Falling like the stars (tomessa)

« Au fait, c’était pas Gaby que j’ai vu l’autre jour au stade ? » J’arque un sourcil à mon coéquipier. Mickaël et Gaby, c’est une longue histoire d’amour. Si longue qu’elle est en à la saison 4, épisode 254. Aux dernières nouvelles, je les savais séparés, mais faut croire que je me trompais encore. « Si, c’était elle. » « Et ? » Je parcours la salle, en tendant d’apercevoir Tessa mais je suppose qu’elle a trouvé quelqu’un avec qui discuter vu qu’elle ne me revient pas. « C’est compliqué. On a recouché ensemble » Je ris franchement en secouant la tête : « T’arrive pas à te l’enlever de la tête » « Non. Et pourtant, elle me rend dingue. » Les femmes. A l’état pur. Tessa a le don de me rendre dingue parfois, quand elle s’y met. Pourtant, je ne l’échangerai pour rien au monde. C’est Kyle qui vient, les sourcils froncés et qui nous accoste. « Ça roule Kyle ? » « Tommy, tu devrais aller voir Tessa. » Je me stoppe net. Quand on touche à elle, je mords, littéralement. « Qu’est-ce qui se passe ? » « Je ne sais pas…Mais elle semblait pas bien. » « Elle est où ? » Je dépose mon verre sur le premier plateau qui passe d’un serveur alors que mon attitude protecteur prend le dessus. « Dans le jardin, je crois. » « Merci. » Je me glisse hors de ce petit groupe et marche en direction indiqué par Kyle. Le couloir m’emmène vers de grande porte qui s’ouvre sur un petit jardin. Il est peu éclairé alors que la silhouette de Tessa se dessine sur un banc. J’avance à pas rapide, le cœur battant. Qu’est-ce qu’elle a ? Qu’est-ce qui s’est passé ? « Tessa ? » Elle relève la tête et je vois, malgré la pénombre, qu’elle pleure. « Eh… bébé » Devant elle plus vite que prévu, je m’installe près d’elle et lui prend la tête dans les mains pour sécher ses larmes. « Qu’est-ce qui se passe, ma puce ? » Ma voix est douce et rassurante, même si je ne vois pas pourquoi elle est dans tous ses états. Les dernières fois qu’elle a pleuré, c’était parce qu’on s’était disputé, encore. Je me hais de la faire pleurer à chaque fois, parce qu’un homme ne devrait pas faire subir ça à une femme. Alors, savoir que je ne suis pas le fautif me met hors de moi. Je jure que le premier qui a osé la toucher, je le tabasse. J’essaye de déchiffrer son regard mais tout ce que j’y vois c’est une blessure profonde et une incompréhension. Elle hoquette, peine à parler et dévie son regard du mien. Je ne saisis pas. N’avions pas commencé une si belle soirée, avec des perspectives ultra intéressantes ? « Parle-moi, Tessa »

Être aussi mal et laisser les paroles de personnes qui ne savent rien sur moi m’atteindre, ça m’agace. Supposée être plus forte que ça, ce soir il n’y a rien à faire. Sans doute parce que ces mots me semblent plus vrais qu’ils ne le sont. A force de me l’entendre dire j’ai fini par accepter qu’il ne voie plus que par moi, qu’aucune femme ne parviendra à l’attirer dans son lit – ou sur n’importe quelle surface où il pourrait les prendre. Ça n’empêche pas le doute de s’installer de temps et de me questionner à nouveau. Suis-je assez bien pour lui ? Ne va-t-il pas finir par se lasser et partir pour une femme tellement plus belle et sûre d’elle que je ne le suis ? Jusqu’à quand notre histoire va durer ? J’aimerais qu’elle soit éternelle. J’aime Tommy comme je n’ai jamais aimé auparavant. Devenu essentiel à ma vie, en le perdant un jour je ne me relèverai pas. C’est pour cette raison que des paroles aussi mauvaises que celles entendues un peu plus tôt me font aussi mal. J’ai sans cesse peur de perdre une partie de mon âme. Je tente comme je le peux de ravaler mes larmes, mélange de rage et de douleur, sans y parvenir. Mes mains tremblent à force de m’énerver contre moi-même et je me laisse tomber sur le premier banc que je trouve. Un petit banc en pierre dans l’allée centrale du jardin. Le froid me mord immédiatement la peau ce qui ne fait pas me relever. De mes mains je frotte mes bras pour me réchauffer en tentant de me calmer. Il n’est pas question que je retourne à l’intérieur dans cet état. En fait, je ne suis même pas certaine de vouloir y retourner. Je vais vouloir me cacher ou insulter cette pauvre fille. Je ne frappe pas mais ça ne veut pas dire que je suis un petit chaton tout mignon, sortir les griffes je sais faire. Pour ça faudrait-il encore que je sois capable d’aligner deux mots. Etant donné mes sanglots, ce n’est pas gagné. « Tessa ? » C’est sa voix qui me fait frissonner. Je manque tout de même de courage, reste assise sur mon banc en relevant mes yeux larmoyants vers Tommy. « Eh… bébé. Qu’est-ce