before i dive right into you (wassie) -18 ans

Pourquoi avoir cédé ? Probablement parce qu’il est trop bon comme ami. Ou parce qu’il n’avait rien de mieux à faire de sa soirée et que fêter les fiançailles d’un vieil ami fait toujours plaisir ? Il ne saurait donner la raison exacte, toujours est-il que pour une fois il ne fera pas d’heures supplémentaires le nez dans un dossier sur lequel il bosse en interne depuis trop longtemps maintenant. Non, à la place il compte passer une soirée agréable avec des amis qu’il n’a pas revus depuis des années et des personnes qu’il ne connaît pas. Ainsi, son service terminé, il salue brièvement ses collègues, quitte le poste rapidement et gagne l’appartement des filles incapable de considérer l’endroit comme chez lui. Le logement complètement vide, il en profite pour se préparer sans avoir à affronter les questions qu’auraient pu lui poser Mazikeen et Cassie – mais surtout Maze – quant à ses plans pour la soirée. Décidé à ne pas en faire trop, à ne pas entrer dans un personnage et à rester lui-même, Wyatt se contente d’un jean et d’une chemise par-dessus laquelle il enfile une veste. Chaussures de ville aux pieds, il part rapidement pour éviter le risque de croiser ses colocataires et prend la voiture pour gagner Manhattan. Malgré l’heure et les quelques embouteillages qu’il rencontre, il parvient arriver à destination sans trop de retard et reste bouche bée face à l’immeuble où a lieu la soirée. Pourtant, il s’en doutait. Jamie, c’est le type qui a bien réussi dans la vie que ça soit professionnellement ou dans sa vie privée comme en atteste ses fiançailles. Néanmoins, il ne s’attendait pas à ça et avec un léger tournis, il pénètre dans l’immeuble, gagne l’appartement au dernier étage et une fois devant la porte il hésite. Va-t-il réellement être à sa place ? Après tout ça fait des années que les deux hommes ne se sont pas vus même si ça n’a pas empêché Jamie de l’inviter. Soufflant un coup, il se motive, sonne et voit la porte s’ouvrir sur l’homme du jour. « Wyatt ! Bah ça alors, je pensais vraiment pas que t’accepterai de venir. » Lui non plus. Encore quelques secondes plus tôt il hésitait même à faire demi-tour. « Fallait que je vois ça de mes propres yeux. Le petite Jamie qui va se marier, je pouvais pas manquer ça. » Etreinte échangée entre les deux amis, il le suit jusque dans le salon où se trouvent la plupart des invités. Mais il y a une personne qui attire aussitôt son regard et immédiatement il regrette de ne pas être parti. « Suis-moi que je te présente Lucia. » Lui annonce Jamie en lui donnant une tape dans l’épaule. Lucia qui, bien évidemment, se trouve au sein même du groupe où il aurait aimé ne pas aller. Cela dit, il suit docilement son ami, offre un sourire aux jeunes femmes jusqu’à ce qu’on lui présente Cassie. « On se connaît. » Affirme-t-il, poli et son regard se posant sur la brune. « Très jolie robe au passage. » De nouveau son regard analyse. De la tête aux pieds il la regarde, pense forcément à la dernière nuit où elle a porté une robe aussi chère et aussitôt il repousse cette pensée. Sincère malgré tout, il n’y a pas une seule pointe d’ironie dans sa phrase. La robe est jolie, Cassie l’est également même si ça le tuerait de l’admettre.

