J'étais bel et bien arrivé en pleine troisième guerre mondiale. Les deux filles ne cessaient de s'envoyer des piques, usant de leurs anciennes amitiés pour tirer là où le plus de mal serait fait. Pour le coup, je restais quelque peu silencieuse après leur avoir fait remarquer l'attention qu'elles attiraient sur elle. J'avais peine à reconnaitre Nolwen et bien que nous ayons le même âge, à cet instant précis, je savais qu'elle rôle je devrais jouer, la voix de la raison, de la maturité et de la médiation. Tout un programme quand on connait ma capacité à partir au quart de tour.
- Calme-toi Nolwen, dis-je finalement après qu'elle ait fait part à Ji-Ae qu'elle n'était pas la bienvenue dans notre sortie. Je n'ai invitée personne, je ne savais même pas qu'elle serait là... Mais je n'ai rien contre toi hein Ji-Ae ! je m'empresse d'ajouter.
Ma meilleure amie risque d'y voir une trahison de ma part mais elle me connait assez pour savoir que je ne suis pas le genre à suivre le troupeau. Son histoire avec Ji-Ae est son histoire avec Ji-Ae.
- Et si on prenait juste dix minutes pour se poser, se calmer et discuter comme des gens civilisés hein ?
Oui c'est leur histoire mais j'ai du mal à comprendre qu'elle ait pu tourner aussi violemment. Et puis le sentiment contraire à l'amour n'est pas la haine mais l'indifférence. Le fait qu'elles ne puissent plus se retrouver dans la même pièce sans s'engueuler ne suffit nullement qu'elles n'éprouvent plus rien l'une pour l'autre.
Non, je n'ai pas fait psychologie à la fac mais c'est un constat que je tiens de ma première relation amoureuse.
- Sérieux les filles, qu'est-ce qui s'est passé ? Vous étiez inséparable...
Au point que Nolwen en oubliait le reste du monde.
- C'est une histoire de mec ? Non parce que si c'est ça, des mecs y'en a plein la terre !
Je lance ça totalement au hasard, n'ayant aucune idée de leurs souci. Et même si une part de moi se réjouit de récupérer son amie, l'autre, la plus sensée, c'est que ce n'est pas lui rendre service que d'attiser la flemme. Si Nolwen et Ji-Ae ont eu besoin l'une de l'autre, je n'ai pas le droit d'arriver avec mes gros sabots pour piétiner le petit lien qu'il peut rester entre elles deux. Du coup, sans attendre leur réaction, je m'empare du chaise et m'installe. J'ai pleinement conscience que c'est quitte ou double mais qui ne tente rien, n'a rien.
- Je ne compte pas bouger de là avant que vous ne m'aviez expliquée le pourquoi du comment. Et si tu veux partir Nolwen, je t'en pris. Je pourrais au moins avoir la version de l'histoire de Ji-Ae, n'est-ce pas ?
Oui, oui, le chantage c'est moche. Mais j'espère que mon amie préfèrera me dire elle-même ce qui ne va pas plutôt que de laisser sa nouvelle rivale me raconter sa version des faits.
Nolwen n’avait même pas daignée répondre à mes dernières paroles, son attention étant maintenant toute concentrée vers son amie qui venait d’arriver. Je ressentis malgré moi les bribes d’une ancienne jalousie remonter à la surface, mais je mis un terme à ces émotions aussi vite qu’elles étaient arrivées, les repoussant au fond de moi. Notre possessivité mutuelle était devenu un très gros problème entre nous au fil du temps, et cela avait empiré plus notre lien grandissait et que nous nous rapprochions. L’une ne pouvait sortir retrouver ses amis sans que l’autre ne fasse une crise à ce sujet, comme si cela était la fin du monde. Et le fait que nous étions toutes les deux des têtes de mules n’avait pas aidé à calmer la situation, au contraire, elle avait très vite empirée. Aucune de nous deux ne voulait accepter d’obéir à l’autre. Chose normale. Mais ce refus de se laisser « dominer » par l’autre avait vite tournée les petites remarques désagréables aux véritables disputes qui finissaient par l’une ou l’autre quittant la pièce en claquant la porte derrière elle.