qui se passe, ma puce ? » Automatiquement mes mains se posent sur les siennes. J’ai tant besoin de ce contact entre nous que la moindre occasion est bonne à prendre. Si mes larmes finissent par se calmer un peu, elles sont remplacées par un hoquet disgracieux. « Parle-moi, Tessa » Je souffle un moment et tourne la tête pour embrasser la paume de l’une de ses mains. Maintenant je me sens ridicule ce qui ne fait pas disparaitre la douleur. « C’est … c’est rien. » Je mens très mal, surtout à Tommy. Et puis mon état me trahi tellement que je sais qu’il ne va pas apprécier que je ne m’ouvre pas. « J’ai … c’est ta bimbo blonde, je l’ai entendu … » Ça n’est pas clair du tout. Je finis par me détacher de lui et me relever pour marcher un petit peu. « Je n’ai absolument pas confiance en moi. Je ne comprends toujours pas ce que tu vois chez moi, surtout en voyant des filles pareilles. Elles sont magnifiques et tellement sûres d’elles contrairement à moi. Sûres d’elles au point de s’amuser à imaginer rentrer avec toi ce soir parce que je suis fade et incapable de te satisfaire. » La dernière partie est fausse, ça je le sais que trop bien mais la première … Je suis la plus banale des femmes sur terre et l’entendre dire d’une bien plus belle c’est douloureux au point de me faire éviter le regard de mon petit ami.

« C’est…c’est rien. » Visiblement, c’est faux. Mais c’est Tessa. A toujours dédramatiser ce qu’il lui arrive. Sans doute parce qu’il lui ait arrivé bien pire et qu’à force, elle finit par devenir plus forte. Seulement, je déteste la voir dans cet état. Je déteste la voir pleurer tout court. Je fronce les sourcils, en tentant de la déchiffrer. Oh, je sais qu’elle me ment et qu’elle se rend compte que je ne suis pas dupe. J’attends simplement la suite, parce qu’elle va forcément arriver. Tessa c’est une boule de nerfs, incapable de garder ce qu’elle a sur le cœur. C’est pour ça qu’on se dispute sans cesse – et qu’on s’aime à milles à l’heure. Parce que sa bouche est totalement indépendante, sans filtre ni timing. Mais c’est ce que j’aime chez elle. D’une certaine manière, elle est comme moi. Impulsive. Indomptable. « J’ai…c’est ta bimbo blonde, je l’ai entendu… » Mes sourcils se froncent un peu plus en tentant de comprendre ce qu’elle raconte. Ma bimbo blonde ? Je ressasse les évènements passés et me rappelle avoir discuté avec Cindy. La bimbo blonde. Je l’avais déjà zappé, elle. Elle finit par se lever et marcher un peu – la tempête Tessa arrive. C’est inévitable « Je n’ai absolument pas confiance en moi. Je ne comprends toujours pas ce que tu vois chez moi, surtout en voyant des filles pareilles. Elles sont magnifiques et tellement sûre d’elles contrairement à moi. Sûre d’elles au point de s’amuser à imaginer rentrer avec toi ce soir parce que je suis fade et incapable de te satisfaire » Je secoue la tête avec le regard lourd. Tessa s’est toujours retrouvée en second plan – Avec l’époque de Lisa, c’était pareil. Bimbo qui s’assume, elle n’avait jamais hésité à mettre Tessa derrière elle pour mieux briller. Avec son passé, je comprends mieux l’origine de cette peur incessante qu’à Theresa. Elle ne se trouve jamais bien – parce qu’elle a trop souvent été rejetée. Sauf jusqu’à moi. Je me lève en lui saisissant la main, afin de l’arrêter. « Bébé… » Je prends une profonde inspiration avant de m’approcher vraiment d’elle et de porter une main à sa joue, une nouvelle fois. « Ces filles sont juste jalouses – et il en existera d’autres certainement qui te diront n’importe quoi pour t’atteindre, parce qu’elles ont toutes conscience d’une chose : t’es magnifique » Ses yeux se détournent légèrement, chose qui m’agace : « Non, bébé. Regarde-moi quand je te dis ça. T’es splendide…bon sang, j’aimerai pouvoir te montrer à quel point tu rayonnes avec cette robe, ce soir » Si seulement je pouvais juste lui montrer ce que moi, je vois. Ce qu’elle fait à la gente féminine. A ces filles jalouses et puériles. « Mais ce que je vois chez toi…. » Ma main sur sa joue glisse le long de son cou, sur sa clavicule et vient se déposer sur sa poitrine, à l’exacte position de son cœur. « … c’est ça. T’es splendide parce que t’as un cœur immense, Tessa. Tu passeras toujours les autres avant toi, et malgré ce que la vie t’as fait vivre, tu respires la joie de vivre. » J’humecte mes lèvres, en laissant mes yeux s’attarder sur ses lèvres qui me manquent déjà avant de revenir jusqu’à ses yeux. « Elles peuvent être magnifiques, être sûres d’elle ou insinuer qu’elles repartiront avec moi, je n’en ai rien à faire. Parce que moi, oh bébé…je