you can never go wrong if you let me hold you. (noor)

Elle rit à son tour et ce qu’elle ajoute me fait sourire. Je me doute bien que ce soir, elle est dans un état d’esprit différent et qu’une possibilité d’acte charnel ne lui a peut-être même pas effleuré l’esprit. À moi non plus, pas alors qu’elle va mal, même si ce n’est pas la seule chose qui m’empêche de coucher à nouveau avec elle. Mais ça, c’est une toute autre histoire et il n’y a pas lieu d’y songer ce soir, surtout pas quand je suggère l’idée qu’elle prenne un bain et qu’on prend ainsi la direction de la salle de bain. Malencontreusement, alors qu’elle cherche à régler l’eau à la bonne température, Noor finit par nous arroser tous les deux. Le bon côté dans cette bourde, c’est que l’eau n’est pas froide au moins, pas de quoi me faire attraper froid. Malgré tout, il faut que je retire mon haut, bien trop trempé à présent. Forcément, avant de le faire, je me sens obligé de la taquiner au passage et ça l’a fait une fois de plus rire. Elle argumente ses propos en tendant le pommeau à nouveau vers moi, me mouillant un peu plus et je ris à mon tour, ôtant mon t-shirt par la suite sous le regard de la jolie qatarienne. Un silence prend place et je m’attends à ce qu’elle me demande de sortir pour qu’elle puisse se doucher tranquillement, mais ce n’est pas ce qui se produit. A la place, elle retire ses vêtements face à moi, sans aucune gêne et je dois dire que je n’en ai aucune non plus à l’observer. Pourtant, malgré la belle vue qui s’offre à moi, je ne m’attarde pas plus longtemps sur ses formes parfaites, décidant que ce n’est pas le moment pour ça. Et puis, il ne faudrait pas que ça réveille mon cerveau du bas, ça serait complètement con que ça se produise le mauvais soir. S’installant dans la baignoire, la jeune femme me donne le pommeau et, m’asseyant sur le rebord, je passe l’eau sur son corps, principalement au niveau de son cou et son dos. Je la vois se détendre à vue d’œil, ça me rassure quelque peu et, à l’instant présent, je sais que je pourrais rester ici jusqu’à ce qu’elle ne le veuille plus. Rien que pour la sentir aussi apaisée, et ça même si j’ai mal aux fesses à cause de la dureté du rebord de la baignoire. Les minutes s’écoulent jusqu’à ce que la belle éteigne l’eau et me demande une serviette. Je pose le pommeau avant d’en récupérer une, la passant autour des épaules de Noor qui s’est levée et l’aidant à sortir pour venir sur le tapis. Doucement, je fais des petits mouvements sur sa peau avec la serviette pour la sécher, mais sans y aller trop fort par rapport à ses boutons. « Comment tu te sens ? Tu veux que j’aille te chercher des habits ? » Bon, je ne sais pas où ils se trouvent, dans quel tiroir se situe tel ou tel vêtement, mais en fouillant, je finirais sûrement par en avoir, non ?

