THOMAAAAAS !! Un cri qui résonne dans sa tête, jusqu’à ses tripes, jusqu’au plus profond de son être. Les images encore gravées sur ses iris, il se redresse d’un coup dans son lit, le corps en sueur et le cœur battant la chamade. Il peine à retrouver son souffle, Wyatt. Il revoit encore que trop bien les images de son cauchemar, un énième mais plus violent cette fois. Plus réel, beaucoup plus ressemblant à la réalité. Lui qui s’approche du bâtiment où ils avaient rendez-vous avec d’autres hommes, Thomas qui discute vigoureusement, une arme pointée vers lui et le coup qui part. Sur l’instant, il est resté figé le brun. Il a vu son partenaire et ami de longue date tomber au sol, mort. Pourtant, pour sa couverture, pour éviter de finir lui-même avec une balle entre les deux yeux, il a continué à jouer son rôle, à grogner sur le fait qu’il n’avait pas vu venir que cet homme mort était un menteur. Il y a probablement ça qui joue sur ses cauchemars, la culpabilité liée au fait qu’il a continué à jouer le jeu malgré la mort de son ami. Il n’avait pas le choix qu’on lui répète sans arrêt. Lui n’en est pas si sûr et il est persuadé que ses cauchemars sont une punition. Repoussant le drap, il balance ses deux jambes hors du lit, titube légèrement jusqu’à la porte et gagne le salon. Il a besoin d’un air frais et il a l’impression d’étouffer dans sa chambre. L’appartement est calme. Il ignore si sa sœur et Cassie sont là et il n’a pas la moindre envie de le savoir. Il a besoin de calme, besoin de solitude et de fraîcheur. Alors, une fois la fenêtre du salon ouverte, il part s’asseoir sur le canapé. Tête penchée en arrière, il fixe le plafond sombre au-dessus de lui pendant de longues minutes. Fatigué de cette situation, il a l’impression de ne pas voir le bout du tunnel. Qu’importe qu’il voit un psychologue assez régulièrement pour l’aider, il a la sensation de ne pas avancer, de stagner et ça ne lui plait pas. Wyatt voudrait dormir, bénéficier d’une nuit complète de sommeil et non pas de quelques petites heures ici et là parfois chamboulées par ses cauchemars. Un traumatisme dont il voudrait se débarrasser au plus vite. Dans un soupire il se redresse, laisse sa tête tomber entre ses mains, ne bouge pas y compris lorsque la porte de l’appartement s’ouvre pour laisser entrer l’une des filles qui, à ce qu’il entend, est complètement faite. Il pourrait l’ignorer, c’est ce qu’il comptait faire, mais l’entendant renverser quelque chose, il redresse la tête et parvient à voir Cassie grâce à la lumière du lampadaire à l’extérieur. « Bonne soirée ? » Qu’il demande à voix basse sans vraiment s’intéresser à sa réponse. Si elle pouvait juste passer et ne pas l’emmerder cette nuit, il en serait ravi.
« T’es certaine que tu ne veux pas rester ? » Ses doigts caressaient doucement son flanc droit. Allongée près de cet homme qu’elle venait de rencontrer, elle n’avait pas pour habitude de sauver pour un rien, ni de rester dormir à vrai dire. Hélas, demain matin, elle avait une longue journée, et retrouver son lit était presque nécessaire. « Je préfère rentrer, enfin…si j’y arrive. » dit-elle en riant en éclat, au moment, où il l’a bascule pour l’embrasser. « Tu me laisses au moins ton numéro ? » « Je te l’ai peut-être déjà laissé. A toi, de le retrouver. » Elle échange un dernier baiser, avant de se lever, et d’attraper ses sous-vêtements à la va-vite. Elle enfile sa robe, récupère ses chaussures à la main, son sac, et finit par claquer la porte de l’appartement. Alcool dans le sang, elle titube. Elle n’aurait jamais dû boire autant ce soir – c’était peut-être pour ça qu’elle avait fini dans son lit. Enfin, qu’importe, ça avait été une bonne partie de plaisir. Sortant de l’immeuble, elle attrape un taxi et finit par rentrer. Ascenseur en panne pour la journée, elle haït le destin, et monte les étages par l’escalier, en manquant de se planter une ou deux fois. A la porte, elle se concentre d’une manière monumentale pour viser la serrure de la porte et rentre quelques minutes plus tard. « Merde » soupire-t-elle en faisant tomber les clés après avoir fermé la porte. Elle les ramasse, avance dans le noir, sur la pointe des pieds. « Chuuuuut » se dit-elle à elle-même parce qu’elle a l’impression que tous ses mouvements font un bouquant pas possible. C’est alors qu’elle voit cette silhouette assise dans le noir, qui la fait littéralement sursauté. « Jesus ! » « Bonne soirée ? » La voix de Wyatt se répercute dans tout l’appartement, alors qu’elle constate avoir laissé tomber tout ce qu’elle avait en main. « Putain, tu m’as fait flippé, idiot ! » Elle tente de ramasser ses affaires mais la terre tourne beaucoup trop, alors elle décide de se jeter sur le canapé, près de lui. « Tu sais que t’es un peu bizarre comme mec ? » dit-elle en souriant légèrement. « Qu’est-ce que tu fous dans le noir à cette heure-ci ? D’ailleurs, il est quelle heure ? T’as pas faim ? Je meuuuurs de faim. » En temps normal, Cassie réfléchit beaucoup. Mais lorsqu’elle est bourrée, c’est encore pire. Presque un moulin à vent, elle débite ses paroles, sans vraiment voir la tête de Wyatt épuisé. « Allez, détends-toi un peu » dit-elle en lui tapant la cuisse, par réflexe. Elle est un peu perchée, elle a passé une très bonne soirée, et même si elle ne fait pas gaffe ce soir, c’est quand elle est bourrée que ces barrières tombent le plus.
