SOS Dani, j'écoutes ! - Ft. Mackenzie

Non, non, pourquoi ai-je parlé de ça !? Oui, je veux savoir, depuis longtemps, mais je ne voulais pas quitter ses bras, son étreinte, pas maintenant. Alors qu’il s’écarte de moi je sens un vide béant dans mon cœur quelques instants, mais je me reprends rapidement, en tout cas je l’espère parce que son regard se plante dans le mien et que je ne veux pas qu’il voit ce trouble qu’il crée en moi.

Mais je l’écoute me donner d’abord les raisons que je connaissais déjà. Bien sûr, c’est son job de protéger les gens, et en prime on habite la même rue, ce serait compliqué de faire comme si on ne se connaissait pas. Il hésite, puis reprend ce que je veux savoir, et c’est comme… comme si j’avais détruit une digue. Ça le travaillait depuis toutes ces années, sans qu’il ne m’en ait jamais parlé. Mais comment aurait-il pu de toute façon, je ne lui en avais jamais parlé moi non plus.
Oui, il m’avait laissé faire. C’était le seul, à ce moment-là, à me croire, à savoir que je vivais avec l’ombre d’un homme qui me suivait où que j’aille. Mais c’était ma parole contre celle… celle d’un homme dans le coma ? Je me suis défendue et j’ai inversé les rôles, à partir du moment où je lui ai tiré dessus, c’était lui la victime, et moi une sauvage, une voleuse et une menteuse.

Je détourne le regard, secouée par ces aveux que j’ai demandés, et je pose une main sur la sienne. Inconsciemment je l’effleure, je la caresse du bout des doigts avant de m’écarter de quelques pas. Je vais m’appuyer sur le dossier du canapé, mains posées sur les coussins de part et d’autre de moi.

« À Ottawa, j’avais réussi à me construire une vie. J’avais un job bien, et une petite amie géniale. On s’aimait mais on avait des aventures à droite à gauche, et quand j’ai commencé à sortir avec elle, j’ai accepté un rendez-vous avec un homme. Lui. J’ai tout de suite vu qu’il était louche et j’ai refusé de le revoir. J’ai continué ma vie, je pensais qu’il finirait par me laisser tranquille. J’ai déménagé, mis ma copine en danger, et j’ai quitté le pays. Tu as raison, il y avait des personnes qui savaient ce qui m’arrivait. Ma copine, mes collègues, mes patrons, mais sur le moment je ne voulais pas les impliquer davantage. Surtout que je venais de tirer sur un homme. Ç’aurait été moins grave si… »

Je me mords la lèvre pour ne pas finir ma phrase. Ç’aurait été moins grave si je m’étais simplement débattue, et si j’étais allée porter plainte après qu’il m’ait frappée ou violée. J’aurais eu le droit de me défendre si je ne lui avais pas tiré dessus parce qu’il essayait d’abuser de moi. Je suis la première à avoir attaqué… en tout cas, de façon à ce que ça laisse des preuves.
Je relève les yeux vers Dani.

« J’ai tout foiré. C’est un peu ma philosophie de vie, tu sais. Je ne fais rien de bien. Mais c’était mon problème, pas le leur. Et puis je lui ai tiré dessus, et il est resté 3 ans et demi dans le coma à cause de moi. Je ne sais pas, peut-être qu’au fond je me disais que je le méritais. C’est moi qui me suis fait tout ça. J’étais toute seule, perdue, et je ne voulais pas que qui que ce soit me voit comme une victime de ce type. »

Ce comportement n’a fait qu’empirer les choses, aujourd’hui je le sais bien. Aujourd’hui, je suis celle qui a été en prison parce qu’elle a tiré sur son harceleur pour se défendre, alors qu’à l’époque je voulais simplement lui tirer son portefeuille. C’est ridicule. Mais… sans ça, ma vie serait différente aujourd’hui, et certainement pas en mieux. Je n’aurais pas renoué avec ma sœur, elle ne m’aurait pas donné le dossier d’adoption de ma fille, et je serais sans doute pas à sa recherche aujourd’hui.

