Les deux derniers jours venaient d'être les plus rudes qu'elle n'est jamais eu à subir. On venait de lui annoncer, noir sur blanc, qu'elle n'allait pas quitter l’hôpital pendant au moins deux mois. Son lupus avait touché ses poumons ou en d'autre terme : elle était dans la merde.
Le médecin avait prit le temps de lui expliquer que ses poumons venaient d'être attaqué en masse, et pas d'autre choix que la garder sous surveillance. Le prochain scan qui se déroulerait dans deux jours, pourrait dire si elle réagissait correctement au traitement et comment l'avancement du lupus fonctionnait.
Seulement Kate, à son habitude refusait de se voir clouée au lit pendant deux mois sous prétexte qu'elle tousse -enfin, selon ses dires-.
Deux heures de bataille avec son père n'avait pas eu raison d'elle, certes elle devait prendre des médicaments mais quel intérêt de rester ici ? Son père essayait de lui faire comprendre en long, en large et en travers, obstinée comme elle était, impossible de lui faire entendre raison. Pourtant on lui avait souligné qu'elle souffrait premièrement de dépression et secundo : des plaques rouges sur tout son corps n'étaient pas signe de bonne santé. Les dîtes plaques grimpaient d'ailleurs jusqu'à son cou, descendaient sur ses bras et poitrine, mais également son ventre pour finir leur course sur ses cuisses.
Finalement son père fini par quitter la chambre, si bien que Kate lui hurlait aussi fort qu'elle lui pouvait -et ceux malgré sa respiration anormalement audible et forte- qu'elle ne resterait pas ici. Plutôt mourir que de regarder les murs blancs de cet hôpital, consulter un psychologue merdique qui lui dirait de relativiser et un chirurgien qui lui parlerait comme à un enfant, puisque sa réaction était digne de cette catégorie d'être humain, capricieux qui pleurait pour ne pas rester ici.
Kate Rhodes avait peur, horriblement peur de se retrouver seule, ici. La solitude puisqu'il fallait l'appeler par son nom, c'était celle-ci même qu'elle craignait à juste titre. Elle ne pourrait certainement jamais se résoudre à rester ici, face à ses démons.
Invité a posté ce message Ven 14 Juin 2019 - 12:37#
L'hôpital, honnêtement, j'y passais assez de temps comme ça pour y venir pendant mes jours de repos. Cela dit, ma venue et celle de Cassie et Blake, soit dit en passant, avait pris une toute autre dimension après le coup de fil de notre père. Cassie avait du me calmer pendant le trajet jusqu'à l'hôpital afin que je ne débarque pas comme une furie dans la chambre de notre sœur. Si j'étais de nature calme et posé, j'étais aussi réellement sanguin lorsque j'étais piqué au vif. Et là, je l'étais. « Papa a dit dans quelle chambre, elle est ? » demandais-je à Cassie et Blake alors que nous venions d'entrer dans l'établissement. Blake m'indiquait le numéro que je n'avais pas retenu contrairement à lui. Connaissant parfaitement les lieux, je les guidais jusqu'au couloir qui menait à sa chambre. Notre père était là. On allait vers lui attendant d'en savoir plus, de comprendre ce que Kate faisait là. Je serrai les dents lorsque il nous expliquait tout. Bon sang, je n'arrivais pas à y croire. « C'est pas vrai... » Passé la panique, l'angoisse et la peur, l'énervement avait totalement pris le dessus sur mes autres émotions. Comment Kate avait elle pu agir aussi bêtement ? C'était du grand Kate quand on y pensait. Toujours à croire qu'elle pouvait tout gérer et s'en sortir sans aide. Si je l'aimais énormément, je détestais son côté indépendant qui mettait sa vie en danger. Nous avions perdu notre mère des causes d'une putain de maladie et il était hors de question que cela arrive de nouveau avec Kate. Mon cerveau avait clairement fait la transposition entre ma mère et ma sœur d'ailleurs, d’où cette rage qui bouillait en moi. Je n'avais jamais eu peur d'entrer voir un patient mais actuellement, ce patient était ma sœur et mon courage m'avait totalement quitté.
