(anton) are we losing control, or is it meant to be

Lorsqu’elle franchit la porte de la maison, la première chose qu’elle se dit c’est qu’elle est heureuse de n’entendre que le silence le plus complet. C’est bien assez rare pour être savouré. Bien qu’à cette heure de la journée, elle savait que ce serait le cas. A force, elle connait maintenant les horaires de tout le monde et, à moins d’un imprévu, elle sait quand ils seront là ou pas. Là, l’imprévu, c’est elle. Et elle ne remerciera jamais assez l’électricité du diner où elle travaille d’être tombée en panne, obligeant le restaurant à fermer pour le reste de la journée, et lui ayant permis de finir son service plus tôt. Rien que l’idée d’avoir enfin un moment libre, tranquille, ça la met en joie. Quittant ses chaussures dans l’entrée, ainsi que le reste de ses affaires, elle se dirige aussitôt vers la cuisine, se sert un verre, pique un paquet de gâteaux dans le placard et part s’installer dans le salon. Pouvoir s’affaler dans le canapé, pouvoir s’étaler de tout son long et prendre toute la place qu’elle veut sans devoir bouger pour laisser les autres s’asseoir, pouvoir zapper, regarder la chaîne qu’elle veut sans devoir en choisir une qui conviendra à tout le monde et les entendre râler parce qu’ils ne veulent pas regarder ce programme-là ou ne veulent pas rater leur programme préféré. Quand on vit à plusieurs ces moments-là, seuls, deviennent beaucoup trop peu nombreux pour ne pas en profiter à fond. Sauf qu’elle n’aura pas le temps d’en profiter plus de quelques minutes. A peine le temps de trouver une chaîne qui l’intéresse, de boire une gorgée, et de fourrer un gâteau dans sa bouche, qu’elle entend le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvre et se referme. La chance ne semble vouloir être de son côté qu’à cinquante pour cent aujourd’hui. Ou peut-être même vingt-cinq, quand elle voit apparaître la personne qui vient de rentrer. Anton. De tous ceux qui vivent dans cette maison, il avait fallu que ce soit lui. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Accueil un peu abrupt. Certes. Mais vu sa relation avec lui, ce n’est pas vraiment celui avec qui elle préfère passer du temps.

Ce qu’il y a de bien à bosser dans un zoo, c’est que déjà, tu n’as pas les mêmes horaires que les autres. Alors il y a souvent des jours où je glande à la maison pendant que les autres sont en train de bosser. Puis, parfois, t’as des horaires aménagés parce que les animaux dont tu t’occupes sont en plein examen et qu’on n’a pas besoin de toi. Comme c’est le cas aujourd’hui pour moi et c’est avec un certain plaisir que je fais le trajet inverse du matin en transport en commun. Sûrement grâce à l’heure, le trafic est fluide et j’arrive à destination bien plus rapidement que d’habitude. Passant la porte d’entrée, je m’attends à ne trouver personne à l’intérieur. Techniquement, ils sont tous à leur boulot à cette heure-ci, ou à vaguer à une occupation quelconque. Je me réjouis d’avance d’avoir la maison pour moi seul, même si ça ne sera que pour quelques petites heures. Sauf qu’après avoir fermé la porte et être entré dans le salon, mon regard se pose sur le canapé, y découvrant l’une de mes coloc. Naleya. Comment ça se fait ? Elle ne bosse pas à cette heure-ci ? Décider à la questionner pour savoir ce qu’elle fout là, j’ouvre la bouche pour parler, mais elle me coupe dans mon action en me devançant. Je lève les yeux au ciel, me demandant intérieurement si elle sait lire dans mes pensées. Toujours aussi sympathique cette Naleya… Bon, il faut dire que je ne le suis pas vraiment non plus, mais ce n’est pas une raison pour qu’elle ne le soit pas en retour, non ? Tranquillement, je prends le temps de déposer mon sac au sol contre l’un des murs du salon, puis me dirige vers le canapé dans lequel elle a pris ses aises. « Bien le bonjour à toi aussi. Comment ça va ? » Que je lui demande, tout en me penchant pour lui piquer un gâteau. Puis je prends le verre se trouvant sur la table basse et en bois une gorgée. Je fais comme chez moi, qu’est-ce que vous voulez ? Forcément, ça ne va pas lui plaire à la demoiselle et c’est sûrement pour ça que je le fais. La provoquer, c’est devenu comme une passion depuis quelque temps, notamment lorsqu’on se trouve que tous les deux dans cette maison. « Tiens, je te rends ton verre. Je suis gentil, t’as vu ? Je t’en ai laissé un peu. » Un air sournois pointe sur mon visage tandis que je pose le verre à sa place. Et alors qu’il y a l’autre canapé de libre, je lui lève les jambes pour pouvoir prendre place sur le même canapé qu’elle, m’autorisant le loisir de toucher à sa peau toute douce, puis les positionne sur mes cuisses, l’air de rien.

