VIP Coffee feat Jordan

  VIP Coffee

Samedi après-midi, en été, par beau temps. Autant dire que les rues de new York grouillaient plus qu’une fourmilière. Les vacances n’aidaient pas non plus. La Grande Pomme était une véritable ville touristique et dès que les vacances d’été arrivaient, la population semblait soudainement doubler, voir tripler.

Will venait de quitter le salon agréablement tempéré de son tailleur après avoir fait les derniers essais pour ses deux nouveaux costumes. C’était un principe pour lui, toujours n’avoir que des costumes tailler sur mesure, rien d’acheter en prêt-à-porter. Cela coûtait bien plus cher, prenait bien plus de temps mais on pouvait dire ce que l’on voulait, un costume fait sur mesure avait tout de même bien meilleure allure. L’autre avantage était que malgré son achat, Will pouvait arpenter les rues tranquillement, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon. En effet, la livraison directement à domicile faisait partit du service. Will laissait aux femmes le plaisir de frimer en se baladant, les bras chargés de sacs de toutes marques.

Lunettes de soleil sur les yeux, les manches de sa chemise blanche parfaitement pliées sur ses avant-bras, les premiers boutons négligemment ouverts et les cheveux coiffés/décoiffés avec application, Will s’amusait du fait de voir encore plusieurs regards se tourner sur son passage malgré son âge. Que disait-on déjà sur les hommes qui gagnaient en pouvoir de séduction avec le temps ?

Mais Will n’avait pas vraiment le temps de se préoccuper de cela et il se contentait de poursuivre sa route, un léger sourire sur les lèvres.

Arrivé au café, il s’installa en terrasse et jeta un œil sur sa montre. Il était légèrement en avance. Pas énormément cela dit et déjà d’ailleurs, au loin, il lui semblait voir se profiler la silhouette de Jordan.

Pour ce qu’il en savait, ils n’avaient pas de raisons particulières de ce voir, hormis le fait qu’ils avaient tous les deux du temps libre ce jour-là et même si leur relation pouvait être parfois chaotique, Will mettait cela sur la différence d’âge, il aimait bien voir la jeune femme de temps à autres.

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Papa ne m'avait jamais dit qu'ouvrir sa boîte et travailler à son compte,c'était travailler tous les jours sans aucune pause. Enfin, je pourrais m’octroyer des pauses et sortir comme je le faisais avant. Mais pour ça, il faudrait que j'arrive à déléguer mais j'aime le travail bien fait. C'est samedi après-midi, j'avais besoin de partir du bureau pour m'aérer l'esprit et ça tombait bien parce que j'avais rendez-vous avec William. Un café, j'avais besoin de caféine, je crois que je suis accro à ce breuvage.

Mais avant d'aller prendre ce café, j'avais envie de faire un peu de shopping, surtout que j'avais une soirée caritative le jour qui suivait et donc il me fallait une robe. Je me dirigeais vers la boutique d'un créateur que j'adorais. Dès que j'étais entrée dans la boutique j'étais tombée sur la robe idéale. Elle était longue, bustier, moulante et rouge avec une fente sur l'avant. j'avais pris une paire d'escarpins noirs très haut avec cette fameuse semelle rouge que tout le monde aime tant et que les pauvres ne peuvent pas s'offrir. J'aime ma vie de femme riche.

Après avoir fait mes achats, je me dirigeais vers le café. J'étais légèrement en retard, comme à mon habitude en réalité. Tous les gens autour de moi le savais. C'était dans mon jeans à trou, mes talons hauts et mon petit chemisier transparent blanc que je me dirigeais vers la table où j'avais vu William. J'ai rencontré William il y a bien des années de ça, à une soirée que papa organisait. Il avait énormément de classe, d'élégance et avouons que pour un mec de la quarantaine, il était vachement sexy. Enfin bref, je me dirigeais vers lui. Salut ! Comment tu vas ? Dis-je en souriant avant de lui faire la bise. J'appelai le serveur. Un latte caramel avec du lait d'amande. J'ai bien dit lait d'amande. Puis, je regardais William pour attendre qu'il commande également.

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William ne s’offusquait aucunement du retard de la jeune femme. Déjà parce qu’elle n’avait que quelques petites minutes de retard, rien de grave donc, et parce qu’il savait que c’était assez courant avec elle. Il ne prit même pas la peine de le relever, se contentant de sourire alors qu’elle prenait place tel un mini ouragan estival. Cette fille était la fraicheur incarnée ! Il lui rendit sa bise avec un sourire amical puis la laissa faire signe au serveur qui arriva rapidement. Une bonne chose, Will détestait devoir attendre. Quand on menait une vie à 200km/h, attendre 10 minutes sur un serveur pouvait sembler être une éternité.

Il eut un sourire amusé à la commande de la jeune femme. Heureusement, ils étaient sur la terrasse d’un café huppé de la Grande Pomme et donc, le serveur n’eut pas l’air particulièrement perdu face à cette commande.

