(ff) - kenneth - these are the things we lost in the fire

Encore une soirée de travail fatigante. Quand je ne travaille pas sur mes dessins, je bosse dans ce club pour me faire de l'argent en plus. Car clairement, depuis que je ne suis plus danseuse pro, que ma chaine youtube a disparue dans les oubliettes, j'ai du mal à payer mes fins de mois. Alors quand je n'ai pas trop mal à ma jambe, je m'en vais me trémousser pour quelques billets. Mais ça, peu de gens le savent, pratiquement aucun, à part ceux qui me voient en spectacle. Mais ça ne va pas plus loin, j'ai aucun contact avec les hommes. Je danse, malgré ma douleur, par plaisir, car ça me manque et tant pis si je suis en petite tenue. Je m'écroule dans mon lit, épuisée, après avoir nettoyé mon maquillage et attaché mes cheveux. Je vois un message de Kenneth, et mon coeur loupe un battement. il est toujours là pour veiller sur moi, me bouger le cul pour que je ne passe pas mes journées à me lamenter sur mon triste sort. C'est le genre d'ami qu'on rêve tous d'avoir. Je m'amuse à le taquiner avec son petit corps et sa petite tête de jeune de vingt ans, mineur. On a six ans de différence, pourtant, j'ai l'impression d'avoir le même âge que lui dans la tête. Kenneth, je le connais depuis des années, grâce à sa soeur. En grandissant, il est devenu canon, vraiment canon, c'est sans doute pour ça que mon coeur s'emballe dès que je vois son nom s'afficher sur mon téléphone. il me propose qu'on se voit demain, central park, histoire de faire quelque chose. Je soupire, je me roule sur le dos, ma main sur mon ventre, je fixe le plafond. Pourquoi pas ? Mais il fait froid... une petite après-midi avec Kenneth, en exclu, je peux pas refuser ça. Je me mords la lèvre et je lui réponds positivement. Le lendemain, j'arrive à l'endroit prévu, bonnet sur la tête, écharpe qui me tord le cou, gants, bottes chaudes. Bon j'exagère un peu, mais je suis super frileuse moi. Je ne peux pas rester statique sinon je me congèle. Alors je m'amuse à me balader entre les arbres, à faire le tour des bancs en regardant les pigeons. Si ça tombe, il va pas venir, et il est tellement tête en l'air qu'il ne va même pas prendre la peine de me prévenir. Tss, les mecs j'vous jure. Je commence à avoir mal à mon genou de rester debout donc je m'assieds sur un banc, les mains dans les poches. J'me demande vraiment ce que je fous là, Kenneth, j'aurai ta peau. 

Ça fait deux jours que je suis rentré d’Écosse, deux jours que j’ai officiellement emménagé dans mon nouvel appartement. Clairement, je m’ennuie ferme depuis. Ayant toujours eu l’habitude de vivre à plusieurs, ce n’est pas évident pour moi de me retrouver seul. L’ambiance dans la demeure familiale me manque pas mal. Noor me manque, beaucoup. Bien trop, ça m’épuise. Cette histoire me pompe toute mon énergie, mais je ne dois pas me laisser abattre. Il faut juste que j’arrive à tourner la page, le déménagement n’étant que le début d'un nouveau chapitre, même si c'est éprouvant. Mes sœurs passent régulièrement me voir. Elles prétendent que c’est pour m’empêcher de faire cramer l’appartement en cuisinant, mais ce n’est pas la vérité. Je sais ce qu’elles font, à venir me rendre visite pour ne pas me laisser seul, pour s’assurer que je ne fasse pas de connerie et que j’aille bien. Je vois clair dans leur jeu et je ne dis rien parce qu’elles ont toujours été comme ça. J’aime bien finalement, ça a un côté rassurant. Sauf qu’elles ne peuvent pas être tous les jours-là et, moi, j’ai besoin de voir du monde autre que mon cercle familial. Surtout qu’elles me parlent parfois d'Ella et je ne tiens pas à parler d’elle. C’est encore trop tôt. Trop douloureux aussi. Alors ce soir, je parcours le répertoire de mon téléphone, à la quête d’une personne qui me fera penser à autre chose. Et je tombe sur son nom. Leah. C’est la personne qu'il me faut, aucun doute là-dessus. Je n’ai aucune hésitation lorsque je lui envoie un message pour qu’on se retrouve le lendemain et la joie s’empare de moi quand elle me répond par l’affirmatif. Je n’ai besoin de rien de plus avant d’aller me coucher, activant mon réveil pour ne pas être en retard au rendez-vous. Malheureusement, je ne l’entends pas et me réveille qu’une bonne demi-heure après l’heure prévue. Merde… Elle va me tuer. Je me lève, fais un saut rapide dans la douche, puis enfile mes fringues à toute vitesse avant de quitter mon appartement. Pas le temps de prendre un truc à manger, je trouverais de quoi combler mon appétit dans le parc. Je ne mets pas bien longtemps à arriver au lieu du rendez-vous, marchant d’un pas pressé dans le parc, tout en zieutant à gauche et à droite pour trouver la demoiselle. Jeune femme que je repère finalement sur un banc. À voir son expression, ça doit faire un moment qu’elle poireaute, de quoi me rendre un peu plus coupable. « Qui est donc l’abruti qui fait attendre une aussi jolie demoiselle, dehors, dans un froid pareil ? » Dis-je tout en m’approchant, une petite moue sur le visage en guise d’excuse. Je n’ai vraiment pas géré, mais je compte bien me faire pardonner.

