Tu respires un bon coup alors qu’un noeud s’est formé dans ton estomac. T’es légèrement stressée en fait. Pourquoi ? Sans doute parce qu’aujourd’hui tu as finalement décidé que tu allais tout dire à Thea. De A jusqu’à ce putain de Z. Cela fait bien trop longtemps que tu lui caches les choses. Que tu laisses ta fierté te guider, même dans ta relation avec elle. Pourtant, elle mérite de le savoir. C’est ta meilleure amie. Vous vous connaissez depuis des années - bien qu’au départ votre relation reposait principalement sur du sexe. Aujourd’hui, c’est autre chose, c’est de l’amitié. Elle a toujours été là pour toi et, inversement alors, tu as décidé de te jeter à l’eau. Sous les traits d’une simple visite amicale, tu comptes lui parler de tout. Oh la vache. Tu t’accroches un peu à ta porte d’entrée, tu souffles un bon coup et, tu prends ton courage à deux mains pour passer la porte de ton appartement.
Tu dois mettre une petite trentaine de minutes pour arriver finalement devant l’immeuble de Thea. Tu as le code depuis le temps alors, tu le tapes, tu attends et tu rentres. 54ème, tu montes alors au cinquième étage et, putain, qu’elle mauvaise idée que d’emprunter les escaliers. À croire que tu as décidé de te tuer avant d’être arrivé jusqu’à sa porte. Tu t’appuies d’ailleurs dans le couloir, le souffle en miette et les mollets un peu endolori. C’est décidé, demain, tu te mets au sport. En plus de celui de chambre en tout cas. Mais, trêve de plaisanterie, tu t’avances jusqu’à sa porte, tu lèves le poing serré et, tu bloques quelques instants. Comment va-t-elle prendre le fait que tu ne lui as rien dis durant trois ans ? Comment va-t-elle réagir ? Voilà, la boule que tu avais au ventre devient plus importante, tu en grimaces même un peu. Allez.... courage. te murmures-tu a toi-même avant de laisser ton poing cogner quelques coups contre la porte. Tu te recules alors machinalement d’un pas et, tu attends que la porte s’ouvre. Tu n’attends pas forcément longtemps d’ailleurs avant qu’une magnifique brune aux yeux clairs apparaisse devant toi. Thea ! lances-tu d’un air enjoué avant de la prendre simplement dans tes bras en guise de bonjour.
Invité
Invité
Invité a posté ce message Jeu 27 Sep 2018 - 15:37#
Elle est contente, Thea. Isis va passer la voir dans la journée, et elle est toujours contente de voir sa meilleure amie. Surtout qu’en ce moment, elle n’a pas beaucoup de temps à lui accorder. Entre ses enquêtes en cours, sa famille… c’est parfois compliqué de tout concilier, alors elle préfère ne même pas imaginer les personnes qui sont mariées et ont des enfants. C’est quelque chose qui ne la fait absolument pas rêver. De toute façon, elle en est bien loin. Mais elle a hâte de voir Isis quand même, parce que même si elle n’a pas grand chose de croustillant à lui raconter, elle est certaine que son amie, elle, a des trucs à lui dire. Forcément, elle le sent. La journée au travail est un peu longue. Ses affaires stagnent ces derniers jours et elle n’a rien d’autre à faire que sa paperasse ou prendre son mal en patience Du coup, forcément le temps est plus long. Surtout qu’elle sait ce qui l’attend à la sortie du boulot. Elle ne se fait pas prier une fois l’heure de rentrer arriver, mais elle prend quand même le temps de faire quelques courses : c’était au tour de Braeden, mais il a encore été trop pris par son emploi du temps chargé pour s’en occuper. Du coup, elle achète de quoi faire à manger, de quoi grignoter, et un peu d’alcool. Elle ne sait pas combien de temps Isis va rester, si elle va rester manger ou non. Elle préfère se préparer à toute éventualité. Arrivée chez elle, elle file prendre une douche rapide, et c’est toute propre qu’elle accueille sa meilleure amie qui la prend immédiatement dans ses bras. « La plus belle. » Thea la serre un instant de plus dans ses bras puis s’écarte d’elle pour la regarder. « Tout va bien ? T’as l’air crevée ? Viens t’asseoir, fais comme chez toi hein. » Depuis le temps, elle n’a même plus besoin de lui dire qu’elle peut faire comme chez elle. « Tu bois un truc ? »