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Invité a posté ce message Dim 16 Juin 2019 - 14:48#
« Cassie, il faut que tu viennes. C’est Kate » La voix de mon père m’inquiète. Ses simples paroles aussi. J’ai Peter dans les bras que je confie à Wyatt en un rien de temps. « Comment ça ? Il lui ait arrivé quelque chose ? » Il finit par soupirer, avant de m’informer qu’elle est là, à l’hôpital. Je ne sais pas trop comment je me suis retrouvée assise sur le canapé. Mais l’idée qu’il soit arrivé quelque chose à Kate me retourne l’estomac. « J’arrive. Blake, et Asher ? » « Il faut que je les appelle » Je raccroche assez rapidement, complètement en boule de nerf. Wyatt arrive rapidement pour comprendre la situation. Une heure plus tard, je suis dans une voiture avec Blake et Asher en direction de l’hôpital. On est tous les trois à cran, incapable de parler. « Papa a dit dans quelle chambre elle est ? » Blake est plus rapide que moi, comme s’il avait intégré toutes les informations que Papa nous avait fournies. Mon cerveau lui avait été déconnecté à l’association de Kate et maladie. Lorsqu’on arrive enfin devant la chambre, Papa fait déjà les cents pas. Il nous a tous fait paniqué, et au vue de la gravité de son visage, je sais que c’est sérieux. « Papa, qu’est-ce qu’il se passe ? » osais-je demandé en arrivant à son hauteur. Il soupire grandement, en passant une main dans ses cheveux avant de nous confier tout. Sa maladie. Ses malaises. Son hospitalisation. Et à mesure qu’il parle, j’ai l’impression de sentir mes jambes qui perdent leur force. Je suis complètement paniquée à l’idée qu’il dit vrai, mais je sais qu’au ton de sa voix, tout est vrai. Je connais assez Kate pour savoir qu’elle aurait demandé à nous cacher ça, pour nous protéger ou peut-être pour se protéger elle. Mais intérieurement, je rage. Après maman…comment ont-ils pu nous faire ça ? Après ce que j’ai vécu dernièrement, pourquoi le karma continue à s’amuser de nous ? à nous torturer ? « Comment vous avez pu nous faire ça ? On avait le droit de savoir ! » Je crie littéralement dans le couloir, oubliant le monde autour de nous.
Invité a posté ce message Dim 16 Juin 2019 - 19:45#
J’étais content … Je veux dire réellement content de réaliser que l’appartement était vide de colocataires et de ma chieuse de petite sœur. Je pensais déjà à ce repos bien mérité dont j’allais pouvoir profiter puis mon portable s’est mis à sonner. Mon père. Un père dont la voix nouée par l’émotion m’a annoncé que ma fameuse petite sœur était à l’hôpital. Je me suis retrouvé en rien de temps dans une voiture en compagnie de Cassie et d’Asher en essayant de garder mon calme pour soutenir mes cadets comme je le peux. « Papa a dit dans quelle chambre elle est ? », « 58. » Je réponds immédiatement parce que je marche devant eux et que j’ai envie de savoir ce que c’est que ce bordel. C’est dans le couloir, pas très loin de la chambre de Kate, qu’on retrouve notre père, plus pâle que jamais. « Papa, qu’est-ce qu’il se passe ? » De cette question découle un enchaînement d’informations que j’encaisse les dents serrées. La maladie de Kate qui nous a été cachée par elle et par notre père. Mais, surtout, le fait que je n’ai rien remarquer. Merde, on vit sous le même toit, je la supporte tous les jours et je n’ai rien vu. Quel frère de merde ça fait de moi hein ? « C'est pas vrai... » La voix de mon petit frère me parait lointaine. Je suis déjà perdu dans mes pensées, perdu dans cet agacement que je sens monter en moi et qui, généralement, n’annonce jamais rien de bon. Putain mais est-ce que c’est une blague de très mauvais goût tout ça ou est-ce qu’on compte si peu pour qu’on nous ait caché la vérité ? « Comment vous avez pu nous faire ça ? On avait le droit de savoir ! » Je ne sursaute même pas en entendant Cassie crier. A vrai dire, je m’enferme dans mon silence. Je la sens la colère qui grimpe en moi et qui va fissurer ce mur que j’essaye de bâtir tous les jours pour ne pas avoir une nouvelle crise. Un putain de mensonge et tous mes efforts vont voler en éclats. Et je continue de ne rien dire, d’assister à la scène avec la sensation que je vais perdre pieds, que la dispute qui va éclater et le fait de voir Kate dans un lit d’hôpital vont me faire vriller.
