Une affaire qui lie l’unité spéciale pour les victimes et mon unité c’est rare, c’est même très rare. Pourtant, nous y voilà. Trois jours que nous bossons comme des malades sur cette affaire, que nous essayons de comprendre les choses et la seule piste que nous avons c’est cette fille, Mandy, employée dans le club où la victime a été retrouvée. Un proche d’un sénateur, autrement l’affaire aurait été laissée à la criminelle. Mais il a été demandé que ça soit traité discrètement – comme si la criminelle ne savait pas faire son travail … – et le bébé nous a été refilé. Je n’en saute pas particulièrement de joie. Je fais mon travail et je le fais bien. Je suis sérieux et méticuleux, seulement dès que la politique s’y mêle ça m’agace. Je savais à quoi m’attendre quand j’ai accepté de diriger mon unité. Le passe-droit du gouverneur ne vient pas sans rien, mais quand même. C’est pour ça que j’ai toujours préféré bosser en infiltration, de cette façon j’étais certain qu’on ne viendrait pas me prendre la tête avec tel ou tel politicien dont il faut à tout prix protéger l’image. Tout ça pour dire que cette histoire, cette affaire, aurait pu rester en interne si Mandy, jolie jeune fille de vingt-trois ans embringuée dans le monde de la nuit pour survivre à la vie à New York, n’avait pas été agressée et n’avait pas été confiée à l’unité de Camila. Résultat, si je veux faire entrer un de mes gars incognito dans le club il me faut les informations d’une personne que je ne peux pas approcher. J’ai réussi à faire en sorte qu’on accepte que nos deux unités travaillent ensemble, ça arrange tout le monde et j’ai moins l’impression de dépendre des politiciens véreux, seulement c’est à moi d’en avertir Camila. Une chance pour moi que l’unité de la brune soit celle de Brooklyn et non pas celle de Manhattan, ça me facilite grandement les choses lorsque j’arrive au poste avec deux gobelets de café fumants à la main. D’un mouvement de la tête je salue le sergent à l’accueil puis grimpe non pas à mon étage mais à celui où travaille Camila. Je n’ai pas besoin de demander où la trouver, je le sais déjà. Derrière les stores et la porte fermés de son bureau, je devine sa silhouette. Les gobelets bien calés dans le carton que je tiens, je frappe à la porte et l’ouvre lorsqu’elle m’y autorise. « Je suis un collègue parfait qui t’apporte un café. » Dis-je, large sourire venant étirer mes lèvres. Je referme derrière moi, approche de son bureau et lui tend son café avant de m’asseoir face à elle. « Bon j’admets que je viens te demander un service, mais le café me fait plaisir quand même. » Faudrait juste que je prenne le temps de la voir autrement que lorsque notre boulot nous y oblige. Elle a longtemps été une collègue, elle est surtout une très bonne amie, mais on manque souvent cruellement de temps elle et moi.
La tête ailleurs depuis trois jours déjà, je suis en plein dans une enquête qui concerne une jeune fille de vingt-trois ans qui travaille dans un club à tous les soirs presque. L'ayant déjà interrogé deux fois sur cette fameuse nuit où elle s'est fait non seulement agressée sexuellement, mais qui lui a aussi laissé des traces un peu partout sur le corps. Elle a probablement tenté de se défendre, et c'est pour cette raison que son agresseur a usée de violence à son égard. Chaque fois que je commence une enquête, je me laisse toujours atteindre par ce que les victimes ont vécues, mais cette jeune femme, j'ai immédiatement vu la peur dans ses yeux et je sais qu'elle a envie de me dire ce qui lui est arrivé, mais elle me répète sans cesse qu'elle ne se souvient de rien, puis ensuite qu'elle ne peut pas parler. Je l'avoue, je suis prise dans une impasse et comme à mon habitude, tout ce que je veux c'est de résoudre cette enquête le plus rapidement possible afin d'obtenir la justice que cette jeune femme mérite. Je sais que cela ne lui enlèvera rien à ce qu'elle a vécu, mais au moins, la peur que son agresseur recommence sera un peu moins forte. Chaque fois que je les vois devant moi, fragile, vulnérable, avec cette peur effroyable dans les yeux, j'ai l'impression que mon coeur se brise en mille miettes. Je sais que je dois rester professionnelle et c'est exactement ce que je fais à chaque fois, mais je suis une personne très empathique dans la vie et je suis douée pour construire un lien de confiance entre la victime et moi. Cependant, Mandy, je la sens fermé. Comme si elle devait