speechless (tomessa) +18

Bali. 28 juin.
Cela fait plusieurs jours que nous sommes arrivés à Bali, dans ce petit hôtel de luxe d’une dizaine de petites maisons reculées et excentrées. On a l’impression d’être seul au monde dans cet environnement paradisiaque. La petite villa qu’on possède est ouverte sur la plage, sans aucune baie vitrée qui puisse la fermer. On peut avoir certains animaux sauvages venir nous dire bonjour, ou bien profiter d’être seul pour rester nu toute la journée. Je dois avouer que si au début partir me semblait difficile avec le début de saison, je ne regrette pas d’avoir pris ces deux semaines. C’est exactement ce dont on avait besoin, et qui vient renforcer la vie à deux qu’on découvre à peine avec Tessa. Ces derniers jours se rythmaient par des moments à deux, des visites programmées, de villes, temples, rizières, sortie bateau. Hélas aujourd’hui, la météo n’est pas clémente. La pluie fait rage depuis ce matin, maintenant et au vu des nuages sombres, l’orage n’est pas bien loin. Alors, on profite simplement de la paix de ce logement. Je suis paisiblement assis sur le canapé, les pieds remontés sur la table basse, un match diffusé sur la télé du petit salon. Même si je suis en vacances, j’ai encore des devoirs de capitaine qui m’oblige à regarder encore certaines actions. Si Tessa au début était blottie contre moi pour regarder, elle a fini par s’en délaisser voyant le match ennuyant pour se concentrer sur autre chose. Ce n’est que lorsque je la vois sortir de la salle de bain, en short, petit maillot, baskets et petites queue de cheval que je sors le nez de l’écran. Sa tenue me met la puce à l’oreille, parce qu’elle est toujours comme ça quand elle va courir : « Tu veux vraiment affronter la pluie maintenant ? » J’entends le tonnerre gronder un peu plus loin, et secoue la tête : « Enfin…l’orage » Je désapprouve totalement mais lorsque Tessa a une idée derrière la tête, je sais qu’elle ira jusqu’au bout. Elle déteste rester enfermée, à rien faire. Et c’est vrai qu’avec ce temps-là, il est bien difficile de se motiver à sortir. « Si tu veux te dépenser…tu sais… » Je souris en tapant la place sur mes genoux « T’as qu’à le dire bébé » Faut croire que la baise qu’on a eue ce matin au petit réveil ne lui a pas suffi. Mais ça…ce n’est pas un problème pour moi, parce que je suis toujours opérationnel pour elle.

Ces vacances, je les ai attendu. Je veux dire, je les ai vraiment attendu et maintenant que nous y sommes je suis sur un petit nuage duquel je ne veux surtout pas descendre. Pas avant d’y être réellement obligée. Entre les visites et les promenades en amoureux, les jours je ne les vois pas passer. Être tous les deux, simplement tous les deux, c’est parfait. Pas besoin de faire attention lorsque nous sortons, pas besoin d’être discrets, on peut vivre notre histoire comme on l’entend et je dois admettre aimer ça. J’aime ça à tel point que je n’arrive pas à comprendre pourquoi j’avais tellement peur d’accepter sa célébrité. Je le sais depuis un moment mais maintenant j’en suis certaine : je veux que le monde entier sache que nous sommes ensemble. Assise sur le canapé, collée à Tommy qui regarde un match, l’ennuie me gagne. La pluie tombe depuis le moment où nous nous sommes réveillés et que les lèvres de mon petit ami se sont aventurées un peu partout sur mon corps. Mais là, rester bien sagement assise ça va me rendre folle. Tommy abandonné, je pars me changer pour enfiler ma tenue de sport. Il pleut, l’orage gronde non loin, mais ce n’est pas ce qui va m’arrêter. « Tu veux vraiment affronter la pluie maintenant ? Enfin…l’orage » Queue de cheval resserrée, je m’étire un peu en regardant le ciel sombre dehors. « Je ne suis pas en sucre et il paraît que l’eau de pluie est chaude ici, je veux vérifier si c’est vrai. » Dis-je en haussant les épaules. J’ai besoin de sortir de toute manière, d’évacuer le trop-plein d’énergie que j’ai encore. « Si tu veux te dépenser…tu sais… T’as qu’à le dire bébé » Pouffant alors que je m’approche, je me penche pour capturer ses lèvres. « Je sais … mais j’ai la bougeotte et même si j’aime beaucoup que tu me baises autant depuis qu’on est ici, je vais aller courir sous la pluie. » Je l’embrasse encore puis me dirige vers l’extérieur. A peine sous la pluie que je sens déjà la lourdeur de l’humidité me coller à la peau. Bon ce n’est sans doute pas une excellente idée mais tant pis. Mon visage est déjà offert aux gouttes d’eau tiède loin d’être aussi désagréables que celles de New York.

