Invité a posté ce message Mer 17 Avr 2019 - 18:11#
La dernière fois que j’ai angoissé autant c’était sans doute avant un oral, le genre d’exercice que je déteste lorsqu’ils ont lieu devant des professeurs. Dans le milieu du travail je n’ai jamais eu de soucis à m’exprimer, à exposer mes idées ou mes pensées mais devant le corps enseignant ? C’est terrible. Là, la sensation est très similaire. Je n’ai pas la moindre idée de ce qui m’attends. C’est le souci avec Davon Herondale. Depuis notre rencontre à l’Heron j’ai au moins su deviner qu’il n’est pas un homme avec lequel il faut jouer si on n’est pas capable de lui tenir tête. Perdre face à lui c’est trop facile. Je peux être bornée, l’affronter lui me fait plus peur que de potentiellement affronter mon père biologique. Je n’ai pas le choix. Après le message que j’ai reçu dans la journée je me suis mise à angoisser comme jamais, incapable de me concentrer sur mes derniers cours. Pas de doute, il sait précisément qui je suis, autrement pourquoi prendre la peine de me contacter ? Il sait que si je me suis approchée de lui ce n’était pas sans raison, il l’a compris dès le début, mais maintenant il connaît la vérité. Une vérité que je cache n’étant pas prête à affronter ce que voudrait dire admettre que j’appartiens à l’une des familles les plus influentes de la ville – si ce n’est pas du pays. Les Herondale sont comme les Wayne de Batman et entrer dans cette famille me fiche une trouille pas possible. Lui poser une sorte de lapin et ne pas venir dans son bureau m’effleure l’esprit tandis que j’avance dans les rues de Manhattan, le cœur battant à tout rompre. Mes jambes vont trop vite pour mon cerveau qui ne réalise pas ce qui m’attend, qui ne m’est d’aucune utilité hormis si me faire paniquer en est une. Et enfin je l’aperçois se fichu bâtiment et ma montre m’indique que je vais être pile à l’heure. Volontairement, je m’arrête le temps de faire passer cinq bonnes minutes avant d’entrer dans le hall. Voilà qui devrait lui faire passer l’envie de me donner des ordres. Je m’annonce à l’accueil et on m’ouvre le chemin jusqu’à son bureau. D’abord l’ascenseur où je ne dis pas un mot puis le couloir menant à la porte contre laquelle la jeune femme qui m’a guidé frappe. J’entends sa voix et frissonne. Mais pas question qu’il remarque à quel point j’angoisse alors je prends un air neutre, le même que celui que je prends lorsque je dois négocier un contrat et j’entre dans son bureau, son regard tombant immédiatement sur moi. Je sais que mon retard ne lui plait pas, ça se lit partout sur lui. « Mauvaise journée ? » Je demande, petit sourire narquois osant prendre place sur mes lèvres tandis que je reste plantée près les sièges qui se trouvent devant son bureau.
