though we don't share the same blood, you're my brother. (leroy)

Il est un peu plus de neuf heures lorsque je me réveille grâce à une odeur de bacon qui flotte dans l’air. Il n’en faut pas plus pour que mon ventre se mette à grogner. Il est bien matinal ce dernier, dit donc. Avant de me lever, je fais un petit tour mentalement du planning des colocs afin de déterminer qui pourrait se trouver dans la cuisine. Techniquement, ils sont tous au travail aujourd’hui. Pour ma part, c’est ma journée de repos et habituellement, je me lève bien plus tard, profitant du silence de la maison pour bien me reposer. Intrigué, je me lève de mon lit, enfile un short par-dessus mon boxer, puis me dirige tranquillement vers l’escalier. Descendant les marches d’un pas bien plus rapide, je déboule dans le salon, n’ayant pas besoin d’avancer plus loin pour avoir une vue sur la cuisine ouverte. Dans le visuel, une personne que je connais très bien. Leroy, mon meilleur ami. « T’es pas au boulot toi aujourd’hui ? » Que je le questionne en pénétrant dans l’espace cuisine de cette grande pièce, un air interrogateur sur le visage. Il ne m’a pas dit qu’il serait là ce matin, je serai venu l’aider sinon. Même si je ne suis pas très doué pour la cuisine, chose qu’il sait mieux que personne. Sûrement pour ça qu’il ne m’a rien dit d’ailleurs. « Ça sent bon en tout cas, t’as besoin d’aide ? » Je lui propose mon aide comme toute personne bien élevé, on ne sait jamais.

@Leroy Jones

L’un des principaux avantages de son travail, c’est la liberté. Ayant gagné la confiance de son patron rapidement par son sérieux et ses bons résultats, Leroy est totalement libre de gérer son emploi du temps comme bon lui semble Pas besoin de se montrer à l’agence chaque jour comme certains de ses collègues, il peut très bien bosser de chez lui ou du café d’à côté si l’envie lui prend. Tant que les résultats sont là – et ils le sont – son chef le laisse tranquille. Du coup, ce n’est pas si étonnant de le trouver dans la cuisine à neuf heures un jour de la semaine alors que tous ses colocataires sont au travail ou en chemin. Tous sauf Anton qui profite de son jour de repos pour s’offrir une grasse matinée. Enfin, c’est ce que le métis pensait avant de l’entendre débouler les escaliers. Même si il y avait quelqu’un d’autre dans la maison, il serait persuadé de voir son meilleur ami débarquer dans la cuisine. C’est peut-être flippant mais à force, il a mémorisé la démarche de ses colocs. Du moins, les plus anciens à savoir Anton et Jill. T’es pas au boulot toi aujourd’hui ? Leroy secoue la tête de gauche à droite en cassant ses œufs dans la poêle. « J’ai pas de rendez-vous aujourd’hui alors je vais bosser ici. » Sans même demander à son meilleur ami si celui-ci compte manger, il rajoute du bacon et des œufs à sa préparation. Ça sent bon en tout cas, t’as besoin d’aide ? Leroy regarde Anton, un sourire amusé sur les lèvres et un sourcil arqué. « Tu peux mettre la table. C’est dans tes cordes, non ? » Bien que très peu matinal, sa douche et l’odeur du petit-déjeuner l’ont doucement réveillé de quoi lui permettre ce genre de boutades. « Laisse-moi juste les assiettes, s’te plait. » qu’il ajoute plus sérieusement.