Elle t’ouvre enfin et, malgré ton léger essoufflement, tu ne tardes pas à glisser tes bras autour de ta meilleure amie. Tu es heureuse de la voir malgré l’ombre qui plane sur toi et, elle aussi. Entre tes cours et ton boulot à la boutique, il est certain que tu n’as pas toujours le temps de faire tout ce que tu voudrais. Tu sais aussi bien que de son côté, son emploi est aussi compliqué. Il faut dire qu’avec son métier, c’est bien loin d’être une mince affaire. Oui oui, tout va bien. Je pense juste qu’il faut que j’arrête de me torturer avec tes escaliers et que je commence à me déplacer comme Spiderman. lances-tu en plaisantant. Tu passes finalement le pas de sa porte et, tu retires ta veste. Et toi ? Comment tu vas ? Ta journée ? Pas trop difficile ? Ou même longue ? Tu poses ce que tu as dans les mains sur le rebord du canapé. Je veux bien un verre d’eau pour commencer, s’il te plaît. La politesse, toujours. C’est une manie qui s’accroche à tes lèvres ça. Enfin, en attendant, tu déposes tes fesses sur le canapé, fermant quelques secondes les yeux en sentant le confort de l’assise sous tes fesses. Finalement, je vais tromper Spiderman pour un canapé qui marcherait et monterait les marches seul. Un léger rire s’échappe alors de tes lèvres avant que tu poursuives. Beaucoup plus confortable qu’une toile d’araignée. Et, tu es certaine que peu beaucoup de personnes seraient d’accord avec toi sur le sujet. Tes blagues passées, tu remercies la jeune femme pour le verre qu’elle t’apporte. En temps, normal, tu es d’avantage alcool directement mais, là, tu veux avoir les idées claires pour lui parler de tout ça. Pour lui conter les malheurs qui bercent ta vie depuis maintenant un peu plus de trois longues années. En fait... Tu t’arrêtes déjà dans ta phrase, comme si tu hésitais finalement à lui dire tout ça. Non, il faut que tu en parles. En fait, je suis venue ici avec une sorte.... d’arrière-pensée, si je puis dire. J’ai... et bien j’ai...quelques trucs à te dire. Que j’aurais sans doute dû te dire depuis un moment. T’es pas forcément très à l’aise quand tu parles. Cela se voit un peu et, elle doit très certainement le ressentir. Elle te connaît maintenant...
Invité
Invité
Invité a posté ce message Jeu 27 Sep 2018 - 18:12#
Voir Isis, c’est clairement ce qui sauve sa journée. Son rayon de soleil. Son oasis au milieu de désert. Sa bouée de sauvetage au milieu d’un océan tumultueux. Bon, elle en fait peut-être un peu trop, mais l’idée est là. Elle a l’impression de ne pas avoir pu se poser pour discuter avec elle depuis longtemps, alors qu’en réalité ça ne fait probablement que quelques jours. Mais quand elle lui a dit qu’elle passait aujourd’hui, tout de suite, ça l’a un peu plus motivé pour le reste de la journée. « Spiderman, hein ? » demande-t-elle en arquant un sourcil. Elle n’est pas contre faire un peu d’activité physique, mais même ça, ça demande un peu d’effort. Il doit bien y avoir quelque chose de plus simple pour se déplacer. « Transplaner comme dans Harry Potter serait encore mieux non ? » Encore faut-il qu’elle sache ce que ça veut dire. Mais en tout cas, elle, c’est ce qu’elle ferait si elle pouvait. Pas pour lui éviter de faire des efforts non, mais surtout pour gagner du temps. Elle invite Isis à s’installer, puis leur apporte de l’eau à toutes les deux comme elle lui a demandé. Elle aurait bien bu une bière, mais elle va rester raisonnable pour le moment. « C’était long mais quand j’ai su que j’allais te voir, bizarrement, c’était un peu plus supportable. » Ce n’est pas un secret, Isis est une personne très importante pour Thea. Peut-être la plus importante après les membres de sa famille. Ca fait des années qu’elles se connaissent, et leur relation a beau avoir beaucoup évolué avec le temps, elle n’imagine pas sa vie sans elle. Soudainement, Isis est un peu plus bizarre. Moins enjouée, plus hésitante. Forcément, Thea elle s’inquiète. « Qu’est ce qu’il y a ? Tu me fais peur. » L’attitude de sa meilleure amie lui fait peur, et ce qu’elle a à lui dire. Elle n’a absolument aucune de ce dont il pourrait être question.
