i want to see you smile / warner

Elle est de bonne humeur aujourd’hui. C’est son jour de repos, et elle a prévu pas mal de choses. Elle veut notamment faire le ménage à la maison, faire quelques courses, se comporter en adulte responsable. Mais avant ça elle veut passer voir Warner. Tout va mieux entre eux depuis qu’elle est rentrée d’Australie, il semble vraiment qu’ils aient trouvé la solution à leurs problèmes : ne pas se prendre la tête. Laisser venir les choses sans se poser de questions. Plus facile à dire qu’à faire, surtout avec eux, mais pour l’instant ça fonctionne, et surtout ça lui convient. Elle peut passer du temps avec lui, comme avant, et il n’y a plus de drames. Elle a décidé de le surprendre pour le déjeuner. Il y a du soleil en plus, même s’il ne fait pas spécialement chaud, alors ils ne seront pas obligés de rester dans son bureau pour manger. Ca lui fait tout drôle de réaliser ce qu’elle s’apprête à faire. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est quand même quelque chose qui la rend nostalgique. Elle passe dans une épicerie prendre de quoi faire de bons sandwichs, des accompagnements, un peu de fromage et une bouteille de vin, puis se rend sur son lieu de travail. Elle espère ne pas le déranger, surtout qu’il s’agit d’une surprise. Il pourrait très bien ne pas être là… Mais tant pis, elle ne va pas faire demi-tour maintenant. Elle se présente à l’accueil, et on la laisse monter, lui indiquant où se trouve le bureau du jeune homme. Arrivée devant sa porte, elle frappe sans attendre, ses provisions en mains. Elle a franchement hâte de voir sa réaction, et se prépare tout sourire au moment où il ouvrira la porte.

Elle n’appréhende pas spécialement sa réaction, bien au contraire, elle a plutôt hâte de voir comment il va l’accueillir. Bien sûr, elle a un peu peur de le déranger et de devoir rebrousser chemin, mais les papillons dans son ventre sont plutôt dûs à l’excitation de le revoir. Elle aime cette relation qu’ils ont aujourd’hui. Pas une vraie relation, rien de défini, mais ils se voient quand même souvent, et sont en très bons termes. Elle a l’impression de revivre les débuts de leur histoire, et ça fait un bien fou après tant d’années. Elle ne veut pas non plus se faire de faux espoirs ou aller trop vite, alors elle prend comme ça vient. Tant que Warner, ça lui convient aussi, tout va pour le mieux. Sans surprise, il l’accueille avec un baiser, et elle ne se fait pas prier pour y répondre. C’est une des choses qui lui a le plus manqué, si elle est tout à fait honnête. Quelqu’un qui embrasse bien ne fait pas forcément un bon partenaire, mais pour Warner, c’est un peu la cerise sur le gâteau. « Et moi je suis contente que tu ne m'aies pas claqué la porte au nez. » répond-elle avec un sourire avant d’avancer dans le bureau. Elle se permet de poser son sac sur une chaise, avant de se tourner à nouveau vers lui. « Absolument pas, mais je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée ? » Demande-t-elle un peu moins sûre d’elle soudainement. Il doit être très occupé, elle aurait mieux fait d’appeler. « Si t’as trop de boulot dis-le moi et je repars. On fera ça une autre fois. » Une autre fois où le temps sera plus clément.

A une certaine époque, il n’y a pas si longtemps que ça d’ailleurs, Warner lui aurait clairement claqué la porte au nez. Elle n’aurait probablement pas tenté de venir le voir sur son lieu de travail de toute façon, mais ça aurait été une réaction normale de sa part, une réaction logique. Elle comprend son incrédulité, le Warner d’aujourd’hui n’est plus le même qu’avant, en tout cas envers elle. Elle a juste du mal à s’y faire pour le moment, c’est encore tout neuf. « La force de l’habitude. » répond-elle en haussant les épaules avant de se remettre à sourire. Si elle voulait être rassurée, au moins elle l’est. Ca fait du bien que l’animosité ait disparu entre eux. « Eh bien je serais repartie alors. On aurait eu tout le temps de se voir plus tard. » Déjà qu’elle s’en veut de le déranger au boulot… Mais elle avait beaucoup trop envie de le voir. Besoin, presque. Puis elle s’est dit qu’il aurait besoin d’une petite pause à un moment donné, même si elle aurait préféré qu’ils puissent s’éloigner un peu d’ici. A voir s’il est prêt à affronter la température pas vraiment agréable qu’il fait aujourd’hui. « Je me suis dit qu’on pourrait pique-niquer… A la base je voulais qu’on aille dans le petit parc juste en face, mais malgré le soleil il ne fait pas spécialement chaud, alors c’est comme tu veux. » Ils peuvent rester ici aussi, tant qu’elle est avec lui ça lui convient. Quoi qu’il en soit, elle préfère ne pas prendre ses aises tant qu’elle ne sait pas ce qu’ils font, alors elle se contente de poser son panier. « Et qu’est ce qu’il se passe de si affreux aujourd’hui ? Tu veux en parler ? » Si elle peut essayer de l’aider par la même occasion, c’est d’autant mieux.

