Thea ♦ The princess tower

Eleanor était étendue de tout son long sur son divan, la tête dans le pelage de Kaz, elle était à peu près certaine qu'elle venait de faire une bêtise. Elle n'avait pas pu s'enlever Tessa de la tête, après l'autre soir. Même si c'était maladroit de se mettre dans une situation pareille avec quelqu'un qui travaillait pour sa famille, elle avait été plus que soulagé de voir que l'attention semblait réciproque. Après plusieurs jours à s'être texter ici et là, Eleanor avait décidé d'invité Tessa chez elle pour la soirée. Elle n'avait aucun plan en tête, juste l'idée d'apprendre à la connaitre loin de son lieu de travail. C'était beaucoup trop risqué de continuer de l'approcher au casino, un miracle était sans doute en jeu si ses parents n'avaient pas encore été prévenue. L'intercom de l'entrée se déclencha et Kaz se mit à grogner tandis qu'Eleanor vérifiait la caméra sur son téléphone afin de s'assurer que ça soit bien Tessa qu'elle faisait rentrer. Son pauvre chien détestait les étrangers, et comme elle se leva pour aller accueillir la jeune femme à la porte, il partit se coucher sous la table de salon, un air grave au visage. Il n'y avait pas plus dramatique qu'un shiba. Elle ouvrit la porte et pausa quelques secondes pour regarder Tessa de haut en bas, dans l'entrée. « Avoir sue, je t'aurais invité à la lumière du jour bien avant. La lumière du casino ne te fait pas justice. » Elle laissa la brune entrée avant de refermer la porte et ses trois verrous derrière elle. Son loft était garni de sécurité, ses parents l'avaient obligé. Elle avait beau avoir presque trente ans, ils la traitaient toujours comme si elle venait d'arrivée à New-York. Elle attrapa la main de Tessa et l'entraîna vers le salon. Son appartement était ouvert en une grande pièce, seule sa chambre et les deux salles de bains étaient séparés du reste. « Fais comme chez toi. Je te sers quelque chose? » Elle n'avait aucun alcool dans la maison, mais postmate était toujours qu'à quelques clics prêts.

Elle ne sait pas comment elle a fait pour avoir autant de chance. Avoir tapé dans l’oeil d’une personne aussi importante est ce qui aurait pu lui arriver de mieux pour son enquête. C’est inespéré, elle ne pouvait pas rêver meilleure porte d’entrée. A condition qu’elle s’en rapproche suffisamment… Elle se sent un peu mal par rapport à ça d’ailleurs, jouer avec quelqu’un et ses sentiments comme ça… Elle ne dit pas qu’il va se passer quoi que ce soit, mais en même temps, si elle est obligée, elle ne reculera pas, elle n’a pas vraiment le choix. Si elle veut qu’on lui confie plus d’enquêtes comme ça, importantes, des couvertures, il faut qu’elle se donne les moyens d’y arriver. Ce n’est pas contre Eleanor, qu’est ce que ça peut lui coûter de toute façon ? Elle ne peut pas lui briser le coeur tant qu’elle ne s’implique pas trop. Alors quand elle a reçu son invitation à venir chez elle, elle n’a pas pu dire non. Evidemment qu’elle a sauté sur l’occasion, se disant que ça n’engage à rien de toute façon. Si elle veut en apprendre plus, elle va devoir passer par là plus d’une fois. Elle est un peu nerveuse quand elle sonne à l’interphone, et encore plus quand elle grimpe jusqu’à l’appartement de la brune. Elle ne sait pas du tout à quoi s’attendre avec cette soirée, certes le courant est bien passé, mais il n’y a aucune protection ce soir, chez elle. Pas la protection des écrans interposés, ni celle du cadre professionnel. Elle se sent très observée quand la porte s’ouvre, et très flattée quand Eleanor prend la parole, tellement qu’elle ne peut s’empêcher de sourire. Ce sont des choses qu’elle a l’habitude d’entendre, sans fausse modestie, mais ça lui fait tout drôle à chaque fois. « T’es pas mal non plus hein. » Elle avance dans l’appartement, puis remarque tous les verrous qu’elle a à sa porte. Elle tique un peu d’ailleurs, ça peut être un signe. Un signe qu’elle doit se protéger, peut-être parce qu’elle a des ennemis ? « Dis donc, tu plaisantes pas avec la sécurité. » souligne-t-elle innocemment. De nos jours, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’une femme ne se sente pas en sécurité malheureusement. Même si Eleanor donne l’impression de tout seul d’être faible et de ne pas pouvoir se débrouiller toute seule. Elle se laisse entraîner dans le salon et regarde autour d’elle : elle aime beaucoup ce qu’elle voit. « Oh euh n’importe, je prendrais ce que tu prends. » Elle n’est pas difficile.