Soudain, elle entrouvre les lèvres, comme si la question de sa meilleure amie était la réponse à sa question. Oh mais ! Mais oui ! Bordel mais pourquoi j’y ai pas pensé avant ? Je me suis refait les deux premiers récemment en plus. En version longue. Mais, c’est sans doute parce que dans ceux-ci... ils ne transplane pas. Tu frottes un peu ton menton, petit signe pour montrer que tu réfléchis. Non, de souvenir non. Mais, ok. J’achète cette méthode ! Ta meilleure amie, c’est vraiment la plus forte. Elle a sans doute aussi une meilleure mémoire que la tienne. Si tu avais su que votre relation il y a quasiment 8 longues années allait vous menez à ça. Tu aurais très certainement accéléré le temps pour arriver plus vite à aujourd’hui. Enfin, pas aujourd’hui même, peut-être demain. Ouais, demain ça sera un meilleur jour. J’ai donc éclairé ta journée. dis-tu, toute fière, presque avec une certaine vantardise. Tu joues même de tes sourcils, les faisant remuer de haut en bas à une certaine allure. Geste qui se retrouve suivi d’un rire un peu trop franc. Mais, c’est comme ça que tu es et, c’est comme ça qu’elle t’aime et te supporte. Voilà maintenant qu’arrive le moment de vérité. Le moment fatidique. Nom d’un chien, tu ne sais pas par quel bout commencer. Seth peut-être ? La véritable raison de ta rupture ? Ouais, cela te permettra de mettre aussi la main sur le sujet «papa». Non, non, ne t’inquiète pas. Du moins... pas trop. Ouais, alors là, niveau «je ne sais pas rassurer ma meilleure amie» tu as gagné le premier prix. Tu te souviens de ma rupture avec Seth ? Je t’avais dit que c’était moi qui avais rompu parce que, cela devenait trop compliqué entre lui et moi. En.... vérité. Le problème c’était simplement moi. On s’aimait, comme pas possible, comme pas permis. Sauf que, un matin... j’ai reçu un coup de téléphone. Un dont je me serais bien passé pour le reste de ma vie. Tu respires un grand coup, tu bois une gorgée de ton eau, voir deux. C’est fou, tu as l’impression que ta gorge se dessèche à vitesse grand V. Ce... c’était au sujet de mon père. Je ne sais plus si je te l’ai dit mais, il était parti en expédition dans un autre pays durant un an. Jusque-là tout allait bien jusqu’à... ce qu’il ne rentre plus au camp. Ses collègues ont alors averti les autorités et, ce jour-là, ce jour où j’ai rompu avec lui, où je suis parti comme une voleuse de l’hôtel où on était... c’est parce que je venais d’apprendre que mon père était porté disparu depuis déjà plus d’un mois. Tu t’arrêtes dans tes paroles, tu observes ses réactions... Tu lui laisses aussi le temps de digérer l’information. Les informations même.
Invité
Invité
Invité a posté ce message Ven 28 Sep 2018 - 13:35#
Alors oui, certes, ça doit être cool de pouvoir presque voler comme Spiderman. Mais ça reste une perte de temps et d’énergie. Pour elle, c’est totalement contre-productif. Il vaut mieux se téléporter, ou transplaner comme dans Harry Potter. Elle ne sait pas si Isis connaît la référence, mais elle, elle est une grande fan depuis toujours. Pas une puriste non plus à traiter d’hérétiques tous ceux qui ne connaissent pas, mais elle espère que sa meilleure amie ne lui fera pas trop honte. A son grand soulagement, elle comprend la référence. Ce n’est pas la seule chose sur laquelle elles se comprennent. Elles se comprennent et se connaissent très bien, c’est probablement la personne qui connaît le mieux Thea après ses soeurs. Mais soudainement, Isis lui fait peur. Elle a quelque chose à lui dire, et visiblement, elle a du mal à se lancer. Peut-être qu’au fond, elle ne la connait pas si bien que ça. « T’es vraiment pas rassurante, tu le sais hein ? » Mais elle se tait parce qu’Isis s’est enfin lancée. Thea l’écoute attentivement, hochant la tête, ne disant rien, les lèvres pincées. Elle a du mal à digérer tout ce qu’elle lui dit. Ces choses qu’elle a gardées pour elle pendant toutes ces années… Alors que Thea était juste là, qu’elle aurait pu, voulu l’aider. Une fois qu’Isis se tait, la brune, elle ne sait pas quoi dire. Par où commencer en tout cas. Il y a tellement de choses qu’elle a envie de dire. « Woaw, c’est… woaw. Je m’attendais pas ça.» Elle se sent stupide d’avoir une réaction si bateau, si inutile. « Tu as rien dit à Seth non plus ? Pourquoi tu m’as rien dit avant, on aurait pu t’aider... » Elle aurait voulu l’aider, elle aurait tout fait pour. « C’est pour ça que tu as plus ou moins disparu pendant quelques temps ? » Ce n’est pas un reproche qu’elle lui fait. C’est juste qu’elle ne comprend pas pourquoi elle a préféré affronter ça toute seule.
