find you again (asher)

Après une journée à me reposer à la plage avec des copines, je dois malheureusement revenir sur Terre et retourner chez moi pour me préparer à aller bosser. Heureusement, je sais que normalement c'est plutôt tranquille au bar le dimanche soir et qu'il y aura seulement les clients habituels qui ne donnent presque pas de pourboire puisqu'ils sont persuadés que comme ils sont toujours là, ils n'ont pas besoin de toujours donner de l'argent au barmaid qui les sert. Évidemment, je suis je sais que c'est moi qui vais devoir m'occuper de tous ces mecs lourds qui passent des commentaires sexistes et toujours bien déplacés à mon égard. Avec les années, j'ai fini par m'habituer même si ce n'est jamais vraiment agréable à entendre. Surtout que le nouveau patron tient absolument à ce que les filles derrière le bar s'habillent un peu plus sexy et ça me rend un peu inconfortable, mais si je souhaite garder mon boulot, je vais faire tout ce que monsieur veut bien de ses barmaids. Me regardant une dernière fois dans le miroir avant de partir, je trouve que mon décolleté est beaucoup trop prononcé et que ma jupe est un peu trop courte, mais je n'ai pas le temps de me changer pour la millième fois puisque je sais que je vais arriver en retard sinon et que ce n'est pas la première fois que cela arrive cette semaine. Mes souliers enfilés, je sors de mon appartement et prends un Uber en direction du bar où je bosse. Ma voiture est encore au garage et de toute façon, elle est tellement vieille je ne sais même pas si je serai arrivée en vie au boulot. Je n'ai cependant pas d'argent pour m'en acheter une nouvelle et je sais que je n'aurais pas non plus été en état de conduire à mon retour à la maison puisque certains clients vont certainement me payer des verres.

Une partie de la soirée déjà passée, je suis bien contente de regarder l'heure et de ne pas être si occupée que cela. Évidemment, les clients désagréables sont présents et ils semblent tous apprécier mon décolleté, ce qui me fait rouler les yeux en l'air à chaque fois. Une fois que j'ai le dos tourné bien sûr. Je suis en train de laver les tables du fond afin de prendre de l'avance sur la fermeture du bar lorsqu'un des connards assis à une table un peu plus loin se lève pour aller à la salle de bain. Il passe près de moi et sans prévenir pose une main sur mes fesses ce qui me surprend en premier lieu avant de me faire froncer les sourcils. Alors ça non, je suis prête à tout encaisser, mais pas de me faire toucher par un vieux pervers trop ivre qui a de la difficulté à marcher. « Beau petit cul ma jolie. » Je soupire en l'entendant avant de l'arrêter dans sa marche vers les toilettes. « Tu poses tes mains une autre fois sur moi et je te fais sortir du bar. » Dis-je en le confrontant du regard en apercevant ma collègue un peu plus loin qui se demande sans doute ce que je fais. Je ne sais même pas comment j'arriverais à le faire sortir du bar, mais ça, il n'est pas obligé de le savoir. Pas question de me faire manquer de respect de la sorte et puis, de toute façon, l'homme me regarde et ne fait que rire avant de continuer son chemin alors je ne crains rien. Je retourne rapidement au bar pour me changer les idées. Préparant quelques cocktails pour les clients de ma collègue je souffle un instant en me rappelant qu'il ne me reste qu'une partie de ma soirée à faire.

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Les cours avaient enfin pris fin et je sentais comme un énorme soulagement. Les partiels avaient été longs, parfois rudes même pour moi. Avoir un an d'avance n'était pas toujours simple à gérer et sans qu'il ne s'en rende réellement compte, mon père m'avait mis pas mal de pression sur les épaules. Il partait du principe que je ne pouvais pas connaitre l'échec, ce qui était évidemment totalement faux... Je m'étais déjà ramassé plus d'une fois au cours des sept dernières années mais jamais au point de ne plus pouvoir avancer dans mes études, heureusement. De toute façon, j'avais arrêté de rendre des comptes à mon paternel et depuis ce qui était arrivé à Kate, j'avais même pris de grandes distances avec lui. Il y avait beaucoup de choses que je n'avais jamais accepté ou encaissé et ce mensonge avait simplement été la goutte d'eau.