n’ai d’yeux que pour toi. Si seulement, je pouvais te le montrer. » Ma main glisse le long de son corps, sur ses hanches et la rapproche un peu plus de moi. Si seulement je pouvais lui montrer pour qu’elle comprenne que je ne pourrais jamais me lasser d’elle, que jamais je pourrais la changer pour une autre. Il suffirait juste d’un reflet, d’un pauvre… Je m’arrête net, et écarquille les yeux. Je lui saisis la main avant de l’inciter à me joindre : « Viens avec moi. » Je l’entraîne sans qu’elle n’ait le temps de me contredire. Je traverse le jardin pour entrer de nouveau dans la bâtisse. Le premier miroir que je trouve, c’est dans une petite salle de conférence, complètement vide. Je m’y engouffre et ferme la porte à double tour pour être tranquille. Le mur habillé de grands miroirs nous reflète plusieurs fois, et c’est devant que je m’y arrête, les rangées de chaises derrière nous. Je la place devant moi, mes mains sur ses épaules et lui souffle à l’oreille : « Regarde-toi, bébé. Regarde comment t’es sexy. »

« Bébé… » Je le sais avant même que le mot ne sorte de sa bouche. Je sais à l’instant où sa main saisi la mienne qu’il va vouloir m’arrêter dans ce qu’il considère comme être un délire insensé. A ses yeux c’est à croire que je suis la huitième merveille du monde et je n’arrive pas à comprendre comment ni pourquoi. Il m’a suffit de voir ses anciennes conquêtes ce soir - un simple aperçu - pour me poser une énième fois la même question : pourquoi moi ? Je n’ai pas tout ce que ces femmes ont, certainement pas leur assurance. Alors pourquoi ? Hormis ses sentiments pour moi, il n’y a aucune raison qu’il ne reparte pas avec l’une d’elles qui seraient tellement plus à même de satisfaire ses besoins. « Ces filles sont juste jalouses – et il en existera d’autres certainement qui te diront n’importe quoi pour t’atteindre, parce qu’elles ont toutes conscience d’une chose : t’es magnifique » Absolument pas d’accord avec ça, je baisse les yeux. C’est ma façon de lui exprimer mon ressenti sans pour autant y mettre les mots, une sorte de communication non-verbale car le corps peut souvent en dire tellement plus que des paroles. « Non, bébé. Regarde-moi quand je te dis ça. T’es splendide… bon sang, j’aimerai pouvoir te montrer à quel point tu rayonnes avec cette robe, ce soir. Mais ce que je vois chez toi… » Je frissonne de sentir sa main glisser de ma joue à ma poitrine. Elle se pose au niveau de mon coeur alors que mon regard reste rivé vers son visage. Je tente de croire à ses compliments mais les paroles de sa bimbo se répètent dans ma tête, me font trop mal. « … c’est ça. T’es splendide parce que t’as un cœur immense, Tessa. (...) Parce que moi, oh bébé…je n’ai d’yeux que pour toi. Si seulement, je pouvais te le montrer. » Mes yeux se voilent de nouveau mais je lutte pour ne pas pleurer une nouvelle fois. Bon sang mais qu’ai-je fait pour le mériter ? Pour qu’il me voit de cette façon alors que j’en suis incapable ? En silence, j’observe Tommy et vois la lumière se faire dans son regard. J’ignore ce à quoi il vient de penser mais je sais qu’il a désormais une idée derrière la tête. « Viens avec moi. » Il m’entraîne à sa suite et m’empêche de protester. Je suis son pas rapide comme je le peux avec ma robe et mes talons. Au début persuadée qu’il allait nous ramener parmi la foule pour une raison ou une autre, je le vois prendre un tout autre chemin. « Tu nous emmènes où comme ça ? » Je lui demande sans avoir le droit à la moindre réponse. Une porte ouverte et me voilà l’intérieur d’une salle de conférence sans comprendre ce qu’il a en tête. Il y a des moments comme celui-ci où ses pensées m’échappent totalement. La porte fermée derrière nous, il me guide jusqu’à l’immense miroir et se place dans mon dos, les mains sur mes épaules. « Regarde-toi, bébé. Regarde comment t’es sexy. » Mes sourcils se froncent. Je lève les yeux pour croiser son regard dans le reflet. « Tommy je vois pas … » Ses sourcils froncés me dissuadent d’en dire plus et je soupire mais m’exécute. Je fixe mon reflet, mes yeux rougis par mes pleurs, mes cheveux bruns ramenés sur le côté, les courbes de mon corps dans ma robe et ce décolleté timide sur ma poitrine totalement opposé à celui dans mon dos. Mais je ne vois toujours pas. « Si ce que tu veux c’est que je me rende compte que j’aurais dû mettre une robe moins osée, ça fonctionne. » Grogné-je. J’ai sans doute voulu trop en faire à cause de l’angoisse. Je n’avais pas envie de faire tâche à côté de lui, j’ai voulu mettre le paquet pour notre première sortie officielle en couple.

