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Invité a posté ce message Lun 30 Juil 2018 - 23:20 #

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cassie rhodes & rafe hollins

D'un geste leste en direction du barman, Rafe ordonna son il ne savait combientième verre. Il avait arrêté d'compter- ou pour être honnête, il n'l'avait pas vraiment fait ; au tout début, il avait commencé avec une bière, en s'disant qu'ça passerait vite, qu'la pilule qu'il devait essayer d'gober pour ce soir, peut-être, s'transformerait en quelque-chose sur quoi il pourrait un tant soit peu relativiser. Mais non, plus les minutes s'étaient étendues, plus le brun s'était senti observer le carnage qu'allait devenir son futur- encore ; les souvenirs pourtant, de tout c'qui le connectait au drame qui avait provoqué la disparition de Shea, étaient encore bien frais dans sa mémoire. Combien d'heures avait-il passées au poste de police, à s'faire interroger comme le criminel tout désigné qu'il avait la gueule d'être, hein ? Combien d'amitiés perdues à cause d'cette histoire, d'gens à avoir affronter, à regarder droit dans les yeux, en sachant pertinemment qu'ces personnes avaient toujours tout eu d'moins fréquentable que lui ? Il avait abandonné ses études à cause d'cette histoire, incapable d'suivre ses cours comme quelqu'un de normal – blasé, dépité, il avait juste abdiqué face à la pression invisible qu'avaient continué d'exercer les Drake sur sa vie, alors même qu'ils avaient été à l'autre bout du monde. Avoir une fille qui avait disparu, fallait croire, ça leur avait donné l'monopole d'l'humanité, le droit d'juger et condamner tout le monde, et tant pis pour le reste- ils s'étaient concentrés sur lui, un bouc-émissaire idéal, le gamin gênant qui avait débarqué dans leur quartier si propre et blanc sans qu'ils n'en veulent. Le latino qui s'était trop – beaucoup trop – rapproché de leurs filles. Cette fois-ci encore, il s'était trop rapproché d'Asteria : elle était revenue dans sa vie comme un éclair, un mirage explosant en plein dans son champ de vision, et bouleversant tout sur son passage. A coups d'espoirs stupides, d'images naïves s'construisant dans le crâne du brun- parce qu'il s'était bien planté à son sujet, hein. Terry, elle, elle s'en foutait des dommages qu'sa famille avait pu provoquer dans son existence à lui : elle avait sa vision des choses, et elle n'en démordait pas. Peu importait c'que ça lui coûterait à lui, cet abîme d'inquiétude qui s'était réveillé en lui, et le privait d'sommeil. Elle avait décidé de rouvrir le dossier d'la disparition d'sa sœur- sans doute une cause noble, sans doute pour avoir des réponses qu'elle était bien en droit d'obtenir. Mais est-c'que les Drake avaient, n'serait-ce qu'un jour, été  à la recherche d'réponses, plutôt qu'à essayer d'pécher une vengeance qu'ils pensaient bien méritée ? Les flics, ils avaient passé tellement d'temps à s'acharner sur lui à cause d'la volonté de la famille de la victime, qu'ils avaient oublié toutes les autres pistes, au point qu'elles en deviennent froides, et que l'dossier finisse aux oubliettes. Rafe, il s'imaginait déjà recevoir un nouveau coup d'fil de la part d'son avocat- celui qui l'avait suivi pendant tant d'années, un type plein de volonté, choisi par Rebekah, et déterminé à faire son job correctement. Ouais, il n'avait rien à dire sur celui-là, hormis l'fait qu'il préférerait ne jamais plus à avoir à entendre sa voix ; surtout si c'était pour que celui-ci lui annonce que les flics demandaient une énième audition, une vérification de son témoignage, des faits, des preuves. Et s'ils trouvaient quelque-chose, hein, n'importe quoi ? Encore une faille par laquelle le doute s'immiscerait, et ferait son chemin ? Quelque part, le Hollins s'disait qu'il n'y avait toujours eu que Rebekah pour le croire incapable d'faire du mal à Shea, et de n'jamais changer d'avis sur la question. Le reste du monde, il s'était toujours si facilement ligué contre lui.

Alors ouais, il buvait ce soir- il en avait bien l'droit, hein ? A force d'se sentir seul contre tous, à force d'avoir enduré déjà assez, il était facile pour Rafe s'imaginer, d'ici quelques mois, être enfermé en prison pour un crime qu'il n'avait même pas commis, alors qu'personne n'avait la moindre preuve contre lui. Après tout, Shea n'avait jamais été retrouvée- et pour c'qu'il connaissait d'elle, la rancœur qu'il avait construite à son égard en dix ans, le brun n'avait pas beaucoup d'mal à l'imaginer sur une plage, en train de s'dorer la pilule et se foutre de la gueule de tous ceux qui avaient tant trimer à essayer d'la retrouver, ou d'ceux qui avaient souffert à cause de ça. Comme un con, il était trop têtu, trop en colère pour pouvoir s'concentrer sur quoique ce soit d'autre : la possibilité qu'elle soit morte, qu'elle se soit faite enlever et soit séquestrée depuis dix longues années. Rafe, il avait toujours tout eu d'une bête solitaire ; et à chaque fois qu'il avait essayé d's'améliorer, d'croire en les autres et d's'y fier un tant soit peu, ç'avait été pour mieux s'faire blesser. Depuis le temps, donc, il suivait les conseils de Rebekah et d'son avocat- il s'concentrait sur lui, et lui uniquement. Au diable le reste et tous les autres, ce qui importait, c'était qu'il n'tombe pas pour un crime qu'il n'avait pas commis. Quand il quitta le bar, balançant une poignée de billets sur le comptoir, toujours aussi morose et préoccupé, Rafe n'sut pas vraiment pourquoi il se sentit le besoin d'aller voir quelqu'un. La nuit était tombée sur New York depuis un bon moment maintenant- mais on disait bien qu'c'était une ville qui n'dormait jamais, hein ? Quoique, avec sa petite vie tranquille, Cassie dormait peut-être- lui, il en avait été jusqu'à oublier d'inspecter sa montre, d'zapper la moindre demi-mesure quand il s'retrouva dans le quartier familier de chez la brune. Il n'savait pas pourquoi ç'avait été elle en particulier- quand ils s'étaient retrouvés, il avait senti que c'était défaits du passé qui les avait liés, à une époque. Qu'il n'y avait eu, avec elle, au moins, pas l'ombre d'Asteria, de Wyatt ou de tout ce cercle d'amis qu'ils avaient été, avant qu'tout n'implose après la disparition de Shea, et le départ de Terry. Est-c'que Cassie avait fait partie d'ces gens qui avaient gardé un œil sur l'histoire qui avait opposé Rafe aux Drake ? Est-c'qu'elle avait toujours eu une idée toute faite, sur c'qui pouvait bien s'être passé cette nuit-là, avec Shea ? Il n'savait pas, pour la simple et bonne raison qu'ils n'en avaient jamais parlé. Et pourtant, alors qu'il était au fond du trou, à fouiller et fouiller à la recherche d'une issue d'secours comme un pauvre con, ce fut à sa porte à elle qu'il frappa. Et qu'il attendit. Et frappa à nouveau, insistant ; lui, il n'trouverait pas le sommeil ce soir, et ça l'rendait presque égoïste. « Hey. » qu'il lui sourit, presque facilement quand elle ouvrit la porte- l'alcool, au moins, avait le don d'encore le désinhiber assez pour qu'il ait presque l'air à l'aise avec les autres. L'amitié, ç'avait toujours été compliqué pour lui- oscillant de froid à chaud, de distant à présent- du gars qui s'débrouillait très bien tout seul et qui, un beau jour, s'retrouvait à s'échouer sur le seuil d'chez une semi-amie qui n'avait rien demandé. « Merde-... j'aurais peut-être dû vérifier l'heure. » se moqua-t-il doucement, dans un ricanement rauque, alors qu'il avait appuyé son coude à l'entrebâillement de la porte, pour enfin voir l'heure. « On a qu'à dire que si tu m'laisses appeler un Uber, j'peux rentrer chez moi. J'sais pas c'que j'ai foutu de mon téléphone... » et d'une certaine façon, ça s'justifiait pas mal- il préférait presque oublier son existence à celui-ci, plutôt que d'l'entendre sonner pour que ce soit, à l'autre bout du fil, les flics, son avocat ou il n'savait qui d'autre, lui annonçant une nouvelle de merde. Il aurait peut-être dû aller chez Rebekah avant n'importe qui d'autre- être pragmatique vis à vis d'toute cette histoire qui allait lui tomber sur la gueule à nouveau. Mais non, il avait opté pour la boisson, le désarroi, et d'faire semblant d'avoir un tant soit peu de contrôle sur sa vie, maintenant qu'il était face à témoin.
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Invité a posté ce message Ven 3 Aoû 2018 - 10:05 #

