Il arrivait parfois que les journées soient longues et difficiles. Dur de faire autrement pourtant pour Cassie aujourd’hui. En déplacement toute la journée, entre des rendez-vous, des paquets à livrer, à récupérer et des lieux à aller découvrir avant shooting, sa journée vadrouille s’éternisait. Elle qui s’était un minimum belle ce matin pour ce soir, elle avait fini par abandonner. Léger chemisier, petit jean, et escarpin, recouvert d’un manteau de saisons. En soit, ça lui allait parfaitement. Mais, elle n’avait pas misé sur le bon jour, vu qu’aujourd’hui la pluie faisait rage depuis ce matin. Parfois le destin était contre nous ; on ne pouvait que l’accepter. Enchaînant ses déplacements et rendez-vous, tout ce qu’elle espérait c’est de pouvoir être à l’heure. Si d’ordinaire, les faire patienter ne la dérangeait pas, avec Wyatt c’était différent. Elle stressait déjà bien trop pour se permettre d’être en retard. Beaucoup trop de questions s’entrechoquaient dans sa tête : devait-elle lui faire la bise ou l’embrasser ? Devait-elle être distante ou déborder de tendresse des jours sans le voir ? Devait-elle payer ou le laisser payer ? Devait-elle rentrer avec lui ou… ? Bon sur ce point, ils avaient été assez clairs, elle devait avouer. Mais l’idée de passer une nouvelle nuit avec lui la stressait. Parce que ça devenait régulier. Parce qu’elle n’avait vu aucun autre hormis lui depuis…et bien depuis leur première fois. Dans le taxi, Cassie prie une grande inspiration sous les yeux du chauffeur. « Tout va bien mademoiselle ? » « Oui… » Elle passe une main dans ses cheveux en ajoutant : « Un rendez-vous, c’est toujours stressant. » « Aaaah, j’adore les nouveaux amoureux. » Elle sourit, en songeant à ce qu’ils allaient maintenant franchir. Un vrai rendez-vous, pas juste une nuit ou du sexe. Un verre, sans doute un diner juste tous les deux. Bon sang que ça la stresse !
Lorsqu’elle sorti du taxi, elle remercie chaleureusement l’homme. Elle avait cinq petites minutes de retard, alors que la pluie continuait de tomber par grosses gouttelettes. Courant pour se mettre à l’abri sous la devanture, elle finit par entrer dans ce petit bar branché, en épuisée et mouillée. Cœur battant, son regard fuita vers la foule pour tenter de voir s’il était déjà là.
Nerveusement – une grande première chez lui – il tape du pied, assis devant son bureau. Il a sans doute été un peu trop loin tout à l’heure, a dépassé la limite plus qu’il n’aurait dû. Emporté par l’adrénaline et la colère, il n’a pas réfléchi et s’est contenté d’agir. Il n’aurait pas dû. Il a été mieux entraîné que ça et pourtant. « Farrell. » Le nez levé de l’écran qu’il ne regardait même pas, son attention se porte vers son sergent, debout dans l’encadrement de la porte de son bureau. Sans rien dire de plus, se contentant d’un mouvement de la tête, il lui fait signe de le suivre. Wyatt se lève comme un robot et par dans la bonne direction sous les regards de ses collègues. « Ferme la porte. » Toujours sans prononcer le moindre mot, il s’exécute et s’approche du bureau, son supérieur se balançant dans son fauteuil, les mains croisées sur son torse. Il ne dit rien de plus, se contente de le fixer. « Si c’est à propos de mon dérapage … », « Ce n’est pas pour ça. » Ah … Quoi ? Un mélange d’incompréhension et de terreur passe dans le regard de l’Américain qui a beau se creuser la tête, il ne trouve pas la raison de sa présence ici si ce n’est pas pour le suspect qu’il a manqué de frapper devant toute une foule. « Figure-toi que j’ai eu un appel du Maire qui a lui-même reçu un appel du Gouverneur qui voudrait te voir. T’as fait quoi comme connerie ? » Très bonne question, mais il a une petite idée. Il espère juste que vouloir le rencontrer ne signifie pas qu’il va perdre son job, pas alors qui lui manque encore quelques preuves pour arriver à incriminer totalement Ruello. « Wyatt, si t’as des emmerdes il faut que tu sois franc avec moi, dans le cas contraire je ne peux pas te protéger. » Les yeux plissés, il tente de savoir si c’est un piège ou non. Son instinct est généralement bon. Son supérieur est peut-être parfois pas très réglo, il reste un bon flic malgré tout.