Pour me sortir tout ça de la tête et profiter des vacances que j'avais enfin réussi à m'octroyer, j'avais décidé de sortir avec quelques potes de promo. Je n'étais pas du genre fêtard mais n'ayant plus d'obligations pendant quelques semaines, j'avais accepté de sortir sans réellement réfléchir. C'était très souvent ça mon problème, je réfléchissais trop ne laissant pas mon cerveau se reposer pour que mon instinct puisse prendre le relai. Toute une psychanalyse.

Nous avions fait au moins, trois bars ce soir, et si j'aurais du m'en agacer ou en avoir un peu marre, ce n'était étonnement pas le cas. Une fois arrivés dans le dernier bar, on prenait tous place autour d'une table. Je laissais les gars commander pour moi et laissais mon regard vagabonder dans la salle. Une scène interpellait mon attention et je fronçais les sourcils. D'une ce type se permettait un geste totalement déplacé et de deux, il n'avait pas du entendre parler du mouvement metoo. Je me levais et me dirigeais vers la serveuse qui était repartie vers le bar. Lorsqu'elle se retournait, je me stoppais. Hailey. Je ne l'avais pas vu depuis un moment et pourtant, nous avions grandi tous les deux, elle était tout sauf une inconnue. « Tu veux que je dégage ce connard ? » lui demandais-je avant toute autre chose. Je n'étais pas bien fort mais j'avais appris à bien me défendre en suivant des bouts d'entrainement de sport de Tommy et je n'étais pas seul, ça pouvait compter.

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Je voulais seulement une soirée tranquille. Après la journée très relaxante que j'ai eu à la plage, c'est tout ce que je désirais et pourtant, je savais très bien qu'en me présentant ici, un dimanche soir, j'aurais malheureusement encore à me taper les commentaires désobligeants de ces pauvres mecs qui n'ont que ça à faire venir boire à tous les soirs au Union Pool. Et je sais que c'est ce genre de personnes qui osent passer leur temps à juger les autres alors qu'il ne font rien de bien mieux dans la vie. Normalement, je fais comme si je n'avais rien entendu et je continue de servir les autres clients, mais je refuse d'accepter qu'on me touche de la sorte et si je dois perdre mon emploi pour avoir engueuler un connard, ça arrivera je m'en fiche. De toute façon, il est tellement ivre qu'il ne se souviendra pas de la moitié de ce qu'il a fait ce soir et qu'il reviendra sans doute demain sans la moindre idée de ce qu'il a pu faire comme conneries ce soir. Pour ces hommes-là, c'est normal de traiter une femme de la sorte ce qui, à chaque fois, me donne envie de vomir en voyant comment ils agissent. Grognant un peu derrière le bar, je fais tranquillement mes cocktails avant de me retourner pour en servir quelques uns et de voir Asher Rhodes devant moi. « Tu veux que je dégage ce connard ? » Contente de le voir devant moi, je suis surtout gênée de savoir qu'il a vu toute cette scène et regarde justement ce connard en question venir reprendre place avec ses potes. Je sais qu'Asher cherche simplement à m'aider, mais je ne veux pas non plus déclencher une bagarre générale dans le bar, il y en a déjà beaucoup trop qui arrivent, il ne faudrait surtout pas que celle-ci débute par ma faute.  « Ça va aller, il est déjà plus calme. Merci tout de même, c'est gentil. » Je doute fortement que c'est ce que je lui ai dit qui l'a calmé. C'est sans doute le taux d'alcool dans son corps qui fait beaucoup plus effet que les menaces d'une jeune femme de ma grandeur qui fait plus effet sur lui. « Mais.. Ash' qu'est-ce qui me vaut l'honneur de ta présence ici? » Un grand sourire se dessine sur mes lèvres. Je sais qu'il n'est certainement pas venu ici dans le but de me voir, mais je suis contente qu'il soit là. J'ai grandi avec lui et pourtant j'ai l'impression que cela fait une éternité que je ne l'ai pas vu. Je sors de l'arrière du bar pour venir le prendre dans mes bras. « Comment tu vas? »

