Falling like the stars (tomessa)

« T’es magnifique… » Le souffle coupée, je la regarde rentrer dans la chambre, alors que la montre tourne. Mais sa beauté vaut tout le retard du monde. Elle porte une longue robe, qui lui colle à la peau, une longue fente vient dénudée une bonne partie de ses jambes sur le côté gauche. Bleu légèrement satiné, son décolleté est presque trop sage, mais ce qui me fait mordre ma joue intérieure c’est son dos, presque trop dénudé qui vient apercevoir le début de ses reins. « On devrait peut-être rester ici en fait » Elle est en train de finir de mettre ses boucles d’oreilles, ses cheveux ramassées que d’un côté du crâne libère son cou et révèle le petit diamant qui orne son oreille. Assis sur notre lit, costard noir trois pièces et cravates, je m’avance vers elle pour glisser mes mains autour de ses hanches. « J’ai bien envie de t’enlever cette robe, moi maintenant ! » Elle me tape sur l’épaule, refusant catégoriquement ma proposition. Hors de question qu’elle ait perdue autant de temps à se faire présentable pour juste finir au lit. Je ris face à cette remarque, je sais que cette soirée la stresse depuis un moment. Les pré-sélections viennent de se termine ce qui signifie que la saison est officiellement ouverte. Une petite soirée est organisée avec tous les joueurs des Giants et tout le gratin de New York pour l’occasion. Ça la stresse parce que c’est aussi officiellement notre première soirée mondaine en tant que couple officiel. Pour l’occasion, elle a mis le paquet ! Et putain, quel paquet ! « Très bien… » Je soupire près de ses lèvres avant de lui voler un baiser, lèvres brillantes et sucrées. « Je vais penser à ça toute la soirée alors. Allez, allons-y » Je lui prends la main avant de l’emmener hors de la chambre, puis hors de la maison. Là une limousine nous attende, le chauffeur nous offre la porte. « C’est le protocole » dis-je en mentant parfaitement. Il était simplement hors de question qu’on arrive en simple Dodge. Pour nous présenter au monde entier, comme couple heureux et amoureux, j’avais aussi mis le paquet. Une fois assis à l’intérieur, ma main vint prendre la sienne et lui caresse : « Tout va bien se passer, bébé. » Oh, je sais qu’elle va me dire que non, et que ses raisons vont se déverser comme des flots incontrôlables, mais rien qu’en l’imaginant paniquer, je souris déjà. Elle est déjà bien trop mignonne à ses joues rougies et son genou qui n’arrête pas de monter et descendre. Ma main quitte la sienne, et vient se déposer sur son genou dénudé par sa robe. Je remonte doucement ma main vers l’intérieur de sa cuisse et ose lui dire : « Je sais comment te détendre bébé, tu sais » Une référence à cette fois où sa claustrophobie avait pris possession d’elle, je l’avais baisé à l’arrière de ma voiture pour éviter de la faire penser à autre chose. « Me donne pas l’occasion de recommencer maintenant, on arrive dans quelques minutes » Mon sourire est franc alors que ses joues continuent à virer au rouge. Je me penche vers elle pour lui déposer un baiser sur ses lèvres et ajouter : « Tu sais ce qui va me plaire ce soir ? C’est que tu seras sans doute la plus belle femme de la soirée, et que tout le monde saura que t’es mienne. Putain, t’es mienne, bébé. »

J’inspire une grande bouffée d’air et expire lentement. Je recommence comme ça une ou deux fois en regardant mon reflet dans le miroir. Je tente de chasser mes tremblements, de cacher mon angoisse mais je crois que c’est impossible. Cette soirée est prévue depuis un petit moment et si j’ai tenté de faire bonne figure, de prétendre être prête, ce n’est pas le cas. Ce n’est absolument pas le cas. Une petite voix me dit que je pourrais très bien décider de rester à la maison, Tommy l’accepterait, mais il doit y aller. Cette soirée reste importante que ça soit pour lui ou même pour le reste de l’équipe. Je dois simplement prendre sur moi. Je réitère mon