S’il y a bien un moment où être discret est quasiment impossible c’est après avoir bu un verre de trop. Cassie en est la preuve vivante. Assis sur le canapé du salon avec pour seul éclairage la lumière provenant de la fenêtre qu’il a ouvert quelques minutes auparavant, il observe la jeune femme essayer d’être discrète et échouer lamentablement. Ça pourrait presque le faire rire s’il ne venait pas de se réveiller d’un cauchemar et si elle ne ressemblait pas à une fille qui vient de fuir le lit d’un coup d’un soir – pensée qui ne l’enchante pas. « Jésus ! » Lâche-t-elle en prenant conscience de sa présence tout juste avant qu’il ne prenne lui-même la parole. Il n’ajoute rien de plus, son regard voyageant entre les objets sombres qu’il devine sur le sol et Cassie. « Putain, tu m’as fait flippé, idiot ! », « Je suis certain que dans ton état même le porte-manteau t’aurait fait flipper. » Réplique-t-il immédiatement. Wyatt est même étonné qu’elle n’ait pas eu peur de son ombre ou de la porte très franchement, mais il se garde bien de le lui dire et préfère émettre un grognement lorsqu’elle s’affale à ses côtés. Le canapé secoué, il sent immédiatement l’odeur de l’alcool et de sueur venir lui chatouiller les narines. « Tu sais que t’es un peu bizarre comme mec ? » Avec ce sourire béat, il a d’autant plus la preuve qu’elle est encore sous l’effet de l’alcool qu’elle a dû ingurgiter à trop forte dose ce soir ce qui le fait grimacer. « Et toi tu sais que t’es complètement ivre et que tu empestes l’alcool et le sexe ? » Ne peut-il s’empêcher de lancer en serrant les dents lorsqu’une image d’un homme la touchant lui vient à l’esprit. C’est aussi dérangeant que d’imaginer ça pour ses sœurs. Peut-être même pire encore en fait. « Qu’est-ce que tu fous dans le noir à cette heure-ci ? D’ailleurs, il est quelle heure ? T’as pas faim ? Je meuuuurs de faim. Allez, détends-toi un peu. » Sa main sur sa cuisse lui fait l’effet inverse de ce qu’elle semblait espérer. Wyatt, il se crispe immédiatement à ce contact qui ne devrait pas avoir lieu d’être ou qui, du moins, ne devrait pas le mettre dans un tel état. « Ce que je fous ici ? Je tenais à te faire la peur de ta vie, après tout ma vie ne tourne qu’autour de toi … J’avais besoin d’air, Cassie, c’est tout. » D’abord un peu sec, il ne tarde pas à prendre un ton plus calme et plus doux. Il n’a pas très envie de s’étaler sur la raison de sa présence dans cette pièce de l’appartement à une heure aussi tardive même si une Cassie ivre ça peut poser beaucoup trop de questions. « Et il est trois heures du matin, tu ferais mieux d’attendre quelques heures avant de manger et de te reposer un peu. » Elle devrait plutôt prendre un bon médicament et aller se coucher avant que les effets négatifs de son excès de boisson ne l’attaquent trop violemment. Elle aura déjà une migraine pas possible au réveil, autant éviter que son état soit pire. Sans compter qu’il n’a pas très envie de tenir ses cheveux pendant qu’elle vomira dans les toilettes – même s’il le ferait s’ils devaient en arriver là.