cacher quelque chose par peur, comme si elle souhaitait de tout son être me raconter ce qui lui est arrivé cette soirée-là, mais qu'elle a un couteau sous la gorge et que si elle me raconte cette histoire, il lui arrivera quelque chose d'encore pire. Comme mon but premier est d'aider et de protéger les victimes, mon unité et moi tentons de faire tout en notre possible pour arriver à sauver Mandy de cette personne qui s'est attaqué à elle. Je regarde mon grand tableau dans mon bureau avec la photo de la victime et des potentiels suspects et je pense à toutes les possibilités qui s'offrent à moi. Malheureusement pour nous, pour le moment tous les suspects que nous avons interrogés n'ont rien apporté à l'enquête ou ont un alibi. J'entends cogner à la porte et sans même regarder de qui il s'agît, je l'autorise à entrer. Je sais que c'est quelqu'un de mon unité ou bien du bureau puisque si ce n'était pas le cas, le comptoir à l'accueil m'aurait prévenue. Je souris en reconnaissant la voix de ce cher Wyatt puis je me retourne vers lui, en m'approchant, contente de le voir lui, mais aussi ce café qui m'attend impatiemment puisque je n'ai pas vraiment dormi cette nuit. « Je ne pourrais pas demander mieux en effet. » Dis-je accompagné d'un rire alors qu'il me tend ce gobelet qui m'est destiné, venant prendre place sur ma chaise qui se trouve devant lui. « Ah, je me disais aussi. Mais bon, je suis contente pour ce café alors je vais rien dire pour cette fois-ci. » Je fais un clin d'oeil à mon ami en souriant de toutes mes dents, prête à écouter ce qu'il a à me demander. « Je t'écoute, mais avant, ça va toi? » Dis-je par politesse, mais aussi puisque Wyatt est un collègue, mais avant tout un ami proche et que nos carrières respectives prenant beaucoup de place dans nos vies, nous n'avons jamais vraiment l'occasion de discuter ensemble.
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Invité a posté ce message Mer 20 Fév 2019 - 11:19#
A peine dans son bureau que mon regard vole aussitôt vers le tableau où sont accrochés plusieurs clichés. Des potentiels suspects comme je le devine assez facilement. La victime aussi, Mandy, dont le visage est tuméfié. Je retiens ma grimace comme je le peux et détourne les yeux. Ce n’est ni de la pitié, ni du dégoût. Enfin peut-être un peu de dégoût mais envers l’immonde personne qui a osé frapper une femme, la violer en plus de ça. Ce monde ne tourne pas rond, je l’ai compris il y a des années déjà, ça n’apaise en rien mon sentiment d’injustice. Dire que je ne suis même pas là pour aider cette fille qui le mérite pourtant. Je suis là pratiquement pour l’utiliser, pour parvenir à mes fins. Plus exactement, pour parvenir aux fins de mes supérieurs. Assis en face de Camila, je desserre ma cravate qui m’étouffe, déboutonne ma veste pour être plus à l’aise, ma cheville allant reposer sur mon genou. « Laisse-moi deviner : t’as passé la nuit à cogiter sur ton affaire ? » Ma question est rhétorique. Non seulement je connais la jeune femme, mais en plus de ça je suis pareil. Une fois dans une affaire, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour l’avancer aussi vite que possible, y compris si ça signifie ne pas beaucoup dormir, ou ne pas le faire du tout. Cette affaire, par exemple, me tient éveillée la nuit mais pas pour les bonnes raisons. « J’achète toujours l’amitié des gens avec du café, tu devrais le savoir. » Je plaisante évidemment. Il ne me viendrait pas à l’esprit de faire ça, d’acheter son amitié. Nous le sommes devenus naturellement même si nos métiers nous tiennent parfois éloignés assez longtemps. « Ça peut aller. Quelques soucis personnels, mais rien d’insurmontable et toi ? » Je lui retourne la question, prends une pause en savourant une lampée de mon café noir. « Pour ce qui est de ma présence, tu la dois à Mandy. » Je débute en montrant la photo de la jeune femme d’un mouvement de la tête. « Son nom est ressorti dans mon enquête. Tu peux me dire quoi sur elle ? Enfin hors de ce qu’on sait tous grâce à son dossier. » La base de données de la police m’a fourni les informations les moins compliquées, celles que tout le monde peut facilement trouver. Moi j’ai besoin de savoir si elle lui a confié autre chose, quelque chose qui pourrait m’être inutile. Je sais que je ne vais pas pouvoir la tenir éloignée de mon enquête même si je préfère, seulement moins je l’implique et mieux je me sentirais vis-à-vis d’elle.
