friends will be friends right till the end. (swan)

Swan voulait qu’on se voie aujourd’hui. Clairement, je n’étais pas très emballé. Non pas parce que je n’aime pas passer du temps avec lui, bien au contraire, je suis toujours partant pour le voir. Mais parce que je ne suis pas d’humeur. J’ai juste envie de rester sous ma couette, à me morfondre devant un film, comme toute personne dont on vient de briser le cœur. Sauf que Swan, il ne laisse jamais tomber et, à force d’argumenter, il a finit par me convaincre. Il faut dire que l’argument d’un petit repas à la pizzeria est très efficace. Alors je me lève de mon lit ce matin, prenant mon temps sous la douche pour bien me réveiller et effacer le maximum de trace de fatigue et de peine sur mon visage. Peine perdue, les cernes sont mes yeux sont toujours visibles. Pas beaucoup, mais assez pour que lui comprenne qu’il se passe quelque chose. J’ai l’idée de lui dire que je ne peux pas venir, mais non, je ne le fais pas. Il compte sur ma venue et doit sûrement être déjà en route en plus, pas question de lui faire faux bond. Et tant pis s’il me questionne. Je tâcherais d’en dire le moins possible pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Une fois habillé donc, je quitte mon nouvel appartement et me dirige à notre lieu de rencontre. Quelques minutes plus tard, je fais mon apparition dans les lieux, repérant assez vite mon ami qui lève la main dans ma direction. Je m’approche de la table où il est assis, petit sourire aux lèvres pour me donner bonne figure. « Salut, ça fait plaisir de te voir. » Je ne mens pas, c’est un plaisir malgré tout le chagrin qui oppresse ma poitrine.

@Swan Melnyk

Swan n’est pas vraiment le genre de gars qui prévoit les choses. En règle générale, c’est un adepte de l’improvisation. Il se lève un matin avec l’envie de faire telle ou telle chose et il avise en fonction. Donc, en gros, il n’est pas rare qu’un de ses potes reçoive un message ou un appel à onze heures trente pour le repas du midi. La dernière minute, c’est clairement son truc à Swan mais cette fois-ci, il s’y est pris à l’avance. La veille pour le lendemain. Pour certains, c’est encore un truc de dernières minutes mais pour lui, c’est s’y prendre à l’avance. Tout est relatif dans la vie. Il était effondré sur son lit, son portable indiquant vingt-deux heures passées et il se disait que cela faisait un petit moment qu’il n’avait plus vu son ancien voisin d’en face, Kenneth. Alors, il lui a proposé d’aller manger une pizza. Il a quand même fallu qu’ils échangent quelques sms pour que le jeune homme accepte ce qui a quand même intrigué Swan. Kenneth se fait rarement prier de la sorte.
Sa Jeep garée à proximité de la pizzeria dans laquelle ils ont l’habitude de se rendre, l’ukrainien fait le reste du chemin à pied. Il constate qu’il est le premier arrivé et décide d’attendre Kenny à une table plutôt que de rester planté dans l’entrée du restaurant. De toute façon, ce dernier ne met pas longtemps à arriver. Swan lui tend la main afin de le saluer grâce à leur tchek habituel. Salut, ça fait plaisir de te voir. Swan trouve son ami étrange mais pour autant, il ne doute pas de sa sincérité. J’ai pourtant cru que j’allais devoir venir te chercher de force, qu’il rétorque dans un premier temps, sourire aux lèvres. Comment tu vas ? qu’il enchaine. Question habituelle pour la majorité mais en vérité, l’ukrainien ne la pose pas souvent, que quand ça lui emporte vraiment, comme là.