« Je suis certain que dans ton état même le porte-manteau t’aurait fait flipper » Elle ne peut s’empêcher de ricaner en s’imaginer qu’elle serait effectivement fait peur avec un vieux porte-manteau. « Ouai t'as raison » répond-elle pour approuver. Elle n’était pas d’humeur à jouer ou à résister à Wyatt. Non, elle était plutôt du genre à se poser là, sur le canapé près de lui. « Et toi, tu sais que t’es complètement ivre et que tu empeste l’alcool et le sexe ? » Elle lève une main aussitôt, en souriant : « Coupable » Un ricanement plus tard, elle hausse les épaules avant de rajouter une nuance. « Enfin ivre, ça va…Je suis rentrée indemne. » Si elle était ivre, elle serait certainement restée dans le lit de cet inconnu, à pioncer comme un bébé. Ou peut-être aurait-elle fini sur la cuvette des toilettes à vomir toutes ses tripes. Pas très glamour, tout ça. « Ce que je fous ici ? Je tenais à te faire la peur de ta vie, après tout ma vie ne tourne qu’autour de toi…J’avais besoin d’air, Cassie, c’est tout. » Il est d’abord sec, comme d’habitude, et en l’entendant parler, elle fait des petits signes de blablabla avec ses mains. « Et il est trois heures du matin, tu ferais mieux d’attendre quelques heures avant de manger et de te reposer un peu. » « Je veux autant manger que toi tu veux prendre l’air » Elle fronce légèrement le visage, ses lèvres se pincent, et elle le regarde, presque taquine. Elle a l’impression d’être une gamine de 6 ans, mais elle s’en fou. Subir la mauvaise humeur de Wyatt n’était pas dans ses plans ce soir. A vrai dire, elle avait plutôt envie de faire l’inverse. De diffuser tout le bonheur qu’elle pouvait ressentir à ce moment précis, complètement perché. Si elle semblait épuisée, elle ne le montrait pas. Elle se relève légèrement, s’approchant de Wyatt pour le dévisager. « Tu veux en parler ? Bon, je ne suis pas certaine de me souvenir de la conversation demain, ça ne servira à rien, mais si ça peut t’aider à vider ton sac. » Sa main se pose sur son bras, maintenant. Dieu qu’elle est tactile quand elle est bourrée, ça a toujours été son défaut. Probablement pour ça qu’elle a fini avec ce type. Trois petits verres dans le nez, et la voilà à glisser ses doigts sur l’avant-bras d’un inconnu, avec un regard de braise. « Enfin, si tu fais ça, tu me fais des pâtes. Je meurs, vraiment de faim. Genre….vraiment. » Elle montre son petit ventre, et fait mine de presque mourir, en tombant sur son épaule. « Pitié. » murmure-t-elle dans son oreille. Incorrigible ? Sans doute. Si Wyatt voulait simplement rester tout seul, c’était mal barré.
Ils sont jeunes, ont encore le droit de vivre et de s’amuser, c’est ce qu’il ne cesse de se répéter tous les jours sans pour autant y croire. Parce que Wyatt, il est devenu trop sérieux, loin de l’adolescent à problèmes qu’il a pu être. Un garçon trop fêtard, qui n’en faisait qu’à sa tête. Il s’est rangé, a compris que s’amuser ce n’est pas ce qui lui permettra d’avancer dans la vie. Cela dit, il a sans doute pris cette idée un peu trop au pied de la lettre, ce qu’il ne peut s’empêcher de penser lorsqu’il prend conscience de sa réaction face à l’état de Cassie. Ça devrait le faire sourire qu’elle prenne du bon temps, qu’elle profite de sa jeunesse et qu’elle soit heureuse, mais il pense surtout à tout ce qu’elle aurait pu risquer. Probablement son côté flic qui ressort un peu trop … surtout cette nuit. « Coupable. Enfin ivre, ça va…Je suis rentrée indemne. » Le brun serre les dents. Il aurait préféré qu’elle nie avoir couché avec un inconnu même s’il ne l’aurait pas cru un instant. Il aurait tout de même mieux encaissé. Cela dit c’est son corps, elle en fait ce qu’elle, lui n’a simplement pas envie de subir une Cassie brisée, c’est tout. Ou presque. « Indemne ? Tu veux qu’on reparle de ton entrée fracassante et de tes clés par terre ? J’appelle pas ça indemne. » A son tour de ricaner même si le cœur n’y est pas. Il n’a aucune raison d’être joyeux pour le moment, il veut simplement pouvoir souffler, effacer de son esprit les restes de son cauchemar et tenter de grappiller les quelques heures de sommeil qui lui reste avant de devoir aller bosser. Sauf qu’il sait que ce n’est pas gagné, pas avec la brune dans cet état. Il s’en voudrait trop de l’abandonner là, dans le salon, et d’aller se coucher sans s’être assuré qu’elle va bien. En apparences c’est le cas, mais Wyatt, il a déjà eu des cuites, il sait que les effets secondaires peuvent arriver