Une bonne heure à discuter avec lui, à mettre en avant les preuves qu’il avait pu collecter avec un peu d’aide. Et il a fini par sortir du bureau avec de nouvelles pistes. Wyatt, il a été clair. Il ne veut mêler personne à cette enquête. S’il doit tomber, il tombera seul. Dans l’autre sens, il se fera un plaisir de mettre en avant les personnes l’ayant aidé. Toujours est-il qu’une fois à son bureau il se rappelle brutalement qu’il ne devrait pas y être. « Merde. » Lâche-t-il en attrapant rapidement sa veste pour quitter tout aussi vite le poste de police. La route jusqu’à Staten Island va être longue si bien qu’il use de la sirène et des gyrophares pour arriver plus vite jusqu’au ferry. Pratiquement cinq minutes de retard, une pluie torrentielle et pourtant il est impatient de poser son regard sur elle. Il ne sait pas trop à quoi s’attendre mais suppose qu’il verra bien une fois face à elle. Enfin à l’adresse envoyée par Cassie, il entre, peste dans sa barbe contre le temps de merde et d’un bref coup d’œil remarque qu’elle n’est pas encore arrivée. Alors il se pose, commande une bière pour se détendre et à peine assis que la porte du bar s’ouvre sur elle. Redressé un peu brusquement, il sent toutefois un sourire se former sur ses lèvres. Elle le rejoint et aussitôt il sent la gêne entre eux. Aucun ne sait de quelle manière se comporter ce qui lui semble particulièrement ridicule. Malgré ça, il se contente d’embrasser son front, la serrant doucement contre lui. « Je suis désolé, j’ai pas attendu, j’avais besoin d’un verre. Tu veux quoi ? » Enchaîne-t-il sans trouver le courage de se séparer d’elle. Sa bière sur la table vient à peine d’être ouverte ce qui n’excuse pas tout.
Jamais elle n’aurait cru aller en rendez-vous avec Wyatt. C’est presque irréel. Si quelqu’un lui demandait ce qui les liait, elle répondait toujours qu’ils avaient grandi ensembles. Ça sonnait plus juste, parce que ça résumait assez tout. Quand on grandit ensemble, on se connait forcément beaucoup. Et pourtant, tout le monde sait que Cassie et Wyatt ensembles ça fait toujours des étincelles. Elle ne se souvient plus du nombre de disputes qu’ils ont eu, parfois d’affrontement lorsqu’elle tentait de s’émanciper un peu de sa protection au lycée. Si aujourd’hui, on lui demandait de qualifier leur relation, elle sait déjà qu’elle mentirait. Parce qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’ils étaient devenus. Mais en même temps, elle avait peur d’être la première à le demander, parce que ça signifiait assumer, dévoiler leur relation à Maze, à leur famille, et ça…c’était une chose dont elle n’était pas prête. Pas lorsqu’elle n’était pas certaine de où ils allaient. Un cercle vision qu’elle tentait d’oublier pour l’instant.