Elle ne se sent pas vraiment coupable de l’accueillir de cette manière, sans lui dire bonjour, c’est presque toujours comme ça avec lui, une habitude maintenant. Ça les choque plus, ni l’un ni l’autre. Ni même les autres colocs d’ailleurs. Et puis elle sait que si elle n’avait pas été la première à parler, c’est lui qui aurait dit quelque chose du même genre, elle ne s’attend pas à mieux de sa part. Et sa façon de lever aux ciel quand elle finit sa phrase, ça ne fait que confirmer ce qu’elle pense. Il prend son temps avant de répondre, déposant ses affaires, si bien qu’elle se demande s’il va même prendre la peine de répondre finalement. Elle ne serait pas tellement surprise qu’il ne le fasse pas. Mais il finit par le faire après s’être approché. « Bien le bonjour à toi aussi. Comment ça va ? » C’est maintenant à elle de lever aux yeux ciel, avant de le regarder se pencher pour prendre un gâteau. Evidemment, c’est quand elle elle ne l’est pas qu’il se décide à faire le mec poli. Mais ce n’est pas difficile de remarquer à quel point ça sonne faux. « Même faire semblant que ça t’intéresse tu sais pas le faire. » Puis elle le voit prendre son verre sur la table et boire dedans, sans se gêner. Elle sait qu’il fait ça pour l’énerver, et le pire c’est qu’il y arrive très bien. En quelques secondes elle a envie de lui arracher la tête. Il doit avoir un don pour ça. Qui ne semble marcher qu’avec elle, malheureusement pour elle. « Tiens, je te rends ton verre. Je suis gentil, t’as vu ? Je t’en ai laissé un peu. » Et il repose le verre l’air de rien, y ajoutant même un air sournois, l’air fier de lui. Elle savait pas que ça demandait de l’intelligence pour aller se chercher sa propre boisson à la cuisine, mais bon, faut croire que si, alors elle comprend que ce soit compliqué pour lui. Soupirant un bon coup, elle hésite à répondre. Ça va continuer à mettre de l’huile sur le feu et ce serait surement aussi bien qu’elle se calme et laisse passer. Peut-être qu’il la laissera seule. Sauf que pas du tout. Pour en rajouter une couche, il se permet tranquillement de soulever ses jambes pour s’asseoir à l’endroit où elles se trouvaient, et les reposer sur lui.  « Parce que tu connais le mot gentil toi ? Je suis étonnée de l’apprendre, c’est pourtant pas un mot qui te colle à la peau. » Ou pas une qualité qu’elle a beaucoup eu l’occasion d’apercevoir chez lui. Du moins pas avec elle en tout cas. Pliant les genoux, elle pose les pieds à côté de ses jambes, de façon à ne plus avoir les siennes sur lui. « T’aurais pu m’ignorer et faire comme si j’existais pas hein, j’ai l’habitude. »

À peine passé l’entrée du salon que la conversation n’est pas des plus meilleures, comme à l’habitude en fait. Je ne cherche pas à la rendre positive non plus. C’est même tout le contraire de ce que je fais, allant jusqu’à la provoquer en lui piquant un gâteau ainsi que son verre pour boire. Ce n’est pas comme si la cuisine était à deux pas, non. Mais bon, quitte à la rendre dingue -tout court. de moi elle l’est déjà, c’est évident-, autant bien le faire. À son tour de lever les yeux au ciel en entendant ma question et ce qu’elle dit ensuite me fait doucement sourire. « Pourtant, je te parle, c’est que j’arrive à faire semblant que tu m’intéresses au moins un peu. » Une petite vacherie en plus. Un piètre mensonge, par contre. C’est évident qu’elle m’intéresse la demoiselle, je ne ferais pas en sorte de la chercher à ce point-là sinon. Enfin, c’est le côté physique qui m’attire. Le reste, je m’en fous pas mal. J’ai envie de la foutre dans mon lit, juste ça, et cela même si