petit jeu de respiration en détaillant ma tenue. La couleur de ma robe n’est pas un hasard mais je sais qu’elle fera surtout un certain effet à l’homme qui m’attend dans la chambre. « T’es magnifique… » Je relève les yeux vers lui, humecte mes lèvres en m’approchant pour attraper mes boucles d’oreilles, dernière touche à ma tenue. J’essaye de ne pas trop penser à la vision de lui en costume pour ne pas céder à mon envie de rester ici. « J’ai bien envie de t’enlever cette robe, moi maintenant ! » Ma dernière boucle d’oreille mise, je me retourne pour lui donner un coup à l’épaule. « Tu la gardes dans le pantalon pour le moment, j’ai pas fait tout ça pour rien. » Je grogne mais j’aurais bien envie de lui céder aussi, d’autant plus en voyant son regard brûlant et en sentant encore ses mains sur mes hanches. « Très bien… Je vais penser à ça toute la soirée alors. Allez, allons-y » Et moi je vais penser à lui qui m’enlève ma robe, parfait … J’attrape ma petite pochette au passage alors qu’il m’entraîne vers la sortie et surtout vers la limousine dont la présence manque de faire tomber ma mâchoire. « C’est le protocole » Je n’en crois pas un mot mais je ne dis rien et me glisse à l’arrière en veillant à ne pas froisser ma robe. La main de Tommy trouve rapidement la mienne alors que ma jambe commence à trembler. « Tout va bien se passer, bébé. », « On en reparlera quand j’aurais fait une catastrophe. » Je grogne. Sa main se pose sur ma cuisse, remonte assez haut pour que je commence à me tendre. Je le regarde immédiatement, cherchant à savoir s’il compte vraiment jouer comme ça avec moi toute la soirée. « Je sais comment te détendre bébé, tu sais. Me donne pas l’occasion de recommencer maintenant, on arrive dans quelques minutes » Ma main arrête la sienne mais ne l’éloigne pas pour autant. « Maintenant ? Parce que tu serais pour recommencer plus tard ? » J’ai la voix trop enrouée et ça n’a rien à voir avec le stress maintenant. Dieu que je déteste ce pouvoir qu’il a sur moi. « Tu sais ce qui va me plaire ce soir ? C’est que tu seras sans doute la plus belle femme de la soirée, et que tout le monde saura que t’es mienne. Putain, t’es mienne, bébé. » Je tremble à l’entente de ces mots, glisse une main dans son cou pour l’embrasser sans doute un peu trop fougueusement. « Répète-moi ça quand je serais à deux doigts de vouloir me cacher derrière la première grande plante verte que je verrais. » La limousine s’arrête et la porte de Tommy s’offre, nous laissant à la merci des flashs des journalistes venus couvrir l’évènement. Le cœur battant à tout rompre, j’accepte la main qu’il me tend pour sortir de la voiture et m’accroche à lui comme si j’étais sur le point de m’effondrer.

« Tu te la gardes dans le pantalon pour le moment, j’ai pas fait tout ça pour rien » Je ris instantanément, en pensant où j’aimerai bien me la foutre. Mais je respecte secrètement sa décision, préférant ne pas la chercher plus que je ne l’ai fait. Elle est magnifique, et j’aimerai pouvoir me pavaner à ses côtés, dans cette robe si sexy. Installé dans la voiture, elle commence à paniquer, ce qui ne même pas, parce que l’heure approche à grand pas. « On en reparlera quand j’aurais fait une catastrophe » Je secoue la tête, en levant les yeux. « Sois pas si pessimiste, tout ira bien, je te le promets » Les joueurs de l’équipe la connaissent et avec les journaux qui ont fait la une sur notre couple pendant plusieurs semaines, elle était maintenant connue de tous. « Maintenant ? Parce que tu serais pour recommencer plus tard ? » « Maintenant, plus tard…j’ai toujours envie de toi » Constamment. En jogging, dans une robe à couper les souffles, dans un petit short sexy, toute nue…j’ai TOUT LE TEMPS envie d’elle. C’est comme si mon corps la réclamait tout le temps, toujours en manque de sa dose. J’essaye cependant de la calmer d’une autre manière, mais elle me coupe en me chopant le cou et