Entraîné dans sa frénésie, elle était folle de rage et refusait de se soumettre à la dure réalité. En premier lieu, elle était partie pour s’échapper de l’hôpital, comme si elle aurait pu se volatiliser sans que personne s’en préoccuperait. Son plan n’était clairement pas établi par un génie, et de toute façon elle trouverait bien une bonne excuse pour leur renvoyer comme il se doit son sarcasme légendaire. Sa tête passait à travers la chambre, et c’est en tournant celle-ci vers la sortie qu’elle aperçue sa famille, de grands yeux et une colère qui montait davantage. Son père n’avait pas pu garder le secret sur sa santé, aucun moyen pour lui de se taire. Kate fila sur son lit, essayant d’établir un nouveau plan génial pour pouvoir excuser ses mensonges, tout ce qu’elle avait cachée dans le grenier désespéré de sa souffrance. La jeune Rhodes avait soigneusement tout évité, n’en avait parlé à personne et n’avait évoqué sa maladie à personne, elle avait tout encaissé sans rien dire. La blonde jeta un regard par la fenêtre et se leva à contre cœur pour s’approcher de celle-ci, peut-être qu’en ouvrant cette dernière elle pourrait peut-être s’échapper d’ici ? Certainement pas. C’est dehors que ses yeux se perdit, un chat qui passait dans la cour, un passager clandestin qui ne devait surement pas être le bienvenu au sein d’une cour privée hospitalière. ‘ Qu’es qui peut t’arriver de pire ? ‘ Subir une engueulade de Cassie Rhodes ? Les foudres de Blake Danvers ? Le regard blessé de Asher Rhodes ? C’était ça, qu’elle redoutait depuis le début, les voir, la sermonner, le regard plein de pitié. Cassie et Asher allaient revivre le cauchemar qu’ils avaient déjà vécu avec leur mère, la maladie qui vous tue à petit feu, comprendre dans leurs yeux que Kate avait une haute probabilité d’y passer, de ne pas pouvoir se relever. Leur expliquer à quel point elle est désolée mais qu’elle ne pouvait pas se résoudre à leur faire part de tout ça. Kate était égoïste, quand il s’agissait d’elle, de ses problèmes, de ses doutes, ses peurs, elle était égoïste, elle ne partageait rien. C’était d’ailleurs cela qu’on lui reprochait le plus souvent, qu’elle ne sache pas comment faire part à sa famille de ses sentiments. Garder tout pour soit, jusqu’à exploser, leur balancer à la figure tout ce qu’elle se reprochait à elle-même. A vingt ans, on ignore tout et pourtant, elle avait eu tout à affronter Kate Rhodes. C’est le bruit de leur pas qui la tira de ses pensées et qui l’obligea à aller s’asseoir sur son lit, la respiration si bruyante qu’ils avaient déjà dû entendre ses poumons. A chaque inspiration comme si elle avait un amplificateur en permanence sur elle. Son lupus avait choisi ses poumons, pour pouvoir mieux décrire ce qui lui arrivait : elle avait l’impression de s’être noyé deux fois avant qu’on lui dise qu’elle avait un problème respiratoire. Un traitement lourd et compliqué, c’est ce qu’elle avait retenu du bref entretien avec son médecin. Un imbécile heureux, sa pensée avait été déterminé dans les vingt secondes qui suivirent son entrée dans la pièce et il n’avait même pas encore eu l’occasion d’ouvrir la bouche. Kate était sévère, elle mettait en permanence cette protection pour pouvoir rejeter le plus monde possible. C’était sa manière de vous faire comprendre qu’il valait mieux réfléchir à deux fois avant de vouloir faire parti de sa vie.
Invité a posté ce message Mer 19 Juin 2019 - 15:55#
J'entends les paroles de mon père mais j'avais l'impression que mon esprit était sorti de mon corps. Je n'avais plus réellement le contrôle et c'était sans doute le signe que j'allais péter un plomb d'une minute à l'autre. Kate était malade. J'en voyais tous les jours des gens souffrant, je leur expliquais avec clairvoyance ce qu'ils allaient affronter, ce qu'ils allaient devoir faire pour aller mieux ou juste terminer leurs vies en paix. Il était hors de question que je le fasse avec ma propre sœur, pas après tout ce qu'on avait vécu tous ensemble à la mort de notre mère. Je n'allais pas revivre ça, pas une deuxième fois, c'était hors de question. J'avais envie de crier, de dire à mon père qu'il était lâche de ne rien avoir dit avant, à ma sœur qu'elle n'était qu'une égoïste, une putain d’égoïste. Pourtant, rien ne sortait et le cri de Cassie me ramenait à la réalité. « Comment vous avez pu nous faire ça ? On avait le droit de savoir ! » Je prenais le bras de ma soeur sans savoir si c'était pour la calmer ou pour lui apporter mon soutien, parce qu'au fond, elle a raison. « Attendre qu'elle soit morte pour nous le dire, c'était une idée de génie ! » crachais-je à mon père avant de faire volte face et de poser ma main sur l'épaule de mon frère. Blake se murait dans le silence et je le connaissais assez pour savoir que c'était mauvais signe, très mauvais signe. Je resserrais ma main ne sachant pas comment le canaliser alors que je ne me canalisais pas moi-même.
