Invité a posté ce message Ven 20 Sep 2019 - 12:10#
J’en ai entassé des conneries en quelques mois. Dire qu’il aura fallu ça pour que je fasse un tri. Un carton posé sur ce qui était mon bureau, je le rempli petit à petit de mes affaires. Est-ce que je prends volontairement mon temps ? Oui, tout à fait même si je sais que le grand chef n’est pas là en train de me surveiller. Il aura eu gain de cause ce salaud et si la raison de mon renvoi est à chier, je n’ai pas eu mon mot à dire. J’imagine parfaitement qu’il a dû faire pression et payer la commission pour qu’ils acceptent de me renvoyer malgré mes antécédents qui jouaient en ma faveur. Devoir dire adieu à mes habitudes, à un métier effectué depuis des années, ça m’angoisse un peu mais ce n’est rien d’insurmontable. Ça va être l’inconnu pendant quelques temps ce qui ne va pas m’empêcher de retomber sur mes pieds et de trouver autre chose. Ça ne m’a pas non plus empêcher d’avoir une sacrée insomnie cette nuit mais c’est comme ça. Mes derniers dossiers triés et rangés, je les mets de côté pour aller les donner à Christina lorsque j’aurais terminé de vider mon bureau. Même elle, pourtant lieutenant de l’unité, n’a rien pu faire contre notre supérieur à tous. De la malchance, c’est ce que c’est. Je fais avec. Je suis en bonne santé, ma famille aussi, cet enfoiré ne me retirera pas tout ça. S’il veut être aussi pourri que son pote que j’ai fait arrêté il y a quasiment un an, grand bien lui fasse, moi je refuse de bosser pour un salaud pareil. Une bonne vingtaine de minutes et mon bureau est enfin vide. Je fais un passage express dans le bureau de Christina déposer les fameux dossiers puis je prends mon carton et descends pour sortir du poste et aller mettre tout ça à l’arrière de ma voiture. Il ne me reste plus qu’à retourner mon arme et mon badge et cette partie de ma vie sera derrière moi. J’ai un pincement au coeur à cette pensée. Avec tout ce que j’ai donné et perdu pour ce travail, c’est une façon bien ingrate d’en partir. Soupirant un bon coup, je retourne à l’intérieur et me dirige vers le sergent à l’accueil qui me lance un sourire bien triste. « Y a vraiment de l’injustice dans ce monde … » Lâche-t-elle tandis que je détache mon arme de service de ma ceinture et la glisse vers elle. J’en fais de même avec mon badge mais sa main m’arrête avant qu’il ait atteint le comptoir. « Arrête, Farrell ! T’as largement mérité de le garder. » Touché par ses paroles, j’enfourne le badge dans la poche de ma veste, signe les papiers qu’elle glisse vers moi et voilà, c’est fini. Aussi vite et simplement que ça. « Tu permets que j’aille saluer quelques personnes ? » Je lui demande en lui retournant son stylo. « Tu peux même venir dans trois mois que je t’ouvrirai quand même. » Mon sourire s’élargit. Je la remercie et retourne à l’étage, près à dire adieu à mon équipe mais, au détour d’un couloir, c’est sur Declan que je tombe. « Tu tombes bien, je venais faire mes adieux ! » Dis-je en faisant quelques pas vers lui. « J’ai été viré hier. » J’anticipe sa question et même si je me suis pas énormément battu, j’admets en prendre un coup au moral.