je sais qu’elle est actuellement en couple. Je m’en fiche moi de son mec, c’est le cadet de mes soucis. Et puis, s’il n’est pas foutu de garder une fille aussi canon, c’est qu’il est vraiment un abruti. Une fois le liquide avalé, le verre déposé et la petite taquinerie ajoutée, je prends place sur le canapé. Non pas dans celui qui est libre, mais celui où elle se trouve. Ses jambes se retrouvent sur mes cuisses et je ne manque pas cette occasion pour pouvoir entrer en contact avec sa peau, passant mes doigts sur ses jambes tout en l’écoutant se plaindre une fois de plus. « Je le suis qu’avec les gens qui le mérite, c’est bête. » Un haussement d’épaules accompagne les paroles que je viens de prononcer, bien que ça ne soit pas totalement faux. Elle enlève ensuite ses belles gambettes et je me contiens pour ne pas rire. « Pourquoi t’enlèves tes jambes ? T’as peur de te mettre à apprécier un peu trop mes caresses ? » Que je lui demande avec mon petit air provocateur, comme toujours lorsqu’elle est dans les parages. Tout pour lui faire péter un câble et qu’elle puisse se lâcher. Même si, quand elle est énervée, je ne peux m’empêcher de la trouver encore plus sexy et attirante. Je me demande si elle est comme ça au lit. Je ne doute pas du fait que je le saurais un jour, elle cédera tôt ou tard. Je ne lâcherais pas l’affaire tant que ça ne se sera pas produit. Et peut-être bien qu’après l’acte, j’arrêterais de la désirer autant et qu’elle ne deviendra qu’une fille banale, une fille de plus que j’aurai ajouté à mon palmarès. Ouais, peut-être bien.

Il prend ses aises, s’amuse à la provoquer. Et elle elle est assez idiote pour partir au quart de tour et lui donner satisfaction de réussir à l’énerver. Parfois elle se dit qu’elle doit surement être un peu folle pour rentrer dans le jeu aussi facilement, et pour ne pas être partie de cette maison en courant. « Pourtant, je te parle, c’est que j’arrive à faire semblant que tu m’intéresses au moins un peu. » Complètement folle même. Toujours aussi sympathique d’échanger un peu lui. Ce genre de compliments, un vrai plaisir. Elle se plaignait qu’une seule personne vienne la déranger pendant son moment tranquille, et pourtant maintenant elle aimerait qu’ils aient été plusieurs à rentrer. Au moins quand les autres sont là il évite de lui parler et elle n’a pas à supporter ses remarques. Ça le rend un peu plus sympathique finalement, quand il n’ouvre pas la bouche. « Je t’ai rien demandé, ça m’aillait très bien si tu faisais pas semblant et que tu me parlais pas. Tu peux toujours le faire d’ailleurs, il est pas trop tard. » Elle a assez peu d’espoir dans le fait qu’il soit d’accord et que cette proposition aboutisse, mais elle propose toujours, au cas où, dans un élan de gentillesse. Mais c’est beaucoup trop lui demander, lui ce qu’il préfère c’est continuer à la chercher. Y a vraiment rien qui l’arrête, même savoir qu’elle est en couple ça le dérange absolument pas, il a aucune gêne à caresser ses jambes comme si c’était la chose la plus normale qui soit. « Je le suis qu’avec les gens qui le mérite, c’est bête. » Qu’est-ce qu’il peut en savoir si elle le mérite ou non, même la cuvette des chiottes la connait surement mieux que lui. Et puis elle aimerait bien savoir quels sont les critères pour le mériter, parce qu’elle a beau chercher, elle comprend toujours pas ce qu’elle a fait pour qu’il agisse comme ça avec elle. Et seulement avec elle dans cette maison en plus de ça. « C’est quoi ton problème avec moi ? Avant de savoir si les gens le méritent faudrait peut-être déjà les connaitre, plutôt que de