Étant à la fois un collègue de travail et un bon ami, Wyatt me connais suffisamment bien pour savoir que lorsque je m'occupe d'une affaire, je prends cela au sérieux et je passe même mes nuits debout à tenter de trouver une solution à mon enquête. C'est exactement ce qui est en train de se produire en ce moment. Surtout que cette affaire, comme toutes les autres d'ailleurs me tient à coeur et je veux la résoudre le plus rapidement possible afin de pouvoir aider cette pauvre jeune femme de vingt-trois ans qui semble perdue et sans défense dans ce monde. Je sais qu'elle ne va pas bien et c'est tout normal, elle a vécu l'enfer et je suis incapable d'avoir des informations sur le coupable. Je ne peux pas pousser Mandy a parler, mais si elle ne veut pas parler, je dois tout de même trouver un moyen de savoir ce qui a bien pu se passer. J'ai trouvé des prétendus suspects, mais aucun d'eux ne correspond aux seuls détails que nous avons sur la nuit de cette agression. J'ai l'impression de tourner en rond depuis quelques jours et surtout, de n'arriver à absolument rien et ça me met en colère. « Tu me connais trop bien. Je suis aussi restée beaucoup trop longtemps au boulot hier soir. » Je suis folle et je n'ai pas de difficulté à l'admettre. Ma vie personnelle passe après ma vie professionnelle alors que cela devrait être le contraire. Comme je n'ai pas beaucoup dormi, le café que Wyatt me donne réussira à me faire tenir encore toute la journée. Je bois donc quelques gorgées et lui souris grandement. « Le café ça fonctionne à tous les coups pour moi, donc tu as bien réussi à m'acheter. » Finalement assise devant mon collègue, je ne peux m'empêcher de profiter de ce petit moment pour me reposer un peu puisque je suis incapable d'arrêter depuis des jours déjà et que je sais que je dois me calmer si je ne veux pas devoir arrêter de travailler pour cause d'épuisement. C'est bien la dernière chose que je souhaite qui m'arrive. « Ça va aussi, quelques soucis aussi, mais ça fait partie de la vie. » Je hausse les épaules, tentant de ne plus penser à mes petits problèmes du mieux que je peux. Cela évite de me perdre dans mes pensées, je n'ai vraiment pas besoin de cela présentement. « Elle ne parle pas beaucoup, elle vit vraiment un gros traumatisme suite à l'agression.. Je suis certaine qu'elle sait quelque chose, mais qu'elle ne peut pas en parler. » C'est souvent comme cela qu'agissent les victimes qui ont peur de parler. Ils ont l'impression que ce sera pire pour eux s'ils disent quoique ce soit alors qu'au final, ça ne peut que les aider. « Tous mes potentiels suspects ont tous un alibi, et avec Mandy qui ne dit rien, l'enquête est bloquée. » Je ne sais pas pourquoi Wyatt a besoin de moi, je veux vraiment l'aider, mais je ne sais pas non plus pourquoi le prénom de ma victime est sorti dans son enquête, je n'ai rien vu de tout cela en tout cas en enquêtant sur elle. Rien qui pourrait avoir un rapport avec les criminels que Wyatt recherche certainement. « Quel est son rapport à l'enquête? »
Les enquêtes qui empiètent sur la vie privée, je connais ça. Je le connais trop bien. Ça a été mon quotidien pendant des années, peut-être plus encore à l’époque où j’enchainais les infiltrations. Depuis la création de l’unité, il y a des enquêtes qui me tiennent éveillé la nuit, mais je fais toujours en sorte que tout le monde rentre à la maison tous les soirs. Nous avons besoin d’une coupure pour ne pas devenir fous et puisque j’ai déjà tendance à garder tout pour moi, me couper de mes proches est une erreur à ne pas commettre. Particulièrement avec ma petite amie à qui j’ai promis de toujours être sincère – sans pour autant aller jusqu’à donner les détails qu’elle n’est pas supposée connaître. Juger Camila parce qu’elle reste la nuit au bureau pour travailler une enquête, ça serait assez hypocrite de ma part. « T’as trouvé de quoi faire avancer l’enquête ? » Je lui demande avant de siroter un peu de mon café. Parfois, les idées les plus brillantes arrivent lorsqu’on lâche prise, d’autres fois après des heures et des heures de recherches. Mais généralement la fatigue vient tout gâcher. Pour elle, j’espère que ça n’a pas été le cas même si, de ce que j’ai entendu dire, son enquête n’est pas simple. Et ma présence ne va pas aider, je le sais. « Tu veux en parler ? Après tout, c’est presque une pause déjeuner là. » Je la taquine un peu, le coin de mes lèvres s’étirant malicieusement mais elle sait que si elle a besoin je suis là. Il est possible que je sois incapable de lui donner de bons conseils mais l’écouter ça sera déjà mieux que rien. Et si elle ne veut pas parler, je l’accepterais aussi. Je suis le premier à préférer garder mes soucis pour moi. Agitant doucement la tête tandis qu’elle me parle de la victime de son affaire, mes doigts tapotent sur le couvercle de mon café. « J’ai entendu parler de ce qui s’est passé, oui. » Du moins de l’état dans lequel Mandy a été retrouvée. Personne ne mérite ça, ce monde me dégoûte parfois. « Il y a eu un meurtre dans le club où elle bosse. C’est l’une des danseuses que la victime a vu ce soir-là. J’imagine que son agression n’est pas un hasard, mais sans doute un moyen de lui faire comprendre de se taire. » Frapper et violer, deux façons assez violentes de faire comprendre les choses. Pas étonnant que la jeune femme n’ait pas la moindre envie de parler, elle sait ce qu’elle risque à communiquer avec la police même si c’est pour son propre bien.
C'est presque comme s'il avait bien deviné que j'avais besoin d'un bon café suite à une autre nuit passée à bosser sur un cas qui semble être impossible à résoudre. Je sais bien que je vais finir par y arriver. Du moins, je vais tout faire pour y arriver, mais pour le moment je n'arrive pas à voir la lumière au bout du tunnel et tout ce que je souhaite c'est d'aider Mandy qui a très certainement besoin de savoir que son agresseur est en prison pour arriver à mieux vivre avec cette agression. Je sais très bien qu'elle se rappelera très certainement de cela pour le restant de ses jours, mais de savoir qu'au moins elle ne court plus aucun danger avec cet individu pourrait très bien l'aider. Je sais que je ne devrais jamais faire cela, mais je lui ai promis de l'aider et de régler toute cette histoire alors qu'en ce moment, je n'ai aucune idée d'où continuer cette enquête et cela m'empêche définitivement de dormir. D'autant plus qu'elle semble tellement traumatisée par les événements qu'elle n'arrive pas à parler et je comprends tout à fait. Elle a certainement peur de ce qui pourrait lui arriver si elle révèle des choses qu'elle n'a pas le droit de dire. « J'ai deux nouveaux potentiels suspects, mais je n'ai pas suffisamment de preuve pour les emmener en salle d'interrogatoire.. » Je soupire doucement avant de regarder Wyatt. Je ne veux pas me décourager, mais j'ai l'impression que l'enquête est ouverte pour absolument aucune raison en ce moment et je n'arrive pas du tout à avancer. J'ai l'impression d'être une bonne à rien en ce moment puis parmi toutes les enquêtes que je tente de mon mieux de résoudre, se mêle ma vie privée qui, franchement, pourrait être beaucoup mieux qu'elle l'est maintenant. Comme Wyatt est un bon ami, je crois être en mesure de pouvoir lui parler de tout cela même si franchement, il n'y a rien de si dramatique que cela et que j'ai un don pour tout exagérer. « Problèmes un peu ambigu en fait. Je vis une relation du genre amour/haine avec un homme qui, je ne pensais jamais pourrait me faire vivre un jour ce sentiment étrange depuis ma relation avec mon ex. » Je pense évidemment à ce fameux James qui m'avait trompé avec son assistante à l'époque et ce pendant presque toute notre relation ensemble. Évidemment, j'ai appris cette information après au moins trois ans de