plus tard. « Je veux autant manger que toi tu veux prendre l’air », « Ça … permets-moi d’en douter. » Sa faim, ce n’est pas grand-chose à côté de ce qu’il trimballe le flic, mais il faudrait déjà qu’elle connaisse l’histoire pour en avoir conscience, or il préfère la garder loin de tout ça. « Tu veux en parler ? Bon, je ne suis pas certaine de me souvenir de la conversation demain, ça ne servira à rien, mais si ça peut t’aider à vider ton sac. » Leurs visages pratiquement nez à nez, il la sent très proche de lui d’un coup. Au-delà des deux odeurs principales qu’il a senti dès qu’elle s’est laissée tomber à ses côtés, il peut aussi déceler l’odeur de son parfum qui s’ancre en lui plus vite qu’il ne le voudrait. Un détail qu’il n’oublie pas, y compris alors que sa main se pose sur son bras. Trop de proximité d’un coup pour qu’il soit à l’aise, mais il n’en montre rien. « Non, pas vraiment. C’est pas le genre de choses que tu veux entendre, surtout pas dans ton état. » Assure-t-il, toujours déterminé à ne rien lui raconter. « Enfin, si tu fais ça, tu me fais des pâtes. Je meurs, vraiment de faim. Genre….vraiment. Pitié. » Le brun lève les yeux au ciel. Elle est têtue lorsqu’elle s’y met, il devrait être habitué et ne plus céder, mais c’est plus fort que lui. « Je vais te les faire tes pâtes, si ça te permet de te taire, ça sera un bonus pour moi. » Debout, il l’aide à en faire de même en évitant qu’elle ne penche dangereusement vers le sol puis, les mains sur ses épaules, il la force à se tourner vers la cuisine et l’y entraîne en s’assurant qu’elle ne rencontre aucune embûche sur son chemin … du moins il fait de son mieux dans cette obscurité.
« Indemne ? » Il semble avoir un doute sur la question. N’est-elle pas dans leur appartement, assis près de lui ? N’est-elle pas en sécurité, saine et sauve, sans aucune blessure apparente ? « Tu veux qu’on parle de ton entrée fracassante et de tes clés par terre ? J’appelle pas ça Indemne. » « C’est de la maladresse. Rien a voir avec l’indemnité. » Dit-elle légèrement bougron. Pourquoi fait-il qu’il remette toujours en question ce qu’elle ose dire hein ? Quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, il fera toujours l’inverse. C’est presque instinctif. « Ça…Permets-moi d’en douter. » « Si, si. » Approuve-t-elle finalement, en secouant la tête. Elle a faim, terriblement faim. Et encore une fois, monsieur en doute. Ça en devient presque lassant. Mais c’est pareil avec lui, il finira bien par céder, elle le sait. Parce qu’il ne la laissera jamais mourir de faim, c’est comme ça. Il a beau être le pire des mecs, le plus ennuyant et le plus énervant des hommes, il reste toujours là. « Non, pas vraiment. C’est pas le genre de chose que tu veux entendre, surtout pas dans ton état. » « Donc, il y’a bien quelque chose. » Elle n’est pas stupide, la grande. Non, même bourrée, elle arrive à tirer des ficelles pour tenter d’y voir plus clair avec lui. Peut-être que si elle savait, si elle connaissait l’importance de ce qui s’est passé avec lui…peut-être bien qu’elle serait plus douce et plus sympathique avec lui. Peut-être que leur relation serait différente…bien qu’elle n’a jamais vraiment digérer le côté ‘je-veux-tout-controler’ de Wyatt. « Je vais te les faire tes pâtes, si ça te permet de te taire, ça sera un bonus pour moi. » Sa tête se secoue en acquiesçant, sourire aux lèvres. Sourire qui la quitte quand elle mine de boucler à double tour sa bouche et de jeter les clés au loin. Il l’aide à se lever, ses mains sur les épaules de la jeune femme, elle emboite le pas vers la cuisine. Elle connait la maison par cœur, et n’a pas forcément besoin de lumière pour voir où elle met les pieds. Mais elle tangue légèrement, et c’est presque une mission pour ne pas heurter la table basse. Alors, elle rejette la tête en arrière, rencontrant l’épaule bien trop haute de Wyatt. « On devrait peut-être allumé la lumière, nooooo… ? Ok, je me tais. » Malgré l’obscurité, elle avait pu voir le regard haineux de ce frère. Relevant la tête, Cassie ne peut s’empêcher de sourire légèrement en continuant d’avancer. Surtout lorsqu’il tend le bras pour allumer la lumière. De son ton autoritaire habituel, il lui ordonne de s’installer sur la table haute, chose qu’elle fait sans trop grosse de difficulté. Son regard s’arrête là, à le regarder s’activer en mettant de l’eau dans une casserole et à sortir le nécessaire. Coude sur le plan de travail, elle pose sa tête