(blake) bored to be alive

« BLAAAAAKE ! » ma main cogne à plusieurs coups sur la porte de l'appartement de mon meilleur ami. J'ai encore les yeux rouges d'avoir pleuré toute la nuit. J'ai une mine affreuse et j'ai bien besoin de mon ami pour me défouler. Pas spécialement pour parler car je ne suis pas une grande causeuse mais pour défouler tout cette rage que j'ai en moi. Mon coeur saigne, à cause d'un garçon que je pensais ne jamais perdre dans ma vie. Mais j'ai tout foutu en l'air. Comme d'hab, je foire toujours tout. Rien que d'y penser, une larme a de nouveau envie de couler. J'ai presque envie de me crever un oeil pour l'en empêcher. Je suis une fille totalement instable. Je peux être calme pendant cinq minutes puis partir dans une colère monstre pour rien. ça s'en va et ça revient. Comme une bouilloire qu'on met sur le feu et qu'on retire, v'voyez un peu le dessin ? Bref, tout ça pour dire que je suis presque en train de défoncer la porte de mon meilleur pote et j'attrape des marques rouges sur mes phalanges. Soudain, hop, la porte s'ouvre. « dieu du ciel, merci ! » moi et mes expressions du temps de louis xvi. Je rentre dans son appartement sans m'y être invité par l'avance et je tourne en rond dans la pièce, mes mains sur mon crâne. J'attends que Blake referme la porte et je soupire. « bon j'sais qu'il est tôt, désolée mais j'ai pas fermé l'oeil de la nuit. je suis... j'ai besoin de me défouler, sinon je sens que je vais exploser. » je soupire, je renifle, je soupire et je frotte mes yeux cernés. Merde hein, je ne pensais pas être autant sensible que quand j'ai ma semaine ketchup. Marre d'être une femme, surtout une petite femme vierge et inutile comme moi. Vingt-six ans et toujours débile sans la moindre attention d'un mec. C'est pitoyable, je vous dis. Moi au lieu de boire comme un trou pour oublier un mec, je dois niquer des gueules avec mes poings. Ouais, c'est mon échappatoire à moi. Chacun son truc hein.

L’appartement est vide. Aucun colocataire et si je n’aime pas la solitude, hier soir je l’ai accueilli les bras ouverts. La tension monte un peu plus chaque jour, à mesure que le dernier combat de la saison s’approche. Oui, je suis complètement stressé parce que pour moi l’enjeu est gros. Chaque année je perds face à cet enfoiré de Donovan. Il arrive toujours à mettre le doigt sur ce qui fait mal, à le retourner contre moi de sorte que ma faiblesse me fait perdre la tête et lui offre la victoire. Je refuse que ça soit encore le cas cette année. Merde ! J’ai donné de ma personne trop sérieusement pour voir ce titre me passer encore une fois sous le nez. Sans parler du fait que j’aimerais tromper les paris qui m’annoncent perdant. J’aimerais leur clouer le bec à tous et sentir la fierté m’envahir en portant mon putain de trophée. Toutes ces fichues pensées, elles m’empêchent de dormir. Je tourne encore et encore dans mon lit sans parvenir à fermer l’œil. A vrai dire, lorsque j’y parviens enfin, j’entends cogner à la porte et je suis tellement dans les vapes que je ne suis pas certain que ça soit la réalité. Il faut que de nouveaux coups soient donnés pour que je me redresse dans mon lit et me précipite vers l’entrée. Il est tôt. Genre vraiment tôt et je doute que ça soit l’un de mes colocataires. A peine ai-je ouvert la porte qu’une tornade brune s’engouffre chez moi me laissant comme un con devant la porte. « Dieu du ciel, merci ! » Un peu dans le brouillard je me tourne en faisant claquer la porte. Désolé pour les voisins. Puis à peine je pose mon regard sur Leah que je vois qu’elle a pleuré. Ça suffit à me réveiller d’un coup. « Bon j'sais qu'il est tôt, désolée mais j'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je suis... j'ai besoin de me défouler, sinon je sens que je vais exploser. » Un silence s’installe entre nous tandis que je tente de jauger la gravité de la situation. « T’as pleuré … » Merci Captain Obvious. Mentalement je me fous une paire de claques mais elle n’a pas le droit de m’en vouloir. Il est tôt et je ne suis pas très frais. « J’ai besoin d’un café et t’as besoin de développer. Après on ira à la salle mais assieds-toi et parle. » Je désigne la cuisine d’un mouvement de la main et m’y engage sans même m’assurer qu’elle me suit. De toute façon j’ai besoin de caféine dans tous les cas.

