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Invité a posté ce message Lun 15 Juil 2019 - 2:00 #

the things we used to be
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pretend that you're still mine

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- ft. @asteria drake / @rafe hollins.

L’anniversaire d’Asteria était revenu bien vite: c’était à cette occasion-là que la boucle incessante des jours qui s’écoulaient, s’était rappelée à Rafe. L’année dernière déjà à cette époque, la blonde avait été de retour en ville, avec un début de grossesse sur les bras dont elle ne lui avait même pas encore parlé. Comme quoi, beaucoup de choses pouvaient changer en une année: Myra était née aujourd’hui, et le brun lui-même avait du mal à penser à des jours où elle n’avait pas existé. Pourtant, ils n’avaient pas été si loin que ça: il suffisait de remonter trois cent soixante-cinq jours en arrière pour voir un horizon tout à fait différent. C’était ce genre de pensées qui avait capté son attention depuis ce matin-même, où il avait tourné autour de son téléphone. Une fois, deux fois, probablement cinq fois avant de se décider à envoyer un message à la jeune femme- au moins ça. C’était toujours moins extravagant que ce qu’elle avait fait pour son anniversaire à lui, hein? Celui-là également, remontait à un bout de temps- et le Hollins approchait désormais du prochain, alors même qu’il pourrait jurer que sa trente-troisième année s’était envolée dans le vent. Ouais, il pourrait bien se contenter de messages: il s’était rassuré comme ça en attendant une réponse de Terry- si elle devait le faire, après tout, rien ne l’y obligeait, hein? C’aurait pu parfaitement s’arrêter là: et oui, comme ça, Rafe pouvait se persuader que ça suffirait. Que ça permettrait de montrer à la blonde que quelqu’un pensait à elle - même si ça ne devait être que lui - et qu’en plus, c’était simple et formel et sans prise de tête. Déjà, il semblait que c’était plus lui qui voulait s’assurer de ça, plutôt que quoique ce soit de plus significatif pour Asteria: c’était mieux que le silence têtu dont il s’était efforcé d’faire preuve l’an dernier, ou même de celui imposé par les éléments, pendant cette dernière décennie. La jeune femme lui répondit, au moins- de quoi apaiser le jeune homme plus qu’il n’aurait pu le soupçonner, paumé dans ses propres pensées, à ressasser des ‘et si’ qui avaient de moins en moins d’sens. Pourquoi s’prendre la tête comme ça, hein? C’était juste des voeux, tout c’qu’il y a de plus banal, un échange qui pourrait s’arrêter là: c’était la base du respect, hein, entre deux parents, d’penser à des choses basiques comme les dates d’anniversaire? Et tant pis pour le reste: certains pourraient argumenter qu’il était temps de laisser tout ça derrière eux. Les vieilles rancoeurs qui appartenaient à un autre âge, d’autres Rafe et Asteria dont l’histoire s’était achevée depuis belle lurette. Rien de tel que d’prendre un an dans les dents pour réévaluer certaines choses et mieux sentir le passé s’éloigner, hein? Quoique, la Drake avait été la première d’eux deux à laisser tout ça tomber, à passer à autre chose et à ouvertement le montrer- même dans sa gueule à lui. Non, ce s’rait surtout à lui d’lui foutre un choc: voilà maintenant plus de dix piges qu’ils étaient finis, et c’était le seul mantra que Rafe pouvait se répéter. A la fois c’qu’il espérait être ce qui le sortirait de ce cercle-vicieux, et ce qui l’y ramenait inlassablement: pourquoi s’poser autant de questions sur un sms, hein? Il n’avait jamais été l’gars le plus populaire qui soit, mais pour les amis qu’il avait dans son entourage, il en envoyait un certain nombre, des voeux d’anniversaire pendant toute l’année. Pourquoi est-c’que celui-ci devrait être différent d’une façon ou d’une autre?