En entendant l’attaque gratuite de Nolwen, je leva les yeux au ciel, l’ennui me gagnant de plus en plus au fil des minutes qui passaient. Je m’apprêtais à lui répondre quand Elan me devança, demandant à son amie de se calmer. Je le sais, ne t’inquiète pas.lui répondis-je, lui offrant un léger sourire sincère avant de reporter mon attention sur la femme devant moi.Comme l’a dit Elan, non, elle ne m’a pas invitée. Malheureusement pour toi donc, je ne pourrais pas t’honorer de ma présence cet après-midi.continuais-je, répondant à Nolwen. Je voulu partir, mais malheureusement pour moi, Elan semblait motivée à arranger la situation. J’aurais très bien pu faire comme si je ne l’avais pas entendue et foncer vers la sortie, mais la jeune femme n’avait jamais été désagréable envers moi et je ne voulais pas l’être envers elle. Après tout, elle n’était pas la cause de notre dispute. M’asseyant donc de mauvaise grâce, je pris place sur la chaise de l’autre côté de la table afin de ne pas me retrouver assise à côté de Nolwen.
Celle-ci restant silencieuse, je pris les devants et décida de répondre honnêtement à Elan. Non, ce n’est pas une histoire de mec.commençais-je sincèrement. Je ne mentais pas, aussi surprenant que cela pouvait être, Nolwen et moi n’avions jamais eu de problème concernant les garçons. Cela était sûrement dû au fait que je n’avais jamais rencontré ses amis masculins et pareil pour elle. Nous avons toutes les deux notre part de tords dans cette histoire. Ma version sera aussi coupable que celle de Nolwen.dis-je après une minute de silence. Encore une fois, ce n’était que la vérité. Ma version n’était pas meilleure. Elle ne me définirait pas comme l’innocente de l’histoire ou celle injustement accusée. J’avais tout aussi mal agit que Nolwen. Ma seule excuse était ma jeunesse, mais même cela était insuffisant pour pardonner certaines choses que j’avais dites. J’espérais juste qu’à défaut de me respecter, Nolwen respecterait au moins son amie et lui avouerait sa part de tords elle aussi.
Je posais mes bras contre ma poitrine regardant Élan dans les yeux. Elle me demande me calmer et aussitôt dit, aussitôt fait, je suis du genre tête de mule mais comme je n’aime pas rester en colère j’essaie de me calmer. Puis faut dire qu’on a assez attiré les regards vers nous. Je souffle un bon coup et tout en gardant mon regard rivée sur Élan je jette une bref coup d’oeil à Ji-Ae. Elan me dis qu’elle n’a jamais invité qui que ce soit à notre sortis et je hoche la tête comme pour acquiescer, j’avais confiance en mon amie et si elle disait que c’était pas elle qui l'avait invité je la croyais. Je l’écoutait demandé si on pouvais juste s'installer et parlé comme des gens civilisé et je mordais ma lèvre pour ne pas lancé une autre remarque que maintenant mon amie prendrait mal. J’avais pas vraiment parlé avec Elan de ma dispute avec Ji-Ae, alors c’est normal que maintenant elle nous demande directement ce qu’il s’était passé entre nous, précisant bien qu’on passait vraiment tout notre temps ensemble avant, en demandant finalement s’il y avait eu histoire de mec entre nous. « Sa risque pas, je joue pas dans la même cours de Ji-Ae, c’est clair, puis franchement tu me voit ne plus parler à une amie proche pour un mec, je virerais surtout le mec avant la nana avec qui je partageais tout mes secrets. » Elan me connaissait bien d’ailleurs pour savoir que ça devait être un truc plus gros où moins gros d’ailleurs selon comment on voit les choses…
Finalement, Elan décide qu’ont s’installerait cinq minutes avec mon ancienne amie pour discutait et d’ailleurs elle me connaît bien parce que pour me faire restée elle choisit de me faire du chantage en disant qu’elle demanderait à Ji-Ae de lui raconter l’histoire si je restait pas. Je mordille ma lèvre encore une fois et sans rien dire de plus je prends la dernière chaise restante prêt de mon amie m’installant avec elle. Je susurre : « Bien jouer le coup du chantage, ma belle… Tu me revaudra ça. » Je regarde Ji-Ae qui affirme elle aussi qu’il ne s’agit pas d’une histoire de mec en disant qu’on a toute les deux nos torts dans cette histoire. Je hoche la tête sans vraiment pouvoir m’en empêcher. On peut bien souvent me reprocher des choses mais la franchise c’est mon truc. « Elle a raison, on s’est pris la tête parce qu’on était trop collé l’une à l’autre, tu le sait parfaitement Elan tu en subissait mes absence à nos rendez-vous… » J’allais pas dire le contraire puisque que l’histoire n’est autre qu’une dispute de deux personne qui passait tellement de temps ensemble que ça à pété au point de les séparés…
Lorsque je demande s'il s'agit d'une histoire de garçon, Nolwen balance aussitôt une remarque douce-amer. Ma meilleure amie ne peut vraisemblablement pas s'empêcher de lancer des piques à son ancienne acolyte. Ce n'est pas grave. Au moins, mon petit stratagème fonctionne même si je ne doute pas un instant qu'elle me le fera payer d'une manière ou d'une autre.
