sweetness of future reunions (meghonel)

C’est une première depuis la naissance d’Adelaïde, que Meghan et toi prenez le temps de sortir tous les deux. Mais surtout, vous vous donnez une véritable chance, pouvoir repartir sur de bonnes bases. Et t’as véritablement envie de la saisir, de montrer que Meghan vaut la peine de se battre. Pour elle, tu es prêt à surpasser ce qui a mis une distance entre vous. Souvent, tu te rends chez elle, prends innocemment de ses nouvelles et celles de sa petite tête blonde. Tu n’arrives pas à tenir tes distances. C’est plus fort que toi. T’es attiré vers elle. Et pour changer, vous sortir de chez vous, tu te décides de l’inviter à un match de basket. Assis dans les gradins, vous attendez que le match commence. Idéalement placé, vous allez pouvoir suivre parfaitement le jeu. L’ambiance promet. Une bière à la main, t’espère qu’entre elle et toi, l’ambiance sera aussi bonne que celle dans le public. Il y a longtemps que vous n’avez pas eu un moment pour vous. Doucement, vous cherchez à vous retrouver, à vous séduire à nouveau. Normalement, c’est la phase la plus agréable. La séduction. Mais quand tu as déjà vécu tout ça, et vécu bien plus que ça, t’as l’impression de ramer. « Quel est ton pronostic ? Personnellement, je penche pour une victoire en faveur de Knicks. » Comme un véritable New-Yorkais, tu ne peux remettre en cause la victoire de ton équipe. Tu connais la grande majorité des joueurs de l’équipe. Et comme un bon camarade, tu as toute confiance en eux. Mais peu t’importe le résultat, t’es avec Meghan et c’est tout ce qui t’importe au final. Et pour une fois, les choses sont au clair entre vous. Vous voulez avancer vers la même direction. Tu te contrôles pour ne pas la prendre dans tes bras, et l’embrasser comme tu pouvais le faire avant. Heureusement pour toi, vous êtes en public, ce qui te force à vouloir démontrer le moins de gestes affectifs possibles. « Je suis content que tu sois là. Sans un enfant. »

Avec la reprise du travail ces dernières semaines et toujours un bébé dont elle doit s’occuper, Meghan a l’impression d’avoir très peu de temps pour elle. Heureusement, les choses se passent bien. Adelaïde s’adapte bien à la nourrice chez laquelle elle est. Les collègues de Meghan ont facilité son retour, l’aident encore beaucoup. Mais il lui faut du temps pour trouver son rythme, réussir à passer autant de temps que possible avec sa fille, profiter, la voir grandir et évoluer si vite, la rassurer quand elle pleure la nuit. Avec tout ce qui va avec. Les courses différentes – souvent faites sur internet. Tirer son lait régulièrement. Penser à tout. Alors, forcément, du temps pour elle, juste pour elle, Meghan n’en a pas beaucoup. A moins de le prendre, comme elle a décidé de le faire ce soir. C’était Leo qui avait proposé qu’ils sortent tous les deux, pour un match de basket. Quelque chose que Meghan faisait parfois, avant sa grossesse. Mais, plus que l’occasion d’encourager des basketteurs, elle avait envie de passer un peu de temps avec Leo. Ils se voient régulièrement, mais toujours chez elle en général, avec Adelaïde. Et malgré ça – ou peut-être à cause de ça – les choses ne sont pas pareilles qu’avant entre eux. Toujours un peu distantes. Assise à côté de Leo dans les gradins, attendant que le match commence, Meghan espère que sortir juste tous les deux les