Do you believe thar life is holding the clue Any way to face the silence Any way to face the pain that kills you
M’acharner sur le boulot, c’est ce que je fais le mieux quand quelque chose me tracasse. C’est pas une mauvaise chose, de toute manière. Ca m’empêche à ce que j’ai pu faire il y a quelques semaines avec ma secrétaire. Au fond, c’est mieux comme ça : faire semblant de ne pas l’avoir eu le temps d’une nuit afin d’être resté professionnel. Il y’a une autre chose qui me tracasse vraiment : une brunette sexy qui semble être ma demi-sœur. Comment je le sais ? Rainer a fini par avoir les infos dont j’avais besoin. Les pièces du puzzle ont finit par s’afficher à moi en fouinant un peu dans les affaires de Michael. Je n’en suis pas certain, mais il est clair qu’à la réaction à l’Héron de Tessa Goldstein un lien uni mon beau-père et elle. Je l’ai laissé tranquille pour son anniversaire mais le lendemain, je lui envoie un sms lui ordonnant de venir me rejoindre à mon bureau aujourd’hui en fin de journée. On a évidemment besoin de parler ; j’ai surtout besoin de savoir ce qu’elle compte faire par rapport à cette situation. Je ne crains pas son héritage – les contrats sont déjà scellés, Michael me cèdera son empire quoi qu’il arrive. Mais pour la préservation de cette famille, même si elle est loin d’être parfaite, j’ai surtout besoin de voir où Tessa veut s’ajouter dans l’équation. Assis devant un dossier important, l’heure m’indique qu’elle est en retard. Ca ne m’étonne pas. Même si seulement 5 minutes se sont déjà écoulées, je hais les gens qui se permettent d’arriver en retard pour un rendez-vous important. « Entrez » dis-je d’une voix assez masculine. La porte s’ouvre au moment où je referme le dossier. Mon regard s’attarde sur sa silhouette qui s’infiltre dans mon vaste bureau, désapprouvant son retard. « Mauvaise journée ? »« Tout dépend de cet entrevu. » Je lui désigne les sièges en face d’elle et l’invite à s’y asseoir : « Assieds-toi Tessa » J’oublie volontairement le vouvoiement. Mettre de la distance entre nous ne servirait à rien ; au fond il s’agit potentiellement de ma demi-sœur par alliance. En faire une alliée ou une ennemie, c’est ce que j’aimerai pouvoir déterminer aujourd’hui. Mais à son regard, je sais très bien qu’elle sait que j’ai trouvé les réponses que je me posais l’autre jour. La seule question est : que va-t-elle en faire maintenant ? « T’es en retard » dis-je finalement en me renfonçant dans mon siège, dissimulant toute once d’amusement.
Vomir mes tripes ne me semble pas être si impossible que ça à mesure que mes pas me rapprochent de son bureau. Je pourrais prendre mes jambes à mon cou, fuir à toute vitesse cet endroit mais à quoi bon ? Tôt ou tard je vais être forcée de faire face à la vérité et donc de lui faire face. S’il est bien qui je pense qu’il est – à vrai dire, je n’ai pas de doute – ma vie va être quelque peu liée à la sienne. Suis-je prête pour tout ça ? Pour les bouleversements que ça va impliquer ? Je ne le sais toujours pas. J’ai encore cette impression d’être sur le point de profiter de la situation alors que tout ce que je désire réellement c’est connaître mes origines. « Entrez » Même sa voix me fait trembler. Dire que j’ai fantasmé sur ce type en le voyant jusqu’à ce que son nom ne me soit donné. Ça n’a pas été la douche froide, Davon Herondale est loin, très loin, d’être repoussant, mais c’est mon demi-frère même si ce n’est que par alliance. De toute manière, il y a un autre homme qui accapare bien trop mes pensées pour que je laisse un autre venir me troubler. Ce que j’oublie un peu une fois qu’il apparaît devant moi, assis derrière son bureau. Il faut tout de même avouer qu’il est bien foutu ce con. « Tout dépend de cet entrevu. Assieds-toi Tessa » Si je n’aime toujours pas recevoir des ordres de sa part et cette nouvelle familiarité, je m’installe devant lui, croise les jambes et pries silencieusement pour que mon angoisse ne suinte pas par tous les pores de ma peau. « T’es en retard » En revanche, je ne retiens pas mon sourire amusé. Je savais très bien que mon retard allait l’agacer et c’est précisément l’effet souhaité. « Je déteste recevoir des ordres, juste pour que tu saches. » Il me tutoie, je le tutoie. Pas question de lui laisser trop de pouvoir. Le silence plane entre nous quelques secondes de plus pour finalement être brisé par mon soupire. Ce combat de regards ne va me mener à rien, autant aller droit au but. « Je suppose que si je suis là c’est parce que t’as fouillé assez loin pour trouver ma connexion avec Michael … Tu lui en as parlé ? » Sa réponse me fait un peu paniquer, je dois l’admettre. Est-ce que mon père biologique est au courant de mon existence ? Si oui, qu’a-t-il dit ? Si non, pourquoi Davon ne lui a rien dit ?
