Macy's Flower Show : Voyage to Oceanum

Tu ne te souvenais pas forcément que l'exposition de fleurs de chez Macy étaient déjà là. Tu adorais cette exposition, chaque année elle était à chaque fois aussi belle. Tu adorais les fleurs depuis tout petit, tu ne savais pas trop pourquoi d'ailleurs. Cependant, tu n'aimais pas trop les couper, car elles se fanaient vite et tu trouvais ça dommage. Tu te perdis pendant plusieurs minutes dans la contemplation des œuvres exposées, le thème de cette année était vraiment magnifique et collait parfaitement avec le choix des fleurs proposées. Normalement tu avais rendez-vous avec ta sœur pour aller prendre un café avant d'aller visiter l'exposition ensembles, mais visiblement elle avait décidé de prendre son temps pour arriver. Tu soupirais en regardant encore une fois l'heure sur ton téléphone. Bon bah il ne te restais plus qu'à patienter en attendant qu'elle arrive et en espérant qu'elle n'allait pas mettre trop longtemps à arriver non plus, sinon t'irais te boire ton café tout seul, tant pis pour elle.

Les fleurs c’est un peu toute ma vie. Durant toute ma jeunesse j’ai appris à les faire pousser et à apprécier chaque moment de leurs vies. Depuis mon arrivée à Londres, j’avais un peu perdu cette passion pour tout ce qui touche à la campagne, j’étais devenue une vraie fille de la ville. Je n’étais plus moi-même et pour retrouver un peu de ma nature je décidai d’aller faire un tour au Macy’s Flower Show. Chaque année, j’en entends que des éloges mais jamais je n’avais pris le temps de m’y rendre et de voir par mes yeux de telles beautés. Aujourd’hui c’était tout à fait différent. Le printemps approchait et pour vraiment m’en rendre compte j’avais opté pour une petite sortie au milieu des fleurs. L’odeur me rendait un peu nostalgique et je regrettais de ne pas être venue voir cette exposition plus tôt. Même si pour une fois je ne venais pas faire les magasins, je connaissais les lieux comme ma poche. Certes, tous mes vêtements de marque sont purement d’occasion mais personne n’est au courant, cela ne peut se voir. J’arpente les rues bien chaussée dans mes baskets et l’envie de prendre de photos pour les envoyer à mes parents me prend. Je sors mon portable de mon sac et je commence à reculer dans le but que toute l’œuvre entre dans l’écran. Comme à mon habitude, je ne fais attention à rien et je bouscule la personne se trouvant derrière moi. Embarrassée je m’excuse immédiatement. « Pardon, je suis vraiment désolée. ». Quelle idiote je suis quand même. « Je ne vous ai pas fait mal au moins. » Heureusement personne ne s’était retrouvé par terre.

Miles accroche son vélo au bout de la rue, à un endroit où il est certain que personne ne peut foncer dedans, à moins d’en faire exprès. Certes, il a quelques pas à faire avant d’arriver jusqu’à Macy, mais c’est un sacrifice qu’il est prêt à faire. Pour le bien de son vélo qui a déjà souffert ces derniers mois. Il finit par entrer, se mêlant aisément à la foule de curieux, comme lui. Certains ne parlent pas anglais, d’autres sont là avec leurs enfants, mais Miles parvient sans mal à se frayer un chemin au milieu de tout ça, tout en observant les magnifiques décorations florales. Il n’y connait rien, mais il trouve ça beau quand même. Comme chaque année, mais c’est rare qu’il vienne dès l’inauguration. Il est censé y retrouver quelques amis, mais il n’est pas sûr qu’ils soient déjà arrivés. Et il n’avait pas vraiment envie d’attendre dans le froid. Avec son portable, il devrait pouvoir les retrouver assez facilement une fois le moment venu. En attendant, il monte un escalator et admire les teintes bleutées qui reproduisent très bien la mer et son univers. Arrivé en haut, il penche la tête, intrigué par une composition. « J’ai besoin d’avis : c’est une pieuvre ou une méduse ? » Demande-t-il à quelqu’un juste à côté de lui, en désignant une forme blanche et un peu bleue au-dessus de leurs têtes.

pour qui veut

Où était-elle donc passée ? Il l'avait pourtant bien vue passer par les portes automatiques du centre commercial, cette jolie demoiselle aux formes divines qu'il avait stalké depuis l'une des rues alentours. Chaï n'était pourtant pas un amateur en la matière, car il en avait suivi des jeunes femmes dans le simple but d'agrandir son carnet d'adresses, juste au cas où l'ennui le gagnerait un soir. Elle n'avait été en rien un fantôme, parce qu'il avait réussi à humer l'odeur du parfum qu'elle laissait sur son passage, avait eu le temps de s'accommoder du bruit de ses talons claquant contre l'asphalte; mais où était-elle, bon sang ?  

Peut-être n'avait-ce été que l'effluve de ces fleurs de Macy, peut-être n'avait-ce été que le son de l'engouement des citoyens ? Qu'importait maintenant : voilà qu'il se retrouvait au milieu d'une foule euphorique venue contempler des bouquets dont il n'avait strictement rien à faire. Il chercha sa déesse entre les spectateurs, usa de manières impolies pour s'assurer qu'il ne passait pas à côté de sa muse, en vain; elle avait disparu. Dépité et frustré, il poussa un soupir avant d'observer la dite exposition florale à laquelle il participait malgré lui. Ses yeux marquèrent sa stupeur;  complètement inconnue au bataillon.

Statufié un petit bout de temps, il lui eut semblé traverser un autre univers. Merde, c'canon, s'exclama-t-il en zieutant les diverses compositions accrochées de part et d'autre des magasins de la galerie; et voilà qu'il était devenu l'un des leurs, aussi envoûté par les prouesses des artistes. Vous n'sauriez pas m'dire pourquoi ils ont décidé d'un tel chang'ment de déco ici, interpella-t-il la personne la plus proche. Il n'était pas compliqué de voir qu'il était novice au Flower Show, et qu'il n'avait rien d'un homme passionné de plantes, -ses tatouages ne traduisaient pas de ce fanatisme-là, en tout cas.