stolen moments that we steal as the curtain falls (kenny)

Ça y est, elle a eu 20 ans cette semaine. Elle s’en rend pas trop compte, à part le chiffre, ça va pas changer grand-chose pour elle. Elle sera peut-être un peu plus considérée comme une adulte quand elle dira son âge mais en attendant, elle pourra toujours pas aller boire légalement, et ça c’est nul. C’est d’ailleurs bien la seule chose pour laquelle elle aimerait vite arriver à l’année prochaine, pour le reste, elle aime bien ça rester jeune et insouciante. Aussi insouciante que l’est sa relation avec Kenneth. C’est avec lui qu’elle passe la soirée et elle est impatiente, comme une enfant. Toute la journée elle n’a pas cessé de regarder l’heure, toutes les cinq minutes, espérant que ça avance plus vite et que le moment de sortir arrive enfin. Elle a aussi mis un temps fou à se préparer, ne sachant pas comment s’habiller. Pourtant le choix n’est pas très large, ce n’est censé être qu’un ciné en "amis" aux yeux de tout le monde, une tenue toute simple et décontractée c’est ce qu’on met dans ces occasions-là. Sauf que même pour ça il lui a fallu une heure pour se décider sur quel pull et quel jean. Elle a même voulu essayer de dompter sa tignasse bouclée, mais ça, échec cuisant. Elle devient vraiment dingue quand ça le concerne. Mais elle y peut rien, elle sait pas se raisonner et la situation n’aide pas. Trouver des occasions pour se retrouver rien que tous les deux ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air, alors quand ça arrive elle se sent toute excitée, elle a envie que ce soit parfait et d’être parfaite pour lui. Et comme elle ne peut pas lui provoquer l’effet "wow" sous peine de faire comprendre à tout le monde qu’il se passe quelque chose entre eux, elle essaie de se faire belle aussi subtilement que possible. Un dernier regard dans la glace et elle descend le rejoindre, prête à partir. « On y va ? » Bien trop pressée d’être seule avec lui elle ne prend pas la peine d’aller dire au revoir à leurs parents, se contentant de les prévenir de leur départ en parlant assez fort pour qu’ils entendent, puis tire Kenny par le poignet pour sortir.

Une soirée en tête-à-tête avec Noor, j’en ai rêvé et, ce soir, ça se réalise. En effet, pour fêter son anniversaire, j’ai évoqué l’idée de l’emmener voir un film lors d’un repas familial. Bien que ça soit un événement important, il s’agit surtout d’une excuse pour qu'on soit seuls. Les parents ont trouvés ça adorable de ma part, saluant le fait qu’on souhaite mieux se connaître. S’ils savaient qu’on se connaît déjà par cœur, ils trouveraient ça moins cool. Tranquillement, je revêts un jean, une chemise recouvert d’un pull, et descends dans l’entrée pour attendre ma belle. Cette dernière ne tarde pas trop et me rejoint bien vite, me demandant si on part. « On y va. » Simple confirmation que je lance, bien qu’elle n’ait pas attendu que je le fasse pour m'attirer à l’extérieur. Je contiens un rire devant son empressement, même si je la comprends. A l’intérieur, on doit se retenir pour ne pas se regarder souvent et s’embrasser. C’est dur, vraiment beaucoup, et c’est bien pour ça que j’attendais cette soirée avec impatience. Une fois dehors, je reviens à sa hauteur en quelques enjambées, tournant la tête dans sa direction pour la détailler. « T’es magnifique, amour. » Dis-je doucement, rien que pour elle, ne voulant pas que quelqu’un d’autre m’entende la surnommer "amour". Il est rare que je l’appelle comme ça en public, ayant bien trop peur de me faire surprendre, mais ce soir, je le fais. J’en ai envie et puis, c’est notre soirée. Certes, je vais être vigilant, mais je ne vais pas me priver. D’ailleurs, je jette un œil vers la maison histoire d’être sûr que personne ne nous observe et, la voie étant libre, je dépose un rapide baiser sur ses lèvres. Je m’éloigne d’elle, un ravissant sourire étirant mes lèvres et on se met en route. Le trafic étant fluide, on arrive bien vite au cinéma et je gare la voiture. On descend et je me retiens de lui prendre la main lorsqu’on se dirige vers l’établissement. Ça serait vraiment bête de se faire griller de cette façon. Arrivant au guichet, je me tourne vers elle et lui demande : « Tu veux voir quel film ? C’est ta soirée, c’est toi qui choisis. » Elle est la reine ce soir -elle est déjà la mienne depuis des années, en vérité-.

