you can never go wrong if you let me hold you. (noor)

Les résultats sont tombés, j'ai eu mon année, haut la main. Ce n’est pas très surprenant pour mes proches et forcément, j’ai envie de fêter tout ça ce soir avec eux. Y compris Noor. Alors, quand par sms, elle m’informe qu’elle ne pourra pas venir, je n’hésite pas une seule seconde. Tant pis pour la soirée entre proches, je la passerais qu’avec elle parce que j’en ai vraiment trop envie. Prenant mes clés pour foncer chez elle, je fais ce chemin que j’ai parcouru bien souvent ces derniers temps, pour finir devant son appartement. Chopant mon portable pour lui dire de venir m’ouvrir, je n’ai pas le temps de le faire que sa porte s’ouvre, laissant apparaître une femme. « Bonsoir, je... Mh… Kenneth. Je suis venu pour Noor. » Je bafouille, limite en panique de me retrouver face à la colocataire de Noor. C’est la première fois que ça se produit, alors que ce n’est pas la première fois que je viens ici. « Elle m’a dit que tu venais, vas-y entre, et bonne soirée. » Et elle se tire, me laissant planter comme un idiot devant la porte d’entrée ouverte. Quelques secondes passent avant que je retrouve mes esprits et je finis par passer le seuil de la porte, la refermant derrière moi. Connaissant le chemin sans mal, je marche tranquillement vers l’endroit où je pourrais trouver celle que je suis venu voir : la chambre. J’ouvre la porte, découvrant la jolie qatarienne allongée dans son lit, emmitouflée dans sa couette. Je souris lorsque les yeux de la brune se posent sur moi, mon cœur s’emballant légèrement. Ce n’est qu’un regard, bon sang, Kenneth. « Salut toi. » Dis-je dans un premier temps, avant d’entrer dans la chambre tout en ajoutant : « Ta colocataire m’a laissé entrer. » Heureusement parce que, quand je vois son état actuel, je m’en serais voulu de lui faire quitter le lit. Elle n’est clairement pas au top de sa forme, avec sa petite mine et tous les petits boutons qui parsèment son visage. J’imagine que c’est pareil sur tout son corps. M’approchant un peu plus, je m’installe sur le bord de son lit, l’une de mes mains venant saisir la sienne pendant que l’autre glisse sur son visage pour une douce caresse entre ses boutons. À ce qu’il parait, il ne faut pas les frotter, mais je n’en suis pas sûr parce que je n’ai jamais eu la varicelle. C’est peut-être trop tard pour le lui dire, non ? Ou pour fuir, chose dont je n'ai pas envie. « Comment ça va ? »

@Noor Vargas-Calhoun

Attraper la varicelle à 24 ans, c’est un truc dont elle se serait vraiment bien passé. Ça n’a pourtant pas l’air plus compliqué qu’autre chose à vivre chez les enfants, du moins de ce qu’elle a pu entendre puisqu’elle n’en a jamais croisés, elle aurait fini dans cet état plus tôt sinon. Et ils n’en gardent aucun souvenir en grandissant, une autre chance qu’elle elle n’aura pas. C’est certain qu’elle va s’en rappeler et en plus c’est vraiment insupportable comme maladie. Si encore elle ne subissait que la fièvre, le mal de tête et la forte fatigue, ce ne serait qu’un mauvais moment à passer, mais les démangeaisons… c’est le pire de tout. Et en ce moment elle en veut beaucoup à son médecin. Lui dire qu’elle va devoir rester confinée chez elle pour ne pas contaminer d’autres personnes, que les symptômes sont amplifiés quand la varicelle arrive à l’âge adulte, tout ça c’est bien beau, mais il aurait aussi pu lui parler du vaccin avant qu’elle l’attrape. Au lieu de ça elle se retrouve à passer la plus grande partie de ses journées au fond de son lit, comme à ce moment précis, avec tout le temps libre qu’elle veut pour agrandir sa culture cinématographique. C’est au moins ça. Et Kenneth qui doit venir lui rendre visite, ça aussi ça l’aide à égayer son humeur. Même si elle aurait de loin préféré fêter ses résultats