sur ses mains mais finit par rompre sa promesse : « Tu sais, je suis pas dupe. » Il se retourne, visiblement intrigué par ce qu’elle venait de dire. Il a ses petits sourcils qui se froncent et des petites fossettes qui se forment juste au-dessus lorsqu’il est contrarié. « Je sais pas ce qui t’es arrivé, Wyatt. Mais je connais assez Maze pour savoir qu’elle n’ose pas m’en parler. Toi aussi d’ailleurs. Je vous en veux pas, c’est ta vie… t’en fais ce que tu veux. » Et au fond, ce n’est pas censé la rendre autant malade, mais elle a toujours presque tout partagé avec les Farrell. Les hauts comme les bas. Et savoir qu’ils savent tous pourquoi il est si mal en ce moment, alors qu’elle l’ignore, ça…ça a le don de l’énerver. Elle se pince légèrement les lèvres avant de plonger son regard dans celui de Wyatt. « J’ai parfois mauvais caractère, mais j’ai toujours été là. Et si t’as le moindre souci, je le serai toujours. » Qu’est ce qu’elle pouvait être bisounours quand elle est bourrée, cette Cassie ! Elle devrait l’être tous les jours, ça aiderait sans doute ses voisins.
« C’est de la maladresse. Rien à voir avec l’indemnité. » Encore une fois, il lève les yeux au ciel. Il est loin d’être convaincu parce qu’elle affirme et malgré l’obscurité qui règne dans la pièce, Wyatt est certain qu’elle l’a vu faire. Il s’en moque, parce qu’ils ont toujours agit comme ça l’un envers l’autre : toujours à montrer ouvertement lorsqu’ils sont agacés. « Si tu le dis … » Ce soir, il n’insistera pas. Il est fatigué, rêve d’avoir enfin une véritable nuit de sommeil, se prendre la tête avec Cassie pour la énième fois ça serait trop le fatiguer et il n’a pas besoin de ça. Pas plus qu’il n’a besoin de cuisiner aussi tard dans la nuit. Malgré ça, le brun cède parce qu’il connaît l’entêtement de la jeune femme et qu’il sait qu’elle ne le lâchera pas. « Donc, il y’a bien quelque chose. », « Tu crois vraiment que je m’amuserais à rester éveillé la nuit s’il n’y avait rien ? Je te croyais plus futée. » Wyatt la taquine, use un ton qui le démontre, évite qu’elle se vexe alors que pour une fois il ne pensait pas à l’ennuyer. Toutefois, il y a du vrai dans ce qu’il dit. Il ne resterait pas éveillé s’il n’y avait rien, mais pour le moment il doit plutôt se concentrer sur le chemin vers le cuisine. Celui-ci semé d’embûches, il parvient tout de même à les guider sans chutes et allume la lumière de la cuisine avant de lui ordonner de s’asseoir. Lui, il s’occupe de sortir tout le nécessaire pour cuisiner ces fichus pâtes. « Tu sais, je suis pas dupe. » Paquet de pâtes en main, il se tourne vers elle, fronce les sourcils et l’invite en silence à poursuivre. « Je sais pas ce qui t’es arrivé, Wyatt. Mais je connais assez Maze pour savoir qu’elle n’ose pas m’en parler. Toi aussi d’ailleurs. Je vous en veux pas, c’est ta vie… t’en fais ce que tu veux. » Pâtes versées dans l’eau qui bout, il sent les muscles de ses épaules se contracter. Au son de sa voix il sent que ça ne lui plait pas d’être mise sur la touche et il soupire. « Je te connais, Cassie, je sais que tu observes beaucoup et je sais que ça te plait pas que Maze ne te dise rien. » Commence-t-il en posant son regard sur elle. « Il y a des choses que je ne peux pas cacher à mes sœurs et à mes parents, c’est comme ça. Mes parents m’ont élevé, Maze … elle a même pas besoin de me voir pour savoir que je vais mal et Naleya me connait sans doute mieux que je me connais moi-même. » Lui explique-t-il sans détourner son regard. « Pourtant, j’aurais préféré ne pas leur en parler. » Wyatt aurait aimé que ça reste son secret mais, par-dessus tout, il aurait aimé être capable d’encaisser les choses et de gérer la situation de lui-même sans y mêler qui que ce soit. « J’ai parfois mauvais caractère, mais j’ai toujours été là. Et si t’as le moindre souci, je le serai toujours. », « T’as mauvais caractère ? Vraiment ? » Dit-il, dans un petit rire avant de baisser le feu pour éviter de faire déborder l’eau. « Tu sais qu’en général ce que je fais est confidentiel ? J’aime pas vraiment en parler, je le fais bien trop à mon goût et j’ai bien assez de mes rêves pour me torturer, j’ai pas besoin de rouvrir les blessures. » Et puis, il n’a pas envie qu’elle le prenne en pitié, ça l’agacerait plus que tout. « Tu veux quelque chose pour accompagner tes pâtes ? » Changement de sujet habile, il attrape une spatule en bois pour tourner les pâtes dans l’eau, n’importe quoi pour se changer les idées.