relation. « Mais c'est compliqué et mon frère est mêlé à toute cette histoire et je ne pense pas que ce soit une bonne idée.. » Je soupire à nouveau puisque bien que cette histoire me permetterait d'être possiblement heureuse, je n'ai pas envie de possiblement devoir revoir mon frère si jamais il venait à apprendre que je suis en relation avec l'homme qui s'occupe de son frère. Relation étant évidemment un bien grand mot puisque nous sommes très loin de cela. J'arrive à peine à comprendre ce qui a bien pu nous arriver cette nuit où il est venu dans mon appartement alors qu'il me déteste et que c'est probablement encore plus le cas maintenant. Bref, je reviens sur Terre pour faire face à nouveau à Wyatt et à notre enquête. « Ah.. maintenant je comprends mieux pourquoi elle a peur de parler. » C'était en effet une information qui me manquait dans toute cette histoire et j'avoue que j'aurais bien aimé que quelqu'un m'en informe plus tôt. Heureusement que Wyatt est maintenant là pour me parler de cette enquête bien à part qui est finalement reliée à la mienne. « Tu veux bien m'expliquer ce meurtre? Peut-être que ça nous aidera tous les deux à régler nos enquêtes. »
Il faut dire les choses telles qu’elles sont : je ne suis sans doute pas la personne la plus douée pour donner des conseils. Ma vie a été une merde sans nom pendant des années, une sorte de champ de mines, au point que donner des conseils est un peu risible. Ça n’est pas pour ça que je ne le fais pas. Lorsque j’estime pouvoir aider un petit peu, je le fais, pose une pierre qui servira à bâtir l’édifice en quelque sorte. Dans mon travail ou dans ma vie privée, je fais de mon mieux pour être attentif aux personnes qui m’entourent après avoir réalisé que seul, je n’avancerai à rien. Je l’ai longtemps été. J’ai longtemps imaginé que c’était ce qu’il y avait de mieux pour mes proches, pour moi, puis j’ai compris me tromper. Si je peux être d’une aide, peu importe de quelle façon, pour Camila autant que je le fasse. Préférant rester muet pendant qu’elle m’explique qu’elle patine dans ma semoule concernant son affaire puis lorsqu’elle me parle de ses problèmes personnels, j’agite doucement la tête. « Pour l’enquête, je peux aider. Pour le reste … » Lèvres pincées quelques secondes, je les laisse s’étirer en un sourire. « Niveau relation amoureuse je suis loin d’être expert mais tu devrais peut-être voir où ça vous mène, tenter pour ne pas regretter ensuite. Et je comprends l’histoire frère/sœur plus que tu ne l’imagines, ça ne devrait pas t’arrêter. » Ma propre sœur s’est opposée à mon couple avec sa meilleure amie ce qui a déclenché une guerre entre elle et moi. Malgré ça, je suis en couple avec Cassie et heureux de ne pas l’avoir laissé tout briser même si elle a tenté de se faire pardonner depuis. Elle a simplement oublié à quel point je peux être rancunier, d’autant plus lorsque je suis blessé par un membre de ma famille. En vient ensuite la raison de ma présence ici, nos deux affaires liées. « Très franchement, on avance plus tellement de notre côté. C’était un proche d’un sénateur, un politicien aussi. On a penché pour un crime passionnel puisque rien n’a été pris, mais je penche plus pour une vengeance. Ce gars était loin d’être clair si tu veux mon avis. » C’est triste mais c’est le cas de pas mal de politiciens. Néanmoins, il mérite qu’on coffre la personne qui la tuer comme n’importe quelle autre personne, peu importe ce qu’on trouve durant l’enquête. « Mandy est une habituée, elle le voyait régulièrement, elle pourrait nous donner des pistes sur le tueur. »