« Tu nous emmènes où comme ça ? » Je ne lui réponds pas…parce qu’à vrai dire, je n’en sais rien moi-même. Tout ce que j’ai, c’est cette idée stupide de trouver un miroir pour lui montrer ce que moi, je vois. Si elle n’arrive pas à comprendre mes mots, à les assimiler ou à les entendre, et bien…je vais trouver un moyen de les lui montrer. Seulement pour ça, il me faut un putain de miroir. Alors, je me mets en quête d’en trouver un – et je me dis que dans ce gros bâtiment, il y’en a forcément plusieurs. Je n’espérais pas un mur entier, dans une salle déserte, qu’on peut fermer à clé. Mais je trouve que ce choix est presque divin, venu pile au bon moment. Installé devant le miroir, je lui demande de se regarder, et comme je m’y attendais, elle n’a pas l’air emballée. « Tommy, je vois pas… » Je fronce les sourcils, en la forçant à se regarder. Elle s’étudie un peu quelques secondes avant de baisser les épaules et d’ajouter : « Si ce que tu veux c’est que je me rende compte que j’aurais dû mettre une robe moins osées, ça fonctionne » Mais quelle bonne femme ! Je secoue la tête en sachant exactement ce que je devais faire. Si elle ne veut pas se regarder, je vais le faire pour elle. Mon visage proche de son cou dégagé, je soupire : « Oh…crois-moi, c’est pile celle qu’il te fallait, parce que tu vois… » J’embrasse sa mâchoire, descends le long de son cou, et vient en déposer sur le haut de son épaule. « Moi, je les ai vu tous ses mecs qui te mataient » Un regard vers la glace me confirme que ses joues ont commencé à rougir, et pourtant, malgré ça, elle reste droite comme un piquet, ne voyant pas où je veux en venir. « Elle épouse parfaitement tes courbes, bébé… » Je me redresse un peu, laisse mes mains sur ses épaules qui descendent un peu le long de dos et vient caresser son échine : « De ce dos complètement dénudé qui… » Je ravale la boule de désir qui me prends alors que je continue de fixer son regard dans le miroir. Ne jamais décrocher du sien, juste pour qu’elle se rende compte de combien mes pupilles s’animent d’étoiles. « …dévoilent presque tes reins… » Je laisse ses mes mains remonter en caressant son dos, à l’exception qu’elles s’infiltrent en dessous de sa robe et vient saisir ses deux bretelles. Je dépose un autre baiser sur son épaule après les avoir dénudés. « À ce petit décolleté, surlignant ta poitrine d’une manière trop prude… » Mes mains laissent la robe glisser le long de son sa poitrine, et vient effleurer ses seins timidement. Elle s’aventure un peu plus bas, dénudant son buste. « Tu vois…ses hanches surlignés…et tes fesses dessinés… » Mes mains suivent le mouvement, repousse sa robe, qui finit par tomber à ses pieds faute de pouvoir être maintenue. « …et ses longues jambes, purée ses jambes…. » J’humecte mes lèvres, en constatant qu’elle n’a pas menti : elle ne portait rien sous sa robe. Elle est juste complètement nue devant moi, et maintenant regarde son propre corps. Son regard a changé, elle se regarde vraiment et pendant une seconde, j’ose croire qu’elle ait compris. Pourtant, en la voyant aussi dénudée, je n’arrive pas à me stopper : « Mais…. » Mes mains l’enveloppent, caressent ses hanches, son ventre et remonte vers sa poitrine. « …t’as pas besoin d’une robe pour être magnifique, non… » J’embrasse son épaule, son cou alors qu’elle m’y donne un peu plus accès. « Moi, je te préfère quand tu rougies de plaisir…quand tu susurres mon nom, parce que ton orgasme approche, et que…tu finis par perdre pied » Inconsciemment, et parce que trop excité, ma main glisse droit vers son entrejambe. Je n’avais pas prévu de m’enflammer et de tenter le diable dans une salle de conférence, qui…peut avoir des caméras. Mais avec elle, je perds totalement le contrôle. Et c’est ça….putain, c’est ça qui m’a rendu accro.

