouvait laisser passer ça hein. « En fait, ce que j’ai le plus de mal à comprendre, c’est comment tu fais pour paraître aussi calme, là. » Elle aurait dû vouloir tout lui dire tout de suite, et ne pas attendre qu’elle vienne à elle. « Tu l’as revu où, quand, comment, dans quelles circonstances ? Il a réagi comment ? Et toi ? » Elle a conscience de l’assaillir de questions, mais elle en a tellement, et elle a beaucoup trop peur d’oublier quelque chose d’important. Elle ne partira pas d’ici tant qu’elle n’en saura pas plus de toute façon, et qu’elle ne sera pas convaincue que sa soeur va bien. Elle aurait peut-être dû prendre du lait avant de s’asseoir, du coup.
Si elle doit être honnête, elle est surprise de n’avoir qu’une seule de ses sœurs à sa porte. Elle ne l’aurait pas été de voir autant Thea qu’Hestia sur son palier, toutes les deux avides d’en savoir plus. Et elle leur aurait tout confié puisqu’à ses sœurs elle est incapable de mentir. A n’importe quel membre de sa famille ou personne proche en fait. En dehors c’est plus facile, les autres ne la connaissent pas aussi bien que ceux qui font partie de son petit cercle. Et, évidemment, elle s’attendait à ce que sa sœur lui pose tout un tas de questions lorsqu’elle a révélé avoir revu cet homme pour qui elle a ressenti trop de choses trop vite il y a quatre ans. Cela dit, elle ne pensait pas voir sa jumelle débarquer aussi rapidement chez elle. Mais doit-elle vraiment en être étonnée ? Pas vraiment. « C’est vrai que je devrais même pas être surprise que tu sois là. » Parfois c’est à croire qu’elle ne connaît pas Thea alors que si, et sur le bout des doigts qui plus est. « Je suis calme parce que … j’en sais rien en fait, peut-être parce que je réalise pas tout à fait ou qu’il ne s’est rien passé de spécial. » Dit-elle en haussant les épaules avant de mordre dans un cookie, cookie qui a le don de la faire soupirer de bonheur. « Tu fais comment pour enchaîner comme ça ? » Qu’elle demande, la bouche pleine, une main devant celle-ci pour éviter la catastrophe. Bouchée avalée, elle prend quelques secondes pour se souvenir de tout dans l’ordre. « Figure-toi que ta nièce a réussi à se mettre dans un vide-ordures et à finir coincée dedans. Plus de peur que de mal, mais Josie, elle a forcément appelé les pompiers. » Josie la pauvre baby-sitter qui a bien cru perdre son emploi à cause de ça, mais Calista elle a fait pire à l’époque où les Vryzakis étaient encore en Grèce. « Il est passé de sportif à pompier et ça fait trois ans qu’il vit ici. T’imagine, trois ans et je le croise que maintenant. Tu me diras, la ville est grande. Et on a bien réagi je crois, enfin moi je me suis figée. Pas parce qu’il était en tenu hein, même s’il est canon dedans, mais parce que je pensais pas le revoir tu vois. » Elle s’était quand même sauvée comme une voleuse en découvrant qu’il était marié.