Invité a posté ce message Dim 19 Mai 2019 - 18:14#
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« Je déteste recevoir des ordres, juste pour que tu saches » Je la dévisage, le regard puissant tombant dans ses yeux bleus. Je les étudie une seconde, avant de réaliser ce qu’elle vient de dire. Donc son retard est fait exprès, simplement parce que je lui ai ordonné de l’être. Quelque part, j’y retrouve le côté rebelle de Michael qui n’a jamais aimé qu’on lui dicte quoi faire. Et je ne peux tenter de trouver des points de comparaison. Je la détaille à nouveau physiquement. Ses yeux bleus sont loin d’être ceux des gris clairs de Michael, mais pour avoir vu une photo de sa propre mère possédant elle des yeux aussi bleus que Tessa, je sais qu’elle en a hérité le gène. Son nez fin, ses lèvres délicieuses, son front un peu trop grand, et la couleur châtain de ses cheveux. J’y vois quelques ressemblances, mais pas l’exact miroir. Je ne sais pas à quoi ressemblaient la mère de Tessa, mais je suppose qu’elle a plus pris d’elle que de Michael. Pourtant, maintenant que je sais – je sais que cette nouvelle n’est pas un pur mensonge. « Et moi, je déteste les retards » dis-je d’une voix ferme alors que je croise mes mains en l’air, coude sur les accoudoirs. « Je suppose que si je suis là, c’est parce que t’as fouillé assez loin pour trouver ma connexion avec Michael…tu lui en as parlé ? » J’humecte mes lèvres et continue de la regarder. A son regarder et à ses épaules, j’en déduis qu’un certain stresse l’anime. Parce que c’est quelque chose qu’elle n’est pas certaine de vouloir faire pour le moment ? Je veux dire, en parler à Michael ? Dans ce cas, pourquoi être venu me chercher ce soir-là à l’Héron ? « Tu es facilement traçable, Tessa. » dis-je finalement en me avançant vers mon bureau. Je lui tends un petit dossier devant moi, où toutes les informations que j’ai trouvé sur elle y sont rangées. C’est surtout grâce à ses années dans le système des enfants orphelins que j’ai facilement pu remonter à la source. Un jeu d’enfant à vrai dire. « Ce n’est pas à moi de le lui dire » dis-je finalement. Si elle veut vraiment rencontrer son père, c’est à elle de faire le premier pas. Pas à moi. Ni à un autre. « Quelles sont tes intentions ? » Je demande sans une once d’hésitation. Je sais très bien qu’elle ne pourra jamais rien me voler dans mon héritage, et quand bien même elle oserait le faire, j’ai une armée d’avocat derrière prête à faire de sa vie un enfer, mais étrangement je pense que ce n’est pas ce qu’elle veut. Tommy ne serait pas intéresser d’une fille aussi manipulatrice. Peut-être que ma confiance envers lui dépasse un peu trop mon amitié, mais je veux bien lui laisser le bénéfice du doute.