Eleanor n'avait aucune raison d'être nerveuse. Après tout, elle avait invité Tessa avec aucun prétexte derrière la tête. Elle voulait tout simplement connaitre la jeune femme hors du casino. Rien de plus, ou de moins. Mais quelque chose l'empêchait de relaxer complètement. Elle ne pensait pas que c'était le fait que ses parents seraient totalement contre l'idée. Ils étaient particulièrement stricts envers le genre de relation qu'elle devait avoir avec ses employés, après tout, ce n'était pas la première fois qu'elle désobéissait à ses parents. Elle ne pensait pas non plus que c'était parce que Tessa était carrément magnifique, elle était habituée aux gens plus que parfait physiquement, elle l'était elle-même après tout. Elle n'eut pas trop le temps d'y penser, que la sonnerie de la porte d'entrée se fit entendre et que Thea était à la porte de son appartement. Honnêtement, juste le fait de la voir à la lumière du jour, rassura Eleanor d'avoir fait un bon choix en l'invitant ici. « Oui, ça je sais! » Il y avait aucune raison d'être modeste après tout. Elle était fière de son corps et ne se le cachait pas. Elle l'entraîna immédiatement dans l'appartement vers son salon, où Kaz était toujours couché sous la table. « Non. Mes parents insistent. J'ai même une chambre de panique. Je trouve ça exagéré. Je n'ai jamais eu de problème dans le quartier. Mais ils sont paranos. » Elle haussa les épaules. Elle s'y était fait depuis le temps. Elle savait qu'ils n'avaient pas complètement tort, même si elle n'avait pas recroisé ses connaissances de Los Angeles, elle ne pouvait pas baisser sa garde. « Puis ce n'est pas Kaz qui va me protéger, il a peur de son ombre. » Elle lança un regard accusateur à son chien, qui mima ne pas l'entendre. Elle se dirigea vers la cuisine pour revenir avec un pichet de thé glacé. Elle n'avait pas grand-chose dans son fridge a vrai dire, elle vivait sur les take-out et la caféine. « Je n'ai pas grand-chose pardon, ma cuisine sert surtout de décoration. » Elle était douée dans plein de trucs, mais pas dans ça.