aidera à dépasser tout ça. A mettre de côté les aspects compliqués de leur relation. Juste eux. Comme avant. « C’est évident qu’ils vont gagner. Le vrai pronostic, c’est de dire avec quel écart. Moi je dirais 16 points d’avance. » Elle sourit, contente de pouvoir faire sa pro. Elle aime regarder le sport, ce n’est pas nouveau. Et à force, elle s’y connait au moins un peu. Là, pour le coup, elle n’a pas trop regardé cette saison, donc elle ne sait pas ce que vaut l’équipe actuelle des Knicks, ni l’équipe adverse. Son pronostic est donc complètement fait au hasard. « Oui, ça fait du bien. » Elle s’est plongée à fond dans son rôle de maman, même si maintenant Adrian est là, et Leo aussi. Mais se détacher un peu de ça lui permettra de souffler un peu. « Tu sais que quand j’ai repris le travail, j’avais l’impression de l’entendre crier sans arrêt dans la pièce d’à côté. J’ai cru que je devenais folle. Maintenant, ça va mieux, heureusement. » Tellement habituée à s’occuper d’Adelaïde à toute heure de la journée, ça n’avait pas été facile de s’habituer. Mais ne pas reprendre le travail n’était même pas une option. Pas alors qu’elle paye encore l’emprunt pour leur appartement avec Eris. « Mais je suis contente qu’on soit là ce soir. Je suis sûre qu’on va passer une bonne soirée. »

Comme c’est agréable de pouvoir passer un moment comme celui-ci. C’est vivre sans avoir de soucis, et prendre que du plaisir. Ce soir, t’as l’impression que tous vos ennuis sont à des kilomètres de vous. T’oublies cette histoire de paternité, du fait que tu dois reconquérir le cœur de ta belle. Tout semble aller si bien. Vous reprenez vos bonnes vieilles habitudes. Il n’y a pas de gêne, c’est fluide comme de l’eau qui coule le long d’un rocher. Et tu souris lorsqu’elle se met à sortir ses connaissances sur le sport. Mais tu n’es pas aussi optimiste qu’elle. Si tu te fies aux derniers matchs qu’a pu jouer l’équipe, tu parierais plus un écart léger. Non, tu as toute confiance en l’équipe, mais tu es du genre à te fier aux anciens matchs. T’espères pourtant te tromper. « Je miserai plus sur du 5. Les dernières fois, y avait pas plus de 7 points d’écart. » T’espères vraiment te tromper dessus, et voir l’équipe briller de mille feux ce soir. T’admettrais sans soucis ton erreur, et serait heureux de cette inversement des tendances. Dans tous les cas, la soirée promet d’être extraordinaire. Voilà un moment que les Knicks n’ont pas joué à domicile, face à son cher public. « T’es sûr de ne pas avoir emmené avec toi le babyphone ? » Décontracté, sans aucune tension, tu te permets de la taquiner, comme tu le faisais si facilement avant. Mais tu peux parfaitement comprendre que ça a été difficile de laisser Adelaïde, et reprendre le rythme du travail. Toi-même, après le décès de tes parents, il t’a été compliqué de laisser Martin loin de toi. Reprendre une vie normale, si on peut dire. « Tu ne l’entends pas là maintenant, dis-moi ? » Il se pourrait qu’elle entende à nouveau la voix de la petite tête blonde. Pourtant, tu n’en as pas envie. Ça voudrait dire qu’elle pense à autre chose. Qu’elle ne profite pas à fond de ce moment qui vous est offert. « Je l’espère. » Sourire au visage, tu es persuadé que tout ira bien pour vous. « J’aurai aimé qu’on puisse se faire ça plus tôt. Mais chaque chose en son temps. » Inutile de précipiter les choses.

