AUGUST ☽ this love has no feelings

AUGUST & LILY ☽ this love has no feelings

Assise dans la cuisine, son ordinateur allumé en face d'elle et sa tasse de thé fumante, Lily réfléchit. Elle a un mariage le weekend prochain et les futurs-mariés changent pour la énième fois le thème. Au début, ils étaient partie sur quelque chose de classique : noir et blanc. Lily avait donc fait plusieurs recherches, créé un petit livre avec des photos, des remarques, des idées mais les clients avaient refusés. Finalement, il voulait quelque chose qui claque et brille. C'était dans ses cordes. Elle avait tout recommencé, avait reçu leur aval. Les commandes avaient été faites. Lily, elle était prête. Et voilà que ce matin en se réveillant, elle voit leur mail disant qu'il voulait du champêtre. La mariée souhaitait une tonne de fleur partout, et, au vue de la météo qui était annoncée, elle voulait faire la réception dehors. La brune se mettait rarement en colère et pouvait parfaitement comprendre les décisions et changement de dernière minute. C'est normal que les amoureux veulent le meilleur et qu'ils demandent quelques légères modifications. Pourtant, ici, c'est carrément tout qui doit être refait. Lily n'en a pas le courage. Elle n'a pas envie de devoir jouer des coudes pour être remboursées. Et elle sait aussi qu'en acceptant cette demande, elle risque de laisser quelques dollars filer en dehors de sa poche. Pas qu'elle soit dans le rouge à chaque fin de mois. Mais bon, elle était proche de son but au niveau des économies pour pouvoir se payer un road trip en Europe. La brunette était prête à répondre au mail quand elle entend son portable vibrer. Elle s'en empare, regarde le SMS reçu, et sourit. C'est sa meilleure amie qui lui demande si elle peut s'occuper de sa petite fille exceptionnellement. Lily est incapable de refuser. Déjà parce que c'est sa meilleure amie mais aussi parce qu'elle adore passer du temps avec la petite. Ca lui donne l'impression d'être elle-même maman et c'est une impression terrifiante et revivifiante. Cependant, ce n'est pas le cas et c'est peut-être bien mieux ainsi, elle qui panique pour trois fois rien. Le parc n'étant pas tout proche de son logement, Lily hèle un taxi et lui donne l'adresse. Dix minutes plus tard, elle est au point de rendez-vous. Elle les voit, au loin, les deux amoureux, la petite fille et ... « C'est une blague ?! » qu'elle demande à sa meilleure amie, en lançant des yeux noirs à August. « Vous auriez pu prévenir qu'il serait là. » Lily fait une moue écœurée. Ils le savent, pourtant, qu'ils ne savent pas se voir, eux deux. Mais apparemment, elle n'a pas son mot à dire. Les amoureux sont en retard. Ils leur donnent rapidement quelques directives et s'enfuient à grande enjambées. « Je ne te demanderai pas comment tu vas parce que je m'en fou royalement. » Et c'est le cas. « Tu crois qu'ils l'ont fait exprès ? » parce que si tel est le cas, elle veut bien se liguer, pour l'unique fois dans sa vie, avec August pour qu'ils comprennent une bonne fois pour toute qu'ils ne sont vraiment pas fait pour s'entendre. « Oh, bichette ... » Lily chatouille sa filleule. « Viens, on s'éloigne d'Augustus parce que comparé à toi, il a dû oublier de changer sa couche. » Le changement de prénom, c'est gratuit. C'est sa petite façon à elle d’être chiante et chieuse en même temps. Lily pousse la poussette. « T'as pas du travail d'ailleurs ? Je peux la garder toute seule, t'sais. J'suis assez grande pour ça. »