Bien que je préfère garder ma vie privée pour moi lorsque je suis au travail, le fait que Wyatt me demande véritablement quels sont mes problèmes lorsque je lui mentionne ne pas aller tellement bien, m'oblige un peu à lui expliquer. Je lui fais confiance, lui et moi, on se connait depuis un moment déjà. Nous avons longtemps bossés ensemble avant que je ne me retrouve dans cette unité spéciale et lui raconter un peu mes soucis du moment ne me fera que du bien j'imagine. La relation que j'ai présentement avec Connor est probablement un peu plus complexe que je n'ai pu lui laisser comprendre puisque dans l'équation il y a non seulement mon frère, mais aussi son fils qui est maintenant légalement celui de Connor ainsi que sa femme décédée à laquelle il pense encore et ce qui, à mon avis est tout à fait normal. Si je m'implique dans une quelconque relation avec Connor, je sais que ce sera plutôt difficile puisque je ne veux en aucun cas prendre la place d'Hannah dans sa vie et ça, c'est très important pour moi. Moi qui m'étais promis de ne plus jamais m'embarquer dans des relations complexes, il faut dire que je me suis fait bien prendre au jeu avec toute cette histoire. Je regarde Wyatt qui tente du mieux qu'il peut de me conseiller sur cette affaire. J'avoue que je préfère me concentrer sur l'enquête que sur ma vie personnelle en ce moment. « T'en fais pas, niveau relation amoureuse, je suis pas tellement une référence non plus... » Je soupire avant de rire suite à ma remarque. Je n'ai pas eu tellement de chance face à tout cela, c'est un peu pour cette raison que j'ai longtemps préférer les relations sans attaches aux relations de couples officielles. « Mais tu as probablement raison, même si je n'ai aucune idée où cela pourrait me mener.. » D'autant plus que je ne sais pas non plus si Connor ressent le besoin d'aller un peu plus loin dans cette relation complexe qui nous unis. Je ne veux pas nécessairement être en couple avec lui, juste comprendre ce que tout cela signifie pour lui. Après tout, il est encore en deuil du décès de sa femme. Il y pense encore tous les jours et je ne veux pas lui enlever cela. « Pour mon frère, c'est disons, bien plus compliqué que cela. Je préfère vraiment qu'il reste loin de ma vie privée. De ma vie tout court en fait. » Cela fait déjà sept longues années que je n'ai pas de nouvelles de lui et je souhaite que cela reste ainsi. Je le surveille un peu via mes sources ici, bien que je n'ai pas véritablement le droit de le faire, mais pour ma sécurité, je me le permets un peu. « Hmm. Je vois. C'est pas la première fois qu'on as des politiciens louches. C'est probablement une quelconque vengeance en effet. Tu as des pistes? Ou bien les alibis sont tous bons? » Ce qui arrive présentement dans mon enquête c'est que mes suspects ont tous des motifs bien précis et ils n'ont donc pas pu se retrouver sur la scène du crime au moment où il s'est produit. Si Wyatt me dit qu'ils n'avancent plus trop, c'est qu'il arrive probablement face à un mur en ce moment et qu'il n'y a aucune sortie de secours. « Si tu veux parler à Mandy, je n'y vois aucun inconvénient. Par contre, je ne sais pas si tu vas y arriver plus que moi, elle était plutôt perturbée les deux fois que j'ai réussi à avoir quelques informations d'elle.. »
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Invité a posté ce message Mer 13 Mar 2019 - 21:28#
Par moment, je m’en veux un peu de ne pas prendre de nouvelles de toutes ces personnes qui sont entrées dans ma vie à un moment donné. Je sais que celle-ci fait que les chemins se séparent, qu’on perd forcément de vue des personnes, ce n’est pas pour autant qu’il est facile pour moi d’accepter l’idée d’être parfois un piètre ami. Là, je me rattrape comme je le peux, m’intéresse réellement aux problèmes de Camila. Si s’ouvrir à moi, discuter de ce qui la tracasse peut lui faire du bien, l’apaiser, qu’elle fasse. Juger sans savoir n’est pas dans mes habitudes et je connais bien assez la jeune femme pour savoir que si elle admet que tout ceci la travaille c’est que, réellement, ça a son importance. « Très franchement je ne suis pas certain que qui que ce soit est la science infuse à ce sujet. » Dis-je en relevant