La pizzeria rejointe, je ne mets pas longtemps pour trouver mon ami à l’intérieur et le rejoins tout de suite. On procède au tchek habituel, puis je m’installe face à lui. Ce qu’il me dit en premier lieu me fait légèrement sourire. Il n’a pas tort, mais ce n’est pas contre lui. « Je suis un peu fatigué, c’est pour ça. Je ne t’aurais pas abandonné. » Ce n’est pas un mensonge, je ne l’aurai pas laissé seul et je suis vraiment épuisé parce que je ne dors pas énormément. Certes, ce qu’il m’arrive est en partie lié avec le départ d’Ella, mais pas que... Enfin, j’essaie de me convaincre qu’il n’y a pas que cette déception amoureuse qui me perturbe autant, ce qui n’est sûrement pas le cas. « Mais sinon, ça va et toi ? » Que je lui demande en retour. Je souhaite que de son côté, tout est cool et qu’il ne lui arrive rien de grave. J’ai besoin d’au moins ça pour me sentir un minimum bien, qu’une personne de mon entourage ait une belle vie. Une serveuse nous apporte les cartes des pizzas et je la remercie, avant de l’ouvrir pour lire ce qu’il y a comme proposition. Rien que lire les plats, ça me donne l’eau à la bouche. « T’as eu raison de choisir la pizzeria, si tu savais depuis combien de temps j’ai envie d’en dévorer une. » Ça faisait un moment, oui. Entre mon voyage en Écosse, le déménagement et les fêtes, je n’ai pas réellement eu le temps de me faire un tel festin appréciable. Je ne vais pas dire que je n’ai pas aimé ce que j’ai eu à manger, mais une pizza, ce n’est pas comparable. Ça reste l’un de mes mets favoris au monde. Oui, je sais, je ne suis pas très difficile comme mec.

Je suis un peu fatigué, c’est pour ça. Je ne t’aurais pas abandonné. Kenneth, il a un don pour dire de belles choses sans même s’en rendre compte. Avec ce talent et sa belle gueule, Swan ne comprend pas pourquoi il n’a pas plus de succès auprès des filles ou du moins, pourquoi il ne cherche pas à en profiter. Cependant, aujourd’hui, il a plutôt une sale mine et Swan ne se gêne pas pour lui faire remarquer. Fatigué ? Tu ressembles à un cachet d’aspirine, Kenny. Ça l’amuse, Swan alors le voilà qui sourit, bêtement. Mais sinon, ça va et toi ? L’ukrainien hausse les épaules, nonchalamment avant de hocher la tête. Il va toujours bien, Swan ou du moins, il garde toujours les apparences. Est bien malin celui qui est capable de comprendre lorsqu’il ne va pas bien. Kenneth est certainement moins doué pour faire semblant car Swan a l’impression qu’il ne pète pas vraiment la forme. Cependant, pour l’instant, il n’insiste pas. T’as eu raison de choisir la pizzeria, si tu savais depuis combien de temps j’ai envie d’en dévorer une. L’ukrainien a à peine le temps d’esquisser un sourire que celui-ci disparait. Swan est soudainement interpellé par les aboiements d’un chien. Fronçant les sourcils, il détourne les yeux vers l’entrée du restaurant où un homme se trouve, tenant en laisse un berger allemand. Belle bête, affirme Swan avant d’ajouter à l’intention de Kenneth. Pas sûr qu’il ait le droit à sa pizza. Il est de bonne humeur l’ukrainien et quand c’est le cas, il fait ce genre de blagues, pas très drôles mais qui soutirent bien souvent un sourire à son interlocuteur. En tout cas, Swan attend de voir si la serveuse compte accepter la présence de la boule de poils ce qui l'étonnerait.

Je fronce légèrement les sourcils à ses propos, puis soupire. « J’ai perdu autant de couleur que ça ? Pourtant, l’Écosse remonte à quelques semaines. » Je joue à celui qui est dépité d’avoir perdu son bronzage, faisant passer ma couleur pâle pour le fruit de ce presque mois passé dans un pays nordique. Sauf que je sais par avance que face à Swan, ce prétexte et cette comédie que je simule sonnent mal. Il me connaît trop bien pour comprendre que ce que je prétends est complètement faux, et je le connais assez pour savoir qu’il n’abordera pas le sujet directement. Me tirer les vers du nez au fil du temps passé ensemble, ça par exemple, c’est bien plus de son ressort. Je m’y attendais déjà avant de venir et, malgré ça, je n’ai pas refusé ce repas avec lui parce que je sais aussi que si je ne veux pas en parler, il ne m’y forcera pas. Il est comme ça Swan. À peine la carte ouverte, je salive presqu’à la minute sur les pizzas proposées et je suis forcé de reconnaître que le choix de ce plat ce midi est une très bonne chose. Mon ami n’a le temps de rien répliquer que des aboiements détournent notre attention. Tout comme lui, je dévie le regard vers l’endroit d’où proviennent les bruits, découvrant un homme et son chien. J’hoche la tête à ce que dit le garçon, lâchant ensuite un léger rire. « Pas sûr, en effet, et c’est vraiment dommage pour lui. » Le pauvre, il va sûrement rater un plat délicieux. « Tu penses qu’elle va le laisser entrer ? » Que j’ajoute ensuite en voyant une serveuse partir dans leur direction. Au fond, je ne pense pas que ça sera le cas, mais j’aimerais avoir une seconde opinion quand même. En attendant de voir la réponse de mes propres yeux, je zieute un peu les pizzas sur la carte dans l’optique de choisir celle que je vais manger. Ou plutôt dévorer. « Je ne comprendrais jamais le principe de la pizza avec de l'ananas. C'est de la poudre de perlimpinpin selon moi. » Il y a au moins une pizza que je ne vais pas dévorer.