C’est avec un grand étonnement que je me retrouve face à Leroy dans la cuisine, ce dernier préparant le petit-déjeuner. Fronçant les sourcils, je le questionne sur sa présence qui est tout sauf prévu. Du moins, je n’étais pas au courant. J’écoute son explication, hochant doucement la tête pour lui faire comprendre que j’ai bien compris ce qu’il vient de me dire. « Tu vas réussir à bosser avec ma présence dans les parages ? » Ma question m’amuse moi-même. Ce n’est pas que je suis insupportable, mais l’envie de se faire des sessions de jeux vidéo devient vite tentante avec son meilleur pote à ses côtés. Cependant, s’il me dit désirer vraiment travailler, je m’éclipserai pour une partie de la journée, histoire de le laisser se concentrer. Je pense à son avenir, je ne veux pas que son patron le vire parce qu’il n’aurait pas bien fait son boulot, voyons. Après l’avoir questionné sur ce que je peux faire pour lui venir en aide, Leroy me demande de mettre la table. Je le vois à son sourire amusé qu’il se moque de moi. « T’as oublié que je suis le spécialiste pour mettre le couvercle ? » Je balance ça avec un air choqué sur le visage. C’est la chose que je fais de mieux le soir lorsqu’on a l’occasion de manger tous ensemble, même si ça n’arrive pas très souvent finalement. Chacun a pas mal d’occupation dans cette colocation et relativement peu de temps pour faire des choses avec tous les autres colocataires en même temps. Je sors donc les affaires que je dispose sur la table. Bols, verres, couverts. Les assiettes, je les donne à Leroy, avant d’ouvrir le frigo pour en sortir la bouteille de jus. « Tu veux du lait ? » Que je lui demande en réalisant que j’aie déjà sorti un bol pour lui. Au pire, je le remettrais dans le placard.

C’est drôle. Son emploi du temps change tellement que même son meilleur ami ne parvient pas à le retenir. Sûrement parce qu’il n’y a rien à retenir. D’une semaine à l’autre, Leroy n’a jamais les mêmes horaires. C’est l’une des conséquences à pratiquer un métier dépendant notamment de rendez-vous. Cependant, Leroy ne s’en plaint pas. Le métis n’est pas fait pour exercer un emploi trop lisse. La routine, ce n’est pas fait pour lui. Il s’ennuie vite le garçon alors il lui faut du changement, d’inattendu, du challenge. Son métier lui offrant tout ça, ce n’est pas étonnant qu’il s’y plaise et réussisse. Tu vas réussir à bosser avec ma présence dans les parages ? Leroy lève la tête de ses poêles où cuisent œufs et bacon. Il regarde Anton, un air tout aussi amusé que celui animant le visage du tatoué. « Mh, je pense que je devrais m’en sortir. » Il dort au grenier, Leroy et c’est aussi là qu’il travaille lorsqu’il décide de ne pas se rendre à l’agence. Toutes ses affaires de boulot s’y trouvent tout comme un certain calme difficile à obtenir dans une colocation de sept personnes. « Au pire, je viendrais te voir à la récréation. Tu sais, histoire de te taper le cul à Mario une énième fois. » Il abuse. A vrai dire, ils ont tellement passé des heures devant la console ensemble que c’est bien difficile de savoir qui est le meilleur des deux. Par contre, une chose est sûre, c’est que quel que soit le jeu, lorsqu’ils font équipe, ils ont quasi imbattables. T’as oublié que je suis le spécialiste pour mettre le couvercle ? Pff, que son pote peut être bête lorsqu’il s’y met. Tu veux du lait ? Café noir ou au lait. La question qu’il se pose tous les matins. La réponse n’est quasiment jamais la même d’un jour à l’autre. « Ouais un peu, dans mon café. » Leroy remplit les assiettes et les amène à table où Anton vient de s’installer. « Bon app ! » qu’il annonce avant de prendre une première bouchée d’œufs.