Invité a posté ce message Lun 20 Mai 2019 - 18:05#
Honnêtement, je n’ai pas la moindre idée de ce que va donner cette discussion. Tout ce que je sais c’est que je suis stressée, plus que jamais. S’il veut me voir ce n’est que pour une seule raison. Il sait. A force de fouiller mon passé, il a trouvé la connexion entre son beau-père et moi. Si ça me fait peur ? Complètement. J’ignore si je suis réellement prête pour ça. Après tout je connais le nom de mon père biologique depuis que j’ai dix-huit ans et il m’a fallu des années avant d’en arriver là. Je ne veux rien de lui. Je n’attends rien de lui, j’ai seulement … eh bien j’ai besoin de savoir d’où je viens. Ça semble bête pour pas mal de personnes mais tous les orphelins comprennent ce que je ressens. Certains décident de ne jamais chercher mais au fond nous avons toujours un tas de questions qui nous démangent. Moi je veux des réponses. Michael ignorait la vérité mais je tiens à savoir ce que ça pourrait donner de connaître mon père. « Et moi, je déteste les retards » Je dois retenir le petit sourire railleur que je sens naître sur mes lèvres. Puérile mais ravie que mon retard volontaire ait eu l’effet escompté, j’avais parfaitement compris ce détail et il peut me fusiller du regard autant qu’il le souhaite, ça ne changera rien à ma petite victoire personnelle. « Tu es facilement traçable, Tessa. » Silencieuse, j’attrape le dossier qu’il me tend sans l’ouvrir. Je sais déjà ce qu’il contient. La vingtaine de famille d’accueil faites en neuf ans, les fugues, les quelques petites arrestations pour délits mineurs lorsque j’ai volé durant mes quelques jours de vie dans la rue, les blâmes des Sœurs quand j’étais à l’orphelinat. Probablement mes bulletins de notes, les papiers de mon adoption et forcément mon nom de naissance. Ouais, je sais déjà ce qu’il a trouvé même si j’aime assez laisser mon passé où il est. « C’était passionnant, non ? » J’ironise avant de soupirer. Il a eu sous les yeux la vie d’une pauvre gamine seule qui a dû affronter le monde comme elle a pu en étant sans cesse rejetée. Jamais assez bien. « Ce n’est pas à moi de le lui dire. Quelles sont tes intentions ? » Je retiens qu’il n’a rien dit à Michael puis fixe son regard bleu sans frissonner. Dire que ce type est attirant, c’est presque frustrant de le penser mais sa dernière question me fait grimacer. « C’est quoi ça ? Un entretien ? Un interrogatoire ? » Je maudits ma voix qui se met à trembler sur la fin et mes doigts se resserrent un peu plus sur le dossier que je tiens encore sur mes genoux. « J’attends rien. Enfin rien de ce que tu penses ! » S’il me prend pour une arriviste qu’il aille se faire foutre et je pense que ça se lit dans mon regard. « C’est mon père, je veux savoir ce que j’ai manqué pendant vingt-six ans. Je veux pas de votre argent, je veux pas de ton héritage ! Si c’est ce que tu penses ça te prouvera que fouiller la merde des gens ça t’apprends pas à les connaître. Je me débrouille très bien toute seule, je le fais depuis que j’ai six ans et je pense m’en sortir plutôt bien. Tu peux ravaler ton regard mauvais et tes menaces, Davon, et aller te faire foutre ! » Je suis sans doute plus angoissée que ce que je pensais finalement, mais je ne lui ferais pas le plaisir de m’excuser. « C’est mon père et j’ai le droit de le connaître. » Et c’est tout ce que je veux putain !