Rapidement ils sont sortis et Kenneth tourne la tête vers elle alors qu’il se place à ses côtés. « T’es magnifique, amour. » Un immense sourire apparait sur ses lèvres, rien que ce surnom la rend heureuse. L’entendre l’appeler comme ça, même s’il le faisait un million de fois, elle ne s’en lasserait pas. « Toi aussi t’es beau. » Il est même bien plus que ça, pour elle il est parfait. Elle aimerait qu’ils ne soient pas obligés de faire attention aux gens autour pour se dire ce genre de choses, qu’ils puissent se le dire tout le temps. Elle aurait aussi aimé pouvoir passer une vraie soirée d’anniversaire avec lui, avec toutes les personnes qu’elle aime autour d’elle, donc avec lui aussi, sans avoir à cacher leur amour, mais elle ne peut que se contenter de ça alors elle le fait. C’est cent fois mieux que rien du tout. Tout comme ce petit baiser volé qu’il lui donne après avoir vérifié que personne ne pouvait les voir. Même si elle ne doit vivre que de ça toute sa vie, elle fera avec. Quelques minutes plus tard ils arrivent au cinéma et vient le moment de choisir ce qu’ils vont aller voir. « Tu veux voir quel film ? C’est ta soirée, c’est toi qui choisis. » Elle aime cette petite attention et savoir qu’il veut lui faire plaisir ce soir, ça lui donne l’envie de le taquiner un peu. Son regard se porte sur la liste des films, cherchant celui qui fera l’affaire.  « Vraiment ? Alors j’ai envie de voir hmmmm… ce film. » Et elle pointe le doigt vers une affiche. Rien ne va dessus. Le titre, les têtes des acteurs, la façon dont l’image est montée, les couleurs, tout signale que ce film à l’air d’être catastrophique et d’un ennui mortel. Tentant de garder un air très sérieux elle fixe Kenny, mais quand elle voit son air à lui, elle est obligée de finir par rire. « Venom, tu l’as déjà vu ? » Un choix qui sera bien meilleur et qui leur plaira à tous les deux, elle le sait. Sa réponse est négative alors ils prennent les places et partent s’installer sur une des banquettes libres. Sa première réaction, dès qu’ils sont assis, c’est de jeter un regard tout autour d’elle pour voir s’il n’y a pas quelqu’un qu’ils connaissent. Ce n’est pas le cas alors elle plonge aussitôt sur lui, joignant leurs lèvres pour un vrai baiser cette fois.

Je souris à son compliment, touché bien plus que ce que je ne lui montre. C’est fou à quel point des paroles toutes simples deviennent magnifiques lorsque elles viennent de l'être aimé. Quand Noor me dit ça en me regardant comme elle le fait, j’ai la sensation d’être le mec le plus parfait, d’être au-dessus de tout et que rien ne pourra jamais me faire descendre de ce piédestal. Au fond, j’espère être toujours le meilleur à ses yeux, rester celui qu’elle fixe avec ce regard rempli d’amour et de tendresse. Profitant d’un moment tranquille, on échange un rapide baiser, et on se met en route pour le cinéma. Lieu qu’on rejoint assez rapidement et le choix du film devient une priorité. Je laisse ce choix à ma belle, demoiselle que je regarde bizarrement lorsqu’elle me fait part du film qu’elle désire voir. Je lève les yeux vers l'affiche et arque un sourcil. « Ça a l’air… chouette… » Ma grimace démontre pourtant tout le contraire. Je ne veux pas m’avancer, mais il me semble que ce n’est pas du tout son genre de film, alors j’ai un peu de mal à saisir son choix. Je la regarde avec un air déconcerté… et elle se met à rire. Ce n’était qu’une blague et, même si j’ai eu de sacré doute, je ne peux que me sentir soulagé. Je ne voyais vraiment pas rester dans une salle pour un film de cette envergure. Celui qu’elle me propose à la place me satisfait bien plus. « Non, et ça me tente bien. » J’hoche la tête pour attester