Je tournais la tête, sans savoir pourquoi, vers une porte ouverte à quelques mètres. Kate était là, assise sur son lit et à son visage on pouvait voir sa difficulté à respirer. J'en avais mal aux tripes. Si la présence du gros chien au bout du couloir avait pour but de rassurer et d'émerveiller les enfants et autres patients du service, il était clair que ça ne fonctionnait pas avec moi, ni même avec ma famille. « Elle est là... » dis-je en emmenant mon frère vers la chambre même si au vu de sa corpulence et de la mienne, je ne faisais pas le poids s'il refusait de me suivre.
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Invité a posté ce message Mar 2 Juil 2019 - 21:18#
« C’est pas vrai… » Non ce n’est clairement pas vrai. Toute cette histoire. Toute cette maladie. Kate à l’hôpital. Pas maintenant. Pas encore. La roue est bouclée. Quoi qu’il arrive, la case hôpital revient inlassablement. Je suis épuisée. Et pourtant, la colère me monte aux joues face à notre père qui daigne enfin tout nous confesser. Je sais qu’à son regard, c’est aussi dur pour lui. Mais je m’en fou. Il nous a caché ça en sachant pertinemment qu’on finirait par le découvrir. Et après ce qu’on a pu vivre avec maman…je ne comprends pas comment il a pu nous le cacher. « Attendre qu’elle soit morte pour nous le dire, c’était une idée de génie. » Là de suite, j’ai envie d’exploser mais je sais que comme moi, mes frères sont sur le point de le faire aussi. Mon père passe une main dans ses cheveux manquant avant de regarder par la petite porte vitrée. A travers, on y voit Kate allongée sur le lit, qui peine à respirer correctement et mon cœur manque un battement. Ma petite sœur. Bordel. « Elle est là… » La voix d’Asher résonne alors qu’il commence à passer la porte, entraînant Blake avec lui. Ce dernier est entré dans un mutisme étrange et inquiétant. Mais en même temps, on est tous sur le choc. Je suis la dernière à rentrer, les poids serrés face à la stupidité des deux. Papa devrait être le plus responsable. Mais encore une fois, j’ai l’impression de faire face à un adolescent. Le silence s’intensifie lorsque Kate nous regarde tour à tour, tentant de juger nos réactions. Je vois bien qu’elle a peur de ce qu’on peut dire ou faire. Et c’est sans doute pour ça qu’elle a fini par nous le cacher. Mais je ne comprends pas. Je ne saisis pas. « La mort de maman vous a pas suffi ? » Ma voix transperce le silence et vient secouer les regards qui dévient vers moi. « Vous vouliez juste ajouter un peu plus de Drama à la vie pourrie des Rhodes ? » Ma voix n’est ni en colère ou blessée. Elle est juste sarcastique face à la stupidité de la situation.