Invité a posté ce message Jeu 30 Mai 2019 - 21:56#
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« C’était passionnant, non ? » J’hausse les épaules. Des vies détruites, j’en ai vu beaucoup. Des gens qui n’ont pas eu de chances, qui ont subi énormément de traumatismes, de choses qui les ont détruit, qui les ont forgé pour mieux se relever…J’en ai vu énormément. Beaucoup penseront que je peux être matérialiste et prétentieux, que cette cuillère d’or que j’ai dans la bouche depuis ma naissance me rend comme je suis. Mais ils ont tous tort. J’ai moi-même lutté à ne pas succomber à la terreur, je me suis moi-même battu pour faire ce que j’avais envie de créer, pour supporter ces poids énormes que Michael me demandait de supporter. Comment imaginer un petit gamin de 8 ans qui était obligé de sauter son anniversaire avec ses copains parce que son paternel voulait l’embarquer dans une énième visite à l’autre bout du monde ? Alors oui, j’ai vécu beaucoup de chose, j’ai vu beaucoup de chose, j’ai appris beaucoup. Mais j’ai aussi perdu énormément. Des années. Des personnes. L’amour de ma vie. Ma vie n’est pas plus ‘passionnante’ que la sienne. Je la regarde, mon regard presque compatissant mais n’ose rien dire. Parce qu’il n’y a rien à dire sur la vie d’une gamine qui a lutté toute son enfance. Cela montre simplement que Tessa fait tout pour se relever – comme son père. « C’est quoi ça ? Un interrogatoire ? » J’ai besoin de savoir dans quel camps elle joue. A vrai dire, j’ai ma petite idée. Après autant de renseignement, j’ai des choses en ma possession que je n’ai pas fournis dans son dossier. Et puis, il y a Tommy. Tout mon instinct me dicte que j’ai sans doute raison sur cette nana, mais j’ai besoin de la pousser juste pour savoir si j’ai bien raison. « J’attends rien. Enfin rien de ce que tu penses ! C’est mon père, je veux savoir ce que j’ai manqué pendant vingt-six ans. Je veux pas de votre argent, je veux pas de ton héritage ! » Ses yeux trahissent sa sincérité. Elle met tellement d’entrain dans sa manière de me parler, que je sais qu’elle me dit la vérité. Elle continue d’une voix déchaînée : « Si c’est ce que tu penses ça te prouvera que fouiller la merde des gens ça t’apprends pas à les connaître. Je me débrouille très bien toute seule, je le fais depuis que j’ai six ans et je pense m’en sortir plutôt bien. Tu peux ravaler ton regard mauvais et tes menaces, Davon, et aller te faire foutre ! C’est mon père et j’ai le droit de la connaître » Pour débiter, elle débite. A bout de souffle à cause de sa tirade, ses mains serrent le dossier avec férocité. J’humecte mes lèvres alors qu’elle attend une simple réponse de ma part, et puis…mes lèvres s’étirent dans un sourire satisfait et ses yeux s’agrandissent. Je suppose qu’elle croit que je me moque d’elle mais ce n’est pas le cas. J’ajoute avant qu’elle ne reprenne la parole : « Je voulais simplement en avoir confirmation » Je me redresse, presque soulagé d’avoir une nouvelle fois eu un bon instinct. « Et au contraire, Tessa…on peut vite cerner quelqu’un en sachant d’où il vient, et par quoi il est passé. Ce n’est pas les intentions qui comptent. Ce sont les actions. » Je lâche, parce que tout son parcours n’a rien d’opportuniste, non. Elle a tenté de prendre en main sa vie, à multiplier les petits boulots, et continue de mener sa vie comme bon lui semble. Règle n°1 de Michael Herondale : Ne jamais se fier aux paroles de quelqu’un. Toujours regarder ses actions. Il suffisait simplement de savoir lire en travers des lignes de ses dossiers. « Bien. Maintenant qu’on est clair sur ce que tu veux et sur les emmerdes évitées… » Je tire sur un tiroir, sort deux verres et une bouteille de whisky. « T’en a besoin. » Moi aussi à vrai dire, parce que je ne réalise pas encore que Tessa Goldstein entre dans ma vie, et qu’à un moment donné, elle va venir chambouler les principes et l’équilibre de la famille.