« Je t’en veux pas. Je suis la seule responsable, reproche-moi tout, mais pas à toi. Dani…Je ne sais pas comment te le faire comprendre… J’avais juste besoin que tu sois là, juste savoir que tu croyais en moi… mais je voulais pas d’aide. »

J’ai tiré sur un homme, même si c’était un enfoiré et qu’il m’a pourri la vie pendant deux ans, et que toute ma vie peut-être j’aurais cette ombre dans mes cauchemars. Mais je lui ai pris trois ans de sa vie, parce que j’ai pas su faire les choses correctement.

Bien sûr, je ne me disais pas que lui dire que je ne lui en veux pas le soulagerait, je n’ai pas la prétention de penser que j’avais une quelconque main sur ce qu’il ressent par rapport à mon affaire. Cela vient de lui. Parce qu’il est comme ça. Parce qu’il s’estime certainement plus que ce que l’aide qu’il m’a apporté. Même si pour moi c’était suffisant.

Mais s’il connaissait vraiment ma vie, il n’aurait pas ce discours, il ne me dirait pas que ça ne me définissait pas. Depuis mes 19 ans, je cumule les erreurs de jugement, à commencer par ma mère. À commencer par le manque de réaction que je me reproche chaque jour. Mais je n’y peux plus rien maintenant, cela fait 16 ans… Et si je me dis que je n’aurais rien changé de ce qui s’est passé et qui m’a amené en prison, ça je le ferais différemment.

Néanmoins, je le vois me sourire et il revient vers moi en me disant qu’il comprend la culpabilité que je ressens du fait d’avoir tiré sur un homme, quand bien même il m’avait harcelé. À présent, il faut que je m’en relève, de ça aussi. Il faut que je laisse ce poids derrière moi je suppose, maintenant que la vérité a été découverte et que plus rien ne m’ait reproché. Mais peut-être qu’à partir d’aujourd’hui, je peux faire en sorte de faire les choses correctement, de ne plus me laisser submerger par la peur, ou mes sentiments.

Je sors de ces pensées quand il prend ma main, tendrement encore une fois, et qu’encore une fois mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Il propose qu’on aille boire nos tasses avant qu’elles ne refroidissent, et qu’on regarde un film. Je dois avouer que je n’ai pas envie d’aller me coucher non plus, pas avec ce qui s’est passé… et peut-être à cause de la présence de Dani, aussi.
Je hoche la tête en souriant à mon tour et me relève, je garde sa main dans la mienne quelques instants avant de la lâcher pour m’asseoir. J’attrape la télécommande pour allumer la télé et mets le sachet de mon infusion dans ma tasse en y ajoutant un sucre.

Je me cale dans le canapé, ma tasse dans une main, mon autre main faisait tourner le liquide avec ma cuillère, et la télécommande posée sur ma cuisse. Le temps que ma télé se connecte à mon abonnement Netflix, je repense à mon cœur bien trop mis à mal par mon voisin. J’espère que ça ne se voit pas sur mon visage. Merde… d’accord, il est très attirant, mais pourquoi doit-il me faire cet effet-là, hein ? Pour le moment, je ne cherche rien de tout ça. Qu’il puisse être ou non attiré par moi m’importe peu d’ailleurs… Encore que m’alanguir de quelqu’un qui n’a que faire de moi ne soit de toute façon pas agréable mais je ne suis pas certaine qu’entretenir une relation dans ma situation soit très judicieux. Il me connait peu, et encore une fois s’il me connaissait davantage, voudrait-il seulement de moi ? Ah… quelle idiote… cesse de te poser des questions Mack, ça ne rime à rien !