Invité a posté ce message Mar 9 Juil 2019 - 15:42#
Je n’ai toujours pas ouvert la bouche et, pour le moment, je n’ai pas envie de le faire. Non pas que je me sente comme un étranger dans toute cette histoire mais presque. C’est vrai que contrairement à eux je n’ai pas à revivre ça une seconde fois mais Kate reste ma sœur. Elle est ma petite sœur bordel et pourtant je n’ai rien vu venir. J’ai été complètement aveugle, comment est-ce possible bon sang ? Etais-je si concentré sur moi-même pour ignorer les signes ou est-ce que Kate est particulièrement douée pour mentir et cacher les choses ? Quelque soit la réponse, je sens ma colère monter encore et encore. La main d’Asher sur mon épaule ne m’aide en rien et je suis tout le monde sans un mot. Mais la voir assise sur ce lit d’hôpital et entendre sa respiration difficile, ça me fout un sacré coup. « La mort de maman vous a pas suffi ? Vous vouliez juste ajouter un peu plus de Drama à la vie pourrie des Rhodes ? » La voix stridente et sarcastique de Cassie ne me fait pas sursauter contrairement à notre père qui finit par lui adresser un regard sombre. Celui-là même qu’il utilise lorsqu’il s’apprête à nous remonter les bretelles. « La regarde pas comme ça ! » Je lâche d’une voix tranchante. « Vous êtes des putain menteurs ! Bordel on représente si peu pour vous ?! On avait le droit de savoir avant tu finisses dans un lit d’hôpital ! Vous êtes lâches et hypocrites, autant l’un que l’autre. » J’aurais aimé voir leur réaction si les rôles avaient été inversés et ça m’agace plus encore de dire tout ça à voix haute. Ça m’énerve tellement que j’envoie valser à travers la pièce le plateau repas sur la petite tablette. « En fait vous savez quoi ? J’ai pas la moindre envie d’entendre vos excuses à la con ! » Je n’ai même pas besoin de voir mon reflet pour savoir que mon regard d’ordinaire bleu s’est assombri. Je n’ai pas plus besoin de les regarder pour savoir qu’ils ont conscience que je dérive totalement. En fait, il suffit que Cassie pose sa main sur mon bras pour me retenir pour que j’explose. « Lâche-moi tout de suite ! » Je crie en dégageant son bras avec tellement de véhémence que je la bouscule plus que je la repousse. « Allez vous faire foutre tous autant que vous êtes ! » Je crache avant de sortir de la pièce en faisant claquer violement la porte contre le mur. Dans le couloir j’entends qu’on m’appelle mais je préfère bousculer une infirmière qui m’empêchait de passer plutôt que de me retourner. De toute manière j’ai besoin de m’éloigner et de prendre l’air très loin de cet hôpital à la con.
A quoi s'attendait-elle sérieusement ? Qu'on lui dise que tout irait bien ? Qu'elle n'avait pas à s'en faire de leur avoir menti pendant tout ce temps ? Qu'elle aurait tout le soutien qu'elle mérite ? Tout ça dans une ambiance bienveillante et calme ? C'était mal connaître la famille Rhodes.
Aujourd'hui Kate n'allait pas parader, fière comme un coq, non. Elle allait devoir expliquer -à ceux qui voulait bien l'entendre- ce qui lui était passé par la tête et tout ça sans essayer de déclencher une dispute familiale -ce qui était très loin d'être le cas déjà. Elle comptait leur expliquer à quel point cela avait été dur, combien elle avait souffert mais aujourd'hui ça ne marcherait pas ce petit numéro. A peine avaient-ils poser un pied dans la pièce, qu'elle sentait à quel point elle avait été une déception pour chacun d'entre eux, qu'ils allaient devoir remettre le couvert et faire face à nouveau pour la maladie enfin du moins pour Asher et Cassie. Blake n'avait jamais eu à faire affaire à tout ça.
" Je suis désolée.. " chuchota t-elle en baissant la tête, et ce n'était pas vraiment audible, elle aurait voulu leur dire tout haut mais, les paroles de Cassie et de Blake couvraient plus que de nécessaire le broua de l’hôpital. Elle n'eut pas le temps de leur dire quoi que ce soit, que les mots de Blake l'avaient touchés en plein coeur, comme si on lui avait un fer brulant au fond de sa gorge. Elle s'était fait assaillir de tous les côtés, et alors que son grand frère venait de quitter la chambre, ce n'est qu'en relevant la tête, que les larmes qui envahissaient ces joues étaient visibles.
" Papa n'y es pour rien. " arriva t-elle à articuler en lui jetant un regard plein de compréhension. " Je lui fait promettre de ne rien dire sinon, je quittais New York. Il n'y es pour rien. " répéta t-elle en essuyant ses joues avec le revers de sa manche." Je pensais que...enfin. " sa voix qui tremblait ne laissait rien présager qui aille. " que ce n'était rien, que ça allait passer et je ne veux pas admettre que ma vie est foutue. " admit-elle enfin en sanglotant de plus belle, qu'es qu'elle se trouvait ridicule à ce moment-là, entrain de pleurer comme une enfant. " Je vais tout perdre et je ne peux rien faire pour arrêter ça et la dernière chose que je voulais faire c'était vous entraîner avec moi dans ma chute. " arriva t-elle à dire en baissant à nouveau la tête et c'est presque sous le trop plein de tension que leur père quitta la pièce, ayant vu que trop peu de fois Kate dans cet état, il n'avait pas les trippes pour supporter ces paroles et, également de la voir ainsi. Leur père n'avait jamais été un modèle de responsabilité et ça n'avait jamais été sa qualité principale, mais on ne pouvait pas lui retirer sa sensibilité.