« Tu pourrais faire preuve d’un peu d’optimisme. » Peut-être que l’écart sera faible, peut-être pas. Meghan n’en a aucune idée mais, même si Leo semble plus renseigné qu’elle, elle a envie de le taquiner. Ça lui fait du bien, de pouvoir plaisanter, de pouvoir être elle-même avec le joueur de baseball. Tout n’est pas pareil qu’avant, mais parfois, elle arrive à y croire. Et ça lui fait du bien, de pouvoir être juste heureuse. De pouvoir se détacher de son rôle de maman qu’elle a pris à bras le corps. Enfin s’en détacher… autant qu’elle en est capable. « Figure-toi que j’y ai pensé. Mais non, je ne l’avais pas. » La seule explication qu’elle ait trouvé, c’est qu’elle avait trop pris l’habitude de rythmer ses journées avec les demandes d’Adelaïde. Petit à petit, elle reprend ses marques, au travail comme dans la vie en général. Elle fait mine de tendre l’oreille quand Leo lui demande si elle l’entend ce soir, avant de sourire. « Non, on dirait qu’il y a aucun bébé ici. En même temps, il faudrait être fou pour emmener son bébé à un match de NBA. » A cet âge, un bébé est bien mieux chez lui, dans son lit. Elle hésite d’ailleurs à envoyer un sms à Eris pour prendre des nouvelles, mais se fait violence et se dit qu’elle le fera à la mi-temps. Elle fait confiance à sa meilleure amie, et si quelque chose n’allait pas, elle n’hésiterait pas à appeler. Pour l’instant, elle peut donc profiter de sa soirée, qui semble importante pour eux deux. « Oui… mais il n’y a rien qui presse. On a tout le temps qu’on veut devant nous. » Aucune contrainte. Ils peuvent y aller doucement, reprendre leur relation sur de bonnes bases, plus solides cette fois. C’est ce que Meghan espère. Et peut-être est-ce parce qu’elle a commencé à fonder sa famille qu’elle n’est plus aussi pressée qu’elle a pu l’être par le passé. « Tu as pris à manger ou alors c’est régime hot-dogs ce soir ? » Dans les deux cas, ça lui convient. Elle veut juste savoir parce qu’elle commence déjà à avoir faim.

Tu souris, car oui, tu pourrais, mais tu es du genre à te fier à ce que tu vois. Et si on se fie à l’équipe adverse, le jeu va être serré. Y a rien de mieux qu’un score proche. Ça montre à quel point il faut se battre pour obtenir la victoire. Et on est d’autant plus satisfait quand on sait qu’on a tout donné du début à la fin. Qu’il a fallu trouver de multiples solutions pour pouvoir marquer des avantages. Ça, c’est ta vision de joueur qui parle. Certes gagner, c’est tout ce que sportif désire, mais c’est surtout se battre contre les meilleurs qui en vaut la chandelle. « Je suis réaliste surtout, mais tu verras ça en vaudra plus le coup. Le spectacle en sera que meilleur. » Ça vous permettra de pouvoir passer une meilleure soirée, et peut-être même vous permettre de continuer à avoir cette ambiance dans la voiture lors du retour. Bien que tu saches que tout aille bien entre vous. Tu ne te fais pas de bile pour la suite, et ne te fais pas des films. Chaque chose en son temps. Voilà comment se reconquérir, laisser le temps à Meghan d’avoir à nouveau confiance en toi, et peut-être te désirer comme avant. « Regarde à gauche. » En réponse à ses propos, tu lui indiques un couple avec enfant âgé certainement d’un an tout au plus. Sur les oreilles, il porte un casque amoindrissant le son. « L’enfant est même mieux habillé que nous. » Complètement revêtu de la tenue des Knicks, l’enfant vous fait clairement de l’ombre. Habillé uniquement d’une casquette à l’effigie de l’équipe, tu te sens ridicule à côté. « T’as raison. » Tu ne peux la contre dire, tu fais selon ses règles, bien que tu saches parfaitement ce que tu veux. Mais peut-être que tu ne l’as pas assez rassurée. Qu’elle aimerait que tu ais complètement mis derrière-toi le fait qu’Adelaïde ne soit pas ta fille. Malheureusement, c’est plus fort que toi. Tu y penses à chaque fois que tu la vois. Et pourtant, tu ne peux t’empêcher de ressentir chaque jour des sentiments plus forts envers elle. Et Meghan demande enfin si tu as pensé au repas. De manière assez stupide, tu écarquilles grand les yeux. T’avais complètement oublié ça. « Euh … » Tu regardes tout autour de toi, cherchant des yeux une de ces personnes qui défilent avec un panier de nourriture. Heureusement que tu ne sors jamais les poches vides. Avec Martin t’es habitué à devoir toujours acheter quelque chose. « Je me suis dit que c’était mieux de faire régime ce soir, tu vois. Non pas que tu ne sois pas parfaite, je ne dis pas ça. Non ! Mais faut que tu m’accompagnes dans ma ligne. » Dis-tu en essayant de te sortir de cette galère qui semble être interminable.