d’une autre façon. Elle essaie tant bien que mal de rester éveillée en l’attendant, mais c’est la tête dans le brouillard qu’elle lève les yeux vers lui quand elle entend sa voix. Ça n’empêche pas son sourire de s’installer automatiquement sur ses lèvres en le voyant. Il lui précise que c’est Aspen qui lui a ouvert et elle la remercie intérieurement de lui avoir évité de devoir se lever. « Oui, je l’avais prévenue que tu venais. » Ce qui lui avait d’ailleurs permis de partir à sa soirée sans culpabiliser de la laisser toute seule dans cet état. Quand Kenneth vient s’asseoir au bord du lit et attrape une de ses mains, elle resserre un peu plus fort les doigts autour des siens, puis ferme les yeux un instant quand il passe doucement l’autre main sur sa joue, appréciant grandement cette caresse. Et elle ne peut pas s’empêcher de penser qu’elle adorerait qu’il fasse ça sur tout son corps, à la fois parce que c’est vraiment agréable pour ses démangeaisons, et à la fois juste parce qu’elle aime son contact. « Si je te dis un peu mieux maintenant que t’es là, tu me crois ? » C’est la vérité en tout cas. Se redressant légèrement elle tapote de sa main libre la place à côté d’elle sur son lit. « Tu peux t’installer, si t’as envie. » Elle ne le force pas évidemment, si ça l’embête il peut aussi bien rester où il est, ou bien aller se mettre sur la chaise de son bureau, c’est comme il voudra.

Ma réaction est automatique à la vue de Noor. Je souris, tout comme elle. Je lui explique comment j’ai pu entrer et, grâce à ses propos, je comprends mieux pourquoi la fille qui sortait m’a laissé entrer sans questionnement. Par automatisme, je m’installe sur le bord du lit, prenant sa main dans la mienne pendant que l’autre caresse sa joue. Elle ferme les yeux, appréciant cette douce caresse, et serrant plus fort ses doigts sur les miens. Mon sourire s’agrandit en entendant sa réponse à ma question et mon cœur se réchauffe un peu plus. « Je te crois. » Il ne peut en être autrement parce que c’est le cas aussi de mon côté à chaque fois que mes yeux se posent sur elle. Je me sens bien dès que je la vois, j’oublie tous mes soucis, toutes mes peines. Je n’oublie pas Ella pour autant, cette fille restera toujours dans mon cœur, elle a été mon premier amour, ça me semble normal. Mais Noor... Elle m’apaise, elle m’aide à avancer, peut-être même sans s’en rendre compte. Cette dernière se redresse d’ailleurs un peu dans son lit, tapotant la place libre à ses côtés et me propose de m’y installer. Je souris, bien évidemment que j’en ai envie et je ne fais pas prier pour m’asseoir à côté d’elle, ma main ne lâchant pas la sienne une seule seconde et mes doigts s’enlaçant un peu mieux aux siens. Épaule contre épaule, je tourne la tête vers elle, toujours le même petit sourire au coin. Je la détaille un moment sans rien dire et bordel... Est-ce normal de la trouver toujours aussi sublime malgré les affreux boutons qui ornent son visage ? Je me mords l’intérieur de la joue, luttant contre cette envie irrépressible de poser mes lèvres sur les siennes. Ce n’est clairement pas le moment et, tant bien que mal, j’arrive à focaliser mes pensées sur son état. « T’as mangé quelque chose avant que j’arrive ? » Il est essentiel qu’elle mange au moins un peu pour accélérer la guérison. « Je ne suis pas un très bon cuisinier, mais je peux te préparer un truc si tu veux. Tu n’as qu’à me dire ce qui te ferait envie. » Je lui souris, bien que je ne sois pas très certain de pouvoir répondre à toutes ces attentes puisque, comme je lui ai dit, je ne suis pas un fin cuisinier. Je reste très souvent dans le basique, mais étrangement pour elle, je suis prêt à relever tous les défis. Je ne sais pas vraiment si c’est une bonne chose mais, pour une fois, je m’en fous un peu en vérité.