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Si il y avait bien quelque chose que je ne supportais pas, en plus du manque de respect basique, c'était le manque de respect envers les femmes. Qui était ce gros porc pour se permettre de toucher Hailey -ou qui que ce soit d'autre d'ailleurs- sans lui demander la permission ? Si évidemment on imaginait que même demander gentiment ce genre de requête pouvait recevoir une issue favorable, ce que je doutais mais bref. Il était évident que le genre de type à toucher les demoiselles dans les bars était le genre à s'offusquer si quelqu'un le bousculait dans le métro ou dans la rue. Pour le coup, j'aurais bien aimé voir sa réaction si quelqu'un arrivait et pinçait son paquet sans lui demander.

Je m'étais dirigé vers Hailey qui était au bar et j'avais légèrement manqué de politesse ne me laissant guider que par le petit côté justicier que j'avais en moi depuis toujours. Peut-être était ce du au fait que j'avais principalement grandi entouré de femmes ou juste que j'étais normalement constitué et que je respectais tout simplement les autres êtres humains qu'ils aient des couilles ou pas. On pouvait voir ça comme ça. « Il a intérêt à le rester... Et c'est juste normal, tu n'es pas sa chose. » Après tout, même si sa tenue était sexy -appelons un chat un chat- elle n'était pas non plus un panneau lumineux pour attirer le premier pervers du coin. « Quand je ne suis pas batman, j'aime bien trainer dans les bars. » plaisantais-je avant de la regarder contourner le bar avant d'échanger une étreinte avec elle. « Je vais bien, je suis venu pour une virée entre potes. Et toi, ça va ? » Je me reculais légèrement gardant, quelques secondes, mes mains sur ses bras. Hailey était toujours aussi belle, d'ailleurs elle était même plus que ça, elle dégageait un charme, une sensualité que j'avais longtemps apprécié. Les années nous avait un peu éloignés mais l'affection que j'avais toujours eu pour elle était intacte.

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« Il a intérêt à le rester... Et c'est juste normal, tu n'es pas sa chose. » À ses mots, je ne peux m'empêcher d'acquieser. C'est bien vrai, je ne suis pas une chose, mais je crois aussi que j'ai été suffisamment claire pour qu'il comprenne de ne plus jamais recommencer ce geste plus que déplacé. Je ne veux pas non plus déclencher une bagarre dans le bar puisque je suis certaine que toute cette situation va se retourner contre moi après. Je savais que j'aurais dû prendre le temps de me changer avant de partir, au risque d'arriver en retard. Je n'aurais peut-être pas subi ce manque de respect de la part d'un ivrogne. Quoique, je n'ai pas non plus besoin d'être habillée ainsi pour être traitée de la sorte. Le Union Pool est généralement un endroit très agréable où bosser et j'adore passer quelques soirées ici, mais ce sont les soirées moins occupés qu'il y a ce genre d'individus dans les parages. « Quand je ne suis pas batman, j'aime bien trainer dans les bars. » Mon rire se mêle au sien en l'entendant. Je crois avoir réussi à bien me débrouiller pour cette fois-ci, mais généralement, les hommes comme ce connard je préfère ne pas trop les énerver. J'ai été trop longtemps sous l'emprise d'un homme abusif que je refuse de vivre ce genre de choses une nouvelle fois. N'ayant pas spécialement envie de penser à ça pour le moment, je me concentre plutôt sur Asher.  « Ça t'arrive souvent alors de venir secourir des jeunes femmes dans les bars? » Même si nos familles se connaissent depuis toujours, je sais qu'Asher a été très occupé ces derniers temps, comme je l'ai été ou plutôt que j'ai voulu l'être avec l'Université que je viens de terminer, les cours de gymnastique que je donne et les soirs que je passe au bar, je n'ai pas véritablement eu de temps pour moi, mais ça me va. Restant quelques secondes supplémentaires dans ses bras, je me recule afin de pouvoir poser mon regard dans le sien, un sourire toujours bien présent sur mes lèvres. « Je vais bien, je suis venu pour une virée entre potes. Et toi, ça va ? » Je lève les yeux, regardant en direction de la table où il était certainement assis. « Oui ça va. Enfin, sauf quelques clients désagréables comme tu as certainement pu le voir par toi-même. » Ses yeux se promènent de haut en bas sur moi ce qui m'emmène à faire la même chose sur lui. « Y a un truc qui cloche? J'me suis habillé rapidement, j'étais déjà en retard. »