Invité a posté ce message Sam 1 Juin 2019 - 18:28#
Je me suis peut-être un peu emballée mais, putain, il m’a mis hors de moi ce con. Je n’ai pas non plus l’habitude de jurer autant. Je fais attention à ce que je dis parce que je sais que tout peut être déformé. C’est une chose que j’ai appris sur le tas en tant qu’agent. Toujours faire attention à ce que l’un de mes clients dit pour éviter que la presse déforme tout. Ça vaut également dans la vie de tous les jours mais là … j’ai été un véritable moulin à paroles. Il m’a tellement fait sortir de mes gongs que j’ai enchaîné sans pouvoir m’arrêter, ponctuant ma tirade d’un joli va te faire foutre que je n’arrive même pas à regretter. Et seigneur que je déteste cette façon qu’il a de me fixer, de m’analyser. J’ai l’impression d’être sous un microscope et ce n’est pas agréable. Pas du tout. Eplucher ma vie pas franchement passionnante ça ne lui a pas suffi peut-être ? Il croit réellement que j’en ai après l’argent alors que j’ai déjà du mal à accepter la paie que je suis supposée recevoir de la part de Tommy et Leonel ? Non mais franchement, cet homme ne me connaît réellement pas. Et je me demande même comment Tommy et lui peuvent s’entendre. Non mais franchement quel abru … « Je voulais simplement en avoir confirmation » Coupée dans mes pensées – et surtout mes insultes à son encontre – je le fixe, bouche ouverte. Sérieusement ? Tout ça, ce n’était qu’un test ? Ma main se resserre encore sur mon dossier que je dois me retenir de lui envoyer en pleine gueule. Connard ! « Et au contraire, Tessa… on peut vite cerner quelqu’un en sachant d’où il vient, et par quoi il est passé. Ce n’est pas les intentions qui comptent. Ce sont les actions. » Je serre les dents quelques secondes, soupire doucement pour me calmer. « Et c’était trop compliqué de me demander clairement si je comptais demander une part de l’héritage ? Merde, Davon, t’aurais même pu juste demander à Tommy et il t’aurait dit que l’argent que je gagne c’est à la sueur de mon front, celui des autres j’en veux pas. Certainement pas si c’est un héritage, je suis pas comme ça. » Ils sont amis, non ? Il lui fait confiance et il doit savoir que Tommy dit toujours ce qu’il pense, que mentir ça n’est pas dans ses gênes, mais non à la place je dois me supporter cette merde. Et j’en oublie d’être polie. Fais chier ! « Bien. Maintenant qu’on est clair sur ce que tu veux et sur les emmerdes évitées… T’en a besoin. » Là, en revanche, je blêmis. Le mot emmerde ne me plait pas des masses et je crois que le whisky ne va pas être de trop. « On ne peut pas juste … garder ça en interne ? J’ai pas très envie que la presse sache qui je suis pour le moment. » Comme si j’avais le choix, je peux être drôle quand je veux !
Invité a posté ce message Mar 11 Juin 2019 - 20:46#
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« Et c’était trop compliqué de me demander clairement si je comptais demander une part d’héritage ? » Non, parce que je ne l’aurai pas cru. J’avais besoin de voir ses réelles intentions, pas celles préméditées et préparées. La sincérité ne vient qu’en étant au pied du mur ; c’est ce que j’ai toujours appris par Michael. Lorsqu’on est désespéré, lorsqu’on est vraiment obligé de faire face à la vérité, on finit par être sincère. Et c’est ce que je voulais voir : la sincérité dans ses yeux. « Merde Davon, t’aurais même pu juste demander à Tommy et il t’aurait dit que l’argent que je gagne c’est à la sueur de mon front, celui des autres j’en veux pas. Certainement pas si c’est un héritage, je suis pas comme ça. » Je fronce des sourcils devant cette incongrue qui parle plus vite que son ombre. Elle ne tient clairement pas de Michael sur ce point-là. Plutôt réservé, il préfère analyser et garder pour lui ce qu’il pense avant de frapper un grand coup avec des paroles véridiques qui ne peuvent en aucun cas contredire qui que ce soit. C’est ce qui fait qu’il a créé cet empire de ses mains aussi facilement. Michael est audacieux – sans doute trop – et est un parfait manipulateur. Mais dans un bon sens. Il étudie chaque mouvement, chaque parole, chaque personne afin de tirer les pions comme il le souhaite. Tessa, c’est le contraire j’ai l’impression. Impulsive, destinée à laisser ses émotions guidées ses actes, elle ne calcule peu ce qui l’entoure. Non, elle vit le moment présent comme