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 Pour oublier (Adèle)

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Invité a posté ce message Dim 30 Déc 2018 - 9:23 #

Pour oublier ★ ft. adèle
(musique)



La journée avait été très calme. Tu avais à peine deux chirurgies de prévues et aucune urgence ne s’était déclarée. C’était comme si les New Yorkais s’étaient calmés durant les fêtes pour que tu puisses enfin respirer vingt quatre heures. Alors tu passais les heures dans les toilettes pour homme à jouer sur ton portable, afin d’assurer ta tranquillité. Tu évitais ainsi les questions incessantes des internes et la lourdeur du cadre administratif qui t’harcelait pour terminer ta paperasse. Celle ci qui fut finalement brisée par la voix d’un médecin te connaissant assez pour savoir qu’il s’agissait de ta cachette de première élection. « Raphaël, on te demande dans le bureau de Madame Kellergan, tu sais, la nouvelle. » Tu avais su qu’une femme avait pris siège dans le conseil régissant l’hôpital il y a de cela quelques jours. Tu n’avais pas eu l’occasion de la croiser et plus tu t’éloignais de tes supérieurs, mieux tu te portais. Tu avais déjà plusieurs fois irrité leur patience avec tes excès enfantins et provoquer un peu plus leur fureur n’aurait pas été des plus judicieux. « Si c’est pour me dire à quel point elle est heureuse de travailler avec moi, une carte suffit. » Tu réponds sans même lever les yeux de ton téléphone, écran de jeu affiché, alors que la porte de la cabine s’ouvre. Tu avais à peine prêté attention au nom qu’on t’avait énoncé, trop concentré à cliquer sur ton écran tactile pour avancer dans le niveau. « Écoute, je crois que c’est important. » Tu finis par déposer un regard exaspéré accentué par un soupire exagéré sur ton collègue. Il inclinât la tête, la mine grave pour t’inciter a rejoindre le bureau. « Ok, c’est bon, pas besoin de jouer les dramaturges. » Tu souffles sur un ton de reproche, te levant de ton siège improvisé pour aller rejoindre le secteur administratif la mine contrariée. C’est devant ce que tu devines être sa porte que ton regard se plisse sur les lettres écrivant son nom. Ta main reste immobile sur la poignée quelques secondes hésitantes, comme chaque fois qu’un détail pouvait te rappeler son existence que tu tentais d’effacer depuis huit ans. Puis tu reprends le cours de ta vie, ignorant cette rapide pensée pour rencontrer la petite dernière.

« Ah. » Tu articules difficilement en observant sa silouhette a peine avais tu entrouvert la porte. Tu t’étais persuadé qu’il ne s’agissait que d’une coïncidence. Cela faisait des années que tu n’avais pas croisé son regard sombre et le dernier endroit où tu pensais l’apercevoir c’était bien dans cette pièce. Elle n’avait pas changé, que ce soit ses yeux noirs, ses lèvres pulpeuses, de quoi te rajeunir de huit ans. Et tu crois que dans un réflexe, tes iris se posèrent sur l'annuaire de sa main gauche, comme pour vérifier ce qui aurait pu te provoquer un frisson désagréable le long de ta colonne. « Je me disais bien que le nom inscrit sur la porte me rappelait quelqu’un. » Quelqu’un. Il te rappelait simplement la douceur de quatre années de ta vie. Tu souffles, les sourcils se fronçant lentement sur tes yeux verdoyants. C’est tout naturellement que ta langue maternelle avait pris le dessus, habitude revenant comme si elle t’avait quitté hier. Après une longue hésitation, tu fais quelques pas dans le bureau, laissant délibérément la porte ouverte, marquant ton envie de ne pas t’éterniser ici. « Il y a prescription depuis le temps non? » Elle avait su toutes les bavures et irresponsabilités dont tu avais fait preuve dans ta jeunesse dans cet hôpital. Elle avait su que tu t’étais emparé d’opiacés dans la pharmacie sans surveillance, que tu avais une bouteille toujours logée dans tes affaires, que tu étais déjà venu en état d’ébriété durant tes études à l’hôpital. Et tu supposais que c’était ce dont elle voulait t’avertir. Comme pour s’octroyer le droit de te sermonner avec une vieille amertume. Elle connaissait chacun de tes vices, chaque idée folle qui pouvait traverser ton esprit immature. Et elle devait comprendre la lourde responsabilité qui venait de peser sur ses épaules en connaissant chacune de tes combines frauduleuses. Tu es complètement indécis sur l’attitude que tu dois endosser et l’hésitation que tu as de mouvoir tes lèvres trahit le nombre de questions qui s’accumulaient. C’est sans doute par fierté que tu ne lui demandes pas comment elle a eu ce poste, pourquoi elle n’est pas dans un bloc mais dans un bureau, ce qu’elle fait ici. Mais ça te brule. « Une dernière chose avant que je ne retourne travailler, parce que je suis franchement débordé, tu sais ce que c'est... Enfin tu savais, apparemment. » Tu remarques empruntant un ton caricaturale, sachant parfaitement qu’elle avait pris le soin de vérifier ton planning avant de t’appeler. Mais c’était une excuse comme une autre pour t’éclipser. Alors tu fais de nouveau quelques pas en sa direction, le regard toujours aussi plissé par la perplexité, une lueur de reproches brillant dans ton regard troublé. « Tu aurais pu éviter de choisir l’hôpital dans lequel j’étudie et je travaille depuis plus de dix ans pour venir exercer ta petite autorité. » Tu avais enchainé rapidement, lui laissant à peine le temps de répondre.



@Adèle Kellergan
(c) noctae
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Invité a posté ce message Dim 30 Déc 2018 - 20:25 #


≈ ≈ ≈
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No medicine is strong enough. }
crédit/ tumblr@Raphaël Carpentier.

Première journée a l’hôpital. Tout du moins officiellement, Adèle prenait ces quartiers aujourd’hui. Elle avait déjà eu l’occasion de venir faire connaissance et appréhender ses nouveaux camarades de terrain. Elle habitué à fréquenter des chirurgiens, parlant le langage courant de la médecine, ne se familiarisant pas du désordre, de la paperasse, voilà maintenant qu’elle se trouvait de l’autre côté du miroir. Se retrouver derrière un bureau n’avait jamais vraiment été une ambition quelconque. A vrai dire la brésilienne était une femme de terrain. Elle aimait être au milieu de la cohue, se sentir utile, passer des heures sur un cas pour voir le sourire satisfait de son patient quand vient l’heure de signer sa fiche de sortie. Malheureusement tout ceci était terminé. Elle avait laissé derrière elle une trop lourde erreur pour revenir ensuite en ignorant ce qui avait causé la perte d’un de ses patients. Il était surement préférable pour elle d’être de ce côté de la barrière. C’est ce dont elle essayait de se convaincre en ce premier jour. Elle manquait cruellement d’assurance et ne se sentait pas légitime. Beaucoup trop jeune pour ce poste à responsabilité, aucune expérience, et surtout, confronté à un passé qu’elle avait laissé derrière elle depuis des années. Plus ou moins. Elle ne pouvait ignorer le fait qu’au moins une de ses pensées par journée lui était dédiée. Elle avait été indélicatement mise dans le bain lors de sa première visite. Les regards interloqués qui se posaient sur elle à son passage et les chuchotements qui s’en suivaient n’avaient mis guère de temps à lui revenir aux oreilles. Comme bien souvent le nom de son père était un fardeau à porter dans cet univers. Elle devait faire ses preuves, être à la hauteur du sauveur comme on l’avait élégamment surnommé. Un chirurgien de renom qui laissait sa fille dans son ombre. Et puis il y’avait lui, Raphaël. Tout un chacun semblait avoir une version différente de leurs histoires, toutes bien loin de ce qu’elle avait vécu. Elle revivait douloureusement des scènes de leur passé remasterisé par ces gens qu’elle ne connaissait pas. Au moins l’avortement semblait avoir été passé sous silence. Elle ne savait pas si elle devait cette fuite à Raphaël ou une tierce personne mais ce n’était pas les conditions optimums auxquelles elle s’était préparée. Elle avait changé trois fois de tenue avant d’opter pour un chemisier à jabot et une jupe crayon, soulignant avec élégances les courbes voluptueuses de la jeune femme. Ses yeux couleur ténèbres s’étudiaient dans le miroir tandis qu’elle appliquer la touche finale d’un trait de ral couleur pourpre. Au moins  ils auraient de quoi discuter. Perchés sur ses talons vertigineux, elle arpentait le hall avant d’arriver à destination de son bureau ou le patriarche des lieux l’attendait. « Miss Kellergan, pile à l’heure. » Son regard ambré s’attardât un peu trop sur elle a son goût. « Que puis-je pour vous Marc ? » Susurrât ’elle d’une voix mélodieuse. Tout son être avait envie de lui jeter au visage, mes yeux sont ici espèce de larve lapideuse mais pour se contraindre à taire ses démons, elle accentuât un peu plus le sourire qui soulignait ses lèvres. Il semblât comprendre à regret que celle-ci serait plus difficile que les autres pour obtenir des faveurs. « Voici votre premier cas, Raphaël Parmentier. » Ses sourcils se froncèrent tandis qu’elle apposait ses lunettes sur son nez afin de confirmer le doute qui grandissait en elle. Le nom était évocateur et peut être le fruit d’un hasard provocateur et joueur avec ces nerfs. Malheureusement, ces craintes se confirmèrent. « Vous voulez dire Carpentier. » Grognat’elle. Elle se fichait éperdument qu’il écorche le nom du jeune homme, en revanche elle ne savait pas si elle avait les épaules assez solide pour être celle en charge de son dossier. Ses mains vinrent farfouiller dans son sac à la recherche d’une boîte de comprimé, qu’elle serrât par reflexe au creux de ses doigts. « Parmentier, Carpentier c’est pareil. » Grommelât le vieil homme la ramenant à  ses affres. Elle desserrât son étreinte veillant à ce qu’il ne puisse voir l’étiquette sur le flacon. « Harcèlement sexuel sur une collègue, voilà de quoi vous faire les dents Kellergan. » Un sourire satisfait et enfantin trônait sur son faciès. Il se régalait de les humilier l’un et l’autre. Ordure. Ses nerfs l’emportaient mais elle n’était plus en position d’agir de manière impulsive. Elle freinât donc ses ardeurs, afin de ne pas lui cracher au visage ce qu’elle pensait de ces façons de faire et des sous-entendu impliqué. « Très bien je vais voir ça de plus prés. » Elle se munit de l’épaisse chemise qu’il lui tendait. Digne d’un élève renvoyé de plusieurs écoles, s’étalaient les diverses frasques de Raphaël. Les plus notoires revenaient de manières récurrentes. Rien de bien étonnant dans ce qu’elle lisait, elle retrouvait le même Raphaël immature qu’elle avait laissé. Mais talentueux. Terriblement doué et égocentrique. Son intelligence et sa manière d’aborder les choses l’avaient fait craquer, mais elle devait maintenant ne pas se laisser déborder par les nombreux attraits du jeune homme. Elle étudiât attentivement la dite plainte déposé par une certaine Kelly Reynolds. Elle ne retrouvait pas Raph dans ce qu’elle voyait. Crétin oui, dragueur notoire oui, mais de là à harceler une collègue sur son lieu de travail, elle le savait trop empreint de son travail pour risquer une telle bavure. Alors qu’elle était toujours plonger le nez dans son papier, elle fut tirée de sa lecture. « Ah. » Sans crier gare il était là, face à elle. Le contre coup fut fatal. Le reflux de sentiments qu’elle ressentait s’entrechoquait lui laissant le cœur au bord de la bouche. Elle n’en laissât rien paraître. Elle savait qu’il était aussi têtu qu’elle et lui faire entendre raison aller relever du calvaire, mais elle doutait sincèrement de sa culpabilité, et bien qu’elle est du mal à taire le ressentiment qu’elle avait à son égard, elle savait rester suffisamment professionnelle pour ne pas laisser leur passé venir semer le trouble dans son travail. « Je me disais bien que le nom inscrit sur la porte me rappelait quelqu’un. » Elle hochât la tête d’un signe d’approbation. « Bonjour Raphaël. » répliquât ’elle, placide. Hors de question de le laisser faire son petit numéro. Il était le roi des diversions, mais cette fois ci l’heure était bien trop grave pour se laisser amadouer si facilement. Mais comme à son habitude, il la prenait de court. « Il y a prescription depuis le temps non? » Elle posât sur lui un regard d’incompréhension. Etait-il réellement en train de mentionner leur passé affectif dans de tel circonstances. Elle accrochât ses sombres prunelles à ses iris émeraude avant de comprendre qu’il parlait de son dossier. Elle posât ses lunettes sur le bord de son bureau. Un réflexe qu’elle adoptait lorsqu’elle était nerveuse. Inconditionnellement elle pouvait ôter ses binocles et les remettre à la seconde sur l’ovale de son nez, avant de s’en défaire à nouveau. « Je ne vous ai pas convoqué dans le but de parler de vos multiples frasques, votre dossier parle de lui-même… » Entâmat’elle avec fermeté. Il était étrange de vouvoyer une personne à qui elle avait dédié plus de quatre ans de sa vie, mais c’était un moyen de se donner de la constance, d’assoir une autorité qu’ils savaient tous deux, elle ne détenait pas. Mais le français ne lui laissât pas le temps de pouvoir conclure qu’il reprenait déjà de plus belle. « Une dernière chose avant que je ne retourne travailler, parce que je suis franchement débordé, tu sais ce que c'est... Enfin tu savais, apparemment. » Il ne manquait pas de toupet. Son indélicatesse était tellement flagrante. A tellement d’égard elle lui aurait bondit sur le poil pour tenir ce genre de propos mais une fois de plus la belle choisit la voix de la sagesse et de laisser filer afin d’entendre ce qui allait surement lui donner l’envie de lui envoyer une paire de claques au visage. « Tu aurais pu éviter de choisir l’hôpital dans lequel j’étudie et je travaille depuis plus de dix ans pour venir exercer ta petit autorité. » Le cramoisi lui montât rapidement aux joues, il mettait le feu au poudre et savait la piquer mieux que personne. « Je suppose que si tu avais eu l’opportunité d’acquérir un tel poste, tu aurais sauté sur l’occasion, mais ce n’est visiblement pas donné à tout le monde… Et contrairement à toi je suis capable de laisser mes émois de côté quand il s’agit de boulot. » Lançat’elle corrosive, en oubliant ses bonnes mesures quant au vouvoiement. « En parlant d’autorité mal placé, une plainte a été déposé à ton sujet dans lequel, la plaignante expose le fait que tu abuses de ton autorité sur elle afin d’obtenir des faveurs sexuelles, ce qui t’amène à ce jour dans mon bureau, car contrairement à ce que tu sembles penser, ta présence ici n’a rien de réjouissant pour moi, même pour assouvir ma petite autorité comme tu le souligne si bien. » Ce n’était pas la façon dont elle avait pensé lui exposer les choses, lui balancer ça au visage comme pseudo vengeance n’avait rien de plus mature que son attitude, mais il éveillait en elle tant de colère qu’elle n’arrivait à refouler. « Mais si tu préfères traiter de ça avec Marc, je lui laisse bien volontiers ton cas, je suis sure qu’il sera ravi de prendre la relève puisque visiblement, à tes yeux, je ne suis pas qualifié pour le faire. » Tout le monde savait la haine qui animait Marc à l’égard du français. Il était et avait tout ce qu’il n’avait jamais pu être au cours de sa carrière. Et cette jalousie maladive le rongeait au point de vouloir à tout prix la tête du jeune homme sans même s’en cacher.
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Invité a posté ce message Lun 31 Déc 2018 - 11:17 #