Tu ne comprends pas pourquoi Simeon désire que tu viennes les retrouver au Central Park. Apparemment, lui et Arya doivent laisser Rachel. Et comme t’es un super parrain qui ne sait absolument pas t’occuper d’un bébé, on fait appel à toi. La logique elle-même. Alors t’as quitté le cabinet pour aller les retrouver. Ton dernier patient vient à peine de partir, et honnêtement, il était assez déprimant. Retrouver Rachel est finalement une bonne chose. Loin d’être gaga des enfants, avec Rachel et Zach c’est différent. T’as un véritable lien avec eux. Enfin presque. L’un ignore toujours qu’il est ton gosse et l’autre est trop jeune pour comprendre quoi que ce soit et engager une conversation constructible. Bref, t’es pas le meilleur baby-sitter au monde. Et pourtant, on fait appel à tes talents inexistants. Ça te rend fier. Simeon sait qu’il peut compter sur toi. Arrivé sur les lieux, tu salues ton meilleur-pote ainsi que sa femme et sa fille. Quelle jolie petite famille. Et pourtant, tu ne les envies pas. Cette vie bien trop rangée, ne peut laisser de place aux surprises et à cet instinct d’aventurier qui grogne en toi. Vous restez là, attendant tu ne sais trop quoi. Les minutes s’écoulent et enfin tu comprends. « Hm vous m’expliquez pourquoi elle est-là elle ? » Que tu dis alors qu’elle continue d’avancer en votre direction. On t-il si peu confiance en toi pour te laisser Rachel pendant quelques heures ? Ok, ils ont raison, mais pourquoi Lily ? Tout le monde sait que vous vous comportez comme chien et chat. « Plaisir partagé Shacklebolt. » Lui lances-tu alors qu’elle dit clairement ne peut être ravie de ta présence. Ça te passe au-dessus, le fait qu’elle ne t’aime pas. Et pourtant, t’aimes la charrier, lui pourrir son moment. C’est juste si facile. Elle s’énerve pour un rien et te tend constamment des perches. Simeon et Arya vous expliquent comment la soirée va se dérouler, vous donnent des conseils pour la petite, puis s’en vont aussi sec, expliquant être en retard. Tu roules des yeux quand Lily dit se foutre de comment tu te portes. Etrangement, tu ressens la même chose vis-à-vis d’elle. « Apparemment, ils n’avaient pas assez confiance en toi pour garder Rachel. » Voilà tout ce que tu trouves à lui dire. Mais voilà de nombreuses fois qu’ils vous font le coup. A vous laisser tous les deux ensembles. Ils savent parfaitement que le courant ne passe pas. Que t’en fais des caisses avec elle, dans l’unique but de la faire criser. Arya te demande d’être gentil avec elle, de faire des efforts. Mais c’est plus fort que toi. « T’es chiante avec ça, sérieux. » Et malgré toi, tu te mets à la suivre. Ce qui te dérange le plus dans l’histoire, c’est qu’on va croire que vous êtes ensemble. Et la poussette ne va pas arranger les choses. « Non. Et visiblement, tu ne dois pas être assez grande pour ça. Sinon, ils n’auraient pas fait appel à moi. » Vous avancez le long du parc, marchant sous le soleil couchant. Et tu commences à avoir un creux. Ton estomac grogne, lui qui n’a pas eu le temps de manger autre chose qu’une pomme dans la journée. Vous passez devant un stand à hot-dog et tu te décides de commander à manger. La vendeuse regarde la brune dans l’attente de savoir ce qu’elle désire, un grand sourire au visage. « Non, ça sera tout. Elle doit faire attention à sa ligne. »

