my friends are goals, your friends are foes. (wyatt)

Une sortie au ciné, rien de mieux pour me faire plaisir. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est le genre de soirée que j’aime bien passer, surtout lorsque je suis en compagnie d’un ou de plusieurs amis. Ce soir, il s’agit de Wyatt. Cela faisait un moment qu’on n’avait pas passé de temps ensemble, qu’on n’avait pas discuté aussi. J’ai envie de savoir ce qu’il se passe de nouveau dans sa vie, parce que je suis comme ça. Je suis du genre à me soucier de ce qu’il arrive dans la vie de mes proches et lui, il fait partit de mes proches. Et ils ne sont pas nombreux en ce monde, alors ouais, je désire le voir un peu. Et au fond, moi aussi, j’ai besoin de parler. De Naleya, de ce qu’il se passe entre elle et moi. De ce que je commence à ressentir et à l’impact qu’elle a désormais dans ma vie. Je sais que j’ai Leroy ou Jill pour vider mon sac, mais je ne tiens pas à leur en parler. Pas maintenant. Ils vont vite comprendre l’identité de la personne en question et, ça, je ne le veux pas pour l’instant. Je souhaite garder notre relation -je ne sais même pas s’il faut appeler ça une relation- secrète, au moins jusqu’à ce qu’on définisse nous-même ce qu’on vit. Enfin, ce n’est clairement pas le moment pour penser à tout ça, pas alors que je pénètre dans le hall du cinéma et que je vois Wyatt devant les grands écrans, sûrement à la recherche du film qu’on va regarder. Je souris légèrement, le rejoignant en quelque enjambés, lui donnant une petite tape dans le dos lorsque j’arrive à sa hauteur. « Alors, un film intéressant ? » Que je lui demande directement. S’il a déjà trouvé ce qu’on va regarder, on ira plus rapidement prendre nos tickets et de quoi bouffer.

@Wyatt Farrell

« Promis, je reviendrai chauffer ton lit cette nuit. » Un baiser poser sur les lèvres de Cassie et il quitte l’appartement en enfonçant les mains dans les poches de son manteau. Il fait froid. Pour ne pas dire qu’il fait extrêmement froid ces derniers jours et c’est avec empressement que Wyatt descend les marches menant au métro. Il aurait pu passer sa soirée avec sa petite amie, bien au chaud chez elle – histoire de soulager ses colocataires de leurs nombreux ébats – mais il a autre chose de prévu. Voir Anton. Il a l’impression de ne pas l’avoir revu depuis des lustres et d’avoir probablement manqué tout un convoi concernant sa vie. Comment aurait-il pu refuser une sortie entre potes ? Impossible. Aucun problème sur la ligne de métro et le voilà déjà arrivé devant les portes du cinéma où Anton doit le retrouver. Et il apprécie grandement la chaleur qui l’enveloppe une fois dans le hall, alors qu’il s’avance vers les écrans qui annoncent les films en salles et leurs horaires. Lui pencherait plus pour un film d’épouvante – ce qu’il préfère – mais il préfère attendre l’arrivée de son ami. Ami qui claque sa main dans son dos une fois arrivé et pour signaler sa présence. « Ça dépend de si tu préfères un film sur la boxe ou un film d’horreur. » Dit-il, sourire aux lèvres avant d’éteindre amicalement Anton dans ses bras. « Ça fait plaisir de te voir et en plus tu ne fais pas trop peur à voir, ça change. » Taquin, il se prépare déjà à la réplique qu’il va lui sortir histoire de le calmer et tourne la tête vers les écrans. « Creed 2 ou l’Exorcisme d’Hannah Grace ? »