 
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Epuisée, voilà ce qu’était Cassie cette semaine. Petite, elle aurait pensé à qu’à ses 25 ans, elle serait créatrice de mode, peut-être dans une grosse entreprise, avec des petites mains de stagiaire pour l’aider. C’était un de ses rêves, créer et voir porter ses créations sur des modèles de renoms. C’est vrai, quoi. A 25 ans, on a le monde à ses pieds, on pense qu’on peut gravir les échelons en un claquement de doigt. Hélas, elle avait eu tout faux. Elle avait vite réalisé que la mode, c’est un milieu très dur, surtout à New York. Des filles comme elles, il y’en avait à la pelle. Alors, il fallait simplement se distinguer des autres ? Mais comment ? Au fond, elles sont toutes pareilles. De grands rêves dans la tête et l’envie d’écrabouiller les autres à la moindre occasion. Pouvoir rentrer dans le milieu est déjà difficile, être assistante est une bénédiction. Gabrielle Sherman est réputée pour être l’une des meilleurs créatrices de mode de New York – mais la vraie prouesse ici, c’est d’être son assistante. A vrai dire, elle en a plusieurs. Mais, Cassie, elle, elle a l’impression de devenir progressivement sa petite protégée qui doit assurer quoi qu’il arrive. Et ça…ça, c’est difficile. Ça demande des efforts considérables, des nuits très courtes, des repas sautés, une organisation du tonnerre et des heures supplémentaires considérables. Mais, ça ne la dérange pas au fond, parce qu’elle sait que les petits pas qu’elle fait aujourd’hui, seront grands demain. Du moins, elle espère.

Arrivée chez elle, assez tard, elle prend rapidement une douche pour se mettre en jogging et passe dans la cuisine pour manger un morceau. Du moins grignoter. Elle n’a pas particulièrement faim, mais elle se dit qu’aller se coucher sans manger n’est pas très raisonnable – surtout quand on saute aussi le déjeuner. Elle tente de faire le moindre bruit possible, ne sachant ni si Maze ni Wyatt ne dorment. Regardant son portable, il est vraiment tard. Heureusement que demain, elle ne doit pas être avant 14h au shooting. Pot de glace en main, elle allait plonger sa cuillère, lorsque quelqu’un frappa à la porte. L’Assistante fronce les sourcils. Qui diable pourrait toquer à cette heure-ci ? Un voisin ? Ou pire encore…Emma ? Ce serait le comble, vraiment. Elle se lève, pour stopper ce bruit constant et ouvre rapidement la porte. « hey – merde…j’aurais peut-être du vérifier l’heure. » « Rafe ? » Le voir ici, en sachant pertinemment qui est dans cet appartement, l’étonne. Ils ont pris l’habitude de se voir depuis leurs retrouvailles étranges. « Mais… » « On a qu’à dire que tu m’laisses appeler un Uber, j’peux rentrer chez moi. J’sais pas c’que j’ai foutu de mon téléphone… » « T’as vraiment cru que j’allais te laisser rentrer comme ça ? Bon sang, t’es ivre. Allez, rentre. » Elle se pousse du chemin, avant de le tirer par le bras pour le faire entrer. Il titube un peu. Combien de verre a-t-il pris ? C’est la première question qu’elle se pose, mais celle qui s’impose à elle, c’est surtout Pourquoi ? « Fais pas trop de bruit par contre, les autres dorment, je crois. Assis-toi, je t’apporte un verre d’eau. » Une fois dit, elle s’exécute sans broncher, ramenant par la même occasion son pot de glace pour elle. S’installant sur le grand canapé, elle l’étudie une seconde. Il a le regard vide, perdu dans ses pensées. Quoi qu’elles puissent être, ça n’augure rien de bon, et ça lui fait mal de votre son ami se pourrir la vie ainsi. Il en a assez bavé, elle le sait. « Tiens. » dit-elle en lui tendant le verre. « Et si tu me disais pourquoi t’es dans cet état ? » Avec Rafe, c’est étrange. Si elle a l’impression de le connaître depuis des années, au fond, ils ne sont proches que depuis quelques temps. Elle a vite réalisé par quel enfer il était passé, et comment il a gardé la tête haute. Peut-être était-ce aussi parce qu’ils ont couché ensemble, une fois. Ça rapproche.

base: Pando, modifié : exotic
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Invité a posté ce message Sam 4 Aoû 2018 - 21:56 #

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Rafe, il n’était pas d’nature à être un emmerdeur. Attirer l’attention, c’n’était pas son truc: au contraire, depuis qu’il était tout jeune, il avait appris à s’fondre dans la masse plutôt qu’à vouloir briller à tout prix. La seule période durant laquelle il avait essayé de s’faire remarquer, ç’avait été quand il avait été complètement abandonné par l’état censé le protéger, qu’on l’avait délaissé dans des familles d’accueil qui n’en avaient rien eu à foutre de lui. C’qu’il avait appris à la dure, c’était qu’pour ‘le système’ aussi, les gosses qu’ils avaient sur les bras n’étaient rien d’autre que du fric sous forme humaine- un genre de business dans lequel fallait économiser le moindre centime, quitte à abandonner des gosses aux mains d’un ménage malheureux et dangereux. Y’avait pas eu besoin qu’on lui explique cent fois, à quel point certains d’ces gens si généreux qui l’avaient soi-disant aidé de bonne foi, l’avaient plus vu comme une source de revenus, plutôt qu’un gamin à part entière. Rebekah avait été la seule personne honnête qui lui avait tendu la main- et même avec elle, guérir avait été laborieux, faire confiance avait été l’résultat d’un travail long et patient. C’était bien pour ça qu’il n’avait pas beaucoup d’amis- pas d’amis amis, ces vraies relations qu’on construisait avec le temps et qui étaient profondément ancrées dans des souvenirs bienheureux- d’sa toute petite enfance, à vrai dire, le brun n’avait gardé aucun contact; évidemment, hein, comment aurait-il pu quand il avait soudainement disparu d’la circulation, abandonné par sa mère un beau matin, sans crier gare? Il n’savait même pas comment ç’avait pu s’passer pour eux, ensuite, tous ces gens qui avaient fait partie d’sa vie: ses copains d’école, les professeurs qu’il avait rencontrés, les voisins qui avaient sans doute remarqué que cette fois-là, après être partie vadrouiller avec son fils, la camée du coin était revenue seule. Et à l’heure d’aujourd’hui, y’avait des tonnes d’questions qui demeuraient sans réponse, dans le crâne du jeune homme- qu’est-c’qu’il avait bien pu faire, hein, pour que sa mère s’sente le besoin de se débarrasser de lui comme elle l’avait fait? Est-c’qu’il avait fait quelque-chose de travers, est-c’qu’il avait dit un mot déplacé, un beau matin? L’évidence, c’était qu’il n’avait pas été assez, manifestement- pas assez pour qu’son amour pour lui n’la sorte du fond du trou, et pas assez pour qu’elle le préfère aux connards qui n’avaient eu de cesse d’envahir sa vie, et la ruiner encore plus. Bordel, ça d’vait vouloir dire qu’il n’avait vraiment rien été, aux yeux d’sa génitrice- peut-être qu’il n’l’avait pas été non plus aux yeux d’beaucoup d’autres gens- Asteria, par exemple. Difficile d’penser autrement quand, à cause d’elle maintenant, il sentait l’emprise terrifiante de la prison s’refermer autour de lui. Ouais, c’n’était peut-être pas c’qu’elle voulait, ouais, c’n’était peut-être pas dans ses intentions; mais ça arriverait, irrémédiablement. Il s’rait à nouveau confronté à des flics, toquant à la porte d’son appartement pour l’embarquer, menottes aux poignets si c’était des connards, pour l’interroger à nouveau pendant des heures et des heures sur une histoire qu’il voulait oublier. Il n’avait pas été assez non plus, comme argument dans la balance, pour pousser la blonde à un tant soit peu réfléchir à c’qu’elle faisait- à peser l’pour et le contre avant de sauter à pieds joints dans cette histoire. Ouais, encore une fois, il allait juste récolter les conséquences des actions des autres, en souffrir, et n’avoir qu’à fermer sa gueule à c’sujet.

