(fb) you and me together we'll be, forever you'll see. (miles)

8 septembre.
"Chaton ? Il faudrait que tu viennes à l’hôpital dès que possible. Chambre 202. PS : ramène-moi des fringues si tu peux, merci." C’était le sms que j’avais envoyé à mon meilleur ami quelques heures auparavant. Même pas une journée complète que j’étais ici, dans ce foutu lit, que je n’avais qu’une envie : me tirer. Je n’avais pas voulu prévenir mes parents, même si je doutais fortement du fait que mon médecin les avait déjà avertis, ne désirant pas les inquiéter un peu plus. De plus, ça serait inutile qu’ils viennent puisque la seule personne que je voulais voir présentement, c’était Miles. Le seul à qui j’avais envie -besoin même- de parler, bien que je m’attendais à ce qu’il m’engueule pour ne lui avoir rien dit auparavant, parce que je me sentais mal et pas seulement à cause de ma maladie. Pour tout dire, malgré tous les risques, ça avait toujours été le cadet de mes soucis et encore plus actuellement, la chose me préoccupant étant totalement autre que mes soucis de santé.
Légèrement assoupis, résultat des heures d’examens que j’ai dû passer, ce sont les coups contre la porte qui me réveille. Je n’ai encore rien dit que la porte s’ouvre, laissant apparaître la tête de mon meilleur ami et un petit sourire prend place sur mes lèvres, tandis que je me redresse correctement dans le lit pour l’accueillir. « Hey Gasparini, merci d’être venu. » Que je lui dis pendant qu’il referme la porte, tentant de me montrer sous mon meilleur jour alors qu’en vérité, je n’en mène pas large. Savoir que la conversation qui va suivre ne sera pas de tout repos ne m’aide pas non plus à me sentir mieux. C’est pour ça que j’essaie de détendre de suite l’atmosphère en lâchant : « C’est moins grave que ça en a l’air, je te rassure. »

@Miles Gasparini

Service du midi plus que calme à la pizzeria. Il y a bien eu quelques commandes, mais il n’a fait que quelques livraisons depuis qu’il a commencé, il y a une demi-heure. Pas grand-monde non plus dans le restaurant. A croire que tous les new-yorkais se sont donné le mot aujourd’hui et ont décidé d’être raisonnables. Ou ont préféré commandé chinois. Alors qu’il tapote avec son stylo sur le comptoir, il a le temps de repenser à ce qu’il a vu ce matin en passant devant une librairie. Le nom d’un ancien camarade de fac, écrit en grandes lettres, parce qu’il sort un deuxième livre. Deuxième. De quoi faire réfléchir le livreur de pizzas. Au fond, qu’est-ce qu’il attend pour se lancer ? L’inspiration divine ? Un signe ? Passer devant cette librairie n’en était-il pas un ? Perdu dans ses pensées, il repense à une idée de nouvelle qu’il avait eue il y a quelques temps. Il prend alors un morceau de papier, destiné aux commandes, et y griffonne quelques mots. Rapidement, ses mots deviennent des dessins qui ne mènent pas à grand-chose. Quelques personnages. Une ferme. Il faudrait qu’il y réfléchisse davantage. Ses pensées sont rapidement détournées par l’arrivée d’un sms. Il sourit en voyant l’expéditeur, avant de froncer les sourcils quand il découvre le contenu du message. De quoi l’inquiéter forcément. L’hôpital ? Il est rare qu’on y soit pour une bonne raison. Inquiet, Miles réussit à convaincre son patron de le laisser partir plus tôt – ce n’est pas comme si sa présence était indispensable de toute façon. Il rattrapera ses heures une prochaine fois. Ou perdra un peu de son salaire, tout dépend. Il passe chez lui pour récupérer quelques vêtements, comme demandé par Anton. Ils ne font pas exactement la même taille mais ça devrait faire l’affaire. Puis il remonte sur son vélo, et rejoint l’hôpital en quelques dizaines de minutes. Lorsqu’il passe la tête par la porte de la chambre 202, il n’en mène pas large, pas sûr de savoir ce qui l’attend derrière. C’est Anton qui l’accueille, avec le sourire, même s’il n’a pas l’air en forme. On l’est rarement quand on est dans une chambre d’hôpital. Fermant la porte derrière lui, il s’approche doucement, pas à l’aise. Il n’a pas l’habitude avec Anton pourtant. « Moins grave que quoi ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » Là où il aurait trouvé une blague à lui faire d’habitude, il ne rajoute rien et s’arrête au pied du lit. Il est inquiet, forcément.