vient m’embrasser mes lèvres, avec fougue. J’en ai presque des étoiles dans les yeux, en ajoutant : « Répète-moi ça quand je serais à deux doigts de vouloir me cacher derrière la première grande plante verte que je verrais » Je ris franchement en secouant la tête : « Tu serais une très belle plante verte » Je lui saisis la main, alors que la voiture s’arrête et que la porte s’ouvre. « Prête ? » Elle secoue la tête à la négative mais se glisse lorsque j’en fais de même. Les premiers flashs nous agressent rapidement, tandis que je l’aide à sortir. Une fois devant cette foule, je la sens s’accrocher à moi comme pour vaincre sa panique, et c’est avec une main sur sa hanche que nous avançons. J’entends mon prénom, celui de Tessa et je songe à tous ces journalistes qui veulent avoir la meilleure photo de nous deux. Je pense à ce qu’ils sont venus chercher et alors je m’arrête. Tessa est presque surprise, mais mes mains la retourne, et l’approche de moi. Son regard est intrigué, surpris, et c’est là que je l’embrasse. A pleine bouche. Comme si ma vie en dépendait. Comme si j’exprimais tout mon amour pour cette nana si particulière. Je n’arrête que lorsque je n’ai plus de souffle et en me séparant j’ajoute à Tessa : « Autant leur donner de suite ce qu’ils sont venus chercher » Je souris de toutes mes dents, saisit à nouveau sa main, et avance définitivement jusqu’à l’entrée de ce grand bâtiment. Tout est luxueux et grands dans cet hôtel privatisé pour l’occasion. On avance dans le hall, mais constate déjà de nombreux regards autour de nous. Je croise le regard de Tessa qui semble apercevoir une grande plante verte : « N’y penses même pas bébé. Sinon je t’attache tout à l’heure au lit, en guise de punition. » Elle rougit, ce qui me fait sourire, alors que je l’entraîne parmi la foule d’invités. J’ai l’habitude de voir des gens me dévisager et me regarder, mais cette fois, c’est notre couple qui est jugé, envié ou encouragé. Ou…peut-être simplement regarde-t-il Tessa, cette déesse vivante ?

« Sois pas si pessimiste, tout ira bien, je te le promets » Je ne suis pas convaincue. Est-ce que ça se voit sur mon visage ? Oui, totalement. Je n’ai jamais aimé être au centre de l’attention, en plein dans la lumière. Pour Tommy j’accepte cette nouvelle facette de ma vie – et parce que je ne suis plus n’importe qui. Je sais que je suis prête à tout pour lui, y compris accepter ces petites choses qui me mettent mal à l’aise. Cette soirée en fait partie mais ce n’est pas ce qui m’a amené à refuser d’y aller même si j’ai la trouille et que mon estomac se contracte à mesure que nous approchons. Ça va aller que je me répète pour essayer de penser à autre chose même si la main de Tommy m’aide pas mal. « Maintenant, plus tard…j’ai toujours envie de toi » Je dois me mordre l’intérieur de la joue pour ne pas laisser échapper un soupire qui lui ferait comprendre à quel point je suis pareil et à quel point je serais prête à accepter un petit retard s’il me détend comme il sait si bien le faire. Ce n’est pas le moment, je ne veux pas sortir de cette voiture complètement décoiffée et les vêtements froissés. Je préfère me calmer par un baiser que je lui offre. Oui, je l’utilise pour me calmer mais je sais que c’est loin de le déranger. « Tu serais une très belle plante verte. Prête ? » Je serais surtout très bien cachée derrière une plante verte étant tout sauf prête. Seulement je ne vais pas rester dans cette voiture comme une idiote. Je prends sa main et laisse les premiers flashs m’agresser. Je m’accroche à lui, un peu paniquée et prise de court. Il est la seule personne capable de m’empêcher de partir en courant et qui m’aide à essayer de sourire. Mais il m’arrête, me force à me tourner sans que je ne comprenne pour quelle raison. Il a peut-être changé d’avis et veux de nouveau passer la soirée dans la chambre ? Son baiser me prouve que non. Surprise, il me faut quelques