Alors ouais, ce soir il avait bu- peut-être assez pour n’pas être capable de viser le trou dans l’cylindre de sa serrure, s’il rentrait chez lui. Peut-être qu’à force de voir double, il en verrait plusieurs, des cylindres, ou qu’il s’tromperait carrément de porte. Surprenamment, alors qu’il avait pourtant emprunté la cage d’escalier, il avait trouvé la porte de l’appartement de Cassie- après tout, il avait fait d’nombreux aller-retour ici, quand il avait bossé entre ces murs pour faire quelques travaux. Peut-être qu’à c’point-là, c’était un réflexe plus qu’un acte vraiment réfléchi. Parce que, qui sait, s’il avait réfléchi, il n’serait sans doute pas là. Il aurait préféré aller s’échouer dans son coin, sur son canapé, à s’faire oublier par le reste du monde comme il l’avait si souvent laissé faire. C’était pas son genre, vraiment, d’juste frapper à la porte de chez quelqu’un, éméché, et à n’pas savoir comment s’excuser, ni expliquer c’qu’il foutait là. Il avait été clair avec Terry- il n’voulait pas en parler, d’cette histoire, des enquêtes, de Shea, mais comme un con, il était devant la porte d’chez une fille qui, peut-être, ne l’considérait pas vraiment comme un ami, plein d’confessions et de doutes au bord des lèvres. « T’as vraiment cru que j’allais te laisser rentrer comme ça ? Bon sang, t’es ivre. Allez, rentre. » et alors qu’elle le tirait dans son appartement, Rafe leva les yeux au ciel, un fin rictus sardonique au coin des lippes. « Ivre, faut pas exagérer non plus. On a qu’à dire que j’ai passé une bonne soirée... » et s’il ricana légèrement, ce fut plus pour balayer le doute qui vint jusqu’à son visage, dans la pénombre de l’appartement- non, il n’avait clairement pas passé une bonne soirée, et ouais, c’était généralement pour ça qu’il se bourrait la gueule à ce point-là - quand il fêtait quelque-chose, il savait quand même s’montrer modéré, et y’avait bien que comme ça qu’on pouvait vraiment passer une bonne soirée. Paumé dans ses pensées noires, à ressasser et ressasser le passé et sa dispute avec Asteria, Rafe, il n’s’était pas contrôlé, il n’s’était pas arrêté- il n’avait même pas compté ou évalué jusqu’où il était allé. Le seul truc dont il était sûr, c’était qu’il pouvait encore marcher, tenir debout, et faire des phrases, hein. Mais ouais, il en avait été à oublier que Cassie avait des colocataires, et peut-être même - probablement, hein à moins qu’il n’soit dans le Truman Show, ce qui pourrait expliquer certains trucs - une vie à elle. Il aurait pu s’excuser, mais il s’contenta de s’avachir sur le canapé vers lequel elle l’avait amené- ouais, qui sait, peut-être que d’l’eau ça lui ferait du bien. Alors quand la brune revint jusqu’à lui, il soupira légèrement, après avoir passé toute la paume de sa main sur son visage, à essayer d’aplatir les traits tirés qu’il devait avoir. « Merci... » qu’il marmonna en prenant le verre qu’elle lui tendait, bien content de pouvoir en avaler de longues gorgées, et n’pas avoir à répondre à la question qu’elle lui posa bien trop tôt: « Et si tu me disais pourquoi t’es dans cet état ? » pourtant, il était bien venu là pour cette raison, hein? Parce qu’il avait besoin d’parler, parce que dans sa cage thoracique, son coeur pulsait et pulsait comme un fou- de rage, de peine, de désarroi, et d’peur. Il allait vraiment y finir, en taule, et à tort, à cause d’toute cette histoire de merde et y’avait rien d’plus désarmant que d’se mettre à croire ça, en s’imaginant l’monde entier contre nous. « Tu connais, c’sentiment qu’t’as-... que quoiqu’tu fasses dans ta vie, peu importe le temps qui passe... y’a toujours ce truc qui continue de revenir, encore et encore...? » il n’essayait pas d’tourner autour du pot, au moins- le regard dans le vide, à s’accrocher à son verre d’eau, Rafe avait enfin desserré les mâchoires pour dire quelque-chose. Cette histoire, avec Shea, c’était comme un fossé duquel il essayait désespérément d’sortir, mais dans lequel y’avait toujours quelqu’un - généralement, un Drake - qui l’repoussait. Et ç’avait été facile, si facile d’détester les parents d’Asteria pour ça. Mais maintenant, c’était Asteria elle-même qui lui provoquait une telle sensation- une trahison, ouais, qui lui tordait les tripes, le prenait à la gorge. « J’sais pas pourquoi j’continue d’essayer... » il les comprenait, bordel, les gens qui abdiquaient au bout d’un certain temps, finissaient par cracher le morceau pour un crime qu’ils n’avaient pas connu. S’faire arrêter par un flic pour un contrôle d’alcoolémie, c’était déjà un truc, en soit. S’faire embarquer par la police, menottes aux poignets, pour la disparition d’une fille, c’était autre chose. Et passer des heures et des heures dans une pièce sombre, à s’faire harceler, à avoir toute sa vie décortiquée, tous ses faits et gestes analysés et critiqués, avant d’enfin réaliser qu’on était dans une merde royale, tout ça, c’était autre chose. Peut-être, alors, ouais, que Shea méritait la justice, que Shea méritait qu’on cherche des réponses pour elle- mais Rafe, il n’pouvait pas penser à ça. Rafe, il n’pouvait plus vivre comme ça, et c’était la seule évidence qui l’avait poussé au fond de quelques verres, ce soir.
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Invité a posté ce message Mer 8 Aoû 2018 - 23:02 #

 
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Le voir ici est une surprise. Pas une si belle surprise hélas. Si il est ici ce soir, elle ne sait pas pourquoi. Et pourtant, rien qu’à voir son état, Cassie sait que la situation est critique. Dans quel sens ? Elle l’ignore encore. Peut-être à cause de son passé, d’Astéria ? Ou peut-être autre chose. Mais si il y’a bien une chose dont elle est certaine : Elle ne peut se résoudre à le laisser sur le pas de la porte. Non, elle le tire à l’intérieure avant de lui ordonner de s’installer sur le canapé, et d’aller lui chercher un verre d’eau. Ça le fera sans doute pas assez décuver, comme le souhaite, mais ça pourra l’aider à voir un peu plus clair. « Tu connais, c’sentiment qu’t’as…que quoiqu’tu fasses dans ta vie, peu importe le temps qui passe…y’a toujours ce truc qui continue de revenir, encore et encore… ? » Inlassablement.  Elle comprends ce qu’il veut dire. Qu’importe le temps, elle repense à la disparition de sa mère, à ce qu’elle aurait pu faire différente et ce manque qu’elle a laissé derrière elle dans leur famille. Inlassablement, elle essaye de s’enlever l’idée qu’elle aurait aimé la voir fière de sa propre fille, qui gravit les échelons. Et puis, il y’a ce sentiment. Ce sentiment puissant qu’il émet en elle à chaque fois qu’il est là. Lui, et pas un autre. Ce sentiment qu’elle a des années cachées, et qu’elle continue de masquer dans cette haine. Cette gêne, ces joues rosies…ils ne sont plus. Autrefois peut-être, lorsqu’elle n’avait pas encore assez d’assurance et qu’il jouait de son corps d’athlète. Peut-être que ça vient de là, ce sentiment qui n’a jamais vraiment été comblé…trop vite interdit par sa jumelle de cœur. Ouai, elle connait ce truc qui revient encore et encore. Elle les connait que trop bien. « Oui, je vois… » Murmure-t-elle sans l’inciter à le questionner. Tout ce qu’elle veut ce soir, c’est lui vider la tête et comprendre pourquoi il s’est mis ainsi. « …J’sais pas pourquoi j’continue d’essayer » ça la frappe rapidement. Trop vite même. Elle en a le cœur serré. C’est horrible de voir cet homme tout faire pour s’en sortir, alors que son passé le rattrape inlassablement. L’assistante regarde son ami détruit par des circonstances qui n’ont aucun lieu d’être, c’est sans doute ça le pire. Parce que si elle sait maintenant l’histoire, elle est persuadé qu’il n’a rien fait. Que les accusations sont portées à tort, et qu’il a toujours fait du mieux qu’il pouvait pour s’en sortir. A la même fonction d’un sismographe, la vie de Rafe a toujours été pareille : Lorsque sa vie est trop calme, il suffit d’une personne pour secouer son monde entier. Et à chaque secousse, l’abandon est plus vite, et plus rapide. « Chaton, te laisse pas avoir par ce qu’ils peuvent te dire. » dit-elle alors qu’elle passe une main sur son épaule, réconfortante. « Qu’est ce qui s’est passé exactement ? » Elle ne sait qui rentre en jeu à cet instant précis : est-ce simplement la police ? Ses proches ? Ses amis ? Astéria ? Elle l’a déjà rencontré, cette fille. A mainte reprise. Et à vrai dire, elle n’a jamais vu un homme aimé autant une nana que Rafe l’aime, elle. Mais elle reste aveuglée par la détresse et le manque d’un être cher. Manque qu’elle comprend entièrement, hélas. Ce manque qui vous pousse à ne plus être fidèle à vous-même, à vous reposer des questions sans cesse, et à abandonner ceux que vous aimez. A vrai dire, comme son père, à la mort de sa mère. Mais, elle ne veut pas y penser ce soir, non. Elle en souffre encore beaucoup trop. Elle souhaite simplement épauler son ami. Rien de plus.
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Invité a posté ce message Jeu 23 Aoû 2018 - 19:53 #