Le contact des mains de Kenneth sur sa peau, et même rien que sa seule présence dans la pièce, elle se sent tout de suite un peu mieux. Pas moins malade, ça ça relèverait plutôt de la magie, mais ça lui fait tellement plaisir de le voir qu’au moins elle peut se concentrer sur lui plutôt que sur son envie de se gratter. Et elle n’a pas besoin de trouver des arguments pour le convaincre, il semble la croire aussitôt, ce qui l’arrange parce qu’elle n’aurait pas la force de le faire. « Bien, parce que c’est la vérité. » En même temps, pourquoi elle l’aurait dit sinon. Désireuse qu’il vienne s’installer à côté d’elle, elle lui propose donc le faire et il n’hésite pas à s’asseoir à la place qu’elle vient de tapoter. Tournant la tête il pose le regard sur elle et elle ne détourne pourtant pas le sien, fixant ses yeux le sourire aux lèvres. Et elle se demande ce qu’il est en train de penser, s’il ressent les mêmes choses qu’elle quand ils sont ensemble. Ou peut-être qu’il est juste en train de se dire qu’elle est quand même affreuse avec tous ses horribles boutons, c’est une possibilité après tout, elle ne saura surement pas. La question qu’il lui pose ensuite la laisse pensive un court instant. Non elle n’a rien mangé, pas depuis de nombreuses heures, mais elle n’a absolument pas la moindre envie d’avaler quelque chose. Et elle ne veut surtout pas qu’il s’éloigne déjà d’elle alors qu’il vient à peine d’arriver. « Ce qui me ferait envie, c’est juste que tu restes là, à côté de moi. Tu veux bien faire ça ? » Une petite moue apparaît sur ses lèvres et elle finit par aller poser doucement la tête contre épaule. Elle meurt d’envie de se coller encore plus et de se blottir dans ses bras, mais elle n’ose pas le faire, elle a peur que ça le dérange ou le gêne. « T’es tout chaud, c’est agréable. » Quoi qu’elle ne sait pas vraiment si c’est lui qui l’est, ou bien si c’est à cause de sa fièvre, ou encore si c’est cette petite chaleur qu’elle ressent toujours au creux de son ventre maintenant quand elle le voit. « Bon alors, monsieur le major de promo, quand est-ce que vous avez prévu de fêter ça finalement avec tes potes ? » Elle est plutôt étonnée qu’il ne soit pas en train de le faire à cet instant précise d’ailleurs, mais puisqu’il est là avec elle ce soir, elle imagine qu’au final c’est surement prévu pour plus tard.

Elle me confirme que ce qu’elle a avancé est la vérité, mais elle n’avait pas besoin de le faire pour que je la crois. Je n’ai pas de raison de douter de sa parole après tout. Elle me propose ensuite de venir m’asseoir à côté d’elle, ce que je fais sans hésiter, m’installant donc sur le lit. Soucieux de son état, je la questionne afin de savoir ce dont elle aurait besoin. Maintenant que je suis là, je pourrais lui être utile, comme en lui préparant un bon petit plat pour qu’elle puisse reprendre des forces. Ce n’est pas ce qu’elle souhaite, ce qu’elle veut n’est pas un truc à manger, mais moi et ma présence. Je souris en voyant sa petite moue, sachant déjà avec pertinence que je ne pourrais rien lui refuser à présent. Doucement, elle pose sa tête contre mon épaule et ça me fait sourire un peu plus. « Mh... Ouais, je crois bien que je peux faire ça. » Je parle tout en caressant sa main en douceur, rigolant légèrement à ce qu’elle déclare ensuite. Je n’ai pas l’impression d’être si chaud que ça personnellement, c’est sûrement elle qui délire. « Ce n’est pas plutôt la fièvre qui te fait croire ça ? » Que je lui demande, allant poser ma main délicatement sur son front pour vérifier par moi-même. Ouais, elle est pas mal chaude la demoiselle, je n’ai pas de thermomètre pour attester de sa fièvre, mais je n’ai pas l’impression de me