Suite à mon questionnement, Leroy tourne la tête vers moi, un air tout autant amusé que le mien sur son visage. Ce qu’il dit me fait doucement sourire. Connaissant le phénomène, il aurait été étonnant, en effet, qu’il soit embêté par des bruits que je pourrais faire. Il est habitué, il faut dire, et parfois, je l’oublie un peu trop. Et puis, il vit au grenier et, perché dans son nid douillet, rien ne peut le perturber ce gamin. Je lâche un léger rire suite à son petit pic. Qu’il est drôle mon meilleur ami, lui qui sait pertinemment qu’il ne me bat pas à Mario. C’est même moi qui le bats. « Plutôt pour te faire botter le cul, je dirais moi. » Je le taquine, comme bien souvent. La vérité est qu’on a du mal à se départager dans toutes sortes de jeux, bien trop familier avec le style de jeu de l’autre pour ne pas capter ce qu’il va faire avant de l’avoir réalisé. Ou peut-être juste parce qu’on est les meilleurs en fait, mais ça fait trop vantard de le dire ça, à ce qu’il parait. « Mais je retiens ça dans un coin de ma tête, je sortirais des bières pour la récréation. » Que j’ajoute avec un sourire au coin. Ce qu’il y a de bien avec une coloc pleine de mec, ou de consommateurs de bières surtout, c’est qu’il y en a toujours dans le frigo. On n’est jamais en rupture de stocks ici. Une fois la table posée, je vais chercher les éléments indispensables dans le frigo, le questionnant alors sur le lait. Réponse affirmative de sa part, je sors donc la bouteille et la pose sur la table. Remplissant mon bol de café -ça fait plus que dans une tasse-, je viens m’installer à côté de mon meilleur ami. « Bon app ! » Je réponds joyeusement, prenant une première bouchée de mon assiette. Délicieux ! Buvant une gorgée de mon café, je déguste tranquillement, avant de demander : « Tu racontes quoi de beau sinon ? Tu m’as pas dit pourquoi elle t’a quitté d’ailleurs. » Elle, son ex, bien entendu. Je me doute bien de la raison ayant conduit à leur séparation, mais je veux l’entendre de la bouche de Leroy pour en être sûr.

Un Leroy d’humeur taquine dès le matin, ça n’arrive pas tous les jours. A vrai dire, c’est surtout le cas lorsqu’il se retrouve seul avec l’un de ses colocs notamment Anton comme aujourd’hui, Jill ou même Naleya. Lorsque la pièce à vivre grouille de monde au petit-déjeuner, il va préférer écouter plutôt que de participer. D’ailleurs, c’est toujours le cas, pas seulement au réveil. Il laisse la parole, les blagues aux autres plus extravertis qu’il ne l’est. Avec Anton, plus de retenue, il est à l’aise. Il est libéré de tous filtres. Plutôt pour te faire botter le cul, je dirais moi. Le regard amusé, Leroy décide de ne rien répondre. Rien ne sert de trop parler si c’est pour perdre au final parce qu’il a beau faire le fier, il sait que c’est une possibilité. C’est un 50/50 entre les deux. Il ne parierait pas son argent là-dessus. Mais je retiens ça dans un coin de ma tête, je sortirais des bières pour la récréation. A cette annonce, le métis hoche la tête positivement. Leroy n’est pas un grand consommateur d’alcools forts, un petit verre lorsqu’il sort lui suffit mais par contre, il dit rarement non à une bière. Parfois, il ne sait plus s’il doit remercier ou maudire ses chers colocataires pour renouveler les stocks avant même qu’ils soient finis. « Bonne idée. » qu’il finit par répondre.
Tu racontes quoi de beau sinon ? Tu m’as pas dit pourquoi elle t’a quitté d’ailleurs. Surpris par la question si soudaine de son meilleur ami, Leroy manque de s’étouffer avec sa bouchée d’œufs. Finalement, un léger sourire étire ses lèvres. « Tu sais choisir ton moment, toi. » Un regard amusé vers son meilleur ami et il poursuit. « Elle m’a reproché de ne pas être assez investi et aussi ma relation avec Jill, comme quoi on serait trop proche. » Il boit une gorgée de son café. Parler ainsi avec Anton, à cœur ouvert, c’est devenu une habitude et là où avec d’autres ça serait inenvisageable, avec le tatoué, c’est très facile.