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La génétique, ç'avait toujours été quelque-chose qui avait dicté la vie de Rafe- une pensée insidieuse qui avait guidé ses prudences et ses instincts, et qui l'avait poussé lui, à toujours s'remettre en questions. Peut-être que pour lui, par rapport à sa propre mère, au passé qu'il avait connu, picoler jusqu'à se retrouver sur le pas d'la porte d'une de ses amies, comme ça, pour réclamer un genre d'attention dont il n'semblait pas avoir besoin en général, n'pouvait pas être juste anodin. Peut-être que ce n'serait pas juste une mauvaise soirée, qu'il oublierait bien assez vite comme beaucoup d'autres le faisaient, quand ils passaient trop d'temps à faire les comptoirs de bar, et à boire sans compter. Mais le Hollins, ce soir, il avait eu besoin d'l'oubli, d'l'abandon, d'un remède miracle pour désinhiber ses songes, et qui sait, peut-être l'aider d'une quelconque façon. Tout c'qu'il aurait pu souhaiter par-dessus ses verres d'alcool ambré, ç'aurait été d'rembobiner, revenir en arrière, jusqu'à où il n'savait où, pour réécrire tout un pan de sa vie actuelle. Est-c'qu'il aurait été assez loin pour complètement effacer la présence d'Asteria dans son monde, depuis qu'elle était revenue à New York ? Au point où il en était, la vérité c'était que l'brun, il n'savait pas. Il n'savait pas jusqu'où l'amertume et le désespoir avaient déjà ruiné sa relation avec la femme qu'il avait tant aimée à une époque, et jusqu'à quel point ils pourraient continuer de s'noyer et de s'perdre encore plus. Soudainement, plus aucune promesse, plus aucun serment ou aucun engagement n'avait l'moindre sens : Rafe, il avait toujours tôt fait d'couper les ponts avec tous ceux qui avaient ramené le nom de Shea et les mauvais souvenirs qui allaient avec, jusque dans le monde qu'il avait si difficilement essayé de reconstruire, après tant d'années de galère. Et Terry ou n'importe qui d'autre, il voulait s'engager à continuer dans cette direction : et tant pis, si ça faisait d'lui un mauvais ami, auprès d'une personne qui s'en était probablement toujours foutue de sa gueule. Au point où il en était ce soir, le brun avait d'plus en plus l'sentiment qu'aucun des Drake n'en avait jamais rien eu à faire, de lui. Pas même Asteria, ouais ; elle était partie, après tout, et aujourd'hui elle revenait, à la fois parce qu'elle avait eu besoin d'se détacher d'ses parents, et aussi, apparemment, pour rendre justice à sa sœur – tant d'ambitions dont il n'faisait pas partie lui. Au contraire, au fond, il était intimement persuadé que si quoique ce soit ayant motivé Terry avait pu l'concerner lui, elle serait revenue bien plus tôt, qu'une décennie toute entière plus tard. Il avait juste été là, ce soir-là, et ç'avait été facile, tout simplement. L'inconvénient, malheureusement, pour la blonde, c'était qu'elle était tombée enceinte, et que mère nature avait décidé de n'pas être particulièrement clémente avec eux. Dans quoi est-c'qu'il s’entraînait, alors, hein ? Lui, avec toutes ses promesses faites à la jeune femme de n'pas la laisser tomber, d'l'aider, d'la soutenir, quoiqu'elle fasse et quoiqu'elle décide : il semblait évident que depuis une cellule de prison, il n'pourrait certainement rien faire de tout ça. Et puis, à quoi bon, hein ? Voilà que ce soir, il en était là, lui. Cette nuit-là, ç'avait été une erreur – et Terry, elle aurait dû s'contenter d'avorter, qu'ils puissent passer à autre chose. Ça leur éviterait d'avoir à prétendre être autre-chose que ce qu'ils étaient, ce il ne savait quoi, un amas de passé et de regrets qui n'pourrait jamais rien être d'autre que ça. L'amour était mort avec les espoirs, les attentes, les désirs pour le futur. Elle était partie, et dix ans étaient passés, et aucune fausse histoire de lettres perdues, de courrier éconduit, d'espoir débile à attendre l'autre, n'pourrait réparer les dommages. Rafe, il n'en avait même plus envie.