Invité a posté ce message Dim 14 Juil 2019 - 15:55#
J'en veux à la terre entière mais particulièrement à mon père et à Kate. Je ne sais pas à quel moment ils ont pu croire que nous cacher sa maladie était la bonne solution. Si je peux gérer ma colère, je sais que ce n'est pas le cas de Cassie, ni même de Blake. D'ailleurs, mon frère ne parle pas et je sais que ce n'est pas bon signe... Je le connais par cœur et je sais qu'il va exploser. Je ne sais juste pas quand. Je serre les dents alors que j'essaie de me canaliser mais il me semble que mon cerveau vient de se déconnecter totalement. Voir Kate allongée et branchée de toutes parts me renvoie à l'image de ma mère, notre mère qui est morte ici. Je sens mon cœur se serrer et la colère que je maitrise jusque là, totalement m'échapper. Si je suis le plus calme des 4, et qu'aucun ne m'a jamais vraiment vu dans une crise de colère, je ne sais pas de quoi je suis capable lorsque je lâche prise. « La mort de maman vous a pas suffi ? Vous vouliez juste ajouter un peu plus de Drama à la vie pourrie des Rhodes ? » Je regarde ma sœur, totalement d'accord avec elle pour le coup. « La regarde pas comme ça ! Vous êtes des putain menteurs ! Bordel on représente si peu pour vous ?! On avait le droit de savoir avant tu finisses dans un lit d’hôpital ! Vous êtes lâches et hypocrites, autant l’un que l’autre. En fait vous savez quoi ? J’ai pas la moindre envie d’entendre vos excuses à la con ! » Blake perd le contrôle lui aussi, envoyant valser le repas de Kate. Je ne bouge pas, je sais que c'est sa façon d'extérioriser même si ce n'est clairement pas adapté au lieu. « Lâche-moi tout de suite ! » Il bouscule Cassie et si je supporte tout venant de mon frère, ça je ne peux pas. Je prends ma sœur vers moi et avance d'un pas vers Blake. « BLAKE PUTAIN ! » Je ne contrôle pas ma voix. Je comprends sa colère, je peux tout comprendre mais pas un geste brusque, même non voulu, envers notre sœur. « Allez vous faire foutre tous autant que vous êtes ! » Je le laisse partir en serrant mon poing comme pour préserver le reste du matériel qui reste, en soit pas grand chose. Je sais que c'est une tornade mais je ne peux gérer sa colère alors que je ne gère pas la mienne. « Je suis désolée... » chuchote Kate et je fais volte-face, de la porte à ma sœur. « Tu peux l'être Kate. Tu sais ce que ça nous fait de te voir comme ça ? D'avoir un putain d'appel de papa qui nous dit que tu es ici ? Tu réalises 5 minutes ce qu'on a pu ressentir ? Encore une fois ! Bordel de merde, on a imaginé le pire ! » Ma voix ne tremble pas mais elle est forte et peut-être plus froide qu'a l'accoutumé. Il est rare que je m'énerve et à côté de Blake, je suis un agneau clairement. « Papa n'y est pour rien... » Les larmes de Kate me coupe l'herbe sous le pied mais ses paroles encore plus. « Je lui fait promettre de ne rien dire sinon, je quittais New York. Il n'y est pour rien. Je pensais que...enfin... que ce n'était rien, que ça allait passer et je ne veux pas admettre que ma vie est foutue. Je vais tout perdre et je ne peux rien faire pour arrêter ça et la dernière chose que je voulais faire c'était vous entraîner avec moi dans ma chute. » Notre père quitte la pièce et je lui en veux d'agir ainsi... Je lui en veux de tellement de choses qu'un « lâche » sort de ma bouche sans que je ne puisse le retenir. « Ta vie n'est pas foutue Kate ! C'est en ne te soignant pas qu'elle l'est ! Tu crois vraiment que nous laisser en dehors de ça, c'est la solution ? C'est tout ce qu'il ne fallait pas faire. » C'est juste un cauchemar et j'ai l'impression de revivre la perte de notre mère. J'ai envie de vomir et soudainement je comprends le départ de Blake.