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« Bonjour Raphaël. » A sa salutation tu ne pris même pas la peine de répondre. Pas assez intéressant ou bien trop dérouté pour ça, le résultat était le même. Seule ta réflexion complexe suivait son cours pour laisser quelques mots s’échapper de façon spontanée et incontrôlable. Tu l’observes se séparer de ses lunettes, te laissant observer un peu mieux la profondeur de ses yeux sévères. Ça t’arrache un sourire moqueur, connaissant aussi bien ses tocs nerveux que les tiens. Tu avais pu l’apercevoir la veille d’un examen te faire un défilé de lunettes avec une seule et unique paire, la voyant aller et venir une fois sans, une fois avec et parfois même avec la paire de secours. Après avoir vécu avec elle durant des années, tu la connais ou du moins connaissais. Et quelque part, ça te froisse qu’elle ait pu changer quand tu étais resté le même. Qu’elle ait pu évoluer sans toi et qu’elle puisse te laisser à la traîne. Un concours d’ego affligeant en somme.
« Je ne vous ai pas convoqué dans le but de parler de vos multiples frasques, votre dossier parle de lui-même… » Ton sourire laissa bien rapidement place à une grimace déstabilisée face au vouvoiement. Plus que perturbant, c’était pénible à écouter. Peut être parce qu’elle venait de balayer votre ancienne proximité d’une simple syllabe. Comme si ce n’était rien. Comme si elle t’avait oublié. Tu ne résous cela qu’en lui coupant allègrement la parole. Tu vas pour écourter la conversation elle même, du moins c’est ce que tu tentes. Parce que tes propos râpeux et incisifs l’irritent lentement. Et lorsque tu l’aperçois virer au rouge, tu humidifies tes lèvres nerveusement, redoutant le moindre mouvement de sa part. Tu savais que tu venais de franchir une limite qu’elle s’imposait. Et ses phrases accusatrices te le confirment bien assez vite.« Je suppose que si tu avais eu l’opportunité d’acquérir un tel poste, tu aurais sauté sur l’occasion, mais ce n’est visiblement pas donné à tout le monde… Et contrairement à toi je suis capable de laisser mes émois de côté quand il s’agit de boulot. » Elle enchaîne ses reproches, alors que tes yeux roulent de manière insolente. « Tu ne me vouvoies plus? » C’est tout ce que tu trouves à répondre, provocateur dans l’âme. Et quand tu es prêt à rétorquer de nouveau, elle t’explique avec une colère mal dissimulée la raison de ta venue. « En parlant d’autorité mal placé, une plainte a été déposé à ton sujet dans lequel, la plaignante expose le fait que tu abuses de ton autorité sur elle afin d’obtenir des faveurs sexuelles, ce qui t’amène à ce jour dans mon bureau, car contrairement à ce que tu sembles penser, ta présence ici n’a rien de réjouissant pour moi, même pour assouvir ma petite autorité comme tu le souligne si bien. »Ton froncement de sourcil soudain s’accorde au mot plainte et sexuelles. Tu as du mal à assimiler la nouvelle et ton étonnement et ton trouble sont palpables. Tu te mures dans un silence de quelques secondes, ses phrases se répétant dans ton esprit. « Quoi? » Tu finis par décrocher. Il ne manquait plus qu’on t’apprenne le décès d’un proche pour que tu finisses d’imploser. Les nouvelles déplaisantes s’enchaînaient sans que tu ne puisses les freiner. « Mais si tu préfères traiter de ça avec Marc, je lui laisse bien volontiers ton cas, je suis sure qu’il sera ravi de prendre la relève puisque visiblement, à tes yeux, je ne suis pas qualifié pour le faire. » Tu es pris de court pour la première fois dans cette conversation. Et c’est silencieusement, le regard méfiant, que tes pupilles jonglent entre son regard désemparé et le dossier qu’elle tenait entre ses doigts alors qu’elle termine sa dernière phrase. Tu avais les yeux d’un enfant qui s’apprêtait à agir de manière irréfléchie et qui le regretterait sans doute. « Non tu ne l’es pas. Mais lui non plus. De toute façon tu n’as jamais été faite pour gérer les conflits. Ou gérer qui que ce soit. Je sais pas ce que tu fais là. » Furtivement, tu profites des nouvelles réflexions acides lancées dans le seul but de lui faire piquer une crise pour lui dérober les papiers qu’elle tenait. Comme dans un réflexe, tu les tiens en hauteur pour pouvoir lire quelques lignes de ce qui pouvait autant être confidentiel comme publique. Mais dans le doute, tu jouais de ton mètre quatre-vingt contre sa taille qui ne dépassait pas le mètre soixante. C’était tellement plus simple que de lui demander poliment des informations complémentaires. « Si ça peut te rassurer, c’était simplement histoire de te t’emprunter ça que... » Ce qui ressemblait très vaguement à des excuses sur tes derniers propos restèrent suspendues quand tes yeux s’arrêtèrent sur le nom de la pseudo victime. Tu perds tes réflexes et relâche ton étreinte sur le tas de feuilles. « Kelly? » Tu penses à haute voix, ignorant parfaitement la brune. Tu ne prêtes plus aucune attention à l’objet volé qu’elle te reprend, tendis que tu tentes de reposer un visage sur ce nom. « Kelly l’infirmière? » Tu demandes, encore interloqué. C’était comme si connaître l’origine rendait un peu plus réelle la plainte. Et petit à petit tes vieux réflexes ressurgissent. « Tu me fais appeler sincèrement pour élucider le cas? Pourquoi? Tu as des doutes? » Enfin, tu reposes tes yeux sur elle, avant de reprendre de manière péjorative. « Bien sur que tu en as. » Tu soupires, le regard accusateur. Avec la fin catastrophique de votre histoire, tu savais que tu ne doutais pas d’avoir perdu sa confiance. Ta langue claque sous ton palais, détournant tes pupilles de son visage pour loger une main dans ta chevelure déjà peu soignée. « Quelle salope… » Tu vocifères dans un français typiquement marseillais, à peine articulé. Tu sentais se profiler un mal de crâne, tendis que tes mâchoires se resserrent doucement. Tu te décides finalement à fermer la porte du bureau, avec un peu trop d’entrain au vu du bruit engendré. Tu prends ensuite place sur la chaise face au bureau, étendant tes jambes et t’accoudant tel un adolescent contraint à participer à un cours. « Bien... Et qu’est ce que je suis sensé faire maintenant? A part crever les pneus de sa bagnole et éclater ses phares bien entendu. » Elle savait que les menaces n’étaient pas hasardeuses. Tu étais clairement capable d’exécuter ces actes après avoir échangé quelques mots tranchants et regrettables avec l’infirmière. Au moins, la nouvelle aura eu le don de calmer tes excès envers Adèle et de te cantonner à une chaise comme un enfant puni. Sauf que tu réalisais lentement que ton travail de chirurgien était compromis et que la gravité de ses paroles ternissaient petit à petit ton regard. Ton calme soudain apparent n'avait rien de bon et trahissait le cheminement tortueux des sombres pensés qui agitaient ton esprit vicieux.