On commence à déjeuner et la brillante idée qui me vient en tête est de le questionner sur les raisons qui ont poussées son ex à le quitter. Ma facilité pour entamer ce genre de sujet délicat est déconcertante quelques fois et je le fais toujours dans les moments les plus impromptu. Chose que me confirme mon meilleur ami et ça me fait doucement rire. J’écoute ensuite son explication et lâche après qu’il ait terminé : « Je suis doué pour mettre les pieds dans le plat, tu me connais. » Y aller par quatre chemins n’a jamais été mon truc, en effet. Je ne vois pas trop l’intérêt de mâcher ses mots, autant aller droit au but. Je repense ensuite à ce qu’il m’a dit… Lui et Jill, trop proche ? Je ne suis même pas étonné. « Mh… Je vois. Je comprends pas pourquoi elle dit ça, vous êtes pas aussi proche qu’elle le dit quand même. » Je le regarde avec un air malicieux. Clairement, je me fous de sa gueule, et ouvertement en plus. Bien sûr qu’il est proche de Jill, vraiment proche, super proche au point où même moi, je me demande s’ils ne sont pas en couple parfois. Bon ok, peut-être pas à ce point-là, je les aurais grillés s’ils étaient réellement ensemble. Je me dis qu’ils auraient un comportement assez différent de celui qu’ils ont actuellement si c'était le cas. Enfin, peut-être pas pour ceux qui ne les connaissent pas vraiment comme moi, je les connais. « Sérieusement, tu penses qu’elle a tort de dire ça ? Tu penses t’être vraiment investi et tout ? » Que je lui demande en ayant repris mon sérieux. Je sais l’être quand il le faut et, pour le coup, ce n’est pas un sujet à prendre à la légère. Je reprends une bouchée de mes œufs en attendant ce qu’il va me sortir. Ça m’intéresse de savoir son point de vu sur le sujet, histoire de voir à quel point il joue à l’autruche -tout comme Jill d’ailleurs hein-.

Là où certains seraient très certainement gênés de parler de leur rupture et surtout du fait de s’être fait plaqué, Leroy est à l’aise. Sans doute parce qu’il n’est coupable de rien. En tout cas, l’agent immobilier n’a pas l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. Evidemment, ce n’est pas ce que dit la demoiselle mais c’est rare de tomber d’accord sur les raisons d’une rupture. Je suis doué pour mettre les pieds dans le plat, tu me connais. Leroy ne peut qu’approuver et il le fait d’un léger signe de tête. Le manque de tact d’Anton est devenu légendaire. Leroy, lui, s’en moque. Au moins, son pote est entier. Une valeur sûre. Mh… Je vois. Je comprends pas pourquoi elle dit ça, vous êtes pas aussi proche qu’elle le dit quand même. Anton se fout ouvertement de lui. Le métis n’a même pas besoin de regarder le tatoué pour le comprendre, le seul ton de sa voix l’aide à le comprendre. Malgré tout, c’est avec un sourire que Leroy tourne la tête vers son meilleur ami. Il ne cherche même pas à répliquer, ne voyant pas l’intérêt de rentrer dans un débat qui n’a pas lieu d’être. Sérieusement, tu penses qu’elle a tort de dire ça ? Tu penses t’être vraiment investi et tout ? Il ne répond rien Leroy, du moins pas le temps qu’il termine sa bouchée parce que sa réponse, il l’a déjà. « Je pense vraiment que je me suis investi mais peut-être moins qu’elle, moins que ce qu’elle voulait. » Ils n’étaient tout bêtement pas au même stade dans cette relation, Leroy l’a vite compris. Olivia s’est attachée plus rapidement que lui et inévitablement, elle en a attendu autant que lui. Chose que le métis comprend. En tout cas, il n’a aucune rancune envers la jolie blonde.