les ignorer. » Rapidement elle retire ses jambes, elle ne va quand même pas lui laisser le loisir de continuer. « Pourquoi t’enlèves tes jambes ? T’as peur de te mettre à apprécier un peu trop mes caresses ? » Elle lève les yeux, encore une fois. D’accord, elle mentirait si elle disait que ce n’est pas agréable. Et d’accord, si elle était célibataire elle s’en plaindrait vraiment pas. En même temps, rien qu’avec un regard ce mec pourrait faire tomber tout un tas de femmes (et même tout un tas d'hommes aussi) à ses pieds. Et c'est surement ce qu'il fait d'ailleurs. Mais elle l’est pas célibataire, et ça c’est le truc le plus important. « Plutôt peur que ton caractère de merde déteigne sur moi en fait. »

Elle s’énerve, et ça se voit à son corps qui se crispe de plus en plus. Moi, j’aime ça. Elle va bientôt sortit de ses gonds, je n’attends que ça. Le pire là-dedans, c’est que ça fonctionne toujours. Je la pousse à bout, elle se lâche et ça part dans tous les sens. Parfois, j’ai envie de demander à son mec si elle est toujours aussi sauvageonne, que ça soit en public ou quand ils sont en train de baiser. Et après, je me rends compte que ça ne se ferait pas de lui demander ça, pas au mec de celle que je tente de foutre dans mon lit. Pas très sympathique tout ça, voyons. J’écoute alors ce que me dit Naleya et une petite moue s’affiche sur mon visage. « T’as peut-être raison, je devrais te laisser tranquille. » Je m’efforce d’être sincère dans ma prise de parole, mais ça ne dure pas bien longtemps puisqu’un petit sourire pointe sur mes lèvres. « Sauf que j’en ai pas envie, tu vois ? Et puis, dans le fond, je te tiens compagnie pour pas que tu t’ennuies. C’est un acte de gentillesse, non ? » Une immense gentillesse, devrais-je dire même. Par la suite, elle n’apprécie pas trop mes propos sur l'acte d’être gentil qu’avec les gens les plus méritants. Je soupire. Si j’ai un problème avec elle ? Peut-être bien, ouais. « La seule chose que j’ai envie de connaître chez toi, c’est ton corps. Donc, ok, laisse-moi apprendre à te connaître. » Personnellement, je suis totalement ok avec cet apprentissage de sa personne. Après qu’elle eut retiré ses jambes et que je lui fasse une énième remarque, elle lève à nouveau les yeux. C’est une manie, je crois, chez elle. Elle avance ensuite quelque chose qui n'est pas crédible à mes yeux. « Ou peut-être bien que t’as plutôt peur de flancher. » Je souris et tourne la tête vers elle pour continuer sur ma lancée. « Tu peux dire ce que tu veux Naleya, te cacher derrière n’importe quelle excuse bidon, mais je sais que je te plais. Ton corps, il ment pas, lui. » Je ne détourne pas le regard lorsque je lui balance tout ça, parce que je sais que j’ai raison. Il y a quelque chose entre nous. Un truc qu’elle repousse du mieux qu’elle peut tandis que moi, je fais tout l’inverse. De la tension, de l’envie. Du désir. Ouais, tout simplement. Je sais qu’elle lutte quand je deviens trop entreprenant. Elle n’a pas eu besoin de le dire pour que je le comprenne, ses yeux, sa respiration et tout son corps parlent pour elle. Elle tente encore de ne pas céder et je dois avouer que sa force de caractère est impressionnante. Certaines succombent bien plus vite. Comme mon ex avec l’autre mec. Enfin, je chasse ce mauvais souvenir de mon esprit et revient à la demoiselle que j’ai dans le viseur. « Tu devrais vraiment songer à te laisser aller. Je te promets que ça te ferait du bien. » Que je lâche en me mordillant légèrement la lèvre inférieure. Ça lui ferait réellement du bien, et à moi aussi, sans mauvais jeu de mots -bien entendu-.