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Rendre service n'était pas quelque chose de dérangeant pour la brune. Même si cela impliqué devoir possiblement changer des couches et entendre un bébé pleurer. Arya, sa meilleure amie, le savait pourtant. Lily n'était pas fait pour le job de maman. Elle savait peut-être écouter et jouer avec Martin mais alors, il ne fallait pas compter sur elle pour en faire plus. Elle oublie, passe à autre chose au lieu d'être prévoyante. Bref. Néanmoins, quand elle reçoit le SMS de sa meilleure amie lui demandant de garder Rachel, elle accepte. Ca ne va pas être horrible. Arya lui promet même qu'elle n'en a que pour deux heures. Elle peut le faire. Elle n'aura qu'à pousser la poussette et sourire aux personnes qui viendraient potentiellement s'approcher d'elle pour regarder le bout de chou. Lily n'avait juste pas prévu le coup foireux. August était là, lui aussi. Urgh. Elle a déjà son pouls qui s'accélère sous la colère. « Plaisir partagé Shacklebolt. » Pour une fois qu'ils sont sur la même longueur d'onde, ils mériteraient presque des applaudissements. Se serait cependant trop simple. Les hostilités ne viennent que de commencer. Arya et Siméon s'éloignent et, maintenant, ils peuvent jouer cartes sur table. « Apparemment, ils n’avaient pas assez confiance en toi pour garder Rachel. » Elle rit jaune. « Ils t'ont appelé avant, c'est plutôt à toi de te remettre en question. » A vrai dire, elle aimerait savoir pourquoi les deux amoureux insistent autant à les laisser toujours à deux. Ils le savent : le courant ne passe pas. Et il ne passera surement jamais. Ils sont l'opposé l'un de l'autre. Lily est la pureté du moins, c'est ce qu'elle pense alors qu'August est la noirceur narcissique, là aussi, d'après son point de vue. « T’es chiante avec ça, sérieux. » Ouais, raison de plus pour continuer de mélanger son vrai prénom avec un autre. Niveau ingéniosité, Lily, elle est forte. Et elle continue sur cette lancée, d'autant plus que le brun semble en avoir plus que marre. Faut bien qu'elle ait quelques joutes relou dans ses bagages !« Non. Et visiblement, tu ne dois pas être assez grande pour ça. Sinon, ils n’auraient pas fait appel à moi. » La brune s'éloigne, poussette devant elle. Elle prend même le temps de souffler l'aigreur qui monte en elle et de rouler des yeux. Mais quel bougre ! « Tu peux y aller, vraiment. Je préfère rester seule. » Et de loin. Lily n'est pas certaine de réussir à le supporter deux heures. Dire que sa journée commençait sur les chapeaux de roues, mais alors là, c'est carrément le pompon. Il va se classer deuxième dans les pires journées de sa vie à ce rythme. Elle avance Lily, et puis, elle remarque qu'August tourne sur la droite, vers le glacier. Il se fou d'elle ? « Non, ça sera tout. Elle doit faire attention à sa ligne. » Pardon ? « Mais je t'emmerde Svendsen ! » Elle entend une mère s'indigner derrière elle. Tant pis, elle ne pouvait plus revenir en arrière. « La même chose ! Et vous la mettrez sur son compte. Je sais à quel point tu adores être un gentleman. » Elle récupère son bien et s'empresse d'en prendre une bouchée. Au moins, il ne pourra pas lui demander de le rendre au serveur. « Ils t'ont dit ce qu'ils devaient faire ? » Lily voulait le demander sur place directement mais elle a été prise de cours et Arya est parti plus vite que son ombre. « Bon ... » Elle regarde sa montre. « Plus qu'une heure quarante huit minutes à te supporter. » Elle va y arriver. En tout cas, c'est ce qu'elle se répète en boucle dans son esprit. « T'es sur que tu veux pas aller travailler ? Je suis certaine qu'il y a une tonne de personne qui attendent devant la porte de ton cabinet pour entendre des magnifique conseils. » Bien entendu, la dernière phrase est dite sur un ton ironique.