« Un film… » reprends-je calmement, mes pensées n’ayant vadrouillé que quelques instants. « Et tu regardes quoi comme genre de film, Monsieur l’inspecteur de police ? »

On ne peut pas dire que je sois très férue de cinéma, je préfère me plonger dans les livres. Même les « classiques » j’en ai vu assez peu. Quand j’étais gamine, mes parents n’aimaient pas nous laisser regarder la télé, élitistes qu’ils sont.

« Tu n’as qu’à choisir, surprends-moi, » ajouté-je finalement, un rire dans la voix.

Je suis toujours trop longue à choisir. Alors, d’un geste innocent, je bouge légèrement ma cuisse pour l’inciter à prendre la télécommande comme je le ferais avec n’importe quel de mes amis… mais je me rends compte que ma cuisse est un peu dénudée, enfin je me rends compte que ma robe de chambre est ouverte. Un peu brusquement je lâche ma cuillère pour attraper la télécommande et la lui tendre de façon moins équivoque, puis je me couvre un peu plus convenablement. Cette fois, je suis sûre de rougir, mon sang brûle mes joues, alors je fixe devant en me traitant intérieurement d’idiote… encore une fois.

Je ne peux que le comprendre, moi aussi je déteste le café froid… les autres boissons chaudes, les boire tièdes ça ne me gêne pas forcément, mais le café froid c’est vraiment… comment dire… pas buvable, en fait. J’ai vaguement conscience qu’il va réchauffer sa tasse tandis que je me perds dans mes pensées et dans ma vague recherche d’un film. Pourquoi cela est-il compliqué ? Eh bien… déjà, si je choisis un film nul, il se dira que je n’ai aucun goût cinématographique, et même si ce n’est pas loin de la vérité, ce n’est pas très glorieux. Si je choisis une comédie romantique – et j’adore absolument ça, ça rendrait l’atmosphère bizarre je crois. Non, c’est un choix que je ne me sens pas la force de prendre là tout de suite.

Pourquoi ? Parce que pour une raison sur laquelle je ne veux pas mettre de mot, l’image que je donne à Dani est bien trop importante pour que je la laisse au hasard. C’est idiot, je suis complètement idiote, je le sais, mais je n’y peux rien et le pire c’est que j’agis comme une idiote, en plus !! Je tente de me reprendre une fois qu’il a pris la télécommande de ma main, sans aucun commentaire, presque sans un regard, et ça je ne l’en remercierais jamais assez je crois.

J’ai trop été éprouvée ce soir, ça en devient ridicule. Pourquoi faut-il que je m’inquiète autant de ce qu’il peut penser de moi ? Alors c’est ça ? Depuis qu’on s’est revus à New York ? C’est pour ça qu’il m’agaçait tant ? Parce qu’il me voyait – peut-être même encore – comme une demoiselle en détresse et que je déteste ça ? Après tant d’années à me démerder seule, j’avoue que j’ai du mal avec le fait que quiconque puisse me trouver faible, j’ai fait trop d’effort pour devenir plus forte et tout supporter. Ego de merde, va ! Bien sûr que t’es faible, Mack ! C’est un putain de flic qui fait une tête de plus que toi et qui est, bordel, une masse de muscles ! À côté de lui, t’es une brindille même si t’es grande, même si t’es une ex-taularde ! C’est de la physique basique, pas besoin d’en faire quoi que ce soit de personnel… je suis trop nulle…

Il me sort de mes pensées en choisissant le film « Carrie », un film d’horreur. Parfait, juste parfait.

« Non, je l’ai jamais vu, mais ça fait longtemps qu’il est dans ma liste de films à voir. Par contre, le bouquin je l’ai dévoré. »

Eh oui, grande lectrice que je suis, comment aurais-je pu passer à côté des romans horrifiques de Stephen King ? Bon, je ne les ai pas tous lus, mais certains, Carrie, Misery, Marche ou crève… de quoi occuper mes nuits que je savais déjà qu’elles seraient blanches.