C'est bon, il m'a oubliée, je n'ai plus qu'à mourir de froid ou prendre mon courage à deux mains et faire demi-tour pour rentrer chez moi. Non mais je vous jure, c'est à chaque fois pareil avec les garçons, à croire que c'est d'office dans leurs gènes dès leur naissance. ils ne savent pas faire deux choses en même temps et ils sont toujours en retard. Heureusement que je suis gentille, malgré le fait que la patience n'est pas mon amie. Je frotte mon nez tout froid, je commence presque à fermer les yeux, pas par manque de sommeil mais pour faire passer le temps. Puis soudain, une voix familière me sort des bras de Morphée. Je le fusille du regard, ce Kenneth. Je me lève, je croise mes bras contre ma poitrine et je tape du pied comme si je m'apprêtais à lui donner sa correction de sa vie. « un abruti et si je le vois, je l'étripe de mes propres mains. » oui, mes mains rouges vives et congelées, pourquoi pas. Pourquoi voulait-il qu'on se rejoigne au parc au fait ? Je vois sa petite moue qu'il me fait et je soupire en levant les yeux au ciel. C'est bon, petit con. « j'espère que tu vas trouver un truc amusant à faire car je suis congelée. » lui, il a encore ses yeux fatigués, ça se voit qu'il sort du lit. Je m'approche de lui, je tends les bras pour qu'il se penche vers moi et je fais un petit câlin, car je suis comme ça, très tactile. ironique pour une vierge non ? Je m'égare quelques secondes à respirer son parfum puis je le lâche, par crainte qu'il trouve cette proximité trop longue et trop bizarre. « alors comme ça, tu avais envie de me voir, juste moi ? » je veux creuser haha, te tirer les vers du nez. Pourquoi moi ? Est-ce que ça t'arrive de penser à moi de temps en temps ? Comme moi je pense à toi, souvent ? Oh Leah tais-toi.

Lorsque j’aperçois enfin Leah, je m’excuse pour mon retard. C’est la moindre des choses. Elle se lève et menace de me tuer. « Ça serait bête de te salir les mains pour un tel abruti. » Qu’elle songe plutôt à engager quelqu’un pour le faire… Enfin, non, je ne compte pas me faire tuer. Ma petite moue lui fait lever les yeux au ciel, mais me sauve la vie aussi, visiblement. Elle se rapproche et me fait un câlin, chose que j’accepte avec plaisir. Je les aime ces instants de tendresse avec elle, je ne les échangerais pour rien au monde. La question qui suit me fait doucement sourire. « Ouais, juste toi. » Personne d’autre. Ma journée lui est toute entière accordée. « En vérité, je n’avais pas prévu grand chose. Je voulais juste te voir, c’est tout. » J’hausse les épaules, la regardant avec un sourire au coin. Ouais, j’avais envie de la voir, tout simplement. Ça faisait un moment qu’on n'avait pas eu du temps l’un pour l’autre. Elle me manquait et le besoin de combler ce sentiment s’est fait ressentir. Je la vois grelotter légèrement, remarquant alors son nez tout rougi par le froid. Bordel, je suis vraiment un naze et elle est congelée. Par ma faute. « Viens là que je te réchauffe, petit glaçon. » Je ne réfléchis pas plus longtemps. Avant qu’elle ne puisse réagir, mes bras s’enroulent autour de ses épaules, l’incitant à glisser les siens sous ma veste, tandis que mon menton se pose sur son crâne. Je suis réellement impardonnable de l’avoir fait attendre, dans ce froid glacial, et la chaleur corporelle me semble la plus efficace à ce moment. Et puis, bon, entre nous, ça ne me dérange pas tant que ça de l’avoir dans mes bras,. Je ne suis pas certain que ça soit super judicieux d’être avec elle comme ça dans un parc, ni de quoi on a l’air dans cette position, mais je m’en fous en fait. Leah, elle me fait du bien, elle compte énormément pour moi, et cette proximité, j’en ai vraiment besoin. Tout comme j’ai ce besoin irrépressible de m’assurer qu’elle va bien, qu’elle est heureuse. « Comment tu te portes depuis la dernière fois ? Je veux tout savoir. »