Ça la dépasse franchement que sa soeur soit aussi calme. Qu’elle soit là, tranquillement, à travailler et à manger des cookies plutôt que d’être en train de hyperventiler. Bon, elle n’irait pas jusqu’à souhaiter que sa soeur soit en train de paniquer, mais ça aurait été logique. Plus logique que de la voir continuer à vivre sa vie comme si de rien n’était. C’est pour ça qu’elle a besoin d’explications, Thea, et qu’elle a amené des cookies pour l’aider à se confier. Pour ça et parce qu’il est beaucoup trop tôt pour boire de l’alcool. Elle l’entend alors lui dire qu’il ne s’est rien passé de spécial et elle n’en croit pas ses oreilles. Tellement qu’elle ne sait pas quoi répondre dans un premier temps, et qu’elle n’a pas envie de passer pour une folle en train de faire tout un cirque pour pas grand-chose. « C’est sur que revoir l’homme qu’on a aimé et qu’on a ensuite quitté, c’est rien d’extraordinaire. » Peut-être que Calista pense qu’elle est stupide. Elle ne ferait jamais ça bien sûr, alors elle ne sait pas pour qui elle la prend pour le coup. Elle a intérêt à être plus convaincante lorsqu’elle répondra à ses prochaines questions. Elle ne peut pas rester sans réponses, hors de question. Il lui faut des détails, et plus important encore, il faut qu’elle soit sûre que sa soeur aille bien. C’est surtout ça qui l’a fait se déplacer. Heureusement, Calista se fait plus bavarde et elle commence à lui raconter ce qu’il s’est passé. « Ava va bien ? » lui demande-t-elle, lui coupant presque la parole. Le bien être de sa nièce l’importe plus que ses retrouvailles avec son ex pour le coup. Mais elle se dit que s’il s’était passé quelque chose de grave, elle en aurait entendu parler. Et du coup elle prend presque mal le fait qu’elle n’ait pas été mise au courant. Elle aura tout le temps de s’en offusquer plus tard, elle préfère écouter le récit de sa soeur. « C’est quand même un sacré hasard, non ? » Elle ne croit pas spécialement au destin, aux conneries de grand amour ou aux âmes soeurs qui se retrouvent peu importe les obstacles, mais c’est quand même une belle coïncidence. « Il a réagi comment lui ? Vous allez vous revoir ? » C’était ça qui l’intéressait le plus à présent. Savoir s’il y a une chance pour que les choses recommencent entre eux, exactement là où ils les ont laissées. Elle veut vraiment revoir sa soeur aussi heureuse qu’à l’époque.
Elle-même est surprise du calme dont elle arrive à faire preuve. Sans doute parce qu’elle ne réalise pas totalement ce qui s’est passé, le fait qu’ils se sont bel et bien revus. Ça lui semble tellement irréel, presque impossible même qu’ils vivent désormais dans la même ville, dans le même pays alors que quatre ans auparavant elle n’aurait jamais pensé le revoir. « Aimé, aimé … je sais pas si j’irais jusque-là. C’est vrai que c’était fort et que j’en ai bien profité mais je ne sais pas si je peux dire que je l’ai aimé. » Ou si mais elle refuse de l’admettre. Après tout, ça n’a duré qu’une semaine, ça ne voulait rien dire. Calista a déjà eu des relations plus longues alors pourquoi celle-ci compterait plus que les autres ? Elle l‘ignore, mais une petite voix en elle lui dit que c’est le cas malgré tout. « Elle va bien, j’ai pas prévenu parce que je me remettais de cette rencontre mais aussi parce que je voulais pas vous inquiéter. Tu sais comme elle a tendance à s’aventurer un peu partout. Elle a surtout eu très peur. » Autant dire qu’elle ne recommencera pas de sitôt et ça rassure la blonde qui craint toujours que sa fille se blesse sérieusement un jour ou l’autre. « Sacré hasard, oui. » Légèrement ailleurs en lui répondant, elle finit son cookie et relève la tête vers Thea. « Il était aussi surpris que moi et … je dirais que c’était la même personne en plus … canon. Et je sais pas, imagine qu’il est toujours aussi marié, je vais pas m’amuser à être une maîtresse aussi bien que les nuits soient avec lui. » Déclare-t-elle en pinçant ses lèvres. Le mariage, c’est quelque chose de sacré aux yeux de la jeune femme, quelque chose qu’elle prend très au sérieux. Elle n’a pas envie de briser un couple et la première fois elle n’était pas au courant. Là elle l’est, alors en serait-elle capable ?