Après tout, si elle désirait s'concentrer sur le besoin de retrouver sa sœur, alors, ils n'avaient rien du tout d'compatible. Aussi cruel cela pouvait-il paraître ; Rafe, lui, il se sentait parfaitement légitime dans c'sentiment, et il n'avait pas d'mandé à Terry de choisir, comme un genre d'ultimatum qu'il savait qu'il perdrait, d'toute manière, puisque déjà par le passé, il avait vu sa petite-amie choisir sa famille, ses parents abusifs plutôt que quoique ce soit de c'qu'ils auraient pu avoir ensemble. Non, la seule chose qui demeurait, c'était l'évidence, douloureuse et inéluctable, qu'ils n'pourraient pas, s'entendre, s'comprendre, s'accepter l'un l'autre, si elle partait dans cette direction-là. Et pourquoi est-c'que ça devrait sembler si dur à accepter, hein ? Asteria avait, semblait-il, fait son choix avant même de revenir à New York, pendant les dix années qu'elle avait laissé s'écouler, et quand elle avait été chercher à rouvrir cette enquête, avant de l'retrouver lui. A force, alors, les déceptions, les abandons, ils n'laissaient que le néant, les cendres d'un passé révolu dans la bouche, de vaines hypothèses sur c'qui ne serait jamais. Et ce soir, ce soir, Rafe, il en était particulièrement épuisé. « Chaton, te laisse pas avoir par ce qu’ils peuvent te dire. » les encouragements de Cassie, il n'savait pas quoi en faire, alors qu'au fond, ils n'passaient même pas les frontières de son esprit pour s'faire un chemin jusqu'à son cœur, histoire de l'réconforter un peu. S'nourrir d'espoirs que tout irait bien, vis à vis d'cette enquête de police biaisée qui n'avait eu de cesse de ruiner sa vie, avait été toujours inutile au plus haut point, l'genre de perte d'énergie qui lui avait toujours beaucoup trop coûté. Ce soir, alors, les yeux dans le vague, le silence pour seule ultime défense, Rafe était probablement l'invité le plus injuste. Il venait de débarquer brusquement chez Cassie, l'emmerdait à une heure tardive, avec ses propres problèmes et ses propres histoires, tout en demeurant terriblement imperméable à c'qu'elle pourrait avoir à lui dire. « Qu’est ce qui s’est passé exactement ? » il soupira pour lui-même, fixant ses doigts qu'il commença à triturer, grattant ses ongles ou un genre de saleté invisible qu'il pourrait y avoir dessus. Pour l'coup, il aurait bien eu envie d'pouvoir rentrer chez lui en galante compagnie, tout simplement, s'contenter de ça pour se vider la tête et n'penser à rien. Mais en c'moment, il n'y arrivait pas – pas à cause d'Asteria, qu'il essayait de s'persuader, là, depuis l'fond du trou où elle l'avait poussé. Non, y'avait aussi l'fait qu'elle soit enceinte, qui n'aidait pas- et si elle n'était pas la première à tomber en cloque dans des circonstances pareilles ? Et s'il avait parsemé des gosses sans père un peu partout, sans même le savoir ? Et si ça arrivait d'nouveau, hein ? C'était arrivé avec elle, après une fois seulement, et malgré la contraception, alors putain, soudainement, à l'esprit du brun, ça pourrait arriver n'importe où, n'importe quand, sans même qu'il n'ait commis le moindre faux pas. Merde, ç'aurait pu arriver avec Cassie, qui était assise juste à côté d'lui- soudainement, ça remettait plein d'choses en perspective, toute cette histoire. « C'est Asteria... elle est d'retour en ville. » une confession qui se teinta bien vite d'un rictus sombre sur le coin de ses lippes ; « Peut-être que tu l'sais déjà. J'veux dire ton coloc le sait, donc bon. » et peut-être même que Wyatt le savait avant qu'elle n'foute les pieds à New York. Parce que lui, pour quelque raison que ce soit, il avait eu le droit de garder contact avec Terry. Lui, il avait toujours été quelque-chose aux yeux de la blonde, même à l'autre bout du monde. Lui, il avait valu tous ces efforts- et pendant c'temps-là, pour Rafe, rien n'avait été plus réel et étouffant qu'la solitude qui avait résulté du départ de la jeune femme. « Elle veut rouvrir l'enquête sur sa sœur. Vu comment elle a débarqué, c'est probablement la seule raison pour laquelle elle a repris contact, comme ça, d'nulle part. » peut-être qu'aux yeux de la Drake, ça en valait la peine parce qu'il avait été soupçonné pendant si longtemps, et qu'elle devait bien lui tirer les vers du nez. Qui sait, peut-être qu'elle s'était dit qu'en l'prenant par les sentiments, ça marcherait mieux. Il n'savait plus qui était Terry, après tout- et ça lui explosait à la gueule, ce soir plus que jamais. Il avait juste été assez con pour croire que ça pourrait presque être comme si rien n'avait changé entre eux. Pourtant, il avait été censé laisser la naïveté loin au passé, les autres lui avaient déjà tellement souvent prouvé qu'il n'valait pas grand chose, à leurs yeux- alors pourquoi est-c'que ç'aurait dû être différent cette fois, hein ?
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Invité a posté ce message Mer 12 Sep 2018 - 18:00 #

 
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Depuis bien longtemps, Cassie a vite appris que la vie est parfaitement injuste. Si elle arbore la façade d’un massif montagneux, avec ces hauts et ses bas, on tente tout de même de rester sur cette pente neutre où le bonheur ressortirait des abysses comme une lueur d’espoir. C’est du moins ce qu’elle a toujours tenté de faire après la mort de sa mère. Survivre dans le noir. Survivre dans le mal. Survivre de la souffrance. Et lorsque la pente remonte, progressivement, on s’aperçoit que cette épreuve nous endurcit. C’est ce qui est censé arriver aux milliards d’êtres humains sur Terre. Hélas, il y a des exceptions. Comme Rafe. Qui se noient littéralement dans ces sombres démons, sans arriver à sortir la tête de l’eau. Et ça, lui fait mal au cœur de voir qu’après 10 ans de combat, il suffit d’une soirée pour le remettre dans ces eaux déchaînées. Elle, qui pensait qu’il était enfin passé à autre chose, elle avait tort. Sur toute la ligne. Alors, rapidement, elle osa demander pourquoi il était dans cet état. La réponse finit par la faire frissonner une seconde alors qu’il jouait nerveusement avec ses ongles. « C’est Astéria… elle est d’retour en ville. » On a tous parfois des faiblesses. Des gens qui nous mettent à nue à la moindre occasion. Et si, Cassie, ne l’a toujours pas trouvé, Rafe – lui – c’est bien évidement Astéria qui a ce pouvoir. Leur histoire est compliquée, elle le sait. Mais elle se demande pourquoi elle a osé l’abandonné comme ça, pourquoi elle a osé écouter ce que les gens osaient dire et se retourner doucement contre l’amour de sa vie. Elle ne saurait dire comment elle aurait réagi dans sa situation – si Lara ou Sam venait à disparaître et que son petit ami était le principal suspect, elle aurait fini par déclencher un certain cataclysme. Mais elle le sait, du plus profond de son cœur, elle aurait toujours cru en lui. Parce que quand on rencontre cette faiblesse, ce tout, cette raison d’être, on ne peut la renier. « Peut-être que tu l’sais déjà. Je veux dire ton coloc le sait, donc bon. » Une pointe d’amertume s’entendit dans ses paroles et bien qu’elle ait soit disant proche avec Wyatt, elle ne sait rien de sa vie. « Tu sais qu’il vit ici pour Maze. La plupart du temps, on s’engueule, alors me confier qu’elle est revenue, c’est sans doute la dernière chose qu’il souhaite faire. » Elle recale ses cheveux pour finalement poser sa tête sur sa main, code sur le dossier du canapé. « Elle aurait fini par rentrer un jour, Astéria. » Une manière de lui faire comprendre que même si il souhaite passer à autre chose, il ne pourra jamais l’empêcher d’exister. La seule question maintenant était : Pourquoi était-elle revenue ? Pourquoi maintenant ? Elle n’osa pas demander, supposant qu’il finirait bien par se confier. « Elle veut rouvrir l’enquête sur sa sœur. Vu comment elle a débarqué, c’est probablement la seule raison pour laquelle elle a repris contact, comme ça, d’nulle part. » Elle soupire. Ça n’augurait rien de bon pour Rafe, son ami. Mais peut-être que cette fois, ce serait différent. Ou peut-être pas. « Je vois… » Souffle-t-elle doucement en déplaçant sa main sur l’épaule de Rafe. Elle tente d’être réconfortante, mais c’est difficile. Parce qu’il n’y a aucun mot pour vraiment l’aider. « Ça reste légitime. » avoua-t-elle finalement, prenant peut-être un peu trop parti. « Si Lara ou Sam avait disparu, j’aurai remué ciel pour retrouver sa trace. Même dix ans après. Tu ne pourras jamais l’empêcher d’espérer, Rafe…Je sais que ça a été difficile pour toi, après toute  cette merde, et que tu en payes encore les frais aujourd’hui. » Le voyant aussi mal, elle savait qu’il n’était pas vraiment passer à autre chose – même si il le répétait sans cesse. Faut croire qu’Astéria non plus. Malgré les années. « Je sais pas de quoi est fait l’avenir, mais tu n’as jamais été seul. Sache-le. » Le soutenir, c’est tout ce qu’elle pouvait le faire, parce que face à ces blessures, elle était impuissante.
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Invité a posté ce message Dim 16 Sep 2018 - 15:48 #