Il repose la télécommande sur le canapé, et sa main effleure ma cuisse. Mon regard descend une seconde sur ce contact, de délicieux frissons remontant le long de ma peau. C’est ridicule l’effet qu’il me fait, j’hallucine ! Il écarte vivement sa main, cette fois aussi gêné que moi, et il s’excuse.

« C’est pas grave, » soufflé-je rapidement avant de me concentrer à mon tour sur l’écran.

La tension de la pièce retrouve un niveau plus raisonnable à mesure que le film avance, et mon esprit cesse enfin de galoper pour se concentrer sur la télé, ce qui me soulage grandement. Si bien qu’après une bonne moitié de film, et alors que les évènements commencent à se précipiter pour la pauvre Carrie, je sens la fatigue me tomber insidieusement dessus. Je lutte un peu, parce que j’ai envie de voir la fin, mais mes paupières se ferment de plus en plus lourdement et je finis par poser ma tête sur l’épaule de Dani, parfaitement endormie et sereine.

Je n’avais jamais pensé que Dani puisse être fan de lecture. Disons que jusqu’à présent je ne m’étais jamais posé la question de savoir ce qu’il pouvait avoir comme passions, je le connais vraiment peu. On se connait peu malgré notre passé, ceci dit, je ne suis pas très curieuse et un de mes gros défauts est de ne pas vraiment chercher à connaître les gens de mon entourage. Je suis peut-être égoïste… ou simplement logique. Je n’aime pas spécialement que les gens s’enquièrent de ma vie, enfin la plupart des gens. Et je n’ai pas vraiment envie que Dani fasse partie des « gens » lambda qui m’entourent. Un ami ? Plus que ça..? Ah, Mack, stop !

Quoi qu’il en soit, je me retrouve à présent endormie sur son épaule, d’un sommeil pas très profond mais doux et agréable. Je me sens bien, et en sécurité, chose qui ne m’arrive pas souvent, je dois l’avouer. Ça fait plus d’un an et demi que je suis sortie de prison, pourtant il m’arrive encore de me réveiller en me disant qu’en ouvrant les yeux je serai de retour en prison. Je pense qu’il me faudra quelques années pour que ça n’arrive plus. Heureusement, je suis patiente et encore assez forte psychologiquement pour en sortir maintenant que ma vie est… normale.

Peu après m’être endormie, je me sens bouger, une chaleur m’enveloppe et me donne envie de me pelotonner tout contre. Je suis dans les bras de quelqu’un en qui j’ai confiance mais la chaleur s’écarte finalement de moi, me laissant seule sur mon lit.
Le sommeil m’attrape plus lourdement, tout comme la tension de ce qui s’est passé ce soir. Des songes insidieux m’assaillent. Sanglants et tourmentés. Trop agités pour que je réussisse à comprendre ce qui se passe, mon esprit s’embourbe et me réveille en sursaut quelques heures plus tard.

Je suis en sueur dans mon lit, ou plutôt sur mon lit, et il me faut quelques secondes pour comprendre pourquoi je ne suis pas dans le salon. Dani a dû me monter dans ma chambre quand je me suis endormie. Décidément, ce mec est trop serviable.
Mal à l’aise, je me débarrasse de ma robe de chambre et souffle longuement pour essayer de me calmer. Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait de cauchemar. En tout cas, pas aussi violent. Peut-être que ce qui s’est passé ce soir m’a un peu plus secoué que je le pensais. Vraiment plus. Je ne pensais pas être aussi vulnérable à ce genre de chose.

Je tends le bras vers ma lampe de chevet pour allumer la lumière, incapable de rester plus longtemps dans le noir. La chaleur rendant l’atmosphère de mon cauchemar encore trop palpable, je me lève pour aller ouvrir la fenêtre. Il me faut de l’air. Mais mon geste est trop brusque et la fenêtre heurte quelque chose qui tombe et se brise sur le sol. Le bruit fendant le silence.