Je suis folle, je suis littérellement en train de péter les plombs. La petite Leah, elle a tendance à tout garder pour elle hein, mais faut pas pousser, car quand ça explose, je peux vous dire que tout le voisinage entend. C'est peut-être pour ça que mes voisins m'évitent quand je croise leur chemin. J'ai besoin d'évacuer pour éviter d'exploser encore plus et le seul qui peut faire ça, qui peut m'apaiser, c'est Blake. il a été là lors de ma rééducation avec mon genou, il m'a supporté alors que j'étais agressive et que j'en voulais à la terre entière de m'avoir retiré le don de danser suite à une mauvaise chute lors d'une représentation. J'étais complètement invivable et pourtant, Blake il ne m'a pas laissée tomber. Nope. C'est pour ça que je peux lui faire confiance. il connait mes faiblesses mieux que quiconque et sait parfaitement comment me monter les bretelles. Bon par contre, il est un peu tôt, aha, excuse-moi ? Surtout que je n'y vais pas de main morte pour frapper à sa porte. Et s'il est avec quelqu'un ? Tant pis, beau gosse comme il est, il pourra se rattraper à tous les coups. Blake m'ouvre, je parle à peine et il devine que j'ai pleuré. Me redressant comme si de rien était, je le regarde, hésitant à lui mentir ou pas et je roule des yeux. « je suis allergique au pollen je te rappelle. » que je réponds presque sèchement. Oh, Leah, tu vas calmer ton sale caractère ? Blake il t'a rien demandé. C'est totalement son droit de vouloir te foutre à la porte s'il veut. On ne débarque pas chez les gens à cinq heures trente du matin. Blake me propose un café et je le suis, sans broncher, comme une petite fille qui se concentre de toutes ses forces pour ne pas éclater en sanglots. « un café corsé, avec du whisky si tu as. » je souffle et je m'assieds sur la chaise libre de la cuisine, je pose mes coudes puis j'écrase ma joue contre la paroi froide de la table, totalement désespérée. « je suis la pire personne sur cette terre. » drama queen is here. Bla bla bla, Leah va te raconter tout de A à Z mais j'te rassure, c'est loin d'être aussi dramatique que tu ne le penses. Je suis comme ça, à extrapoler, à toujours trouver les choses graves alors qu'elles ne le sont pas spécialement. Mais ça, tu me connais, hein Blake.

J’ai la tête dans le cul, du genre sérieusement. Sans ma dose de caféine et avec ce putain de stress que j’accumule en ce moment – et ce qui sera le cas jusqu’à la fin de cette saison des plus tendues – j’ai du mal à avoir les yeux en face des trous. Plus particulièrement à cinq heures du matin. Faut pas m’en vouloir, je ne me lève jamais de mon lit en pleine forme, frais comme un gardon – allez comprendre pourquoi je voudrais être frais comme un poisson, mais passons. Seulement, ça ne m’empêche pas de remarquer que Leah a pleuré. Cette fille, je la connais par cœur. Depuis sa rééducation qui l’a foutu dans un état pas possible à aujourd’hui. J’ai encaissé ses colères, ses crises, sans jamais rien dire jusqu’à ce qu’elle me laisse en placer une. Et puis je lui remonte les bretelles comme il se doit et tout repart comme sur des roulettes. Généralement, il faut qu’elle cogne un peu, qu’elle extériorise sa rage, et ça va mieux. Exactement comme je le fais et j’imagine que c’est pour cette raison qu’on s’entend aussi bien. « Je suis allergique au pollen je te rappelle. » Ouais et moi je suis la reine d’Angleterre, c’est bien connu ! Je lève les yeux au ciel et secoue le chef. « Ouais, t’as raison … » Je lâche en lui faisant bien comprendre que je suis loin, très loin même d’être convaincu par ça mais si ça lui fait plaisir. Qu’elle profite du fait que je n’ai toujours pas bu mon café, je n’irais pas trop l’emmerder pour le moment. « Un café corsé, avec du whisky si tu as. » J’hausse un sourcil mais me contente de mettre la cafetière en marche et de fouiller dans les placards de la cuisine à la recherche d’un verre et du whisky. De bon matin c’est un peu fort mais je tente le coup, pour chercher à voir si elle va vraiment en boire et me faire comprendre que ça ne va pas. A la place, je l’observe coller son visage contre la table. En fait, juste ça, ça suffit à me dire qu’il y a anguille sous roche. « Okay, si tu commençais par m’expliquer la raison de ta présence chez moi à c’te heure-ci et pourquoi t’es en train de t’apitoyer sur ton pauvre sort là … » Parce que, malheureusement, je ne suis pas devin. J’aimerais bien mais ce n’est pas le cas et si elle veut pouvoir s’énerver et me laisser l’aider, faudrait que je comprenne un minimum la situation.