tromper. Ça m’inquiète quelque peu, il faudrait que je songe à trouver un moyen pour faire baisser sa température. Pas le temps d’y réfléchir cependant, elle m’interroge sur le moment où je vais faire la fête avec mes potes et j’hausse des épaules. « Eh bien, en fait, ils voulaient qu’on aille fêter ça ce soir. » C’est ce qui avait été proposé sur la conversation de groupe avec mes potes en tout cas, avant que je fasse changer de plan à tous ceux qui étaient ok pour ça. « Mais je leur ai dit que j’avais autre chose de prévu, alors ça a été reporté au week-end suivant. » J’hausse doucement des épaules, lui offrant un léger sourire. Capter que mon autre truc prévu était de venir ici ne sera pas très difficile pour elle, je ne cherche même pas à le dissimuler. J’ai bien plus envie de passer ma soirée ici, à m’occuper d’elle et de sa varicelle, que d’aller dans un bar faire la fête pour célébrer la fin d’une année d’études. J'en ai quelques-unes devant moi encore en plus, je pourrais festoyer encore plusieurs années. Prenant le temps d’observer ce qu’elle faisait avant que j’arrive, je constate que le téléviseur est allumé, encore sur la page d’accueil de Netflix. « T’avais envie de regarder quoi ? »

Une fois installé à côté d’elle, la question qu’il lui pose la fait sourire. Elle ne va pas se mentir, elle aime bien voir qu’il a envie d’être aux petits soins pour elle. Mais elle n’a pas faim, et une petite moue apparaît quand elle lui dit qu’elle veut juste qu’il reste là, se rapprochant ensuite de lui et allant poser la tête contre son épaule pour accompagner sa demande. Et sa moue est bien vite remplacée par son sourire à nouveau quand il accepte. Puis elle se sent bien là, avec Kenneth qui caresse doucement sa main et qui lui tient chaud. Lui ça le fait rire, mettant ça sur le dos de sa fièvre, ce qui n’est pas totalement faux c’est vrai, mais elle préfère sa version. « Peut-être un peu, je te l’accorde. Ça n’enlève rien au fait que c’est agréable. » Bien plus que d’être toute seule dans son grand lit, encore plus quand il pose la main sur son front. Ce n’est pourtant qu’un petit geste simple, qui n’a rien de particulier, mais elle adore ça quand même. Une question finit par lui venir à l’esprit. Ils en ont parlé par sms, il vient d’avoir son année et il doit fêter ça, mais quand ? Elle aurait pourtant cru que ce serait ce soir, parce que c’est ce que font tous les gens normalement, ils en profitent le soir même, ou à la limite dans les jours qui suivent. Ce que répond Kenneth la fait légèrement reculer la tête et froncer les sourcils. Elle ne comprend pas trop ce qu’il fait là alors si ses potes voulaient faire la fête. Il ajoute alors une précision en plus et maintenant ça fait sens. Mais elle ne comprend quand même toujours pas pourquoi. « Pourquoi tu leur as dit ça ? T’as vraiment fait changer les plans de tous tes potes pour moi ? » Si elle a bien compris, c’est la raison, mais ça lui semble presque trop fou pour être vrai alors elle pose la question pour être sûre. Lors de leur première rencontre elle a bien compris que sortir, boire et tout ce qui va avec n’est pas vraiment un truc qui lui correspond, mais de là à déplacer pour passer la soirée avec une malade. Sa tête se replace confortablement sur son épaule quand il lui demande ce qu’elle voulait regarder. « J’en sais trop rien, j’ai pas assez de courage pour me décider. » Avant qu’il n’arrive, ça faisait bien plusieurs minutes qu’elle cherchait, mais rien ne l’a particulièrement attirée et en plus de ça elle somnolait plus sur la télécommande qu’autre chose. « Tu peux mettre ce que tu veux. » Quitte à la supporter, autant qu’il le fasse en regardant quelque chose qui lui plait.