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Au fond, j’étais certain qu’Hailey n’avait pas besoin de moi ou de quiconque pour se défendre et elle l’avait démontré en répondant à ce pauvre type. Cependant, j’avais rapidement capté que c’était le genre d’homme à ne pas comprendre le non ou simplement à ne pas vouloir l’entendre. Il était plus calme à son retour des toilettes mais je gardais tout de même un œil sur lui. Je n’étais peut-être pas bien fort mais je savais avoir de la force quand je le voulais. Hailey était une des raisons qui pouvait me motiver à le démontrer d’ailleurs… Après tout, nous nous connaissions depuis toujours, ce n’était pas une simple connaissance.

J’avais plaisanté sur le fait d’être batman et cette remarque l’avait beaucoup amusé. Je souriais en l’entendant rire avant de reprendre. « Pas si souvent que ça, généralement c’est plutôt les femmes enceintes dans des building en feu mais j’aime me diversifier. » ajoutais-je toujours taquin avant une étreinte quelque peu prolongée. J’étais heureux de la voir, je ne le cachais pas et ce malgré les agissements que j’avais observé à son égard. « J’espère que ce n’est pas ça tous les soirs. » Il fallait être honnête, les femmes supportaient bien plus de gestes irrespectueux que nous, les hommes. J’étais certain qu’un quart des hommes sur cette planète ne pouvait pas supporter au quotidien la pression que supportait les femmes, c’était indéniable. « Non pas du tout, tu es très belle ! » me défendais-je presque en souriant. Je n’avais pas été très discret, mais avec quelques cabrioles je savais me rattraper. « J’ai l’impression que ça fait des années que je ne t’ai pas vu... » Ca, ce n’était pas faux, les mois passaient comme des années depuis que j’avais commencé les cours, les urgences et les allers-retours à l’hôpital pour voir Kate.

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« Pas si souvent que ça, généralement c’est plutôt les femmes enceintes dans des building en feu mais j’aime me diversifier. » Un autre rire sort de ma bouche en entendant ses paroles. Évidemment, je sais très bien qu’il dit cela uniquement pour me faire rire et ça fonctionne. Après toutes les autres interactions que j’ai eu ce soir avec les hommes présents dans ce bar, rire ça ne peut que me faire du bien et surtout me changer les idées. « Avec ton emploi du temps chargé, je suis donc chanceuse de croiser Batman en ce moment. » Un petit clin d’œil en sa direction, restant tout de même près de lui après l’avoir pris dans mes bras. Je suis vraiment contente d’avoir Asher devant moi. Ayant le même âge que lui, je passais bien souvent du temps avec lui lorsque nous étions tous les deux plus jeunes. Nos deux familles ont toujours été très liées et c’est même plutôt étrange de ne pas l’avoir croisé depuis un moment déjà. En même temps, je sais qu’avec ses études et ses heures passées à l’hôpital, il est certainement beaucoup plus occupé que moi et a probablement encore moins de temps libre à accorder à ses proches que j’en ai. De toute façon, c’est par choix que je décide de travailler autant. Lui, il n’a pas vraiment le choix étant interne à l’hôpital. « J’espère que ce n’est pas ça tous les soirs. » Heureusement, non. Souvent, les clients désagréables sont présents les soirs que nous sommes moins occupés et bien souvent, ce sont des soirs où je suis présente. Comme je suis la plus jeune des barmaids, c’est moi qui ai toujours droits à ce genre de commentaires. Plusieurs commencent à me connaître et se calment rapidement en me voyant, mais il y en a d’autres qui ne changent pas. « T’en fais pas Ash’ je ne bosserais pas encore ici si c’était le cas. » Que je dis pour le rassurer puisque je vois bien que ça l’inquiète. Si mon frère savait que je me fais traiter de la sorte par quelques clients du bar, je suis certaine qu’il réagirait de la même façon. « Non pas du tout, tu es très belle ! », « Oh merci… t’es gentil. » Il a toujours été gentil en fait, ça n’a pas changé, bien qu’il était beaucoup plus timide à l’époque. Toujours gênée par les compliments, mon sourire s’agrandit avant de retourner derrière le bar pour continuer à préparer quelques cocktails avant de revenir vers lui. « J’ai l’impression que ça fait des années que je ne t’ai pas vu. » C’est vrai, j’ai l’impression moi aussi que ça fait des années que je ne l’ai pas vu et pourtant, il me semble que ça n’était pas il y a si longtemps la dernière fois. Ou peut-être que si? Il faut dire que pendant trois ans de ma vie j’ai presque rayé tout mon entourage¸ mais ça ne fait pas si longtemps que je n’ai pas vu Asher. « Ça fait une éternité oui. La médecine ça te va bien en tout cas. T’as l’air bien. » Un sourire charmeur en sa direction, je lève la tête pour le regarder. « Tu veux un truc à boire? C’est moi qui te l’offre. »