« T’as peut-être raison, je devrais te laisser tranquille. » Pendant une seconde elle espère, que peut-être il va arrêter, quitter le salon même pourquoi pas. Mais ça ne dure qu’une seconde, il ne faut pas croire aux miracles, ça amène trop de déceptions. Presque aussitôt il affiche un sourire avant de reprendre. « Sauf que j’en ai pas envie, tu vois ? Et puis, dans le fond, je te tiens compagnie pour pas que tu t’ennuies. C’est un acte de gentillesse, non ? » C’est à se demander s’il connait vraiment la définition de ce mot. Insupportable, par contre, il doit la connaitre par cœur celle-là. Elle voulait juste avoir la paix elle, pas de la compagnie, encore moins la sienne, alors pourquoi est-ce qu’il faut toujours que le monde se ligue contre elle. « Si tu le faisais sans mauvaise intention c’en serait un, si je m’ennuyais c’en serait un et si t’étais quelqu’un d’agréable c’en serait un. Là tu me fais juste chier. » Elle penche légèrement la tête sur le côté tout en le regardant et un large sourire vient étirer ses lèvres et remonter ses pommettes. Sourire totalement faux, cela va de soi, rien de difficile à remarquer là-dedans, c’est flagrant. Lui, il soupire face à sa question. Pourquoi il soupire d’abord ? Il va quand même pas lui sortir que oui, il a un problème avec elle. « La seule chose que j’ai envie de connaître chez toi, c’est ton corps. Donc, ok, laisse-moi apprendre à te connaître. » Finalement, elle aurait peut-être préféré la première option, et elle le fusille du regard. Si ses yeux pouvaient lancer des éclairs, il ne serait plus de ce monde. « Ou peut-être bien que t’as plutôt peur de flancher. » Il sourit, tourne la tête vers elle, elle sert les dents pour ne pas aller l’étrangler. « Tu peux dire ce que tu veux Naleya, te cacher derrière n’importe quelle excuse bidon, mais je sais que je te plais. Ton corps, il ment pas, lui. » Il exagère complètement, elle le sait, c’est pas vrai ce qu’il dit sur son corps. Elle prie pour que ce soit pas vrai. Il arriverait presque à lui mettre le doute cet abruti. Mais c’est pas possible, elle peut pas être aussi faible que ça, et sans même s’en rendre compte. Ok, il est plaisant à regarder, vraiment, et elle dit pas qu’elle est hermétiquement fermée à son charme, mais c’est tout. C’est tout non ? « Personne t’as jamais dit que t’avais beaucoup trop confiance en toi ? A partir d’un moment c’est plus une qualité hein, juste un énorme défaut. » Un de ses pires défauts, sans aucun doute, parmi la ribambelle d’autres qu’il lui montre chaque jour. « Tu devrais vraiment songer à te laisser aller. Je te promets que ça te ferait du bien. » Il se mordille la lèvre au passage, en rajoutant une couche à ses insinuations et elle commence à sentir ses nerfs vraiment lui monter. La facilité avec laquelle il arrive à n’avoir aucun remord d’essayer de la faire céder, ça la rend dingue. « Vas te faire voir Anton. Je sais pas pour quelle genre de fille tu me prends mais ça arrivera jamais, et je comprends même pas pourquoi t’as toujours pas laissé tomber. »

Je la fais chier, qu'elle me dit. Je suis pris d’une envie de rire, mais je me contiens en voyant son sourire. Faux, certes, mais ravissant quand même. Dire qu’elle a un magnifique sourire serait minime, je dois l’admettre. Au lieu de me vexer sur ce qu’elle vient de me balancer, je me concentre sur ça. « Tu devrais sourire un peu plus souvent. Même si celui-là n’est pas sincère, ça te rend encore plus désirable. » Et c’est un sourire qui vient déformer mes lèvres. Je ne suis pas sûr que ça soit l’effet qu’elle recherche, chose encore plus amusante. Elle me fusille ensuite du regard et je remercie le ciel qu’il n’existe pas une façon de tuer d’un simple regard. Je crois que je ne serai plus de ce monde sinon. Ça aurait été une perte si triste pour l’humanité. Malgré tout, je continue sur ma lancée. Je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin, ce n’est franchement pas mon genre. Ce que je dis ne semble pas lui plaire, je ne comprends pas pourquoi. Je ne fais qu’énoncer des choses véridiques. Je lui plais et les regards qu’elle jette discrètement -ou pas- dans ma direction lorsque je suis à moitié vêtu dans la salle de bain ne démentent pas ce que je pense. Ce qu’elle voit lui plaît, il n’y a pas de doute. Alors que je m’attends à ce qu’elle me traite de tous les noms, elle me parle de ma confiance en moi. Bah quoi ? Elle est élevée, il faut bien. Si je n’ai pas confiance en moi, qui l’aura à ma place ? Personne. Et puis, dans cette histoire, tout n’est pas une question de confiance. « C’est pas de la confiance en soi, c’est juste une constatation. Je suis sûr que tu t’es déjà demandé ce que ça serait d’être dans mon lit, à la place de ces filles que t’entends gémir. » Une provocation de plus, bien que je sois persuadé que ça soit le cas. Je me demande si son mec lui donne autant de plaisir d’ailleurs. Je devrais peut-être songer à la questionner, au risque de me prendre une baffe, mais ouais, je devrais un jour. Voilà qu’elle commence à sortir de ses gonds, me disant d’aller me faire voir. Elle est si mignonne quand elle s’énerve, ça me donne envie de la croquer. Cependant, je dois tout de même avouer qu’elle marque un point. J’avais imaginé qu’elle était le genre de fille à écarter les cuisses à la moindre occasion. Au fond, je suis plutôt ravi que ça ne soit pas le cas. Ça corse encore plus le challenge. « Effectivement, je dois reconnaître que j’avais une mauvaise image de toi. T’es tout sauf une fille facile, et ça me plaît encore plus. » Je me tourne ensuite pour lui faire face, un air provocateur sur la face et mes mains reprennent place sur ses jambes. A croire que je ne cherche qu’à me faire frapper hein. « Je suis quelqu’un d’assez têtu, tu sais ? Je laisse pas tombé avant d’avoir eu ce que je veux. Et en ce moment, ce que je veux c’est toi. Alors ça arrivera Naleya, tu pourras pas résister indéfiniment et, crois moi, t’en redemandera encore après. » Je ferais en sorte que ça soit le cas, en tout cas.