« Bon d’accord. Je te fais confiance alors. » Tant que c’est une victoire et qu’ils passent un bon moment, ça lui convient en réalité. Et pour le bon moment, elle n’a pas beaucoup de doutes. Elle trouve quand même le moyen de parler d’Adelaïde, et surtout de souligner à quel point il aurait été ridicule de l’emmener ce soir. Elle n’aurait rien gagné de cette sortie et aurait été mal à l’aise tout le long. Ce qui signifie que personne n’aurait passé un bon moment. Enfin visiblement, certains pensent autrement, comme le lui monte Leo, en désignant un couple qui a amené un bébé, qui a peut-être un an maximum. Habillé de la tête aux pieds avec les vêtements des Knicks, c’est se demander à quoi pensent ses parents. « Je crois que s’il n’est pas fan de basket quand il grandit, ses parents vont le détester. » Ce qui est plutôt triste. Ce petit garçon devrait être libre de faire ce qu’il veut. Et surtout, il devrait être au lit. Certes, il a un casque pour limiter le bruit dans ses oreilles, mais ça n’est pas adapté. Meghan secoue la tête, incrédule, avant de reporter son attention sur Leo. Pour Meghan, cette soirée est importante pour eux. Dans ce nouveau début de leur relation. C’est leur première vraie sortie ensemble depuis longtemps, et ça fait du bien de reprendre les choses dans l’ordre. Même si elles ne le seront jamais complètement, mais au moins, elle peut en avoir l’illusion. Et pour que le rendez-vous se passe encore mieux, elle aura besoin de quoi se remplir l’estomac. Ce qui semble faire paniquer Leo quand elle lui demande ce qu’il a prévu. Sa réaction fait rire Meghan. Son envie de toujours bien faire la fait sourire. En revanche, sa tentative de blague sur un régime ne l’amuse pas tellement. Non pas qu’elle pense qu’il veuille la voir maigrir. Certes, elle voudrait, elle, maigrir. Mais Leo n’oserait jamais le lui dire. Sans les hormones sens dessus dessous, elle est beaucoup moins susceptible. « Si tu veux que je t’accompagne dans un régime quelconque, il faut me prévenir à l’avance. J’ai le ventre trop vide pour commencer maintenant, et je ne pourrais plus me concentrer sur le match. » Ce n’est même pas de la gourmandise. Enfin pas que. « Mais ils ont peut-être autre chose que des hot-dogs. »

Elle te fait confiance. Tu retiens uniquement ça. Et c’est tout ce qui importe à tes yeux. Tu te fous que cela soit uniquement dû à un pari sportif, et qu’elle sache que tu t’y connaisses parfaitement dessus. Ce n’est pas pour rien que vous réapprenez à vous connaître, à reconstruire quelque chose. C’est pour justement créer une confiance parfaite entre vous. Enfin, c’est surtout elle qui en a besoin. Tu sais que tu peux la suivre, les yeux fermés. Tu ne remettras jamais en doute sa parole. Jamais. Sauf sur un pari sportif. Tu te fais nettement plus confiance à ce niveau-là. « Il brisera tous leurs rêves, t’as bien raison. » dis-tu en rigolant. Pauvre enfant, ses parents ont mis bien trop d’espoirs sur ses épaules. Mais si on se fie à la culture américaine, il aimera le sport. Qu’on le pratique ou non, ici, on aime le sport. C’est un bien plus que ça, c’est un show. Show que tu aimes mener régulièrement sur le terrain. Et dans les gradins, tout est fait pour qu’on se sente comme à la maison. Mais en mieux encore. Des vendeurs font des tours pour remplir vos estomacs de cochonneries en tout genre. Et comme tu n’es pas du genre malin, tu vas devoir faire appel à leurs services. Tandis que les joueurs sont retournés dans leurs vestiaires en attendant le top départ, tu vas devoir aller vous chercher de quoi manger. Meghan ne semble pas avoir apprécié ta blague, et montre les crocs. Elle a faim. Bien plus que tu ne l’aurais pas pensé. Et ce n’est pas un simple hot-dog qui viendra caler tout ça. Gêné, tu restes silencieux, et l’écoutes te dire ce qu’elle désire. Du coin de l’œil, tu guettes la venue d’un de ses vendeurs. Il est trop tôt malheureusement. « Je vais aller voir derrière, aux stands. Ne bouge pas, je t’appelle pour te dire ce qu’il y a. » T’enfonces un peu plus la casquette sur tes oreilles, et enfile une paire de lunettes pour éviter de perdre plus de temps avec des pseudos fans. Ça t’embête déjà assez de ne pas avoir pensé à apporter à manger, et de laisser Meghan seule pour rattraper ton erreur.