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Je souriais lorsque je voyais Hailey rire de mes bêtises. Bon, je ne les disais pas pour avoir autre chose en retour qu'un sourire ou qu'un rire franc alors j'étais plutôt satisfait. Les hommes présents ce soir ne semblaient pas vraiment comprendre comment parler aux femmes ou ils étaient juste trop cons pour chercher à le faire, c'était aussi une hypothèse. J'avais beau vivre avec des machos, je voyais clairement la différence entre eux et les porcs qui entourait et regardait Hailey. « Il faut croire que j'ai entendu ta détresse ou simplement que tu es sur ma liste VIP... » plaisantais-je avant de reprendre. « Ou simplement que le hasard fait bien les choses. » C'était aussi plus crédible que le reste mais c'était plus fun d'imaginer quelque chose de plus farfelue comme le fait que Batman était mon identité secrète. D'ailleurs si tel avait été le cas, j'aurais probablement été torturer Kate, histoire qu'elle se calme un peu et qu'elle nous laisse passer un été calme. Bon, Bruce Wayne n'était pas censé faire du mal aux gens mais la torture aurait été légère, elle n'aurait donc pas été considérer comme telle. Malgré le fait que j'en voulais encore à ma soeur pour ce qu'elle nous avait caché, je ne souhaitais pas la voir souffrir, on en avait tous assez bavé.

Je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter un peu pour Hailey. Après tout, nous avions grandi ensemble et je ne me souvenais pas vraiment d'un jour ou je n'avais pas croisé un Farrell chez nous. Après, le temps faisait son œuvre aussi et les études plus les orientations professionnelles n'aidaient pas toujours à rester proches physiquement et ce même si ce n'était pas l'envie qui manquait. « J'espère parce que je sais que parfois bosser est nécessaire même quand c'est galère. » En somme, peut-être qu'elle supportait certaines choses juste par nécessité et ce n'était pas ce que je lui souhaitais. Si par le passé je n'aurais surement pas dit ce que je pensais ou ressentais, ce n'était plus le cas aujourd'hui -tout comme casser des dents-. D'ailleurs, depuis que j'avais rejoins la coloc' j'évoluais à vitesse grand V. Il était temps que je sorte de ma petite bulle et de ma zone de confort... Comme le disait mes potes, vivre dangereusement parfois ne faisait pas de mal. Et j'avais appris à mes dépends que les filles adoraient les mauvais garçons. « Gentil je ne sais pas mais sincère ça l'est. » ajoutais-je en souriant. Hailey avait toujours rayonnée autant lorsque nous étions jeunes que maintenant. En même temps, les Farrell avaient de bons gènes, je ne pouvais pas le nier surtout pas lorsque je regardais mon neveu. « J'ai plus l’habitude d'entendre que la médecine me donne des cernes alors merci, j'apprécie ! » plaisantais-je alors que je faisais clairement référence aux compliments toujours agréable de ma petite sœur ou de mon père. Ce dernier se disait fier de moi et de ce que j'avais fait mais toujours aux autres, jamais à moi directement. Probablement par pudeur ou fierté, je ne cherchais plus vraiment à savoir ni même à comprendre. Actuellement, moins j'avais de contact avec lui et mieux je me portais. Ma mère aurait surement souffert de cette situation si elle avait encore été avec nous. Cela dit, si elle avait été là, les choses n'auraient surement pas tourné au vinaigre ou du moins c'était ce que j'imaginais puisque personne ne pourrait jamais le savoir. « C'est adorable, merci ! Je vais prendre une bière, s'il te plait. » En espérant que ce verre n'était pas retiré de sa paie. « Tu as le droit de m'accompagner ou c'est interdit sur les heures de travail ? » Si c'était le cas, je pouvais attendre sa fin de service. Autant dire que j'avais oublié mes potes installés plus loin. En même temps, entre eux et mademoiselle Farrell, il n'y avait pas photo et à ma place, ils m'auraient surement zappé aussi.