@Adèle Kellergan
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Invité a posté ce message Ven 4 Jan 2019 - 23:53 #


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Elle aurait donné beaucoup pour effacer ce sourire narquois qui campait sur ses lèvres. Il la tournait en dérision, et il y prenait un malin plaisir. Elle savait à l’avance qu’avec lui elle se heurtait à un mur. Trop d’arrogance et d’égo surement. Il avait toujours été ainsi et leur rupture n’avait certainement pas amélioré ces traits de caractère chez lui, au contraire. Il la toisait de toute sa superbe, pantois et fière de lui. Ça l’atteignait plus que de raisons. Il sapait son autorité et tout ce qu’elle avait battit d’un simple et indicible sourire. Qu’il perdit aussi vite qu’il était apparu alors qu’elle tentait de reprendre un minimum de contrôle sur la situation. Il était blessant pour elle de constater qu’il ne la prenait pas au sérieux. Il la connaissait pourtant mieux que personne. Avant tout du moins. Il connaissait sa détermination à l’épreuve de tout obstacle. Elle avait dû se battre pour montrer à ses semblables que cette place lui était dû, et que lui puisse à son tour contester sa position l’atteignait. Beaucoup trop. « Tu ne me vouvoies plus? » Ses yeux roulèrent sur le côté, déjà las d’une bataille qu’elle avait perdue à l’ avance. Peu importe à quel point elle essayait, il connaissait trop bien ses failles, savait ou sonner le glas. « C’est sans importance, c’est une cause perdue, comme beaucoup de choses avec toi. » Il la poussait dans ses retranchements, et il n’en sortait jamais rien de bon. Elle devenait viscérale et crachait son venin à son encontre, si pugnace, que transparaissait tout son ressentiment envers lui. A quoi bon tentait de le cacher, ce n’était pas une surprise. Ils ne s’étaient pas quittés  en bon terme, et au vu de l’attitude du chirurgien face à elle, la brésilienne doutait qu’il ne découle une once de positivité de leur entretien du jour. Et c’est dans cette même optique qu’elle lui jetât au visage la raison de sa convocation. C’était petit de sa part. Argument de défense mal venu et balancer injustement. Mais il ne faisait pas ressortir le meilleur en elle. C’était à double tranchant tantôt ses provocations pouvaient la tirer vers le haut, et d’autres fois la conduire au pire. Elle se maudissait de ne savoir maîtriser la situation et d’avoir eu à son actif cette petite victoire que de voir sa mine se déconfire en apprenant la situation qui le menait au bureau de son ex petite amie. « Quoi? » Ses iris se fixèrent dans celles d’Adèle sans s’en défaire. Il la scrutait silencieux et imperturbable après son éclat. Elle avait eu des doutes en lisant le dossier. Elle le connaissait, et malgré les années qui les avaient séparés, ce qu’elle lisait ne laissait rien transparaître d’une attitude que Raphaël aurait pu adopter. Il pouvait être aussi con que misogyne se croyant incroyablement drôle en lâchant des blagues sexistes a ses comparses féminine mais il n’irait pas jusqu’au harcèlement. N’est-ce pas ? Elle cherchait à s’en convaincre, le doute s’immisçant et creusant son chemin. Raphaël ne lui laissât guère de temps à ses considérations « Non tu ne l’es pas. Mais lui non plus. De toute façon tu n’as jamais été faite pour gérer les conflits. Ou gérer qui que ce soit. Je sais pas ce que tu fais là. » Il pouvait se montrer aussi perfide et abrupte qu’elle. La colère s’emparait d’elle laissant les morsures du français distiller leur venin. « Pardon Raphaël, excuse nous de ne pas être à la hauteur de tes compétences et de ton génie. Tu es tellement imbus de toi-même que tu ne respectes rien ni personne, ce qui te vaux d’être ici aujourd’hui. » Son ton était dur et froid. Il l’avait blessé. De l’égo elle en avait à revendre, et la fierté mal placé, mais là il s’attaquait à elle sur un plan personnel. Il la piquait au plus profond de ce qu’il l’animait. Tout le monde savait pourquoi elle était venue sur le terrain calme des bureaux, quand sa véritable place était au cœur de l’action, là où se déroulaient les vrais enjeux, parfois de vie ou de mort. Elle avait fait le lourd choix de s’éloigner de tout ça, et a un prix qu’elle payait tous les jours, se dopant de cachetons qui la mettaient plus mal encore plutôt que de lui faire relever la tête. Elle savait qu’après les réflexions mal placé de Raphaël, elle allait plonger son désarroi dans sa fiole. Elle se sentait aussi désœuvré qu’impuissante. Profitant de la colère de la brunette, d’un geste prompt, le chirurgien s’emparât du dossier qu’elle tenait entre ses mains. D’une enjambée il avait réduit l’écart entre eux, tandis qu’elle se contorsionnait en tous sens pour tenter de reprendre son bien. « Raphaël ! » Ses bras peinait a atteindre ceux du jeune homme qu'il portait hors d'atteinte comme un jeu du chat et de la souris. Elle avait ordre formel de protéger la plaignante et garder son anonymat. Trop tard. « Si ça peut te rassurer, c’était simplement histoire de te t’emprunter ça que... » Entamât le jeune homme avant de lâcher avec surprise. « Kelly ? » Elle se fichait éperdument de ses excuses ou de ce qui l’avait conduit à faire, ça, l’immaturité de Raphaël risquait de compromettre sa position dans ce dossier. Pourtant elle ne put s’empêcher d’éprouver une certaine compassion face à son désarroi. « Kelly l’infirmière? »  Il ne feignait pas la surprise. Elle sût tout de suite qu’il était surement la victime d’un amour éconduit, ou d’une pure sociopathe prête à détruire sa carrière par vanité. D’un geste vif elle replaça ses cheveux et fit glisser ses mains le long de ses hanches. C’était sa façon à elle de reprendre contenance. « Bien maintenant que tu as fini tes gamineries, nous pouvons peut être reprendre calmement. » Avidement, la brune récupérât les feuillets toujours en possession du jeune homme pour les reposer sur son bureau. Elle en connaissait le contenu par cœur. Elle avait parcouru ses lignes de long en large à la recherche de réponses. Elle savait que le conseil l’attendait au tournant et que sa peau, au même titre que celle de Raphaël, était mise à prix. Hors de question de foirer, et elle venait de commettre sa première erreur en laissant le nom de Kelly sortir. « Tu me fais appeler sincèrement pour élucider le cas? Pourquoi? Tu as des doutes? » Ses yeux roulèrent en direction du sol. Comment pouvait-il seulement lui poser la question. Adèle avait toujours eu cette tendance à défendre la veuve et l’orphelin, et cela lui avait souvent porté préjudice d’ailleurs, mais elle savait aussi faire preuve de discernement et d’un minimum de jugeote pour ne pas laisser ses sentiments personnels interférer sur cette affaire. Les enjeux pour la carrière des deux protagonistes, Kelly et lui, étaient bien trop important pour se permettre de laisser passer le moindre élément. « Peu importe ce que je pense, je suis totalement arbitraire. Que ce soit envers toi ou l’infirmière Reynolds. » Faux. Son instinct la poussait à mettre en doute les propos de la blonde, mais elle ne laisserait pas à Raph la satisfaction de la voir plaider sa cause. Pas frontalement. « Bien sûr que tu en as. » Elle avait envie de le secouer. Avait ’elle partageait toutes ses années avec un autre. N’était ‘il pas en mesure de voir de quel côté de la balance elle penchait ? Elle était rancunière mais pas stupide. « Quelle salope… »  Méprisat’il dans leur langue maternel à l’égard de la dite infirmière. Typique. Sa colère trahissait son innocence. Son accent bien trop prononcé signifiait son excès face à tout ça. Dure journée pour lui, se retrouver à la fois confronté à une ex qu’il n’avait pas forcément envie de revoir, et gagné en prime une plainte, il aurait mieux fait de rester coucher ! Elle avait envie d’approuver, d’hocher la tête avec conviction, mais elle se retint de toutes ses forces. Elle devait être neutre et impartiale envers les deux partis. « Bien... Et qu’est ce que je suis sensé faire maintenant? A part crever les pneus de sa bagnole et éclater ses phares bien entendu. » Un soupir vint ponctuer les plans machiavélique de Raphaël. Éternel gamin dans l’âme, sa première intention était bien sûr d’échafauder un plan visant Kelly Reynolds. Adèle puisât dans le peu de patience qu’il lui restait. Au moins, le français s’était résigné à accepter son intervention et semblait enclin à lui apporter son aide. « Très bien pour commencer, tu ne dois pas t’approcher de mademoiselle Reynolds. Le conseil a pour but de la protéger. Tu n’étais pas censé savoir son nom, ils espèrent voir d’autres victimes pouvoir se manifester sans crainte. » Elle savait la déférente de colère qu’elle allait provoquer en lui. Il était un volcan sur le point d’exploser mais elle devait aller au bout des choses. Et puis il avait mérité à son tour qu’elle titille ses nerfs fragile, il ne s’en était pas privé quelques instants plus tôt dans la simple et vil manœuvre de lui dérober ses papiers. « Le mieux que tu es à faire pour le moment est de garder des distances. Tu sais aussi bien que moi qu’à l’heure actuelle le dossier est déjà hors de mes mains. » Tout l’hôpital ne devait avoir que ça en bouche, et il était fort probable que certains voient là l’occasion d’enfoncer un peu plus le chirurgien. Le monde hospitalier, surtout à New York était un environnement hostile et compétitif, et les multiples frasques de Raph ne laissaient personne indifférent, et il était temps pour lui de payer les conséquences. « Tu sembles contester les accusations de l’infirmière Reynolds quand a une quelconque tentative d’intimidation afin d’obtenir des faveurs à caractère sexuelles de la part de celle-ci. Dans ce cas pourquoi celle-ci a jugé bon de faire appel au conseil pour traiter cette affaire ? » Il devait être en train de la maudire. Elle prenait un plaisir sadique à le torturer, mais mieux valait qu’il passe par ses filets que ceux de Marc. Il devait déjà être en train d’aiguiser ses griffes et être le premier à répandre l’histoire auprès de tout le monde dans l’enceinte de l’hôpital. Sournois comme il était-il saurait démolir la réputation du chirurgien sans que personne ne soupçonne qu’il puisse être la cause de ces racontars.
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Invité a posté ce message Sam 5 Jan 2019 - 23:18 #

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« Bien maintenant que tu as fini tes gamineries, nous pouvons peut être reprendre calmement. » Tu restes silencieux au début, aveuglé par le flou environnant. Mais ses réactions strictes te font tiquer malgré toi. Elle a toujours su monopoliser ton attention. Si bien que durant quelques secondes tu t’es concentré sur elle, mettant en second plan le problème qui venait de se jeter à ton visage. « T’es beaucoup plus susceptible qu’avant. » Tu te permets de commenter comme si tu l’évaluais. Tu cherchais ses différences dans une jeune femme qui n’avait superficiellement pas changé. Et ça en était troublant, fasciné et dérangé par ces retrouvailles atypiques que tu n’imaginais plus. Il y a encore sept ans, tu l’avais pourtant espéré. Ton coeur s’était arrêté chaque fois que tu croisais une silhouette semblable. Pourtant, aujourd’hui, cette rencontre te crispait plus que tu ne l’aurais imaginé.

Et lorsque tu lui demandes si elle doute de toi, elle ose jouer l’indifférente. « Peu importe ce que je pense, je suis totalement arbitraire. Que ce soit envers toi ou l’infirmière Reynolds. » Sa phrase t’insupporte et ça se voit. Tes mâchoires sont serrées et ton regard plissé. Tu aurais voulu lui faire une scène. Mais tu avais peur d’une quelconque interprétation de sa part. Tu redoutais qu’elle retourne la situation pour décrypter chacun de tes mots. Elle ne savait que trop bien le faire. Alors tu te contentes de confirmer ton hésitation de quelques mots.