C’est c’qu’il se répéta pour mieux se rassurer, à mesure que l’échange se prolongea; qu’les répliques de la blonde le firent sourire, parfois. A de trop nombreuses reprises. Quand on avait eu une vie comme la sienne, peut-être qu’on pouvait facilement justifier de n’pas facilement laisser couler les bons souvenirs- qu’ils restent coincés dans la tête, comme toutes ces fois où Terry et lui avaient rigolé ensemble, complices, comme si rien dans l’monde n’avait d’importance, à part eux. C’était juste des putain de sms. Quand il eut un soupir, abandonnant son téléphone, ce ne fut que pour partir au travail, bien content de pouvoir noyer sa tête dans des gestes mécaniques et des actions qui, souvent, demandaient toute son attention. Y’avait au moins au boulot qu’on n’pouvait pas lui faire des tonnes de reproches: il était le salarié exemplaire et encore plus depuis la naissance de Myra, alors qu’il enchaînait si facilement les heures supplémentaires, bien content de s’rajouter quelques dollars à son salaire. Il en avait bien besoin, de ça en tout cas- de n’pas perdre bêtement son travail comme ç’avait pu être le cas par le passé, à cause d’histoires qu’il préférerait oublier une bonne fois pour toutes. Peut-être ne serait-ce possible qu’une fois qu’il balancerait Terry avec tout ça: une chose plus facile à dire qu’à faire maintenant qu’ils avaient une fille ensemble. Parfois, y’avait une part de lui qui s’disait que tout serait plus facile - dans son crâne à lui en tout cas - si Asteria se l’était jouée lâche, si elle avait dû abandonner ses droits parentaux, et le forcer à endosser tout ça en solo. Il serait tant submergé par le travail, par Myra, h24 et sept jours sur sept, qu’il n’aurait l’temps de penser à rien ni à personne d’autre. Et avec un peu d’chance, elle aurait fait naître en lui tellement d’rancune et d’incompréhension, qu’il aurait volontiers arraché leurs pages d’histoire de sa mémoire. C’était un peu comme ces fois où il se disait que ç’aurait été mieux si elle n’était jamais revenue. Facile à dire. Facile d’vouloir éradiquer comme ça des pans de réalité qui s’avéraient compliqués à gérer. Mais il était aussi l’premier à dire qu’il n’saurait plus à quoi rimerait son existence et son avenir sans sa fille. Paradoxalement, ils s’étaient donnés l’un l’autre, le meilleur et le plus beau cadeau qui soit: totalement imprévu, terrifiant pendant tout un temps- et pour tout ce temps où Rafe n’s’était jamais imaginé devenir père, désormais, il ne regrettait plus rien. Quel cocktail d’émotions différentes, s’déchirant les unes les autres entre sa raison et ce coeur si capricieux qui était resté accroché à une même personne pendant trop longtemps. Et sans doute fut-ce cette folie-là qui le fit penser à Terry à nouveau, quand il lâcha enfin son travail pendant la pause de midi: ils étaient le vingt-six juin, et la blonde n’avait rien prévu pour son anniversaire, malgré le soleil dehors, malgré l’été qui était arrivé et toutes ces choses qu’elle avait souhaité vivre à New York. Tout aussi vivement les lui avait-elle balancées dans la gueule, comme un reproche de c’qu’elle voulait vivre en tant que bachelorette sans enfant à la Grosse Pomme, il n’pouvait pas juste penser à elle, toute seule le jour de son anniversaire. Était-ce l’même