«  »

Tu tires une sale tronche quand elle dit de te remettre en question. Bon, c’est vrai que c’est certainement toi qui a le plus besoin d’aide. Et ça te fait chier de devoir l’avouer. « Qu’est-ce que t’en sais ? » C’est vrai, après tout, ils auraient pu l’appeler elle en premier et puis finalement se dire que c’était une mauvaise idée de la laisser seule avec Rachel. Il y a peu de chance que ce soit le cas. Arya n’a pas vraiment confiance en tes capacités de baby-sitter, et ça depuis longtemps. Elle sait que tu ne sais pas changer une couche, et que tu es vite distrait par autre chose. Tu serais même capable de te servir de la petite pour draguer les femmes que tu rencontres. Mais pourquoi tu es là dans ce cas ? Encore un moyen pour essayer de vous rapprocher. Tu n’en doutes pas. Pourquoi, ils n’arrivent pas à se mettre en tête qu’entre vous, il ne se passera jamais rien ? Ce n’est pas faute de vous prendre constamment la tête et de vous insulter dès que l’occasion se présente. T’es plutôt odieux avec Lily, et elle te le rend bien. « Et entendre Arya me lancer que je suis un mauvais parrain ? C’est mort ! Je reste. » Clairement, tu n’as pas envie de te faire sermonner par la femme de ton pote. Tu te souviens encore de la dernière fois où elle t’a passé un savon. Tu préfères éviter que réitérer la chose. Tu t’en portes mieux ainsi. Attiré par un stand de hot-dog, la faim au ventre, tu te décides de te prendre quelque chose. N’étant pas un porte-monnaie, tu précises bien que la brune n’a nullement besoin de manger. Chose qui vient l’offusquer. « Tes propos, jeune femme. » Dis-tu d’un ton sérieux, en désignant la poussette de la tête. Et même si Rachel ne peut comprendre vos propos, tu n’oublies pas les bonnes manières. Toi qui peux dire putain à longueur de journée, tant tu aimes ce mot. « Excusez son impolitesse. » Tu regardes la personne qui s’offusque des propos de Lily. Une maman visiblement. Il n’y qu’elles pour trouver ce genre de mots complètements inappropriés. Alors tu secoues la tête et grimace. Plus tu en rajoutes, et moins la jeune Shacklebolt voudra rester dans le coin avec toi. Enervée, elle s’en ira et te laissera seule avec ta filleule chérie. Tu donnes la monnaie à la personne qui tient le stand et t’apprête à prendre ton bien lorsque tu Lily s’en empare et demande à l’ajouter à ta note. « Garce ! » T’avais dit ne rien lui payer, et tu comptes bien tenir ta parole. Ni une, ni deux, alors qu’elle a déjà commencé à manger, tu croques l’autre côté du hot-dog à pleine bouche. La bouche totalement pleine, tu regardes la mère qui reste offusqué de votre attitude, et lui adresse un sourire de satisfaction. Certes, tu n’auras pas eu ton hot-dog en entier, mais ta partenaire elle non plus. T’as du mal à terminer ta bouchée, mastiquant avec difficulté. « Ouais, ils vont au restau. Si mes souvenirs sont bons, ça fait six ans jour pour jour qu’ils sont ensemble. » Tu t’en souviens mieux que Simeon lui-même. Pourquoi ? Tu n’en sais rien. T’étais heureux pour ton pote. Heureux qu’il ai trouvé la personne qui lui correspondait. Vous qui dans la bande ne prenez jamais la peine de vous poser. Lily compte les heures qui vous reste à passer ensemble. « Erreur, tu dois rajouter bien une heure de plus, car ils vont avoir des bouchons lorsqu’ils vont rentrer. Mais si ma présence est si gênante, tu peux rentrer chez toi. Je dirai aux autres que tu étais malade. » Mentir pour ça, ça ne te dérange absolument pas. Agacé, tu fronces les sourcils lorsqu’elle vient remettre en cause ta profession. Tu l’adores ton job, et t’es bien plus qu’un simple conseiller. Ce que tu fais à, à ton avis, bien plus d’importance que celui qu’elle fait. « J’en ai un pour toi. Baise un bon coup, tu seras moins casse-couille. » Et tu t’empares de la poussette, accélérant le mouvement afin de distancer la jeune femme, et t’éloigner de la femme qui hurle après vous et votre comportement inacceptable. Qu’est-ce qui est acceptable de notre temps ?