J’ai perdu autant de couleur que ça ? Pourtant, l’Écosse remonte à quelques semaines. L’ukrainien ne rebondit pas sur cette remarque censée être drôle de la part de Kenneth, laissant à celui-ci la possibilité de croire que cette boutade suffit à satisfaire Swan pour qu’il calle l’affaire. Ce n’est pas totalement le cas. Le jeune homme ne saurait l’expliquer mais il a réellement l’impression que quelque chose ne va pas chez son ami. Heureusement pour Kenny, Swan n’est pas du genre à insister. Les grandes conversations, sérieuses qui plus est, ce n’est pas sa tasse de thé alors à partir du moment où il ne les trouve pas indispensables, il ne s’y aventure pas. En plus de ça, des aboiements attirent son attention. Malheureusement pour la pauvre bête et surtout pour son maitre, Swan ne pense pas qu’il puisse envisager l’idée de manger dans ce restaurant accompagné de sa boule de poils. Pas sûr, en effet, et c’est vraiment dommage pour lui. Tu penses qu’elle va le laisser entrer ? Swan est affirmatif. Alors que ses yeux sont toujours posés sur l’animal, il secoue la tête de gauche à droite avant de répondre simplement. Non. Ses yeux se posent sur la carte. Les choix sont nombreux mais pour l’ukrainien, ça ne sera pas long. Il a envie d’une parme. Alors il pose la carte sur le bord de la table, indiquant à la serveuse que pour lui, la décision est prise. Je ne comprendrais jamais le principe de la pizza avec de l'ananas. C'est de la poudre de perlimpinpin selon moi. Kenneth et sa façon de parler bien à lui. Ça c’est parce que t’es un mec trop classique, Kenny. Il faut que tu t’ouvres aux possibilités. Il ne plaisante qu’à moitié, Swan voire pas du tout. Kenneth est bien trop sage, bien trop lisse alors que c’est maintenant qu’il devrait profiter de la vie, être curieux, essayer des choses. Comme prédit, l’homme et son chien se font recaler et Swan les regarde à peine partir avant de porter son attention vers son smartphone qui lui annonce l’arrivée d’un sms.

Swan est radical. Non, ils ne laisseront pas ce mec et son chien entré dans la pizzeria, et ça me tire une petite moue. En vérité, je sais qu’il a raison, moi-même, je pense que ça ne sera pas le cas, mais ça a quand même un côté triste. Peut-être que ce type trouvera un autre endroit où les chiens sont acceptés. Mon attention posée sur la carte des pizzas, je ne peux m’empêcher de faire une remarque sur celle avec de l’ananas et Swan y rétorque en retour. Je fronce légèrement les sourcils, l’air assez songeur sur ce qu’il vient de dire, plissant ensuite les yeux. « On parle toujours de pizza ou pas là ? » Parce que je n’en ai pas vraiment l’impression, ayant la sensation que cette conversation va dévier sur totalement autre chose, et ça ne me surprendrait même pas. Les aboiements plus espacés et moins audibles me font réaliser que le mec et le chien s’en vont. Ils n’ont effectivement pas été acceptés et, lorsque je tourne la tête vers mon ami, c’est pour le découvrir en pleine lecture sur son portable. « Une conquête qui revient à la charge ? » Que je lui demande avec amusement. Ce ne serait pas réellement surprenant, des conquêtes, Swan, il en a la pelle. Chose compréhensible, il sait y faire avec les femmes ce garçon, puis il a la gueule d’ange qui va avec son aisance dans l’art de la drague, alors ça aide. Une facilité que moi, je n’ai pas, et que je ne cherche pas à avoir non plus au fond. La serveuse refait son apparition à ce moment-là afin de savoir si on a choisi. « Ça sera une quatre fromages pour moi. » Après avoir pris la commande de mon ami, elle s’en va et mon regard se pose à nouveau sur le garçon. « Qu’est-ce que tu racontes sinon ? » Depuis le temps qu’on ne s’est pas vu, il a peut-être des choses à me raconter.