les épaules. Si c’est le cas, c’est un menteur. Ou une menteuse. Personne ne peut être un expert sur le sujet, pas alors qu’il existe tellement de scénarios différents. Donner des conseils est possible, mais prétendre être sûr d’avoir la solution pour tout arranger, je n’y crois pas. « Ça, tu ne le sauras que si tu essayes de voir. Autant éviter de vivre avec des regrets. » Forcément, je pense à ma relation avec Cassie. C’est la seule qui m’a amené à m’interroger et à me remettre en question. Si nous n’avions pas essayé d’aller au-delà de notre relation désagréable nous n’aurions jamais compris l’importance de nos sentiments. Il me paraît normal de conseiller à Camila de voir où tout ça peut la mener. « Je ne t’en demanderai pas plus, mais je comprends. Du moins, je pense comprendre. » Elle m’a déjà parlé quelques rares fois de son frère, un homme pas vraiment fréquentable de ce que j’ai compris. N’ayant jamais eu besoin de plus, je ne compte pas l’interroger à ce sujet. Si elle avait voulu en parler, elle l’aurait fait. A la place nous préférons nous concentrer sur nos affaires liées, véritable raison de ma présence dans son bureau. « Mandy est notre seule vraie piste pour le moment. » Admis-je dans un soupire. J’aurais aimé que ça ne soit pas le cas, lui éviter ma présence, seulement nous tournons en rond et nous avons fini au pied du mur. « Ils se couvrent entre eux dans la boite, pas que ça me surprenne, mais ça nous empêche d’avancer. » Ça ne me surprend guère dans ce milieu, ce qui n’apaise pas mon agacement pour autant. « C’est bien ce que je craignais en venant … tu penses que c’est uniquement dû au traumatisme ? Parce qu’autrement, si elle a besoin de l’assurance d’être en sécurité, elle ou ses proches, je peux la lui fournir. » J’ai tellement de passe-droits avec mon unité que ça sera même un jeu d’enfant.
Clairement personne n'est un expert en ce qui concerne les relations amoureuses. Je suis bien la première à me mettre à la fin de cette liste de faux experts imaginaires puisque je suis bien loin de m'y connaître en ce qui concerne ce sujet. Je donne beaucoup de conseils aux gens, j'arrive à les aider comme je peux, mais lorsqu'il s'agît de ma propre vie amoureuse, je me noie dans mes idées, dans mes mauvaises décisions et dans mes relations complexes avec mes amis ou mes relations qui normalement devaient rester sans lendemain. En parler peut m'aider un peu, même si rarement, j'arrive à suivre mes propres conseils, je réussis parfois à suivre ceux des autres. Pourtant, tous mes proches me donnent de bons conseils. Tout le monde me dit de vivre cette histoire et de voir ce qui arrivera par la suite, mais je ne sais pas c'est une bonne idée. Je veux tellement que mon frère reste loin de la vie de Connor et de Duncan, mais aussi de la mienne. Je ne sais pas du tout de quoi il est capable pour obtenir ce qu'il veut. Peut-être a-t'il même déjà une idée en tête. « Je pense que si c'était le cas, tous nos problèmes amoureux se porteraient beaucoup mieux. » Oui parce que si quelqu'un avait toutes les réponses à nos questionnements sur les relations amoureuses, peut-être qu'il n'y en aurait pas de problème et c'est une chose qui est scientifiquement impossible. De toute façon, la vie sans les problèmes ce serait peut-être beaucoup trop ennuyant. « Tu as certainement raison Wyatt. Enfin, il faut d'abord que je vois où tout cela peut nous emmener.. » Après tout, je ne sais même pas comment définir ce que nous sommes. Je regarde Wyatt question de me replonger dans notre enquête. Ce n'est pas que je ne veux pas lui parler de mon frère, c'est simplement que je déteste en parler à qui que ce soit. Que je déteste parler de lui surtout puisque j'ai l'impression de lui accorder trop d'importance lorsque je le fais alors qu'il n'en mérite pas. « Alors si tu as vraiment besoin d'elle pour ton enquête, je peux l'interroger avec toi, comme elle me connait déjà un peu. » Puis peut-être que cela pourra me permettre de régler moi aussi mon enquête. Deux enquêtes en une ce n'est pas toujours une mauvaise chose après tout. Surtout si je peux collaborer avec Wyatt que j'apprécie énormément et qui a une équipe absolument extra derrière lui. « Je crois que c'est un peu des deux.. Traumatisme, mais surtout la peur qu'il lui arrive quoique ce soit. À sa famille surtout.. »