mes propos, on prend nos places puis on entre dans la salle, s’installant sur une banquette libre. Noor regarde autour de nous avant de se jeter sur mes lèvres. Je place une main sur sa nuque, répondant à son baiser avec joie et l’intensifiant par la même occasion. Enfin un vrai baiser, un qui a le pouvoir d’accélérer les battements de mon cœur. Une fois l’échange terminé, je souris contre ses lèvres. « Je t’avoue que le choix du cinéma était pour qu’on puisse faire ça. Entre autre. » Que je lance, déposant un tendre baiser sur ses lèvres. Je glisse ensuite ma main dans la sienne et entremêle nos doigts. « Ça m’a manqué de faire ça. » Dis-je après avoir séparé nos bouches l’une de l’autre. Lui tenir la main, l’embrasser, lui dire "je t’aime" à voix haute et tout ça devant une foule de personnes, ouais, clairement ça me manquait. Certes, ce n’est pas encore comme avant, on doit vérifier qu’il n’y ait aucune personne de notre entourage aux alentours avant de se laisser vraiment aller, mais c’est déjà mieux que rien. Et là, l’avantage du cinéma, c’est qu’on sera plongé dans le noir et ainsi moins visible. Bien plus libre d’agir comme un couple.

« Ça a l’air… chouette… » Ce qu’il vient de dire ne va pas du tout avec la tête qu’il est en train de faire et elle n’a donc pas de mal à comprendre qu’il ne le pense pas du tout. Il la regarde bizarrement et elle ne peut résister à l’envie de rire plus longtemps. Est-ce qu’il y a vraiment cru, elle n’en est pas certaine, mais elle est plutôt fière de l’effet que ça a eu malgré tout. « T’es vraiment très convaincant, un acteur hors pair. » Fronçant le nez, une petite moue apparait sur ses lèvres, sa façon à elle d’exprimer sa frustration. Parce que la réaction de Kenneth, son expression un peu perdue, ça lui donne tellement envie d’aller l’embrasser. Mais elle n’a pas le choix alors se contient et lui propose finalement un autre film, un qu’ils sont presque sûrs d’aimer tous les deux. « Non, et ça me tente bien. » Choix fait, places achetées et enfin installés dans la salle, Noor n’attend pas une seconde de plus pour aller l’embrasser. Elle a déjà trop attendu toute la journée. Il semble d’accord puisqu’il intensifie leur baiser et c’est fou comme cette sensation la fait chaque fois se sentir encore mieux. « Je t’avoue que le choix du cinéma était pour qu’on puisse faire ça. Entre autre. » Sa bouche se colle encore une fois à la sienne, puis il enlace ses doigts aux siens. « Ça m’a manqué de faire ça. » S’il savait à quel point ça lui a manqué à elle aussi. Il n’aurait surement pas pu choisir un meilleur endroit où l’emmener ce soir. Elle se sent un peu plus libérée, leur relation lui parait plus normale pendant un instant, elle en oublierait presque qu’ils doivent la cacher. « C’est un très bon choix. Pouvoir t’embrasser autant que je le veux, c’est le meilleur des cadeaux. » Elle le dit vraiment sincèrement. C’est dur ce qu’ils vivent, vraiment dur pour elle. Elle ne le regrette pas une seule seconde et quoi qu’il arrive elle ne voudrait pas changer ça, mais elle ne peut pas dire qu’elle n’a aucun mal à faire comme si de rien n’était. Alors ce soir c’est un peu comme remonter à la surface après être resté en apnée pendant trop longtemps. Elle compte bien en profiter autant qu’elle peut et elle retourne donc joindre leurs lèvres, encore et encore. Au bout de quelques minutes elle s’éloigne un peu de lui, le regardant le plus sérieusement qui soit, un air un peu soucieux sur le visage. « T’es sûr que c’est une bonne idée ce film sinon ? C’est peut-être quand même un peu dur pour les enfants. » Une petite taquinerie en référence au fait qu’elle soit plus vieille que lui d’un mois.