J’écoute ce que Leroy a à me dire sur ce qu’il pense quant à son investissement dans son ancienne relation et j’hoche doucement la tête. « Je vois. » Ils n’étaient tout simplement pas au même niveau d’investissement, sûrement parce que l’attachement et, peut-être les sentiments, n’étaient pas aussi profond des deux côtés. Pour être passé par la même situation, je sais pertinemment à quel point c’est mal de rester avec quelqu’un juste parce qu’on est attaché ou pour de mauvaises raisons. « C’est pas plus mal finalement, que vous ayez mis fin à votre relation. » Dis-je en tournant la tête vers le jeune homme. Ça aurait été tout bonnement inutile de continuer à s’investir pour une relation qui semblait perdue d’avance. J’ai envie qu’il soit heureux Leroy, pas seulement parce que c’est mon meilleur ami, mais parce qu’il le mérite. Il était heureux avec son ex, mais pas complètement, pas comme quand il est avec une certaine personne. Ce n’est pas de sa faute pour autant, il essaie vraiment le garçon quand il se lance dans une relation. Il s’investit, énormément, je le sais, je le vois. Mais il y a des choses qui ne s’expliquent pas, c’est tout. Et après autant de temps à le côtoyer, je doute fortement qu’il puisse être aussi heureux avec une autre que notre meilleure amie commune. « Je sais que tu tiens à elle, au moins assez pour pas tenter de la récupérer, parce que ça serait une mauvaise chose. Tu le sais aussi bien que moi. » Anton, le conseiller conjugale... Je crois rêvé, mais non, c'est bien moi qui dit tout ça. « C'est pas quelque chose de mauvais en soit, une séparation. Au moins, t'es à peu près certain que, visiblement, elle est juste pas la bonne pour toi. » Non parce que la bonne pour lui, c’est Jill et je ne cesserais jamais de le penser. Ils le comprendront peut-être un jour et vivront une belle histoire d’amour. Ou peut-être pas et ils passeront leur temps à sillonner les routes entre meilleurs amis, puisque forcément, ils ne trouveront personne qui pourra supporter leur profonde amitié. Triste vie, tout de même.

Il aurait pu prendre ça comme un échec, lui ce perfectionniste, lui qui déteste de ne pas réussir quel que soit le domaine mais non. Ce n’est pas une transaction dont il parle actuellement, d’un simple appartement à louer mais d’une personne. Olivia. Une belle personne à qui il souhaite le meilleur bien que leurs chemins se soient séparés. C’est pas plus mal finalement, que vous ayez mis fin à votre relation. Machinalement, Leroy hoche la tête. Il ne peut pas être plus d’accord avec son meilleur ami. Certes, ce n’est pas lui qui a pris la décision d’en finir avec cette relation mais il ne s’y est pas opposé. Au fond, il savait déjà que ça ne fonctionnerait pas sur le long terme. Si certains auraient insisté, essayé de renverser la situation pour de mauvaises raisons, lui n’est pas comme ça. Il préfère être seul que dans une relation bancale peu importe ce que cette dernière peut lui apporter. « Je pense, ouais. » qu’il confirme avant de boire une nouvelle gorgée de café. Je sais que tu tiens à elle, au moins assez pour pas tenter de la récupérer, parce que ça serait une mauvaise chose. Tu le sais aussi bien que moi. L’idée ne lui a même pas traversé l’esprit. Certains penseraient que c’est parce qu’il n’en a rien à faire d’Olivia mais ceux qui le connaissent comme Anton, savent que c’est justement parce qu’il la respecte qu’il la laissera passer à autre chose sans lui mettre des bâtons dans les roues. « Elle mérite d’être avec quelqu’un qui l’apprécie à sa juste valeur. » Ce qu’il n’a pas su faire. Du moins, pas de la façon qu’elle aurait souhaité. « Donc en effet, ça serait une bonne connerie. » Et Leroy, il ne fait pas de connerie. Pas de ce genre-là en tout cas. C'est pas quelque chose de mauvais en soit, une séparation. Au moins, t'es à peu près certain que, visiblement, elle est juste pas la bonne pour toi. Décidément, Anton l’épate de lucidité et de maturité aujourd’hui. Le tatoué est capable de se surpasser quand il veut. « La bonne. C’est pas un peu surfait ce truc-là ? » Leroy ne s’est jamais vraiment dit qu’il n’existait qu’une seule et bonne personne pour lui. C’est un concept auquel il a du mal à croire.