Je rejoins Wyatt avec quelques minutes de retard, trouvant ce dernier à la recherche de ce qu’on va visionner ce soir. À peine arrivé près de lui, je le questionne, n’oubliant pas la petite tape amicale sur son dos. La réponse de mon ami me fait doucement sourire, puis je lui rends son étreinte en guise de meilleure salutation, avant de légèrement rire face à son pic. « Désolé, mais ta tête sera toujours plus effrayante que la tienne, mon vieux. » Mes lèvres s’étirent dans un sourire, amusé par ces petites taquineries qu’on s’envoie à longueur de journée à chaque fois qu’on se voit. Heureusement, on sait tous les deux que ce n’est que de simples boutades et que rien n’est réel. Mon ami se tourne à nouveau vers les écrans, me questionnant sur le film qu’on va regarder. Je fais comme lui, regardant les écrans où sont affichés les films. « Mh... Étonnement, mon choix se porte sur l’Exorcisme. » Oui, c’est étrange parce que je ne suis pas un grand amateur de films d’horreur. Non pas que ça me fasse peur, j’en regarde et ce n’est pas dérangeant. Juste que je n’en suis pas un grand fan. Par contre, les films sur la boxe, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, alors que j’aime bien le sport. Et puis, autre argument qui fait pencher la balance en faveur d’un film à frisson, Wyatt. Il aime ça le garçon, alors quitte à faire un choix, autant prendre un film qui pourrait lui plaire bien plus que l’autre. « Allez, on va prendre nos places. Profitons du fait qu’il n’y ait pas foule encore. » Dis-je en pointant le guichet de la tête, peu remplis par la file d’attente. Une chose qui risque de ne plus être le cas dans quelques minutes, lorsque les horaires des films seront plus proches.

Un franc rire glisse entre les lèvres de Wyatt. Il s’y attendait à cette réplique, dire l’inverse serait mentir. Depuis le temps que tous les deux se connaissent, ils ont largement eu de quoi se faire à ces petites piques qu’ils se lancent sans arrêt. Ça ne les dérange pas, ça les amuse même si les personnes qui ne le connaissent pas peuvent parfois être assez surprises de les entendre se traiter de la sorte. « T’as raison, belle gueule. » Ce qui est loin d’être faux. Anton c’est une belle gueule, chose dont il a conscience depuis des années et qu’il utilise à son avantage. Tout comme Wyatt. Ils sont comme ça ou l’était dans le cas du flic. Les femmes, ils les ont enchaîné parce qu’ils le peuvent, un des sujets qu’ils adorent aborder quand ils se retrouvent. « Est-ce que t’essaye de me mettre dans ton pieu ? Tu sais que je veux pas blesser ton égo mais je suis un peu pris et pas intéressé. » Et il adore toujours autant se payer sa tête. Anton est hétéro, Wyatt n’en a jamais douté. La perche lui était tendue voilà tout et le brun l’a saisi sans même hésiter. Redevenu sérieux, il acquiesce et le suis vers le guichet le plus proche qui ne compte que quatre personnes avant eux. « Alors dis-moi, qui est ta dernière conquête ? Ou tes dernières conquêtes … t’as réussi à l’avoir le super canon dont tu me parlais l’autre fois ? » Il a bonne mémoire, Wyatt. Il se souvient très bien de l’une de leur conversation dans bar alors que les choses prenaient une tournure étrange dans sa vie. Depuis, ils ne se sont pas vus assez régulièrement pour qu’il puisse en apprendre plus. Il a tout le temps pour le faire ce soir.

Il me traite de belle gueule et je ris, sans pour autant le contredire. Parce que je juge que j’en ai vraiment une, tout comme lui et il le sait ce con. Aucun intérêt à rétorquer du coup. Par contre, face à ce qu’il me sort après, je ne peux pas me retenir. Il faut que j’argumente, que je le taquine à mon tour, comme tout bon blagueur. « Et toi cesses donc de briser mon cœur, vilain garnement. » Dis-je avec une fausse mine boudeuse, la main posée sur mon cœur pour simuler une douleur à cet endroit. Je ne fais que rigoler, bien évidemment. Je suis plutôt content qu’il soit en couple en fait, étrangement, il a l’air heureux de ne plus être célibataire. « Comment ça se passe avec la demoiselle ? Pas trop la vie dure ? » Je ne sais pas totalement par quelle façon ils se sont mis en couple, on n'en a pas réellement discuté avec Wyatt, mais peu importe. Le plus important pour moi est de savoir si tout roule, s’il a fait le bon choix. Le reste, je m’en fous pas mal. Tranquillement, on se dirige vers le guichet, se plaçant derrière les personnes déjà présente, et mon ami me questionne, évoquant la dernière grosse conversation qu’on a eu. Je ne peux pas cacher le petit sourire qui s’affiche au coin de mes lèvres. « Bien évidemment que je l'ai eu, tu me connais. Et plus qu'une fois, d'ailleurs. » Tellement de fois que j'ai arrêté de les compter à force. En même temps, vu que je me la fais tous les soirs, ça devient compliquer de tenir le compte. « Mec, quand je te disais que j’aimerais bien trouver le meilleur des coups moi aussi, bah je l'ai trouvé. » J'avais envie que ça arrive un jour, je ne pensais juste pas que ça arriverait aussi vite. Ni aussi facilement, parce que c’est ça qui me tracasse le plus. Que ça soit aussi facile avec Naleya, aussi simple de l’apprécier de plus en plus. Je n’avais jamais connu ça avant. « Je sais pas trop comment j’en suis arrivé là, mais je vois plus d’autres meufs depuis environ deux mois. J’en baise aucune autre. » Je n’ai pas envie d’en baiser d’autres, en fait, pour être plus précis.