Elle rit puis me fait comprendre que je suis un mauvais acteur. J’affiche une -fausse- petite mine triste, haussant docilement des épaules, avant de déclarer : « On peut pas être doué en tout. » L’acting, ce n’est vraiment pas mon truc. Moi, je suis bien plus le genre à être derrière la caméra, et elle le sait parfaitement. Le nombre de fois où elle a dû me stopper dans mes envies de la mitrailler avec mon appareil ne se compte plus. En même temps, c’est de sa faute, elle n’a pas qu’à être aussi parfaite, ça ne me donnerait peut-être pas envie de la prendre tout le temps en photos. Le vrai choix du film fait, on entre dans la salle de projection et on s’installe. Il ne faut pas deux secondes après avoir posé nos fesses pour que Noor attaque mes lèvres des siennes. Je réponds avec joie, forcément, bien trop en manque de ce genre d’affection avec elle pour refuser. Et même si je n’étais pas en manque, je ne dirais jamais non au plaisir de goûter à cette bouche si attirante. Enlaçant nos doigts les uns aux autres, j’expose à voix haute que je suis en manque de tout ça, de nos moments de couple comme avant. Ce qu’elle me répond me fait automatiquement sourire, bien que j’arbore une petite moue par la suite. « Mes autres cadeaux vont avoir du mal à rivaliser avec celui-là alors. » Il est évident que je vais lui offrir au moins quelque chose. Je l’aurais fait même si nous n’avions pas été ensemble parce que j’étais déjà décidé à lui donner un objet précieux à mes yeux. Ce truc que je garde avec moi depuis mon retour du Guatemala, l’été de notre séparation, et que je n’ai pas eu la force auparavant de lui en faire cadeau. Bien décidés à profiter d’être en quelque sorte isolés du reste du monde, on s’embrasse encore pendant de longues minutes. Autant mettre à profit le temps restant avant le début du film, qui doit être d’environ 15 minutes si on compte les pubs. Mais elle s’éloigne légèrement pour me taquiner, réveillant l’esprit bon enfant qui sommeille en moi. « Je vais arrêter de t’embrasser, et plus si affinité, du coup. C’est pas vraiment pour les enfants ça. » Que je lâche sournoisement. Tel est pris qui croyait prendre, comme le raconte si bien une fable. Pour donner de la véracité à mes propos, je récupère ma main et m’installe un peu plus droitement dans mon côté du fauteuil. Les yeux fixés sur l’écran du cinéma qui diffuse seulement les premières pubs, je me retiens d’observer sa réaction, me contenant aussi pour ne pas pouffer de rire, tout en piochant tranquillement dans les pop-corn pour m’en mettre dans la bouche.

Sa petite mine triste est aussi crédible que la réaction qu’il a eu quelques secondes plus tôt, c’est-à-dire très peu, et ça fait encore plus rire Noor. Lui, il hausse les épaules. « On peut pas être doué en tout. » En effet, personne ne peut être bon partout, ce serait inhumain. Et elle connait Kenneth par cœur, elle sait très bien que ça ce n’est pas fait pour lui, que ce n’est pas ce qu’il aime. Mais elle préfère le taquiner encore un peu que de lui dire qu’il a raison. « Bien sûr que si, regarde-moi. » Elle prend une petite pose en le regardant, un énorme sourire sur les lèvres. Se vanter, elle aime bien ça. Ce n’est pas pour autant qu’elle le prend au sérieux. Elle est loin de se penser parfaite et comme lui, comme tout le monde, il y a un tas de choses pour lesquelles elle n’est vraiment, mais vraiment pas douée. Mais ça l’amuse juste de faire comme si, juste pour l’embêter un peu. Puis ils vont s’installer dans la salle et aussitôt assis elle se jette presque sur lui. Raison pour laquelle il a choisi de l’emmener au cinéma. C’est ça le meilleur des cadeaux, pouvoir l’embrasser encore et encore, et elle le lui dit. « Mes autres cadeaux vont avoir du mal à rivaliser avec celui-là alors. » Une lueur d’excitation passe