Son regard s’étire dans la foule jusqu’à l’apercevoir, au fond de la salle, assis sur une petite table. Il se relève aussitôt, la voyant aussi entrée, et c’est en lui souriant à son tour qu’elle esquive les quelques personnes pour l’atteindre. Elle le détail une seconde : Wyatt n’a pas besoin de faire d’efforts vestimentaire pour être sexy. Son physique sportif et élancé fait tout, elle doit avouer. Mais, c’est son visage : mystérieux et ténébreux qui fait son charme. « Bonsoir, désolée du petit retard» dit-elle sans forcément savoir comment elle devait lui dire bonjour. C’est lui qui s’approche, déposant un léger baiser sur front en passant ses bras autour d’elle. Si elle avait encore des doutes sur comment réagir face à lui, tout s’était presque effacée en quelques secondes. « Je suis désolé, je n’ai pas attenu, j’avais besoin d’un verre. » « T’as bien fait. » sourit-elle en relevant la tête. « Tu veux quoi ? » « Un baiser » Leurs regards se croisent alors qu’il lui sourit un peu plus. Haussant les épaules, ses pieds la soulèvent un peu plus pour venir accrocher ses lèvres aux siennes. Ce n’est pas un baiser passionné, ni brusque. Mais la tendresse qu’il met le fait littéralement fondre. Se séparant de lui, légèrement, elle finit par répondre à sa vraie question. « Un verre de Chardonnay, ça m’ira très bien. » Elle en avait besoin, après sa journée à courir partout. Enlevant son manteau, et s’installant tandis qu’il prit commande auprès d’un serveur, elle le regarda s’installer en face. Croisant ses jambes, son pied touche la sienne, mais pour une fois, elle s’en contre-fou. Chose qui la fait assez sourire. « Journée difficile ? » osa-t-elle demandé en rapport à son besoin d’un verre.
S’adapter, c’est ce qu’ils doivent essayer de faire maintenant. A être allés trop vite, à avoir laissé leurs pulsions dicter leur conduite, il y a cette impression de faire les choses de travers et a envie de corriger le tir. Il n’a pas la moindre idée de ce que va donner leur relation. Il n’est pas même capable de dire ce qu’ils sont devenus, mais le fait est qu’il veut essayer. Wyatt était sincère en affirmant vouloir enfin se poser, tenter cette grande aventure qui l’effrayait tant par le passé. Peut-être que ça sera avec Cassie, peut-être pas. Il ne pourra savoir que s’il prend le risque d’essayer. Et il en a envie le flic. Accepter un rendez-vous avec elle, un vrai rendez-vous, ça ne peut que les aiguiller, leur donner des pistes quant à ce vers quoi ils se dirigent. Ensemble. Passer la gêne de ces retrouvailles en public mais que tous les deux, il sent bien son envie de l’avoir contre lui. Celle aussi de prendre de ses nouvelles, de s’assurer que tout va bien de son côté. Et pouvoir oublier sa journée pour ne se focaliser que sur elle. « Bonsoir, désolée du petit retard » Lui-même pensait l’être de beaucoup, ce serait parfaitement hypocrite de le lui reprocher alors qu’elle est arrivée à peine deux minutes après lui. Sa bière n’est même pas descendue et est toujours fraîche. « T’as bien fait. » Qu’elle lui répond. Il aurait pu l’attendre, mais sans savoir pour combien de temps elle en aurait, il a préféré essayer de se détendre un peu plus avant. Ça n’aurait pas été très utile finalement. « Un baiser » Regard malicieux, sourire en coin, Wyatt se penche vers elle pour l’embrasser. Il y met beaucoup de tendresse, caresse doucement sa joue par la même occasion. Loin des baisers impatients qu’ils ont pu échanger avant de s’unir. « Un verre de Chardonnay, ça m’ira très bien. », « Va pour un Chardonnay. » Arrêtant un serveur qui passait près d’eux, il commande le verre puis s’installe face à Cassie, apprécie le contact qui se fait sous la table. Il était bête de sa part d’angoisser autant par rapport à ce rendez-vous. « Journée difficile ? » Il soupire un peu. Elle n’avait pas été excellente, pas avec les affaires sordides qui pouvaient parfois s’enchaîner, mais elle s’était tout de même bien terminée – du moins il en a l’impression. « Compliquée plus que difficile. Je me suis un peu accroché avec un suspect mais j’ai surtout appris que je suis censé rencontrer le Gouverneur. » Qu’il ne soit pas capable de retenir son envie de cogner sur un connard ça ne le surprend pas tellement. En revanche, cette histoire de rencontre avec le Gouverneur de l’État de New York, ça l’inquiète un peu plus, chose qu’il cache derrière un léger sourire. « La tienne ? T’as encore accepté de jouer l’esclave ? Tu sais qu’elle profite un peu trop de toi, non ? » Avant même ce rapprochement entre eux, il ne s’était pas gêné pour dire qu’il considérait qu’elle se laissait trop marcher sur les pieds. La seule différence maintenant est qu’il le dit d’un ton bien plus doux et qu’il laisse clairement comprendre qu’il considère qu’elle mérite mieux que ça.
