and as we came into the clear, to find ourselves where we are here. who is the wiser to help us steer, and will we know when the end is near? beauty lives in every soul. the more you love the more you know, they pass the torch and it still burns, once children then it's now our turn
Et finalement les deux qui sont présents. La fin de service qui a sonné pour les deux possesseurs du bar pour une soirée, force de travail louée auprès de la même personne après que le sien ait fini par bêtement engager deux Hirschel sans s’en douter, pourrissant et enjolivant les rapports dans les cuisines de façon encore peu compréhensibles - et toujours pas de yiddish bienvenu entre les lèvres du plus jeune. Dans le creux de son bras Shoushan aux aguets, à porter à sa bouche tout ce qu’elle peut trouver, lacets sweat-shirts compris, et lui qui a abandonné et a fini par lui céder. Grands yeux bleus habituels de la famille qui écument son environnement d’un air curieux, attrapant plus fort le bras de son oncle par brusque intérêt pour quelques torchons, alors que l’autre la hisse à nouveau tout près. « Vous êtes là » soufflés d’un air bien plus fatigués qu’il l’aurait juré, encore une demi heure jusqu’à la fin du service et seulement le ménage qui reste à faire d’une soirée apparemment très animée, « ça c’est bien passé » comme question posée avec sincérité, l’habitude d’avoir sans le dire le même genre de problèmes à gérer, et un « donc du coup elle reste cinq jours, effectivement, sa mère est à l’étranger et ses parents sont divorcés, le père ne la prendra pas si ce n’est pas sa semaine ou un truc comme ça » dit doucement, le souvenir de l’annonce des fins de mariage dont il se souviendra longtemps. Elle qui a voulu être la première à initier un mariage d’une culture à moitié différente, couple mixte qui n’a pas fonctionné et qui aura aux yeux de Dov été l’exemple des prochains, Maverick condamné à vivre dans les pas d’une figure absente de la vie d’un enfant même s’il ne le souhaite pas.
Le blond qui s’installe sur un siège de bar et qui pose la petite sur le comptoir, vif regard pour voir si l’acte serait toléré ou pas, avant de s’intéresser à leurs activités. « Si je peux aider, quoi que ce soit, surtout n’hésitez pas. La vaisselle par exemple, tout ça », avant de finalement les voir terminer. « Maverick, je peux avoir un verre d’eau pour la petite s’il te plaît ? », avant de ponctuer, « elle a commencé à boire il y a dix jours seulement » plus pour lui même qu’un autre, étant le seul à y accorder l’importance la plus grande ; Maverick et Skyler qui se remettraient de chacune de ses victoires, à raison moins impressionnés par touts ses petits exploits quotidiens. Melech lui irrévocablement fasciné, à miauler pour le garder dès que possible, au plus grand plaisir de son aînée. L’amant qui devra bien finir par s’en remettre, l’engueulade sur l’oreiller pour le même genre de sujet. L’emménagement à Williamsburg fait en catastrophe alors que tous étaient virés, l’aîné pas les moyens les moins du monde de s’offrir Manhattan et pour Melech une réflexion sur l’occasion de bouger. Pour le couple un pas risqué, depuis l’annonce à l’hôpital toujours la même recherche équivoque d’implicites pour lancer une guerre verbale qui se terminerait si tout se passait bien au coucher, à certains moments pas de nouvelles quelques jours quand les deux compagnons s’étaient mutuellement excédés. Melech et sa non compréhension des limites de son amant dans la mesure où rien n’existerait jamais, de son choix de ses opérations, à préférer les plus complexes pour s’aimer plus, et dans celles de Melech rien de plus que la douleur de s’être vu amputer. Les lignes dans son intimité pour souligner le choix qu’on lui a supprimé, et enfin l’espoir de pouvoir à nouveau se reposséder. Pas de haine à l’égard de Maverick de ne jamais pouvoir rien en faire, vingt-deux ans après avoir été convaincu de la même chose, juste un profond attachement à ce qui lui donnerait la moindre importance dans les textes étudiés tant aimés.
L’attente que le plus grand lui donne finalement avant de la prendre sur ses genoux et d’accompagner doucement sa déglutition, plus fier qu’il ne l’a jamais été, sourire dont il n’arrive pas à se débarrasser. Juste quelque chose de naturel dont on ne l’a finalement pas spolié, et une nouvelle identité dans le temple fréquenté. « Je te promets qu’elle fait ses nuits, habituellement. Elle l’a fait toute celle d’avant, là après on va s’endormir pendant son temps d’activité donc je pense que je n’aurai qu’à me lever quand elle ne pourra plus attendre, mais les Hirschel ne font pas des bébés bruyants » lancé dans un sourire comme si la famille avait lancé une production standardisée ; incapable en voyant son unité d’accepter tout ce qui pouvait effectivement les différencier ; le différencier des autres par la même occasion, le corps qu’il combat qu’il a fallu à tout prix normer, son attitude qu’il a toujours mis en adéquation avec les attentes liées à son genre de façon moins consciente, les deux intrinsèquement liés. « Je suis sincère, c'est vrai que tu pourras dormir, ses deux parents font aussi de drôles d’horaires et on m’a toujours dit que ça allait. » Pas vraiment de réflexions sur l’éminence du problème alors qu’il est à peine caressé. Melech toujours aussi confiant dans les choix qu’il a fait, yeux clairs droit vers son altérité, toujours convaincu des faits évoqués.