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Invité a posté ce message Ven 10 Aoû 2018 - 21:21#
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« Tu crois vraiment que je m’amuserais à rester éveillé la nuit s’il n’y avait rien ? Je te croyais plus futée » Il marque un point. Mais, elle voulait simplement l’entendre le lui confirmer. Observatrice, elle a toujours su quand quelque chose clochait chez les jumeaux. Et en l’occurrence, si parfois la tension au sein de l’appartement est palpable, c’est en parti à cause de sa présence, à lui. Lui en veut-elle ? Pas spécialement. Elle n’a simplement pas apprécié sa présence presque imposée, sans aucune explication. Oh, elle aurait compris. Mais selon lui, elle était trop fragile pour l’entendre. C’était toujours la même rengaine. Trop fragile pour sortir avec les garçons, trop fragile pour avoir le cœur brisé, trop fragile pour entendre des choses qui font mal. Elle a grandi, la Cassie. Elle est loin d’être cette petite fille plus jeune que lui. Hélas, il a du mal à s’en apercevoir. Assise sur son siège haute, elle décide alors de lui parler ouvertement. Peut-être est-ce à cause de l’alcool et de l’audace que cela lui procure ? Ou, peut-être a-t-elle toujours eu ses paroles en tête, mais grâce à son état, sa langue se délie ? Quoi qu’il en soit, elle ne sait pas pourquoi ses paroles se déversent comme des flots qu’elle n’arrive pas à stopper. Les regretter, ce n’est pas possible. Elle pense chaque mot qu’elle raconte, et c’est ce qui la fait sans doute revenir légèrement sur terre. « Je te connais, Cassie, je sais que tu observes beaucoup et je sais que ça te plait pas que Maze ne te dise rien. » « C’est pas ça… » « Il y a des choses que je ne peux pas cacher à mes sœurs et à mes parents, c’est comme ça. Mes parents m’ont élevé, Maze…elle n’a même pas besoin de me voir pour savoir que je vais mal et Naleya me connait sans doute mieux que je me connais moi-même » A l’entendre, c’est comme si elle n’a jamais fait ‘partie de la famille’. Non pas que c’est le cas, elle n’a rien d’une Farrell, mais quelque part la frontière entre leur deux famille s’est floutée, jusqu’à disparaître pour elle. Visiblement, pas pour lui. « Pourtant, j’aurais préféré ne pas leur en parler. » « Wyatt, je me fiche de savoir. » Le fait qu’elle l’appelle par son prénom là, c’est assez étrange. Ça fait plus sérieux, loin de son vrai prénom qu’elle emploi simplement pour l’énerver. Là, ça donne de l’importance, ou de l’affection. Peut-être des deux. « C’est ton attitude, qui me dérange. Tu fais comme si je ne pouvais pas comprendre, et à vrai dire tu l’as toujours fait. Je suis plus cette gamine. Il serait temps que tu t’en rendes compte. » Son cœur se serre une seconde, elle a presque envie de vomir. Peut-être est-ce son estomac vide qui lui signale que s’il n’est pas comblé, c’est de la bile et de l’alcool qu’elle ira bientôt recraché. « T’as mauvais caractère ? Vraiment ? » Le voilà qu’il change à nouveau d’attitude, sourire aux lèvres, presque taquin. Comment savoir comment il réagira la prochaine fois qu’elle ouvrira la bouche ? Elle n’en sait rien. « Tu sais qu’en général ce que je fais est confidentiel ? J’aime pas vraiment en parler, je le fais bien trop à mon goût et j’ai bien assez de mes rêves pour me torturer, j’ai pas besoin de rouvrir les blessures. » Elle n’est pas d’accord. Mais c’est peut-être parce qu’il n’a jamais vécu de choc, de perte ou qu’importe. Il n’a jamais vraiment vécu ces moments de détresse où parler c’est faire un pas vers la guérison. C’est ce qui l’avait aidé à la mort de sa mère pour elle. Le fait qu’elle prenne en charge Sam et Gaia, la maison, même parfois son père, tout en continuant d’aller à l’école, ça avait été trop dur à encaisser. Durant des années, elle avait joué double-vie, elle avait grandi trop tôt, et en plus d’avoir été un adulte avant son âge, Wyatt lui avait privé la seule chance d’être une fille normale au lycée : sortir avec des mecs, se découvrir sexuellement parlant. Alors, ouai…quand tout avait fini par lui exploser dans la gueule à un moment, elle avait fini par mettre les cartes sur tables