Il rit de bon cœur à sa réplique, une connerie aussi énorme que celle qu’il a sorti juste avant. Rares sont les fois où il faut les prendre au sérieux tous les deux. Depuis aussi loin qu’ils se connaissent, la plaisanterie a toujours été au centre même de leur amitié. Comme l’aisance qu’ils ont a parlé de vraiment tout sans la moindre honte. Particulièrement de sexe. Longtemps, Anton et Wyatt ont été dans le même bateau. Gros cons et coureurs de jupons, qu’ils fassent une compétition pour savoir qui baiseraient le plus en une semaine n’aurait pas été surprenant. Et puis il y a eu Cassie et Wyatt s’est rangé. Il ne s’en plaint pas d’ailleurs. Être en couple, ça a du bon. Ça lui plait de savoir que cette femme lui appartient tout entière et qu’aucun autre homme n’a le droit de la toucher. Tout comme il apprécie de n’être qu’à elle. « Très bien. Je dis pas que nos familles ont sauté de joie en apprenant la nouvelle, mais on est bien ensemble. » Explique-t-il en se rappelant surtout la réaction du père de Cassie à Noël. Une réaction dont il n’a pas parlé avec sa petite amie de peur de rouvrir une blessure. « Figure-toi que c’est vraiment plus intéressant de pouvoir profiter d’une fille quand tu le veux et d’être son jouet quand elle en a envie tout en ayant des moments plus complices le reste du temps. » Même s’il doit admettre qu’au début de leur relation officielle ils n’ont fait que coucher. Et si Wyatt doit être franc, il passe son temps à la désirer ce qui ne diminue pas avec le temps. Ce qu’il oublie alors qu’Anton lui répond. « Ouais, je suis loin d’être surpris. » Qu’il l’ait eu et qu’il l’ait eu plus d’une fois d’ailleurs. En revanche, le flic l’est un peu plus en entendant ce qui suit. « Attends … » Son regard se pose sur Anton qu’il analyse quelques instants en silence. « T’es sûr de pas être malade ? Ou de me donner toutes les informations ? Elle a quelque chose sur toi c’est ça ? Qui peut être cette fille pour que tu n’ailles plus voir ailleurs ? »

Le questionnant sur sa relation avec sa petite-amie, j’écoute attentivement ce qu’il a à dire. Le point concernant leurs familles me fait froncer les sourcils. « Pourtant, ils vous connaissent très bien l’un et l’autre, alors il est où le problème avec vos familles ? » Je le questionne avant de réaliser l’idiotie de cette interrogation. Je pense avoir trouvé. « Enfin non, répond pas, Monsieur le tombeur. » Que j’ajoute d’un air amusé. Il est sûrement là, le souci. Son côté charmeur et séducteur, ou plutôt cet ancien côté de sa personnalité. Wyatt n’est plus le même qu’avant depuis qu’il côtoie cette fameuse Cassie, c’est un truc qui est très visible et si moi, j’ai su le voir, la famille de la jeune femme le verra aussi. Ce qu’il raconte sur sa relation avec sa petite-amie me laisse ensuite un peu songeur. Je ne vais pas dire qu’on a la même sorte de relation Naleya et moi, mais ça s’y rapproche grandement. « Pas besoin d’être en couple pour ça. » Parce qu’on n'en est pas un, elle et moi, pourtant plus le temps passe et plus notre complicité grandit, tout comme nos ébats qui deviennent plus passionnés. C’est d’ailleurs à mon tour d’arborer le sujet de la demoiselle et la réaction de Wyatt me fait lâcher un rire. Je lui donne un coup-de-poing dans l’épaule, mais rien de violent. Juste un coup sympathique et doux quoi. « T’es con. » Je soupire, tentant de retrouver mon sérieux. « Elle a rien sur moi. C’est l’une de mes colocs, je la vois tous les jours et elle a autant envie de moi que moi j’ai envie d’elle. Alors pourquoi aller chercher ailleurs ce que je peux avoir à domicile tous les jours ? » Un air coquin s’affiche sur mon visage, peut-être trop coquin pour la dame juste devant nous dans la file, qui me fusille du regard. C’est vrai que dit comme ça, ça donne l’impression que je considère ma coloc comme un objet à disposition, une chose que je peux utiliser lorsque j’en ressens le besoin. Hors, ce n’est pas le cas, bien loin de là. « Cette meuf a un truc. Je pourrais pas te dire quoi, ni t’expliquer plus clairement ce qui se passe dans ma tête, mais y a un truc. J’ai pas été aussi satisfait depuis... Trop longtemps. » Pas depuis mon ex petit-amie et encore, même avec elle, je n’étais pas aussi satisfait. Pas aussi épanoui, que ça soit sur le plan sexuel ou sur le plan mental. Ouais, elle a un truc Naleya, une chose qui rend impossible l’idée de me passer d’elle.