C’est quand même légèrement étrange pour elle. Ce ‘rendez-vous’ n’a rien de professionnel, et même si Eleanor est magnifique et que dans d’autres circonstances, elle aurait totalement tenté sa chance, elle se sent mal à l’aise de lui mentir comme ça. Certes, elle n’a pas le choix et puis pour autant qu’elle le sache, Eleanor n’est pas une personne bien. Mais il y a quand même une chance pour qu’elle n’ait rien à voir avec tout ça et se servir d’elle comme ça, c’est très mal. Mais bon, elle va s’efforcer de rester professionnelle, surtout elle veut pouvoir continuer à se regarder dans une glace, parce que quand même, ce qu’elle voit lui plait. Elle voit une première ouverture lorsqu’elle remarque tous les verrous qu’elle a d’installés sur sa porte. Elle lance le sujet, innocemment. « Ils ont des raisons de l’être ? » Pour aller jusqu’à avoir une panic room en plus du reste, c’est qu’il doit y avoir des choses louches autour de la famille, comme elle le savait déjà en fait. A t-elle été subtile ? Elle n’en a aucune idée, elle verra bien. Elle peut juste s’inquiéter pour elle après tout, ce n’est pas commun d’avoir un tel niveau de sécurité. Elle mentionne alors un certain Kaz, et son regard dévie sur le chien qui s’est caché sous la table basse. Thea sourit puis s’accroupit, mais n’avance pas la main pour le toucher. Elle ne sait que trop bien qu’il ne faut jamais brusquer un animal. « Ca fait longtemps que tu l’as ? » Elle n’a pas d’animal présentement, et elle doit bien avouer que ça lui manque. Seulement, elle n’a pas vraiment le temps de s’en occuper alors mieux vaut ne pas rendre un animal malheureux. « Tu ne passes pas beaucoup de temps ici ? Ou c’est juste la cuisine contre qui tu as une dent ? » lui demande-t-elle avec un sourire. Essayer de connaitre ses habitudes ça peut être un bon moyen de faire avancer son enquête. « Du thé glacé c’est très bien en tout cas, merci. » dit-elle avant de porter le verre à ses lèvres. « Tu ne bois pas d’alcool ? »

Elle invitait rarement les gens chez elles. Déjà, elle ne faisait pas beaucoup confiance aux gens et deuxièmes, c'était toujours un peu compliqué expliqué pourquoi elle vivait dans une forteresse. Mais jusqu'à maintenant, elle n'avait vue que Tessa au casino, dans l'ambiance non seulement professionnel mais aussi tiré à quatre épingles. Elle était curieuse de la voir à quelque part de plus relaxe et normal, sans compter avec beaucoup moins de gens autour, donc son appartement c'était avéré plus que logique. « Non aucune. » Mensonge « Mais adoptée, et leur seule fille. Ils sont facilement impressionnables. Ils préféraient de loin que j'habite encore avec eux, mais c'était le compromis. » Vrai, ses parents avaient peur de tout. Elle devait leur donner des comptes de ses va et viens régulièrement, ça en était fatiguant et ça avait été une des raisons pourquoi son arrivée ici à 16 ans avait été difficile. « J'imagine que tous les parents ont leurs défauts après tout. » Et puis pour elle personnellement, c'était une nette amélioration. Elle guida Tessa vers le salon, sous l'œil malveillant de Kaz, qui ne bougea pas d'un poil à leur arrivée. « Deux ans environ, je l'ai eu quand il était chiot. Il a un sal caractères, mais c'est un gros bébé. Tu vas voir, il va te fixer pendant quelques minutes puis après il va vouloir ton attention. » C'était surtout un drama queen. Eleanor avait été prévenue quand elle avait recherché les Shiba, mais le comportement de Kaz la faisait encore très rire. Quand elle s'aventura dans sa cuisine, elle regretta un peu de ne pas avoir mieux planifiée son coup. Son frigo ne contenait pas grand-chose, comme elle vivait que de caféine et resto, elle ne stockait pas beaucoup. Elle ramena du thé glacé, à défaut d'avoir