Un léger sourire s’étale sur tes lèvres quand elle t’annonce que tu n’es pas vraiment rassurante. Tu le sais bien, malheureusement et, t’en ai désolé. Tu hoches alors simplement la tête en signe de réponse avant de faire le grand saut. Tu lui racontes un bout de ton histoire, du moins, de celle qu’elle ne connaît pas. Tu n’arrêtes d’ailleurs pas de tripoter le verre que tu as entre les mains, le roulant entre les paumes de tes mains. Et, quand ton monologue est enfin fini, tu t’arrêtes, tu relèves le regard sur ta meilleure amie et, tu attends. Il faut qu’elle digère tout ça. Qu’elle encaisse. Tu sais que ce n’est pas une chose simple, facile. L’annonce en elle-même est déjà dure, mais, le fait que tu ne le dises que maintenant doit l’être encore plus. Non, Seth ne sait rien. Je lui ai simplement laissé une lettre quand je suis partie en lui disant que ma situation était trop compliqué... Je n’avais pas envie de l’embarquer là-dedans... Tu t’arrêtes alors dans tes mots. La raison pour laquelle elle ne l’a pas dit à Seth est sans doute la même pour Thea. Bien que, il n’y ai pas que ça. Tu as toujours su te débrouiller par tes propres moyens. Même étant petite quand ton père n’était pas là. Tu as été seule bien longtemps. Même tes parents biologiques t’ont laissés seule dans le désert... Une manie. Une habitude qui se déloge difficilement de ta peau. Puis, cette fierté dont tu as hérité et qui te fait aujourd’hui parfois tant défaut. Oui, c’est pour ça que je n’étais plus vraiment là une période... c’était compliqué et, entre sa disparition, toutes les procédures juridiques que j’ai dû lancer... Je n’en pouvais plus. Tu baisses les yeux, tu bois un peu d’eau. Ta gorge est bizarrement sèche, serrée. Je.... Je ne te l’ai pas dit parce que.... Tu as du mal à avaler, tu sens même les larmes te monter déjà aux yeux. J’ai... j’ai l’impression que chaque fois que j’en parle, chaque fois que je le dis... c’est admettre un peu plus qu’il n’est plus là et, qu’il ne sera peut-être plus jamais là... Ta voix diminue à mesure que tu parles. Tu n'arrives même pas à retenir les quelques larmes qui perlent sur tes joues. Je... Je suis désolée de ne t’avoir rien dis avant... Je ne voulais pas... te mêler à tout ça non plus... Parler commence à devenir difficile pour toi. Tu as les lèvres qui tremblent un peu, tu commences même un peu à renifler. Ton père, ton père adoptif... c’est ta seule famille. Tu n’as eu que lui durant toute ta vie. Pas de mère, juste un père que tu aimes de tout ton coeur.