« Tu devrais sourire un peu plus souvent. Même si celui-là n’est pas sincère, ça te rend encore plus désirable. » Il en rate vraiment pas une. Il faut toujours qu’il trouve quelque chose à dire, même quand elle l’envoie chier. Jamais il ne prend les choses comme elle aurait voulu qu’il les prenne. Cela dit, ça la fait rire d’entendre ce qu’il répond. Un rire jaune, évidemment. Ce qu’il dit ça n’a aucun sens pour elle, elle comprend pas sa façon de réfléchir. Comment est-ce qu’il voudrait qu’elle sourit plus souvent alors qu’il passe son temps à la mettre de mauvaise humeur. « Bah écoute faut savoir ce que tu veux. Si tu veux me voir te sourire plus souvent t’as qu’à être moins con. » Elle voudrait tellement pouvoir lui enlever le sien de sourire, ça l’énerve beaucoup trop de voir qu’il se réjouit de tout ça alors qu’elle elle est juste sous tension. Il continue ensuite son jeu, insinuant certaines choses, et elle trouve ça ahurissant la confiance en lui qu’il peut avoir. Il ne doute vraiment de rien. « C’est pas de la confiance en soi, c’est juste une constatation. Je suis sûr que tu t’es déjà demandé ce que ça serait d’être dans mon lit, à la place de ces filles que t’entends gémir. » Encore une fois elle rit, mais cette fois ça la fait vraiment rire. Un rire moqueur, certes, mais un rire quand même. Il faudrait vraiment qu’il apprenne à redescendre un peu. La seule chose qu’elle se dit quand elle commence à les entendre geindre c’est que celui qui a inventé les boules Quies est la meilleure personne au monde. « C’est donc que t’as jamais réussi à donner un orgasme à une fille pour même pas te rendre qu’elles sont toutes en train de simuler à chaque fois. Ça donne pas tellement envie tu vois. » En vrai elle en sait absolument rien de comment ça se passe dans sa chambre et du plaisir qu’il leur donne ou non, et elle s’en fout. Elle se doute bien que ce qu’elle dit est faux, mais lui faire croire ne serait-ce qu’une seconde que ce que lui il dit pourrait être vrai, il n’en est pas question. « Effectivement, je dois reconnaître que j’avais une mauvaise image de toi. T’es tout sauf une fille facile, et ça me plaît encore plus. » Si seulement ça avait pu être l’inverse. Il en a l’habitude des filles faciles, pourquoi il ne se contente pas d’elles plutôt. Cela dit, il vient quand même au moins de reconnaître qu'il s'était fait une fausse image d'elle, c'est déjà ça. A nouveau il pose les mains sur ses jambes, avec son air provocateur en prime. Et à nouveau elle le fusille du regard. « Je suis quelqu’un d’assez têtu, tu sais ? Je laisse pas tombé avant d’avoir eu ce que je veux. Et en ce moment, ce que je veux c’est toi. Alors ça arrivera Naleya, tu pourras pas résister indéfiniment et, crois moi, t’en redemandera encore après. » Relevant le buste pour être un peu plus proche de lui, elle attrape un de ses poignets pour l’éloigner de sa peau. Et sans le lâcher, resserrant même un peu plus fort ses doigts, elle plante son regard dans le sien. « Comment t’arrives encore à te regarder dans un miroir sérieusement ? C’est ça ton délire ? Essayer à tout prix de briser des couples, tout ça juste pour pouvoir te faire une partie de jambes en l’air avec une fille dont tu t’es dit "tiens, elle est plutôt pas mal celle-là" et qu’en plus tu jetteras juste après ? Ça t’apporte quoi franchement ? » Puis elle le lâche en repoussant sa main loin d’elle, avant de se lever pour aller s’asseoir dans l’autre canapé. « T’as vraiment un problème. »