en parlant aux gens concernés. « En parler fait aussi parti de la guérison, tu sais. Garder tout au fond de soi, ça n’a jamais été bon pour personne. » Elle se sent hors de ses baskets quand elle dit ça, parce que si maintenant elle est en accord total avec soi-même, autrefois ça avait été une montagne à gravir. « Tu veux quelque chose pour accompagner tes pâtes » « Du parmesan, ça ira bien, y’en a dans le frigo. » dit-elle simplement en replaçant ses cheveux derrière l’oreille. Elle tombe de fatigue, mais la faim l’emporte. Alors, quand finalement, Wyatt lui propose son assiette chaude, saupoudré de parmesan, elle s’empresse d’en prendre une bouchée. « Mon estomac te remercie. » Relancer la conversation, elle n’en a pas le cœur. Tout ce qu’elle veut là, c’est manger, et dormir. Alors, elle préfère se taire une seconde, sans doute pour lui laisser l’occasion de réaliser ce qu’elle venait de dire. Qui sait peut-être finira-t-il par la prendre vraiment au sérieux.
« C’est pas ça… » A son regard, Wyatt lui fait comprendre qu’il ne la croit pas une seconde. Non pas qu’il insinue par là qu’elle ment, il ne pense pas non plus qu’elle le fasse, mais c’est probablement inconscient. Il sait que sa sœur et Cassie sont proches, très proches même. Peut-être pas autant que les jumeaux le sont, mais elles le sont malgré tout. A sa place, il n’aimerait pas être mis sur la touche et, inconsciemment, il est persuadé que c’est la même chose pour elle. Même si elle a trop de fierté pour l’admettre. « Wyatt, je me fiche de savoir. » Sourcils haussés, ça non plus il n’y croit pas. Il y croit encore moins que le fait qu’elle ne soit pas dérangée par Maze qui ne lui dit rien alors qu’elles ont cette espèce de pacte entre elles depuis qu’elles sont gamines. « Si c’était vraiment le cas, tu n’en parlerais pas. » Déclare-t-il sans laisser la place à la moindre négation de la part de la brune. Wyatt, il n’est pas né de la dernière pluie et il ne serait pas aussi doué dans son travail s’il n’était pas capable de deviner certains détails chez les autres, que ces derniers en aient conscience ou non. Clairement, pour lui le fait qu’elle remette ça sur le plat même au travers de piques démontre qu’elle voudrait savoir ce qui se passe dans sa tête. « En parler fait aussi parti de la guérison, tu sais. Garder tout au fond de soi, ça n’a jamais été bon pour personne. » Encore un point sur lequel leurs avis divergent. Tous les deux, ils n’ont pas la même vision des choses. Ils ne se guérissent pas de la même manière ce qui paraît tout à fait normal, chacun réagit différemment à un traumatisme, à la perte d’un être proche sinon les psychologues auraient un travail bien trop simple. « Qui te dis que je garde tout pour moi et que je n’en parle pas ? Je ne serais probablement déjà plus en ville si je n’étais pas forcé d’en parler et que cette personne n’était pas celle détenant ma carrière entre ses mains. » Non, il serait quelque part dans le pays, sous couverture, et non pas coincé aux renseignements comme c’est le cas depuis son retour. Wyatt, c’est un homme de terrain, rester coincer derrière un bureau – ou presque – ça le rend fou. Malheureusement, son psychologue ne l’a toujours pas déclaré comme apte probablement parce que parler de ses cauchemars n’aide pas. « Du parmesan, ça ira bien, y’en a dans le frigo. » D’un mouvement de la tête, il opine et part chercher le fromage qu’il parsème sur les pâtes fumantes qu’il fait ensuite glisser vers elle. « Mon estomac te remercie. » Léger sourire aux lèvres, il s’appuie contre l’évier dans son dos, bras croisés contre son torse et le regard porté sur Cassie qui dévore son plat. « Ce n’est pas une question de manque de confiance, tu sais. Tu fais partie de la famille, par extension peut-être, mais même si on ne se supporte probablement qu’une fois par an, j’ai jamais manqué de confiance en toi. » Après quelques instants de silence, ces mots sortent de sa bouche sur un ton des plus calmes puis, il soupire doucement. « J’aime pas la pitié des gens, c’est tout. » Il a beaucoup de fierté pour l’accepter, même si ça vient de ses proches. Surtout si ça vient d’eux.