Il faut qu’elle s’y habitue. C’est difficile à réaliser, cette nouvelle relation avec Warner. Ca fait si longtemps que ça n’a pas été comme ça, presque sept ans, alors elle a un peu de mal. Pourtant les habitudes ont du mal à partir, mais là, c’est comme si elle devait tout ré-apprendre. Comme si elle n’avait pas le droit en fait. C’est ça, elle a du mal à s’y faire parce qu’elle a l’impression qu’elle est en train de rêver, et qu’à trop s’y habituer elle va vite retomber de son nuage. Mais Warner la rassure très bien, alors elle laisse partir ses doutes bien loin de là où elle se trouve. « Parce que tu as du travail et je ne veux pas être celle à cause de qui tu te fais virer. » Il en est sûrement loin, mais elle ne veut pas être une mauvaise influence sur lui. Même si honnêtement, elle préfère de loin passer du temps avec lui que de travailler. Mais chercher des castings lui parait bien moins intéressant, alors que c’est ce qu’elle a toujours voulu faire et qu’elle s’est toujours dit qu’une relation ne la freinerait jamais dans la réalisation de ses rêves. « Tu es prêt à vaincre le froid pour m’emmener pique-niquer alors ? » Elle, ça ne la dérange pas. Elle est venue préparer. Surtout que le soleil rattrape tout, au moins pour le cadre. Donc bon, peu importe ce qu’il souhaite, elle le suit. Elle n’a pas encore enlever son manteau de toute façon, dans l’éventualité où il accepterait de sortir. « T’as bien mérité une pause en fait. » dit-elle en souriant avant d’aller chercher le manteau du jeune homme et de le lui tendre. « On y va ? J’imagine que t’as encore du boulot qui t’attend et je voudrais pas te retarder d’avantage. Surtout si on veut se revoir ce soir… » Mais chaque chose en son temps, ils vont déjà passer le déjeuner et éventuellement le début d’après-midi ensemble. Pour ce soir, ils ont tout le temps de voir. Peut-être que d’ici là il aura décidé qu’il l’a assez vue pour la journée.

Elle n’a pas eu trop de mal à le convaincre. En même temps, vu la matinée qu’il a passé, elle comprend parfaitement pourquoi il a envie de s’éloigner d’ici le plus vite possible. Même le froid ne semble pas lui faire peur, et c’était son principal souci avant de venir. Il aurait tout à fait pu décider de rester dans son bureau. Heureusement pour elle, il a accepté de braver le froid polaire pour l’emmener pique-niquer, même si techniquement il a raison, et c’est plutôt elle qui l’emmène. Mais loin de se focaliser sur les détails, elle se contente de le suivre jusqu’à l’extérieur du bureau. Avoir la main de Warner dans la sienne la ramène momentanément aux tous premiers instants de leur relation, sept ans en arrière. « Tu n’as pas envie ? » A en juger par son sourire, elle comprend que si, justement, il a très envie qu’ils se voient ce soir. « Je propose juste ça comme ça, si ça peut t’aider à supporter un peu mieux ton après-midi… » Elle hausse les épaules, un petit sourire en coin. Il finit quand même par lui confirmer ce qu’elle pensait, et pour le coup, elle est plutôt fière d’elle. « C’est décidé alors, on se voit. On pourra voir les détails plus tard. » Le froid les enveloppe sitôt la porte de l’immeuble passée, et ça lui couple presque le souffle. Elle peut voir que Warner n’est pas plus fier qu’elle. «  T’as toujours envie ? » Demande-t-elle sur un ton moqueur. Sauf qu’elle ne le laissera pas faire demi-tour maintenant, elle a trop envie de profiter du soleil même si pour ça, ils doivent se transformer en glaçons. Puis ce n’est pas comme s’il faisait si froid que ça au fond. « Allez ça va, imagine qu’on est sur une plage au Brésil. » Ou ailleurs, peu importe, du moment qu’il s’agisse d’un pays où il fait chaud. Ils traversent la rue, et ils arrivent très vite dans le petit parc dont Eliza parlait juste avant. « On s’installe ici ? » Demande-t-elle en lui désignant un banc faisant face à une petite fontaine.