« Très bien pour commencer, tu ne dois pas t’approcher de mademoiselle Reynolds. Le conseil a pour but de la protéger. Tu n’étais pas censé savoir son nom, ils espèrent voir d’autres victimes pouvoir se manifester sans crainte. » Tu détournes le regard pour lâcher un rire désemparé, les sourcils se dressant d’un air hautain. « Ah parce qu’en plus de ça, j’en harcèle plusieurs? » Tu souffles entre tes dents exaspéré de la situation. « Ils peuvent toujours attendre. La probabilité qu’il y ait deux folles dans cet hôpital est minime. » Trouver une nouvelle conquête sur ton lieu de travail devenait de plus en plus complexe, parce que tu connaissais tout le monde mais surtout parce que tout le monde te connaissait. Kelly était l’une des dernières avec qui il s’était réellement passé quelque chose, une nuit ou deux. Et comme chaque fois, tu n’avais pas donné suite, te montrant particulièrement indisponible. Il y avait bien aussi la petite psychologue qui venait d’arriver mais les rumeurs lui sont parvenues plus vite que toi. « Le mieux que tu aies à faire pour le moment est de garder des distances. Tu sais aussi bien que moi qu’à l’heure actuelle le dossier est déjà hors de mes mains. » Tes yeux restèrent plantés dans les iris noires d’Adèle de longues secondes, devenant presque gênant. Ta mine concentrée tendait à dévoiler ta réflexion tiraillée, autant que tu la jaugeais. « Et si je ne le fais pas? » Tu demandes, basculant la tête sur le côté de façon curieuse. Bien sur que tu le feras. Ta raison, tu l’avais achevée il y a bien longtemps, plus ou moins au même moment que ta conscience. Tu n’avais pas l’intention de renoncer à ta vengeance immature, et c’était évident. Tu étais trop tenace pour renoncer à ce petit plaisir enfantin. « De toute façon, elle n’aura pas la preuve de qui a rayé sa bagnole. Comme je ne suis pas sensé être au courant. » Tu expliques dans un soupire, haussant les épaules comme s’il s’agissait d’un acte anodin. Qui l’était réellement pour toi. Ce n’était pas la première fois que tu réglais tes comptes de façon perfide et voilée. Et ce ne sera sans doute pas la dernière. Tu ne tentais même pas de camoufler tes intentions à Adèle. Tout d’abord parce qu’elle ne connaissait que trop bien ton esprit vil. Mais surtout parce qu’elle avait silencieusement avoué avoir échoué. Si elle partageait tes intentions avec les autres membres du conseil, il faudrait qu’elle leur confie aussi sa bavure. Et tu doutais qu’elle en soit capable.  « Tu sembles contester les accusations de l’infirmière Reynolds quand a une quelconque tentative d’intimidation afin d’obtenir des faveurs à caractère sexuelles de la part de celle-ci. Dans ce cas pourquoi celle-ci a jugé bon de faire appel au conseil pour traiter cette affaire ? » De nouveau, la consternation s’empare de toi. Tes sourcils se froncent sans que tu ne contrôles les traits de ton visage agacé. « Tu sembles contester les accusations... » Tu répètes avec dédain, une pointe de rancoeur illuminant tes pupilles colériques. « T’en as d’autres des questions connes? J’en sais rien. Peut être qu’elle est tout simplement névrosée? T’as pas un psy à lui envoyer? » Tu réponds avec mesquinerie. Dans ton assise, tu agites ta jambe nerveusement, exprimant le stress qui brouillait ton esprit malmené. « Et sincèrement. Depuis quand je suis intimidant? » Tu adoucies comme tu peux la conversation exaspérante sur une note d’humour amère, exposant pourtant une vérité certaine. Tu n’avais rien d’intimidant. Pour un enfant de six ans peut être avec tes mots un peu brusques et ton aversion pour les gamins. Mais clairement pas auprès d’un adulte. Sournois, tu n’en restes pas moins lâche. Tu préfères les façons détournées d’obtenir ce que tu souhaites, laissant la personne dupée s’en rendre compte une fois le but atteint. Tu ne rentrais dans le tas que lorsque ton ego était atteint.
De nouveau, ton regard se penche sur le dossier, alors que tes bras se croisent sur ton torse, se soulevant au rythme de ta respiration. Tes lèvres s’entrouvrent un instant dans le silence pour finalement laisser s’élever la question. « On te l’a donné ce dossier ou c’est de la curiosité mal placée qui a fait que tu as voulu le prendre? » Parce que tu avais un doute. Tu ne savais pas voir l’innocence des autres. Tu cherchais toujours à gratter pour y trouver les vices d’autrui. Et ce que tu cherchais à cet instant, c’était son indiscrétion. De nouveau ta main se perd dans tes cheveux, et ton regard dans le sien, comme pour y trouver la moindre trace de mensonge. « Et je suppose que tu ne sais pas vraiment non plus ce que je dois faire puisqu’à part me dire de ne pas aller la voir, tu ne m’aides pas vraiment. » Tu te redresses sur ta chaise le regard incisif souligné par le haussement d’un sourcil.



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Invité a posté ce message Dim 6 Jan 2019 - 14:22 #


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Ses débuts à l’hôpital n’étaient pas censés se dérouler de cette manière. Comme pour toute situation nouvelle et incongrue, Adèle avait préparé un plan dans sa tête. Tout devait se dérouler selon ses termes. Parce que c’était plus facile pour elle d’avoir contrôle sur tout, elle s’évadait dans son petit monde idéaliste ou elle ne perdait jamais pied, ou elle n’avait pas recours à une foutue boîte de médocs pour ne pas couler. Elle aurait dû être apprécié de tous, d’ailleurs Raphaël ne faisait même pas partit du décor, elle ne souffrirait d’aucunes des rumeurs abjectes qu’elle entendait se marmonner à chaque coup de talon qu’elle donnait en longeant les corridors. Se fondre dans la masse, voilà ce qui lui importait. Elle s’était toujours beaucoup trop soucier de ce qu’on pensait d’elle. Ça ne l’empêchait pas d’avoir un tempérament parfois trop vif. A réagir à la moindre esquisse de remontrance ou de contradiction qu’on lui opposait. Mais pour une fois elle avait choisi de faire profil bas et de ranger ses vieux démons dans un tiroir, seulement la seule vision de son ex petit ami faisait voler en éclat toutes ses belles ébauches de résignation. Il jouait de son air goguenard la dévisageant comme s’il pouvait lire en elle, la sondait mettant à nu chacune de ses plus perfides pensées. Elle soutenait son regard par pur provocation, pour lui prouver qu’il ne l’atteignait pas. Il fichait son plan en l’air et elle se servait de ce prétexte pour avoir de la rancœur envers lui. Encore plus que ce qui ne l’accablait au quotidien. « T’es beaucoup plus susceptible qu’avant. » Lançat’il a la volée, l’air de rien. Il savait tellement bien planter en elle ses remarques acerbes. Il savait qu’elle allait cogiter, torturer et décortiquer chacun de ses mots parce qu’elle était comme ça. Chaque critique la heurtait de plein fouet. Elle souffrait énormément de la personnalité très extravertie de sa sœur. Elle avait tout fait pour lui ressembler, mais elle n’était jamais aussi populaire, jamais aussi apprécier et de là naissait insidieusement en elle un complexe d’infériorité qui la poussait à prendre chaque petite réflexion en plein cœur. Surtout lorsqu’elle venait de Raphaël. Même après autant de temps. « Non. C’est juste toi qui m’irrite. » Coupât ’elle sèchement. Elle ne supportait pas qu’il puisse émettre une comparaison avec la Adèle qu’il avait connu, qui lui avait appartenu un temps. Surtout si c’était pour émettre une critique. Elle n’avait certainement pas envie de revenir sur leur passé commun, et pas particulièrement envie d’entendre à quel point elle avait changé pour du moins bien. Pourquoi son avis devrait ’il compter ? Elle avait toujours su composer avec lui. Parfois il fallait savoir le brosser dans le sens du poil, d’autres lui rentrer dedans parce qu’il aimait le challenge d’amener quelqu’un à partager son opinion. Mais ce temps-là était résolu. « Tu ne me connais pas Raphaël, ou tout du moins tu ne me connais plus. » Elle voulait clore un débat qui n’avait pas lieu d’être et recentré le sujet sur le but de sa venue ici. Il lui était difficile de faire abstraction des remarques du français à son égard. Avait ‘elle tant changer sans s’en rendre compte. Définitivement les obstacles de la vie qu’elle avait eu à franchir et surmonter avaient joué un rôle insidieux, la laissant plus briser et faible qu’elle ne voulait l’admettre. D’un geste de tête, elle chassât ses idées noires, tandis que la voix du chirurgien revenait la percuter de plein fouet. « Ah parce qu’en plus de ça, j’en harcèle plusieurs? » Sa colère était tangible. Justifié. « Ne mets pas dans ma bouche des mots que je n’ai pas dit. » Elle jouait elle pourtant sur le vocabulaire qu’elle tournait de manière a lui laissait entendre que d’autres plaignantes pourraient se manifester. Elle titillait ses nerfs avec une certaine complaisance, implacable, tant dans son regard derrière lequel elle se murait, ou l’absence d’intonation avec lesquelles elle jetait ses phrases. « Ils peuvent toujours attendre. La probabilité qu’il y ait deux folles dans cet hôpital est minime. » Elle baissait les armes. Un sourire amusé naquit au coin de ses lèvres qu’elle ne sut réprimer. Deuxième faille. Il avait un humour incisif, même dans les pires situations, et c’est un trait qu’elle adorait chez lui. Pour beaucoup c’était agaçant, mais la brésilienne savourer ses éclats effrontés. Elle choisit de ne pas rebondir, au risque d’afficher une opinion personnelle qu’elle tentait tant bien que mal de masquer. Après tout, elle n’avait pas encore récolté la version de Kelly et sans avoir vu les deux partis son avis ne pouvait pas vraiment être dit impartiale. Malheureusement, pour elle, et la jeune femme ne le savait que trop bien Raphaël était aussi buté qu’elle. Kelly Reynolds avait définitivement choisi la mauvaise personne à qui s’en prendre. Elle réveillait en lui l’enfant colérique en recherche de dédommagement des dommages collatéraux qu’elle était en train de provoquer. « Et si je ne le fais pas? » Questionnât le chirurgien avec défi. Elle n’était pas étonnée qu’il ne l’écoute pas. C’était une tête brûlé peu importe les conséquences. « Si tu ne le fais pas tu risques ta place. » Dit-elle posément. Ce n’était pas des menaces en l’air pour l’effrayer. Ça n’aurait pas pris avec lui. C’était un constat d’une réalité qu’il lui pendait au nez. Parce que c’était la faille qu’on attendait de lui pour pouvoir le mettre de côté de manière légitime. S’il y’avait bien une chose qu’Adèle avait acquise lors de ses visites auprès du conseil, était qu’ils n’aimaient pas les électrons libres du type de Raph, et qu’ils mettraient tout en place pour s’en débarrasser. « De toute façon, elle n’aura pas la preuve de qui a rayé sa bagnole. Comme je ne suis pas censé être au courant. » C’était moche. Ce pseudo chantage dissimulé sous une attitude nonchalante. Il savait qu’il l’entrainait avec elle. Sa bavure, on ne la lui laisserait pas passer. Encore une fois, il menaçait de foutre en l’air une parcelle de sa vie. Comme avec le bébé. Mais elle avait compris la leçon, Raphaël ne jouait que pour ses intérêts, se fichant éperdument des conséquences pour autrui. Pas cette fois. « Parce que tu les crois assez naïf pour ne pas en déduire de qui ça viendrait. Même si tu n’es pas censé connaître son nom dans leur tête, Raph tu es coupable. Donc ta petite vengeance immature serait bien vite démasqué, et crois-moi que ce n’est pas moi qui en payerais le prix fort. » Même s’il jouait les effrontés, il savait dans le fond qu’elle avait raison. On viendrait peut être cherché des noises a Adèle, mais ce ne serait rien à côté de la tempête que lui allait soulever. Elle l’estimait suffisamment conscient des enjeux pour sa carrière afin de renoncer. De son côté elle n’était pas prête à plier aussi facilement. S’il voulait jouer sur ce terrain, elle savait elle aussi comment l’atteindre. « Tu sembles contester les accusations... » Dans le mille. Il avait beau jouer les beaux parleurs, l’opinion qu’elle pouvait avoir de lui semblait toujours avoir un impact aussi. C’était flatteur. Elle n’aurait pas dû se laisser aller à cette complaisance, mais c’était une victoire qu’elle savourait. « T’en as d’autres des questions connes? J’en sais rien. Peut être qu’elle est tout simplement névrosée? T’as pas un psy à lui envoyer? » Elle prenait de plein fouet les attaques. Elles n’étaient qu’écho au fait qu’elle puisse mettre sa parole en doute, et ça, ça l’agaçait. Elle se délectait, mais il était temps de retrouver son rôle. « Elle côtoie des psys au quotidien dans le cadre de son travail, et aucun ne s’est plaint d’une quelconque névrose, creuse encore Raph. Qu’est-ce que tu as bien pu faire pour pousser à bout cette pauvre femme ?! » C’était une attaque viscéral, de plein fouet. Hein qu’est-ce que tu as pu lui faire, ce que moi tu m’as fait ? Voilà ce qui sous jacait de ses questions posé à la hâte. Elle savait que la réponse pouvait lui être fatale, parce qu’aussi bien qu’elle la connaissait, elle n’était pas prête à l’entendre de la bouche de Raphaël. C’était stupide, évidemment qu’après tout ce temps il avait connu d’autres femmes. Mais ça la dévorait de l’intérieur, comme un gouffre sans fin, avide de se faire du mal. « Et sincèrement. Depuis quand je suis intimidant? » Il était plus posé, étonnamment plus doux. Une autre facette de lui qu’elle aimait. Il pouvait être aussi implacable que dans la minute suivante bienveillant et attendrissant. « Je connais quelques gosse qui ne serait pas de ton avis. » Elle s’octroyât le droit de lui décocher un sourire en coin. Elle l’avait vu dans ses pires moments. La pédiatrie n’était pas son domaine de prédilection. Il n’avait pas le tact et la patience nécessaire avec les enfants. Pas étonnant qu’il n’en est pas voulu avec elle. Mais alors qu’elle se laissait aller à être elle-même, évoquer même des souvenirs de leur passé qu’elle tentait si bien d’enterrer, voilà qu’il revenait a la charge, fidèle à ce type arrogant qu’il s’obligeait à être face à elle, pour la démonter argument après arguments. « On te l’a donné ce dossier ou c’est de la curiosité mal placée qui a fait que tu as voulu le prendre? » Un ricanement, voilà quel fut sa première ligne de défense. A quel point son égo surdimensionné lui faisait imaginer qu’elle puisse seulement avoir voulu demander à être mise sur ce dossier, bien trop complexe pour ses frêles épaules. « Tu m’as démasqué, shoot ! Tes grands airs supérieurs et pédeux me manquaient tant que j’ai tout fait pour me placer sur ce dossier, je le confesse. » Elle appuyât son argumentaire d’un sourire angélique, qui masquait une toute autre réalité. Elle n’était pas suffisamment bonne comédienne, et ne s’y attelait même pas, pour qu’il puisse y croire. « Je suis leur marionnette dans ce dossier ! Si je te défends, je passe pour la femme encore amoureuse et si je t’enfonce, je suis celle qui cherche sa revanche, dans tous les cas je suis perdante… » Annoncât’elle avec lassitude et une franchise pleine de transparence. Il était suffisamment intelligent pour faire lui-même les liens de toute façon. Elle savait qu’en venant ici, il risquait d’être une épine dans le pied, mais elle ne savait pas à quel point. Et visiblement le jeune homme n’en avait pas fini avec elle. « Et je suppose que tu ne sais pas vraiment non plus ce que je dois faire puisqu’à part me dire de ne pas aller la voir, tu ne m’aides pas vraiment. » Une fois de plus il pointait du doigt sa non légitimité. Il finissait par l’en convaincre. Elle ne savait pas quel comportement adopté ni où elle allait dans ce dossier. Chacune de ses réactions seraient crucifier sur place et elle songeait réellement de plus en plus à s’avouer vaincue. C’était pourtant d’ordinaire une battante, mais elle ne se sentait pas en mesure d’affronter et le conseil, et Raph qui ne semblait pas vouloir être son allié. « Et bien pour l’instant rien, à part faire profil bas. Je dois encore recevoir mademoiselle Reynolds, et une confrontation entre vous deux est ensuite prévu, et ce sera au conseil de trancher selon le rapport que je vais leur transmettre. » Une fois de plus elle avait cette douloureuse sensation que le monde reposait sur elle. Si ce n’était pas le cas en soi, l’univers médical de l’un deux lui était bien incombé.
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Invité a posté ce message Dim 6 Jan 2019 - 16:32 #