Plus ça va, moins elle est contente, Thea. Elle avait été tellement heureuse de voir Isis mais là… Elle lui fait peur. Elle a quelque chose à lui dire apparemment, et elle n’arrive même pas à lui dire. Elle s’inquiète vite pour les gens qu’elle aime la brune, alors il ne faut pas trop la faire mariner sinon elle a le temps de se faire tout un tas de films. Et là, clairement, c’est ce qu’elle est en train de faire. Elle s’imagine un million de choses que sa meilleure amie pourrait lui dire, et rien ne lui convient. Elle sait que ça ne sert à rien ce qu’elle fait, surtout que de toute évidence, Isis va finir par tout lui dire. Mais en attendant, c’est presque une torture. Elle ne sait presque pas comment réagir quand Isis lui dit pour son père. Elle se sent stupide même, mais ça fait beaucoup d’informations à digérer d’un coup. « Tu lui as laissé une lettre, et il ne t’a jamais recontacté ? » Ca la fait tiquer, pour le coup. S’ils s’aimaient tant que ça, pourquoi ne s’est-il pas manifesté ? Elle, même si Isis ne lui a rien dit, elle a essayé de la recontacter. Elle a fait des efforts jusqu’à abandonner en voyant que ça ne donnait rien. Mais elle a essayé… Elle aurait été là pour elle, pour toutes les procédures. Si elle l’avait laissée, elle l’aurait fait. Alors ça la tue qu’elle n’ait pas eu assez confiance en elle pour lui en parler avant. « Je t’aurais aidé à chaque seconde. Tu le sais en plus. » Même à l’époque, où elles n’étaient pas si proches, elle aurait été capable de le faire. Isis était importante pour elle, très importante. Quand elle la voit prête à pleurer, elle pose une main sur celle de sa meilleure amie, mais l’écoute tout de même avec attention, préférant ne pas l’interrompre. Elle est même très tentée de la prendre dans ses bras à la fin de son discours. Elle n’hésite pas à le faire d’ailleurs, elle réduit très vite l’espace entre elle et la serre fort. « Tu aurais dû m’en parler, tu n’aurais jamais dû affronter ça toute seule. J’ai accès à beaucoup de ressources tu sais… Et même sans ça, c’est ce que font les meilleures amies. Ce sont pas juste des mots pour faire joli, tu peux compter sur moi, peu importe l’heure, le jour, le temps… Peu importe. Je suis là. » Au moins, elle lui en parle aujourd’hui, elle imagine qu’il vaut mieux tard que jamais. Mais là, elle va tout faire pour rattraper le temps perdu et l’aider. « Les recherches en sont où ? »
Plus tu parles et, plus au fond, tu ne peux pas t’empêcher de t’en vouloir. La boule que tu avais au ventre sur le sujet que tu venais d’aborder s’estompait, mais une autre se formait : celle de la culpabilité. Tu avais beau être parfois râleuse, détester montrer une partie de sentiments et, être parfois maladroite avec les mots... Tu étais humaine. Une humaine avec beaucoup trop de fierté et une carapace qui commençait à s’ébranler. Non... jamais. Même si, apparemment, de ce qu’il m’a dit fin août quand on s’est... par hasard tombé dessus en Floride. Tu t’arrêtes quelques secondes afin de murmurer. Je t’explique après... pour finalement reprendre ce que tu disais tout à l’heure. Et bien, il ne l’a jamais eu... Ce qui, à mon humble avis... est pire. Parce qu’il ne savait même pas pourquoi j’étais parti... Tu essuies un peu maladroitement tes yeux qui se sont remplis d’eau ainsi que tes joues devenues un peu plus rouge. Mais... mais je sais qu’il y a un truc qui cloche... soit... soit il ne m’aimait au final pas comme je l’aimais... Ou comme tu l’aimes, serait plus exacte... soit il a eu des problèmes... Tu souffles un peu, serrant ta meilleure amie qui n’a pas longtemps hésité à te prendre dans ses bras. Je ... je sais oui... je suis désolée... Que dire d’autres que des excuses ? Tu n’as pas su gérer la situation comme il le fallait. Tu t’es pris cette vague en pleine face et tu as simplement été submergé par tout ça, sans réellement réussir à sortir ta tête de l’eau. Tu renifles un peu, tu calmes lentement les battements de ton coeur qui avaient décidés de s’accélérer comme si tu venais de courir un marathon. D’ailleurs, tu te rends bien compte que ce n’est pas réellement toi qui les calme mais, le contact de ta meilleure amie. Tu t’enfouis alors dans ses bras, sans perdre une miette de ce qu’elle te dit. Pardon de t’avoir mise de côté... avec tout ça... Avec tout ça, tu as presque cru perdre la tête. Rester seule en partie n’a pas aidé. Stupidité quand tu nous tiens. Tu avais tellement de choses à gérer. Les comptes bancaires, la maison, l’appartement... tes souvenirs. Les infos que ton avocat te donnait. Je ne te cacherais plus rien à ce sujet... Lances-tu en te redressant doucement. Tu fouilles d’ailleurs l’une de tes poches pour en sortir un paquet de mouchoirs. Ta manche ne va pas suffire pour essuyer ton visage ou - pire - moucher ton nez. C’est assez difficile. Ils ont retrouvé des feux de camp, des traces de pas mais... c’est en pleine jungle africaine. Il y a beaucoup d’animaux sauvages. De danger... après tout ce temps, il n’y a presque plus d’espoir qu’on le retrouve... Tu connais ton père débrouillard mais, de là à rester 3 années seul dans la jungle... Enfin, Alexandre Selkirk a bien su vivre durant 4 ans et 4 jours sur une île déserte.. Sans compter tout ce qui attrait au braconnage là-bas... J’ai rendez-vous avec l’avocat dans la semaine et, je ne le sens vraiment pas...
