between two dishes (MILES)

Voilà plusieurs jours que tu n’avais pas vu Miles. Vous n’avez pas pour habitude de vous voir quotidiennement. Tu en as jamais ressenti le besoin. Malgré vos gênes, votre génitrice en commun, vous ne vous êtes jamais considérés comme tel. Vous vous connaissez depuis tout le temps, et avez toujours eu conscience de l’histoire qu’il y a entre vous. Pourtant, vous vous voyez comme des cousins très proches. Tu allais donc le retrouver au déjeuner, après ton cours de dessin. Lui aussi a étudié à Columbia. C’est comme revenir dans le passé. « Salut Miles, comment tu vas ? » Arrivée à sa hauteur, tu ne peux t’empêcher de l’entourer de tes bras, de l’enlacer quelques secondes avant de le lâcher. De nature très tactile, cette salutation peut déranger bon nombre de personnes. Et pourtant, tu continues à agir ainsi. « Pas trop perturbé de revenir ici ? » Dis-tu tout en plaisantant. A l’inverse, tu doutes remettre les pieds à l’université, une fois que tu seras diplômée. Ça restera derrière-toi, t’en as marre des études. Tu voudras pouvoir travailler rapidement. Mais pou une jeune femme comme toi, il n’y a rien qui soit plus important que les diplômes. Sans ça, tu n’irais pas très loin dans la vie. T’aspires à de grandes choses.

La mine déconfite, Miles regarde les portes du métro se refermer juste devant lui alors qu’il vient de piquer un sprint pour l’avoir. Il aurait mieux faire de prendre son vélo finalement. Ou peut-être qu’il aurait dû se presser un peu plus pour quitter son appartement mais il avait eu le Boeing en bout de piste juste avant de partir. Ce n’était quand même pas sa faute. Heureusement, le métro suivant n’est pas annoncé dans trop longtemps, il ne devrait même pas être en retard. Il monte dans le métro suivant et emprunte un trajet qu’il connaît bien. Pourtant, ça fait quelques mois qu’il ne l’a pas pris. Depuis qu’il a reçu son diplôme universitaire en fait. Mais c’est pour une bonne raison qu’il y retourne aujourd’hui. Manger et passer un peu de temps avec Nicola. Il ne tarde d’ailleurs pas à la retrouver et celle-ci l’accueille en l’enlaçant. « Hey Nico ! » Répond-t-il en passant ses bras dans son dos. Ils ne sont peut-être pas toujours très proches mais Miles n’est pas du genre à refuser un câlin. Elle finit par s’écarter et il rit à sa question. « Ça va, franchement. J’ai l’impression d’être un grand maintenant. » Peut-être que ça lui manque un peu en vérité, il avait bien aimé ses études et depuis, il ne sait pas exactement quoi faire. « La prochaine fois que j’ai l’impression d’être immature, je retournerais faire un tour au lycée. » Il pourrait le faire en plus, sans doute avec d’anciens amis de cette époque, et retourner voir les profs qu’il appréciait. Il en serait capable. « C’était comment tes cours ce matin ? » Tout en lui posant la question, il commence à marcher à côté de Nicola. Même pas besoin de demander où ils vont, ils le savent tous les deux. Depuis le temps, ils ont leurs habitudes.