secondes pour y répondre avec autant d’amour et de fougue. J’oublie les journalistes et toutes les personnes qui nous regardent. Ce n’est que lorsqu’il s’éloigne que ma surprise revient. « Autant leur donner de suite ce qu’ils sont venus chercher » S’ils voulaient un sourire sincère pour leur cliché, je viens de leur en offrir un. Je le suis à l’intérieur où je me sens moins oppressée bien que la vue d’une fameuse plante verte me donne envie d’aller la rejoindre. Tomme s’en rend compte bien trop vite. « N’y penses même pas bébé. Sinon je t’attache tout à l’heure au lit, en guise de punition. », « Tu sais que c’est nul comme menace ? Parce que tu sais que je suis pas contre. » Ce qui me n’empêche pas de rougir comme pas possible alors que nous rejoignons le gros de la soirée et que je sens de nombreux regards – trop – se poser sur nous. « Pourquoi j’ai l’impression que tout le monde nous regarde ? » Je demande en balayant la pièce du regard. J’aperçois même un groupe de filles vraiment sublimes dans leur robe hors de prix, chuchoter en regardant vers nous et je retiens ma grimace. « Je suis pas certaine de vouloir le savoir mais … je risque de croiser des ex n’est-ce pas ? »

« Tu sais que c’est nul comme menace ? Parce que tu sais que je suis pas contre » Mon visage s’illumine dans un sourire plus très taquin. Mes yeux, eux, brillent d’envie et de désir, même si je sais que ce n’est ni le moment, ni l’endroit. Pourtant, c’est à ses oreilles que je lui réponds :  « Oh, ce n’est pas tant t’attacher la punition, c’est de savoir que tu vas y penser toute la soirée » Parce que je sais qu’elle le fera, et qu’à force, son désir et plaisir sera décuplé d’ici à ce qu’on rentre vraiment à la maison. Quand je me redresse, ses joues ont un peu plus rougies, et ses yeux pétillent d’impatience. « Plus tard, bébé » Je lui ai donné de quoi penser à autre chose pour les prochaines minutes, je l’espère. Main dans la main, on avance parmi la foule qui semble nous observer secrètement. « Pourquoi j’ai l’impression que tout le monde nous regarde ? » J’étudie la foule, ce n’est pas une impression. Ça fait bien des années que je ne suis pas arrivé à une soirée, en si belle compagnie. A vrai dire, en compagnie d’une petite amie. Toutes celles avec qui je venais accompagner n’était autre que des nanas rencontrées sur le moment. Rien à voir avec cette belle créature qui m’accompagne. « Je suis pas certaine de vouloir le savoir mais…je risque de croiser des ex n’est-ce pas ? » Cette question me frappe en plein estomac, j’en avais presque oublié que la jalousie de Tessa pouvait être encore présente. J’étudie la foule une seconde fois, en m’attardant sur les visages. Maria. Cindy. La rousse dont j’ai oublié le prénom. Taylor. Clara ? Ou c’était peut-être sa sœur jumelle ? Je baisse les yeux, peu fière d’avoir été si dévergondé et fini par ajouter :  « Crois-moi tu veux pas savoir » Ça devrait suffire pour lui indiquer qu’effectivement il y’en a certaines, sans m’attarder sur le nombre exacte.  « Je vais te chercher un verre ? » Ma main glisse le long de son dos dénudé et la fait frissonner.  « Champagne ? » Elle acquiesce doucement avant que je lui glisse un bisou sur sa joue et que je l’abandonne quelques secondes pour m’extirper vers le bar. « Alors, ce n’est pas un mythe ? Tommy Matthews est off the market » Je me retourne et voit Cindy, blonde aux formes généreuses, bimbo à ses heures perdues.  « Cindy, ça fait un moment » Elle acquiesce, s’avance vers moi pour venir toucher mon épaule. « Faut dire qu’à l’époque, on s’amusait bien Tommy »> Mon sourire charmeur revient aussitôt, comme un vieux compagnon qui ne me quitte jamais.  « C’était une belle époque, oui » Faut dire qu’on avait passé de bons moments ensembles mais loin de ce que Tessa peut me faire vivre. « On m’attends, c’était un vrai plaisir de te revoir, Cindy » Je souris et la contourne, deux coupes à la main.

