let's raise our glasses for nothing else than freedom. [club des 5]

Rapidement, via un message, tu rappelles à Lily que la baby-sitter reste plus longtemps à la maison pour s’occuper de Rachel. Tu comptes bien en profiter pour passer la soirée avec tes potes. A peine le dernier patient parti, que tu fermes à clé la porte de ton bureau et salue tes collègues toujours présents au sein du cabinet. T’as eu ta dose pour ce soir. Il est temps d’aller se changer les idées. Toujours sur tes foutues béquilles, la jambe droite dans le plâtre, tu enfiles ton manteau, une écharpe et des gants pour te faufiler dans la rue et prendre un taxi qui va te mener directement vers le Barcade. Hors de question de se faire chier à descendre et monter ses escaliers à la con du métro. New-York n’a pas songé à adapter les accès au train souterrain aux personnes à la mobilité réduite. C’est juste un véritable calvaire. Heureusement que tu n’es pas proche de tes sous, vu le nombre de taxis que tu payes au quotidien. Pouce en l’air, jouant l’équilibre sur une béquille et une jambe valide, tu appelles l’un de ces véhicules jaunes.
Comme promis, tu arrives à l’heure. En premier même. Toujours aussi ponctuel. Tu commandes un verre pour tout le monde et demandes à ce que des glaçons soient mis dans le whisky. Connaissant ton meilleur-pote, vaut mieux garder son verre au frais. Tu demandes à ce que tout soit apporté à votre table et tu viens t’asseoir autour de celle-ci. Tu déposes des béquilles à côté de toi, et vois Charlotte arriver. Toujours aussi sublime. Puis, tu regardes ta montre. « Madame est à l’heure. T’étais si pressé que ça de me voir ? » Vous restez là tous les deux plusieurs minutes, à attendre le restant de la bande. Et enfin le plus beau gosse de l’univers fait son apparition. Toujours classe, toujours aussi ponctuel, Eliott, lui-même. « Me dis pas que tu n’as pas apprécié d’être collé serré entre deux femmes. C’est peut-être ta frustration qui pèse lourd sur tes boules. » Vous vous foutez pas mal de la manière dont vous parlez en présence d’une femme. Charlotte en a entendu des plus belles encore. « Tu me dois une bonne partie de baise pour ton verre au faite. J’ai pas oublié. »

Je déteste l'improvisation. Je suis comme ça. J'aime tout contrôler alors quand on me dit que ce soir on boit un verre avec le club des cinq, je suis dans tous mes états. Râleuse de nature, je peste en me disant que je vais rentrer tard, qu'il fait froid et que demain j'ai une grosse journée qui m'attend. J'adore mes potes hein, je suis contente de les voir, mais je préfère quand on s'organise bien avant. Oui oui, ça me permet pour moi, Leah la petite chieuse, de le mettre dans mon agenda et de tout organiser proprement. Tant pis. En vérité, j'avais rien de prévu ce soir, juste me poser devant la télé à caresser mon chat jusqu'à ce que je m'endorme. Je n'ai plus regardé l'heure, mais je suis surement en retard. J'enfile une veste, une écharpe, un bonnet, des gants, bref je suis presque méconnaissable. Puis je prends un taxi pour me rendre au Barcade. Je ne sais pas pourquoi mais c'est bondé de monde. A croire que les gens, pour se réchauffer, ils vont d'office ingurgiter de l'alcool. Je cherche la bande des yeux et je repère justement Eliott qui s'installe. Ah ben ça va, je ne suis pas la seule à me faire attendre. « qui a fait du coller-serrer avec deux femmes ?» que je dis amusée en m'approchant du groupe. J'ai entendu qu'une partie de la phrase mais ça me fait déjà rire. Je me penche pour embrasser tout le monde puis je m'assieds à la place libre. M'excuser d'être en retard ? Dans vos rêves. C'est pas dans mon caractère. D'ailleurs, le jour où j'avouerais à quelqu'un que j'ai tord ou que je m'excuse, mes potes vont me regarder avec de gros yeux ronds en me demandant si j'ai de la fièvre. Je lève les yeux à la remarque d'August envers Charlotte et je regarde mon amie en lui tapotant l'épaule avec tendresse. « ma pauvre, il était temps que j'arrive.» nous les filles, on ne se laisse pas faire. On a du répondant quand les garçons décident de nous taquiner en force. Mais c'est ça qu'on adore, les taquiner en retour. C'est une battle sans fin.

Tout de suite, faut que Charlotte sorte les grands mots. Vous savez parfaitement que c’est faux, mais ça restera entre vous. Inutile de lui rappeler ce qu’elle sait déjà. C’est une évidence qui ne trompe personne, ou peut-être uniquement toi. Et bien vite tout oublie tout ça, Eliott et son naturel prennent rapidement le dessus. Tu ne peux t’empêcher de rire. Ce mec sait parfaitement ce qu’il faut dire, c’est un génie. Fou, mais génie. « Ah mais ça donne carrément envie tout ça. » Dis-tu, grimace au visage. Pas une seule seconde, tu envisages de prendre sa place. C’est bien une des raisons qui te pousse à prendre le métro le moins souvent possible. Le taxi, y a rien de mieux. On a une belle ville, autant profiter de tout ce qu’elle peut offrir. Leah arrive enfin, ne comprenant pas de quoi vous pouvez bien encore parler. « Tout de suite, Madame pense au sexe. » Regard en direction de Charlotte, tu joues sur les mots, mais c’est plus amusant de remettre la faute sur elle. La bande étant au complet, vous trinquez à cette soirée qui promet d’être comme à son habitude. Marquée dans les anales. « Aux couilles d’Eliott ! Prions pour qu’elles lui soient moins douloureuses. » Tu viens frapper ton verre dans ceux de tes camarades, et viens à boire ton verre de rhum pur. Une gorgée légère et savoureuse. « Et Leah, qu’est-ce que t’as mis en retard ? Non pas que ce soit régulier.. » Ta voix descend jusqu’à ne plus être audible. Tu joues sur l’ironie, et la brune sait parfaitement que tu joues avec elle. Depuis toutes ces années, elle te connaît bien trop. Tout comme, tu connais chacune des personnes assises autour de cette table.

Je les adore ces têtes de cons, vous savez. Vraiment. Tous autant qu'ils sont. Le duo August/Eliott peut être fatiguant à la longue mais tellement drôle. Faut toujours qu'on s'en prenne plein la tête mais Charlotte et moi, on a pas peur de leur répondre du tac au tac. C'est ce qu'il y a de mieux, se taquiner entre nous. Certes, la bande n'est plus au complet mais je pense que le fait de se retrouver tous les quatre, ensemble, comme avant, ça peut faire plaisir à plus d'un. Certes, c'est différent, mais notre amitié ne s'arrête pas de vivre pour autant. Je lève les yeux au ciel à la réplique de Gus. « est-ce qu'on pourra trinquer un jour sans parler des couilles de l'un et de l'autre ?» ah la rabat-joie. Mais je vous rassure, j'ai un sourire qui se dessine sur mes lèvres après avoir englouti le shot qu'on m'a servi de je ne sais d'où. Je pensais passer inaperçue avec mon retard mais Gus s'amuse à me le rappeler. Je le fusille gentiment du regard puis j'hausse les épaules. « en retard moi ? vraiment ? je pensais qu'on avait dit vingt et une heure.» je mens mal, vraiment mal. Surtout quand je sens les regards fixés vers moi. Non les gars, je n'étais pas avec un garçon, j'étais seule devant ma télé okay ? J'avais juste la flemme de bouger mon cul plus tôt.