« Je ne suis pas en sucre et il paraît que l’eau de pluie est chaude ici, je veux vérifier si c’est vrai » Je secoue la tête par la négative. Je continue de penser que c’est peut-être risquer. Avec l’orage qui s’annonce, qui sait ce qu’il pourrait lui arriver sur la route ? Une mauvaise rencontre hasardeuse, une cheville tordue, la perte du chemin de retour…Je vois le pire défilé devant mes yeux sans rien dire avant que je ne lui propose de rester ici pour une énième séance de sexe. Je ne m’en lasserai pas, surtout avec elle. Mais je sais qu’à son regard qui trépide d’impatience, elle finira par aller courir comme elle. Parce que lorsqu’elle a une idée en tête, elle y va toujours à fond. « Je sais… » Elle s’approche de moi, se penche pour capturer mes lèvres alors que je relève la tête vers elle « …mais j’ai la bougeotte et même si j’aime beaucoup que tu me baises autant depuis qu’on est ici, je vais aller courir sous la pluie » Rapide baiser avant de tourner des talons et de sortir via la grande baie vitrée non fermée. Je prends une parfaite grande inspiration avant de la maudire mentalement. Ma main appuie sur le bouton pause de la télécommande, alors que je me relève du canapé. Quelques secondes plus tard, j’enfile déjà mes baskets. C’est vêtu d’un simple short que je sors la rejoindre sur la terrasse alors qu’elle profite déjà de la pluie qui l’a trempé instantanément. Et moi aussi. A son regard amusé et intrigué j’ajoute d’un air espiègle, sans lui avouer le fond de ma pensée : « Quoi ? T'as cru que j'allais manquer l'occasion de te mater en t-shirt mouillé » Hors de question de lui dire que je m’inquiéterais trop pour elle. Je pourrais rester, continuer mon match et la laisser se défouler si elle en avait eu envie. Sous un soleil éclatant. Pas lorsque le temps semble se déchaîner. Je deviendrai fou en imaginant le pire. « On y va ? » Je la devance en descendant les marches qui mènent vers la plage. On va devoir courir un peu vers la plage avant de retrouver le petit sentier qu’on adore pour aller courir. Ma vitesse est plutôt lente, pour me caler sur la sienne. Je pourrais la distancer comme je voudrais, mais ce n’est pas le but, alors lorsqu’elle me rejoint, je remarque surtout le sourire qu’elle affiche sur ses lèvres. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Je demande, intrigué par ce sourire qui en dit trop mais pas assez.