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« Non. C’est juste toi qui m’irrite. » Le revoilà, le sourire de l’emmerdeur. Comme si cette annonce t’enchantait. Il était vrai que la pousser à bout était une douce complaisance et tes vieilles habitudes faisaient vite surface dans ce domaine. « C’est pas nouveau ça. » Tu l’avais faite jurer beaucoup trop souvent, et te qualifier de con en était presque devenu naturel que ce soit dans un sourire ou en claquant la porte. « Tu ne me connais pas Raphaël, ou tout du moins tu ne me connais plus. » Tu restes silencieux, les yeux embrasés de provocation. Tes traits exprimaient bien le doute et la curiosité que tu émettais à ce sujet. Et les mots n’étaient que superflus, tu ne doutais pas que votre complicité ne s’était pas totalement dissipée. Elle n’était plus ce qu’elle était, la tendresse avait disparu de son minois mais ses pupilles vives brillaient d’intelligence. Elle savait lire entre les lignes et le simple fait qu’elle te comprenne au travers d’un regard prouvait à quel point tu pouvais remettre en question ses propos.

Ton regard se planta en elle lorsque tu entends son rire. Instant de flottement, ton étonnement se mêle à une bouffée d’oxygène inattendue. Tu as l’impression que tu n’avais pas entendu son rire depuis une éternité. Ce qui était légitime puisque de longues années avaient eu le temps de l’enfouir dans des souvenirs oubliés. Alors dans un réflexe, un sourire en coin se profile sur tes lèvres, comme si tu ne l’assumais qu’à moitié. Parce que tu ne savais pas si tu en avais le droit, de sourire face à elle. Et surtout dans cette situation. Tu avais la stabilité émotionnelle d’une gamin de quatorze ans, et passer d’un extrême à l’autre n’était que ton quotidien. « Si tu ne le fais pas tu risques ta place. » Le voilà, ton retour sur terre. « Ok. » Que tu réponds bêtement. Tu ne laissais pas percevoir plus que ça la réflexion qui s’en suivait, adoptant une attitude désinvolte superficielle. Tu avais toujours eu beaucoup de mal à contrôler tes émotions, et l’apercevoir dans un couloir sera une réelle torture. « Parce que tu les crois assez naïf pour ne pas en déduire de qui ça viendrait. Même si tu n’es pas censé connaître son nom dans leur tête, Raph tu es coupable. Donc ta petite vengeance immature serait bien vite démasqué, et crois-moi que ce n’est pas moi qui en payerais le prix fort. » Ton indifférence refait rapidement surface, l’observant longuement. « Déjà, je ne suis  coupable de rien. » Ce mot te rebute. Tu corriges spontanément, sans avoir le temps de penser. « Ils peuvent bien avoir des doutes. Tant qu’ils n’ont pas de preuve. Ils ne peuvent pas baser un licenciement sur une supposition. » Tu étais réellement en train de marchander tes enfantillages avec ton ex. Comme un gamin se butant dans un caprice déraisonnable, vous étiez tous les deux attachés à vos positions comme deux chiens errants se disputant pour un vieil os.

« Elle côtoie des psys au quotidien dans le cadre de son travail, et aucun ne s’est plaint d’une quelconque névrose, creuse encore Raph. Qu’est-ce que tu as bien pu faire pour pousser à bout cette pauvre femme ?! » Ta gorge venait de se serrer dans un emportement silencieux. Tes mots blessants restaient enfermés entre tes dents, prêt à déclencher une bourrasque qui aurait sans doute fait quelques dégâts. Ils étaient pourtant là ces mots. Ils te brûlaient les lèvres, capable lui balancer inconsciemment qu’elle aussi, avait été contrainte d’avorter. Pur mensonge, mais le retour de flamme n’était pas toujours basé sur la vérité, la simple blessure d’autrui suffisait à te contenter. Et tu ne sais par quel miracle tu n’avais pas franchi la ligne. Une illumination divine sans doute. Sa réponse finit d’apaiser l’orage, beaucoup trop sensible à ses retrouvailles. Les émotions enflammées, elles jonglaient entre une haine féroce et un attachement absurde. Elle te faisait déraper d’un niveau à un autre d’une simple phrase, et cette simple emprise qu’elle avait sur toi, faisait que tu la détestais un peu plus, ou un peu moins.

« Tu m’as démasqué, shoot ! Tes grands airs supérieurs et pédeux me manquaient tant que j’ai tout fait pour me placer sur ce dossier, je le confesse. » Si elle voulait s’amuser du second degré, tu le pouvais aussi. « Ça ne m’étonne pas. Tu as toujours eu cette tendance à te mêler des affaires autres. » Prenant à la lettre ses mots, tu te joues d’elle sans réellement l’avouer. Tu profites de sa comédie pour y glisser une critique anodine et totalement gratuite. « Je suis leur marionnette dans ce dossier ! Si je te défends, je passe pour la femme encore amoureuse et si je t’enfonce, je suis celle qui cherche sa revanche, dans tous les cas je suis perdante… » Tu prends de nouveau le temps d’observer ses traits fins avec attention, humidifiant tes lèvres pour continuer. « Et alors? Où est ce que tu préfères te placer? » Tu demandes en toute franchise. Et curiosité. Savoir dans quel camp elle pourrait se positionner ça t’intéresse réellement. Et la gêne qu’elle pourrait éprouver dans la décision aussi, par la même occasion.

« Et bien pour l’instant rien, à part faire profil bas. Je dois encore recevoir mademoiselle Reynolds, et une confrontation entre vous deux est ensuite prévu, et ce sera au conseil de trancher selon le rapport que je vais leur transmettre. » Tu soupires, rien qu’à l’idée qu’il y ait une suite a cette histoire. Tu aurais voulu qu’en sortant de ce bureau, tes nouveaux problèmes disparaissent. « Tu me diras sa version ou...? » Tu t’aventures à lui demander. T’espères sincèrement la faire flancher mais c’était sans doute naïf. Ton regard est pourtant insistant, laissant transparaître une bribe d’espoir.

