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J’acquiesce, oui il parait, c’est ce qu’on raconte, mais je suis bien placé pour savoir que ça n’est pas toujours vrai. Je n’ai pas connu ma mère alors c’est différent, mais je sais que je pense toujours à elle et à ce qu’elle aurait pu être pour moi, à la femme qu’elle devait être. Je comprends donc ce qu’il veut dire. Quant à l’avenir je comprends aussi qu’il soit incertain et qu’il n’ait pas décidé ce qu’il voulait faire.

« Bah, tu verra bien avec le temps. Tu n’es pas obligé de décider tout de suite, mais en tout cas, y a encore de la place chez nous si tu as besoin. »

Je lui fais un clin d’œil. Je sais qu’il n’a pas forcément besoin d’un logement, mais il sait qu’on est là si jamais il a envie de parler ou de ne pas être seul. Il sera toujours le bienvenu. Je laisse échapper un sourire quand je l’entends parler Allemane, je ne sais pas pourquoi mais cet accent m’a toujours fait beaucoup rire, mais je le perds assez vite quand il me demande pourquoi je suis devenu raisonnable. C’est vrai que je ne parle jamais de tout ça.

« Non … C’est plutôt la mort de mon père qui m’a fait réfléchir … »

J’étais jeune quand il est mort. J’avais seize ans. Seize ans, mais il m’avait déjà entrainé avec lui au grand désespoir de ma grand-mère qui n’a pas su vraiment me contrôler ensuite. Je suis devenu incontrôlable et elle m’a fait comprendre que ce n’était pas la vie ce qu’il m’avait montré et je lui en ai voulu.

« Il est mort quand j’avais seize ans, une overdose ou un coma éthylique. On n’a jamais vraiment su en réalité. Il était à une soirée après un concert. On l’a retrouvé mort dans le studio. Ça m’a calmé. J’ai suivi une cure après ça du moins j’ai essayé avant de vraiment la réussir y a six ans. Je ne voulais pas finir comme lui. »

Je n’ai raconté ça qu’à très peu de monde et je ne sais pas ce qu’il va en penser, mais j’imagine que ça va le surprendre et qu’il ne s’attendra pas à ce que je sois passé par là. J’ai l’air d’un garçon sans histoire je le sais, pourtant ce n’est pas le cas.