Il désapprouve totalement ce que je peux comprendre. C’est une idée folle d’aller courir sous la pluie mais j’imagine que je le suis, folle. J’ai également besoin de sortir d’ici, de m’aérer un peu et de me défouler. Je n’ai rien contre le fait d’être contre lui, de profiter de sa présence qui m’est si essentielle maintenant, ou même de m’envoyer l’air – chose pour laquelle nous sommes très doués – seulement je n’ai pas envie de rester enfermée. Et ce n’est pas un orage qui va m’arrêter. Pas même alors qu’à peine quelques pas à l’extérieur suffisent à me tremper comme si j’étais sous la douche. Mon débardeur me colle à la peau tout comme mes cheveux pourtant attachés. Mais ça me fait du bien et j’ai l’impression d’être retombée dans l’insouciance alors que je baisse la tête et le vois sortir uniquement vêtu d’un short. Nom de dieu … Ma lèvre mordue, je ne suis pas surprise de le voir déjà là. « Quoi ? T'as cru que j'allais manquer l'occasion de te mater en t-shirt mouillé » Je ris parce que je sais qu’il ment ou du moins que ce n’est pas la véritable raison pour laquelle il a lâché son match. « Et histoire qu’on soit à égalité t’as décidé de courir sans haut pour que je puisse me rincer l’œil ? » Ça serait surtout prendre le risque que je trébuche. Un corps pareil, j’ai du mal à le quitter des yeux, d’autant plus en sachant que je suis la seule à pouvoir le toucher comme je le veux. « On y va ? » J’acquiesce et me cale sur sa course que je sais être plus lente pour moi. Sportive ou non, je suis très loin d’égaler les foulées que Tommy peut faire. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Visiblement, mon amusement ne passe pas inaperçu mais j’attends que nous soyons arrivés sous la plage pour répondre : « Admets que ça te faisais complètement flipper que je parte toute seule sous l’orage. » Taquine, j’accélère un peu une fois sur le sable mouillé. On fait encore quelques mètres et je m’arrête en lui bloquant le passage. « Peut-être que c’était ma stratégie pour te forcer à sortir et tenter de te mettre à l’eau. » Oui, même alors que nous sommes déjà trempés de la tête aux pieds. J’hausse rapidement les sourcils, mes mains se plaquent contre son torse et je pousse de toutes mes forces vers l’eau ce qui, bien sûr, n’a pas grand effet. Fichus 95kg de muscles !

C’est une douche qui me mouille instantanément. Pas si froide. Presque chaude. C’est peut-être une idée absurde d’aller courir sous la pluie. Malgré la chaleur et la température, on finira quand même pas frissonner tant les vêtements nous collent déjà à la peau. Mais je refuse de la laisser seule dans cette galère. Aussi stupide soit-elle. « Et histoire qu’on soit à égalité t’as décidé de courir sans haut pour que je puisse me rincer l’œil ? » Mon visage s’éclairci d’un sourire satisfait en haussant les épaules : « Il fait trop chaud pour courir avec un t-shirt » Hormis quand on sort, j’ai l’impression de passer mes journées à moitié à poil ; soit en short, soit en maillot. Dans les deux cas, mon corps n’est pas bien recouvert. Je la surprends continuer à regarder un instant avant de passer la première et de me mettre à courir. Lorsqu’elle arrive à mon hauteur, son sourire est trop grand pour que je ne le remarque. « Admets que ça te faisais complètement flipper que je parte toute seule sous l’orage » Je souris malgré moi, parce que quoi que je fasse, cette nana me connait si bien. Elle devine mes pensées sans que je ne les formule, et en un sens ça me réchauffe le cœur et me fait flipper à la fois. Je n’ai pas le temps de répliquer qu’elle accélère un peu alors que je la rattrape en quelques