Je suis comme ça, comme une cocotte minute sauf qu'elle donne pas les minutes avant l'explosion. Je craque spontanément sans pouvoir le gérer. Heureusement, avec Blake et son apprentissage, j'arrive à rester plus ou moins sage, à contrôler mes émotions et mes excès de colère ne me défoulant avec des gants de boxe. Sauf que là, c'est trop. J'ai ressenti une émotion bien trop forte pour moi, et douloureuse, que tout m'a échappé. Du coup, je viens lui casser les pieds en pleurnichant devant sa porte, et maintenant dans sa cuisine. Je suis dépitée, je ne sais même pas où je puise mes dernières forces pour parler. C'est rien Leah, ça s'appelle le chargin, ça va te passer, crois-moi. Je refuse de lui avouer que je pleure, que ça pique les yeux et le coeur. Je lui demande un verre d'alcool mais avouez, c'est sorti tout seul. Bien sûr que je ne bois pas ce genre de truc. Un verre d'alcool et je fais un coma illico presto tellement je bois peu. Je commençais à trouver la table confortable pour ma tête et Blake décide de crever l'abcès, d'essayer de me tirer les vers du nez. Je soupire, je boude encore puis je relève doucement la tête. Ma tête si lourde. « j'ai... accidentellement embrassé quelqu'un qu'il ne fallait pas. » menteuse, ce n'était pas un accident, tu en mourrais d'envie. Ça te consumais même jusqu'aux tripes. Au fond de toi, t'as craqué ton slip, voilà. Depuis quand on embrasse un garçon sans lui demander sa permission ? Que sais-je ? C'est genre, le premier baiser que j'offre à quelqu'un. For real. « et j'ai tout foiré. j'ai perdu un ami. » du coup, je ne sais pas si j'ai un chagrin d'amour ou d'amitié. Sans doute d'amitié, car on a rien vécu pour dire que c'est une histoire d'amour. Mais tout de même, ça fait mal.

Je laisse le verre entre nous. Honnêtement si elle ingurgite ça devant moi, maintenant, je pense que je serais choqué et que j’aurais la confirmation qu’elle va mal. Comme si le fait qu’elle débarque chez moi les yeux rougis ne suffisait pas à me faire comprendre que ça ne va pas. Enfin de toute manière, tant que je n’aurais pas assez de caféine dans les veines mon cerveau peinera à tourner convenablement. C’est pour ça qu’une fois ma tasse remplie de boisson brune et chaude, j’en bois une gorgée. C’est totalement psychologique, je le sais, mais je sens déjà le brouillard se dissiper tandis que Leah relève enfin la tête en boudant. Non mais franchement elle veut que je perde patience à me faire attendre comme ça ? Qu’est-ce qui a pu se passer d’aussi terrible pour qu’elle soit dans cet état ? « J'ai... accidentellement embrassé quelqu'un qu'il ne fallait pas. » Ah … Voilà la première pensée un tant soit peu cohérente qui me passe par la tête. Ah, c’est ça ? Ah, en effet c’est un peu gênant. Ah … mais qu’est-ce que je suis supposé dire dans un moment pareil ? « Et j'ai tout foiré. J'ai perdu un ami. » Il me faut une nouvelle gorgée de café puis je pose ma tasse sur la table qui nous sépare. « Le plus souvent on n’embrasse pas quelqu’un par accident mais le plus important c’est de savoir si t’es certaine que t’as vraiment tout foiré ? » Je lui demande sans savoir si je m’y prends bien ou pas. J’ai peut-être deux petites sœurs mais très franchement ce n’est pas un domaine dans lequel je suis très doué. « T’en as parlé avec lui au moins ou t’as juste pris la fuite ? » Je prends le risque de poser la question et de l’énerver mais autant que j’ai toutes les cartes en main pour mieux jouer.