La question d’Anton, fût une autre époque, elle aurait pu le faire sourire ou même rire. Sauf que là … elle soulève un sujet un peu sensible pour Wyatt. Du moins, un sujet devenu sensible depuis ce fameux repas de Noël des plus tendus. Et il semble se rendre compte assez vite de la bêtise qu’il vient de sortir. Ça, ça le fait sourire le flic. « Monsieur le connard selon beaucoup de mes exs. » Qu’il dit en levant les yeux au ciel, comme s’il voulait prétendre ne pas comprendre pourquoi. Il l’a été. Wyatt a été un sacré connard pendant de longues années. Longtemps, il a considéré l’amour comme une faiblesse. Sa relation avec Freya et le chaos de leur rupture n’a fait qu’appuyer cette pensée. Il a enchaîné pendant des années, souvent moqué par son défunt coéquipier qui lui disait souvent rêver de le voir changer d’avis un jour, persuadé que ça allait arriver. Thomas – où qu’il soit dans l’autre monde – avait vu juste, Wyatt aurait simplement préféré qu’il soit véritablement là pour le voir de ses propres yeux. « De toute manière, ils n’ont pas vraiment d’autres choix que de s’y faire. » Conclut-il. Cassie, il ne compte pas la laisser filer. Il n’est peut-être pas l’homme le plus doué dès qu’il s’agit de la vie de couple, pense plus souvent à coucher avec elle qu’autres choses, mais il fait des efforts. Reste juste à trouver le courage de lui dire clairement ses sentiments. Un jour, peut-être. « Méfies-toi, le terme de "couple" arrive plus vite qu’on ne le croit. » Wyatt sait de quoi il parle. Cassie et lui, ils devaient juste voir ce que ça pouvait donner et pourtant il en parle comme de sa petite amie, c’est dire. Le coup de poing reçu contre son épaule le fait grimacer et, prétextant avoir mal, il la frotte d’un air boudeur. Un rire lui échappe en voyant le regard assassin de la femme devant eux qui s’est tournée après avoir entendu les propos d’Anton. « Elle doit avoir un sacré truc, ouais, pour que t’en parles comme. » Affirme-t-il, leur tour d’acheter les billets étant venu. Il en prend deux, ne laisse pas le temps à Anton de payer, il n’aura qu’à lui offrir un verre puis il l’entraîne vers le bar à confiseries pour s’acheter boissons et pop-corn. « Vos autres colocataires vivent comment le fait que vous passiez votre temps à vous envoyez en l’air ? Je peux t’assurer que les miens ne sont pas spécialement … ravis. » Mais Wyatt, ça le fait rire. Il n’est pas le seul en plus de ça, que ce soit Tommy ou Emil, les gars de cette colocation n’ont parfois aucun respect pour les femmes qui vivent avec eux. Enfin, de toute manière Wyatt est incapable de se tenir quand Cassie est chez lui.