Cette soirée continue de m’angoisser. Le regard des personnes posé sur nous, leur jugement, ça me fait peur. J’aime pouvoir me dire que je suis plus courageuse que ça et qu’avec mon petit ami à mes côtés tout va bien se passer, pourtant je continue de sentir la peur monter à mesure que nos pas nous rapprochent de la plupart des invités. « Oh, ce n’est pas tant t’attacher la punition, c’est de savoir que tu vas y penser toute la soirée » Je déglutis un peu trop bruyamment à mon goût. Mes joues chauffent autant que mes oreilles et je sais, oui j’en suis certaine, que je vais penser à ça toute la soirée. A ses mains sur moi, ses lèvres s’aventurant ici et là, son corps contre le mien. J’en frissonne, impatiente d’en finir avec cette soirée pour retrouver notre petit cocon. « Plus tard, bébé » Plus tard … plus tard. Je n’ai plus envie d’être à plus tard. Je n’ai pas envie de rester ici trop longtemps, encore moins avec tous ces regards posés sur nous, sur moi. Ces femmes qui chuchotent à notre passage et qui ne semblent pas ravies de ma présence au bras de Tommy. Ma jalousie s’éveille. Lentement mais elle s’éveille malgré tout. « Crois-moi tu veux pas savoir » Une douche froide imaginaire s’abat sur moi. Mes lèvres pincées, je me contente de secouer la tête. Non, je ne veux pas savoir. Je déteste avoir conscience qu’il y en a eu tant d’autres, un nombre trop impressionnant à mes yeux et qui me rappelle sans cesse que je dois être détestée par toutes ces femmes qui auraient aimé être à ma place et mettre la main sur Tommy. « Je vais te chercher un verre ? Champagne ? », « S’il te plait. » Je confirme dans une petite voix, regrettant bien vite le contact de sa main sur ma peau. Seule, je commence à tourner sur moi-même, à regarder tout autour de moi et à forcément remarquer une seconde fois ce groupe de femmes en train de chuchoter dans ma direction. J’ignore ce qui semble être si drôle mais je les vois pouffer. Agacée, je détourne les yeux vers Tommy et serre les dents. Qu’est-ce que cette femme fait ? Ravalant mon envie de m’approcher pour retirer sa main de sur l’épaule de mon petit ami, je suis tout de même bien soulagée de le voir la contourner et me rejoindre, flûtes de champagne dans les mains. « Ça en fait au moins une. » Que je dis à en désignant du menton la bimbo blonde qui me fusille du regard. « Voire quatre avec les trois qui n’arrêtent pas de se payer ma tête là-bas. » Ça me suffit pour vider ma flûte de champagne et me sentir mal. Si j’ai confiance en Tommy, ce n’est pas le cas de ces femmes. Ma jalousie va m’empêcher de supporter de voir ces dernières lui tourner autour comme des vautours alors que j’aurais l’air d’une potiche sur le côté. Il va falloir que je me calme, que j’évite de gâcher la soirée comme je crains de le faire. Ma main libre va se poser dans sa nuque, caresser la naissance de ses cheveux. Mon visage s’approche du sien n’ayant pas à me relever grâce à mes talons. Mon nez se frotte au sien et je l’embrasse totalement consciente de me donner en spectacle. C’est exactement ce que je vise, qu’elles voient toutes que cet homme n’est pas à approcher. « Je ne suis peut-être pas fière d’avoir frappé Lisa mais si l’une d’elles te touchent encore, je l’étrangle. »

« Ça en fait au moins une » Elle m’accueille avec le regard trop jaloux, en saisissant le champagne que je lui offre. Je sais que la jalousie de Tessa peut être maladive et qu’elle peut autant haïr n’importe quelle nana pour le simple fait qu’elle m’approche de trop près. C’est pour cette raison qu’il ne faut jamais, Oh grand jamais, qu’elle apprenne que Ozalee et moi, nous avons déjà couché ensemble. Ça ne signifiait absolument rien – c’était purement physique et sexuel. Et ça n’a jamais changé la nature de notre amitié, mais je sais qu’à cette simple annonce, Tessa haïra Ozalee. Sauf qu’Ozalee a été la première fille à ne jamais me laisser tomber, depuis notre enfance elle a toujours été présente. Même si des milliers de kilomètres nous séparent, je n’imagine pas ma vie sans elle. « Voire quatre avec les trois qui n’arrêtent pas de se payer ma