enjambées, sauf qu’elle s’arrête me prenant de cours : « Peut-être que c’était ma stratégie pour te forcer à sortir et tenter de te mettre à l’eau » Je me mets à rire lorsque ses mains se posent sur mon torse et tentent de me repousser vers le sol. Les placages, j’en ai l’habitude. C’est pas une nana qui arrivera à me pousser si je n’en ai pas envie. « Si c’est pour recommencer ce qu’on a fait dans l’eau hier, tu sais que t’avais d’autres moyens d’y arriver… mais… » Je repousse doucement ses mains, me penche en avant, et la saisit les jambes. En une fraction de seconde, elle est sur mes épaules : « Si t’as juste envie d’aller dans l’eau, allons-y alors ! » Elle tente de se débattre, me tape le dos et gigote mais je la tiens fermement. J’éclate de rire lorsque je l’entends me traiter de tous les noms, parce que je sais qu’elle déteste que je la porte comme ça. Ma main libre lui claque les fesses pour la faire taire, et je m’arrête net devant l’eau déjà déchaîné. « Alors…tu préfères courir ou aller à l’eau ? Faudrait savoir bébé »

Trempée de la tête aux pieds, légèrement essoufflée par l'effort et la moiteur, ce n'est pas ce qui va m'arrêter. Il faut que je me défoule, que je m'épuise autant que cela m'est nécessaire. Oh bien sûr je connais une autre façon tout aussi efficace qui implique mon petit ami mais j'ai envie de jouer avec lui, de le chercher un peu. Même s'il doit travailler pour la saison à venir j'admets avoir envie de profiter entièrement de lui durant ces deux semaines. Dehors, la pluie nous mouille à toute vitesse et le tonnerre continu de gronder non loin. « Il fait trop chaud pour courir avec un t-shirt » Sa réflexion me fait rire. Cela dit il est vrai qu'il fait vraiment chaud et lourd. Ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre. Tommy est naturellement beau et sacrément bien foutu, l'admirer ça sera toujours avec grand plaisir. « Je vais te croire … » Je ricane tandis que nous continuons de courir sur la plage jusqu'à ce que je m'arrête brusquement tentant de le faire reculer vers l'eau. Rien à faire avec une armoire comme lui. Et, forcément, ma tentative le fait rire. « Si c’est pour recommencer ce qu’on a fait dans l’eau hier, tu sais que t’avais d’autres moyens d’y arriver… mais… » Pas le temps de répliquer qu'il m’attrape par les jambes et me balance sur ses épaules comme si je n'étais pas plus lourde qu'un sac de plumes. « Si t’as juste envie d’aller dans l’eau, allons-y alors ! » Je me débats, tente de l'obliger à me faire descendre mais il me cloue sur son épaule. « Laisse-moi descendre, Matthews ! T'es qu'un petit con ! » Je grogne alors que je vois l'eau apparaître et que sa claque sur ma fesse me fait gémir. « Alors…tu préfères courir ou aller à l’eau ? Faudrait savoir bébé » J'arrête de bouger et attends qu'il me fasse redescendre. Mes pieds touchent l'eau fraîche qui me fait frissonner. « J'aurais bien dit l'eau, c'était intéressant hier mais avec l'orage ça serait pas bien malin. » Il n'y a qu'à voir les éclairs qui viennent zébrer le ciel. Mes mains dans ses cheveux trempés, mon corps collé au sien, je souris de toutes mes dents. « On peut continuer de courir ou, maintenant que j'ai vraiment toute ton attention, on peut rentrer prendre une véritable douche chaude ? » J'arque un sourcil, plus joueuse que jamais. Mes doigts glissent sur ses épaules, le long de son torse jusqu'à l'élastique de son short sous lequel je passe mes premières phalanges. « Qu'est-ce que tu en penses ? Courir ou s'amuser un peu sous la douche ? » Mes doigts glissent encore un peu plus sous son short et je mords ma lèvre pour en rajouter une couche.