(c) princessecapricieuse
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Invité a posté ce message Dim 18 Aoû 2019 - 21:30#
Les aiguilles de l'horloge avancent lentement mais sûrement sur le cadran, rapprochant de plus en plus Maverick et Skyler de l'heure de fin de leur service. Comme chaque soir, dès que le dernier client a passé la porte de l'établissement, c'est à la vaisselle qu'il faut s'attaquer. De préférence, sans briser le moindre verre et sans traîner, histoire d'être rentré chez soi avant midi. Maverick balance un vieux chiffon humide sur son épaule et s'empare d'un autre pour astiquer le verre qu'il vient de frotter énergiquement sur l'une des trois brosses plantées dans l'évier derrière le comptoir. Dans chacun de ses gestes, on peut deviner la nervosité qui l'anime, s'emparant de plus en plus de lui. Il sait que Melech doit arriver d'un instant à l'autre et, pour la première fois depuis qu'ils sont ensemble, cette idée ne le réjouit pas tellement. Pour évacuer son stress, il astique de toutes ses forces le verre qu'il tient entre les mains, le polissant avec cette férocité palpitant dans ses doigts. « Tu peux passer un coup de serpillière, s'te plaît ? » adresse-t-il à sa collègue, Skyler, en gardant les yeux rivés sur cette porte qui menace de s'ouvrir d'un instant à l'autre. Et quand le doux visage de son petit ami apparaît enfin dans l'embrasure, le bébé accroché à lui comme un bébé koala se cramponnant à sa mère, le sourire de Mav se crispe tout à coup. « Oui, ça a été, y a que deux lourdauds qui ont essayé de draguer Sky ce soir. » souffle-t-il en adressant un regard complice à la jeune femme. « T'es sûr que c'est un endroit safe pour un... bébé ? » Un regard posé sur le nourrisson, petit être vulnérable, que Mav observe comme s'il s'agissait d'une créature étrange, lui qui n'a jamais compris ce que le commun des mortels pouvait bien trouver de si adorable à des bébés joufflus et potelés, gazouillant à la moindre grimace qu'on leur adresse.
Il hausse les épaules face à l'annonce de Melech concernant la garde temporaire du bébé, qui ne réjouit en rien Maverick, car il sait exactement quel message subliminal essaye de lui faire passer son petit ami. « Mh. Je vois. Tu sais comment on s'en occupe, au moins ? » Parce que c'est pas sur Maverick qu'il faudra compter s'il vient à ce bébé l'idée saugrenue d'avoir une fièvre ou d'avoir de furieuses coliques. « Ça va être compliqué que tu nous aides avec un bébé dans les bras. » Presque une pique plus généralisée, pour faire prendre conscience à l'être aimé qu'avoir un enfant, c'est une décision qui impacte une existence sur le long terme et qu'il faut donc mûrement réfléchir, même si ça ne lui plaît pas. « Oui, bien sûr. » répond-il simplement avant de se tourner vers l'étagère où se trouve tous les verres, pour en saisir un et le remplir d'eau du robinet. « Bon, par contre, comme on est dans un bar et pas dans une garderie, j'ai pas de gobelet en plastique. » lance-t-il en déposant le verre sous le nez de Melech, qui dépeint déjà toutes les qualités génétiques des Hirschel miniatures. « De toute façon, même si elle fait pas ses nuits, j'aurais pas d'autres choix que de faire avec et d'acheter des boules Quies. C'est un bébé, je vais pas lui reprocher de pleurer pendant la nuit. » souffle-t-il en roulant des yeux et en haussant les épaules, jetant un regard supplicateur à Skyler pour la prier de le sortir de cette situation dont il n'a jamais voulu. Mais pour le coup, Maverick risque de se sentir bien seul face à l'argumentaire impossible à démonter de celui qui s'imagine déjà en train de pouponner. « Tu comptes vraiment me ressortir tout ton blabla ici et maintenant ? Au cas où tu ne l'aurais pas encore remarqué, on est pas seul, Mel. » dit-il en désignant, d'un signe de la tête, Skyler.
« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
Un écouteur est niché dans l’oreille, l’autre pendouille en signe d’acceptation d‘une potentielle sociabilisation. Un regard dirigé vers le collège qui astique frénétiquement un verre, la gamine aux cheveux argentés replace les bouteilles manipulées avec art tout au long de la soirée. Il semble particulièrement stressé, Maverick, et elle ne sait pas vraiment si elle est censée prononcer quelques mots, ou juste le laisser tranquille. Alors elle opte pour ce qu’elle fait le mieux : l’absence de choix. Aucune initiative, une simple réponse. Et, sous-jacent, un effort certain de la part de quelqu’un d’aussi je-m’en-foutiste. « Ouaip, c’pas plus mal. Si tu d’vais la passer comme tu tortures ce pauvre verre, j’donne pas cher du sol du Playground. Ça d’viendrait la nouvelle patinoire en vogue de Williamsburg, t’sais. J’tiens à mes jambes, j’compte pas me les péter, et j’espère bien qu’toi non plus. ». Une simple remarque visant à lui faire réaliser le monstre de stress duquel il est la proie, au cas où il n’en aurait pas été conscient. Une plaisanterie de mauvais goût, aussi, mais des signaux de fumées ; et l’espoir qu’il sache qu’au fond, malgré ses airs constamment détachés, elle se préoccupe beaucoup de son état. Alors, sans contester ou trouver d’excuse pour une fois, elle saisit cette serpillière qu’elle sait très bien manier, contrairement à ses précédentes affirmations.
L’arrivée de Melech semble refroidir davantage le Playground, déjà en proie aux vents glacés de l’humeur de Maverick. En entendant son ami décrire le déroulement de la soirée, notamment concernant les deux hommes dotés d’une notion très égocentrée du consentement d’autrui, la jeune femme montre la liasse de billets qu’elle est parvenue à leur extorquer en pourboire. Un sourire, une suite à leur faire miroiter, et le tour était joué d’avance. Si l’on peut lui reconnaître une seule qualité, c’est de toujours parvenir à retourner les situations dans lesquelles elle semble en désavantage pour en tirer profit. Puis, il y a ces échanges étranges entre les deux amants. L’un, glorifiant l’enfant à outrance, saisissant toutes les opportunités pour le placer sur un piédestal. L’autre, avec un œil de pigeon en regardant la créature ; il semblerait presque en être effrayé. Pourtant, Skyler ne saisit pas les sous-entendus qui se trappent derrière ces répliques assassines. Et, quitte à être prise à partie, elle préférait lier l’utile à l’agréable. Plaisanter, ce n’est jamais un luxe. Comprendre, non plus. « Oui, c’est vrai qu’un enfant, c’est compliqué. J’ai essayé de m’occuper d’un cactus, une fois. Il est mort à une vitesse record. Sérieux, ces trucs-là, ça sait pas exprimer ce dont ça a besoin. Plus d’eau ? Pas d’eau ? Prise de tête. ». Un haussement d’épaules, et, plus largement, l’expression d’une mise en garde inutile pour deux adultes déjà avertis. Au fond, c’est juste que cette pensée lui est venue, donc elle l’a dite. Et, l’étudiante, elle pourrait deviner qu’en plein milieu d’un champ de bataille, il faudrait se faire discrète. Elle pourrait, mais elle ne fait pas cette déduction. Alors, lorsque Maverick précise que le Playground n’est pas une garderie, contrairement à ce que le nom pourrait laisser entendre, elle rit. Même pas dans un but de moquerie, cette fois. C’est drôle, donc elle rit. Elle profite d’ailleurs parfaitement que son visage soit baissé vers le sol, caché, yeux rivés sur la serpillière qu’elle passe bien moins soigneusement que prévu. Pourtant, en quelques instants, le regard suppliant de Maverick la happe, et elle prend appui sur le manche de l’outil de torture. « N’vous dérangez pas pour moi, c’est cool, ça fait de l’action. Mais c’quoi le délire, tu t’entraînes à garder des mioches, Mel’ ? Vous prévoyez d’adopter ? ». Les pieds dans le plat, presque à devenir une spatule vivante. Ses sourcils sont légèrement froncés, à ne pas comprendre le soudain intérêt pour les progénitures. Son désintérêt généralisé pour tout ce qui l’entoure ne saurait avoir raison de sa façon de percevoir les enfants, en général, pourtant. Elle les aime bien, ces êtres qu’il faut protéger contre tout, y compris eux-mêmes. Elle ne compte plus le nombre de ses repas qu’elle a laissé à une mère et son bambin, lorsqu’elle logeait encore dans un véritable squat. Baby-sitter attitrée, rôle jamais revendiqué ni quémandé, juste donné parce qu’il s’agissait de la meilleure solution ; et aussi la seule.