tête là-bas » Elle siffle entièrement sa flûte alors que je regarde les filles en question qui gloussent et me sourient d’une manière charmeuse lorsqu’elles comprennent que je les regarde. « Non, seulement trois. » J’ajoute, même si je sais que ces paroles ne la rassureront absolument pas. Je ne peux pas changer mon passée, ni oublier toutes ses filles avec lesquelles j’ai couché. Après mon divorce, j’ai dû me faire la moitié de New York par vengeance. Mais ce qui compte maintenant, c’est elle. Uniquement elle. C’est exactement ce que je souhaite lui dire, seulement sa main attrape ma nuque et vient me plaquer entièrement contre elle et ses lèvres sucrées par le champagne. Son baiser est fougueux mais calculer. Elle est parfaitement en train de marquer son territoire, ce qui au fond ne me dérange pas. Mes mains viennent se caler dans son dos nu. Une fois satisfaite, elle se recule me laissant des étoiles pleines les yeux : « Je ne suis peut-être pas fière d’avoir frappé Lisa mais si l’une d’elles te touchent encore, je l’étrangle » Je me mets à rire franchement, en la regardant amoureusement. « Tu sais que t’es sexy quand tu te la joue badass »Mon sourire est espiègle, et je l’embrasse rapidement avant de la relâcher doucement. « Mais arrêtons de s’embrasser comme ça, veux-tu. Je vais avoir envie de te baiser de suite, sinon. » Ça me fait sourire, en repensant à cette soirée où on avait pas résisté à nos pulsions et qu’on l’avait fait dans les chiottes de la soirée. La première fois aussi que je l’ai fait pleurer parce que j’avais été trop brutal. Depuis, elle en redemandait que trop. « Allez viens, je vais te présenter à quelques personnes » Son avantage au début de notre relation, c’était qu’en tant qu’agent et amie, elle avait accès à mes connaissances et mon carnet d’adresse. En tant que petite amie maintenant, c’est d’autant plus accessible. « Oh, mais c’est Tommy Matthews ! » Je m’approche d’un jeune prodige de la natation, que j’ai connu il y a quelques mois. « Luc, c’est toujours un plaisir de te revoir. Je te présente Tessa, ma petite amie. Tessa, c’est Luc Garfield, un nageur hors normes » « Alors, c’est donc vrai ? » Il me regarde sourire aux lèvres, en nous dévisageant. Faut croire que c’est la réaction de tout le monde ce soir. Si nous nous affichions peu sur Instagram et mains dans la main dans les rues, rien ne vaut une bonne soirée mondaine pour officialiser vraiment notre relation. « Vrai de vrai ! » Je glisse une main sur la hanche de Tessa que j’approche de moi : « Faut dire : Comment résister à sa beauté ? » Luc rit parce qu’il sait que seul un fou pourrait ne pas vouloir de Tessa. « J’ai entendu dire que tu commençais à t’entraîner pour les jeux olympiques de 2024. Ça avance ? »

« Non, seulement trois. » Je ne retiens même pas ma grimace en entendant ça. C’est déjà trois de trop ce que je me garde de lui dire. Il a un passé et je tente encore de faire avec. Là où je pensais avoir plusieurs conquêtes, lui me bat à plate couture. Seulement lorsqu’on connait son passé avec Lisa et qu’on voit sa belle gueule, je peux comprendre. Ça me coûte mais je comprends. Ce qui ne veut pas dire que j’apprécie de voir toutes ces … pouffiasses glousser comme des dindes en regardant vers lui, prêtes à s’effondrer parce qu’il a osé lancer un regard vers elles. Qu’elles osent le toucher et je leur arrache les cheveux ! Pas de quartier ! Bon d’accord, je doute d’en être réellement capable. Lisa c’était autre chose, elle a su appuyer là où ça fait mal, très mal, alors que ces filles-là espèrent seulement quelque chose qu’elles n’auront jamais. Il n’y a que ma jalousie pour me faire perdre les pédales et m’amener à embrasser mon petit à en perdre le souffle devant tout le monde. Là, si quelqu’un doutait encore de notre situation, cette personne est désormais plus qu’au courant. « Tu sais que t’es sexy quand tu te la joue bad ass » Ça pourrait me plaire de l’entendre me dire ça mais je déteste être dans cet état et je déteste être violente, raison pour laquelle je grimace une fois de plus. « Mais arrêtons de nous embrasser comme