genre d’instinct qui l’avait guidée elle, presque un an plus tôt jusqu’à lui, quand ç’avait été son anniversaire à lui et qu’il avait aussi ouvertement fait preuve d’un manque grandiose de motivation? Ou peut-être fut-ce la culpabilité qui enserra son coeur; quand il pensa à l’année précédente, à Asteria qui avait appris qu’elle était enceinte, mais n’lui en avait même pas encore parlé (il n’en était pas responsable, techniquement, hein?) et qui n’avait donc pas dû vivre une bonne journée, dans tout ça. Quand il réalisa en tout cas, que son chantier n’était pas si loin de la librairie dans laquelle la jeune femme travaillait, il abandonna ses plans de manger sur le pouce en quelques paquets de minutes avant de reprendre son job. Il se contentait de ça, habituellement, d’un rapide sandwich, et d’une clope, avant de repartir à sa tâche. Mais cette fois-ci, il annonça qu’il reviendrait plus tard- il ignora volontiers les taquineries crasses de ses collègues, bien content, mine de rien, d’pouvoir se dégourdir les jambes. Il arriva bien assez vite à la librairie, apercevant Terry par la vitrine- pour une seconde à peine, il aurait pu avoir l’temps de s’enfuir et d’abandonner son projet si ambitieux, mais la blonde le remarqua. Quelle connerie. Il se retrouva à marmonner ça dans sa barbe dès qu’elle lui fit un signe, qu’il lui répondit à l’identique, serrant les dents, se fustigeant d’être un imbécile comme ça. Il n’se pointait pas, se pavanant fier comme un coq de son idée- bien au contraire, il s’trouvait con, maintenant. « Hey... » et maintenant sous les azurs de la jeune femme, il ne trouva rien de mieux à dire, haussant les épaules; « J’étais dans les parages-... et j’me suis dit que te souhaiter un joyeux anniversaire de vive voix, c’était mieux qu’un sms. » il pourrait toujours prétendre n’pas être un fan de sms, hein? Ou alors il fonçait droit dans l’mur avec ses faux prétextes, et son air loin d’être clean, typique d’un citadin parfait comme on en voyait beaucoup à New York. « Désolé. J’ai-... » pas vraiment réfléchi, qu’il eut envie de lâcher, avant de mieux se taire; « J’vais probablement bousiller les bouquins ici, si j’touche à quelque-chose. » entre la chaleur de l’été et les travaux de ce matin, il devait avoir une sale gueule- rien qu’une main vaguement passée dans les cheveux pourrait réparer. « Y’a cette... boutique de cupcakes à quelques rues, j’crois bien que tout le monde en parle dans le quartier et j’me suis dit que t’en aurais sans doute quelque-chose à dire, en tant qu’amatrice. » smooth. Au moins, il avait de quoi plaisanter, un brin sarcastique- de l’auto-dérision tout autant qu’il se moquait de son réflexe incessant de faire des cupcakes pour toutes les occasions. C’était son anniversaire aujourd’hui, alors elle avait bien droit à un p’tit détour,  n’est-ce pas? « Vous faites bien des pauses, à midi, pour manger, ici, hein? » se sentit-il le besoin de demander, son regard voguant volontiers partout autour d’eux. Putain, est-c’qu’il était vraiment en train de jouer les imbéciles comme ça? Quoiqu’il puisse dire, Asteria s’en était mieux tirée quand elle s’était pointée chez lui la dernière fois. Probablement un autre symptôme de tout c’qui les différenciait- de tout c’que dix longues années avaient changé.