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Nuit alcoolisée, lendemain difficile – c'était ce qu'il avait appris depuis son plus jeune âge et par lui-même, Rafe, à observer sa mère se pourrir la vie et se pourrir la santé avec son alcool et sa drogue. Heureusement pour lui, il n'l'avait jamais retrouvée effondrée sur le sol, la tête éclatée par une mauvaise chute à cause de son état d’ébriété ou la quantité de substances toxiques battant dans ses veines : non, au moins, sa mère avait toujours eu la décence de s'écrouler sur le canapé ou dans son lit, là où dans sa transe, elle oubliait complètement le monde, lui inclus. L'alcool, la drogue, ça rendait égoïste comme il se souvenait que sa génitrice l'avait été et Rafe, même ado, même étudiant, il avait toujours mis un point d'honneur à n'pas finir comme ça. Alors ouais, ce soir, il avait bu- ce soir en particulier, il avait joué le poteau de bar, et il s'en retrouvait lamentablement échoué sur le canapé de Cassie, sans pouvoir vraiment expliquer pourquoi il était là, ni comment est-c'qu'il était bien arrivé à la conclusion de lui parler de ses problèmes, à elle en particulier. Y'avait probablement bien d'autres gens, dans son répertoire de connaissances, à même de le comprendre et de comprendre c'qu'il avait traversé- comme Wade par exemple. Ou Alison, peut-être, qui au moins, s'il avait cherché la sagesse, aurait pu (à n'en pas douter) lui donner le point de vue d'Asteria sur toutes ces questions qui tournaient et tournaient dans sa tête. La blonde avait probablement plus parlé à sa meilleure amie qu'elle n'l'avait fait avec lui- après tout, elle lui avait écrit des stupides lettres, à elle, contrairement à lui qui était resté dix piges sans la moindre nouvelle de la fille dont il avait été amoureux, comme un con. Mais non, c'était vers Cassie qu'il était allé- peut-être dans l'espoir d'croiser Wyatt et d'lui demander des comptes, quitte à c'que ça s'envenime. Ou peut-être juste parce qu'il avait besoin d'quelqu'un de son côté à lui, quelqu'un qui n'avait jamais eu le son de cloche de la Drake et qui était son amie à lui. Qui sait. La pauvre, en tout cas- la voilà qui s'faisait emmerder au milieu de la nuit par quelqu'un qui avait trop d'alcool dans le sang, la tête ailleurs, et l'humeur bien noire. Il n'picolait pas pour le fun, lui. Ç'avait généralement été pour 'célébrer' toutes ces fois où il avait été arrêté sans aucune raison, à cause du harcèlement constant des Drake. Ou pour ces soirs-là, où la mélancolie avait été trop forte, trop prenante et épuisante. Maintenant, c'était un peu tout à la fois, un lourd fardeau d'émotions et de ressentiments qui s'étaient empilés pendant tellement longtemps en lui : dix ans à regretter Asteria, dans un sens comme dans l'autre – à regretter d'l'avoir rencontrée un jour, aimée, ou d'regretter qu'elle soit partie, et que les années continuent de passer, inlassables. A regretter d'l'avoir connue, et d'l'avoir perdue tout à la fois. Et maintenant qu'elle était là, hein, qu'est-c'que ça voulait dire ? Il avait cru bien comprendre pourquoi elle était là- pour sa sœur, pour ses ambitions d'écrire un bouquin et le reste, c'n'était pas important. Pas ces relations qu'elle n'avait pas pris l'temps de faire survivre, alors même qu'elle était à l'autre bout du monde, en tout cas. Il en faisait partie- et pourtant comme un con, il s'était fait prendre au jeu d'vouloir être avec elle à nouveau, ils avaient fini dans le même lit et maintenant, c'était la galère. Juste la galère.

Y'avait probablement pas de conseil plein de sagesse que la brune à ses côtés pourrait lui donner, alors, pour répondre à tous les doutes et toutes les émotions qui se bousculaient dans ses tripes. Rafe lui-même, de toute façon, il n'arrivait pas à se sortir la tête de l'eau, concernant cette histoire. Quand elle n'lui manquait pas terriblement, il était en colère contre Asteria. Et dans les pires jours, il suffisait d'un rien pour qu'il s'rappelle à elle, qu'elle soit dans un coin d'sa tête, un souvenir impérissable : trop fort pour une amourette de jeunesse. Faute de mieux, au moins, y'avait des gens envers qui il arrivait à maintenir assez de rancune pour tenir bon : aussi injustes et précipités les conflits le séparant de Wyatt avaient-ils été, ils avaient été assez clairs et nets pour rester, même après tout c'temps. Il devait bien être une des premières personnes avec qui Terry avait repris contact une fois qu'elle était revenue à New York – il avait, hein, été un d'ces gens avec qui elle avait conservé un lien alors même qu'elle avait été en Australie. C'était presque plus facile d'leur en vouloir à eux que d'en vouloir à Asteria qui, pourtant, avait été celle qui avait envoyé ces foutues lettres. Lui, il avait attendu en vain, et maintenant, il était fatigué. « Tu sais qu’il vit ici pour Maze. La plupart du temps, on s’engueule, alors me confier qu’elle est revenue, c’est sans doute la dernière chose qu’il souhaite faire. » et déjà, c'était comme s'ils avaient trop parlé de Wyatt- Rafe s'en retrouva à lever les yeux au ciel, pinçant les lèvres. « Peut-être qu'il devrait s'chercher un appart', alors, au lieu d'se mêler des affaires des autres. » et tant pis si, techniquement, il était flic et que ç'aurait dû l'exonérer de toute réelle responsabilité, à refiler des dossiers de police à Asteria, histoire qu'elle s'pointe chez lui pour lui demander des comptes. Tant pis s'il était aussi, l'ami de la blonde et que ç'avait pu jouer. Après tout, fut un temps, ils avaient été amis tous les deux aussi, mais c'était pas pour autant que Wyatt avait fait preuve d'un soutien à toute épreuve vis à vis de lui. Pourtant, il avait été bien vite à pousser la Drake à rouvrir cette foutue enquête sur la disparition de sa sœur, quitte à lui donner toutes les armes pour venir le faire chier lui, avec cette histoire. Au moins, cette réplique amère lui permit d'avoir un sourire à l'adresse de Cassie, un regard complice, parce que mine de rien, il savait c'que ça pouvait faire, d'endurer un Wyatt chiant et déplaisant. Si les circonstances de leur colocation était aussi déplaisante que ce qu'elle décrivait, alors elle n'pouvait qu'être d'accord avec lui, et souhaiter qu'il dégage plutôt qu'il n'traine. « Elle aurait fini par rentrer un jour, Asteria. » ce qui semblait être une évidence pour Cassie, était devenu un véritable doute avec les années, pour Rafe. Il avait attendu, lui, comme le roi des cons, il avait espéré qu'elle revienne un jour, beaucoup plus tôt que dix ans plus tard, et pour des envies plus égoïstes que pour faire sa vie à New York, et mieux vivre ses rêves ici- des rêves dans lesquels il n'était pas inclus, probablement. Alors son visage s'assombrit, au brun- il se renfrogna, et l'impulsion qu'il eut de serrer les mâchoires, fut au moins presque invisible dans la pénombre de l'appartement. « J'sais pas. L'Australie ça a semblé assez cool pour qu'elle y reste dix piges sans donner signe de vie, hein... » et tant pis s'il remuait le couteau dans la plaie. Tant pis aussi, s'il faisait comme si elle n'avait pas semblé lui parler de lettres qu'elle lui aurait soi-disant envoyées- c'était facile de prétendre ça, maintenant qu'ils étaient l'un en face de l'autre, qu'il n'avait jamais rien reçu et que tout c'qu'elle voulait, c'était qu'il soit bien docile à ses côtés, à répondre à toutes ses questions et à la soutenir alors qu'elle était tombée enceinte. Il n'savait pas, franchement, c'qu'elle pensait d'lui tiens- si elle le prenait vraiment pour un con ou si y'avait une once d'honnêteté dans la façon dont ils avaient semblé se retrouver, la toute première fois qu'ils s'étaient revus, dans ce bar. Rafe soupira, chassant de son propre esprit ces images qu'il s'était imposées à lui-même, secouant brièvement la tête. Tant pis pour le reste, y'avait rien de plus pressant que la réalité d'une enquête de police lui retombant sur le coin de la gueule- Asteria l'avait au moins sorti de sa torpeur après toute cette histoire entre eux et maintenant, il devait rester, l'esprit alerte. « Ça reste légitime. (…) Si Lara ou Sam avait disparu, j’aurai remué ciel pour retrouver sa trace. Même dix ans après. Tu ne pourras jamais l’empêcher d’espérer, Rafe…Je sais que ça a été difficile pour toi, après toute  cette merde, et que tu en payes encore les frais aujourd’hui. » ouais, ça semblait légitime. Y'avait bien une part de raison en lui, qui s'disait ça aussi. Une toute petite, infime partie de compassion qu'il avait éprouvée pour les Drake aussi, à l'époque. Avant qu'ils n'lui balancent tout sur le dos. A croire qu'ils avaient trouvé un moyen de faire en sorte qu'la disparition de leur fille leur profite- au moins, ils pourraient faire tomber le voisin gênant qui se tapait leur cadette. Il avait du mal, alors, de s'dire que c'était légitime quand ils n'avaient jamais fait d'enquête propre pour commencer, qu'ils s'étaient concentrés sur lui pendant des années, encore et encore et encore, en sachant pertinemment que c'n'était pas là que se trouvait la vérité sur la disparition de Shea. « Je sais pas de quoi est fait l’avenir, mais tu n’as jamais été seul. Sache-le. » et pour l'coup, même s'il aurait pu avoir envie d'essayer, Rafe ne retint pas un ricanement amer, un souffle qui prouvait qu'il n'était absolument pas convaincu par c'qu'elle disait. « Ouais. Bien sûr... » ironisa-t-il donc. Cassie n'avait pas fait partie d'sa vie quand il avait été en plein dans cette merde. La seule qui était vraiment restée à ses côtés pendant tout c'temps et qui n'était pas de sa famille, c'était Alison. Mais elle aussi, elle devait trouver ça légitime et normal d'la part d'Asteria, de déterrer cette vieille histoire ruinée par sa propre famille, pour essayer de trouver des réponses, dix ans trop tard. « J'suppose que ouais, c'est légitime qu'elle ait laissé ses parents m'accuser et m'emmerder pendant dix ans et qu'elle s'pointe après, quand j'peux enfin passer à autre chose, juste pour remonter toute cette histoire et m'la foutre sous le nez à nouveau. » il était sarcastique, évidemment- lui, il s'disait que c'était légitime aussi c'qu'il pensait et ressentait vis à vis d'toute cette histoire. Mais comme l'avait prouvée sa dispute avec la blonde, elle s'en foutait bien, elle, de c'qu'il pouvait avoir enduré- ce qui importait, c'était cette vérité dont elle s'était bien foutue quand elle avait été en Australie, mais qui semblait si vitale aujourd'hui pour elle. Quitte à frapper à sa porte avec son dossier plein de conneries, pour lui demander des comptes. Définitivement un mal que seul l'alcool semblait vraiment adoucir, et tant pis pour le lendemain- peut-être qu'il aurait dû rester dans c'bar toute la nuit.
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Invité a posté ce message Sam 22 Sep 2018 - 19:09 #