Qui a envie de me voir sincèrement ? Pas grand monde. Disons que j'ai perdu pas mal d'amis depuis mon accident, depuis que je ne suis plus devenue 'intéressante' sur la toile. Maintenant, je me méfie pas mal des gens qui m'entourent. Kenneth, ça passe, ça passe plutôt bien même. Un crush inavoué depuis pas mal de temps, et c'est peut-être mieux comme ça. Je préfère qu'on garde ce côté amis, câlins, bisounours et tout le tralala. De toute façon, je n'ai jamais envisagé d'avoir une relation avec qui que ce soit. Le célibat, ça me réussi plutôt bien non ? La vérité, ça me rend encore plus désagréable que je ne le suis déjà. Je m'enferme dans ma bulle, dans mes caprices, j'ai personne pour me canaliser. Personne à emmerder à part moi-même. Pas étonnant que je devienne folle. Bref, je parle encore toute seule dans ma tête et je m'égare. Mais c'est pas ma faute ok ? Kenneth et ses gros bras autour de moi, ça me fout des frissons de ouf. « okay tu voulais me voir... mais pourquoi au parc ? c'est un temps à se prendre un chocolat chaud, pas à se geler dehors. » est-ce une invitation pour aller se réchauffer ? Oui, évidemment. Moi, je suis miss frileuse et miss boudeuse. J'obtiens toujours ce que je veux. Je fais une petite moue quand il me demande comment je me sens. « comme ci comme ça. je veux du soleil, aller en vacances, partir loin. » je me mords la lèvre, la tête dans la lune. Mais ça, je peux pas me le permettre. Depuis que je peux plus danser, je passe mes nuits à faire la show-girl dans un club et ça me permet d'avoir juste assez pour terminer le mois. « je suis à un stade où j'en ai marre de la routine, tu vois ? » j'attrape mon ami par le bras et je m'accroche à lui, bras dessus, bras dessous. Comme deux vieux qui font leur balade du dimanche. « mais parle-moi plutôt de toi ! que me veux autant de bonne humeur ? » c'est vrai, kenneth, il rayonne. Je veux son secret pour avoir toujours la pêche comme ça.

Leah me questionne sur le choix du parc et je dois dire que je n’en ai pas réellement la réponse. Ça me semblait juste bien, jusqu’à ce que je réalise qu’il fait sûrement un peu trop froid pour elle ici. Il ne faut pas m’en vouloir, je rentre tout juste d’un pays où il fait tellement plus frais que j’ai l’impression d’être au printemps à New-York. « Pour qu’on prenne un peu l’air ? » Que je lance dans un premier temps. Ça peut être une raison valable, non ? « Ou peut-être que c’était juste pour te prendre dans mes bras, qui sait. » J’hausse les épaules, l’air de rien. Ça aussi, c’est une possibilité, bien plus probable que celle de juste prendre l’air pour tout dire. Je crois bien que mon crush d’adolescent sur elle me fera toujours autant apprécier son corps entrelacé au mien. « On peut aller se prendre un chocolat chaud et faire une petite balade, si tu n’as pas trop mal. » Comme toujours, je me soucie de son bien-être avant tout. Si elle a des douleurs à la jambe, il vaudrait mieux qu’on aille se poser quelque part, bien au chaud. Ça serait plus prudent pour elle. La demoiselle me parle de vacances, d’une envie de soleil, tout en attrapant mon bras. On se met ainsi à marcher, tranquillement. « Je vois oui, et je comprends... Enfin, je suis le moins à plaindre, je reviens à peine d’Écosse. » Je lâche un léger rire. Ok, je viens tout juste de voyager, mais ça ne m’empêche pas de comprendre totalement son envie d’ailleurs et son ras-le-bol de la routine. Moi-même, j’aimerais pouvoir repartir dès maintenant, mais je me trouve dans l’impossibilité de le faire : mes cours. J’ai déjà manqué un mois pour les fouilles en Écosse, et c’est déjà bien long de toute rattraper, alors hors de question que je rate un seul jour à nouveau. Mon amie me ramène à la réalité lorsqu’elle m’interroge sur ma bonne humeur. Je souris, réfléchissant à ce qu’il y a de positif dans ma vie. « Mh... J’ai mon propre appartement depuis peu. » Et oui, j’ai enfin quitté le domicile familial. Certes, ce choix a été fait pour de mauvaises raisons, mais ce n’est pas une mauvaise chose finalement.