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Invité a posté ce message Lun 22 Juil 2019 - 22:21 #

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even if you see my scars, Even if I break your heart. If we're a million miles apart Do you think you'd walk away? If I get lost in all the noise, Even if I lose my voice Flirt with all the other boys, What would you say?✩ @rafe hollins

C’était son anniversaire aujourd’hui. Habituellement, Asteria, elle avait pris l’habitude de faire les choses en grand pour son anniversaire. Elle avait connu des soirées folles pour l’occasion, comme si marquer le coup était vraiment important. Elle se souvenait des grosses cuites, de la musique à fond, des fois où elle était rentrée plus ou moins bien accompagnée, sans jamais penser aux conséquences. Elle avait été heureuse à sa façon à cette époque la blonde. Les choses avaient changé aujourd’hui. Elle avait un bébé, elle ne pouvait plus agir de la même façon. Elle devait être plus sérieuse, plus mature et pour ça, commencer pas limiter les soirées endiablées, ce n’était pas plus mal. Elle n’en avait pas fait depuis plus d’un an, quand elle était tombée enceinte et encore maintenant, elle pensait aux conséquences que ça pourrait avoir. Elle allaitait alors elle ne pouvait pas se permettre de boire trop, sinon l’alcool allait passer dans le lait et puisque Myra était en garde partagée avec Rafe, alors il fallait qu’elle le tire, le lait, ça rendait les sorties d’autant plus compliquées. Il fallait bien admettre qu’aller s’isoler au beau milieu d’une soirée d’anniversaire pour tirer son lait, ce n’était pas hyper motivant. C’était sans parler du fait qu’elle était épuisée au quotidien et qu’elle n’avait qu’une envie quand elle rentrait chez elle après le boulot, c’était de se reposer. Alors cette année, comme l’année dernière, elle se disait que ce n’était pas bien grave pour son anniversaire, au pire, Netflix serait un bon compagnon pour la soirée. Elle finirait probablement par s’endormir devant un énième épisode d’une série et ce serait très bien comme ça. Elle avait probablement abusé des trucs extravagants ces dernières années, quand elle avait été en Australie, mais devenir mère, ça l’avait rendue beaucoup plus raisonnable et c’était une bonne chose, aussi bien pour elle que pour Myra.

Elle n’avait rien prévu après le boulot, ni pendant, puisque dans le fond, elle n’était même pas certaine que ses collègues de travail soient au courant qu’aujourd’hui c’était son anniversaire. Elle n’était ici que depuis un an, elle avait passé pas mal de temps en congé maternité, alors elle n’avait sans doute pas eu l’occasion de balancer sa date d’anniversaire à qui que ce soit. Tant pis, ce n’était pas important, de toute façon, elle n’avait pas la tête à tout ça pour le moment la blonde. Trop occupée à essayer d’assurer dans son rôle de jeune mère. Le reste, ça passait après, parce que sa fille était évidemment plus importante que tout à ses yeux. Elle aurait facilement pu passer pour quelqu’un d’égoïste pourtant à une époque la blonde, elle en avait bien conscience. Ça avait bien changé aujourd’hui. Elle tenait à sa fille comme à la prunelle de ses yeux. Passer une soirée calme en sa compagnie, c’était tout ce qu’elle demandait pour son anniversaire du coup. Ce serait une soirée parfaite si elles étaient toutes les deux. Tous les moments qu’elles passaient ensemble étaient parfaits de toute façon. Vu que la petite passait une semaine sur deux avec Rafe, forcément, ça rendait les jours avec Myra mieux que les autres. Son anniversaire alors, il ne ferait pas nécessairement exception à la règle. Tant qu’elle était avec Myra, tout allait bien. Pour l’instant, la petite était à la crèche et Asteria elle, elle était au boulot. Au fond de la librairie dans laquelle elle travaillait, à ranger des livres sur les bonnes étagères, à conseiller quelques clients, à en encaisser d’autres. Peut-être bien qu’elle s’offrirait à elle-même un bouquin avant de partir, niveau cadeau, elle n’avait