 
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« Peut-être qu’il devrait s’chercher un appart’, alors, au lieu d’se mêler des affaires des autres. » Elle sourit ; C’est ce qu’elle a souhaité à l’instant où il a franchi la porte de cet appartement. Sans doute parce qu’elle savait que le retour de Wyatt dans sa vie n’augurait rien de bon. Mais, elle devait le supporter pour Maze. « Il devrait oui. Ça serait sans doute plus facile pour tout le monde. » Surtout pour elle, mais elle n’a pas envie de ramener ses problèmes insignifiants face aux soucis de Rafe. Elle préfère l’écouter et tenter de trouver les bons mots. Chose difficile, au fond. Parce qu’elle sait, l’alcool est ravageur et quand bien même elle arriverait à trouver les bons mots, son état serait sans doute méprisable. « J’sais pas. L’Australie ça a semblé assez cool pour qu’elle y reste dix piges sans donner signe de vie, hein… » Un seul épaule se soulève avant de se rebaisser. Chacun fonctionne de sa manière : le temps n’était pas sa faute principale. Elle suppose que ce qu’il regrette, c’est avant tout le fait qu’elle soit partie. Deux ans, cinq ou bien dix n’auraient rien changé à cet abandon. Alors, elle ose lui dire simplement : « Chacun tente de survivre comme il peut » En fuyant, en buvant, ou en ignorant. Qu’importe la méthode, on survivait toujours. Le pire était quand même de le faire seul, et elle regrettait que Rafe ait dû le faire seul à l’époque. Alors, elle tente aujourd’hui de le rassurer mais visiblement, ça ne marche pas. « Ouais. Bien sûr… » Elle s’en sent presque vexée, Cassie. Mais elle ne montre rien, parce que c’est ce que font les amis non ? Ils supportent leurs amis, même s’ils sont au plus bas. « J’suppose que ouais, c’est légitime qu’elle ait laissé ses parents m’accuser et m’emmerder pendant dix ans, et qu’elle s’pointe après, quand j’peux enfin passer à autre chose, juste pour remonter toute cette histoire et m’la foutre sous le nez à nouveau. » « J’ai jamais dit qu’elle avait raison sur toute la ligne, Rafe. » Dit-elle d’une manière calme et sereine. Pourtant, elle aimerait pouvoir le secouer comme une pomme simplement pour pouvoir le faire réaliser que ça ne sert à rien de s’apitoyer sur son sort – sort qui pour le moment n’était en aucun cas tombé. Ce n’était que des suppositions de sa part. Même si ils rouvraient l’enquête, allaient-ils lui retomber dessus ? Probablement. Mais, peut-être qu’ils finiraient par comprendre quelque chose, trouver une piste…Qu’importe. Même, si après dix ans, c’est forcément trop lointain. « Je veux pas t’énerver plus que tu ne l’es déjà, Rafe. Je suis vraiment de ton côté, crois-moi. Mais son retour – même s’il fait mal, même si je peux comprendre milles fois ton état et ton énervement…. » Elle reste en suspens quelques instants, simplement pour tenter de mieux le comprendre. Pas certaine que ses paroles soient les bienvenues, mais les poser semble nécessaire. « Te mettrais-tu dans cet état si t’étais vraiment passer à autre chose ? » Genre, vraiment. S’il avait rencontré quelqu’un d’autre, s’il avait oublié Astéria, s’il avait mis son destin dans l’espoir d’un nouveau projet, d’une autre personne…il ne serait pas là, complètement bourré, chez elle. Encore une fois, ça fait dix ans, et pourtant, même s’il prétend le contraire, il ne fait que survivre. Comme survit Astéria en relançant cette enquête.
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Invité a posté ce message Mar 9 Oct 2018 - 21:34 #

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cassie rhodes & rafe hollins