Je me contente d’hocher la tête quand il soutient que sa famille et celle de Cassie n’ont pas le choix quant à leur couple, ne voyant rien de plus à dire. Je suis juste assez d’accord, leur couple ne regarde qu’eux après tout, tant pis si les autres ne l’acceptent pas. Avançant dans la queue, on se retrouve à parler de trucs de couple et j’hausse des épaules à ce que Wyatt avance. « T’en fais pas pour ça, je suis immunisé contre cette notion. » Ma relation avec mon ex, notamment sa fourberie, m’a bien donné horreur des relations de couple. Je préfère les relations physiques, sans attache. Enfin, c’est ce que j’ai toujours préféré jusqu’à une certaine demoiselle... Naleya est devenue plus qu’une relation physique sans attache, même si je tente encore de rester dans le déni. C’est plus facile de dire que ce n’est rien de plus. Avant que je puisse dire un truc, Wyatt paye ma place et je le remercie, déclarant que je vais payer les denrées. Alors qu’on se dirige vers la file pour la bouffe, mon ami me questionne sur la situation avec mes colocataires et évoque ensuite la sienne, chose qui me fait rire. « Ils le savent pas. On veut rester dans notre bulle et en profiter le plus possible sans l’intervention d’autrui. » Sans jugement aussi, parce qu’il faut dire que cette relation n’a pas commencé de la plus belle des façons. « Sauf qu’on vit souvent, voir presque toujours, des ébats passionnés. Alors on se mord mutuellement en plein acte pour pas faire de bruits. » Je ris en lâchant cette petite tactique qui est venue assez naturellement. Attrapant le bord du col de mon t-shirt, je tire dessus pour lui montrer une partie de mon épaule, endroit de mon corps où trône fièrement de légères marques de dents. Des traces qui datent de plusieurs jours, provenant d'un nouvel acte charnel passionnel entre la belle et moi et pour lequel on a dû camoufler le bruit afin de ne pas réveiller nos colocs. « C’est un peu douloureux après la baise, mais en plein acte, t’imagines pas à quel point c’est joussif. » Ça me fait limite jouir plus rapidement lorsqu’elle me mord ou qu’elle me plante ses ongles dans le dos. « Une vraie tigresse, cette nana. » Que j’ajoute en me mordillant légèrement la lèvre inférieure, les pensées un peu trop tournées vers cette jolie demoiselle qui attend mon retour bien tranquillement dans son lit. Bordel, mauvaise idée, il faut que je pense à autre chose. Aux confiseries que je dois acheter, tiens, c’est une bonne idée ça ! En plus, c’est à notre tour de commander. « Tu veux quoi ? » Que je demande donc à mon ami, la caissière patientant calmement le temps qu’on se décide.

Immunisé … Quelque chose fait qu’il doute sincèrement que ça soit possible. Lui aussi pensait l’être jusqu’à ce que son histoire avec Cassie devienne réelle et qu’il finisse par accepter l’idée qu’il est devenu son homme et uniquement à elle. Ça aurait pu être une relation non exclusive mais il n’aurait vu personne d’autres et, surtout, il aurait haï l’idée qu’elle couche avec d’autres hommes. Comme à l’époque du lycée. Il a toujours été jaloux, l’admettre c’était l’étape la plus difficile. « On verra bien. » Il n’a pas envie de le laisser avoir le dernier mot, encore moins lorsqu’il est persuadé avoir raison – ce qui arrive très souvent, surtout pour emmerder Anton. Places de cinéma payées, ils partent dans la file pour acheter de quoi manger et boire, continuent leur discussion sans être plus gênés que ça. Il ne s’agit d’un acte parfaitement naturel, pourquoi éprouver la moindre honte ? « Je vois, je suis heureux de n’avoir jamais eu à me cacher. » De toute manière, ils en auraient été incapables, morsure ou pas. Il n’est pas contre de la douleur pendant l’acte, surtout que Cassie semble apprécier le fait de le griffer, de laisser des marques sur sa peau. Et voyant la morsure qu’Anton lui montre, il ricane. Oui, cette fille semble vraiment prendre son pied avec lui et avoir réellement besoin de cacher tout le plaisir qu’il lui procure. « J’ai une petite idée mais tu m’excuseras je ne vais pas me dessaper pour te montrer mon dos. » Qu’il réplique en continuant de ricaner. Et puisque Cassie et lui semblent vouloir rattraper des années perdues, le sexe c’est pratiquement tous les soirs et plusieurs fois s’ils sont assez en forme pour ça. Elle va finir par le tuer, mais à chaque fois qu’il la voit, sa libido prend le pouvoir. « Je continu de penser que t’es en train de te faire avoir. » Insiste-t-il une fois arrivés devant la caisse. « Pop-corn et Dr Pepper ça me va. » Que du sucre qu’il éliminera bien assez vite pour avoir à éprouver le moindre remord. « Et cette tigresse, elle a un prénom ? Enfin tu préfères peut-être garder ça pour toi … Je comprendrais. » Et surtout, il adore se payer sa tête. Ça ne lui viendrait même pas à l’idée de chercher à trouver cette fille pour tenter de voir par lui-même si elle est si douée que ce qu’Anton affirme. Non seulement il est en couple – et bien heureux – mais en plus, on ne couche pas avec les conquêtes des potes, c’est une règle.