Son but : ne pas être désagréable ce soir. Ses espoirs : que rien ne viennent le pousser à le devenir et surtout pas Cassie. Depuis ce fameux soir où il a dû s’occuper d’elle ivre et agaçante – pour ne pas changer – il l’a évité autant que possible. Difficile lorsqu’on sait qu’ils vivent sous le même toit et malgré ça, il y est parvenu. Connaissant plus ou moins l’emploi du temps de la brune, s’arranger pour ne pas la croiser n’a pas été très difficile. Impossible pour lui d’oublier ce qui s’est passé dans sa chambre et ce qui aurait pu se produire s’il avait été un autre homme. En mémoire il a gardé la douceur de sa peau mais aussi ses pulsions qu’il a littéralement dû chasser par le biais d’une douche froide. Hors de question, alors, de vivre à nouveau ça. « Jolie chemise » Ramené à la réalité par la voix de Cassie, il se contente d’un mouvement de la tête pour la remercier. Il aura fait un minimum d’efforts, ne s’est pas contenté d’un banal tee-shirt comme il a l’habitude d’en mettre. Cela dit, il n’est pas aussi bien habillé que les trois quarts des invités. Qu’elle. « C’est tendu entre vous. » Son regard se pose sur Jamie après que le groupe se soit séparé et que Cassie soit partie avec Lucia dans la cuisine. « C’est la même Cassie que celle du lycée ? », « La même. » Confirme-t-il. Celle qu’aucun garçon ne devait approcher sans prendre le risque d’avoir le droit au regard mauvais de Wyatt voire à ses poings. Jamie ne l’a pas oublié, c’est certain. « J’arrive toujours pas à comprendre qu’il ne se soit rien passé entre vous. » Les sourcils du brun se froncent. Lui y croit très facilement, parce qu’un truc pareil ce n’est juste pas possible. « C’est la meilleure amie de Maze et on a grandi ensemble. » Deux excuses qui lui ont toujours semblé suffire pour expliquer qu’il n’ait pas essayé de la mettre dans son lit mais, visiblement, ça ne suffit pas à tout le monde. « Quoi qu’il en soit, on ferait bien d’ouvrir le champagne puisque tout le monde est là. » En voilà des paroles sages ! Wyatt approuve et suit son ami jusque dans la cuisine. Verres servies et une fois le toast porté, beaucoup se dirige vers le buffet. Lui, il reste à l’écart, siffle sa coupe de champagne et laisse la sensation d’être de trop prendre de plus en plus de place. Tellement de place qu’il finit par avoir l’impression de suffoquer. Son verre abandonné avec d’autres, il arpente les couloirs de l’appartement les mains dans les poches de son jean jusqu’à atteindre une terrasse tout aussi impressionnante que le reste du logement. Terrasse sur laquelle il aperçoit Cassie. Décidé à faire demi-tour, il s’arrête avant de réellement le faire puis choisit de la rejoindre. A sa hauteur, il s’appuie contre la rambarde. « T’as l’air bien pensive. Tu serais pas mieux à l’intérieur ? » Demande-t-il en tournant la tête. « A moins que tu sois en train de te demander quelle manière tu vas me demander de te déshabiller cette fois. » Moqueur, il se tourne. Adossé à la rambarde, son regard dirigé vers l’entrée de la terrasse, il sait qu’il ne devrait pas se moquer, pas alors que le simple fait de dézipper sa robe l’a que trop obsédé ces derniers jours.

« J’avais besoin d’un peu d’air… » La tête qui tourne probablement autant que la sienne. Eux, ils n’ont jamais connu ça. S’ils ne se sont jamais plaint de l’existence que leur a offert leurs parents, ils n’ont jamais connu l’abondance et la richesse. Au fond ça ne le dérange pas tellement Wyatt. Il a eu bien assez d’amour et de soutien pour ne pas se préoccuper de l’argent, mais maintenant adulte il ne serait pas contre la stabilité dont jouissent Lucia et Jamie. Il ne les jalouse pas, ou peut-être un peu en fait. Ils ont ces petites choses auxquelles il aspire sans jamais y parvenir. Une bonne situation et une relation stable, tout ce qu’il n’a pas. Pourtant, il est heureux pour eux. Il se sent de trop mais ne peut ressentir autre chose que du bonheur pour son ami et sa future femme. Cassie, peut-être qu’elle en prend plein les yeux un peu trop rapidement, qu’elle pense trop à ces choses qu’elle n’a pas elle non plus. Qu’importe ce qui tourne dans sa tête, lui ne peut s’empêcher de parler trop vite. Parce qu’il va le regretter, il le sait déjà. Parler de cette soirée c’est autant dangereux pour elle que pour lui. Surtout pour lui qui était tout à fait sobre. « Mon dieu … J’ai vraiment osé faire ça ? » Sa tête s’agite de bas en haut alors qu’il sourit, amusé par la réaction de la brune. Ça ne le surprend pas qu’elle n’ait pas été sûre que tout ce qui s’est passé entre eux étaient réels, avec la quantité d’alcool qu’elle semblait avoir dans les veines c’est même parfaitement normal. « Tu m’as supplié en plus de ça. » Il s’amuse encore un peu jusqu’à sentir la main de Cassie sur son épaule. Un contact qui propage une vague d’électricité dans tout son corps, plus violemment que les autres fois. Son regard posé un instant sur sa main, il retient ses frissons et relève la tête vers elle. « A ce petit sourire, je penserai presque tu as aimé me l’enlever. » Parce que c’est le cas. C’est totalement le cas et il refuse de l’admettre, même à sa propre personne. Et il continu encore maintenant. « Quel homme n’aimerait pas déshabiller une femme ? » Question juste mais qui ne fait que l’éloigner du vif du sujet. Il répond à son affirmation par une question, typique de la personne qui évite de dire la vérité et il a vraiment l’impression d’être un bleu. Pourtant, le mensonge ça le connaît. « Et techniquement je n’ai rien enlevé, je t’ai aidé à t’en débarrasser. Le reste tu l’as fait toute seule, moi j’étais occupé à … » Il mord l’intérieur de sa joue, coupe sa phrase avant d’en dire trop. « … à retourner dormir. » Calmer ses ardeurs serait plus exact tout comme dire qu’il a fait de son mieux pour chasser son envie d’en faire plus, beaucoup plus.