Tu as toujours eu connaissance de l’existence de Miles, connu son histoire et ses origines. Si on vient vous demander ce qui vous uni vous répondez être des cousins, mais si l’on souhaite en savoir plus alors tu ne cacheras pas la vérité. Tu n’as pas honte de vos ressemblances, de ce que ta mère à fait pour de nombreux couples. Loin de là, t’es du genre à la soutenir, à montrer que tu es fière. Quand le brun déclare avoir l’impression d’être grand lorsqu’il revient ici, tu ne peux t’empêcher de sourire de manière amusée. D’une certaine manière, tu l’envies. Tu aimerais tellement pouvoir entrer dans la vie active et ne plus avoir à suivre ces cours qui parfois te barbent un peu trop. Ce stage que tu as commencé sera peut-être ce tremplin que tu attends, et que te permettra de mettre fin à tes études, bien que tu penses qu’il te faut te spécialiser. Et tu ne peux t’empêcher de rire. Tu aurais fortement du mal à retourner au lycée. Là-bas, il n’y avait que des histoires à s’arracher les cheveux tant elles sont dérisoires. « Houlà, je te souhaite bien du courage si ce jour arrive. » Pourtant, il vient régulièrement à la faculté, venant déjeuner avec toi pour passer du bon temps. Rien de bien extraordinaire, juste des minutes de simplicités loin du reste de la famille. En marche pour aller calmer ton ventre qui crie famine depuis dix heures du matin, tu songes un peu plus encore à ce qui va pouvoir calmer ses ardeurs. « Ennuyant, comme beaucoup des cours. Parfois, je me demande ce que je fous encore ici, que je n’apprends rien. Mais je ne t’apprends pas grand-chose, on ressent tous ça à un moment. » Pourtant, tu ne te sens pas encore prête à ouvrir ton propre bureau d’architecture. Tu penses qu’il te faudra quelques années d’expérience avant de pouvoir le faire. Bien que tu penses pouvoir te faire un nom en signant seule avec cette boite qui souhaite ouvrir un nouveau siège à New-York.

Comme une impression de revenir dans le temps. Les deux cousins se voyaient souvent dans ces conditions quand Miles étudiait encore ici. Il avait simplement moins de chemin à faire pour rejoindre Nico mais il ne s’en plaint pas. Au moins, il peut voir la jeune femme et c’est tout ce qui lui importe. Ça et ce qu’ils vont manger peut-être un peu aussi. En effet, il s’est réservé pour ce midi, même si ça ne sera pas un repas gastronomique – ce qui ne lui plairait pas de toute façon. Un repas bon marché, comme ils prenaient quand ils étaient tous les deux étudiants. « Pourquoi du courage ? J’aimais bien le lycée moi. Et je voudrais bien voir si certains profs dinosaures sont toujours là. » Il voudrait même en revoir qu’il aimait bien. Bien sûr, son expérience au lycée était beaucoup liée à ses amis et il les voit toujours. Mais ça l’amuserait d’y retourner, sans doute avec certains d’entre eux. Il note l’idée dans un coin de sa tête, parce qu’il ne peut pas inviter Nicola. Avec leurs quelques années d’écart, ils ne sont pas allés au lycée ensemble, même s’ils se voyaient toujours régulièrement. Elle a toujours eu une place importante dans sa vie, peu importe le lien un peu compliqué qui les unit. De toute façon, quand on leur demande, ils n’entrent pas dans les détails. A quoi bon expliquer ce que les autres ne peuvent pas comprendre ? Ils ont peut-être grandi dans le même utérus mais ça ne fait pas d’eux un frère et une sœur. Et la question ne s’est jamais posée. Il écoute Nico se plaindre de ses cours, sans grande surprise. « Rien n’a changé en fait. On se voit, tu râles et on mange. » Il lui donne un léger coup d’épaule alors qu’ils marchent dans la rue. Bien sûr, il peut comprendre ce qu’elle ressent. Au bout d’un moment, on a l’impression de ne plus rien apprendre sur les bancs de l’université, d’en avoir fait le tour. Et pourtant, ça lui manquerait presque, à Miles. « Tu verras, tu les regretteras bientôt tes profs ennuyeux, quand tu seras assistante de l’assistant. » Pour lui, ça n’a pas changé grand-chose d’être diplômé. Toujours le même boulot, juste avec plus d’heures et moins de cours. « Et puis ne lâche pas avant la fin, ça serait dommage d’avoir fait tout ça pour rien. » Rien que les frais de scolarité motiveraient toute personne censée à rester à l’université. Leur chemin les guide bientôt dans leur restaurant habituel, où ils viennent se placer dans la file d’attente. « Ta commande est toujours la même aussi ou t’as bon goût maintenant ? »