C’est dur, très dur de voir sa meilleure amie dans cet état. Surtout qu’elle n’avait absolument aucune idée de ce qu’elle traversait avant ça. Elle aurait dû s’en rendre compte, elle est flic quand même… Surtout que ses intuitions sont souvent exactes. Là, elle est complètement passée à côté et elle s’en veut. Elle s’en veut de n’avoir rien vu, et elle s’en veut de ne pas avoir été là pour elle, même si ce n’est en partie pas de sa faute. Isis l’a volontairement mise de côté pour ne pas l'inquiéter et la mêler à tout ça alors qu’elle n’aurait demandé que ça, être en plein milieu de ses problèmes. Pour pouvoir l’aider et la soutenir. A deux, on est toujours plus fort mais visiblement, Isis a préféré affronter ça toute seule. Ce n’était sans doute pas une décision difficile à prendre mais peut-être qu’au fond, ça aurait été plus facile pour elle si Thea avait été mise au courant dès le début. « Tu as revu Seth ? Tu dois tout me raconter en détails ! » Il y a visiblement beaucoup de choses qu’elle ne sait pas, peut-être que si elle lui raconte, si elle en a envie bien sûr, elle pourra y voir plus clair. Mais avec Seth, elle ne sait pas quoi dire ou comment l’aider. Les relations amoureuses, c’est clairement pas son domaine, et elle n’a pas assez d’expérience pour bien la conseiller. En revanche, en ce qui concerne son père, elle se sent plus apte à l’aider. Eventuellement… Mais elle aussi elle a perdu son père, et même si elle a toujours eu sa mère et qu’elle sait ce que son père est devenu au final, elle sait par quoi elle est passée. Elle n’arrive pas à s’imaginer ce que ça fait de pas savoir par contre… Mais elle peut comprendre. Alors qu’elle la serre fort dans ses bras, Thea n’hésite pas à faire durer l’étreinte, elle en a visiblement besoin. Elle passe même une main dans ses cheveux pour essayer de la calmer. « Tu avais tes raisons, mais t’étais pas obligée de traverser ça toute seule. » Au moins, maintenant qu’elle est courant, elle va pouvoir essayer de se rattraper. Ce qu’elle lui raconte ne laisse évidemment pas beaucoup de place à l’espoir, mais tant qu’aucun corps n’a été retrouvé, elle a toujours le droit d’espérer. « Tu veux que je t’accompagne ? Ne perd pas espoir, il faut t’accrocher. Peut-être qu’il est quelque part, perdu, et qu’il a juste besoin de quelqu’un s’accroche encore pour lui… Tu ne fais pas tout ça pour rien. »
Tu respires un bon coup alors qu’un noeud s’est formé dans ton estomac. T’es légèrement stressée en fait. Pourquoi ? Sans doute parce qu’aujourd’hui tu as finalement décidé que tu allais tout dire à Thea. De A jusqu’à ce putain de Z. Cela fait bien trop longtemps que tu lui caches les choses. Que tu laisses ta fierté te guider, même dans ta relation avec elle. Pourtant, elle mérite de le savoir. C’est ta meilleure amie. Vous vous connaissez depuis des années - bien qu’au départ votre relation reposait principalement sur du sexe. Aujourd’hui, c’est autre chose, c’est de l’amitié. Elle a toujours été là pour toi et, inversement alors, tu as décidé de te jeter à l’eau. Sous les traits d’une simple visite amicale, tu comptes lui parler de tout. Oh la vache. Tu t’accroches un peu à ta porte d’entrée, tu souffles un bon coup et, tu prends ton courage à deux mains pour passer la porte de ton appartement. 