On parle toujours de pizza ou pas là ? Swan ne s’attendait pas vraiment à ce que Kenneth l’interroge aussi ouvertement sur cette remarque. Cependant, il ne met pas longtemps avant de trouver sa réponse qu’il lui donne un air malicieux sur le visage. A toi de voir, Kenny. Au fond, il n’est pas très subtile Swan tout simplement parce qu’il ne souhaite pas l’être. L’ukrainien aimerait voir son pote profiter davantage de la vie, être moins sérieux parce qu’ils sont trop jeunes pour ça. Il n’a tout simplement pas envie que son pote se réveille un matin avec des regrets.
Une conquête qui revient à la charge ? Swan reste une seconde de plus concentré sur l’écran de son téléphone avant de relever le regard vers Kenneth. Non, un coéquipier. On a un match important ce week-end. Swan lui adresse une réponse courte et efficace avant de reposer son téléphone sur la table. Si tu veux tout savoir, c’est un peu calme en ce moment. Y’en a eu quelques-unes mais aucune qui m’a donné envie de la revoir. L’ukrainien hausse les épaules d’un air nonchalant. Même si ce n’est pas un grand bavard, ça ne le dérange pas de parler de ces choses-là avec Kenneth. Il n’a rien à cacher après tout surtout pas à son pote. Une serveuse les interrompt dans leur conversation, voulant prendre leur commande. Une fois chose faite, elle les laisse à nouveau seul. Une occasion pour Kenneth de questionner l’ukrainien. Qu’est-ce que tu racontes sinon ? S’il y a un truc que personne ne peut reprocher à Kenneth, c’est qu’il prend toujours des nouvelles. Il se soucie des autres, une qualité qui se perd. Swan est dans le flou en ce moment concernant plusieurs choses comme ses études notamment et son boulot. Loin de lui l’envie de dealer toute sa vie mais ça, il ne peut pas en parler à Kenneth, le jeune homme n’étant pas au courant de sa véritable activité. La routine, tu sais. Au fond, ça ne serait peut-être pas si mal qu’il parle de ses doutes concernant son avenir à son ami. Kenneth a la tête sur les épaules, ses conseils lui seraient peut-être utiles mais Swan est retissant. Parler de lui n’est pas dans ses habitudes. Alors, il enchaine. Toi, t’as déménagé mais où est Ella ? Ça fait un moment que je ne l’ai pas croisé. Chose étrange étant donné qu’elle vit de l’autre côté de la rue.