il se présente. Et je suppose que ce sont ses années à la rue qui lui ont éduqué ça. « Rien ne vaut ta sincérité, Tessa. Et je ne pouvais pas l’apercevoir simplement en te le demandant directement » Un jeu d’échec, la vie est un putain de jeu d’échec qu’il faut savoir manipuler. Règles n°2 de Michael Herondale. Mais pour détendre l’atmosphère et pour apaiser sa colère, je sors cette bouteille de whisky et deux verres. « On ne peut pas juste…garder ça en interne ? J’ai pas très envie que la presse sache qui je suis pour le moment. » J’hausse les épaules en versant les deux verres et en lui tendant le premier : « Ça finira par arriver Tessa. Ça arrive toujours. » Je me remets au fond de mon siège, le verre dans mes mains en essayant de deviner ce qui traverse son regarde. De l’inquiétude ? De la peur ? De l’anxiété ? « J’espère simplement que lorsque ça arrivera, Michael saura déjà qui tu es » Parce qu’on pourrait prendre une longueur d’avance, on pourra manipuler ce qui sortira comme bon nous semble. Si quelqu’un sait ce qui se passe avant, j’ai simplement peur que ça engendre un cataclysme sans nom. « Il faudra que tu signes des papiers » dis-je simplement avant de boire un peu de Whisky. « Pour l’héritage. On a le temps d’ici là, mais pour prouver officiellement que tu n’en veux pas. »
Invité a posté ce message Ven 14 Juin 2019 - 22:50#
Dès qu’il est question d’argent je pars au quart de tour. C’est plus fort que moi et ce n’est pas pour rien que je me suis pris la tête si souvent avec Tommy dès qu’il en a été question. Je sais que pour mon travail avec lui je devrais toucher plus mais j’estime qu’en n’étant pas officiellement agent je n’ai pas à prétendre devoir gagner autant. Il m’a déjà permis de ne pas m’endetter avec mes années d’étude, c’est plus que ce que je demandais. Croire que je m’intéresse de près ou de loin à la fortune Herondale c’est vraiment ne pas me connaître. Comme quoi le dossier qu’il a monté à mon sujet ne lui a pas donné les réponses à toutes ses questions. Ou peut-être que si … parce que justement il peut comprendre qu’à cause de mes années difficiles je tiens à me débrouiller par moi-même et ne rien devoir à qui que ce soit. « Rien ne vaut ta sincérité, Tessa. Et je ne pouvais pas l’apercevoir simplement en te le demandant directement » Je dois me retenir de lever les yeux au ciel. Pourtant je les connais les types comme Davon – et probablement Michael. Je sais qu’ils sont doués pour manipuler les choses afin de parvenir à leurs fins, c’est ce qui leur permet de réussir aussi bien. Ce sont des hommes comme ça que j’affronte parfois pour obtenir ce que je considère comme étant juste pour mon client. Pourtant, là, j’ai juste envie de lui rentrer dedans parce qu’il m’agace et me fait perdre mon calme. « Si prochaine fois il y a, tu me demanderas directement. » J’insiste parce que maintenant il sait que mentir ce n’est pas mon genre et que je ne suis pas intéressée par ce précieux héritage qu’il semble vouloir protéger bec et ongles. « Ça finira par arriver Tessa. Ça arrive toujours. J’espère simplement que lorsque ça arrivera, Michael saura déjà qui tu es » Le verre de whisky entre mes mains, je me retiens de le boire cul sec en l’entendant affirmer ça. Finir sous les projecteurs ou même rencontrer mon père trop vite pour éviter une fuite, ça me fait peur. J’aime assez ma vie dans l’ombre même si je pourrais me faire à l’idée d’être plus "connue" avec le temps. Mais rencontrer Michael ? Oui, ça me fait peur. « Ouais … En espérant que je ne sois pas une déception. » Les mots m’échappent plus vite que je l’aurais voulu. Ma langue est mordue lorsque je m’en rends compte. Bien Tessa, continue de te dévoiler comme ça à un type qui t’agace régulièrement. Je calme mes nerfs en buvant une gorgée de whisky bien que je grimace. Merde, comment ils font pour boire ça comme si c’était du petit lait ? « Il faudra que tu signes des papiers. Pour l’héritage. On a le temps d’ici là, mais pour prouver officiellement que tu n’en veux pas. » Les yeux relevés vers lui, j’agite doucement la tête. « Tout ce que vous voudrez. Je ne suis pas intéressée par ça ou même son nom s’il faut aussi signer n’importe quoi pour ça. Les Goldstein restent ma famille. » Une famille que je vais devoir trouver le courage de prévenir … Encore une nouvelle chose à propos de laquelle flipper.