Tu t’installes de nouveau confortablement sur ton siège, relaxant tes muscles crispés par la conversation brutale. « J’ai pas encore bien compris si tu cherchais à me faire virer ou non... parce que d’un côté tu ne m’as toujours pas demandé clairement ce qu’il s’était passé. » Tu prends quelques secondes pour observer son visage de tes yeux perçants, avant d’ajouter. « Mais bon, on va mettre ça sur le compte de ton amour inconditionnel. » Tu fais référence à ses propos avec une note d’humour, incapable de te cantonner au sérieux d’une convocation. « Tu m’avertis pour le conseil, tu essayes de me raisonner... Mais de l’autre, tu ne me dis rien de plus, pas même ce que tu penses. Sauf peut être que je suis coupable. Et je te t’irrite. » Tu adorais reprendre les mots des autres. C’est pour ça que tu tachais de ne jamais oublier chaque phrase qui te faisait tiquer. « Et puis ce serait tellement plus simple si on ne bossait pas au même endroit non? » C’était lucide. C’était même raisonnable de le penser. Si on t’avait demandé ton avis, tu aurais été le premier à refuser sa candidature. Alors tu sondes les deux possibilités, cherchant à provoquer un sourire ou le détournement de ses pupilles. Tu cherchais à éviter ce que tu prendrais encore aujourd’hui comme une trahison. Parce qu’accepter qu’elle ne t’épaulait plus était ardu.



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Il semblait satisfait de constater qu’il la poussait dans ses retranchements. Il avait remporté une bataille mais pas la guerre. Elle lui laissait savourer sa joie de savoir qu’il avait toujours autant de pouvoir sur elle. Ce n’était pas une nouvelle surprenante. Ils s’étaient aimés autant qu’ils s’étaient déchirés. Les disputes animaient leur quotidien autant que l’amour qu’ils se portaient. Et même si désormais l’amour s’était effacé, il avait toujours autant d’emprise sur elle. Même si ce n’était pas toujours de la meilleure des manières. Ne dit-on pas que de la haine a l’amour il n’y a qu’un pas ?  « C’est pas nouveau ça. » Il restait certaines choses que le temps n’effaçait pas, et le caractère corrosif de Raph ne s’était qu’accentuer. « Les bonnes vieilles habitudes. » Marmonnat’elle avec une indifférence feinte. Ils retrouvaient leurs réflexes d’antan avec une facilité déconcertante. Autant dans l’animosité que la compassion. Il la touchait toujours autant. Ça l’ennuyait de le savoir plongé dans une telle situation, quand il n’était visiblement pas bourreau mais victime. Pourtant il ne devait pas être si innocent à ce qu’il lui arrivait. C’était le sempiternel cas du serpent qui se mord la queue. Elle n’avait pas envie de s’apitoyer sur lui  car même s’il n’était pas coupable de harcèlement sexuel, sa lâcheté à s’engager auprès des femmes avait dû le conduire là où il en était. Et ça, ça l’agaçait. L’idée de l’imaginer refaire sa vie c’était presque insoutenable. Pourtant elle ne gouvernait plus sur ses relations amoureuses. Elle n’avait pas son mot à dire, d’ailleurs on ne le lui demandait pas. Mais ça la tenaillait, la chamboulait. Il était tellement facile de se perdre dans la confusion qu’il créait. Il la faisait rire comme à l’époque d’avant. Vraiment rire, avec lui elle n’avait pas besoin de se forcer par complaisance. Il avait les mots justes et les manier avec habilité qu’elle admirait. Parce que malgré tous les défauts qu’il possédait, et dieu sait qu’il avait tendance à se présenter sous son plus mauvais jour, il restait la personne pour qui elle avait un immense respect. De par leur relation, et de par ce qu’il avait accompli, ou il en était arrivé. Et puis il y’avait cette façade plus sombre, plus enfantine. Cella là elle la redoutait, parce que ça le poussait à agir de manière inconséquente et égoïste. Leur relation en avait fait les frais, et il s’apprêtait à franchir un nouveau cap. Il fallait toujours qu’il lui complique la tâche. S’en prendre aux biens personnels de Kelly était la pire chose qu’il pouvait faire mais tenter de le raisonner semblait aussi ardue que d’empêcher un enfant de dévorer ses kinder le jour de pâques. Elle tentât bien de remontrances dissimulées, sous une simple injection, ferme, le licenciement, voilà ce qui l’attendait. Mais face à sa détermination, elle essuyât le je m’en foutisme du français. « Ok. » A quoi bon se battre. Comme à son habitude il n’en faisait qu’à sa tête, persuadé que son comportement n’entrainerait pas de conséquences. Il n’avait visiblement pas retenu les leçons de l’échec de leur relation, enchaînant dans un grincement. « Déjà, je ne suis  coupable de rien. »  Etait ce bien utile de faire une énième mention à son statut de victime. Visiblement ça lui tenait suffisamment a cœur pour insister une fois de plus comme si Adèle demeurait la personne à convaincre. « Ils peuvent bien avoir des doutes. Tant qu’ils n’ont pas de preuve. Ils ne peuvent pas baser un licenciement sur une supposition. »Vrai, seulement ils n’étaient pas assez stupides pour se mettre en échec en le virant sur présomption. Leurs crocs affûtés n’attendaient qu’une faille de leur proie pour s’abattre dessus et mordre. Et avec un entêté comme Raphaël, la tâche pouvait s’avérer plutôt facile, si celui-ci fonçait tête baissé n’écoutant que son esprit revanchard. « Un licenciement non mais une mise à pied, ils en sont très capable, et on connaît aisément la suite. » Sans pratiquer Raphaël serait comme un lion en cage et plus enclin encore à commettre des impairs, et sur ça ils étaient capables de tabler. Et aussi sensible qu’était leur relation à ce jour, elle ne souhait définitivement pas au jeune homme de tomber dans l’enfer qu’elle-même avait vécue. Mais son côté tête brûlé elle n’avait jamais vraiment su le canaliser, ça l’attirait à vrai dire, elle plus posé se retrouver à vivre des situations complètements invraisemblables grâce ou plutôt à cause de lui. Mais ça lui avait permis d’être plus extravertie. Quitter ses bouquins pour vivre plus intensément. Ça elle lui devait, et en gage de ce qu’il lui avait apporté, elle ne souhaitait pas le voir se détruire à son tour. Pourtant elle ne pouvait s’empêcher de rester dans son rôle. La Adèle déluré était restait avec le Raphaël du passé. Désormais elle avait un rang à tenir auprès du conseil et elle en devait pas se laisser distraire par les frasques du français. Alors de ci de là elle laissait échapper sa colère virulente. Parce qu’il ne l’avait jamais laissé indifférente. Même dans les pires excès. Elle attisait en lui ce qu’il provoquait en elle. La colère, sourde et froide a tout résonnement. Et ça fonctionnait inlassablement. Elle encaissait les coups rendus sans broncher, bonne adversaire. « Ça ne m’étonne pas. Tu as toujours eu cette tendance à te mêler des affaires autres. » Si par là il voulait laissait entendre qu’elle avait suffisamment d’altruisme pour se dévouer aux autres, alors oui. En revanche il y’avait une limite qu’elle ne dépassait jamais. Si l’on ne souhaitait pas son aide, elle savait se mettre à l’écart, suffisamment happé par ses propres problèmes sans fouiner dans ceux des autres.  Il le savait. Il cherchait juste à lui renvoyer la balle. « Personne ne s’en est plaint jusqu’alors. Pas même toi. » Il n’était pourtant pas du genre à se priver de faire savoir quand quelque chose ne lui convenait pas. Pas de filtre avec Raphaël, à prendre ou à laisser, mais son intransigeance cachait bien plus de failles qu’il ne laissait transparaître. Il fallait juste savoir lire entre les lignes, et ça Adèle l’avait parfaitement compris. Mais il arrivait, comme là, qu’il la prenne encore au dépourvu. « Et alors? Où est ce que tu préfères te placer? » Cette question la déroutait en tout point. Pourquoi cherchait ’il à avoir son point de vue l’histoire. Pour savoir sa position face au conseil, ou alors de manière plus intime, son ressentiment envers lui ?! L’ambivalence de la question la laissait coite. Il n’était certainement pas une question de préférence. Elle se positionnerait du côté le plus juste. Il n’y avait pas de fumée sans feu et même si les tords étaient surement exagéré, un passif devait subsistait entre le chirurgien et l’infirmière, et c’est ce point qui restait à élucider. Il éludait la question. Lui si incisif à son habitude, prenait soin de ne pas entrer dans le cœur du sujet. « Tant que je n’ai pas interrogé Kelly, je ne me positionne pour personne. La vérité tranchera, pas moi. » Franchement on aurait dit un discours prémâché et pompeux, digne d’une mauvaise série b sur les avocats. Elle-même n’arrivait pas à se convaincre, mais elle ne pouvait dignement pas admettre pencher en sa faveur. Et puis quand bien même cela ne risquait pas de la compromettre, ce serait une flatterie à son égo, et dieu seul sait qu’il n’avait pas besoin d’elle pour ça. Seulement le jeune homme semblait cette fois déterminer à aller au bout des choses, pour la faire céder. Il continuât donc sur le même ton le regard empli d’une lueur qu’elle ne lui connaissait que trop bien. Elle se noierait dans ses yeux chocolat. Mais ce serait trop facile de l’appâter avec des puppy eyes. « Range tes yeux de chien battus, tu ne sauras rien. Tout comme elle ne saura rien de ce que l’on se dit aujourd’hui. » Après tout, même s’il n’avait rien à se reprocher comme il le clamait, elle doutait fortement qu’il apprécie qu’elle parle a Kelly du sort qui se jouait pour sa pauvre voiture. Belle tentative, mais elle était une bonne gardienne lorsqu’il s’agissait de passer un sujet sous silence.  « J’ai pas encore bien compris si tu cherchais à me faire virer ou non... parce que d’un côté tu ne m’as toujours pas demandé clairement ce qu’il s’était passé. » Clairement il la tournait en dérision. Alors que quelques instants plus tôt, il éludait lui-même la question. Mais soit, elle ne tomberait pas dans ces précédents débordements, et elle abordait une sérénité feinte. « Et bien excuse-moi si je n’ai pas formulé la question de manière assez limpide. Dans ce cas, j’aimerais que tu m’exposes les faits directs qui conduisent madame Reynolds à saisir le conseil. » Il s’agissait bien plus du domaine personnel que professionnel. Sa curiosité était à son paroxysme, aiguisé par le ton lancinent qu’abordait le jeune homme. Pourquoi se trouvait-il toujours dans ce genre de situation. Après tout, ils s’étaient connus dans une situation alambiquée aussi. Elle ne devrait pas être surprise de le retrouver pour dénouer une énième fois ses problèmes. Certaines choses ne changeaient jamais. « Mais bon, on va mettre ça sur le compte de ton amour inconditionnel. » Evidemment. Elle aurait dû attendre le revers. Il n’allait pas lui livrer si facilement sa version. Un sourire forcé vint accentuer ses traits. Elle savait jouer à ce jeu par cœur. « Ça doit être ça, je suis trop éblouie pour résonner convenablement. Je pense que c’est l’étincelle de ton égo qui se reflète et m’aveugle ! » Minaudât ’elle de toute sa superbe. Elle ne cherchait même pas à feindre une quelconque réalité, elle ne voudrait pas qu’il tombe dans le panneau. Bien qu’il connaisse son sens de la répartie, surtout lorsqu’il s’agissait de le contredire ou le rabaisser. « Tu m’avertis pour le conseil, tu essayes de me raisonner... Mais de l’autre, tu ne me dis rien de plus, pas même ce que tu penses. Sauf peut-être que je suis coupable. Et je te t’irrite. » A ce stade, c’était une crise d’urticaire qu’elle développait à cause de lui. Des plaques rouges sillonnait son cops, trahissant les états d’âmes par lesquels il la faisait passer. « Tu peux être coupable au même titre qu’elle peut être menteuse. » Voilà un premier élément de réponse qu’elle lui glissât, lui laissant entendre qu’elle ne se prononçait pas plus en la faveur de l’un que de l’autre. Elle restait dans son objectif d’impartialité, bien que bafoué de par la nature de sa relation avec Raph. « Et tu as une personnalité très irritante, mais je ne suis surement pas la première à te le dire. » Elle esquissât un sourire traitre. Doucereusement amer. Comme leur rapport à ce jour. « Et puis ce serait tellement plus simple si on ne bossait pas au même endroit non? » Voilà qu’il remettait ça au goût du jour. Visiblement avoir son ex pour boss était difficile à digérer pour lui. Cependant il était inéluctable de ne pas admettre que leur passif n’entrait pas en ligne de compte, et obscurcissait clairement ses jugements. « Je n’ai aucun problème à travailler avec toi Raphaël, désolé que ce ne soit pas le cas pour toi. » Le malaise ambiant n’émanait pas que de lui mais elle était sur son territoire à l’écouter et elle se refusait de compromettre une opportunité comme celle-ci sous prétexte que Raphaël était ingérable.
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Invité a posté ce message Lun 28 Jan 2019 - 21:28 #