Son rire se propage dans la pièce, un rire totalement faux et pour lequel je ne réagis pas. Puis je lève les yeux à l’entente de sa remarque. « Je serai moins con le jour où t’assumeras ton attirance. » Je vous parie que ça n’est pas près d’arriver. Si moi je suis quelqu’un de têtu, elle semble l’être tout autant. Elle rit une fois de plus, un peu plus fort cette fois par contre. Elle cherche à se moquer de mes capacités à faire grimper une femme aux rideaux, argumentant sur de la simulation. Sauf que s’il y a bien une chose dont je ne doute pas, c’est de mes performances sexuelles. Sa petite provocation me passe au-dessus. Enfin, pas totalement. Il y a une chose sur laquelle je me sens comme obligé de commenter. « Mais c’est que t’en connais un rayon sur la simulation, dis donc. Tu simules combien de fois par semaines ? Ton mec arrive pas à te donner un orgasme, c’est ça ? C’est pour ça que tu t’énerves aussi vite ? T’es frustré sexuellement ? » Je la questionne avec amusement, avant de compléter : « On peut s’arranger, tu sais, je serai ravie de te faire jouir. » Je ne tente même pas de dissimuler cet air coquin qui me caractérise plutôt bien en sa présence. Du moins, lorsque nous sommes seuls. En présence des autres, je feins l’indifférence parce que c’est bien plus simple. Je n’ai pas non plus envie d’écouter les remontrances de Jill ou Leroy. Je les connais les deux loustics, ils me diraient que c’est mal d’être attiré par une fille déjà prise et ils ont raison. J’ai essayé de ne pas la tenter, vraiment, mais rien y fait. Il me la faut et, une fois que ça sera fait, je pourrais me concentrer sur une autre demoiselle. Ouais, voilà, il faut que je tire mon coup avec elle et cette attirance s’apaisera. « D’ailleurs, je suis persuadé que t’es magnifique quand t’es au bord de la jouissance. Un spectacle que j’attends de voir avec impatience. » Je m’en délecte d’avance. Un jour, je ne sais pas encore quand, elle atteindra l’orgasme dans mes bras. Je ferais tout pour que ça se produise en tout cas et, quand je veux un truc, je m’y mets à fond pour l’obtenir. Elle ne sait pas ce qui l’attend. Mes mains se positionnent sur ses jambes, ça ne semble pas lui plaire. Elle a des envies de meurtres, je crois, sur ma personne. Elle se relève pour se rapprocher et, après m’avoir attrapé le poignet, elle retire ma main. On va jouer à ce petit jeu encore longtemps ? Plantant son regard dans le mien, elle me questionne et je lève une fois de plus les yeux au ciel. Elle se lève ensuite pour aller s’installer dans l’autre canapé et je lâche un petit rire, m’arrêtant ensuite pour prendre un air sérieux. « Et toi, ça t’apporte quoi d’être en couple avec un mec qui semble pas te satisfaire ? C’est quoi la raison ? T’es amoureuse de lui ? Tu penses que c’est l’homme de ta vie ? » Je la fixe du regard, gardant pour une fois cet air sérieux. « Si tu veux mon avis, c’est pas le cas, alors je me demande bien pourquoi tu t’évertues à rester avec lui. Tu devrais profiter de la vie pendant que t’en as encore la possibilité. » Ouais, on ne sait jamais. Tu pourrais te réveiller un matin, apprendre que tu vas crever jeune et te dire "merde, j’aurai dû…". Constatant à quel point cette discussion prend une tournure bien trop sérieuse, j’ajoute en retrouvant un sourire taquin : « Enfin … C’est juste la vision d’un petit con qui veut te sauter. Je pense pas que t’en tiendras compte. »