Je déteste mon incapacité à anticiper ce qu’il a en tête. Je n’aime pas avoir l’impression que la connexion entre nous ne se fait pas alors que c’est comme une seconde nature. Oh je sais que c’est à cause de mon entêtement et parce que je suis persuadée qu’il a tort. Je le suis au point de ne pas accepter qu’il puisse trouver un moyen de me prouver le contraire. J’ai presque envie de ne pas jouer le jeu, de rester camper sur mes positions simplement pour qu’il ait tort. Mais je connais Tommy Matthews. Je sais qu’il ne lâchera rien et que son agacement l’amènera à user de certaines cartes contre lesquelles je ne pourrais rien. Je vois à son reflet qu’il est déterminé à me prouver combien j’ai faux, combien je suis belle - à ses yeux du moins - et la méthode qu’il va employer m’angoisse. « Oh…crois-moi, c’est pile celle qu’il te fallait, parce que tu vois… » Premier frisson. Ses lèvres sur ma mâchoire puis dans mon cou provoquent bien des choses. Trop de choses. « Moi, je les ai vu tous ces mecs qui te mataient » Il ne serait pas autant collé à moi, en train de goûter ma peau dénudée, je me serais mis à gigoter, mal à l’aise. A la place je rougis, mon regard ne quittant pas la réflexion de son image qui s’amuse avec moi de la meilleure manière qui soit. Mais hormis me confirmer que je n’aurais pas dû mettre cette robe, je ne vois pas où il veut en venir. « Elle épouse parfaitement tes courbes, bébé… » Je commence à me tendre à l’instant où il part explorer mon dos jusqu’à la chute de mes reins. Le pire est que je le devine faire, que je ne vois pas tout son corps. Je le sens et le vois bouger, ce qui est suffisant pour me provoquer la chair de poule. « De ce dos complètement dénudé qui… dévoilent presque tes reins… » Ca y est ! Elle se fait cette connexion ! Nos yeux ne se quittent pas et je lis dans les siens le début de son désir animé par … mon corps. Bon sang, je sais que je lui fais un certain effet même si je ne le comprends pas mais c’est bien plus puissant de voir tout le processus se faire, du début de son envie à la fin … du moins j’imagine. « À ce petit décolleté, surlignant ta poitrine d’une manière trop prude… » Ma respiration s’accélère. Je reste hypnotisée de le voir faire à travers le miroir, de le regarder me toucher en même temps que je le sens le faire. Il me dévoile mon corps avec plaisir, me donne envie de m’observer avec sérieux en enregistrant dans ma mémoire ces détails qu’il aime comme pour me convaincre qu’il a raison.  « Tu vois…ses hanches surlignés…et tes fesses dessinés… et ces longues jambes, purée ces jambes…. » Ma robe tombe au sol. Nue à l’exception de mes talons, j’ai tout de même bien trop chaud. Malgré ça je comprends ou du moins j’ai la sensation de le faire. Je ne suis pas parfaite à mes yeux mais j’ai assez de formes sur ce corps entretenu pour être attirante aux yeux des autres. Jamais je ne serais convaincue d’être aussi belle que d’autres mais j’aurais au moins la conviction d’être séduisante pour d’autres. « Mais… t’as pas besoin d’une robe pour être magnifique, non… » Le dos collé contre lui totalement habillé, je sens les muscles de mon ventre se contracter lorsque Tommy l’effleure et mes jambes se ramollir en remarquant que son désir est nettement plus violent dans son regard. « Moi, je te préfère quand tu rougies de plaisir…quand tu susurres mon nom, parce que ton orgasme approche, et que…tu finis par perdre pied » Je m’enflamme, sens que ça palpite entre mes cuisses à peine quelques instants avant que sa main n’y aille. Impossible de ne pas gémir. Ma tête se renverse contre son épaule et pourtant je continue de fixer notre reflet. Il a tellement d’érotisme dans ce moment que je n’arrive pas à faire autrement. C’est aussi fou que la fois où je l’ai laissé nous filmer, fou et excitant. « Tommy … » Je le supplie, le remercie, lui fais comprendre que j’ai envie de plus, envie de lui, que je l’aime, qu’il est parfait, qu’il a raison et encore une fois que je l’aime. Tout ça simplement en prononçant son prénom, en regardant ses yeux sans le faire directement. Je suis incapable de développer verbalement, trop excitée et trop touchée pour ça. Un jour je vais épouser cet homme pour qu’il sache combien je l’aime et à quel point je dépends de lui, c’est une certitude.