« Je vais te croire… » Elle devrait. Parce que c’est exactement ce que je fais depuis déjà quelques jours. Dès que je peux être dénudé, je le suis. Je ne suis pas très pudique d’ordinaire, mais encore moins ici. Puisqu’au final, nous sommes presque tout seul dans cet hôtel. Mais je ne réponds pas, simplement parce que de toute manière, elle me contredira toujours. C’est dans sa nature taquine, juste pour m’embêter. En parlant de taquinerie, je la prends à son propre jeu en la portant sur mes épaules et en l’emmenant vers la mer. « Laisse-moi descendre, Matthews ! T’es qu’un petit con ! » Mon rire franc la secoue un peu plus alors que je me satisfais de la tournure des choses. Mais une fois proche de l’eau, je sais que y aller c’est une mauvaise idée. La mer est trop déchaînée. Tout comme l’orage qui arrive droit sur nous vu les éclaires de plus en plus puissantes. Je la fais redescendre, mais la garde doucement contre moi. « J’aurais bien dit l’eau, c’était intéressant hier mais avec l’orage ça serait pas bien malin » « Tout comme aller courir par ce temps » Oui, son idée n’est pas maline, parce que maintenant nous sommes tous les deux trempés jusqu’à l’os, et que même courir n’est sans doute plus d’actualité vu la flotte qui se trouve dans nos chaussures. « On peut continuer de courir ou, maintenant que j’ai vraiment toute ton attention, on peut rentrer prendre une véritable douche chaude ? » Je secoue la tête, le regard qui se lève vers le ciel. Ses mains dans mon cou masse ma nuque alors que j’ajoute : « T’es pas croyable… Tu m’as attirée dehors juste pour avoir mon attention ? » Je frisonne malgré la chaleur de la pluie et la proximité de son corps lorsque ses mains glissent le long de mon torse, chatouille mes muscles qui se durcissent à leur passage, et que ses doigts s’infiltrent un peu sous mon boxer. « Qu’est-ce que tu en penses ? Courir ou s’amuser un peu sous la douche ? » « Tu viens de confirmer que t’es la plus insatiable de nous deux Tessa Goldstein… » Je souffle alors que mes mains agrippent ses hanches pour la rapprocher de moi. Mais mon corps se tend à la seconde où ses doigts glissent totalement sous mon short. Mon cœur manque un battement, mes yeux ancrés dans les siens. Cette nana me tiens vraiment par les couilles, putain. Elle désire quelque chose, j’accoure. Encore pire lorsqu’il s’agit de sexe. Ses doigts effleurent ma queue, me laissant échapper un petit gémissement. « T’avais plus simple tu sais… » Je ne résiste plus à l’envie de l’embrasser. Mes mains remontent saisir son visage alors que mes lèvres prennent d’assaut les siennes. Je suis encore étonné de voir à quel point un baiser à Tessa semble me faire toujours autant d’effet. Comme s’il s’agissait encore d’un premier baiser. L’amour que j’ai pour cette fille me fait décoller à chaque fois, et même si j’ignore vraiment comment elle a réussi à m’attirer dans ses filets, c’est exactement ce que j’ai toujours rêvé d’avoir. Ma langue danse avec la sienne avec habilité et passion. Ce n’est que lorsque je n’ai plus de souffle que je pose mon front sur le sien et ajoute d’une voix plein de désir : « Allons rejoindre la douche. Ça me semble plus sécure » Mes lèvres s’étirent dans un dernier sourire alors que je m’écarte d’elle à contrecœur et que je lui saisisse la main pour l’emmener vers la main quittée il y a quelques minutes.