autre chose. « Pft honnêtement, c'est 2018, qui est-ce qui cuisine encore. » Elle rejoint la jeune femme sur son divan avec un sourire en coin. « Est-ce que tu cherches à savoir où je passe mes journées? » Parce que bon, elle ne serait pas conte échanger leurs horaires pour se croiser plus souvent. Quand la question de l'alchool se pointa le nez Eleanor ne put s'empêcher de grimacer. Elle n'avait pas honte de parler de ses problèmes, après tout, c'était une partie de sa guérison. Mais elle avait toujours peur de la réaction que les gens pouvaient avoir. « Non, je bois pas, j'ai dû arrêter il y a neuf ans. Apparement, je ne suis pas faite pour ça. » Et c'était le cas de le dire. Il y avait trois ans de sa vie qu'elle se souvenait à peine, elle avait faillie y laisser sa vie, être sobre était le seul choix. « C'est un problème? »

Forcément, un tel niveau de sécurité, ça l’intrigue. Dans une ville comme New york, à une telle époque, ça ne devrait pas être étonnant, mais là c’est plus que ce qu’elle a l’habitude de voir, même chez des personnes ayant des raisons d’avoir peur. Du coup, ça pourrait être un indice pour son enquête. Une preuve qui lui dit qu’elle est dans la bonne direction. « A ce point-là, quand même… C’est pas un peu étouffant ? » Si ses parents avaient essayé d’être comme ça avec elle, elle ne se serait pas laissée faire. Elle est capable de se débrouiller seule et surtout, elle n’aime pas qu’on lui dise quoi faire. Elle leur a causé beaucoup de soucis plus jeune, pour cette même raison, et ils ont eu du mal à lui faire confiance après. Aujourd’hui, ça va mieux, heureusement, mais parfois, ça reste compliqué, alors elle peut comprendre une relation difficile avec ses parents. « Oui mais au moins ils t’aiment. » C’est bien ce que ça prouve malgré tout. Après, est-ce qu’ils l’aiment au point de l’inclure dans ses activités… Ca reste à voir. Pour le moment, elle va essayer de se rapprocher d’elle. Elle s’en veut un peu mais elle ne peut pas l’éviter, elle doit le faire. Du coup, elle essaye d’apprendre à la connaitre. Elle est un peu surprise de voir que ça l’intéresse vraiment, mais ça ne l’alarme pas plus que ça pour le moment. Elle a même envie d’essayer d’amadouer le chien de la jeune femme, même si elle le laisse tranquille pour le moment. Il y a le temps pour ça, elle compte bien la revoir. Déjà, connaitre ses habitudes est un bon début, et elle saute sur l’occasion quand elle lui pose une question qui va dans ce sens. Elle se met d’ailleurs à rire, puis hausse l’épaule une fois calmée. « Possible, sans vouloir passer pour une stalkeuse. » C’est drôle parce que c’est exactement ce qu’elle cherche à faire. Pas pour des raisons qu’elle voudra avouer ou dont Eleanor pourrait se douter mais, ça l’arrangerait effectivement. « Mais j’ai déjà envie de savoir quand est-ce qu’on pourra se revoir. » Ca peut paraitre un peu arrogant et précipité, mais ça fait partie de ce qu’elle est en temps normal. Elle se dit alors qu’un peu d’alcool aurait pu l’aider dans sa tâche aussi, quand elle voit qu’elle lui apporte du thé glacé. Déjà l’autre fois, elle n’a pas bu. Elle s’est simplement dit sur le coup que c’est parce qu’elle se trouvait au travail. Mais là, ça n’a plus raison d’être. « Non, pourquoi ce serait un problème ? » Ce n’est pas parce qu’elle boit qu’elle doit forcer les autres à faire de même. Quelque part, ça l’intrigue encore plus, mais quelque chose lui dit qu’il est trop tôt pour lui en demander plus sur ce sujet. Alors n’en dis pas plus là-dessus, puis repose son verre et se tourne vers Eleanor. « Du coup, si tu ne passes pas beaucoup de temps ici, qu’est-ce que tu fais quand tu ne travailles pas ? » A moins que comme elle, elle passe tout son temps à travailler.