Miles a dû vivre dans une autre vie. Car même toi qui a très bien vécu tes années lycée, n’y retournerais pour rien au monde. Toi qui faisais partie de ces filles populaires, pestes mais aimées par le pouvoir qu’elles pouvaient posséder, tu sais que trop bien à quel point les ados peuvent être affreux entre eux. Tout ça c’est derrière toi. T’es toujours une peste, à ta manière, mais t’as grandi. Laissons au passé ce qui lui appartient. Rien ne sert de revenir en arrière. Et si l’on se fie à tous les dictons des films de science-fiction, ce n’est pas bon de chambouler le passé. Ne jouons pas avec la destiné des uns et des autres. Et encore moins avec la tienne. Tu tiens trop à ta vie pour la rayer par inadvertance. « Miles t’as vingt-cinq ans, je doute que tu veuilles retourner en cours avec des minettes de quinze ans qui se crêpent le chignon à longueur de journée à cause d’un mec, ou d’une fille bien plus jolie. » Lui dis-tu en imaginant la scène. Tu laisses ta place, personnellement. C’est trop épuisant pour toi. Il te faudrait des cotons dans les oreilles à longueur de journée.

Miles vient t’embêter, comme à ses habitudes. Et te donne un léger coup d’ épaule qui te dévie légèrement de ta trajectoire. « Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne râle pas. Bon un peu, mais j’exprime. Voilà tout. » Tu n’es pas du genre à vouloir mâcher tes mots. Tu dis ce que tu penses. Tout ce que tu penses, ce qui peut vite en agacer certains. Où en amuser d’autres. Tu ne te rends pas compte de ce que tu dis. A tes yeux, il n’y a rien de mal, juste une vérité. Car comme on dit, il n’y a que la vérité qui blesse. On ne peut pas t’en vouloir pour un dicton que tu n’as pas inventé. Tu le suis à la lettre, voilà tout. « Oui peut-être, mais je ferai quelque chose de concret au moins. Enfin, je dis ça, mais je m’en rendrais véritablement compte dans quelques mois. » Les jours défilent et l’obtention du diplôme approche à grand pas. Toi qui galère à joindre tous les bouts entre les différents jobs et les études, va pouvoir enfin te concentrer plus facilement sur ce que tu aimes par-dessus tout. « Promis, je compte aller jusqu’au bout. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Ce n’est pas ton genre de ne pas aller au bout des choses. Arrivés à votre restaurant habituel, Miles ne peut s’empêcher de critiquer tes goûts. « Je dois toujours avoir des goûts de chiottes vu que je traîne avec toi. » Lui retorques-tu avec un sourire fier. « Je vais continuer à prendre mon plat qui sent délicieusement bon, et que tu raffoles tant. Si tu le permets. »

« J’ai pas dit que je voulais y retourner en tant qu’élève maintenant. Mais j’étais bien moi au lycée, j’étais pas dans toutes ces histoires-là. Mais ça ne m’étonne pas de toi. » Miles, il avait ses amis et sa vie tranquille au lycée. Les cours ne l’ennuyaient pas trop et il s’entendait même avec certains profs. Mais après tout, Miles a toujours bien aimé avoir des cours, ne pas avoir trop de responsabilités sinon celle d’écouter un prof et de rendre des devoirs sur des livres qui lui plaisaient de toute façon. Ça lui manquerait presque. A côté, la vie d’adulte est bien moins reluisante. Même s’il n’y voit pas encore trop de différence personnellement. « C’est vrai que c’est ta première langue, le râlement. » Ce qui n’a jamais dérangé Miles, mais ça ne l’empêche pas de râler lui aussi. Après tout, si elle a le droit, lui aussi. « Et tu viendras me voir, pour me dire que j’avais encore raison. » Fausse fierté, il sait que ça fera forcément réagir sa cousine. Il la connait depuis le temps. Et elle le connait, elle aussi. Au moins, elle ne compte pas abandonner ses études même si les cours l’ennuient. Ça serait dommage, surtout que le métier qu’elle veut faire demande forcément un diplôme. On ne devient pas architecte par hasard. Ecrivain à la limite, oui. Même si c’est plus compliqué qu’il n’y parait. Une fois dans le restaurant, Miles se moque encore de Nico, critiquant son choix habituel. Ils y ont mangé bien souvent, dans ce petit restaurant, mais la seule fois où il a goûté la commande de Nicola, il l’a fortement regretté. Il y a des plats tellement meilleurs selon lui. Forcément, elle se venge en lui disant qu’il fait partie de ses mauvais goûts, et il lui tire la langue. « Je te comprendrais vraiment jamais. » Il secoue la tête, en avançant en même temps que les personnes devant eux. « Et pour info, t’es coincé avec moi. Ta mère me demande de te surveiller en fait, c’est pour ça que je suis là. » Ce n’est pas vraiment son genre. Et même si ça l’était, Miles refuserait. « Du coup, j’attends un résumé officiel de ta vie amoureuse, à lui donner. Et après, tu pourras me donner la vraie version, dont elle ne saura jamais rien. »