« Compliquée plus que difficile. » Elle arque un sourcil. Ça peut être difficile de s’imaginer la vie d’un flic. Quand on sait à quel point ce monde ne tourne pas rond, aujourd’hui. « Je me suis un peu accroché avec un suspect mais j’ai surtout appris que je suis censé rencontrer le Gouverneur. » Le gouverneur ? Parce qu’il était en faute ou bien… ? « Et c’est une bonne chose que tu sois convoqué ? » Elle n’avait aucune notion de l’autorité, de qui avait le pouvoir sur quelle unité mais vu sa tête, ce n’était pas surprenant qu’il s’en inquiétait. « La tienne ? T’as encore accepté de jouer l’esclave ? Tu sais qu’elle profite un peu trop de toi, non ? » Elle se passe une main dans les cheveux tandis que le serveur dépose son verre devant soi. « Merci » Sourire rapide qui s’efface. « Je sais. Mais c’est l’une des meilleures stylistes de New York. » Ça résumait toujours la situation. Hélas, ça faisait deux ans que ça tournait en boucle. Deux ans où elle aurait pu apprendre à voler de ses propres ailes. Deux ans qu’elle ne juge pas perdu cependant. Elle en a appris des choses, et elle le voit bien : Gabrielle lui propose beaucoup plus d’initiatives. Mais les aurait-elle eus plus rapidement avec une autre chef ? Elle n’en a aucune idée. « Mais me déprimes pas avec ça » ajoute-t-elle en plongeant ses lèvres dans son vin. L’alcool, mine de rien, ça détends, chose qu’elle fait en se relâchant un peu plus sur sa chaise. « Ce n’était pas trop galère de venir jusqu’ici ? J’avais un rendez-vous à 10 minutes d’ici, et puis… » Elle se mord la lèvre, avant d’avouer : « …ça reste loin de Williamsburg. » Elle avait simplement eu envie de rester dans son cocon, avec lui. Et elle savait déjà pertinemment que s’ils étaient sortis près de chez eux, elle aurait eu l’œil toujours sur son épaule, à épier les moindres personnes qui pouvaient les surprendre. Alors que là, maintenant, il n’y avait qu’eux. Et aucun programme en vue… « Je te préviens, j’ai ultra faim. » Elle n’avait presque rien mangé de la journée encore, faute de temps. Elle comblait la faim par des petits grignotages mais rien qui ne tienne vraiment l’estomac. « Je tiendrai vite pas l’alcool. » Au regard qu’il lui lance, à la fois coquin, protecteur et charmeur, elle lève les yeux au ciel « Non, t’en profiteras pas de suite, monsieur ! »
Sans même s’en rendre compte, ses doigts pianotent sur la table, perdu dans ses pensées qu’il est. Cette annonce faite par son sergent risque de le travailler encore plusieurs jours, d’éveiller ce sentiment d’angoisse duquel il se passerait bien. Comme s’il n’avait pas assez à gérer dans sa vie. « Et c’est une bonne chose que tu sois convoqué ? » Ses doigts se figent, son regard se pose sur Cassie et il hausse les épaules. « Je ne vais pas te mentir, j’en ai pas la moindre idée. Tout dépend de quel côté il est. » Il a espoir que ça soit du bon, toutefois l’inverse ne le surprendrait pas. Il y a beaucoup de politiciens qui oublient qui ils étaient et que l’argent a que trop corrompu. De cette rencontre il en sortira peut-être avec des félicitations ou, au contraire, sans travail. Mais il ne veut pas y penser maintenant. Il aura tout le temps de s’en inquiéter une fois chez lui. Là, il veut profiter de sa soirée. Profiter de Cassie qui finit enfin avec un verre à la main. « Je sais. Mais c’est l’une des meilleures stylistes de New York. », « Ce n’est pas vraiment une excuse. » Ne peut-il s’empêcher d’enchaîner. Meilleure styliste de la ville ou même du monde, ça n’excuse en rien le fait de traiter ses employés comme des esclaves. Et il a bien vu que la brune se démène sans arrêt pour être parfaite et réussir à entrer dans ce monde en volant de ses propres ailes. Quatre mois à vivre sous le même toit c’est suffisant pour le voir. « Mais me déprimes pas avec ça. Ce n’était pas trop galère de venir jusqu’ici ? J’avais un rendez-vous à 10 minutes d’ici, et puis … ça reste loin de