Tu me connais Blake. Moi et les garçons, je te raconte rien parce que... bah c'est simple, y'a rien à raconter vu que je touche pas les garçons. Je ne sais même pas ce que tu vas me dire mais je suis sûre que tes conseils me seront utiles,  une fois m'être défoulé les muscles et la tête sur le ring. Enfin, façon de parler. Je veux pas assumer que c'est un accident. Je suis trop une mauviette que pour le dire. Que c'est moi qui ai volé un baiser à Kenneth, même s'il me l'a rendu pendant une fraction de secondes. Moi, mon coeur était tout emballé, mais lui, rien, nada. Dans ses yeux, y'avait aucune once de passion, aucun sentiment. A croire qu'il faut être un génie pour éprouver quoi que ce soit. Je renifle, encore triste. « oui, c'est tellement différent. on se parle plus et je ressens un grand vide et ça me tue car rien ne peut le combler. » Kenneth était ma petite vitamine c bon pour la santé que je prends tous les matins. Maintenant, y'a plus, et je n'ai plus de rayon de soleil. « j'ai essayé d'en parler mais c'était malaisant tu vois ? alors on se laisse du temps pour digérer tout ça mais au final, avec le temps, je crois qu'il ne sait même plus que j'existe. » je suis assez dure avec moi-même mais c'est le manque de sommeil qui me dit ça. Je vais juste aller me fourrer dans un grenier et périr là-bas jusqu'à ce que la terre m'avale. « désolée blake chéri, je dois être tellement chiante. » j'ai aucune excuse pour l'avoir réveillé de si bon matin, enfin trop tôt matin si on peut dire ça. Le soleil de lève à peine.

« Oui, c'est tellement différent. On se parle plus et je ressens un grand vide et ça me tue car rien ne peut le combler. » J’agite la tête parce que je suis un ami de merde à peine réveillé qui ne sait pas quoi lui dire. Du moins, je l’ignore pour le moment. Pourtant j’ai deux petites sœurs, on pourrait croire que ça m’aiderait à la conseiller mais pas du tout. Ce n’est pas que je ne me suis jamais intéressé aux problèmes de Cassie et de Kate seulement … bah j’étais là mais les conseils c’est clairement pas ma tasse de thé. Je suis du genre à foncer dans le tas, trop impulsif quoi. « J'ai essayé d'en parler mais c'était malaisant tu vois ? Alors on se laisse du temps pour digérer tout ça mais au final, avec le temps, je crois qu'il ne sait même plus que j'existe. » Perdu dans mes pensées, écoutant tout de même ce qu’elle me dit, j’en oublie mon café dans ma main et lève à nouveau les yeux vers elle. « Lui laisse pas trop de temps non plus. Tu devrais sans doute lui dire que, d’accord c’est gênant, probablement que c’était une erreur, mais que t’as pas envie de perdre son amitié. Enfin soit franche. Quitte à ce que ça soit encore plus malaisant, au moins t’auras dit les choses et à lui de faire avec. » Ouais ça me semble bien comme conseil ça, non ? … J’en sais rien moi. C’est ce que je ferais à sa place mais, encore une fois, je suis pas du genre à tourner autour du pot généralement. « Désolée Blake chéri, je dois être tellement chiante. » Je me souviens enfin de ma tasse de café, bois une gorgée puis lui adresse ce petit sourire rassurant dont j’ai le secret. « T’es pas chiante et même si tu l’étais, ça me dérange pas. Bon okay il est un peu tôt pour mon pauvre cerveau mais je préfère que tu sois venu ici m’en parler plutôt que tu rumines ça toute seule. » Ma main se pose sur la sienne, l’autre amenant ma tasse à mes lèvres. « T’es assez en forme pour aller te défouler ? Y a une salle en bas de l’immeuble, t’es d’humeur assez massacrante pour taper un peu. »