« Merde… »

Je baisse les yeux pour voir un vieux vase tout mouche éclaté en morceaux sur le sol. Ce n’est pas une grande perte, ça m’embête juste pour l’eau et les fleurs qui étaient dedans…
Je me retourne vers l’intérieur de ma chambre et m’appuie sur le bord de la fenêtre pour profiter de la fraicheur. Et mon regard se glisse sur ma chambre, les photos sur les murs qui m’arrachent un sourire triste, puis mon attention est attirée par un tiroir de ma commode qui est ouvert. Mes sous-vêtements en sortent à moitié. Génial, en plus ce connard a jugé bon de fouiller dans mes affaires pour voir si je cachais pas un truc sous mes petites culottes ? Raté, sous mes petites culottes, il y a d’autres petits culottes… Crétin…

Je passe mes mains sur mon visage en soupirant, je crois que demain je vais devoir faire l’inventaire des affaires de ma chambre pour m’assurer que rien ne manque.

Je m’empêche de m’attarder trop sur les photos, tout comme je m’empêche de trop penser à ce que cet homme qui est entré chez moi a pu fouiller, a pu chercher. Il n’y a que dans les films que l’on découvre une liasse de billets au fond du tiroir à chaussettes, il ne devait pas être vieux pour imaginer pouvoir trouver un truc dedans. Ou alors, c’est un pervers, ou un puceau en chaleur, qui voulait juste farfouiller dans des sous-vêtements féminins. Dans tous les cas… je crois que je ne risque plus grand-chose à présent, et encore moins avec Dani au rez-de-chaussée. Enfin, s’il est bien resté comme il l’a dit.

Malgré moi, finalement, je parcours la pièce du regard. Certaines de mes affaires ont changé de place mais… rien de très grave. Il n’y a de toute façon rien de valeur dans cette pièce, en dehors de la valeur sentimentale inestimable. Parce que ce que j’ai de plus précieux est dans cette pièce, le dossier d’adoption est dans mon armoire, avec tous mes papiers. Ce dossier, ou du moins les informations qu’il contient, est l’unique lien qu’il me reste avec ma fille.

L’air de la nuit me fait du bien, je n’ai plus l’impression d’étouffer mais je n’ai pas encore retrouvé mon calme. Je pense que ça prendra un moment, et de toute façon je n’ai pas envie de me recoucher.
Du bruit dans les escaliers me fait m’apercevoir que Dani est bien resté, finalement. Il entre dans ma chambre, visiblement inquiet, et torse nu. Je me mords la lèvre. Mince, j’ai dû le réveiller. Il me demande si je vais bien. Je hoche doucement la tête.

« Oui, je vais bien. J’ai juste fait… »

Je m’interromps net, est-ce vraiment nécessaire de lui dire que j’ai été réveillé par un cauchemar ? Non, je ne crois pas, même moi je n’ai pas envie de le savoir. C’est assez idiot sans qu’en plus il soit au courant. Alors je me reprends.

« Pardon de t’avoir réveillé. J’ai fait tomber un vase en ouvrant la fenêtre… je suis un peu maladroite au réveil. »

J’esquisse un petit sourire amusé et baisse la tête vers le vase éclaté, et l’eau qui coule sous mes pieds. Merde. Je me décale et ramasse les fleurs pour les poser sur la commode. Pas besoin d’être maladroite et négligée. J’en profite pour fermer discrètement mon tiroir ouvert, en espérant qu’il n’y a pas fait attention. Je ramasse également les morceaux de céramique, trop consciente du trouble qu’un Dani torse nu peut provoquer en moi. Je n’ai pas très envie de finir par m’entailler le pied ou de tomber dessus, ce qui ne serait pas impossible me connaissant.

« Au fait, merci de m’avoir montée dans mon lit. Je ne suis pas trop lourde ? »

Je ris doucement. Honnêtement, je n’ai absolument aucune idée du poids que je peux faire. Je fais bien un peu attention à ce que je peux manger, mais j’ai toujours eu une sainte horreur des balances, si bien que je n’en ai même pas dans ma salle de bain.