Au bout de quelques minutes, tu reviens, les bras chargés. Boissons, et repas. Avec précautions, tu descends les marches et viens retrouver Meghan qui t’attend sagement à vos places. « Tu prends prendre les boissons s’il te plaît. Je sens que je vais les renverser. »

Pouvoir plaisanter avec Leo, parler normalement et finalement, reprendre doucement toutes leurs petites habitudes, ça lui fait vraiment du bien. Sans un bébé dans les parages, tout parait différent. Pourtant, ils passent aussi de bons moments quand ils sont tous les trois mais ce soir, Meghan a l’impression d’être une adulte. Et pourtant une adulte sans réelle responsabilité sinon celle de passer une bonne soirée. Ce qui est fortement appréciable. Pas besoin de penser à son prochain patient, ni à l’heure où elle devra tirer son lait, ni à la température du bain ou au nombre d’heures de sommeil d’Adelaïde. Tout ça est mis dans un petit coin de sa tête pour l’instant. Mais une autre préoccupation se fait bientôt sentir : celle de remplir son estomac. S’il commence par plaisanter, Leo, comme à son habitude, s’occupe de tout. Et même si elle ne l’accompagne pas – il faut bien garder leurs places réservées quand même – il propose de l’appeler pour lui dire ce qu’il y a. « Tu es parfait. » C’est vrai qu’elle a de la chance de l’avoir. Il n’a pas toujours été comme ça, mais Meghan sait qu’il ne se force pas pour autant. Il veut la rendre heureuse, et il y parvient plutôt bien. D’autant plus quand il revient à leur place, les bras chargés de ce qu’elle lui a demandé, et d’autres choses aussi. Elle se dépêche de prendre les deux gobelets quand il lui demande de l’aide, et sourit. « Bien sûr. Je ne voudrais pas que tu prennes le risque que tu te salisses alors que tu t’es fait si beau ce soir. » Elle lui fait un clin d’œil, d’humeur espiègle. « Si tu pensais que je n’avais pas remarqué, c’est raté. Je remarque toujours tout. » Elle a fait des efforts elle aussi, avec le temps qu’elle avait pour ça. Soit pas beaucoup. Mais elle était satisfaite tout de même en se regardant dans le miroir. « Les frites sentent beaucoup trop bon. On commence par ça ? » Demande-t-elle, déjà gourmande alors qu’elle prend une paille entre les lèvres pour boire un peu de coca. Autant dire que pour le régime, c’est raté.