Je ne pourrais dire ce qui m’anime lorsque je suis près d’elle. J’ai l’impression d’être toutes les facettes de moi-même à la fois. Tommy, le dominateur. Tommy, le charmeur. Tommy, le romantique. Le fidèle, le joueur, l’impulsif, le rebelle. D’ordinaire, je revête un aspect de ma personnalité, parfois trop différent des autres, et l’assume jusqu’au bout. Avec Tessa, c’est un extraordinaire mélange. D’une certaine manière, elle arrive à me contrôler, à me doser. J’arrive être l’impulsif qui va faire des choses complètement folles, le tendre romantique et le dominateur. Douceur et fermeté se mélangeant dans une parfaite osmose. Je ne saurai dire, oui, ce qui m’anime lorsqu’elle me regarde avec ces yeux bleus, si intense. Je décède à chaque fois devant toute sa beauté, devant l’immensité qu’elle m’offre dans un regard, devant ses promesses, son amour et sa sincérité qu’elle diffuse d’un simple coup d’œil. Mais ce qui me frappe à mesure que je lui montre à quel point elle est belle, sexy et désirable, c’est qu’il reflète parfaitement ce qu’elle comprend enfin. Doucement, certes. Mais elle sait. Elle voit l’effet qu’elle a sur moi, ce que son corps peut provoquer comme chaleur, désir et pétillements. Oh, elle sait comment je peux bander en la voyant simplement nue devant moi en un rien de temps. J’accentue ça en me collant plus à elle pour qu’elle ne pense qu’à ça – mais je sais que c’est qu’une confirmation. Seulement, à lui montrer ce qu’elle éveille, à travers la connexion qu’on possède depuis toujours, ça a forcément éveillé des choses en moi. Des envies. Des pensées. Des besoins. Et je me laisse sombrer moi aussi dans cette démonstration parfaitement excitante. Ma main s’aventure plus bas et vient caresser son sexe tendrement. Sa réaction est presque instantanée : son corps se crispe, elle mouille déjà, sa tête se renverse contre mon épaule mais continue à regarder. Parce que c’est ce que tout le monde aime dans le voyeurisme. Qu’on surprenne quelqu’un, qu’on s’organise une session ou qu’on se matte soi-même, c’est rajouter un sens en plus à notre plaisir. Et ça…ça décuple les sensations. « Tommy… » Son soupire, en écho avec ce que je viens de dire, me fait moi-même vibrer. Dans cette simple appellation, je sais qu’elle me supplie, de plus, de tout, de nous. De notre connexion. De notre alignement. Je continue à la caresser sans jamais la pénétrer d’un doigt, parce que je veux que ma propre érection s’en charge. Non, je la fait monté en puissance avant de ralentir le rythme, sans qu’elle ne jouisse pour autant. Seuls ses gémissements trahissent notre présence dans cette salle – je me réjouis de l’avoir fermé à clé, même si toute personne passant dans le couloir peut facilement nous entendre. Je m’écarte légèrement d’elle, saisit une chaise, et la place près de nous avant que ma main de son entrejambe soulève sa jambe et ne la place dessus. L’autre main, libre, ouvre déjà mon pantalon et libère mon érection heureuse d’être enfin libérée. Je la saisis alors que Tessa se penche un peu, impatiente, et m’amuse à venir caresser ses jolies fesses rondes avec. Une seconde fois mon prénom flotte dans l’air, mais il n’a rien de sensuel, il est plus autoritaire. Il me dit : ‘Merde, arrêtes de jouer et pénètre-moi !’ J’en souris en la contemplant dans le regard, nos yeux se défiant. Enfin, seulement, je la pénètre et par habitude, par surplus de sensation, elle ferme les yeux. « Non, ouvre les yeux, Tessa. Putain, je veux que tu te vois quand je te baise » Elle les ouvre timidement, alors que je m’adapte un peu mieux à son corps, avant de commencer à me mouvoir. Mes mains s’aventure vers son visage que je caresse doucement en ajoutant : « Je ne sais pas quand, Tessa. Je ne sais pas comment. Mais s’il faut que tu portes une bague au doigt pour te sentir désirable, sexy et aimé, putain je le ferai » Je ne sais pas trop d’où ça sort, pourquoi maintenant, pourquoi lui avouer ce que je commence à penser doucement. Peut-être l’euphorie du moment ou le besoin de la rassurer d’une manière ou d’une autre. Je ne sais pas. Tout ce que ces paroles m’inspirent c’est de continuer à lui montrer tout ce qu’elle provoque en moi, et ce…jusqu’à ce qu’elle finisse par perdre pied.

A-t-il bien fermé la porte ? En ai-je au moins quelque chose à faire ? Tout en moi est concentré sur l’image que nous renvoyons, sur ce lien qui a mis trop de temps à se faire à mon goût mais que je savoure à présent qu’il est bel et bien là. Dire que ça m’a fait peur, dire qu’il me coupe encore le souffle alors que la logique voudrait que je m’y sois habituée depuis le temps. Peut-on réellement le faire ? Peut-on s’habituer à quelque chose d’aussi pur et puissant ? Je n’en suis pas certaine. Notre amour aura mis du temps à être accepté ce qui n’a jamais empêché la puissance de nos ébats, de notre relation. Il y a toujours eu ce petit quelque chose, ce petit lien invisible qui nous reliait avant même que nos lèvres ne se touchent pour la première fois. C’était là dans un coin, c’était indéniable et pourtant nous avons mis