pas besoin de plus que ça Terry. Elle en avait eu assez pour toute une vie techniquement. Elle avait été une gamine qui recevait assez d’argent pour ses anniversaires pour s’offrir tout ce qu’elle voulait. Ses parents, ils n’avaient jamais eu assez connaissance de ses goûts pour pouvoir lui faire des cadeaux personnalisés, alors ils se contentait pour noël et pour son anniversaire de lui faire un gros virement sur son compte en banque et c’était censé combler tout le reste. Au moins, elle avait eu des amis pour compenser. Parfois, les babioles qui ne coutaient rien, les petits gestes gratuits mais attentionnés, ça valait bien mieux que tout le fric que ses parents lui filaient. Vers midi, elle s’occupait encore de ranger quelques bouquins quand elle entendit la clochette de l’entrée signaler que quelqu’un venait d’entrer. Elle soupira, c’était l’heure de la pause déjeuner, c’était elle qui était chargée de fermer entre midi et deux heures alors forcément, les clients de dernières minutes, ça la faisait décaler sa pause et elle ne pouvait pas les foutre dehors. Elle trouva sa place à la caisse, laissant la personne qui venait d’entrer faire son tour en jetant régulièrement des regards à travers la vitrine, pour surveiller que personne n’entrait, sinon elle se précipiterait vers la porte pour afficher que c’était fermé. C’est comme ça qu’elle aperçut Rafe. Elle ne s’attendait pas à le voir dans le coin. Elle profita que le dernier client s’en aille pour aller rejoindre Rafe à l’entrée. « Salut. » Elle répondit, dans un sourire. Il était venu pour son anniversaire, un geste qui lui faisait vraiment plaisir à Asteria. « Merci, c’est vraiment gentil. » Encore une fois, elle lui sourit, avant de lui offrir une étreinte en guise de remerciement, un petit geste qui aurait été anodin avec n’importe qui d’autre, mais pas avec lui. Un réflexe qui lui fit monter le rouge aux joues, comme une idiote. Au pire, elle pourrait toujours accuser la chaleur. « Tant que tu ne mets pas le feu, ça devrait aller. » Elle haussa les épaules en souriant, quand même il en faudrait un peu plus pour détruire les bouquins de la boutique. Il lui parla ensuite d’une boutique de cupcake dans le coin, de quoi raviver encore un peu plus son sourire. « Je suis tellement fatiguée que j’étais à deux doigts de jeter l’éponge pour les cupcakes. » Cuisiner, elle adorait ça, mais là, il faisait chaud, elle était fatiguée, alors une fois chez elle, elle aurait surtout eu envie d’une bonne douche et de se poser quelques secondes, si sa fille le lui permettait. « Ouais, ça nous arrive, en effet. » Elle lâcha un léger rire, elle avait très bien compris où il voulait en venir, mais c’était mignon, la façon qu’il avait de faire les choses. « J’étais en train de fermer justement. J’vais chercher mes affaires et on pourra aller voir ces cupcakes. » Elle haussa les épaules avant de s’éloigner pour aller chercher son sac, les clés de la boutique pour revenir vers Rafe, elle avait bien envie de s’échapper un peu de là elle, alors autant en profiter.

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Invité a posté ce message Mer 24 Juil 2019 - 21:10 #

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Rafe se souvenait encore du temps où tout avait été facile, avec Asteria. Où l'idée de passer son anniversaire avec elle était une évidence, quelque-chose qu'il n'questionnait pas et pour quoi il ne se prenait pas la tête. Quoiqu'elle ait pu décider de faire, ils avaient toujours trouvé un moyen de passer du temps, un peu tous les deux, histoire d'oublier le regard des autres et le devoir de s'cacher et de cacher leur relation à qui que ce soit. Peut-être que certains – ou tout l'monde – condamneraient l'histoire qu'ils avaient eue à une époque, mais pour eux deux quand ils avaient été bien plus jeunes, ça n'avait pas eu la moindre importance. Tout ce qui avait importé, c'était qu'ils soient capables de capturer un moment rien qu'à eux, ces instants privilégiés qui avaient donné sens à tout, et n'avaient fait