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Lily a envie de commettre un meurtre quand elle aperçoit August au loin. L'avoir auprès d'elle, et ceci pendant un long moment, ça va lui faire péter un plomb. D'ailleurs, sa remarque, il peut se la mettre où elle pense. « T'es arrivé le premier, ça coule de sens il me semble. » Malgré tout, se battre sur ce point ne sert un peu à rien. August comme elle ne savent pas vraiment gérer un enfant. Ils sont loin d'avoir les capacités pour devenir parents. L'un oublie le gosse en quelques secondes, l'autre panique pour un rien. Finalement, Simeon et Arya sont prudents et en soit, ils font bien. Malheureusement, il n'est pas certain que Rachel survive face à l'aigreur et la haine qu'épreuve les deux zigotos l'un envers l'autre. August ferait mieux de partir. « J'inventerai une excuse ! » Trop tard. Il est déjà dans son mood de rester et il ne lâchera plus l'affaire. Un point pour le danois, zéro pour l'Américaine. Face à cette petite défaite personnelle, elle marche, poussette en face d'elle propulsée comme un bulldozer. Elle ne compte pas s'arrêter et espère que le brun perde sa trace. Néanmoins, c'est l'inverse. C'est Lily qui se sent obligé de bifurquer. Bordel. Il s'arrête juste pour commander à manger ? Et il se permet, en prime, de la chambrer ? C'est de l'excès. Elle déteste son air hautain. Les mauvais mots sortent de sa bouche. Elle réprime, par la suite, par un jolie doigt d'honneur. Tant pis pour la famille qui les observe, elle n'en a strictement rien à faire. Ils n'ont qu'à vivre leur petite vie tranquille loin d'eux, et surtout loin d'elle si Lily les dérange tant. « T'as aussi un problème de langage à ce que je vois ... » Mhm ? Il voulait se la jouer Monsieur je suis meilleur mais là, il venait de tomber bien bas. Un contre un. La brune venait de gagner en lui piquant son hot-dog. Et elle venait aussi de perdre dans la foulée, puisque le Svendsen venait de le lui reprendre des mains pour croquer une énorme bouchée. « Si tu t'étouffes, je rigole ! » Et c'est vrai parce qu'elle ne connait pas les gestes de premier secours. Dans un sens, ça ferait un poids en moins à supporter. Au fond, elle serait triste, elle aurait plus personne avec qui se chamailler. « Ah ... » Possible. Lily n'est pas très forte en date. Mais cela signifie aussi que cela fait au moins six ans qu'elle connait et est obligé de côtoyer cet abruti. « Trois heures ? » Urgh. Elle va finir avec de l'urticaire à ce stade. Par contre, lui donner la joie de partir et de gagner toute la récompense ? Jamais de la vie. « Trouve une autre idée. C'était la mienne celle-là. » Lily est presque obligé de courir lentement pour suivre le rythme du brun. Il le fait vraiment exprès ? Elle le déteste. « T'es pathétique. Y'a que le sexe à tes yeux. » La brune a horreur quand il s'aventure sur ce point. Sur ce domaine, elle n'en connait pas grand chose. Elle est loin d'être le genre de nana qui ramène un gars a chaque fois qu'elle va dans un bar. A vrai dire, elle ne collectionne pas les coups : trop prudente, trop pudique. Elle sait pas trop ce qui l’empêche d'être aussi volatile que puisse être August. La peur de l'inconnu ? De tomber sur quelqu'un de non-fréquentable ? Le fait qu'elle ne s'accepte pas entièrement ? Le regard des autres ? Lily, elle veut même pas chercher la source à tout ça. « Sors un peu de ton boulot, Augustus. Tu en deviens barbant à ressasser toujours les mêmes choses. » Et surtout, qu'il arrête de l'analyser tous les quatre matins. C'est gênant, déstabilisant et assez irrespectueux. « J'vois pas ce qui te dérange en plus ! » Elle ne se permet pas de dire ce qu'elle pense de ses conquêtes, elle. Quoi que ... Si ! Il faut toujours qu'elle les juge et qu'elle s'amuse à tenter de les retrouver sur facebook ou instagram pour leur envoyer des messages d'alertes. Elle est une chieuse à 100%. « LE CHIEN ! » A force de parler et de s'engueuler, ils avaient quitter le petit circuit et était maintenant dans l'herbe. Si Lily n'avait pas eu le réflexe de regarder en face d'elle, le Svendsen et la poussette se serait pris un énorme chien en pleine poire. Enfin, pas le danois mais surtout la petite, qui aurait pu tomber de la poussette. Son cri a d'ailleurs réveillé la petite qui se met à pleurer. « Bah voilà ! Tout ça à cause de tes conneries. » La brune se lance. Elle prend Rachel dans ses bras et essaye d'imiter le geste de toutes les mamans autour d'elle dans le parc pour la calmer : la petite tape dans le dos. « Piouuuuf. Tu sens pas la rose ma chère. » Lily, sourire fière sur le minois, se tourne vers le brun. « Comme je sais que tu adores ça, je te laisse lui changer sa couche. Après tout, t'es le parrain parfait ! »