Je ris quand elle insinue que je suis chaud, lui signalant que c’est plutôt son côté fiévreux qui lui fait dire ça. Elle est d’accord avec mes propos, puis me fait sourire avec ce qu’elle ajoute. « Ça, je veux bien te l’accorder, par contre. » Moi aussi, je trouve ça agréable de l’avoir contre moi, bien plus que ce que j’aurai pu croire. Tranquillement, elle revient à notre conversation sms, celle où on parlait de mon diplôme, m’interrogeant sur le soir où j’irais fêter tout ça avec mes potes. Ce que je lui avoue semble la surprendre puisqu’elle recule la tête, fronçant les sourcils. J’hoche la tête docilement en entendant sa question, avant d’argumenter. « Ouais. Tu sais, on ramène tous des gens en plus avec qui faire la fête et moi, eh bien... J’aimerais bien que tu viennes. » Parce que, pour moi, elle fait déjà partit des gens qui comptent. Des personnes que j’ai envie de voir à mes côtés lors de telles occasions. C’est étrange cette rapidité à laquelle elle a su se faire une place dans mon cœur et, pourtant, j’aime bien cette idée. « On le fêtera quand tu seras guérie, enfin, si tu veux venir. » J’hausse doucement les épaules, elle pourrait très bien me refuser ça et je ne pourrais pas lui en vouloir. Posant les yeux sur sa télévision, je lui demande ce qu’elle aimerait regarder et elle me dit de choisir. « Mh... J’aime bien E.T. Ça te convient ? » Je la questionne quand même avant de sélectionner le film, ça serait idiot d’en mettre un qu’elle n’aime pas du tout. Tant qu’à regarder quelque chose, autant que ça soit un truc qui nous plaise à tous les deux. Cependant, en tournant la tête vers elle, c’est son état qui m’interpelle. Elle transpire de plus en plus, ma main sur son front me faisant réaliser qu’elle est encore un peu plus chaude qu’avant. La fièvre ne fait qu’augmenter au lieu de diminuer, il faut vraiment faire redescendre tout ça. Le premier truc qui me vient en tête est une douche rapide afin qu’elle puisse revêtir des vêtements propres et plus légers aussi. Les vêtements chauds sont à proscrire pour son bien-être. « Noor ? T’es vraiment très chaude... On va essayer de faire tomber la température avec une douche, vient, je t’aide. » Ce n’est pas une proposition, je ne lui laisse pas réellement le choix. D’ailleurs, après l’avoir fait retirer sa tête de mon épaule, je me lève du lit et lui tends les mains pour qu’elle puisse s’appuyer sur moi pour se relever à son tour. « Il faudra que tu portes des vêtements légers, un simple t-shirt serait idéal, par exemple. » Vêtement qui pourrait me laisser apercevoir sa lingerie, entre autres, mais j’essaie d’y faire abstraction. Ce n’est pas le moment pour avoir ce genre de pensées, je m’y interdis de toute façon.