C’est une soirée pour toi, ce soir. Meghan n’est pas avar en compliments, et humoristique ou non, tu les prends au pied de la lettre. « J’ai hésité à mettre le costar, mais je me suis dit que ça ferait un peu trop pour un premier nouveau rendez-vous. » Non, c’est clair que ça fait moins tache que de dire que venir habiller comme tel à un match de basket, c’est juste ridicule. Mais comme elle, tu plaisantes. Ça fait du bien d’être détendu. Tout semble avoir repris son cours normal des choses. Vous y allez au feeling, même si parfois, tu aimerais à nouveau te perdre dans ce bras, sentir son délicat parfum. Par respect, tu y vas à son rythme, car tu sais qu’un jour vous reprendrez là où vous vous étiez arrêtés, et placerez enfin un mot sur votre relation. « Arrête, tu vas me faire rougir. » Tout ce qu’elle peut te dire te faire sourire naïvement. T’es heureux qu’elle te remarque, un peu trop. Elle sait que c’est facile de te mettre mal à l’aise. Non pas que ça te gêne qu’elle sache que tu te sois tout autant apprêté qu’elle pour ce rendez-vous, mais c’est dans ta nature. Allez savoir pourquoi ? Tu t’installes et poses ce que tu le plateau sur tes genoux. Sans perdre plus de temps, la blonde demande si vous pouvez commencer par les frites qui lui allèches les narines. C’est loin d’être le repas le plus glamour de l’année, mais tu ne fais pas dans le romantique ce soir. Vous irez à votre restaurant habituel une prochaine fois. Vous avez tout le temps devant vous pour y remédier. « Tiens, fais-toi plaisir. Ce sont les frites les mieux notées de la ville. On n’est pas venu ici pour rien. » T’essayes de rattraper le fait d’avoir oublié le dîner, mais des frites ça plaît à tout le monde. Le bruit s’élève et les joueurs font leur entrée sur le terrain. Tu soutiens ton équipe et applaudis à chaque passage de joueurs.

« C’est malin, maintenant que tu me dis ça, j’ai envie de te voir en costume. Il va falloir qu’on se fasse inviter à la maison blanche pour notre prochain rendez-vous. » Elle termine quand même sa phrase par une grimace, même s’il est évident qu’elle plaisante. Si ça leur permettrait de se mettre sur leur trente-et-un, Meghan n’a aucune envie de rencontrer le président américain. Ils pourront trouver une autre occasion de s’habiller chic. Même si tout ça lui parait à des milliers de kilomètres de son quotidien de maman. Mais ça fait du bien aussi. De ne pas penser à Adelaïde – ou de ne pas trop y penser. Et de flirt avec Leonel. Ça, ça lui fait plus de bien qu’elle ne l’aurait pensé. Un peu de légèreté dans cette situation qui a été si compliquée. « Je devrais peut-être continuer alors. Le rouge te va bien. » Elle sourit à nouveau, puis se mordille la lèvre. Ça lui fait du bien, de pouvoir être à l’aise avec Leonel. Comme si tout était normal, simple. Tout ce qu’elle souhaite, en vérité. Ça, et des frites. Ce qui tombe bien, parce qu’ils ne risquent pas de manger sain ce soir. A un match de basket, à moins d’emmener son sandwich aux légumes, c’est compliqué de toute façon. Elle sourit quand Leo lui tend les frites, tant en vantant leurs mérites. Ce qu’il n’a absolument pas besoin de faire, elle meurt déjà d’envie de les goûter. « Ah heureusement. J’avais peur de regretter d’être sortie ce soir. » Elle lui offre un large sourire, avant de mettre deux frites dans sa bouche. Elle a à peine le temps de les avaler que la salle se remplit de bruits et les lumières changent. Les joueurs arrivent sur le terrain et, instinctivement, Meghan se lève et pose sa barquette de frites sur son siège. Elle acclame bien fort à chaque joueur annoncé, même si elle réalise qu’elle est loin de tous les connaître. Pas grave, elle ne prétend pas être une experte. « Tu vas voir, écart de seize points. » Qu’elle glisse à Leonel, en lui donnant un léger coup d’épaule. « Tu veux parier quoi ? » Elle se rassoit, pensant à reprendre ses frites avant, et pioche rapidement dans la barquette à nouveau. Il a raison, elles sont vraiment bonnes.