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« Il faut croire que j'ai entendu ta détresse ou simplement que tu es sur ma liste VIP... Ou simplement que le hasard fait bien les choses. » Je ne peux m'empêcher de continuer à sourire en l'entendant. J'ai l'impression que je ne fais que ça depuis qu'il est devant moi, mais je suis contente de le voir et il faut dire qu'il est beaucoup moins timide qu'à l'époque, bien plus porter à parler et visiblement, il sait comment s'y prendre en plus. Je glisse une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et le regarde droit dans ses yeux alors que le bar nous séparent l'un de l'autre. Heureusement pour moi, il n'y a tellement pas beaucoup de clients dans le bar que je peux me concentrer sur cette conversation pendant que ma collègue fait le reste du boulot. J'avoue ne plus trop avoir envie de bosser en ce moment, surtout après l'incident du connard qui ne sait clairement pas parler aux femmes. « Je préfère savoir que je suis sur ta liste VIP. » C'est plutôt flatteur même si je sais pertinemment que c'était une blague et qu'il tente uniquement de me faire rire depuis tout à l'heure, ce qui, je l'admets, fonctionne très bien. J'ai beaucoup de difficultés à réaliser qu'il s'agît du même Asher geek que je connais, mais c'est bien lui. Consciente que comme moi, il a grandi depuis le temps, je ne me doutais pas qu'il avait tant changé. « J'espère parce que je sais que parfois bosser est nécessaire même quand c'est galère. » Et honnêtement, je bosse un peu trop dans ce bar, j'en suis consciente, mais j'aime mon boulot même si les clients peuvent être chiant parfois. La plupart restent très sympathiques et le pourboire à la fin de mes soirées est toujours une bonne chose, surtout quand je tombe dans l'oeil des clients, je dois l'admettre. « Je sais, mais ça va. J'ai heureusement beaucoup plus de bons clients que de mauvais. » Et c'est vrai ce que je lui dis même si je préfère vraiment le rassurer là-dessus. Je ne voudrais tout de même pas que la façon dont me traite certains clients viennent aux oreilles de mon frère. Il serait bien du genre à débarquer dans les bars et arrêter tous les mecs qui me manquent de respect. Bien que certains le mériteraient, j'aimerais mieux rester sur la liste des serveuses que mon patron apprécie et déjà que je réponds plutôt mal à ces clients, je préfère rester discrète. « Gentil je ne sais pas mais sincère ça l'est. », « C'est adorable ta sincérité. Même si je suis un peu surprise de te l'entendre dire. » Pas que je me trouve affreuse non, je sais que j'ai mes atouts à la bonne place, mais c'est plutôt rare qu'on me passe la remarque aussi poliment et venant de lui qui me connait depuis toujours, je ne m'attendais pas véritablement à ce compliment. « J'ai plus l'habitude d'entendre que la médecine me donne des cernes alors merci, j'apprécie ! » Et c'est probablement le commentaire que tous les étudiants en médecine ont déjà reçu. Je n'ai jamais étudié là-dedans, mais je sais que ça ne semble pas être très facile. J'ai surtout l'impression que la plupart d'entre eux n'ont pas vraiment de vie sociale alors je suis contente de savoir qu'Asher a du temps pour sortir avec ses potes lorsqu'il est hors de l'hôpital. « Je ne vois aucune cerne moi. Mais c'est vrai que tu devrais peut-être te calmer sur le sauvetage de jolies femmes en détresse.. » Quoique s'il n'était pas venu me voir au bar, je ne sais pas s'il m'aurait aperçu tout de même et je suis contente d'avoir cette conversation avec lui. Mon sourire charmeur au visage, il accepte mon invitation et me demande une bière, ce que je lui ramène tout de suite, appuyant mon visage sur mon bras qui est sur le bar, sans quitter ses yeux à nouveau. « Tu as le droit de m'accompagner ou c'est interdit sur les heures de travail ? » Techniquement, il n'y a aucune interdiction là-dessus, mais je préfère ne pas trop jouer avec le feu ces derniers temps. « Je peux normalement accepter les shooters que les clients me donne, mais les bières, je ne suis pas certaine.. par contre, je veux bien continuer à te parler jusqu'à la fin de mon quart de travail où on pourra faire ce que tu veux après.  » Je veux dire, s'il veut me payer un verre ou quoique ce soit pour continuer cette conversation sans trop de mauvaises intentions - ou pas. - « Mais... t'es certain que cela ne dérange pas tes potes au fond là-bas? » Je lui fais signe de la tête en lui montrant ses amis qui me regardent au loin.