Eleanor avait l'habitude de blâmer ses parents pour la paranoïa excessive dans sa vie, et elle avait l'habitude que les gens trouvaient ça étrange. Ça l'arrangeait, aussi cinglés que ses parents pouvaient se faire passer, c'était beaucoup mieux que la vérité. « C'est très étouffant. Mais si ça leur permet de dormir la nuit et moi ça me permet d'avoir la paix et vivre seule. Je veux bien endurer quelques serrures. Ils ont dû endurer mon adolescence, je leurs doit bien ça. » Et elle leur en avait fait voir de toutes les couleurs, ça c'était clair. Quand Tessa remarqua qu'au moins, ça voulait dire qu'ils l'aimaient, elle ne plus s'empêcher de sourire. Elle était merveilleusement bien tombée avec ses parents. Une fois dans le système, aucun enfant n'était à l'abris du désastre. Sa bonne étoile devait avoir travaillé très fort pour trouver un couple aussi aimant, prêt à adopter une adolescente sous le service de la protection. Elle avait passé trois ans à les remercier, en ne leur faisant aucune confiance, à boire et tester toutes les drogues qui lui tombaient sous la main. Elle leur avait donnée une peur bleue c'était certain, mais ils étaient restés près d'elle et c'était assuré qu'elle ne manque de rien et quand elle fut prête à demander de l'aide, il lui avait donné sans même hésiter. Ses parents lui quittèrent l'esprit quand elle s'installa sur son divan avec Tessa, elle n'allait pas mentir en disant qu'elle n'avait pas passé les dernières journées à vouloir mieux connaitre la jeune femme. « Comme je t'ai dit, un coup de fil et je suis à ta disposition. Je suis née pour plaire. Surtout si tu continues de ressembler à ça à chaque fois qu'on se voit. » Elle lui envoya son sourire le plus charmeur avant de détourner la tête vers Kaz, qui avait enfin daigner à venir leur quémander des caresses. Elle lui gratta derrière l'oreille gentiment. « Je ne sais pas, il y a des gens à qui ça dérange. Mais si tu veux quelque chose de plus fort, je peux toujours en commander, il n'y a pas de problème. » Elle lâcha son chien pour reporter son attention sur Tessa. « Je travaille la plupart du temps, honnêtement. Je n'ai pas le temps de faire grand-chose. » Même si ses parents ne lui donnaient pas toutes les responsabilités qu'elle voulait dans l'entreprise, elle avait quand même une bonne part de travail à faire, pas seulement au bureau, mais au quotidien aussi, ce n'était pas rare qu'elle souffre dans quatre meetings diffèrent dans une seule journée. « Dis-moi plutôt où tu passes tes journées? Au cas où j'aurais besoin d'un nouvel endroit où trainer. »

Thea se reconnait plus qu’elle ne l’aurait cru en Eleanor. Apparement, elle aussi a donné quelques sueurs froides à ses parents quand elle était plus jeune, elle ne sait pas de quoi il en retournait exactement, mais elle ne compte plus le nombre de fois où elle a fait le mur ou répondu à ses parents, pour ne citer que ses écarts les plus ‘banals’. C’est peut-être trop tôt pour lui demander les tours qu’elle leur a joué, mais ça fait lui fait quelque chose de savoir qu’elles se ressemblent au moins un peu. « Je peux comprendre, mais personnellement, ça me donnerait encore plus envie de me rebeller. » Son esprit de contradiction est très développé, peu importe si elle sait que la personne a raison. Mais bon, au moins, ça lui fait un point commun avec Eleanor, et c’est agréable. Elle ne l’a pas côtoyé beaucoup, mais elle lui a parlé par écrans interposé et elle l’apprécie déjà. Ce n’est pas seulement pour son enquête qu’elle a accepté de venir ce soir, mais bien parce qu’elle avait envie d’apprendre à la connaitre encore plus, et surtout dans d’autres circonstances. Déformation professionnelle ou non, elle se retrouve à lui poser beaucoup de questions, et elle a un peu l’impression d’être une stalkeuse. Heureusement, ça n’a pas l’air de déranger la