dans son regard, elle ne peut pas le cacher. Quoi qu’il arrive, n’importe quel cadeau venant de lui, elle le trouverait parfait, mais elle le pense vraiment quand elle dit que même une soirée tous les deux sans avoir à faire attention, pour elle c’est déjà avoir placé la barre haute. « C’est bien possible. Mais j’ai le droit de dire que je suis pressée de voir ce que c’est ? » Elle sait que ça ne se fait pas de réclamer et elle évite généralement de le faire autant que possible, mais avec lui elle ne se sent pas le besoin de retenir sa curiosité, il sait très bien qu’elle est impatiente de toute façon. Mais pour l’instant continuer à l’embrasser lui convient très bien et ils en profitent tant que le film n’a pas commencé. Et une question à propos de ce film lui vient, pour le taquiner, encore une fois. « Je vais arrêter de t’embrasser, et plus si affinité, du coup. C’est pas vraiment pour les enfants ça. » Le choc, ses yeux et sa bouche s’ouvrent grand. L’arroseur arrosé. Ok, il l’a bien eu. Son expression est alors remplacée par une moue boudeuse et elle l’imite, s’installant au fond du siège de la même façon que lui. « Très bien, comme tu voudras. » Elle ne dit plus rien pendant un moment, mangeant elle aussi du popcorn comme si de rien n’était. Et après un coup d’œil autour d’elle, remarquant qu’il n’y a personne à côté d’eux, elle reprend la parole. « Il fait pas mal chaud ici tu trouves pas ? » Se redressant elle retire son pull. Si sa tenue est sage en apparence, le haut qu’elle cache en dessous lui ne l’est pas. Et elle sait très bien que malgré l’obscurité, la lumière de l’écran lui permettra très bien de voir son décolleté plongeant et la dentelle affriolante de son top.

Je pouffe de rire en l’observant prendre une pose, sourire aux lèvres, afin de se vanter un peu. Arborant ensuite une petite moue, j’use de mon plus bel air désolé, avant de lâcher : « Je suis vraiment navré de devoir te dire ça, mais tu l’es pas non plus, Noor. » Ce n’est que pour l’embêter, même si, en réalité, je ne pourrais jamais lui dire qu’elle est douée dans tous les domaines. Par exemple, elle chante comme un pied et elle le sait parfaitement. Heureusement, je sais qu’elle ne fait que plaisanter en prenant cet air vantard. Ça reste une fille terre-à-terre, Noor, le genre à ne pas être imbu d’elle-même. Places achetées, on pénètre dans la salle et, à peine nos fessiers installés dans le fauteuil qu’elle se jette sur moi pour me couvrir de baisers. Je ne boude pas mon plaisir, trop heureux de pouvoir l’embrasser sans craindre de se faire surprendre. Selon elle, c’est son meilleur cadeau et je me sens obligé de relever ses propos en évoquant d’autres cadeaux. Elle n’en manque pas une miette et je ris légèrement à son questionnement, la trouvant bien trop mignonne. « Oui, amour, t’as le droit. Moi aussi, j’ai hâte de te les offrir. » Je lui souris, posant une fois de plus mes lèvres sur les siennes. J’ai vraiment hâte de voir sa réaction, d’entendre ce qu’elle me dira face à mon cadeau. Je trépigne limite d’impatience, mais fort heureusement les baisers qu’on échange font passer le temps plus rapidement. Du moins, jusqu’à ce qu’elle décide de me taquiner et que moi, forcément, j’entre dans son jeu et me retire de mon côté. Son air choqué est hilarant et je dois me forcer pour ne pas rire aux éclats en le voyant. Elle fait alors comme moi et le silence s’installe pendant un moment. Puis elle reprend la parole pour une question sur la chaleur dans la pièce. Je fronce légèrement les sourcils, ne trouvant pas qu’il fait particulièrement chaud. « Mh, non ça va, je trou... » Je perds tous mes mots lorsque mon regard dévie vers elle, la luminosité de l’écran éclairant les morceaux de peau qu’elle vient de dévoiler grâce à son haut. Je déglutis, luttant pour pouvoir