Je souris. L'idée que tu ais manigancé ça uniquement pour me prendre dans mes bras me fait rougir. Même si je sais que c'est faux, ça aurait été tellement mignon en vrai. Mais bon, je ne veux pas m'égarer dans des chemins dangereux. Kenneth est mon ami, rien de plus. Certes un crush d'ado qui ne s'arrêtera sans doute jamais pour moi, mais mon ami avant tout. Je sais qu'il veut mon bien, qu'il ne fera jamais rien à mon encontre. J'ai de la chance de l'avoir, moi qui n'ai plus beaucoup de personnes sur qui compter à l'heure actuelle. « en manque de câlins rojas ? » que je lance amusée en m'accrochant à son bras. Je ne connais pas grand chose de sa vie amoureuse ou de ses fréquentations, tout simplement parce que je ne cherche pas à savoir et que je m'en fiche. Jalouse ? Peut-être, rien qu'un peu alors. Je préfère être dans l'ignorance.  « oh oui un chocolat chaud ! et t'inquiètes, je suis une dure à cuire. » je n'aime pas qu'on me prenne pour une handicapée ou une infirme. Je suis une fille normale, rien de plus banal. Kenneth m'informe qu'il est parti en Ecosse. « c'était bien ? » il est parti avec qui ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? On marche d'un pas lent mais posé jusqu'à un café le plus proche. Je supporte tellement mal le froid. Vous savez, je suis le genre de personne qui a tout le temps ses orteils gelés. « super ça ! tu me feras visiter ? » oui oui, je veux m'inviter chez lui. Oupsie. Je relâche son bras lorsqu'on rentre dans un petit café et je m'installe à la table la plus proche d'un radiateur pour m'y coller comme un petit chat à la recherche de chaleur.

Je souris en voyant que Leah rougit en réaction à mes propos. C’est assez plaisant d’avoir la preuve que ça lui fait quelque chose, je dois l’avouer. Plus jeune, j’aurai tout donné pour qu’elle réagisse ainsi face à moi, vraiment tout. Face à sa petite taquinerie, j’affiche une petite moue. « Peut-être bien, oui. Tu vas m’en faire et me combler de bonheur du coup ? » Que je lui demande, taquin moi aussi, même si au fond, j’espère qu’elle le fera. Je ne refuserais jamais des câlins de sa part, j’aime bien ça en règle générale, mais encore plus avec elle. Parce que ce n’est pas n’importe quelle fille et ça ne sera jamais le cas, je le sais pertinemment. Lui proposant d’aller prendre un chocolat chaud, je ne manque pas de m’inquiéter pour elle et ce qu’elle me rétorque me fait rire. « Oh oui, ça, je le sais mieux que personne. » Elle a toujours été comme ça Leah, à ne pas se plaindre, et cela, malgré la douleur à certains moments. Encore plus depuis son accident, comme si elle cherchait à prouver qu’elle reste forte. Alors que bon, je sais bien qu’elle a des phases de déprimes et c’est en partie pour ça que je ne la lâcherais jamais. Elle a besoin de mon soutien et moi, j’ai besoin d’elle dans ma vie, tout simplement. La demoiselle me questionne sur mon séjour en Écosse et j’hoche la tête positivement dans un premier temps. « C’était génial. Les paysages étaient époustouflants, on a pris pas mal de photos mon amie et moi. Et puis, ce fut un séjour très... Instructif. » Ouais, c’est le mot. Si on me questionne, cette escapade sera décrite comme un simple séjour éducatif. La vraie raison est en fait les fouilles et la quête du trésor que nous avons entrepris Calista et moi, et le temps passé en Écosse a été réellement bénéfique pour notre avancée. On projette déjà un prochain voyage pour suivre les derniers indices obtenus, chose que j’attends avec une excitation certaine. « Quand tu veux ! » C’est le cas, elle vient quand elle le désire, je serais honoré de l’avoir chez moi. Après quelques minutes de marche, on atteint enfin le café et, à peine entrés qu’elle se précipite vers une table, notamment contre le radiateur. J’arque un sourcil, m’installant face à elle. « Il fallait te coller à moi si t’avais aussi froid. Moi aussi, je suis chaud. » Enfin, j’ai toujours la peau chaude quoi. Et dans tout ça, j’en viens presqu'à jalouser un pauvre radiateur qui n’a rien demandé. Ça ne va plus hein. Une serveuse vient à nous, je commande alors deux chocolats chauds, puis me tourne vers la demoiselle. « Tu veux un truc à manger ? »