Williamsburg. » S’il lève tout d’abord les mains en signe de reddition, il secoue ensuite la tête de gauche à droite, un léger sourire venant éclairer son visage. « Tu serais étonnée de voir à quel point une sirène et des gyrophares peuvent aider à se faufiler à travers la ville. » Son sourire se fait plus malicieux. Il ne joue que très rarement des avantages de son travail, mais déjà trop en retard, il n’a pas voulu courir le risque de la faire patienter. Au final, ce retard il l’a bien rattrapé. « Je te préviens, j’ai ultra faim. Je tiendrai vite pas l’alcool. » Son attention portée brièvement sur la carte, il redresse très vite la tête, son regard lourd de sens se posant sur elle. « Non, t’en profiteras pas de suite, monsieur ! » Une moue boudeuse prend place sur son visage, qu’il exagère un peu plus. « Une chance que je sois parfois patient alors. De toute manière je préfère éviter que tu sois ivre, j’aime bien pouvoir profiter de ton corps dans tous les sens. » Et dieu qu’elle a pu le satisfaire aussi de ce côté-là les deux nuits qu’ils ont passé ensemble. Il la fixe de longue secondes, parfaitement sérieux, déconnecté du reste du bar pour finalement se concentrer sur le menu. « Qu’est-ce que mademoiselle pourrait me conseiller ? J’ai bien envie de te laisser choisir, je me sens l’âme d’un aventurier ce soir. »
« Je ne vais pas te mentir, j’en ai pas la moindre idée. Tout dépend de quel côté il est. » Un quitte ou double, donc. De quoi le tendre au plus haut point, le connaissant. Elle se pince légèrement les lèvres en coin, signe de de compassion. « On croise les doigts alors » Se vouloir rassurante envers lui c’est encore une première. Si elle a réussi à le calmer la dernière fois, c’est encore étrange pour elle de prêcher les bonnes paroles pour ce genre de chose. Non pas que ça la dérange, au contraire, c’est juste que…les vieilles habitudes sont parfois dures à oublier. « Ce n’est pas vraiment une excuse » dit-il concernant son job. Il a sans doute raison. Mais il est loin de saisir l’importance d’être l’assistante de Gabrielle. « Non clairement. Mais s’il faut passer par là pour percer dans ce milieu, c’est avec elle. » Ou son équivalence. Entre assistantes, ça parle. Visiblement, la concurrence semble pire. « Tu serais étonnée de voir à quel point une sirène et des gyrophares peuvent aider à se faufiler à travers la fille. » « T’as pas osé ? » En un sens, elle s’en sent flattée. Parce qu’il ne voulait certainement pas être en retard pour elle. Mais faire abus de son pouvoir simplement pour rattraper son retard, c’est trop. Prenant la carte, elle finit par lui confier qu’elle a beaucoup trop faim, ce soir. « Une chance que je sois parfois patient alors. De toute manière je préfère éviter que tu sois ivre, j’aime bien pouvoir profiter de ton corps dans tous les sens. » Son regard est soutenu, presque insistant. Son corps frisonne en réponse à l’image qu’elle se fait parfaitement du corps de Wyatt près du sien. Alors, amusée, elle se mord la lèvre. « Tu serais surpris de savoir que, ivre, je peux être beaucoup plus entreprenante. » Un fait qu’il ne connait pas ; pourtant un verre dans le nez, et Cassie ne réponds plus de rien. Ajoutez Wyatt à l’équation. Pas besoin d’imaginer à vrai dire pour savoir que cela fera des étincelles. « Qu’est-ce que mademoiselle pourrait me conseiller ? J’ai bien envie de te laisser choisir, je me sens l’âme d’un aventurier ce soir. » Son regard perdu vers lui finit par se remettre sur la carte qu’elle étudie enfin. Mais la voix d’un étranger vint la perturber dans sa réflexion. « Cassie ? » Se retournant intriguée, son visage s’illumine devant cet homme élancé et bien trop sexy à son goût, s’il n’était pas entièrement gay. « T’as pu enfin venir ! » Elle se lève pour le prendre dans ses bras. Elle ne l’avait pas vu depuis des lustres, Vivien. « C’est que j’allais me faire taper sur les doigts sinon. Tu sais comment est