Tu lances ce petit regard de sniper à Miles. Est-ce que toi t’étais dans ces embrouilles de lycéens ? T’en étais peut-être à l’origine. Peut-être. Mais une chose est certaine, tu n’as jamais été toute blanche. Qu’est-ce qu’on y peut lorsqu’on a un caractère comme le tien ? Rien, on laisse libre court à sa véritable identité. Ça ne plaisait pas à de nombreuses filles. Elles te voyaient comme une petite peste, et tu t’en es toujours moquée. Leur avis t’importait peu, et t’importe pas encore aujourd’hui. « Là, tu me juges. C’est limite vexant. Limite. » Tu gardes ce petit regard tueur, ça peut faire son effet, bien que tu te fiches qu’il pense que tu étais une petite fouteuse de merde. Il n’a pas tort. Tu l’assumes, même si aujourd’hui, tu doutes avoir la force de pouvoir revivre tout ça. T’as grandi, bien que ton sarcasme inépuisable est plus présent qu’à l’époque. Le brun dit que tu râles, que c’est ta première langue. Une petite moue au visage, tu secoues la tête, car il n’a pas totalement tort. « Depuis quand tu as des paroles aussi sages ? » que tu ris. Est-ce que tu viendras lui dire qu’il a raison ? Certainement pas. Il serait bien trop fier de lui, se pavanerait comme un coq par la suite. Tu n’as clairement pas envie de voir ce spectacle. Tes yeux en crèveraient, tout autant que tes pauvres oreilles. Jamais il ne se tairait. En faisant la queue, vous critiquez les goûts de l’un et de l’autre. Vous passez votre temps à vous taquiner, à descendre l’autre, sans méchanceté. C’est comme ça dans la famille. « Faudrait que tu sois dans ma tête pour ça. Et j’en ai pas du tout envie. Je garde mes pensées pour moi. » Comme si tu étais prête à faire entrer quelqu’un dans ta tête. Tes pensées sont loin d’être pures. Et tu fronces des sourcils, te demandant bien ce que ta mère peut bien faire dans cette histoire. « De quoi tu parles ? » Ta mère a toujours eu une parfaite confiance en toi. Te donnant beaucoup de liberté. Peu de parents sont comme elle, aussi ouverts. Elle peut l’être un peu trop parfois, mais tu l’aimes comme ça. Finalement, c’est juste un stratagème qu’à mis en place Miles. Trop curieux de nature. « Tu promets de rien dire ? » Tu comptes bien t’amuser de la situation. « Ok, je suis enceinte … » Tu laisses planer un petit silence avant de reprendre une voix normale. « Non, je déconne. Y a rien à dire en dehors de ses deux mots : célibat, tinder. » Ce qui définit parfaitement ta situation actuelle.