Je l'adore Kenneth, vraiment. Malgré que je sois plus vieille que lui, on a une bonne complicité qui ressemble à aucune autre et je voudrais pas changer ça. J'enfuis juste mon attirance qui date de l'époque de l'âge de pierre. Je n'ai aucune envie d'assumer tout ça. Je ne connais rien, je ne connais même pas la compagnie des hommes, je suis vierge comme une fleur. Je ne sais pas si cette expression existe, je l'ai inventé sur le chemin okay ? Je souffle et j'attrape le t-shirt de Kenneth pour l'attirer à moi. Je blottis ma tête contre son torse et je glisse mes mains froides dans le creux de son dos. « il suffisait de demander. j'adore les câlins, surtout les tiens... t'es confortable. » que je dis en reculant juste après pour ne pas rendre ce moment gênant. Alors que mon dieu, j'aurais pu m'éterniser contre son corps sans soucis. il m'explique en gros son trip en Ecosse et j'hoche la tête en me mordant la joue. « j'ai jamais été là-bas... en fait j'ai jamais été en Europe. » de ce côté quoi, l'Ecosse fait bien toujours partie de l'Europe hein ? Je suis blonde à mes heures perdues. Je préfère ne pas lui demander. On s'installe dans ce café, là où la chaleur ne manque pas et je me réfugie tout contre un radiateur bien chaud. Kenneth sort une phrase qui me fait rougir super fort. imbécile, arrête ça. « arrête la fumette, je vais croire que ça te plait quand je suis contre toi. »  je souris. Ah merde je viens de lancer une phrase de drague à la con ? Faut vraiment que j'arrête d'être maladroite comme ça. Ah, un truc à manger, retournons à nos moutons. « mmh je veux un truc salé, mais je sais pas quoi. j'aime varier les plaisirs et les saveurs en un seul repas. » chocolat chaud plutôt sucré et un croque-monsieur tiens, c'est juste parfait.

Leah saisit mon t-shirt pour m’attirer à elle et, doucement, vient se blottir contre moi. Je souris en l’encerclant de mes bras, bien heureux de l’avoir encore contre moi. Ce qu’elle me dit en se dégageant me fait glousser. On ne m’avait jamais dit que j’étais confortable. « J’adore tes câlins aussi, si j’avais su qu’il fallait juste demander, je l’aurai fait plus tôt. » Je souris. Ouais, c’est évident que je me serais plaint plus tôt. Maintenant que je le sais, je vais garder l’information dans un coin de ma tête et la ressortir dès que possible. On en vient ensuite à parler de mon voyage en Écosse, ou plutôt, j’en parle et elle, elle m’écoute. Et ce qu’elle m’avoue ensuite me fait froncer les sourcils. Elle n’a jamais mis un pied en Europe ? C’est vraiment dommage, il y a de très beaux paysages là-bas. « Peut-être que si t’es sage, on pourrait s’organiser un voyage en Europe, qui sait. » J’hausse des épaules, lâchant cette proposition comme si c’était quelque chose d’anodin. Pourtant, ça ne me déplairait pas de voyager quelque part avec elle. J’aime les voyages, j’aime sa compagnie, alors comment je ne pourrais pas aimer la combinaison des deux ? On rejoint le café où on s’installe sur une banquette, Leah se collant contre le radiateur. Forcément, je ne peux m’empêcher de la taquiner, c’est bien plus fort que moi, et ça la fait rougir. « T’es mignonne quand tu rougis Leah. » Je lui souris, ajoutant ensuite : « Et c’est vrai. » J’aime quand elle est contre moi, c’est la vérité. Je n’ai rien fumé, comme elle le prétend. La serveuse à nos côtés, je commande nos boissons puis lui demande ce qu’elle veut manger. « T’as vraiment des goûts bizarres parfois. » Je la taquine et ça se lit sur mon visage. Je ne suis pas réellement friand du mélange sucré/salé, mais si elle aime ça, je n’ai pas mon mot à dire. Chacun ses goûts, non ? Tranquillement, je commande quatre beignets fourré au chocolat en plus. Je crève de faim, il faut que je nourrisse mon estomac avant qu’il fasse une révolte. « J'ai manqué des trucs pendant mon absence ? » Que je lui demande une fois notre commande passée. Des choses qui se sont produites dans sa vie bien évidemment, le reste, je m’en fous pas mal aujourd’hui.