ça, veux-tu. Je vais avoir envie de te baiser de suite, sinon. Allez viens, je vais te présenter à quelques personnes » Le gloussement vient de moi cette fois-ci. Je reste un peu collée à lui et mordille ma lèvre, une façon de lui faire comprendre que ce que je m’apprête à dire risque de l’exciter un peu plus. « Oh mais, bébé, tu vas très probablement avoir envie de ça bien avant qu’on rentre en sachant que je ne porte rien, absolument rien sous ma robe. » Je ne comptais pas lui avouer ça de suite et s’il avait remonté sa main plus haut dans la limousine il l’aurait su, mais là c’était trop tentant. Ma robe étant trop près du corps, même un string se voyait trop. J’ai préféré ne rien mettre et vu le décolleté de mon dos, un soutien-gorge n’était pas envisageable. Je le suis docilement, plutôt fière de ma bombe. Nous approchons d’une tête qui me dit quelque chose mais ce n’est que lorsque Tommy nous présente que je me souviens m’être un peu renseignée sur lui, avant tout par curiosité. « Alors, c’est donc vrai ? », « Vrai de vrai ! Faut dire : Comment résister à sa beauté ? » Je me mets à rougir comme une idiote. Pour tenter de me venger, ma main passe du dos de Tommy à ses fesses dès qu’il me rapproche de lui, main sur ma hanche. « J’ai entendu dire que tu commençais à t’entraîner pour les jeux olympiques de 2024. Ça avance ? », « Oh j’ai vu tes stats il y a quelques jours. Je ne suis pas très calée natation, je suis plus football, mais j’étais curieuse. T’as de grandes chances de ramener de l’or, c’est assez impressionnant. » Un compliment qui semble plaire à Luc qui sourit fièrement. Un peu plus et il pourrait presque bomber le torse. « C’est ce qu’on vise en tout cas ! » Confirme-t-il. En même temps quel sportif digne de son nom irait dire le contraire ?

« Oh mais bébé, tu vas très probablement avoir envie de ça avant qu’on rentre en sachant que je ne porte rien, absolument rien sous ma robe » Je bloque, littéralement. Les yeux qui s’écarquille une seconde, je déglutine. Je laisse mon regard arpenter son corps de déesse et j’ose bien croire qu’elle n’a rien en dessous. Aucun faux pli, aucune trace. Oh…bordel de merde. Dire que j’aurais pu le savoir tout à l’heure dans la limousine. Merde ! Je cligne des yeux pour revenir à la réalité alors que je commence déjà à bander, mais je préfère me concentrer sur cette soirée et sur ce qu’elle peut lui apporter .« Tricheuse ! » C’est vers Luc que je m’approche pour présenter Tessa, mais en l’entendant lui parler, visiblement c’est ce qu’elle s’est déjà renseignée. « Oh, j’ai vu tes stats, il y a quelques jours. Je ne suis pas très calée natation, je suis plus football, mais j’étais curieuse. T’as de grandes chance de ramener de l’or, c’est assez impressionnant. » J’aurai pu être attentif et être impressionné. Non, tout ce à quoi je pensais, c’était la main de Tessa sur mes fesses. C’est ce que j’adore chez elle – une seconde elle peut être introvertie, prude et incapable de supporter que tout le monde la regarde. La seconde d’après, elle est extravertie, prête à faire ce dont elle a envie, sans se soucier de ce que les gens diront. Au fond, ça ne me dérange pas, bien au contraire. Tout le paquet lui appartient. « C’est ce qu’on vise en tout cas ! » J’acquiesce en souriant : « Faut y croire ! » « Et toi Tommy, prêt pour la saison ? Vous avez eu de nouvelles têtes, dans votre équipe. Des nouveaux talents ? » Je souris en regardant légèrement Tessa et en pensant à Kaïn. Mais je ne préfère rien dévoiler, ordre des coachs. Tout ce que je réponds, c’est : « Faut voir ça sur le terrain ! On a hâte de pouvoir commencer à enfin se défouler » Tessa s’excuse une seconde, prétextant un besoin d’aller aux toilettes et s’évapore me laissant seul avec Luc. Je discute un peu avec lui, avant de finir par me retourner vers d’autres personnes, et à des joueurs de l’équipe. « C’est moi ou Tessa est canon de jour en jour » Je souris, presque fier, en répondant : « Je confirme » En vérité, elle assume de plus en plus qui elle est vraiment, et son physique de malade. J’ose croire que c’est moi qui arrive à la faire sortir de sa zone de confort – parce qu’il y a bien des mois, elle n’aurait jamais imaginé porter une robe aussi sexy en public. Et rien que ça…ça me réchauffe le cœur. « T’es chanceux, Matthews » J’apporte mon verre aux lèvres et hausse les épaules : « T’as pas idée. »