Tomas. » « Tu le trouve comment alors ? » « Étonnement, ultra chic ! » Le regard de Vivien finit par s’aventurer vers Wyatt, alors qu’il les regardait sans forcément savoir où se mettre. « Tu ne me présentes pas ?! » « Ah, Vivien, le propriétaire. Wyatt, hm… » Elle tique une seconde sans savoir vraiment quoi dire. Le qualifier brulera ses ailes, dans toutes les formes qu’elles ont. «…un ami » confia-t-elle à contre cœur. Vivien n’a jamais été dupe, et alors qu’il sourit pour une poignée de main avec le flic, il finit par ajouter. « Je vous conseille le plat du jour, c’est vraiment un délice. Je vais pas vous embêter plus longtemps. Profitez bien la soirée, mes choux. » Il allait partir, avant d’ajouter : « Il est bien canon, ton ami » De quoi la faire rougir, malgré elle.
« On croise les doigts alors » Wyatt n’est même pas certain que ça suffise. Si jamais il s’avère que le Gouverneur ne l’a pas dans ses petits papiers, qu’il est de l’autre côté de la ligne, il va avoir de gros problèmes. Pas que ça le préoccupe plus que ça, il aura tout de même fait son travail correctement, aura fait ce que d’autres n’osent pas faire, mais tout de même. Un simple sourire pour toute réponse et il préfère s’intéresser à elle, à son travail qui ressemble plus à de l’esclavagisme qu’à autre chose. « Non clairement. Mais s’il faut passer par là pour percer dans ce milieu, c’est avec elle. » Il n’est toujours pas convaincu mais préfère ne pas insister. A quoi bon se disputer – d’autant plus sur le sujet de la mode qu’il ne maîtrise pas du tout – alors qu’ils sont supposés passer une bonne soirée ensemble ? « T’as pas osé ? » Sans doute un peu trop fier de lui, Wyatt lui adresse un large sourire tout en bombant le torse. Il n’y a pas de quoi agir de la sorte, pas alors qu’il a un peu trop profité de son travail, mais il le fait quand même. « La circulation était vraiment dense. » Se justifie-t-il bien qu’il a le droit d’abuser un peu de temps en temps. Il n’est pas le seul à le faire et certains le font tous les jours et pour n’importe quoi. Une fois de temps en temps, ça ne fait de mal à personne. « Tu serais surpris de savoir que, ivre, je peux être beaucoup plus entreprenante. » Sourcil arqué, il l’observe. La dernière fois qu’il l’a vu ivre, elle revenait d’une nuit passée avec un autre homme et autant dire que niveau équilibre ce n’était pas trop ça. Discrétion non plus d’ailleurs. Il n’est pas certain d’avoir envie de revivre ça – encore moins de penser au fait qu’un autre type l’a touché. « Je vais continuer sur l’idée que je te préfère sobre. » Et il ne changera pas d’avis. Focalisé sur la carte, il la quitte des yeux lorsqu’un homme vient vers eux et se lance dans une conversation avec Cassie, ce qui le laisse légèrement suspicieux. D’où sort cette jalousie ? Il n’en a pas la moindre idée, toujours est-il qu’elle est là et que son regard voyage entre les deux jusqu’à ce qu’ils prennent conscience de sa présence. « Tu ne me présentes pas ?! » « Ah, Vivien, le propriétaire. Wyatt, hm… un ami » A son tour de se lever et de serrer la main de Vivien, peut-être même un peu trop fort. « Rencard, mais ami ça passe aussi. » Dit-il en jetant un regard vers Cassie. Il n’a pas dit l’autre mot, n’est pas sûr que ça leur convienne, mais rencard c’est totalement ce qu’ils sont l’un pour l’autre ce soir. « Je vous conseille le plat du jour, c’est vraiment un délice. Je vais pas vous embêter plus longtemps. Profitez bien la soirée, mes choux. » Il n’entend pas bien ce qu’il ajoute ensuite mais à la rougeur qui prend place sur les joues de la brune, il est persuadé que ça le concerne. « Il n’aurait pas fini sa phrase avec "mes choux" je pense que je l’aurais détesté. » A comprendre par-là qu’il sait maintenant qu’il n’a pas à s’inquiéter de ce fameux Vivien. « Un ami donc ? Tu couches souvent jusqu’au petit matin avec tes amis ? Juste pour savoir. » Il la taquine, c’est plus fort que lui.