plusieurs années avant d’en arriver là. Maintenant, Tommy a cette capacité merveilleuse de trouver la façon de me faire voir les choses à sa manière. Il me permet de voir correctement, de découvrir ce que j’avais sous le nez sans même m’en rendre compte. C’est aussi déroutant que merveilleux et cette force qu’il a, je la veux jusqu’à la fin de ma vie. Je ne serais sans doute jamais la personne la plus confiante qui soit, j’aurais des doutes jusqu’à mes derniers instants, mais je verrais le monde différemment, sous un autre angle et tout ça grâce à lui. Il me comprend comme je le comprends, soit mieux que personne. Ce soir c’est tout ce dont il avait besoin pour me faire admettre qu’il y a des raisons de croire que je suis magnifique à ses yeux. Ce n’est pas seulement son érection que je devine dans mon dos, c’est la façon dont il m’admire, développe les détails qu’il aime chez moi. Ce sont ses yeux magnifiques qui transmettent le message avec efficacité. Moins que sa main entre mes jambes cela dit. Je suis trempée et à mesure que la température grimpe, je sens ma poitrine devenir plus lourde. J’oublie totalement que nous sommes dans un hôtel, qu’on peut nous entendre de l’autre côté de la porte et je gémis en l’observant faire. Il me torture si bien que ça devient rapidement douloureux. Je veux plus. J’ai besoin de plus. Il me taquine, provoque des vagues de plaisir sans pour autant m’amener au bout et j’en perds patience. Il le devine, attire une chaise, soulève ma jambe pour la placer dessus mais recommence son petit jeu. « Tommy. » Cette fois c’est un grognement d’impatience et je sais qu’il voit mes sourcils se froncer dans mon reflet. Il sourit ce petit con, fier de lui, fier de son pouvoir sur moi qui devient nettement plus fort dès qu’il entre en moi. Oh putain … Je l’admire faire dans le miroir, mords ma lèvre, soupire une fois encore et ferme les yeux dès que ça devient trop intense. « Non, ouvre les yeux, Tessa. Putain, je veux que tu te vois quand je te baise » Je peine à saisir ce qu’il me dit mais mes yeux s’ouvrent malgré tout pour voir une scène magnifique. Nos deux corps unis, le mien nu, le sien toujours vêtu. Les mouvements de son bassin, sa queue qui entre et sort, je crois que rien ne peut me faire plus d’effet que ça. « Je ne sais pas quand, Tessa. Je ne sais pas comment. Mais s’il faut que tu portes une bague au doigt pour te sentir désirable, sexy et aimé, putain je le ferai » J’avais tort ! Mon regard remonte chercher le sien. Est-ce qu’il vient de ? A-t-il vraiment insinué ça ? Je pourrais le demander seulement ce qui sort de ma bouche ne sont que des gémissements de plus en plus forts. C’est suffisant pour que je craque après quelques mouvements de sa part. Sans son bras pour me retenir je me serais effondrée au sol. Emportée par mon orgasme, secouée de spasmes alors que mes yeux ne quittent toujours pas notre réflexion, je me vois complètement partir, la bouche à moitié ouverte, les joues plus rouge que jamais et le regard ailleurs, aussi loin que lui me transporte. Mais ce que je trouve nettement plus beau c’est de le voir jouir à son tour, de le voir remarquer que je l’observe, un jeu de regard à en couper le souffle et qui me fait presque oublier ce qu’il a dit. Presque !

J’oublie ce que je viens de dire. Oui, je me concentre sur son corps, sur le mien, sur mes mouvements. Rythmés. Secs. Ce que j’aime par-dessus tout c’est être en elle. J’ai l’impression d’être parfaitement à la bonne place, je me sens complet. Impossible de décrire plus cette magnifique sensation, mais c’est beaucoup trop bon pour m’arrêter là. Je me concentre sur notre reflet, son regard qui finit par accepter de nous espionner et ce qu’il me dit. Je sais que ça lui plait, que ça apporte un peu plus d’excitation et de plaisir. Vivre et voir sont deux choses différentes, et ce soir on combine les deux à la perfection, si bien que la voir prendre son pied de cette manière me fait durcir encore plus. Je la pénètre, me retire et la pénètre à plusieurs reprises. Je joue, je taquine, mais je la baise surtout. Ses gémissements se mêlent rapidement à ma respiration sauvage et audible qui emplie la salle. Je nous emporte tous les deux au bord du précipice : c’est elle qui tombe en premier dans un orgasme violent qui la fait trembler de la tête au pied. Mes bras la réceptionnent par sécurité alors qu’elle continue de vibrer autour de ma queue. Quelques derniers coups de reins, et je la rejoins dans ce feux d’artifice. Ma pression autour d’elle se renforce alors que mon corps tremble et que mes yeux gardent les siens dans le reflet. On s’exprime exactement la même chose : cette beauté de voir l’autre jouir, satisfait et comblé, amoureux comme jamais. Je soupire d’aise finalement, relâchant doucement ma pression, ma tête reposant sur son épaule. « Tu vois… ? » dis-je la respiration difficile en tentant de calmer mon rythme cardiaque. « Tu vois comme t’es belle, bébé. » Par surprise, son visage d’ange, rougi par l’effort et les compliments, acquiesce. Elle a enfin compris ce qu’elle