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Je regardais Hailey alors que la voir me faisait réellement plaisir. Nous avions grandi ensemble et pourtant, ces derniers temps, nous avions vécu séparés. J'avais l'impression qu'une vie était passée depuis notre dernière discussion. Je n'étais plus vraiment l'homme que j'avais été ado ni même ces 6 derniers mois d'ailleurs. Changer de vie, rencontrer d'autres personnes et m'affirmer m'avait fait évoluer d'une façon assez fulgurante. Je ne m'en plaignais pas, j'avais la sensation d'être plus 'moi' désormais, de m'être un peu trouvé. « Tu ne l'as jamais quitté. » dis-je en souriant en coin. Hailey faisait partie des personnes que je pouvais ne pas voir pendant des mois, des années, mais pour qui mon affection ne pouvait bouger ou tout du moins ne jamais régresser. « Reste à savoir si ces bons moments sont assez forts pour te faire oublier les mauvais. » Loin de moi l'envie de partir dans un débat philosophique mais elle devait être réaliste. J'appréciais l'endroit mais je savais aussi pourquoi mes potes avaient voulu venir ; les petites tenues des serveuses plus que pour les bières. « Pourquoi surprise ? La sincérité n'est plus tendance de nos jours ? » demandais-je en souriant toujours. Il était vrai que le monde manquait d'honnêteté ou du moins certaines personnes en manquaient cruellement et je savais de quoi je parlais. Si il y avait bien quelque chose que je ne supportais pas, c'était le mensonge.

Je lâchais un petit rire à la remarque de la jolie brune. « Raaah ça va être dur ça... C'est vraiment ce que je préfère dans mon métier. » confiais-je faussement gêné. Je m'installais ensuite pour boire plus posément ma bière. « Je peux aussi t'offrir des shooters mais je ne suis pas contre attendre aussi que tu termines. » Je buvais quelques gorgées de ma bière et je devais bien avouer qu'elle était aussi bonne que ce qu'on m'avait promis. Je jetais un coup d'oeil à mes amis installés plus loin et je reportais mon attention sur Hailey. Comment dire sans vexer personne que je me fichais pas mal de cette soirée ? Ou plutôt de passer la soirée avec eux. « Je m'en fiche pas mal, c'est moi qui vait passer la meilleure soirée. » Bon j'avais lâché l'affaire de prendre des gants et j'avais opté -encore une fois- pour la franchise. « Je vais te confier un secret, je ne suis pas sur qu'il ait remarqué que je m'étais éclipsé alors... » plaisantais-je en haussant les épaules pas vraiment triste de la situation, au contraire.

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