« Tout comme aller courir par ce temps » Parce que je suis très mature comme personne – particulièrement avec lui et depuis le début des vacances – je lui réponds en tirant la langue. Non, ce n’était pas malin comme idée, cela dit c’était sincère lorsque j’affirmais avoir besoin de sortir me défouler. Rester enfermée toute la journée je n’aime pas ça, encore moins lorsque je ne suis pas chez moi. Mais je le lui accorde : ce n’était pas très intelligent. Cependant, j’ai au moins obtenu une chose que je souhaitais et pour ça, j’en suis assez fière. « T’es pas croyable… Tu m’as attirée dehors juste pour avoir mon attention ? » Je hausse les épaules en prenant un petit air innocent. « Je l’aurais gagné quoi ? Cinq minutes avant que tu te concentres totalement dans le match ? Là au moins j’ai ce que je veux. » C’est totalement égoïste de ma part mais je m’en moque. J’ai envie de l’être pour ces quelques jours uniquement tous les deux et je peux bien m’accorder ça de temps en temps. « Tu viens de confirmer que t’es la plus insatiable de nous deux Tessa Goldstein… » A mon tour de rire, mon corps collé contre le sien, réagissant déjà que trop à notre proximité. « Je commence à l’accepter mais tu vois, si le secret de Banner pour ne pas se transformer sans arrêt en Hulk est qu’il est toujours en colère, moi le mien c’est ce que je suis toujours excitée par toi … sauf que je me contrôle bien moins que Banner. » Et que je viens de comparer mon appétit sexuel à un personnage de Marvel. Cet appétit sexuel qui s’éveille un peu plus à mesure que je le vois réagir à mes caresses puis se tendre lorsque j’explore son corps un peu plus sérieusement. « T’avais plus simple tu sais… » Je sais mais ça aurait été moins drôle ce que je n’ai pas l’occasion de lui dire. Nos lèvres retrouvées comme nos langues, j’en perds le fil de mes pensées. C’est ce qu’il provoque à chaque fois en moi : une déconnexion totale. Dans ma bulle, il n’y a que nous deux qui comptons, sensation aussi forte et déroutante qu’au premier jour. « Allons rejoindre la douche. Ça me semble plus sécure » Main dans la main, la maison rejointe, je me débarrasse de mes chaussures pleines d’eau avant d’entrer. J’en fais de même avec mes pauvres chaussettes et me dirige vers la salle de bain à reculons. Mon débardeur retiré en même temps que ma brassière, je fais glisser mes derniers vêtements le long de mes jambes, mon regard rivé sur Tommy. « Dépêche-toi ou je vais devoir m’occuper de moi toute seule. » Je mords encore ma lèvre consciente que ça lui procure une envie pas possible de m’embrasser quand je le fais et de la mordre lui-même puis je lui tourne le dos et continues mon chemin vers la salle de bain en le laissant profiter de la vue.

« Je l’aurais gagné quoi ? Cinq minutes avant que tu te concentres totalement dans le match ? Là au moins j’ai ce que je veux » Je secoue la tête en souriant. « T’en aurais peut-être eu dix. Le match n’est pas si intéressant que ça » A vrai dire, il est nul à chier. Mais ça me rassure sur les tactiques de mes futurs adversaires qui seront faciles à contrer. Du moins, avec ce que j’ai vu sur l’écran. Cela dit, avec Tessa dans les parages, les dix minutes se seraient transformées en vingt, et les vingt en trente…Il suffit qu’elle le veille pour m’amener dans notre bulle en un clin d’œil. Et une fois fait, j’ai du mal à décrocher. Comme un putain d’addict. « Je commence à l’accepter mais tu vois, si le secret de Banner pour ne pas se transformer sans arrêt en Hulk est qu’il est toujours en colère, moi le mien c’est que je suis toujours excitée par toi…sauf que je me contrôle bien moins que Banner » J’explose de rire face à cette comparaison. Oui, oui. Il n’y a qu’elle pour comparer sa dépendance au sexe à Hulk et Banner. Je jure que si elle n’existait pas, personne pourrait inventer ce bout de femme. Incongrue. Surprenante. Rebelle. J’ajoute cependant, toujours à sa portée, mes lèvres fonçant vers ses oreilles pour lui chuchoter malgré le coup de tonnerre qui vient de retentir : « C’est loin d’être une malédiction, je dois dire. » Mes mains frôlent ses hanches alors qu’elle frisonne et que je l’invite à aller rejoindre la douche, maintenant que l’envie ne cesse de grandir. Le retour vers le petit