Pour oublier ★ ft. adèle
(musique)




Tu as cru un instant qu’elle ne t’avait jamais quitté. Conversation banale, ses habitudes se mêlent aux tiennes parfois comme lorsque vous vous fréquentiez. Et c’est troublant, ça froisse ton aisance habituellement si controlée. Tu perds tes moyens. C’était sans doute les longues années d’absence qui faisaient que tu ne savais plus quelle était la réaction adéquate. Les premiers mois de votre séparation, tu te serais purement défoulé, débordant de noirceur. Mais plus le temps passait, plus tu oubliais. Tu te permettais l’ignorance parce que tu te sentais fautif, sans doute parce que tu l’étais réellement. Et après presque huit ans, tu n’avais plus aucun repère. Si tu devais la haïr ou passer outre vos différents. Si tu devais l’aimer ou remuer le couteau tranchant dans une plaie cicatrisée si fragilement. Tu ne savais plus décoder tes propres sentiments qui s’entremêlaient dans une émotion malsaine, basculant en un mot d’un excès à l'autre. « Un licenciement non mais une mise à pied, ils en sont très capable, et on connaît aisément la suite. » Ses arguments pesaient dans la peu de conscience qu’il te restait. Mais l’emprise de ta raison était si faible qu’un haussement d’épaule s’échappe, continuant ton rôle de gamin intouchable. « Ça me laissera le temps de partir en vacances. » Le pire dans tout ca, c’est que tu le pensais réellement. Tu avais le don de changer tes discours en fonction de ton amour propre blessé. Et si dans des circonstances plus banales, tes poils se seraient hérissés aux mots licenciement ou mise à pied, tu préfères t’en jouer à cet instant. Pourtant tu sais autant qu’elle que te priver de ce qui était ton terrain de jeu pourrait t’enfermer dans une situation néfaste pour toi comme pour ton entourage.

« Personne ne s’en est plaint jusqu’alors. Pas même toi. » La vérité parfois était dérangeante a écouter. Si bien que ton esprit contradictoire ne put se résoudre à lui laisser cette manche. Tu avais ce besoin de poser les critiques et les compliments quand tu le souhaitais et dans les circonstances souvent les plus mal venues. Et s’approprier ce qui était une louange silencieuse, ça te contrariait. « Bien sur que si. Tu as bien décroché mon téléphone quand ma mère m’appelait. » Il était vrai que tu étais sous la douche, qu’elle n’avait aucune idée qu’à cette période là tu étais en froid avec cette femme, et qu’elle avait voulu bien faire face à l’appelle insistant. Mais tu n’avais pas su le voir ni l’entendre. Ton excès n’était que décuplé quand il s’agissait de ta mère. Et la colère avait tordu tes mots, jetant la faute sur la brune parce que c’était plus facile que de devoir expliquer tes pensées irrationnelles sur un conflit qui l’était tout autant. Ce fut d’ailleurs la dernière fois qu’elle osa prendre l’appel maternel, source de gueulantes impromptues. C’était affolant le genre de reproches que tu pouvais retrouver dans de lointains souvenirs dès les premières minutes de conversation.

Son discours est aussi ennuyeux que répétitif. Tu étais la cause de cette troisième ou quatrième reexplication de sa pseudo impartialité, lui posant diverses questions revenant toujours au même point, celui qui t’obsédait. Tu voulais savoir si elle te croyait. Si elle avait encore confiance en tes mots et tes actes. « En plus d’avoir perdu ta patience, tu as perdu tes opinions? » Tu questionnes, relevant l’aversion que tu avais à ses phrases sans âme. Ta curiosité mal placée te rongeait petit à petit, ayant la patience semblable à l'endurance d'un asthmatique. « Range tes yeux de chien battus, tu ne sauras rien. Tout comme elle ne saura rien de ce que l’on se dit aujourd’hui. » Tu soupires, déçu de ton échec pourtant si prévisible. « Forcément, te faire taper sur les doigts le premiers jours, ça donne pas une bonne image à tes collègues hein. » Belle image qu’elle devait déjà redorer à peine son nom inscrit sur le contrat. Tu ne te doutais pas de la complexité de la situation, des regards intrigués et décontenancés qu’on lui lançait avec suspicion. Parce que pour toi, seul le tiens compte. Tout comme le sien compte. « Et bien excuse-moi si je n’ai pas formulé la question de manière assez limpide. Dans ce cas, j’aimerais que tu m’exposes les faits directs qui conduisent madame Reynolds à saisir le conseil. » Tu secoues négativement la tête suite à sa première phrase, n’ayant pas le temps de rétorquer qu’elle entame la deuxième. Une fois sa tirade terminée, tu te focalises sur ses premiers mots, en oubliant les autres. « Non, avant ce n’était pas une question c’était le cri d’une hystérique. » Tu rectifies. Sa façon d’aborder le sujet t’avait décontenancé et t’avait de nouveau fait basculé dans ce qui s’assimilait à une rage bouillonnante, suffisamment pour qu’un silence soit la plus raisonnable des réponses. « Qu’est ce que tu as bien pu faire pour pousser à bout cette pauvre femme?! » Tu caricatures dans une voix un peu trop aiguë pour toi, comme pour appuyer tes propos. T’es qu’un gamin, et encore une fois tu faisais preuve d’un immaturité absolue. Tu te sentais parfaitement légitime de remettre en cause sa neutralité sur ce cas à la suite de cette phrase tout du moins. Peut être parce que tu ne voyais que le négatif, et c’était tout ce que tu retenais. « Si tu pouvais éviter de transposer ton cas au sien, ce serait pas mal. » Tu finis par ajouter dans un soupire excédé. Peut être que tu vas trop loin trop tôt. Mais le feu ardent que tu tentes d’étouffer te consomme lentement, et malgré tout, quelques mèches s’échappent, retour de flamme incandescent. « Je ne me positionne pour personne. » Tu imites de nouveau Adèle, quelque peu irrité par son attitude à ton tour, par ses failles qui contredisaient ses mots prémachés. C’est fou de fondre dans ses yeux puis de les foudroyer en si peu de temps.

Tu notes quelques rougeurs sur sa peau. Et le simple mouvement de tes pupilles entre son épiderme abimé puis ses yeux suffisait à confirmer que tu avais remarqué ce détail. « Tu peux être coupable au même titre qu’elle peut être menteuse. Et tu as une personnalité très irritante, mais je ne suis surement pas la première à te le dire. » De nouveau, tes iris vont et viennent, passant des siennes, captivantes, à sa peau ayant perdu son uniformité. « Irritante, le mot est bien choisi... » Tu rétorques face à son petit sourire. Irritant au point de lui provoquer des plaques. C’était nouveau. Ou tu n’avais pas prêté attention à l’époque. « Je n’ai aucun problème à travailler avec toi Raphaël, désolé que ce ne soit pas le cas pour toi. » Tu ne tentes pas de la contredire. Parce que la savoir diriger partiellement ta carrière, même si c'était minime, ça t’irritait à ton tour. Tu ne souhaitais pas son contrôle sur aucune des facettes de ta vie. Tu étais un maniaque de la maitrise de ta propre vie. C’était une des raisons qui te firent vriller à l’annonce d’un enfant, en plus de n’avoir aucune affinité avec les bambins. La vie imprévisible devenait un ennemi avec le temps, que tu tentais irrationnellement de repousser. « Bien sur que c’est un problème. C’est pour ça que tu es partie non? » Et ca sonnait presque comme un reproche, que tu prends le soin d’étouffer dans une mine décomplexée. La rancoeur t’avait échappé alors que tu t’efforçais depuis dix minutes à l’ignorer. Mais plus vous discutiez, plus les souvenirs remuaient une certaine nostalgie. Parce que tu ne t’étais jamais confronté à elle depuis votre rupture, aussi loin soit elle. Tu avais géré sans elle tes sentiments comme tu le pouvais, mal. « Mais puisque tu tiens à ton régime de dictature, soit. Je vais m’adapter à ton décolleté plongeant arpentant les couloirs. Tu me diras juste les heures de passage. » Il n’avait rien de plongeant, c’est à peine si on observait la peau sous ses clavicules. Cependant, toi même tu ne comprenais pas à quoi tu t’amusais. Tu jouais avec elle sans savoir où tu allais, te laissant porter par le bordel intérieur. Valentina aurait compris l’humour sous jactent, bien trop souvent victime de ce mauvais goût. Mais elle, tu en étais moins sur. Tu n’y croyais pas en toute franchise. C’est dans un silence cartésien que tu attends la sentence sans pour autant détourner le regard. Bien au contraire, tu le soutiens sans sourciller. Comme un merdeux provocateur et fier de l'être.



@Adèle Kellergan
(c) noctae
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Invité a posté ce message Lun 4 Fév 2019 - 10:35 #


≈ ≈ ≈
{ Sometimes I feel like giving up
No medicine is strong enough. }
crédit/ tumblr@Raphaël Carpentier.