provoque en moi, ce qu’elle évoque pour tous les gars qui croisent et qui eux aussi ont envie pouvoir la déshabiller, ce qu’elle inspire pour toutes ses nanas qui osent la jalouser. Je me penche vers elle, oubliant enfin le miroir et vient d’une main tourner sa tête pour pouvoir enfin l’embrasser. Ce baiser exprime tout : notre fougue et l’excitation qu’on vient d’éprouver, notre amour partagé et la reconnaissance qu’on a envers l’autre, notre indépendance et le besoin de ne faire qu’un. Il est profond, sincère et bien trop puissant pour arriver à me garder sur terre une seconde. C’est dans ce genre de moment que notre connexion est bien trop forte : lorsqu’elle me permet d’oublier le monde entier, lorsqu’elle me fait pousser des ailes et me force à me dépasser pour l’élever elle. Bon sang, c’est si puissant et si addictif, que ça fait presque mal. A bout de souffle, je colle mon front contre le sien, mon pouce qui caresse sa joue. « Wow… » Je souffle avant d’apprécier quelques secondes cette proximité. Je me redresse et lui donne un baiser sur le front avant de m’écarter un peu d’elle et de me rhabiller. Je me penche en bas pour ramasser sa robe et l’aider à l’enfiler de nouveau. Une fois remise, j’arrange ses cheveux, son rouge à lèvre et j’ajoute dans un sourire : « Même après avoir été baisée, t’es canon »

Emportée dans un autre monde fait de perfections, de sensations intenses et de nous deux - surtout de lui - je ne cherche pas la discrétion. Je n’en suis pas capable et il le sait. Combien de fois a-t-il dû plaquer sa main sur ma bouche pour cacher mes gémissements lors de nos ébats dans des endroits loin d’être faits pour ça ou lorsque Tyler est à la maison ? Avec lui, impossible de cacher ce que je ressens, tout ce qu’il provoque au plus profond de moi. Je veux même qu’on le sache, qu’on entende à quel point lui me fait du bien, qu’on sache à quel point il me correspond. Sans doute ai-je aussi envie que tout le monde ait bien conscience qu’il est à moi, que je suis possessive et que je suis désormais la seule à bénéficier de ses multiples talents. Un mélange savant de tout ça auquel je ne pense même pas lorsque je jouis et qu’il me serre contre lui pour m’éviter la chute. C’était sauvage, brutal par moment et rapide mais tellement, tellement parfait. Ma respiration saccadée, je peine à détacher mon regard de son visage déformé par le plaisir. Mes ongles s’enfoncent dans l’une des manches de sa chemise ce qui lui évite des griffures dont je sais qu’il n’aurait pas eu honte mais qui m’aurait fait monter le feu aux joues. « Tu vois… ? Tu vois comme t’es belle, bébé. » Lentement ma tête confirme. Ce n’est pas une question de ne plus avoir de force pour m’opposer à lui, je suis une tête de mule et Tommy en a conscience, je sais qu’il a raison c’est tout. Il y a eu une certaine beauté dans ce qui vient de se passer entre nous et je ne peux pas le nier, pas même me concernant. Le contact intermédiaire se rompt et laisse place à celui plus direct. Mon regard dans le sien, ses lèvres trouvent les miennes et je me laisse aller dans la puissance de notre baiser, dans cette énième façon d’exprimer tout ce que nous ressentons l’un pour l’autre. Après s’être grandement emballé, mon coeur se calme. Tournée pour lui faire face cette fois, mes bras autour de ses épaules, j’apprécie l’instant présent et le calme qui revient. Je regrette seulement que notre baiser s’arrête malgré la joie de mes poumons quant au fait d’être à nouveau oxygénés. « Wow… » Je n’aurais pas dit mieux et je ne le fais pas. Il m’aide à remettre ma robe, se rhabille correctement malgré mon appréciation pour ce petit côté négligé après la baise qui lui donne un charme fou. A tel point que je passe une main dans ses cheveux pour les décoiffer.  « Même après avoir été baisée, t’es canon » Je ne retiens pas mon rire alors que je tente de redonner un peu de forme et de discipline à mes cheveux emmêlés. « En toute objectivité, bien sûr. » Je le taquine. Je ne le contredit pas mais il doit bien admettre ne pas l’être dans un moment pareil. Puis je le vois prêt à retourner vers la porte, vers le monde réel, j’attrape son bras avant qu’il n’aille trop loin. « Une minute, Tommy. » Pas pour me reprendre ni pour profiter de lui une seconde fois. C’est une minute pour une autre chose qui me fait plisser les yeux pour l’analyser. « Tu sais que je ne doute pas de ce que tu ressens pour moi ? » Commencé-je en sachant que je le perds un peu. « Ce que je veux te dire c’est que je t’aime et que je sais que toi aussi et en aucun cas je ne veux que tu te sentes obligé d’envisager un mariage pour que je le sache. C’est pas utile. » C’est maintenant que je me demande s’il n’a pas sorti ça sous le coup de l’émotion, sans le penser réellement. « Je connais ta position là-dessus et je dis pas que je refuserais, bon sang je peux même te dire que rien ne me rendrait plus fière que de m’appeler Matthews, mais il n’est pas question que je te laisse te forcer à faire ça en pensant que ça m’empêchera de douter parce que je doute pas. »