« La circulation est vraiment dense. » Son rire perce doucement le brouhaha de la grande salle. Profiter ainsi de ses privilèges c’est sans doute abusif, mais elle doit bien avouer que tout le monde profite ; y compris elle, avec la grande penderie dont elle a accès à son boulot. Pourtant, elle ne peut s’empêcher d’ajouter : « T’es pas croyable. » Ego flatté par son demi-aveu de ne pas la faire patienter, ils dérivent sur sa sobriété qui pouvait être assez bénéfique. L’alcool pouvait lui causer des mauvais tours, il le sait très bien. Il l’a déjà vu en action l’autre nuit. Mais Cassie est du genre à profiter de la vie, et à relâcher toute la pression qu’elle peut avoir en une journée. Si ça doit passer par un verre ou deux, elle prend ce risque-là. « Je vais continuer sur l’idée que je te préfère sobre. » « Très bien » souffle-t-elle alors que son pied, toujours contre sa jambe bouge légèrement. Son regard le dévisage une seconde avant de repartir sur la carte, mais c’est l’intervention de Vivien qui la surprends à nouveau. Etre proche de lui, ça a toujours été facile, parce que Vivien, il déborde de vie et de positivité. Comme son copain, Tomas d’ailleurs, qui travaille aussi chez Vogue. « Rencard, mais ami ça passe aussi. » Le regard de Wyatt scintille légèrement, celui de Vivien la dévisage avec une certaine fierté, et le sien…ne sait plus où se mettre. Joues rougies, parce que son ami ose lui dire, il finit par les laisser tranquille. « Il n’aurait pas fini sa phrase avec ‘mes choux’ je pense que je l’aurais détesté » Ses sourcils se arquent une seconde en se réinstallant à table. « Il n’y a pas plus gay que Vivien. Mais…serait-il possible que tu sois jaloux Wyatt Farrell ? » Ses lèvres s’étirent dans un nouveau sourire taquin. Voir Wyatt presque jaloux l’étonne. Elle en avait entendu parler, de ses crises au lycée, qui pouvait le rendre pitoyable. Mais elle avait pris conscience qu’il avait beaucoup changé ses dernières années. Ça l’amusait tout de même de voir qu’il pouvait être encore jaloux, surtout envers elle. « Un ami donc ? Tu couches souvent jusqu’au petit matin avec tes amis ? Juste pour savoir. » Hésitante, elle déglutine. Forcément qu’il ose revenir là-dessus. Une belle gaffe de sa part, mais ça lui avait semblé être la meilleure option. « Je voulais pas…définir ce qu’on a pas encore défini » dit-elle d’une voix plus sérieuse mais lorsqu’elle le vit esquisser un léger sourire, elle comprit qu’il était cool avec ça. Une main chasse une mèche qui tombe sur son visage avant qu’elle n’ose se défendre : « Mais t’as sans doute raison, rancard ça sonne quand même mieux. » Sa main glisse sur la table jusqu’à la sienne, pour venir jouer avec ses doigts. « Vous êtes prêt à commander ? » Relevant la tête vers le serveur, elle ne bouge pourtant pas, assumant parfaitement qu’il soit en effet son rencard. « 2 plats du jours, s’il vous plait. » « C’est noté » Souriant à Wyatt, elle explique : « Soyons aventurier ce soir. »
Invité a posté ce message Mer 10 Oct 2018 - 21:55#