Quand vous vous retrouvez ensemble, il y a toujours eu de l’électricité dans l’air. Pas celle qui fait de splendides étincelles, une mortelle. Vous vous prenez constamment la tête, pour un oui, ou pour un non. Ça a toujours été comme ça, pour une raison que tu ignores. Certainement, que ton arrogance sans limite l’a exaspéré dès le premier jour, et que toi t’aimes les défis. Tu voulais lui prouver qu’elle allait craquer. Après tout elles craquent toutes, sauf que ce côté, beaucoup plus coincé que toi a commencé à t’exaspérer aussi. Et voilà comment vous avez commencé à vous détester mutuellement sous des insultes. « Attends, je n’ai même pas été grossier… » Tu ne vois pas ce qu’il y a de mal. Garce c’est encore gentil, pour toi qui dis putain à longueur de journée. Alors en toute transparence ce que tu viens de dire est un faible mot. Rien qui puisse offusquer cette mère. Et puis son enfant en entendra des bien pires. Tu prends à pleine bouche un morceau du hot-dog, ce qui enrage Shacklebolt. Rien de tel pour te mettre de bonne humeur. Elle espère que tu vas t’étouffer avec, et tu lui jettes un regard aussi sombre que l’obscurité. La conversation dévie, parle du couple d’amis qui vous a laissé en galère avec leur adorable fille. « Ah ah, tu ne savais pas ! Et après c’est moi qui ne vois que mon nombril. » On te reproche bien des choses, mais ça on ne peut pas le faire. T’es à l’écoute. « Ouais, t’as bien entendu. Trois heures. » C’est tout autant l’enfer pour toi. Tu n’as jamais passé autant de tant rien qu’avec elle. D’habitude, il y a quelqu’un pour vous séparer. Et tu ne juges pas le côté mignon de Rachel, mais elle ne sera jamais assez fort pour vous éloigner. Personne n’a jamais réussi à vous réconcilier, et ce n’est pas un bébé qui y parviendra. « Sauf que là ça sera vrai. T’es tout le temps en train de dire que je te rends malade et blablabla. » dis-tu en secouant la tête, gesticulant ta bouche dans tous les sens possibles. Est-ce que tu te moques d’elle ? Complètement, et tu prends ton pied. Et comme un bon ami, façon de parler, tu lui donnes un magnifique conseil, puis t’en vas à toute vitesse avec la poussette. « Non, je suis réaliste. On dirait que t’es frustrée h vingt-quatre, et franchement tu me les brises. » Tu ne pouvais pas être plus clair que ça. « Rien à voir avec mon boulot. Y a que la vérité qui blesse, excuse-moi. » Tu passes au-dessus de ce surnom débile qu’elle t’a donné. Tu te contentes de rouler des yeux. Ça lui ferait bien trop plaisir. Et il est hors de question de lui donner cette chance alors que tu es pile en train de l’exaspérer. « T’es coincée et ça m’éclate de te voir enrager. Et t’es pas la dernière à venir me rabâcher toujours les mêmes choses. » Vous vous engueulez, comme toujours. Tu ne vois plus où tu avances, tu pousses la poussette sans regarder la direction. Sous le cri d’alerte de Lily tu stoppes net la poussette ce qui réveille en sursaut la petite qui pleure à chaudes larmes. Rachel vient dans les bras de Lily, cherchant un peu de réconfort. « Quoi ?! Mes conneries, attends-tu me cherches toi aussi ! Arrête de parler, ça nous fera du bien. » Une forte odeur sort de la couche de la petite. Et Lily te met au défi de changer la couche. Chose que tu ne sais absolument pas faire. Tu as bien trop peur de lui faire du mal. La porter c’est déjà quelque chose de miraculeux. Tu la serres tellement. La mets en sécurité entre tes bras pour qu’elle ne tombe pas. « Carrément ! Malheureusement, nous vivons dans un monde sexiste et le change bébé se trouve dans les toilettes des femmes. » Tu lèves les épaules, comme si ce rien n’était de ta faute, et que tu devais te plier aux lois de la société. « Je ne voudrais pas scandaliser la gente féminine. »

AUGUST & LILY ☽ this love has no feelings