« La Robe Chanel. » De nouveau, Wyatt opine. Il lui semble bien que c’est ce qu’elle a laissé échapper en guise d’excuses pour lui demander une telle faveur. Il n’a pas bien compris ce qu’il pourrait y avoir d’aussi désastreux à dormir avec une robe de marque mais il suppose que la mode n’est clairement pas son domaine. Non pas qu’il s’habille comme un sac, il fait tout de même attention à son apparence, mais en règle générale il s’habille tout de même avec les premiers vêtements qui lui tombent sous la main. « Même une femme qu’il n’a pas le droit d’approcher ? » Tout d’abord silencieux, son regard accroché aux iris de Cassie, il tente de trouver la réponse la plus correcte à donner sans pour autant y parvenir. Il a l’impression que peu importe ce qu’il pourra dire, ça pourra déraper à tout moment. « Surtout avec une femme qu’il n’a pas le droit d’approcher. » Haussant les épaules, il fait un peu glisser la main de la brune mais pas assez pour qu’elle la retire. L’interdit a toujours quelque chose d’attrayant, il ne déroge pas à cette règle même s’il essaye toujours de rester dans le droit chemin. Finalement, elle retire sa main et aussitôt la sensation de pression le quitte. Il respire un peu mieux, se sent moins tendu et se remet à fixer l’entrée de la terrasse tandis qu’elle fixe l’immensité de New York. « Tant pis, n’est-ce pas ? Tu t’es jamais demandé que t’avais pas fait assez ? Dans ta vie, je veux dire. » Tant pis … ça sonne comme un regret dans sa bouche, un regret qui fait écho avec le sien, celui qu’il ne soupçonnait pas ou qu’il préfère ignorer du moins. « Je ne sais pas. » A son tour il s’appuie contre la rambarde, regarde la ville en contrebas. « J’aime mon travail et je sais que je fais ce qu’il faut pour protéger cette ville. Mais d’un point de vue personnel j’ai jamais pris le temps de quoi que ce soit. C’est ce que j’ai souvent entendu dire, que je vivais pas assez pour moi, que j’avais besoin de me poser. » Thomas le lui avait dit. Il lui avait surtout dit de trouver une femme pour le rendre heureux et qui ferait de lui un type moins grognon. Souvent sur le ton de la plaisanterie, il sait maintenant que son coéquipier pensait vraiment à son bonheur. « Enfin si tu parles du fait d’aller jusqu’à te retirer complètement ta robe, on peut toujours rejouer la scène. » Amusé, il tourne la tête vers Cassie, laisse très clairement comprendre qu’il plaisante.

Si on le lui demandait, il serait incapable de dire à quand remonte le début de cette tension entre eux. Depuis son retour de Chicago ou bien avant ça ? Probablement avant mais à cette période il le remarquait beaucoup moins que maintenant, ne s’en préoccupait pas. Il aura fallu la perte de son coéquipier pour qu’il prenne conscience du fait qu’il laisse une partie de sa vie de côté et c’est probablement ce qui lui a permis de remarquer de nouvelles choses. Y compris dans sa relation avec Cassie. Jamais ils n’auraient été capable d’avoir une réelle discussion, trop habitués à s’envoyer promener dès que l’occasion se présente. Là, ils y arrivent et il mentirait s’il disait que ça ne le surprend pas venant d’eux. Le sérieux ne dure pas très longtemps. Pas avec lui qui n’aime pas ça et qui se sent sans arrêt obliger de plaisanter comme pour se défaire de la pression qu’une vraie conversation peut avoir sur lui. « Arrêtes tes bêtises. Tu m’as très bien comprise. » Son sourire ne quitte pas ses lèvres. Il apprécie la voir réagir ainsi et surtout l’entendre rire. C’est comme s’il ne l’avait pas entendu rire de bon cœur depuis trop longtemps. « Même à Chicago ? J’ose pas croire que le quaterback Wyatt Farrell n’a pas eu de relation sérieuse depuis longtemps. » Wyatt frissonne en entendant Cassie évoquer Chicago. Il ne sourit plus, fixe un point devant lui en soupirant. Il a la sensation qu’une éternité s’écoule avant qu’il ne pose son attention sur la jeune femme. « Surtout pas à Chicago. » C’était beaucoup trop dangereux de se lier avec quelqu’un quand on connaît la mission qu’il avait là-bas, les personnes qu’il fréquentait. Ça il se passe de le lui dire. « Tu devrais le croire, c’est la vérité. Aucune relation sérieuse depuis … plus de trois ans maintenant. Je te parle même pas de l’abstinence depuis de mois. » C’est peut-être pour ça que lui demander de retirer sa robe lui a fait un tel effet … ou bien il continu de se mentir. « Je te pose pas la question, tu t’étais bien amusée l’autre soir. » Il n’a pas besoin de voir son reflet pour savoir qu’à cette pensée son regard s’est assombri. Il n’aime toujours pas l’idée qu’un homme mette la main sur elle. « Pourquoi cet intérêt soudain pour ma vie amoureuse ? Tu voudrais que je tire un coup pour être moins désagréable ? » Lui n’a rien contre l’idée, il commence à sentir le besoin de s’envoyer en l’air se faire de plus en plus pressant.