Invité a posté ce message Dim 16 Juin 2019 - 14:35#
« Si prochaine fois il y a, tu me demanderas directement » J’acquiesce un sourire aux lèvres. J’ai l’impression, étrangement, de voir le caractère bien trempé de Michael. Toujours sur ses positions, inlassablement. C’est un peu bizarre de se dire qu’elle est sa véritable fille, lui qui a toujours pensé ne jamais en avoir. Il a beau aimé ma mère, elle ne lui a jamais donné un autre enfant. Pourquoi ? Elle a toujours dit que je la comblais, et que la vie qu’elle menait ne lui permettait pas d’en avoir d’autres. Au fond, j’ai plus l’impression qu’elle n’avait pas envie de partager ça avec Michael, que d’une certaine manière, c’était sa façon de garder mon père quelque part dans sa vie uniquement. Je me demande si elle a un jour aimé vraiment Michael, ou si elle a simplement accepté l’épouser pour m’offrir une meilleure vie. Une vie qu’elle n’aurait pas pu m’offrir toute seule. Quoi qu’il en soit, pas étonnant que Michael ait eu envie d’aller voir ailleurs. Ses maîtresse sont un sujet tabou entre eux deux, mais chacun est conscience que l’autre sait. C’est étrange, mais c’est vrai. Et qu’importe, ils sont mariés et c’est ça leur convient. De là … à avoir un autre enfant qui débarque, ça risque d’ébranler leur couple. J’en suis persuadé. « Ouais…en espérant que je ne sois pas une déception » « T’as une piètre idée de toi-même, Tessa » Pas étonnant non plus. Après son passé, c’est normal qu’elle se sente aussi inutile dans ce monde. Mais je connais assez Michael pour savoir que lorsqu’il saura (et il le saura !) il prendra soin d’elle forcément. Pourtant, je ne dis rien de plus qui pourrait lui donner un avant-goût de ce qui lui arrivera. Je bois un peu de gorgée et m’amuse à la voir grimacer après en avoir bu. « Tout ce que vous voudrez. Je ne suis pas intéressée par ça ou même son nom s’il faut aussi signer n’importe quoi pour ça. Les Goldstein restent ma famille. » J’acquiesce de nouveau, en entendant quelqu’un taper à la porte. « Excuse-moi de te déranger, Davon…mais Mr Yuni sur la ligne 1. Il dit que c’est important. » Je regarde Ana qui vient de faire irruption dans mon bureau, sa tête dépassant uniquement de la petite ouverture qu’elle s’est créée. « Dis-lui que je le rappellerai tout à l’heure » « Mais… » « Merci Ana » Une façon de lui montrer que je ne suis pas apte à répondre à mes appels ni aux urgences liés au bureau. Parce que Tessa est bien plus importante que tout ça. « Pourquoi ta mère ne le lui a jamais dit ? » demandais-je une fois que la porte fut refermée, nous laissant de nouveau seuls.