« T’es pas croyable. » D’un simple haussement d’épaules, il exprime à quel point il n’est pas désolé d’avoir utilisé un de ces privilèges que pas beaucoup de flics utilisent. Il y a toujours un bon prétexte, une bonne excuse, pour utiliser le peu de pouvoir qu’ils ont en dehors du travail. Sans compter que Wyatt ne considère pas avoir trop exagéré, pas alors qu’il ne le fait pas souvent – pour ne pas dire jamais – et qu’il avait une bonne raison. C’est son affaire qui l’a mis en retard, autant qu’il soit dédommagé non ? En revanche, il ne reste pas silencieux quant à la question de l’alcool. Si l’Américain boit une bière tous les jours faisant de lui un alcoolique selon les médecins, il n’est pas du genre à se mettre la tête à l’envers. Du moins, il ne le fait plus depuis des années. Sans arrêt méfiant envers tout et tout le monde à cause de son travail, le brun aime avoir l’esprit clair. Quant au sexe … il a une grande préférence quant au fait d’avoir conscience de tout ce qui se passe, de tout ressentir sans que l’alcool vienne altérer quoi que ce soit. Même si Cassie affirme qu’elle est bien plus ouverte d’esprit avec un peu d’alcool dans le sang, lui préfère se dire qu’elle se réveillera le lendemain en ayant bien tout en mémoire. C’est beaucoup plus flatteur. Il le pense d’autant plus en sentant le pied de la jeune femme venir frôler un peu plus sa jambe quelques instants avant l’intervention du propriétaire des lieux. « Il n’y a pas plus gay que Vivien. Mais…serait-il possible que tu sois jaloux Wyatt Farrell ? » Les yeux plissés, il l’analyse plus pour la taquiner que pour voir si elle lui dit la vérité. Wyatt est plutôt bon lorsqu’il s’agit de décrypter quelqu’un et les premiers mots sortis de la bouche de Vivien, il a su qu’il n’avait pas à se méfier de lui. Même si leur proximité ne lui a tout de même pas plu. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Assure-t-il en prenant un air innocent, son regard se concentrant un peu plus sur la carte. Jaloux, il l’a toujours été. Pas forcément qu’avec Cassie, avec tout le monde. Une sensation qu’il déteste et qu’il combat depuis des années. Et en apparences il le cache très bien, pourtant au fond il ronge son frein, la sent toujours là, quelque part. Forcément, avec leur rapprochement, cette jalousie veut de plus en plus sortir, mais il lutte … et échoue parfois, comme là. « Je voulais pas…définir ce qu’on a pas encore défini. Mais t’as sans doute raison, rancard ça sonne quand même mieux. » Sa main serre doucement celle de la jeune femme, sa carte abandonnée sur le bord de la tête, les yeux levés vers elle. « Je ne demande pas à ce qu’on le définisse immédiatement, mais "ami" … ça me convient pas tellement. » Pas du tout même. Il n’a pas pour habitude de coucher avec ses amies. A vrai dire, jusqu’à leur première nuit ensemble, il n’avait pas eu de relations depuis quasiment quatre ans. Commande passée auprès du serveur, son sourire revient prendre place sur ses lèvres, celui de Cassie étant contagieux. « Soyons aventuriers ce soir. » Parfaitement d’accord, il opine. Sa main n’a toujours pas lâché celle de Cassie. Leurs doigts s’entrelacent alors que son regard reste posé sur elle. « Dis-moi, belle demoiselle, qu’est-ce que tu dirais de marcher tranquillement sur la plage tout à l’heure histoire de donner encore plus de sens à ce rencard ? Je suis prêt à accepter n’importe quoi du moment que je peux profiter un peu de toi. » Et de cette manière mettre derrière lui sa journée et l’angoisse que sa rencontre avec le Gouverneur éveille en lui. Simplement profiter de la présence de Cassie et de leur petite bulle avant le retour brutal à la réalité.