Ses yeux sortent de ses orbites quand elle entend confirmation du temps qu'ils vont devoir passer ensemble. Trois heures. Autant dire une éternité ou bien même que les enfers ne sont rien comparer au cauchemar qu'elle va devoir subir et affronter. Tu sens déjà les tensions qui montent, la colère aussi. Rien n'y fait. Toutes les personnes qui vous entourent essayent de faire en sorte que vous vous appréciez, mais c'est impossible. Invraisemblables. Vous êtes comme deux aimants qui ne cessent de se repousser. Jamais, ô grand jamais, ils arriveront à rester coller l'un à l'autre. C'est exactement la même chose entre August et Lily. Ils peuvent réussir à affaiblir la résistance, mais les forces de la nature reprennent vite possession des choses. Les bagarres vont commencer, les regards noirs vont suivre et un meurtre aura eu lieu en moins de temps qu'il n'en faut. D'ailleurs, les chamailleries ont commencés. « Parce que c'est vrai : tu me rends malade ! » Rha. Il la soûle aussi, à toujours mettre le sexe sur le tapis. Il sait bien que ce sujet là la rend mal-à-l'aise. Lily n'aime pas parler de ça. C'est tabou, indiscret. Ça l’énerve encore plus quand Gus lui fait sa petite réflexion/conseil et s'enfuit au loin, poussette dans les mains. Ah non ! « Je ne suis pas frustrée. » Elle n'a juste pas besoin d'écarter les cuisses tout le temps pour être bien. Ça ne la dérange pas non plus de coucher avec quelqu'un tous les deux/trois mois. « Il serait peut-être temps que tu comprennes que le sexe ne fait pas partie de mes priorités, contrairement à d'autres. » Et par autres, elle englobe bien évidemment son voisin. Elle sait qu'il est un homme à femme, à homme. Elle sait aussi qu'il en joue : de ses conquêtes, de ses romances, de ses nuits torrides. Elle comprend pas trop l'intérêt à tout ça, la Shacklebolt. Peut-être que ses deux grands frères pourraient l'éclairer à ce niveau. Finalement, le sexe, c'est peut-être un truc de mec ? Tout comme c'est un truc de mec que de comparer son anatomie. La bataille est lancée. C'est désormais à celui qui aura le dernier mot. Mais la réalité de la vie et du moment les rattrape. Si Lily n'avait pas eu le réflexe et la chance de regarder où se diriger la poussette, il est possible que Rachel soit en fauteuil roulant pour le restant de ses jours. « Je te ferais dire que c'est toi qui est incapable de fermer ta bouche ! » Lily a bien appris sa leçon. Elle a dit adieu aux gros-mots. Gueule ne fera donc plus partie de son langage tant qu'il y aura Rachel et d'autres gamins en tout genre autour d'elle. « T'arrêterais de jouer aux cons, Rachel serait pas entrain de pleurer. » Oops. C'est sortie tout seul. Il est possible aussi que la panique qui l'a gagné juste avant la pousse à être deux fois plus en colère. C'est la montée d’œstrogène inexistante qui lui fait ça. La panique qu'a ressenti la petite l'a poussée à lâcher sa grosse commission. L'odeur dégagée est pire qu'un aliment périmée. Hors de question que tu te lances dans le changement de couche. Par contre, August peut bien faire ça ! De toute façon, Lily lui fait comprendre qu'il n'a pas tellement le choix. « Et ? » Oui, le change bébé est dans le toilette de femme. Mais cela n'empêche en rien qu'il puisse l'utiliser pour le nettoyage de Rachel. N'est-ce pas ? « Scandaliser. Carrément. » Il a du culot. « Je sais pas changer les couches. » qu'elle avoue, malgré elle. Lily s'attend déjà aux moqueries du brun. Mais bon, elle aura essayé avec Arya. Elle a été plusieurs fois avec sa meilleure amie dans les change-bébé pour tenter d'apprendre à manier le lavage des parties intimes et le positionnement à l'endroit de la couche. Malheureusement, l'odeur de caca a toujours eu raison de la force mentale de Lily. Elle ne compte désormais plus le nombre de fois où elle est sortie de la pièce avec des hauts-le cœur énorme. « Puis, si elle a fait caca, c'est parce que tu lui a fait peur en ne regardant pas où aller la poussette. » Bon, en vrai, il n'y a pas de véritable raison. Mais Lily, elle essaie de jouer toutes les cartes possibles et inimaginables. Elle ira même jusqu'à dire que c'est le souhait de la gamine s'il le faut. « T'es arrivé le premier, alors t'assumes ton rôle de parrain dévoué. » Elle, elle jouera son rôle de marraine partiellement dévouée. Elle veut bien aller faire du shopping avec elle, plus tard, quand elle sera plus grande, et qu'elle saura s'essuyer les fesses toute seule. « Simeon sera fière de toi !»