Tout comme il l'avait fait suite à sa remarque, ça la fait également sourire quand il lui confirme penser la même chose pour le côté confortable de leur position. Elle n'ajoute rien de plus, enchaînant plutôt sur la conversation qu'ils avaient eue par messages, et ce qu'il répond la laisse perplexe, tête reculée et sourcils froncés alors qu'elle lui demande plus de précisions. Ça ne la fait cependant pas cesser de froncer les sourcils. Elle le fixe simplement pendant qu'il parle, puis continue à scruter les détails de son visage quand il s'arrête, sans rien dire, le temps qu’il reprenne une dernière fois. « Je suis étonnée par ce que tu me dis tu sais ? » Bien que ça lui fasse extrêmement plaisir et qu’elle en ait même l’impression de se réchauffer un peu plus soudainement, ça la surprend qu’elle ait cette place là pour lui. Mais c’est ce qu’elle veut, elle voudrait même plus en réalité, mais il n’est pas simple à cerner et elle a beaucoup de mal à définir la façon dont il voit leur relation, alors elle ne sait pas vraiment comment la voir non plus. Peu importe, elle préfère s’en contenter et laisser les choses se faire naturellement, et elle repose la tête sur son épaule. « Mais j’aimerais bien être là oui. » C’est peut-être l’un de moments les plus importants de son année, évidemment qu’elle a envie de fêter cette réussite avec lui une fois qu’elle aura de nouveau une santé de fer. Mais pour l’instant, elle n’est même pas bonne à choisir un film, c’est donc lui qui le fait. « Ça me va. » C’est le cas, elle aime ce film, même si pour le coup il aurait pu mettre n’importe quoi qu’elle aurait approuvé, même un vieux truc tellement pourri qu’il a été oublié depuis des années au fond d’un grenier lui aurait convenu, puisqu’elle n’est même pas sûre de réussir à en regarder plus de dix minutes. Il a vraiment choisi la pire compagnie pour ce soir. Mais elle n’a même pas le temps de commencer à somnoler, la main de Kenneth sur son front la tenant éveillée, et sa proposition qui va également l’empêcher de s’endormir. D’un côté ça l’embête parce qu’elle est vraiment fatiguée, et d’un autre elle ne peut pas contredire son idée de génie. Il a raison, elle se sentirait surement bien mieux après une douche. Avant qu’elle ne réponde quoi que ce soit il est déjà en train de se lever et de l’aider à le faire aussi de toute façon. « T’essaie de trouver une excuse pour me mettre nue en vrai hein, avoue. » Même malade elle n’en perd pas son envie de le taquiner. Elle attrape ses mains pour sortir du lit et un petit sourire en coin apparaît en entendant ce qu’il ajoute. « Profiteur. » Elle sait bien évidemment que ce n’est pas le cas et son regard en dit long sur le fait qu’elle veut juste l’embêter un peu. Une main toujours agrippée à celle de Kenneth, ils vont jusqu’à la salle de bain, où elle s’approche de la baignoire pour allumer l’eau et tester la température jusqu’à trouver la bonne. « C’est assez frais là hein ? » Pas de chance, c’est au moment où il s’approche à son tour que le pommeau lui échappe des mains, tombant dans la baignoire en partant dans tous les sens et les aspergeant tous les deux. « Merde, pardon, je suis désolée. »

Un petit sourire prend place sur mes lèvres. Elle n’avait pas besoin de me le dire, que ça l’étonne, ça se lit sur son visage depuis que j’en ai parlé. « Si ça peut te rassurer, je m’étonne moi-même. » Ouais, je n’avais pas prévu qu’une femme prenne une place aussi importante aussi vite. C’est même plus que ça, je ne l’avais pas voulu. C’est juste arrivé, comme ça, simplement, et si je peux encore lutter contre mon attirance pour elle, là, je ne peux rien faire. Il n’y a qu’à voir le sourire qui fend mes lèvres et ne cesse de s’agrandir à l’entente de ses paroles pour le comprendre. L’idée qu’elle puisse venir me fait énormément plaisir et nul besoin de prononcer des mots pour qu’elle le capte à son tour. Mon visage est assez expressif, je pense. Mais il ne l’est pas assez quant à la proposition du film, et je suis bien forcé d’ouvrir la bouche pour lui faire part de mon idée. Choix qu’elle valide et c’est donc E.T. qu’on visionnera ensemble ce soir. Du moins, c’est ce que je prévoyais avant de voir que son état ne s’améliore pas du tout. D’une main posée sur son front, je constate que sa température est plus élevée qu’à mon arrivée en