Elle arque un sourcil et ne peut réprimer un petit sourire amusé lorsque Callie lui réplique qu’elle n’a pas aimé Jamal. Elle n’est pas dupe, Thea. Elle voit bien que sa soeur se ment à elle-même, parfois elle se demande si elle ne l’a connait pas mieux qu’elle ne se connait. Il n’y qu’à voir la réaction qu’elle a eue, à l’époque. Ou la réaction qu’elle a aujourd’hui. Elle en est convaincue, il y a quelque chose de très fort qui les unit, ces deux-là, même s’ils sont trop aveugles pour le voir. « D’accord, Callie. Si tu le dis. » répond-elle en levant les yeux au ciel pour bien lui montrer qu’elle n’en croit pas une miette. Ca viendra, avec le temps, elle sait qu’elle s’en rendra compte. Peut-être même le sait-elle déjà mais ne veut pas l’avouer. Heureusement pour la blonde, Thea a autre chose en tête à ce moment précis, et elle n’a pas le temps de plus s'appesantir sur le sujet. Elle tient à savoir comment va sa nièce, même s’il y a prescription depuis. Elle ne comprends pas pourquoi sa soeur ne lui en a pas parlé avant. Celle-ci invoque le fait qu’elle n’a pas voulu l’inquiéter, et qu’il y a plus de peur que de mal de toute façon. Mouais, admettons. Même si elle est heureuse d’entendre ça, elle ne peut s’empêcher de pincer les lèvres, un poil contrariée quand même. Mais là encore, ça ne sert à rien d’épiloguer. Calista évoque de nouveau Jamal, et c’était ça l’urgence aujourd’hui. « Tu ne pourras plus te regarder dans une glace si tu le fais en connaissance de cause. » Elle se torture déjà beaucoup trop l’esprit depuis qu’elle l’a revu, elle ne veut pas qu’elle s’ajoute un souci de plus. C’est déjà assez compliqué. Pour le coup, elle est un peu moins excitée qu’auparavant. S’il est toujours marié, c’est peut-être un signe que ça ne sert à rien d’insister. Elle s’est un peu trop emballée, juste avant, avec cette connerie de hasard, de destin, alors qu’elle ne le fait jamais d’habitude. Elle est plus terre à terre, presque blasée normalement. « C’est peut-être un signe que c’est bel et bien fini et qu’il faut que tu passes à autre chose non ? » Arrrrh, elle est quand même partagée. Ce qu’elle souhaite avant tout, c’est le bonheur de sa soeur. Aucun drame, une vie parfaitement normale et épanouie. Elle sent bien que ça, elle le veut avec Jamal, mais visiblement, elle ne pourra pas l’avoir. « Je persiste à dire qu’on est bien mieux célibataire. Qui a besoin d’un homme dans sa vie ? » C’est un peu sa devise en ce moment, et elle n’a aucun mal à la suivre.
Calista plisse les yeux, son regard porté sur sa sœur qui – elle le sait – ne croit pas un mot de ce qui vient de sortir de sa bouche. Il faut admettre que la blonde n’est même pas parvenue à se convaincre, alors convaincre sa jumelle … Pourtant elle devrait le penser. Elle devrait être capable de se dire qu’il n’a été qu’un parmi tant d’autres, seulement elle n’y parvient pas. Parce que Jamal, il a compté, quoi qu’elle en dise. Elle garde en mémoire chaque instant passé avec lui, que ça soit à flâner dans les rues et à visiter certains endroits, ou lorsqu’ils étaient incapables de se décoller l’un de l’autre dans chaque recoin de l’immense chambre d’hôtel. Au moins elle ne pourra pas dire qu’elle n’a pas essayé. Cela dit, parler de la possibilité qu’il soit encore marié, ça jette forcément un froid. Visiblement ça atteint aussi Thea. « Non, ça c’est certain. » Admet-elle en soupirant. « Et du coup je suis mauvaise au point d’espérer qu’il ne l’est plus. Parce que je mentirais si je disais que je n’ai pas eu envie de me jeter sur lui. » Avoue-t-elle en levant les yeux au ciel. Elle a toujours trouvé un peu idiot les fantasmes sur l’uniforme mais il faut bien dire que Jamal en pompier c’était quelque chose. Quelque chose qui pourrait lui donner légèrement chaud même maintenant. « Tu sais que je suis pas plus signe du destin et tout le tralala que tu ne l’es. Et même si c’est fini, en quatre ans je l’ai jamais vraiment oublié, il va me falloir du temps et si je le croise sans arrêt à partir de maintenant ça va être compliqué. » Parce qu’il y a toujours cette attirance indéniable entre eux. Calista l’a nettement senti la dernière fois et elle sait qu’elle ne disparaitra pas du jour au lendemain alors à moins de se renseigner sur ses habitudes pour le fuir autant que possible, autant dire qu’elle va avoir du souci à se faire. « Tu peux aussi avoir une femme, tant que quelqu’un réchauffe mon lit moi ça va. » Elle hausse les épaules, adresse un sourire amusé à sa sœur. « Non mais le mieux c’est que je lui envoie un message qu’on se voit pour discuter. J’ai pris son numéro, j’ai juste pas eu le courage de le faire. » Et puis pour lui dire quoi exactement ?