C'est vrai, j'aurais pu en parler à une fille. Mais j'ai pas spécialement d'amies proches à qui je pourrais parler de ce genre de truc. A croire que toutes les gonzesses me détestent. Et puis, si j'explique cela à la gente féminine, on sait déjà toutes ce qu'elles vont dire, quelque chose de pas constructif comme : quel connard, les mecs sont vraiment des putes, oublie-le. Tandis que Blake, bah déjà il a des couilles, et je sais que quand il parle, y'a du sens. Quitte à ce qu'il me dise un truc blessant mais réactif pour me faire réagir. J'écoute son conseil et sur ce point, il n'a peut-être pas tord. « ouais, t'as raison, faut que je lui dise. » je m'apprête à me lever, déterminée à quitter son appartement pour aller à celui de Kenneth mais Blake me retient, et fort heureusement, car là, ça aurait été la honte assurée. Je lève un sourcil et je souris. Quand il me propose de me défouler, je suis excitée comme une puce. « moi ça va, mais je m'inquiète pour toi et ta forme. je vais te mettre ko avant même d'avoir commencé. » je souris et je ris de bon coeur. Je fais une petite moue et je serre ses doigts comme pour le remercier d'être là. Promis, je lui revaudrai ça, je ne sais pas comment mais j'y réfléchirai. Blake est vraiment le meilleur de tous les amis, celui que j'ai le plus cher au monde et je l'échangerai même pas pour une heure en loge avec Brad Pitt. Quoi que... je déconne.

J’ignore si je suis de bons conseils ou si ce que je viens de lui dire est de la grosse merde en boîte mais si c’est le cas je mettrai ça sur le dos de mon cerveau encore embrumé. Une excuse bidon, c’est clair, mais tant pis. J’essaye d’être là, de lui donner le fond de ma pensée en évitant à la fois d’être trop gentil ou trop mauvais. C’est beaucoup me demander aussi tôt mais qu’est-ce que je ne ferais pas pour mes proches, hein ? « Evidemment que j’ai raison ! J’ai même toujours raison ! » Ce qui est, disons-le, totalement faux. En fait, il faudrait plutôt partir du principe que j’ai sans arrêt tort, ce que ma sœur ne se gênerait pas d’assurer si elle était déjà debout et en train d’épier notre conversation – ce que Kate ferait sans gêne. J’ignore où elle compte aller lorsqu’elle quitte sa chaise mais je sais que le mieux serait qu’elle élimine toutes ces émotions négatives avant de tenter quoi que ce soit. Pour ça, il n’y a rien de mieux qu’un petit tour en salle pour frapper, déverser sa rage et finir épuisés et de meilleure humeur. « Bah voyons … » Je ris et termine mon café avant de lui passer devant pour prendre les clés de l’appartement et mon pass pour accéder à la salle de l’immeuble. « C’est bien d’espérer tu sais mais je pourrais bien te laisser faire histoire que tu gagnes au moins une fois dans ta vie. » Taquin, je passe un bras autour de ses épaules et dépose un baiser contre sa tempe en l’entraînant avec moi. « Viens, y a des tenues propres et sans doute à ta taille à disposition. » Il faut bien des privilèges à payer un loyer exorbitant même si je n’aurais pas accepté de vivre dans un bâtiment sans salle de sport. J’ai besoin de ça pour me défouler y compris en pleine nuit. Si je peux en faire profiter Leah est l’aider à aller mieux, je ne vais pas me priver.