brune, qui en joue même un peu. « Fais gaffe hein, je risque d’en abuser. » Elle a un sourire en coin, lui fait un clin d’oeil. Elle n’arrive pas à détacher son regard de ses grands yeux bruns.Thea sait à quoi elle ressemble, et la plupart du temps elle n’en joue même pas. Elle reste naturelle, elle n’a pas le temps de trop en faire. Pas envie, non plus. Ca lui fait quand même toujours un petit quelque chose de savoir qu’elle plait, sans fausse modestie. « Tu sais, tous ces compliments, ça va finir par me monter à la tête. » Eleanor lui plait aussi, c’est indéniable, mais il faut qu’elle reste prudente. Il s’agit d’une potentielle criminelle, et surtout d’une personne à qui elle est en train de mentir et qu’elle va probablement finir par trahir. Ca, elle n’arrive pas à l’oublier. Le chien vient se coller à elles, et elle ose le caresser doucement, de peur qu’il reparte aussi sec. Mais il n’en fait rien, et elle trouve ça agréable. « Eh bien non, je peux très bien me passer d’alcool, t’en fais pas. Mais c’est gentil de proposer. » Techniquement, elle est en service. Elle ne peut prendre aucun risque avec ça. « Avec ce que tu viens de me dire, je pense que je vais passer pas mal de temps au boulot à présent. » Un mensonge sans vraiment l’être, elle passe déjà la plupart de son temps au boulot. « Sinon je vais pas mal courir. Je fais pas grand chose pour être honnête, ma vie n’est pas très intéressante. » Elle ne peut pas prendre le risque de trop lui en dévoiler sur sa vie privée non plus. « Mais après si t’as des trucs à me proposer pour passer le temps, je dis pas non. »

Eleanor c’était assez rebellé pour dix, même pour vingt. Même avant de donner une peur bleue à ses parents, elle s’en était prise à la vie et la société en tant que telle. La rébellion était un art qu’elle métrisait même un peu trop, et le système de sécurité était qu’une des nombreuses conséquences. « Qui a dit que je ne me rebellais pas? » Parce que bon, autant qu’elle le voulait, elle ne pourrait jamais être complètement sage non plus. Évitée une des serveuses du casino chez elle n’était certes pas aussi extrême que disons décidé de prendre la voiture de ses parents et essayer de se rendre au Canada, sans permis et passeport, mais ce n’était pas pour autant un comportement qu’ils approuveraient. Ils étaient drôlement insistant sur le fait de garder le casino et sa vie privée séparer. Elles étaient sur le divan maintenant et Eleanor arrivait à peine à garder tout ses esprits et pouvait difficilement détournée son regard de Tessa. Elle n’avait jamais été du genre à passer par quatre chemins de toute façon, elle n’y voyait pas d’intérêt. « Abuse à cœur joie, je pense que je m’habituais très facilement à une stalk-euse comme toi. Je pourrais même donner de bon show. » Elle n’allait même pas se faire prier. Elle rigola un peu quand Tessa déclara que tous les compliments allaient lui monter à la tête. « Please. Je suis certaine que je ne suis pas la seule à te le dire. » Connaitre quelqu’un de nouveau avait toujours été un peu compliquée pour elle, avec tout le temps qu’elle passait au boulot. Ça faisait agréablement changement qu’elle pouvait condenser les deux, un tant soit peu quand même. « Je vais vraiment devoir me surveiller alors, il ne faudrait pas que je me fasse prendre à jouer les favorites. » Quoi qu’immédiatement elle avait une liste d’endroit où elles pourraient aller pour ne pas se faire prendre justement. « C’est le secret alors, courir. Je suis plus boxe, mais je pourrais faire un effort pour te croiser. » Elle pencha la tête doucement. « Sinon, en effet, je suis certaine qu’on pourra se trouver une autre activité commune, je suis très imaginative après tout. Quelque chose de moins salissant que la courses… Quoi que… » Elle haussa les épaules. Elle n’avait jamais vraiment eu peur de se salir non plus.