La misère semblait être un état qui durait plus qu'on ne le voudrait. C'n'était pas compliqué, il semblait, de juste profiter de la vie comme elle venait, de s'extasier d'un rien, de toujours être optimiste en toutes circonstances, et de sourire face à l'adversité. Certains survivaient à des épreuves en se disant que ce qui ne les avait pas tués, les avait rendus plus forts et on en faisait des histoires, des gens comme ça- ces âmes toujours positives qui trouvaient un rayon de soleil même dans les temps les plus sombres. Rafe, il les qualifierait presque de naïfs ou d'abrutis- au fond, n'était-ce pas la même chose ? La seule chose dont il pouvait s'prétendre être chanceux encore, c'était de n'pas avoir choppé une maladie incurable, le menant à une mort précipitée : mais l'enfance de merde, plongée dans la violence, l'abandon et la tristesse, il l'avait connue. Sa mère l'avait même complètement largué dans l'inconnu, sans se préoccuper de c'qui pourrait lui arriver, si elle le laissait comme ça, seul. Il avait également connu la rue, la morbide existence des enfants délaissés qui se retrouvaient dans le système, rien d'autre que des encombrants desquels on essayait de faire quelque-chose, sans vraiment y donner les formes. Tous les assistants sociaux à qui il avait pu avoir affaire, avaient plus été préoccupés par l'idée de le refiler à quelqu'un – n'importe qui – plutôt qu'à s'assurer qu'il connaisse ne serait-ce que quelques bonnes années, après avoir tant souffert et avoir perdu ses parents. Ouais alors, que ce soit juste en négatif, le brun voulait bien croire qu'il avait plus d'expérience qu'Asteria, dans le monde de l'adoption- cet univers qui s'ouvrait dès lors que les parents légitimes d'un enfant signaient un putain de papier, abandonnant leurs droits et leurs responsabilités sur la chair de leur chair. Il savait c'que ça faisait à un gosse, de savoir que ses propres géniteurs ne l'avaient pas jugé assez important pour le garder auprès d'eux. Il savait c'que ça faisait, de s'poser des tonnes et des tonnes de questions sur la vie, dès un si jeune âge, sans pour autant avoir la moindre prise sur la merde qu'était le quotidien. Finalement, il s'était mieux débrouillé dans la rue, en piquant ce qu'il mangeait et en se battant avec d'autres pour qu'on ne l'emmerde pas, que quand il avait été sous la tutelle de quelque famille d'accueil, soi-disant bienveillante et sécuritaire. Et comme si ça, ça n'avait pas été assez- y'avait eu tout le reste. L'erreur d'avoir un jour adressé la parole à Shea Drake, quand elle s'était pointée jusqu'à lui, depuis l'autre bout de la rue. L'erreur d's'être laissé emporter par l'idée que peut-être, une fois qu'on avait enduré assez de merde dans une existence, le destin n'pouvait pas en rajouter plus encore. Ouais, avec Asteria, il s'était surpris à penser à un avenir où ils pourraient faire les choses comme ils le voudraient- et de façon plus sage que tout ce qu'il avait pu connaître. Après tout, il n'avait été ni un drogué, ni un délinquant en puissance, ni un dragueur invétéré qui touchait à toutes les nanas qui pouvaient lui passer sous la main. Son seul défaut, aux yeux des Drake, ç'avait été d'avoir la peau un peu trop sombre et un sang un peu trop sudiste. Qui sait, peut-être que si ç'avait été un type blanc, blond, aux yeux bleus qu'ils avaient surpris au lit avec leur fille, leur réaction n'aurait pas été la même. C'n'était pas si compliqué d'aller à penser jusque-là – à les imaginer en enflures jusqu'au bout, au point de plus s'préoccuper de l'idée de lui ruiner la vie à lui, plutôt que de protéger leurs filles, comme ils avaient prétendu le faire pendant tout c'temps. Parce que s'ils avaient vraiment eu à cœur de sauver Shea plutôt que de l'épingler lui pour quelque-chose qu'il n'avait pas fait, ils n'auraient pas passé dix piges à le persécuter, non ? Ils auraient cherché, cherché coûte que coûte et sans faillir, les réponses à leurs questions- hein ?

Mais non, à chaque fois que les Drake avaient remis leurs sales pattes dans cette enquête, ç'avait été pour l'enfoncer plus encore, plutôt que pour chercher quoique ce soit de concret et réel. Au final, Asteria, elle devait se retrouver avec un putain de dossier de police bien vide, où son nom revenait souvent, comme la lettre 'e' dans un texte, mais qui n'était jamais lié à rien. Alors irrémédiablement, à chaque inspecteur ou flic qui avait ouvert ce dossier, il avait été aussi normal de revenir vers lui- c'était comme la procédure de base, et généralement, il n'suffisait que de ça pour que ça fasse jaser son voisinage et tous ses collègues. C'était comme ça qu'il avait perdu ses deux précédents boulots, comme ça qu'il avait été viré de son premier appartement. Comme ça aussi, qu'il avait perdu sa place à Columbia, et toutes les ambitions qui pouvaient aller avec. Alors ouais, chercher des prétextes aux Drake ou même à la bonne cause dans laquelle Terry venait d'se lancer, c'n'était pas dans ses capacités. Rafe, il était rancunier, colérique, sardonique- c'n'était pas nouveau, et même Cassie devait bien le savoir. Peut-être. Certes, ils ne s'étaient retrouvés que des années après le départ d'Asteria, alors la brune n'avait jamais eu à observer le vide que l'absence de la jeune femme avait pu créer chez lui. Vide qui avait majoritairement été rempli par une tonne d'emmerdes dont il se serait bien passé- après tout, peut-être que ç'aurait été facile comme un rien, hein, de tourner la page et d'oublier Asteria et toute sa famille, s'ils lui avaient simplement foutu la paix ! « Chacun tente de survivre comme il peut. » c'était peut-être tout c'qu'on pouvait dire, pour justifier tout ce qui était arrivé pendant ces dix dernières années. Mais une réponse comme ça, évidemment que c'était loin d'être satisfaisant. Ça n'l'était pas pour lui en tout cas, surtout pas ce soir, surtout pas en de telles circonstances. Alors Rafe eut un ricanement rauque, froidement moqueur. C'était un peu avec les mêmes réponses qu'Asteria était revenue dans sa vie ; elle avait eu sa vie en Australie et voilà- y'avait rien d'autre à dire, rien d'autre à expliquer. Ah si, apparemment elle lui avait écrit des lettres qu'il n'avait jamais reçues, mais qui étaient arrivées à bon port, comme par hasard, pour le reste de la ville. Wyatt inclus, tiens. Pour lui, y'avait pas eu d'erreur dans l'adresse du destinataire, et aujourd'hui, il devait faire partie des gens qui devaient trouver tout un tas d'bonnes excuses à tous les choix que la blonde avait faits. En plus de l'blâmer lui, pour avoir essayer de reconstruire sa vie, tant bien que mal. « On a qu'à dire que c'est ma façon de survivre, alors. » qu'il rétorqua, sarcastique, à la maigre défense de la brune. Ce n'était pas sur Cassie qu'il avait envie de passer ses nerfs- et de toute façon, sa colère était bien loin – malheureusement – d'égaler la quantité de désarroi qui l'avait amené au bar, ce soir. Non, Asteria n'avait pas eu raison sur toute la ligne, et au fond, elle n'avait aucun regret à lui servir, vis à vis de tout ce qui s'était passé. Il semblait que ça s'était passé et point barre : tant pis, il devait gérer par lui-même, la décennie sans elle, les périodes où comme un con, il avait attendu un signe de sa part. Et bien sûr, la façon dont les Drake, ses parents, avaient tout mis en œuvre pour ruiner tous ses efforts- ça, elle n'semblait pas s'être donnée la peine de le remarquer, ou d'y prêter attention. Comme quoi, c'était vraiment ironique qu'elle soit là, maintenant, à traiter l'affaire de la disparition de sa sœur, comme une énigme à laquelle elle devait absolument avoir toutes les réponses. Même si ça devait inclure le pousser lui, à nouveau en plein dedans. « Je veux pas t’énerver plus que tu ne l’es déjà, Rafe. Je suis vraiment de ton côté, crois-moi. Mais son retour – même s’il fait mal, même si je peux comprendre milles fois ton état et ton énervement (…) Te mettrais-tu dans cet état si t’étais vraiment passer à autre chose ? » il soupira, ayant subitement envie d'une cigarette- parce que lever les yeux au ciel n'était plus assez, pour détendre ses nerfs mis en pelote, ces dernières semaines. « J'ai jamais prétendu être passé à autre chose. » confia-t-il enfin, baissant les yeux, son cœur douloureux contre son poitrail, alors qu'il n'pouvait que serrer les dents. Peut-être que l'alcool déliait sa langue plus qu'il ne l'aurait voulu. Ou peut-être qu'il était temps qu'il s'l'admette à lui-même – il n'aurait pas couché avec elle si ça n'avait rien signifié. C'n'était pas son genre à lui. Pas avec Asteria, en tout cas. « Mais elle, elle l'a fait, alors-... » alors, subitement, ces dix années n'servaient plus à rien. Elles n'avaient plus aucun sens, plus aucune logique. Plus aucune raison d'avoir tenu bon, d'une quelconque façon. Y'avait qu'un abruti comme Wyatt pour croire que parce qu'on draguait d'autres nanas, et essayait un tant soit peu de vivre avec les événements, on passait à autre chose et tout allait bien. De l'autre côté, y'avait Asteria qui avait passé dix années entières de sa vie sans s'inquiéter de lui, de c'qu'il pouvait bien devenir, ou de ce que New York pouvait encore réserver pour elle. Il avait juste été con- peut-être qu'il aurait dû le savoir dès qu'il avait pigé de quoi étaient faits les Drake. « J'suppose que tout c'qui me reste à faire, c'est pas finir en taule en plus du reste. » et s'il avala une autre longue gorgée de son verre pour mieux faire passer l'amertume dans sa gorge, Rafe aurait bien voulu que ce soit de l'alcool dedans. Ouais, encore plus. Il en fallait une grande quantité, de toute façon, pour vivre comme il le faisait ces dernières semaines.
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