détourner le regard de son décolleté, resserrant ma prise sur l’accoudoir de mon siège. Je jette un coup d’œil aux personnes dans les alentours, constatant avec soulagement que personne d’autres peut avoir une vue aussi alléchante sur sa poitrine. Pas comme moi je peux l’avoir, une très belle vue qui fait réagir l’intérieur de mon boxer. Bordel. « C’est pas du jeu, t’es cruelle... » Que je lâche en serrant les dents, réussissant par je ne sais quelle force à fixer l’écran. Trois mois que je n'ai rien foutus avec une fille, elle n’a pas idée d’à quel point elle joue avec le feu à cet instant précis. Quoi que si elle le savait, elle en ferait bien plus, j’en suis persuadé… Alors ce n’est pas plus mal qu’elle ne le sache pas. Je tente, désespérément, de me concentrer sur les pubs qui continuent de défiler, mais rien à faire. Je n’arrive pas à arrêter de zieuter régulièrement son corps, ne faisant qu’achever mon état. Je grogne, finissant par m’approcher de son oreille pour y murmure : « T’es consciente que ça m’excite et que ça me donne envie de te faire l’amour ? Mais on peut pas, alors arrête et remet ton pull. » Non, on ne peut pas, encore moins dans un tel lieu. Elle ne m’aide pas à bien me tenir, ou à avoir des pensées un minimum cohérentes. Un vrai démon quand elle s’y met, la pire des tentatrices à mes yeux.

Sans même essayer de le cacher, il se moque d’elle quand elle prend la pose en se vantant. Heureusement qu’elle plaisantait, ça aurait été plutôt vexant sinon, mais elle sait qu’il n’y a pas de quoi le prendre mal puisque tout ça ce n’est que pour rire. Et de toute façon elle aime tellement ça entendre son rire que ça suffirait à l’empêcher d’être réellement vexée. « Je suis vraiment navré de devoir te dire ça, mais tu l’es pas non plus, Noor. » Malgré tout elle prend quand même un air faussement outré après cette phrase, continuant toujours à jouer la comédie. Puis, comme lui quelques secondes plus tôt, une petite moue apparaît sur ses lèvres, faussement triste cette fois. « T’aurais pu faire semblant, pour mon anniversaire. » C’est assez fourbe de jouer la carte de l’anniversaire, mais tant qu’à faire, ce serait bête de ne pas en profiter, ça n’arrive qu’une fois par an. Et c’est lui qui lui a dit que c’était sa soirée alors oui elle en profite. C’est ce qu’elle fait d’ailleurs une fois qu’ils sont assis dans la salle, joignant leurs bouches un moment avant qu’il ne lui parle de cadeaux. Et elle ne peut pas résister à l’envie d’avouer qu’elle est pressée. « Oui, amour, t’as le droit. Moi aussi, j’ai hâte de te les offrir. » Son sourire s’agrandit et il pose à nouveau les lèvres contre les siennes avant qu’elle ne puisse répondre quoi que ce soit. Du coup elle est bien trop occupée par ça et l’idée d’ajouter quelque chose elle la zappe. Les cadeaux restent moins importants que ce temps précieux qu’ils peuvent passer ensemble de toute façon. Un temps précieux qu’elle ne peut cependant plus utiliser à l’embrasser dès le moment où elle décide de le taquiner et où il fait la même chose en retour, allant se mettre de son côté sans plus la toucher. Elle fait pareil, faisant mine de bouder, mais elle n’a pas dit son dernier mot et prétexte qu’elle a chaud pour ôter son pull. « Mh, non ça va, je trou... » Un sourire en coin, très fier, apparaît sur les lèvres de Noor quand elle voit ses yeux se poser sur son décolleté, qu’elle met bien en avant, et qu’elle remarque l’effet que ça lui fait. « C’est pas du jeu, t’es cruelle... » Cruelle ? Elle ne trouve pas elle. En fait, ça l’amuse vraiment beaucoup. Il aurait dû savoir qu’il ne faut pas la chercher, il n’a récolté que ce qu’il a semé. Il repose alors le regard sur l’écran, tente du moins, et elle ne peut pas s’empêcher de pouffer légèrement en le voyant jeter de petits coups d’œil en direction