ces lieux. Repensant à ce que faisait ma mère pour faire chuter ma fièvre lorsque j’étais malade, une idée me vient en tête : la douche. Aussitôt pensé, aussitôt levé pour l’aider à en faire de même, tout en lui expliquant oralement les raisons de mes gestes. Malgré la maladie, Noor ne perd pas son côté taquin, me provoquant un léger rire. « Parce que j’ai besoin d’une excuse pour ça ? » J’arque un sourcil, joueur et taquin, tout comme elle. Je sais déjà la réponse à cette question, non, je n’en ai pas besoin. Elle me l’a fait bien comprendre par sms et il faut dire que l’inverse est de rigueur. J’ai un mental d’acier pour ne pas avoir encore céder, résistant encore à mon attirance pour la belle brune. Mais jusqu’à quand ? Je ne le sais pas, mais ce que je sais, c’est que ça ne pourra pas durer indéfiniment. J’ai de plus en plus de mal à ne pas flancher. Pourtant, il faudra que je le fasse ce soir, lorsque je la verrais nue pendant sa douche. Endroit où on parvient après quelques secondes et où Noor s’attèle à allumer l’eau de la baignoire, réglant la température. Sauf qu’au moment où elle me demande mon avis, le pommeau lui glisse des mains quand je m’approche et nous prenons tous les deux une petite douche. Ce n’est pas très chaud, je pourrais gueuler pour sa maladresse, mais ce n’est pas mon genre. A la place, je préfère la taquiner à mon tour et lui sort : « Avoue, c’est toi qui cherchait un moyen pour me faire ôter mes vêtements. » Parce que c’est ce que je fais après. Du moins, je retire mon t-shirt, trempé et qui ne pourrait m’apporter qu’un début de grippe. Pour ce qui est du jean, je préfère le garder quand même. On ne sait jamais comment pourrait réagir ma virilité à la vue des formes généreuses de Noor, il vaudrait mieux que je la garde cachée pour le moment.

Elle ne sait pas si ça la rassure ou non qu’il lui dise s’étonner lui-même, mais en tout cas ça la surprend un peu plus encore. Ça veut dire que ce genre d’envie est rare chez lui ? Elle préfère ne pas se poser la question et ne pas se faire de faux espoirs, se contentant de sourire et de lui répondre qu’en effet, elle aimerait fêter la réussite de son année avec lui, puis reposant la tête contre son épaule pour regarder le film. Le temps d’à peine quelques minutes puisque rapidement il pose la main sur son front, faisant une remarque sur sa température et lui proposant d’aller la faire descendre sous la douche. Ça ne manque pas de soutirer une petite taquinerie à Noor, à laquelle il répond lui aussi par une autre une taquinerie qui la fait rire également. « Ce soir oui. » Si d’habitude c’est vrai, elle l’avoue, il n’aurait pas besoin de dire ou faire grand-chose pour lui faire enlever ses vêtements, aujourd’hui ce n’est pas la même histoire vu son état. Ils finissent donc dans la salle de bain, où elle commence par allumer l’eau pour trouver la bonne température, mais quand elle invite Kenneth à s’approcher le pommeau lui glisse des mains et les asperge. Une nouvelle taquinerie sort de la bouche du Guatémaltèque, et un nouveau rire de la sienne. « Si j’avais voulu faire exprès j’aurais pas réussi à faire mieux. » Elle récupère alors le pommeau et, cette fois, fait exprès de le diriger juste une seconde sur lui pour le mouiller un petit peu plus en lui tirant la langue, avant d’aller le reposer à sa place. Il retire alors son t-shirt, et évidemment elle n’en perd pas une miette, puis elle reste hésitante devant la baignoire. Elle le regarde un instant, ne sachant pas trop quoi faire, mais se décide finalement à se déshabiller. De toute façon il l’a déjà vue complètement nue, et pas que vue, alors on peut dire qu’ils ont dépassé ce niveau d’intimité. Elle n’est cependant pas à l’aise au point de rester à s’exhiber tranquillement, alors en s’asseyant elle ressert les genoux contre elle. Elle reprend le pommeau, le tend à Kenneth, passe les bras autour de ses jambes et penche la tête en avant pour la laisser reposer dessus et pouvoir se détendre pendant qu’il passe l’eau sur elle, dans son dos et sa nuque notamment. Ça dure quelques minutes et, les yeux fermés, elle pourrait presque se réendormir. Mais elle tient bon, parce que ce ne serait quand même pas très pratique, et elle finit par relever la tête, éteindre l’eau et tendre le bras. « Tu veux bien me passer la serviette s’il te plait ? »