La tête ailleurs depuis trois jours déjà, je suis en plein dans une enquête qui concerne une jeune fille de vingt-trois ans qui travaille dans un club à tous les soirs presque. L'ayant déjà interrogé deux fois sur cette fameuse nuit où elle s'est fait non seulement agressée sexuellement, mais qui lui a aussi laissé des traces un peu partout sur le corps. Elle a probablement tenté de se défendre, et c'est pour cette raison que son agresseur a usée de violence à son égard. Chaque fois que je commence une enquête, je me laisse toujours atteindre par ce que les victimes ont vécues, mais cette jeune femme, j'ai immédiatement vu la peur dans ses yeux et je sais qu'elle a envie de me dire ce qui lui est arrivé, mais elle me répète sans cesse qu'elle ne se souvient de rien, puis ensuite qu'elle ne peut pas parler. Je l'avoue, je suis prise dans une impasse et comme à mon habitude, tout ce que je veux c'est de résoudre cette enquête le plus rapidement possible afin d'obtenir la justice que cette jeune femme mérite. Je sais que cela ne lui enlèvera rien à ce qu'elle a vécu, mais au moins, la peur que son agresseur recommence sera un peu moins forte. Chaque fois que je les vois devant moi, fragile, vulnérable, avec cette peur effroyable dans les yeux, j'ai l'impression que mon coeur se brise en mille miettes. Je sais que je dois rester professionnelle et c'est exactement ce que je fais à chaque fois, mais je suis une personne très empathique dans la vie et je suis douée pour construire un lien de confiance entre la victime et moi. Cependant, Mandy, je la sens fermé. Comme si elle devait cacher quelque chose par peur, comme si elle souhaitait de tout son être me raconter ce qui lui est arrivé cette soirée-là, mais qu'elle a un couteau sous la gorge et que si elle me raconte cette histoire, il lui arrivera quelque chose d'encore pire. Comme mon but premier est d'aider et de protéger les victimes, mon unité et moi tentons de faire tout en notre possible pour arriver à sauver Mandy de cette personne qui s'est attaqué à elle. Je regarde mon grand tableau dans mon bureau avec la photo de la victime et des potentiels suspects et je pense à toutes les possibilités qui s'offrent à moi. Malheureusement pour nous, pour le moment tous les suspects que nous avons interrogés n'ont rien apporté à l'enquête ou ont un alibi. J'entends cogner à la porte et sans même regarder de qui il s'agît, je l'autorise à entrer. Je sais que c'est quelqu'un de mon unité ou bien du bureau puisque si ce n'était pas le cas, le comptoir à l'accueil m'aurait prévenue. Je souris en reconnaissant la voix de ce cher Wyatt puis je me retourne vers lui, en m'approchant, contente de le voir lui, mais aussi ce café qui m'attend impatiemment puisque je n'ai pas vraiment dormi cette nuit. « Je ne pourrais pas demander mieux en effet. » Dis-je accompagné d'un rire alors qu'il me tend ce gobelet qui m'est destiné, venant prendre place sur ma chaise qui se trouve devant lui. « Ah, je me disais aussi. Mais bon, je suis contente pour ce café alors je vais rien dire pour cette fois-ci. » Je fais un clin d'oeil à mon ami en souriant de toutes mes dents, prête à écouter ce qu'il a à me demander. « Je t'écoute, mais avant, ça va toi? » Dis-je par politesse, mais aussi puisque Wyatt est un collègue, mais avant tout un ami proche et que nos carrières respectives prenant beaucoup de place dans nos vies, nous n'avons jamais vraiment l'occasion de discuter ensemble.