« Tricheuse ! » N’est-ce pas lui qui me cherchait en me promettant de m’attacher au lit si jamais je prenais la fuite ? Je n’ai fait que répliquer à mon tour. D’accord mon aveu est pire parce qu’il risque d’éveiller un peu trop de choses directement mais je trouve que c’était de bonne guerre. A tel point que je me contente d’un large sourire tandis qu’il me guide vers Luc. Nageur et nouvel espoir pour les Etats-Unis, je ne sais pas grand-chose de lui mais je me suis tout de même penchée sur la question. Le sport est une passion depuis que je suis petite et si j’avais eu le courage de me lancer dans la danse je ne serais sans doute pas là ce soir. En tant qu’agent, je peux laisser ma curiosité m’amener à me renseigner sur pas mal de sportifs et apprendre des choses que d’autres ne savent pas. Ça ne veut pas forcément dire que j’ai envie de proposer de travailler pour eux, je suis simplement curieuse et j’ai une excellente mémoire pour tout retenir. « C’est ce qu’on vise en tout cas ! », « Faut y croire ! » « Et toi Tommy, prêt pour la saison ? Vous avez eu de nouvelles têtes, dans votre équipe. Des nouveaux talents ? » Nos regards avec Tommy se croisent. Je pense immédiatement à mon frère, jeune recrue dans l’équipe et dont je suis particulièrement fière. Pourtant, comme lui je ne dis rien là-dessus connaissant les directives données par le coach des Giants. Aucune information ne doit filtrer. « Faut voir ça sur le terrain ! On a hâte de pouvoir commencer à enfin se défouler » Moi il me tarde de les voir tous gagner, c’est tout ce que je leur souhaite et puisque j’ai la meilleure place pour les encourager, je vais en profiter. En attendant je m’excuse et m’éclipse en direction des toilettes. Vides, je fais ce que j’ai à faire, m’apprête à sortir lorsqu’une phrase me bloque. « Je pense que c’est en bonne voie avec Tommy. » L’interstice entre la porte et son encadrement me permet de voir deux femmes se poser devant les lavabos, l’une d’elle étant la blonde trop parfaite avec laquelle j’ai vu Tommy. « C’est vrai que tu irais tellement mieux avec elle. Non mais tu l’as vu ? » Dit-elle en gloussant avant de remettre une couche de brillant à lèvres. Je crois que je vais vomir mais mon corps est pétrifié et je continue d’écouter bêtement ce qui se dit. « Elle est tellement fade. Il a besoin de mieux ! Cette fille n’a clairement pas ce qu’il faut pour le satisfaire et puis … » La bimbo se penche vers son amie, prête à lui faire une confidence. « Il m’a confié que l’époque où on était ensemble était une belle époque. Elle n’a aucune chance. », « Olala, ça veut dire que ce que ça veut dire. » Je ravale comme je peux l’envie de sortir pour aller lui éclater la tête contre l’évier mais par chance elles ressortent en riant avant que j’en sois capable. Tremblante, je sors enfin, ne regarde même pas mon reflet probablement livide dans le miroir et sors à mon tour. J’ai aucune chance … Si elle savait bon sang ! Et malgré ça, ça laisse encore une fois le doute planer. Je manque cruellement de confiance en moi ce qui suffit à me faire étouffer dans ma robe que je trouve d’un coup trop serrée. Dans la foule, je cherche brièvement Tommy des yeux sans le trouver. J’ai besoin d’air, tout de suite. « Tessa, ça va ? » Je connais brièvement un membre des Giants et acquiesce en cherchant la sortie. « J’ai juste … si Tommy me cherche je suis … je suis dehors. » Je le pousse un peu pour m’engouffrer dans un le petit couloir qui mène à un jardin pas très grand mais parfait pour m’échapper. Ma vue se brouille en me répétant les paroles de ces deux idiotes et je me déteste encore plus de douter de moi, de douter de ce que je lui apporte mais lorsque je compare cette fille parfaite sur tous les plans à moi je ne peux que me dire qu’elle a raison : je suis fade et je n’ai aucune chance.