Il était irascible, et elle savait parfaitement torturer avec délice cette composante chez lui. Il ne laissait rien paraître fidèle à lui-même, impassible, trop fier pour laisser entrevoir a l’ennemi un quelconque répit. Pourtant elle savait parfaitement que venir effleurer l’idée qu’on puisse lui retirer l’essence même de ce qui le faisait vibrer pouvait s’avérer critique. Elle le regardait, nonchalant, haussait les épaules comme si rien ne l’affectait, inatteignable. « Ça me laissera le temps de partir en vacances. » Si elle ne le connaissait pas si bien elle serait sans doute tombée dans le panneau. Il donnait le change avec tant d’aisance qu’il était facile de se laisser berner par le chirurgien, mais s’il lui avait bien appris une chose à travers ses nombreux éclats, c’était aussi de faire preuve d’esprit et lire entre les lignes était devenu un jeu qu’elle remportait souvent, laissant le français moins maître des règles. « Très bien si c’est ce que tu souhaites, je peux m’en occuper de suite. » Dit-elle en venant se placer derrière son bureau comme pour souligner ses propos, prête à dégommer la feuille de congé. Après tout le repos serait aussi pour elle de ne plus avoir à affronter les regards scruteurs, accompagnés du nom de Raphaël systématiquement. La méthode serait peut-être trop radicale pour ne pas éveiller de doute cela dit. Et elle cherchait juste à obtenir une réaction de la part du trentenaire, pour appuyer sa théorie du bluff. Malheureusement à ce petit jeu, la brésilienne n’était pas la seule à exceller, et l’occasion était trop belle pour que le médecin ne saute pas dessus. « Bien sûr que si. Tu as bien décroché mon téléphone quand ma mère m’appelait. » Si la brune se vantait de disposer d’une excellente mémoire, Raphaël lui avait un sens du détail magnanime, au point de pouvoir se rappeler de l’heure et l’endroit d’une dispute tout à fait banale animant le couple comme bien souvent, et pouvoir le lui recracher au visage en temps de guerre. Sa mère. Sujet bien trop épineux auxquelles la jeune femme s’était piqué a ses dépends une fois, suffisamment pour ne pas vouloir s’y frotter à nouveau. Quand bien même la demoiselle tentait une esquisse de discussion sur le thème motherhood, elle se faisait remballer aussi sec. Ses relations avec ses propres géniteurs étaient si fusionnelles, qu’elle cherchait de manière égoïste à transvaser le sentiment chez Raphaël, persuadé de recoller des morceaux d’histoire qui ne lui appartenait pas. A quoi bon se justifier une énième fois sur le fait d’avoir voulu bien faire, il serait imperméable a toute tentative de dialogue. Bien trop fermé à entendre raison sur ce sujet. « Comment ai-je pu ne serait qu’un instant oublier à quel point je me suis fait fustiger sur place pour avoir osé décrocher. C’est vrai… » Répliquât ’elle, très théâtrale. Elle ne souhaitait pas empiéter sur ce terrain ou définitivement un accord à l’amiable n’était pas envisageable. Et Raphaël ne semblait pas vouloir concéder a lui laisser du répit, la targuant de questions visant à savoir ou penchait la balance dans le cas auquel elle était confronté. S’il n’en avait pas idée, elle pouvait se vanter d’avoir réussi à maintenir une impartialité totale, qu’elle se devait de conserver. Elle savait que sa plus grosse bataille se trouvait face au conseil, quand elle devrait se justifier de ne pas prendre position pour la victime, ce qui au vu des échos qu’elle avait eu, ne semblait pas même envisageable… « En plus d’avoir perdu ta patience, tu as perdu tes opinions ? » Acerbe et piquant, signé Carpentier. Il avait définitivement usé du peu de patience qu’elle tentait de conserver. Elle luttait irrépressiblement pour ne pas tomber dans la facilité, se laisser emporter par la colère et jeter au visage de son ex petit ami tous les maux qu’il lui inspirait. Ses doigts et ses jambes se croisaient inlassablement dans un manège à vous donner le tournis. « Ne t’en fais pas pour moi, mon jugement est éthique, tout comme les membres du conseil, quel tu vas devoir te confronter, et crois-moi que tu ferais mieux d’arriver préparer au lieu de te soucier de ce que je vais défendre. » Il pouvait jouer de son égo tant qu’il le voulait, mais cela ne faciliterait pas sa réhabilitation auprès de ces derniers s’il s’amusait à fanfaronner comme avec elle. Pourtant au fond d’elle, Adèle savait très bien qu’il était impensable de lui demander de ne pas être impétueux face à eux. C’était l’essence même de ce qui le caractérisait, seulement ses traits d’humour noir et complaisant serait mal reçu le jour j. Et la demoiselle se creusait les méninges d’office pour essayer de sauver son comportement outrancier parfois. « Forcément, te faire taper sur les doigts le premier jour, ça donne pas une bonne image à tes collègues hein ? » Si seulement il savait à quel point ces paroles résonnaient en elle, comme une vérité malheureusement trop pesante. Elle ne l’en aviserait pas, elle ne laisserait rien transparaître, sa moue prenait malgré elle une forme de tristesse qu’elle dissimulait tant bien que mal. Ne pas capituler. « Ce n’est pas mon image auprès de mes collègue qui est remise en cause aujourd’hui mais bien la tienne. » Elle reprenait le dessus. Se reconcentrer sur ce qui les avaient amenés à se croiser dans ce bureau à ce jour. Rester sur son dossier, l’objet de son travail. Il saurait bien assez vite par les bruits de couloirs ce qu’il se murmurait sur elle. Le conseil laissait clairement transparaître une certaine forme de mise de côté. On ne la soutenait pas dans ses projets, elle déjeunait seule, tandis que ces dits collègues se réunissaient entre eux tel des loups prêt à bondir sur leur proie si elle esquissait le moindre geste. Adèle était une battante émérite et s’accrochait a sa volonté de bien faire, mais les battons qu’on lui glissait dans les roues rendait les choses bien difficiles. Et Raphaël n’était pas là pour aider. « Non, avant ce n’était pas une question c’était le cri d’une hystérique. » C’était bien là, la première fois qu’on la comparait à ce genre de femmes phénomènes qu’elle assimilait a une harpie. Une remise en question insidieuse se jouait en elle tandis que Raph bien décidé à imprégner son venin en elle continuait de manière vile à la rabaisser. « Qu’est-ce que tu as bien pu faire pour pousser à bout cette pauvre femme ? » La caricature était mauvaise, et laissait entrevoir à Adèle qu’une prise de partie manifeste transgressait de ces paroles. Elle ne s’en étonnait pas. Il la poussait à bout et elle passait par-dessus les propres règles qu’elle s’était fixé. Tel des battements d’ailes, ces cils volaient en signe d’exaspération profonde. « Si tu pouvais éviter de transposer ton cas au sien ce serait pas mal. » Il avait osé. Il venait sur le terrain minet. Certes elle avait ouvert la brèche à tort. Mais ses paroles, telles des hachoirs, venaient se refermer sur le cœur déjà bien meurtrie de la franco brésilienne. « Tu ne lui as pas fait un gosse pour ensuite lui demander de s’en débarrasser, donc je ne considère pas faire de transposition, merci de ta délicatesse cependant. » Elle mordait en retour. Seulement la marque de ses crocs étaient des plaies encore bien trop vives pour être éveiller de la sorte. Les mots avaient franchis le seuil de sa bouche sans qu’elle est le temps de les procéder. Elle était une femme réfléchie, mais il lui faisait perdre pied. A quoi bon s’excuser maintenant que le mal était fait, d’ailleurs surement plus à elle qu’a lui a l’évocation de ce souvenir. « Je ne me positionne pour personne. » Continuait de se moquer Raphaël. L’épiderme de la peau de la brunette teintait de plus en plus vers une couleur carmin, signe manifeste de la colère mais aussi de la détresse de la jeune femme. « Ma voix n’est pas aussi aiguë. » Se contentât ’elle de lâcher sèchement. Pour quelqu’un qui détestait les enfants, il en était pourtant la représentation parfaite. Aussi brillant qu’immature, laissant ses interlocuteurs bien souvent décontenancé et ne sachant sur quel pied danser avec lui. Adèle ne faisait pas exception. Elle avait beau le connaitre sur le bout des doigts, ses réactions imprévisibles trouvait toujours moyen de la désarçonner de ces certitudes. « Irritante, le mot est bien choisi. » Son regard déviant le long de sa peau, la parcourant avec réflexion, laissant Adèle constater les réactions chimiques qu’il provoquait en elle. A vrai dire cela avait commençait avec la prise de ses cachets, un des effets secondaires. Des plaques d’eczema qui se réveillait lors de vives émotions. Si jusqu’ici elle les contenait plutôt bien, il était de mise de constater que sa rencontre avec Raphaël était un échec. Et comme pour renforcer les dires du jeune homme. « Bien sûr que c’est un problème. C’est pour ça que tu es partie non ? » La déferlante d’émotion était trop difficile à soutenir. Se replonger dans leur rupture amenait des douleurs qu’Adèle n’arrivait pas à combler quotidiennement, au point de se réfugier dans des médicaments destructeurs plus que guérisseur. « Ne mélange pas tout s’il te plait. Tu sais très bien pourquoi je suis partie. Du temps a coulé sous les ponts. Si tu n’es pas apte à travailler sur ce cas avec moi, entendu, tu peux te trouver un autre référant pour gérer ta situation, mais tu vas devoir t’habituer à ma présence dans cet hôpital que tu le veuilles ou non. Et tes comportements déplacés n’y changeront rien. » Les moqueries, les imitations, les attaques, elle avait beau y faire front au mieux. C’est ça qu’il restait d’eux ? Elle ne s’était pas attendue à être accueillie à coup de champagne et d’accolade, mais il lui était pénible de se dire qu’ils n’étaient pas même foutus de co existé dans cet environnement sans que l’égo de l’un ou de l’autre ne viennent parasiter leur relation. « Mais puisque tu tiens à ton régime de dictature, soit. Je vais m’adapter à ton décolleté plongeant arpentant les couloirs. Tu me diras les heures de passage. » Sa main claquât nerveusement sur son bureau, signe notoire du raz de marée de colère qu’il avait provoquait et la tempête qui se préparait. Si elle avait pu fuser en direction de son visage et venir se loger sur sa joue, Adèle ne s’en serait pas priver. Sa conscience professionnelle lui valait son salut. « Tu cherches quoi là au juste. A avoir une autre plainte pour harcèlement sur le dos ? Je ne suis pas Kelly ou une autre de tes groupies. Je ne tolérerais pas ce genre de réflexions machistes au sein de ce bureau ni la façon dont tu me parles. » Le trop plein d’émotion l’avait fait bondir de son siège et sa voix oscillait dangereusement dans les tours, signe de faiblesse. Ses yeux croisèrent ceux de Marc qui observait avec jouissance la scène de par la baie vitré, offrant une vue dégagé sur son bureau. Elle se rassit promptement, glissant ses cheveux derrière ses oreilles, comme pour se redonner une certaine contenance. Elle ne voulait pas céder à lui octroyer le plaisir de constater qu’elle ne gérait absolument pas la situation. Comme il était prévisible, celui-ci s’immisçât dans le bureau sans que l’on y invite. « Tout va bien miss Kellergan ? » Son ton âpre et doucereux la dégoûtait, tout comme le regard faussement bienveillant qu’il apposait sur elle. Derrière ces lunettes son regard déplacer ne se privait pas de reluquer le dit décolleté objet de la dispute. « Tout va bien, merci Marc. » Ponctuât ’elle d’un sourire appuyé, espérant qu’il y verrait là un signe l’invitant à quitter son bureau, mais il semblait vouloir camper sur place. « Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez ou me trouver. » Son regard déviât entre sa poitrine et Raphaël. Pervers. « C’est gentil merci. » C’est lui qui aurait dû se trouver dans cette position. Il pratiquait le droit de cuissage impunément, au su de tous, sans que personne ne semble d’en préoccuper. Il finit par quitter la pièce de sa lente démarche, octroyant à la brune un soupir de soulagement manifeste.
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