L’histoire entre Callie et Jamal est clairement plus compliquée qu’elle n’en a l’air. Enfin, elle est compliquée à la base, sinon elles ne seraient pas là en train d’en parler, mais ça devrait être simple. Deux personnes attirées l’une par l’autre devraient être ensemble. Certes, la vie n’est jamais si simple, mais parfois un peu de simplicité ça ne fait pas de mal. Mais pour le coup, Thea comprend parfaitement pourquoi ça n’est pas possible. Il est marié, et elle sait très bien que sa soeur ne sera plus capable de se regarder en face si jamais elle tente quoi que ce soit en sachant ça. Elle a beau vouloir le bonheur de sa soeur plus que tout, elle ne peut pas accepter ça, même si au fond, sa soeur fait bien ce qu’elle veut. « Tu ne penses pas que tu devrais essayer de t’en assurer avant de te torturer l’esprit ? » Elle préfère ne pas répondre sur le fait qu’elle est mauvaise de souhaiter qu’un couple ne soit plus ensemble. Ce n’est pas spécialement bien mais au moins, ça prouve qu’elle tient à faire les choses correctement. Elle n’en a jamais douté de toute façon. Cela dit, elle n’a pas tort. Il sera plus facile pour elle de bien se tenir si elle ne le croise pas sans arrêt. Mais justement, s’ils continuent de se croiser, n’est ce pas un signe qu’ils sont faits pour se voir ? Un vrai casse-tête. Pour le coup Thea aurait presque besoin de quelque chose de plus fort que des cookies et du lait. Et ce n’est même pas elle la principale concernée. « D’accord, admettons que tu ne le voies plus, par choix. Tu vas tenir, en sachant qu’il est dans la même ville ? » Elle soupire, puis croque dans un second cookie. « Enfin je sais pas pour le coup, c’est bien trop compliqué tout ça. » ajouta-t-elle la bouche à moitié pleine. Elle s’essuie la bouche, rapidement avant de se plaindre du fait que les hommes, c’est bien trop compliqué. Une relation tout court, c’est bien trop compliqué. Absolument pas pour elle. Homme ou femme d’ailleurs, c’est du pareil au même pour elle. « Et si tu lui écris, tu vas lui dire quoi ? “Salut, t’es toujours marié ? Parce que s’il y a une place à prendre, elle m’intéresse.” » Elle n’imagine absolument pas sa soeur faire ça. Ou aucune personne sensée en fait.
Dernier morceau de cookie encore dans la main, elle le fixe et soupire. Ainsi on dirait presque qu’elle déplore le fait de le terminer, mais pourtant elle soupire pour une toute autre chose. Elle soupire parce qu’en réalité elle ne sait pas quoi faire. Pas un seul instant elle ne se serait attendue à tomber sur Jamal et maintenant que c’est fait, ça amène bien trop de questions. « Si, sans doute que si mais je suis très douée pour me torturer l’esprit lorsqu’il s’agit de mes relations. » Admet-elle en terminant enfin ce maudit morceau de cookie. « Demande-moi de partir à la recherche d’une cité perdue ou autre là je fonce sans réfléchir, mais pour ça … c’est trop compliqué. » Elle pourrait aussi s’en moquer et y aller tête baissée, seulement Calista a certaines valeurs qu’elle respecte comme ne surtout jamais avoir une relation avec une personne déjà engagée, c’est trop dangereux. « En sachant qu’il est dans la même ville et que je peux le croiser avec son uniforme ? Tu m’as bien regardé ? Je suis la première à craquer devant un pompier … et là le pompier s’appelle Jamal. Je suis sans doute pire qu’Hestia. » Il faut admettre que sur ce point leur sœur reste imbattable tant elle peut être insatiable. Thea et Calista aiment également les plaisirs de la chair mais savent résister à la tentation. Sauf que là elle en serait bien incapable. Poussant un grognement, elle se lève, se dirige vers le meuble dans lequel elle a enfermé les bouteilles d’alcool et sort celle de vodka. « J’ai besoin d’un verre, t’en veux un ? » Bouteille à la main, elle agite les deux verres qu’elle a déjà sorti, large sourire aux lèvres. « Très franchement tu me vois écrire ça ? … Réponds pas ! » S’empresse-t-elle de dire en versant le liquide transparent dans un verre. « Je lui proposerais plutôt de sortir boire un verre et j’en parlerais à ce moment-là. J’ai monstrueusement envie de remettre ça mais je le ferais jamais s’il est marié. » Et pourtant elle a tellement envie de goûter à nouveau au plaisir d’être dans ses bras qu’elle pourrait presque mettre cette histoire de mariage de côté. Presque !