Elle s’oblige à dire qu’elle n’est pas frustrée. Seule, une frustrée donnerait ce genre de réponse. Mais en réalité, rien qu’elle puisse dire ne te fera changer d’avis. Tu l’as toujours considérée comme tel, et ne souhaite que ça reste ainsi. Sinon, il n’y aura plus de véritable raison de venir l’embêter. « Ah, mais je n’ai pas besoin que tu me le dises, je l’ai clairement compris. » Frustrée, que tu penses une fois de plus dans ta tête. Tu ne parles de priorités, tu penses que ça fait parti de la vie, que ça vient naturellement. Tu ne le place pas en tête de liste, car t’es un mec ambitieux qui aime l’aventure. Coucher, c’est juste un moyen de décompresser. Une habitude que tu as prise à la longue. Comme celle de toujours vouloir avoir le dernier mot, de fuir Lily quand elle devient trop insupportable, qu’elle tape sur tes nerfs. Alors quand bien même, elle a réussi à éviter un drame épouvantable, tu ne peux lui dire merci. Lui faire des éloges. Ah ça non. C’est trop pour toi. Tu veux seulement qu’elle la ferme un peu. Qu’elle arrête de te prendre la tête. Et comme pour lui montrer que tu sais parfaitement te taire, tu ne rétorques rien. Au contraire, à quoi bon lui répondre ? Ça serait user de ta salive pour rien. S’épuiser inutilement. « Je veux bien prendre une part des responsabilités, mais déconne pas non plus. Tu me prends tout autant la tête. Et si t’étais moins chieuse à en mourir, peut-être qu’on n’en arriverait pas là. » La brunette évoque le fait qu’il est nécessaire de changer la protection de la petite. Et comme par hasard, la tâche te reviendrait. Heureux vainqueur. Mais fort heureusement pour toi, la société pense que seules les femmes sont capables de pouvoir changer les couches des bébés. Ce qui n’est pas pour te déplaire à l’heure actuelle. Et tu ne vas pas te priver de lui signaler ce fait. Signaler que vous vivez dans un monde sexiste. « Sérieux ? T’as jamais changé celle de ton petit frère ? » Les filles ont tendance à aimer jouer à la maman. Y a qu’à voir tous ces poupons qui sont en vente dans les grandes surfaces. Est-ce que tu es un expert en couche ? Absolument pas. Les seules dont tu as pu manier c’était lors de stage en pédiatrie. Ça remonte à de nombreuses années. « C’est quoi cette excuse bidon ? » Sourcils froncés, tu ne comprends vraiment pas où elle veut en venir. Elle sort cette excuse uniquement dans l’idée de te donner une raison de plus pour changer la protection de Rachel. Et plus ça va, plus tu lèves les yeux au ciel. « Ça vol bas chez toi. » Tu prends Rachel, plissant le nez tant l’odeur est forte. « Tata Lily ne t’aime pas assez pour s’occuper réellement de toi. Mais oui, ma belle, pleure ta raison.. » Tu la fais doucement sautiller pour calmer ses sanglots et prends le sac de change. « Certes, mais il se rendra surtout compte qu’en-dehors de toi et ta petite personne, y a personne. » Et tu t’apprêtes à aller changer la protection de Rachel. Au pire, il y aura bien une femme qui viendra à ton aide.