Swan et la subtilité, ça fait vraiment deux. Si j’avais encore des doutes sur ce qu’il avait voulu insinuer, ce n’est clairement plus le cas. J’ai très bien compris désormais, mais je ne vais pas argumenter plus sur le sujet. Je n’ai pas envie de m’étendre sur ça, sur ce coup, on n’a pas la même façon de penser et je n’ai pas besoin de ça actuellement. C’est encore trop frais ce que je vis pour songer ne serait-ce qu’un minimum à une autre femme. L’arrivée d’un sms sur le portable de Swan permet d’aborder un sujet bien plus simple. Ses conquêtes et lui. Sauf que visiblement, le destinataire du message n’est autre qu’un coéquipier. « D’accord, je vois. » Encore une chose qui nous différencie lui et moi. Swan est un sportif, alors que moi pas du tout. Si on oublie le moment où j’ai fait de l’escalade en Écosse, expérience que je ne désire pas renouveler actuellement. Alors que mon ami repose son téléphone sur la table, je me retrouve vite intrigué par ce qu’il me dit. « C’est déjà arrivé que t’en revois une plusieurs soirs ? » J’arque un sourcil, petit sourire espiègle au coin des lèvres, avant de retrouver mon sérieux. « Et pourquoi c’est calme en ce moment ? » Je m’interroge sur le sujet parce qu’il s’agit d’un fait rare. Les moments calmes, ça n’existe pas vraiment avec Swan. Du moins, depuis qu’on se connaît, je l’ai toujours connu comme un grand dragueur qui finit rarement ses nuits seules. Du coup, c’est assez étrange tout ça.
Parler seulement de moi n’est pas ce que j’aime le plus faire, d’où mon interrogation sur ce qui le concerne. La routine qu’il me répond. Il a quand même l’air étrange, mais je ne dis rien, je me fais peut-être des films. La seconde suivante, je regrette pourtant de n’avoir rien dit. Il me questionne à propos d’Ella et ça me fait déglutir. Ce n’était vraiment pas le sujet que j’avais envie d’aborder en venant ici, pourtant, je ne peux pas l’éviter non plus. Ça serait encore plus suspect et Swan comprendrait qu’il y a un truc qui cloche. Enfin, il l’a sûrement déjà compris, il n’aurait pas mis Ella sur le tapis dans le cas contraire. Et si jamais je ne lui dis rien, il va finir par l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre, alors au point où j’en suis, ça ne sert à rien de chercher une histoire à raconter. « Ella… C’est normal que tu ne la voies plus. Elle a quitté la ville. » Mes yeux dévient sur mes mains, ces dernières jouant avec la serviette posée sous mon nez. « Je l’ai appris en revenant chercher des affaires à la maison, je ne sais pas où elle est. » Elle ne répond même plus à mes messages, ni à mes appels. Et sa mère ne veut pas me dire où elle est allée vivre, elle et mon père ne voulant pas qu’on renoue le contact pour éviter qu’on se fasse du mal, soit disant. Sauf que là, c’est ne plus lui parler qui me cause du chagrin. C’est encore plus horrible de ne plus avoir de contact du tout avec elle, bien que je me doute qu’en avoir qu’un peu ne serait sûrement pas assez.

Swan ne sait trop comment la discussion dérive sur sa vie sexuelle mais ça ne le dérange pas d’en parler. Il ne fait pas partie de ces mecs qui se vantent continuellement de leurs conquêtes mais lorsque Kenneth le questionne à ce sujet, il veut bien en discuter. Après tout, c’est son pote et entre potes, on partage ce genre de choses. C’est déjà arrivé que t’en revois une plusieurs soirs ? Et pourquoi c’est calme en ce moment ? Les deux questions à la suite amusent l’ukrainien. T’es bien curieux, Ken. La remarque est uniquement faite pour taquiner le jeune homme. Ça m’arrive oui, quand le feeling est bon et qu’on est satisfait. « On » parce qu’il ne s’agit pas uniquement de lui, même si jusqu’à présent, les quelques filles qu’il a souhaité revoir ne lui ont jamais fermé la porte.
Décidé à ne pas parler uniquement de lui, Swan profite d’un léger silence pour parler d’Ella. D’ailleurs, il ne s’agit pas seulement d’un bon moyen de changer de sujet de conversation, ces derniers jours, il s’est vraiment demandé pourquoi il ne croisait plus la blonde. Celle-ci habitant de l’autre côté de la rue, il n’est pas rare que l’ukrainien tombe sur elle ou l’aperçoit quitter son domicile par exemple. Pourtant, ce n’est plus le cas depuis un moment, de quoi susciter sa curiosité surtout à cause de son histoire avec Kenneth. Ella… C’est normal que tu ne la voies plus. Elle a quitté la ville. Swan est assez perturbé par l’annonce de son ami surtout parce que de la façon dont Kenneth lui apprend la nouvelle, il ne sait pas qui si elle a quitté la ville de manière temporaire ou définitive. Quoique à voir la tête qu’il tire, Swan ne miserait pas sur un séjour temporaire. Je l’ai appris en revenant chercher des affaires à la maison, je ne sais pas où elle est. La discussion prend une tournure dans laquelle Swan n’est pas le plus à l’aise. Gérer ce genre de choses n’est pas dans son domaine de compétences si bien qu’il regrette presque d’avoir interrogé son ami à propos d’Ella. Tu as essayé de l’appeler ? C’est la première question qui lui vient à la bouche, rapidement suivie d’une remarque. Enfin, je ne sais même pas si tu en avais… ou as encore envie. Swan, il avoue être un peu perdu dans l’histoire liant Kenneth et Ella.