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Invité a posté ce message Sam 18 Aoû 2018 - 17:35#
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I'm a mess
« Si c’était vraiment le cas, tu n’en parlerais pas. » Il est agaçant. Qu’importe ce qu’elle dit, ce qu’elle fasse, il la contredit toujours. Elle aura beau dire blanc, il dira noir. C’est presque systématique. Alors forcément, quand elle lui dit qu’elle s’en fiche de savoir, il ne la croit pas. Elle le voit à son regard, c’est devenu presque transparent. Concrètement, elle s’en balance de ce qui a pu lui arriver. Ce qu’elle ne supporte pas, c’est cette distance et ces messes-basses qu’il a apporté dans son propre appartement. « Qui te dit que je garde tout pour moi, et que je n’en parle pas ? Je serais probablement déjà plus en ville si je n’étais pas forcé à d’en parler et que cette personne n’était pas celle détenant ma carrière entre mes mains. » Elle le regarde une seconde, tentant de l’étudier. Donc, ça relève de son boulot. Elle sait qu’être flic peut être dangereux, de ce qu’elle a compris, le statut de Wyatt encore plus. Forcément, avec cette déduction, le cerveau de Cassie s’active. Il imagine des choses. Des choses qui auraient du mal tourné pour le mettre dans cet état. Et même si la curiosité est franchement présente, elle n’est pas certaine de vouloir vraiment savoir. Elle, elle ne continue pas la conversation. Elle le laisse la servir, en partir parce qu’elle est fatiguée. Mais la faim l’emporte en premier. Alors, elle se met à manger, alors qu’il finit par s’adosser contre le plan de travail, bras croisés. « Ce n’est pas une question de manque de confiance, tu sais. Tu fais partie de la famille, par extension peut-être, mais même si on ne se supporte probablement qu’une fois par an, j’ai jamais manqué de confiance en toi. » « J’en doute sincèrement Wyatt. » Si il n’était pas rentré sur New York, leur relation serait restée inexistante. Elle n’avait que des nouvelles via Maze, forcément. Et si au fond, elle ne s’en était jamais soucié, l’avoir maintenant sous le nez lui faisait prendre conscience que ouai, leur relation était littéralement pourrie. Ils avaient escaladé des paliers, sans jamais pouvoir revenir en arrière. « J’aime pas la pitié des gens, c’est tout. » Elle s’arrêta en plein geste : piquant des pâtes avec sa fourchette avant de la poser sur les rebords de son assiette. « C’est ça le problème avec toi, Wyatt. Tu supposes bien des choses qui n’arriveront peut-être jamais. Je combattais déjà la pitié des gens à la mort de maman. Personne n’a jamais eu la vie facile. Non, mais regarde-moi, j’arrive sur mes 27 ans, et je suis encore assistante d’une patronne tyrannique qui parfois a du mal à assumer son propre loyer. J’ai jamais eu de la pitié envers qui que ce soit, parce que je suppose que si ils osent s’apitoyer sur leur sort, c’est parce qu’ils ont abandonné l’idée de se battre. Alors, ouai, si un jour tu lis de la pitié dans mes yeux, c’est sans doute pas à cause de ta vie minable, mais parce que t’es sans doute un lâche. » Elle repousse son assiette presque vide, il lui a coupé l’appétit. Et énervé par la même occasion. Pourtant, elle sent encore l’effet de l’alcool qui la fait planer. Elle tente de sortir de sa chaise haute, mais elle manque de trébucher en se rattrapant avec celle d’à côté. N’ayant aucune notion de temps ni de distance, elle croise son regard proche du sien, ses mains prêtes à la rattraper si elle ne tient pas debout. C’est clair que leur relation est pas très stable, mais s’il y’a bien une chose qui persiste, c’est bien la protection de l’autre. « T’es un idiot. Un idiot qui va m’aider à aller m’coucher. » dit-elle en s’appuyant sur son bras pour s’extirper des deux chaises hautes.