-Je t'aime aussi, dis-je en souriant.
Pour le reste, j'ai du mal à les comprendre. A force d'être trop ensemble, voilà qu'elle se déteste. Leur amitié souffre de possessivité aiguë. Au moins, elles reconnaissent toutes les deux être responsables de la situation.
-Ouai, c'est le cas de le dire, je subissais...
Cette fois, je passe la main dans mes cheveux, mal à l'aise et plus très certaine d'être la bonne personne pour régler ce conflit. Je n'ai même pas réussi à retirer le ressenti dans ma voix. Nolwen et moi n'avons jamais réellement parlé de ce que j'appelais (et que j'appelle encore aujourd'hui) "le grand abandon". Ma meilleure amie en préférait une autre. Cool ! Génial ! Je pouvais voir toutes leurs sorties affichées sur les réseaux sociaux, traces indélébiles de ma jalousie et de mon mal-être, tandis que je bossais comme une forcenée. J'en étais même venue à me dire que j'étais responsable de la situation. De par mon absence, ma mauvaise humeur et mon découragement, j'avais perdue mon amie, la poussant vers une autre.
Combien de fois avais-je commencé des sms, des mails et autres messages avant de les effacer et de garder tout mon ressentiment pour moi ? Après tout, Nolwen ne m'appartenait pas. Elle avait beau être ma plus vieille amie, je n'avais nullement le droit de piquer des crises. Ce que, apparemment, les deux filles face à moi, n'avaient pas compris.
- Vous vous rendez compte à quel point c'est con ?
Oui, il m'a fallut quelques minutes pour trouver les bons mots. Pas question d'envenimer la situation.
- Nolwen, si j'avais piqué des crises de jalousie, tu me détesterais aujourd'hui ?
Cette fois, je la regarde droit dans les yeux, histoire qu'elle comprenne enfin que toute cette histoire ne mérite pas autant de haine.
- Je dis pas que la jalousie c'est cool les filles, sincèrement mais... Mais c'est une preuve qu'on tient à l'autre...
J’approuva silencieusement les paroles de Nolwen à propos des hommes d’un hochement de tête. J’aurais moi aussi dégagé de ma vie n’importe quel garçon qui aurait tenté de se mettre en travers de mon amitié avec elle d’une quelconque façon. Après tout, j’avais tout le temps du monde pour me caser avec un homme ou tout simplement le fréquenter, mais le type d’amitié que nous avions partagé avec Nolwen était rare et précieux. Jamais je n’aurais donc laissé un homme être la cause de nos querelles. Et, secrètement, j’étais heureuse d’apprendre qu’elle aussi n’aurait pas laissé quelqu’un du sexe opposé se mettre entre nous deux. Mais cela était de l’histoire ancienne maintenant. Nous n’avions plus de comptes à rendre à l’une ou à l’autre, on le savait toutes les deux. Même si la raison de nos disputes était un peu tirée par les cheveux, elle avait commit des dégâts irréparables sur notre relation. Même si le fait de parler calmement de nos problèmes avec Elan était un bon début, cela ne suffirait malheureusement pas. Le problème que l’on partageait ne se règlerait pas avec de simples excuses et une discussion à cœur ouvert. On s’était blessées mutuellement, et fort qui plus est.
En entendant la réponse d’Elan, je fus prise d’une grosse culpabilité soudaine. Je savais que j’avais beaucoup accaparé son amie durant nos mois d’amitié, mais je n’avais pas réalisé à quel point elle avait dû subir cette situation, celle-ci n’ayant jamais partagé ses pensées envers nous. Ou du moins, pas que je le sache. Restant silencieuse, je laissais la brune continuer ses mots avant de dire quoique ce soit. Je ne pouvais nier que la situation était effectivement « conne », et Nolwen ne le pouvait sûrement pas elle aussi. C’était effectivement con que notre lien si fort devienne si toxique pour de stupides raisons. Ce n’est pas qu’une histoire de jalousie, même si ça a joué une grande part dans nos disputes. Le fait est que notre amitié n’a pas commencé de façon « normale ». On ne s’est pas rencontrées dans un bar un soir ou quelque chose du genre. Dès la première heure, on connaissait toutes les deux le secret le plus sombre de l’autre. Je crois que c’est ça qui a fait que, à la finalité, on en devienne beaucoup trop inséparables au point où on ne faisait même plus attention au monde extérieur, à nos autres amis, à nos vies..dis-je pensivement, mon regard se posant sur la table face à moi.