de sa poitrine de temps en temps. Et quand il grogne en s’approchant de son oreille, elle se mordille légèrement la lèvre. « T’es consciente que ça m’excite et que ça me donne envie de te faire l’amour ? Mais on peut pas, alors arrête et remet ton pull. » Elle a conscience oui, c’est la raison pour laquelle elle l'a fait d’ailleurs. « Bah c’était bien le but. » Et elle sait aussi qu’ils ne peuvent pas, mais elle compte en profiter pour avoir ce qu’elle veut. Alors d’une main elle agrippe son haut et l’attire vers elle, leurs bouches à quelques millimètres l’une de l’autre, et elle murmure. « Embrasse-moi et je le remets, pas avant. »

Suite à ma réflexion quant au fait qu’elle n’est pas douée pour tout, elle affiche un faux air outré, ses lèvres formant une moue toute triste. Et la voilà qui se met à me sortir que, sous prétexte que ça soit son anniversaire, j’aurai au moins pu faire semblant. Elle m’amuse, vraiment beaucoup et, en même temps, je dois faire preuve d’une force monstre pour ne pas déposer un baiser sur ses lèvres bien trop tentantes. À la place, une moue contrariée prend place sur mes lèvres. « T’es pas douée en tout, mais ça m'empêche pas de te trouver parfaite. Si ça peut te rassurer. » Je le pense, elle est parfaite. Du moins, à mes yeux. Il n’y a personne d’autre au monde qui est plus parfaite qu’elle, et mon avis est le plus objectif et impartial possible, bien évidemment. Ce ne sont clairement pas les sentiments que j’ai pour elle qui me font dire ça, pas du tout. Ma frustration de ne pouvoir l’embrasser autant que je le veux, comme un peu avant, s’envole dès qu’on s’installe sur nos fauteuils dans la salle. En effet, elle ne met pas longtemps pour sauter sur mes lèvres et le baiser qui suit se veut passionné. J’aimerais tellement avoir la possibilité de l’embrasser tout le temps, comme avant, comme quand on avait le droit de s’aimer aux yeux de tous. Maintenant, on ne peut se contenter que de moment tel que celui-ci, caché, à l’abri des regards indiscrets. Et je lui fais bien comprendre mon manque de sa bouche contre la mienne. Dès que la conversation sur les cadeaux que je vais lui offrir prend fin, je pose automatiquement mes lèvres contre les siennes, jusqu’à ce qu’elle me taquine. Forcément, j’entre dans son jeu et me sépare d’elle, me calant bien au fond dans mon coin. Mais c’est mal connaître la demoiselle, qui retire son pull, prétextant qu’il fait bien trop chaud, affichant ainsi son décolleté. Cette femme est une démone, une véritable diablotine qui sait pertinemment l’effet qu’elle me fait à chaque fois. J’ai du mal à garder les yeux rivés sur l’écran tant c’est attrayant et ça l’amuse. Je l’entends pouffer de rire et ça me désespère encore plus. Finalement, je m’approche de son oreille pour lui dire d’arrêter et ce qu’elle me sort me fait soupirer. Comme si je ne savais pas qu’elle le faisait dans ce but-là. Et alors que je compte repartir dans mon coin, elle ne m’en laisse pas le temps, agrippant et tirant sur mon haut pour que nos bouches soient proches l’une de l’autre. Ce qu’elle me murmure me fait doucement sourire. « C’est pas bien le chantage, tu le sais ? » Je murmure contre sa bouche, mais avant même qu’elle ne puisse y répondre, je cède et joins mes lèvres aux siennes pour qu’on puisse partager un doux baiser. Au début, seulement, puisqu’il devient très vite bien plus langoureux et intense. Ma main se pose sur sa nuque tandis que je ne quitte plus sa bouche une seule seconde. Le problème est que ça ne fait que m’exciter un peu plus, ma virilité s’agitant bien plus dans mon boxer. « Le film commence, on ferait mieux de se concentrer dessus. » Que je marmonne à bout de souffle, prenant ce prétexte pour qu’on stoppe tout, sans pour autant pouvoir m’empêcher de déposer un nouveau baiser sur ses lèvres.