Si elle avait été en pleine forme et qu’elle n’était pas en train de subir cette varicelle tardive, elle ne va pas mentir, l’avoir dans son lit lui aurait rapidement donné l’envie d’aller plus loin. Ça il le sait très bien, elle lui a déjà dit qu’elle a encore envie de plus avec lui, mais ce soir c’est malgré tout très loin de faire partie de ses envies premières. Tout ce qu’elle voudrait là c’est pouvoir s’endormir profondément, d’un sommeil réparateur. Mais ça non plus ce ne sera pas pour tout de suite puisque Kenneth l’emmène prendre une douche pour faire baisser sa température. Et finalement, avec ce qui arrive devant la baignoire, lui tout mouillé, obligé d’ôter son t-shirt, elle trouve que c’était vraiment une idée parfaite et ne regrette pas de ne pas être tombée dans les bras de Morphée plus tôt. Après une courte hésitation, elle finit elle aussi avec son t-shirt en moins, mais également tout le reste de ses vêtements, et se retrouve nue dans la baignoire, devant Kenneth. Ça ne la gêne pas pour autant, ça ne sert plus à rien maintenant avec lui, il a déjà vu tout ce qu’il a sous les yeux, tout ce qu’il ne se prive pas de regarder d’ailleurs, bien qu’il ne s’attarde pas, et ça la fait sourire. Le pommeau de douche récupéré elle lui tend pour que ce soit lui qui s’occupe de passer l’eau sur elle et ainsi pouvoir se détendre tranquillement sans avoir à bouger. Peut-être un peu trop d’ailleurs puis qu’elle commence doucement à somnoler. Alors avant de finir par tomber vraiment de fatigue elle éteint l’eau, mettant fin à ce moment, et peut-être à son calvaire de devoir attendre là sans rien faire à part tenir le pommeau, parce qu’elle ne se rend même pas compte de combien de temps elle lui a fait endurer ça au final, le pauvre. Elle ne peut quand même pas s’empêcher de penser qu’elle est vraiment une mauvaise compagnie ce soir, malgré ce qu’il pourrait dire, et elle compte bien se rattraper quand elle ne sera plus dans cet état. Mais avant ça elle a encore un peu besoin de son aide, pour qu’il lui donne sa serviette laissée de l’autre côté de la pièce, ce qu’il fait gentiment, la déposant autour de ses épaules quand elle est levée, l’aidant ensuite à sortir et la frottant tout doucement. Pendant un instant elle se contente de le fixer, le sourire aux lèvres, toujours aussi attendrie par l’attention dont il fait preuve. « Ça va un peu mieux, t’as de bonnes idées parfois. » Ses lèvres s’étirent un peu plus, il a eu raison de lui proposer ça. « Mes vêtements sont dans ma chambre, je m’habillerais là-bas. » Passant ses bras au-dessus de la serviette elle la resserre un peu plus contre elle et retourne dans la pièce où ils étaient plus tôt. Et une nouvelle fois après s’être bien essuyée, elle se retrouve nue devant Kenneth, le temps d’enfiler une culotte et un t-shirt. Puis elle regagne aussitôt son lit, quand même pressée de retrouver le confort de son matelas. « T’as le droit de t’en aller maintenant si tu veux, je voudrais pas t’embêter toute ta soirée. » C’est plus fort qu’elle, elle a vraiment peur de l’ennuyer et elle ne veut vraiment pas que ce soit le cas. Un petit sourire en coin se dessine ensuite sur ses lèvres. « Mais si tu décides de rester, je préfère te prévenir tout de suite qu’il va falloir accepter le rôle d’oreiller. » N’étant pas certaine de ce qu’il va répondre, de ce qu’il a envie de faire, elle attend sa réponse en le regardant, en appuie sur son coude. Elle a bien trop envie d’aller se recoller contre lui pour se gêner de le faire s’il reste. Bon, et il faudra surement aussi qu’il supporte le fait qu’elle s’endorme, parce que ça non plus elle ne va pas réussir à le repousser encore très longtemps.

La petite douche a l’effet escompté, elle semble bien plus apaisée que tout à l’heure. Au bout d’un certain temps, elle finit toutefois par couper l’eau et me demande une serviette que je lui donne dans la foulée. Je l’aide à sortir de la baignoire et entreprends de la sécher avec délicatesse, ne souhaitant pas appuyer trop fortement sur ces boutons. Sa petite taquinerie a pour don de me faire sourire. « Ça arrive bien plus souvent que tu le penses. » Dis-je tout en la suivant jusque dans sa chambre. Noor s’essuie encore un peu, puis lâche la serviette pour récupérer des vêtements propres, le tout en étant complètement nue sous mon nez. Il m’est vraiment difficile de détacher le regard de sa silhouette parfaite et je ne parviens à le faire que lorsqu’elle se change. Tant mieux, un peu plus et il aurait fallu que j’aille prendre une douche glacée. Elle s’installe sur le lit et ses premières paroles me font secouer négativement la tête, tandis que la suite me fait sourire. « Tu ne m’embêtes pas, Noor. » Ça n’a jamais été le cas et ça ne l’est pas non plus ce soir. Je ne serai pas en ces lieux sinon, et elle le sait. « Et tu vois, étrangement, j’aime bien faire office d’oreiller parfois. » Je souris, amusé. Sans lui demander si ça la gêne ou non, je déboutonne mon jean et le retire, ayant pour habitude de dormir simplement qu’en boxer. Je me faufile ensuite dans son lit, glissant sous la couette avant de la laisser venir se blottir dans mes bras. Doucement, je caresse son dos, me laissant aller dans mes pensées. « Il faudra que je me lève assez tôt, demain, pour aller me faire vacciner chez le médecin. » Pendant que je m’exprime à voix haute, je sens le regard de Noor sur moi et quand je tourne la tête vers elle, c’est pour découvrir un air interrogateur sur son doux visage. Ah, oui, c’est vrai que je ne lui ai pas dit... J’arbore alors une petite moue, grimaçant un peu par la suite, avant d’avouer cette chose que j’aurai dû lui dire depuis le début de cette soirée : « Je n’ai jamais attrapé la varicelle. » Je ne lui laisse pas le temps de répondre pour ajouter directement à la suite : « Mais je me suis renseigné, ne t’inquiètes pas, je ne vais pas l’attraper. » Techniquement, je ne devrais pas la choper grâce à la piqûre de demain. Enfin, si tout se passe bien quoi. Je pense l’avoir rassuré au moins un peu puisqu’elle ne tente même plus de s’insurger contre cette annonce. Ou c’est plutôt la fatigue qui l’en empêche, la belle étant en train de somnoler de nouveau contre moi, me provoquant un léger sourire. Tendrement, je viens poser un baiser sur son front et me positionne un peu plus confortablement, lui permettant aussi d’avoir une meilleure position. « Bonne nuit, jolie Noor. » Et sur ces mots, je ferme les yeux à mon tour pour rejoindre les bras de Morphée.

the end.