On tient.. on a tenu l’une à l’autre, oui, énormément même. Mais il y a une limite à ne pas dépasser, et on l’a fait. On a même écrasée la limite.continuais-je, poussant un soupire. La situation m’attristait car, malgré les disputes, je ne regrettais pas mon amitié avec la femme face à moi. Nous avions eu de très bons moments toutes les deux, plus que de mauvais. Je ne pouvais compter le nombre de fous-rire que nous avions eu, de soirées chez l’une ou l’autre.. Mais je ne voyais pas notre relation redevenir comme ce qu’elle était avant, et je ne pensais pas que cela soir judicieux. Nolwen devait retrouver sa vie d‘avant, sa famille.. et je devais faire de même. On ne pouvait plus être collées l’une à l’autre en permanence comme des siamoises. Ce n’était pas sain et nous faisons souffrir d’autres personnes au passage. Je tiens à m’excuser de t’avoir volé des moments avec ton amie, Elan. Je ne réalisais pas à quel point tu pouvais souffrir de son absence à tes côtés. Vraiment. Cela n’arrivera plus.finis-je sincèrement, mes yeux se posant sur elle.
Invité a posté ce message Mer 13 Mar 2019 - 18:43#
On préfère le passé...
La situation dépassait de loin tout ce que j’aurais pu penser... Jamais j’aurais penser que j’aurais été là assise en face de celle qui avait été longtemps un amie proche, en compagnie en plus de ma meilleure amie, assises là à deux doigts de se faire des excuses. j’avais juste prévus de faire les magasins avec celle qui se rapproche presque du statut de soeur. Je tique quand Elan parle de mon abandon face à elle pour Ji-Ae. Je mordille ma lèvre et je baisse la tête en signe de désolation. Je sais pas vraiment ce qu’elle a penser de cette passade ou je passait tout mon temps avec l’autre jeune femme, elle ne m’en a jamais parlé. Elle ne m’as jamais rien dit à ce sujet pourtant je la laissait tombé pour une autre, je ne suis donc pas vraiment une bonne amie. Pourtant quand je suis revenue vers elle elle m’a de suite prise dans ces bras, elle ne m’as pas rejeté. Je redresse la tête et je l’observe. « Merde, Élan, je suis… » Quoi désolé ? Franchement, je ferait presque pitié là, et puis je voulais pas montré encore une fois mon côté doux et gentil à Ji-Ae, elle ne verrais plus cette partie de moi c’était finis.
Écoutant Ji-Ae raconter toutes ces choses que je sais déjà, me fais acquiescer. Elle avais raison, Ji-Ae avait raison, on avait dépassé certaines limites qui en temps normal avec d’autres amies, n’aurait jamais été passé. Je pouvais pas nier ce qu’elle disait et ça me faisait bouillir de l’intérieur… Je voulais qu’elle ai tord sur toute la ligne, parce que c’était une moyen pour l’oublier plus facilement mais non, ça ne se passait pas comme ça. Je regardait mon ancienne amie et je mordait toujours ma lèvre, en l’observant comme ça en silence je pouvais presque me sentir coupable d’avoir dit toutes ces choses horribles, juste avant. Je me reprends avant de faire un truc qui pourrais me ramener des mois avant e jour, je me tiens droite comme prête à partir et je les regarde tour à tour. « Ouais, franchement c’est plus que débile, on a fais des tonnes de truc ensemble, on était proche, plus qu’avec n’importe qui mais ça nous as séparé et tout ce qui à été dit et tout ce qui a été fait est fait alors maintenant y'a plus vraiment besoin d’en parler si ? Elan, franchement chérie, je suis heureuse que tu t’inquiète de mes déboires mais là, rien ne peut être changer. Ji-Ae, dis le lui… Tu le pense aussi non ? » Je suis une conne et j’embarque Ji-Ae avec moi dans cette nouvelle connerie, cependant je doute qu’elle me suive dans mes paroles alors, je sais pas trop quoi en pensé…