Pour moi ce sera un cappuccino, merci, commanda-t-il tranquillement avant de poser son regard sur Jordan. Un latte macchiato sans latte ? Tu es sérieuse ? Et ne vient pas me dire que le lait d’amande, c’est pareil.

Il y avait des choses qui étaient sacrées tout de même, comme la composition des latte macchiato ! Will était le premier a privilégié tout ce qui était considéré comme « plus sain ». Lui-même troquait très souvent le lait normal contre de lait d’amande ou de soja typiquement mais il y avait des limites quand même.

Sinon je vais bien merci et toi ?, finit-t-il par répondre tout en se laissant aller en arrière contre le dossier de sa chaise, dans une posture détendue, les bras posés sur les accoudoirs en métal et les mains posées sur son ventre plat, résultat d’un régime strict suivit par un diététicien et de nombreuses heures de sport. William avait toujours eu cette hantise, en arrivant à 40 ans. Celle de devenir un de ces types ventripotent et limite fier de l’être. Jamais pour lui !

J’ai appris que tu serais présente à la soirée de demain… Espérons qu’elle sera moins soporifique que celle de l’année dernière ! La nourriture était excellente mais l’animation… Oh Lord, je crois que même mon grand-père s’y serait ennuyé ! s’exprima-t-il avec son accent et ses expressions tout ce qu’il y avait de plus british. Moi qui croyais les Américains meilleurs que les Anglais pour mettre l’ambiance.

C’était surtout une boutade. Déjà parce que tout le monde savait que personne ne faisait aussi bien la fête que les Anglais mais aussi parce que de manières générales, toutes les soirées ici n’étaient pas aussi ennuyeuses, et heureusement.

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William commanda un cappucino. Et puis, il me taquina sur mon choix de café. Si, le lait d'amande c'est du lait. Il est juste plus sucré que le lait normal. Et donc, pas besoin de rajouter de sucre. Moins de sucre, et mon corps d rêve restera mon corps de rêve. Dis-je en riant, bien que je le pensais réellement. Je comprenais que mon choix pouvait être bizarre mais j'aimais ça. Il répondit ensuite à ma question me disant qu'il allait bien. Je vais bien aussi ! J'ai plein de choses à te raconter concernant ma marque ! Dis-je en souriant. J'étais vraiment excitée à cette idée. Il me parla ensuite de la soirée à laquelle je devais me rendre demain. Apparemment, lui aussi s'y rendait. Je ris à sa remarque concernant l'ambiance de la soirée. Tu sais, ce n'est jamais folichon ce genre de soirée. Mais ne t'avances pas trop, c'est toujours Ella Roberts qui organise la soirée du coup, niveau ambiance, on sera pas gâté... Mais bon, il faut bien faire notre bonne action du mois. Puis, il me dit qu'il croyait que les américains faisaient mieux la fête que les anglais. Je riais encore. Toi et moi savons que ce n'est pas vrai ! Mes meilleures soirées se sont passées dans un pub en Irlande ! C'était le top. Alors ravale ton ironie mon cher !
J'aimais beaucoup passé du temps avec William même si notre différence d'âge étaient présente. Il osait me remettre à ma place alors que d'autres non. Et j'aimais beaucoup ça. Nos cafés étaient enfin arrivés. Je pris une gorgée avant de grimacer. Il fallait que je précise que je le voulais chaud ? C'était pas logique ? Refaite moi ça, avec du lait d'amande et de la chaleur. Le personnel actuel n'est plus le même que dans ma jeunesse.

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Will écouta la théorie de la jeune femme tout en poussant un soupire volontairement exagérer et en levant de manière bin visible les yeux au ciel. Mais venant de lui, c’était un peu l’hôpital qui se fichait de la charité. Dans le genre casse- pieds avec son hygiène de vie et son alimentation, il se posait bien là lui aussi. Il n’avait rien à envier à la jeune femme à ce niveau-là. William était tout aussi superficiel qu’elle, peut-être même plus à vrai dire. Ce n’était pas qu’il refusait de vieillir, c’état qu’il refusait de MAL vieillir ! Et il faisait tout pour être le type séduisant dans la quarantaine dans toute sa splendeur.

Son deuxième soupir fut bien moins surjoué et, en vérité, bien plus réel que le premier. Ella Roberts, la Reine des soirées tape à l’œil mais ennuyeuses à mourir. Cette femme avait un sens du divertissement qui lui était bien propre.

A l’arrivée des boissons, Will était entrain de soulever sa tasse et de souffler doucement dessus quand Jordan la Diva fit son numéro. La tasse au bord des lèvres, Will observait tour à tour son amie et le serveur qui se décomposait sur place. Sans s’offusquer de la manière dont elle parlait, Will la laissa faire et ne reprit la parole qu’une fois le pauvre serveur parti tout penaud.

Tu es un monstre sans cœur, lui dit-il avec son flegme tout Britannique. Mais tu es en progrès, au moins tu ne lui as pas jeté ta tasse dessus.

Will avait la chance que son capuccino soit à température parfaite, lui.

Tu disais avoir beaucoup de choses à me dire concernant ta marque ?