bâtiment est assez rapide, alors qu’on court pour se mettre à l’abri. Une fois à l’intérieur, je secoue mes cheveux, avant d’enlever mes chaussures trempés. Je suis moins habillé qu’elle et pourtant, elle est plus rapide pour enlever t-shirt, brassière et short. « Dépêche-toi ou je vais devoir m’occuper de moi toute seule » J’ai beau avoir envie de me dépêcher, la vue du corps nu de Tessa me fera toujours le même effet. Ces grands yeux écarquillés comme si je voyais la dernière merveille du monde. J’étudie une seconde ses formes si parfaites et désirées, et putain…je me dis que là, toute de suite, elle fait de moi l’homme le plus heureux du monde. Je sais qu’elle se mord la lèvre pour me rendre fou mais c’est surtout l’aisance qu’elle a de se retourner et de s’éclipser vers la salle de bain qui me fou une claque. Parce qu’autrefois, Tessa, la belle Tessa, était une parfaite contradiction. Introvertie. Extravertie. Rebelle. Prude. Elle avait toujours eu une certaine retenue envers moi, comme si une moindre remarque de ma part pourrait la faire disjoncter. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. L’interrupteur a sauté la première fois qu’on a couché ensemble. La meilleure décision de toute ma vie. M’empressant de retirer mon short et mon boxer, j’arrive dans la salle de bain alors qu’elle est déjà dans cette douche à l’italienne parfaitement ouverte. Déjà trempé, je ne fais pas attention à l’eau qui glisse sur mon corps nu. Tout ce à quoi je penser ce sont ses lèvres que je prends d’assaut comme quelque chose qui m’appartient. Je prends tout. Le petit goût sucré qu’elles ont. Sa langue joueuse et vorace. Son léger gémissement de satisfaction. Son corps qui se relâche à mesure que je l’approche du mien. Non, il n’y a qu’elle pour me faire ressentir tout à la fois. C’est comme atteindre ce paradis à chaque baiser. Ce bonheur à chaque caresse. Cette paix à chaque union. « T’es si belle… » Je murmure entre deux baisers. Une vérité qu’elle a du mal à accepter et pourtant qui donne tout son sens à la mienne.

« C’est loin d’être une malédiction, je dois dire. » Non ça c’est certain … hormis que j’ai parfois tendance à ne plus me reconnaitre et à être de mauvaise humeur si je n’ai pas eu ma dose. C’est le risque à devenir totalement dépendante de cet homme, de ne vouloir que lui et uniquement lui sans arrêt jusqu’à la fin de mes jours. Jamais personne n’a éveillé de tels sentiments en moi et si notre histoire devait s’arrêter pour une quelconque raison je sais que je ne pourrais pas aller de l’avant, que je resterais coincée dans notre histoire et que je me laisserais dépérir. Rien de très flatteur mais je me moque de ce qu’autrui peut penser de cette dépendance. De retour dans la maison, débarrassée à une vitesse affolante de mes vêtements, je sens chaque partie de mon corps se tendre sous l’impatience qui me ronge. J’ai besoin de le retrouver, de nous retrouver et de laisser le reste du monde à l’extérieur de notre bulle. L’eau en marche, je frissonne malgré la pluie chaude qui m’a déjà trempée de la tête aux pieds et offre mon visage au jet d’eau. Je n’ai même pas besoin de me tourner pour savoir que Tommy est là, tout près. Je sens sa présence et humecte mes lèvres en tentant de retenir mon frisson. Je finis tout de même par lui faire face et soupire d’aise à l’instant où ses lèvres touchent les miennes. De son torse mes mains passent à sa nuque que je masse tandis qu’il me rapproche de plus en plus de lui. Peu importe mon envie d’obtenir plus, j’aime également ces petits moments de tendresse qui m’apportent la paix. « T’es si belle… » Je souris en l’embrassant. J’ai appris à arrêter de débattre avec lui à ce sujet, ça ne mène jamais à rien étant donné notre entêtement. « Je t’aime. » Je souffle en décalant mon visage de sorte à pouvoir le regarder. Prononcer ces mots fera toujours battre mon cœur plus vite. « Merci de faire tout ça pour moi, Tom’. » C’est plus qu’on en a fait pour moi toutes ces années. Ses petites attentions, sa patience, même son amour, c’est tant de choses dont je reste persuadée ne pas être digne même si je n’en dis rien. Il me connait assez pour savoir quels sont mes doutes et mes pensées sans que j’aie à y mettre des mots de toute manière.