« S’il suffisait de ça pour te vexer… » Il lève les yeux au ciel, amusé de l’exagération de sa cousine. Ils ont toujours été très différents et, même si ça a pu causer des disputes parfois, ça ne les dérange plus aujourd’hui. Ils ne sont plus enfants après tout. Même si ça ne les empêche pas de se lancer des piques, un peu sans arrêt. Mais parfois, ils ont des conversations un peu plus sérieuses, comme quand Miles lui conseille de rester à l’université jusqu’au diplôme, même si elle en a marre. Conseil un peu évident, mais autant le rappeler. « Depuis toujours. Tu le saurais si tu m’écoutais. » Il en rajoute encore, comme à son habitude. Tout comme il s’amuse à prétendre qu’il est envoyé par la mère de Nico pour lui soutirer des secrets. Voilà une chose qui ne risque pas d’arriver. Ça serait un peu bizarre d’ailleurs. Ça n’a jamais été le genre de la quinquagénaire, elle ne va pas commencer maintenant. Nico semble y croire, juste une seconde, et ça suffit à amuser Miles. Il secoue la tête de haut en bas quand elle lui fait promettre de ne rien dire, avant d’annoncer qu’elle est… enceinte. Miles pince ses lèvres, pas sûr de la croire. Elle ne le lui annoncerait pas comme ça si c’était vrai. Mais ça pourrait l’être quand même. Heureusement, elle lève le doute rapidement, avant d’expliquer qu’elle est célibataire. « C’est sympa comme programme aussi. Plus qu’un truc rose qui pleure et fait caca, si tu veux mon avis. » Non, Miles ne s’imagine pas avec un enfant. Et il n’imagine pas non plus Nicola. Mieux vaut qu’elle ne soit pas enceinte. « T’as rencontré des mecs intéressants alors ? » Demande-t-il, s’attendant à une histoire rocambolesque de la part de l’étudiante. Elle en a souvent à revendre.

Tu te mets à rire. C’est plus fort que toi, impossible de te retenir. Visiblement, vous n’avez pas la même vision de lui. Est-ce que tu définirais ton cousin comme étant l’homme sérieux ? Absolument pas. Tu crois même qu’il est atteint du syndrome de Peter Pan. Jamais il ne grandira, et ça fait tout son charme. Du moins pour l’instant, on verra si c’est toujours le cas quand il aura quarante ans. « La bonne blague. Tu viens de refaire ma journée avec celle-là. » Tu te moques de lui ouvertement. Tu ne t’en prives pas. Il ne se vexera pas. Il n’est pas comme toi, à prendre les choses à cœur. Même si aujourd’hui, tu te détaches plus des choses. L’âge fait que tu te fiches de tout, que tu songes qu’il y a bien plus grave. Enfin, la plupart du temps, on vient te lancer des pics parce que tu entres dedans en un claquement de doigts. Mais si on venait véritablement à te dire les choses, tu serais incapable de réagir sans sentiment. T’es sensible, et rien ne pourra changer ça. Et comme vous ne savez jamais rester sérieux plus de dix minutes pour parler de vos amours. Tu rajoutes que tu es enceinte. Très sérieuse. Ça tu sais le faire. Jouer la comédie, c’est l’un de tes dons. L’art n’a aucun secret pour toi. Mais il semble avoir du mal à te croire. Alors tu lui dévoiles tes véritables plans. Rien d’extraordinaire, mais toujours mieux que de tomber enceinte à ton si jeune âge. De tes sourcils, tu lui dis : tu m’étonnes. Difficile de te voir maman. Du moins à ton âge. Qui dit que dans quelques années, tu n’en voudrais pas ? Rien, personne. Mais tu n’en es pas là. Tu dois d’abord te gérer toi avant de devenir mère. Voilà tout ce dont tu es certaine à l’heure actuelle. « Euh, non. » Tu lèves des épaules. « Ce n’est pas ce que je cherche non plus. » Clairement pas, sinon, tu irais ailleurs et noterais dans ton profil que tu désires quelque chose de sérieux. Là, il peut être bête comme ses pieds, ça n’a aucune importance. Tant qu’il est beau, qu’il sait comment te faire passer du bon temps, c’est tout ce qui importe. « Et je ne crois pas qu’on puisse trouver quelqu’un d’intéressant sur ce genre d’appli. » Non, la plupart ils sont comme toi, ils pensent que c’est une boutique du sexe. Et en profite. « Et toi, je suppose que tu profites toujours de ta relation libre. T’as tout compris quand j’y pense. »