que rendre une journée spéciale, encore plus belle. Maintenant, tout était différent : dans le crâne du brun, murmurait l'évidence que pendant dix longues années, Terry n'avait pas eu besoin de lui pour fêter son anniversaire, qu'elle n'avait même pas donné signe de vie à ces dates-là, et qu'elle avait bien dû parfaitement s'amuser, sans qu'il ne soit où que ce soit. Et de retour à New York, il semblait évident, encore aujourd'hui, que Terry avait des plans bien à elle, aussi intimes et simples étaient-ils. Elle avait pourtant été la première à aller frapper chez lui l'an dernier et à s'inviter à l'occasion de son anniversaire à lui : qui sait, s'il avait été au beau milieu d'une fête enflammée, elle se serait sans doute enfuie à toutes jambes, mais finalement, ils avaient quand même passé la soirée tous les deux. Loin, très loin des instants qu'ils avaient pu partager quand ils avaient été en couple. Au moins, ç'avait déjà été mieux que ces temps maussades où ils se disputaient si facilement, comme si le moindre mot de travers pouvait mettre le feu aux poudres. Irrémédiablement, il n'savait pas pourquoi il était là, Rafe, alors ; pourquoi est-ce qu'il avait fait ce détour précisément aujourd'hui – encore plus si c'était pour devoir faire avec ce sentiment de ne pas être voulu quoiqu'il en soit : quand est-ce qu'ils allaient arriver à trouver cette frontière nette entre ce qu'ils avaient été autrefois, et c'qu'ils étaient maintenant ? Probablement que sans Myra, ils n'se verraient plus depuis belle lurette. La pensée en elle-même faisait mal, envers et contre tout ; perdre la blonde quand ç'avait été contre son gré, avait déjà été douloureux en soit. Mais la perdre parce qu'elle avait tourné la page, qu'en dix piges elle avait tracé sa vie bien mieux qu'il ne l'avait fait lui, malgré les apparences- c'était, autre chose. Si elle avait dû l'ignorer quand elle l'avait vu, ou lui faire signe de partir ou même lui avouer quelques semaines plus tôt quand ils s'étaient vus qu'elle avait bel et bien de vrais plans pour fêter dignement, le message aurait été clair, au moins. Et les questions tenaces auraient fini par s'envoler. Mais Rafe, d'son côté, il était bien incapable de dire quel scénario il préférait : la fin de tout, ou cet océan de non-dits, d'incompréhension, de fuite éternelle, qu'ils sondaient sans vraiment s'y retrouver ? C'était pas la mer à boire de s'dire la vérité, hein ? Le brun était pourtant le premier à la fuir volontiers, bien content que Terry, elle, soit trop polie ou il ne savait quoi, pour la répéter de façon plus claire encore que c'qu'il avait déjà entendu d'elle. Il ne f'sait que s'faire plus mal, à venir ici.

Et pourtant, il était toujours là, un rictus contrit restant tenace sur le coin de ses lippes. Rafe n'était pas l'genre de gars qui savait qu'il faisait bien les choses, pour les autres : quand il pensait à Myra, il était bien content d'avoir Asteria avec lui pour s'en occuper. Parce que qu'est-ce qu'il ferait, quand ce serait son anniversaire à elle ? Est-ce que les anniversaires des bébés de un an comptaient vraiment, de toute façon ? Le fait était que s'il pensait ça, lui, la Drake, elle, jugerait ça important et primordial, le truc qu'ils devraient documenter avec précision : le tout premier anniversaire de leur fille. Heureusement, ils avaient encore six bons mois pour s'y préparer- chose qu'il s'était dite aussi quand il avait appris que la jeune femme était enceinte. Il s'en souvenait si bien. Mais ça n'avait pas empêché le temps de courir à toute vitesse : et Myra, elle grandissait sans s'arrêter, si vite que ça lui en donnait le tournis. Eux en comparaison, ils ne faisaient que vieillir, en espérant devenir plus sages. D'ici une poignée de semaines, ce serait à lui, de prendre encore une année. Et quand les rôles avaient été inversés, Terry avait au moins semblé plus à l'aise que lui, dans cette situation : c'était bien la première fois qu'il se pointait sur son lieu de travail. Et il connaissait assez le monde de l'entreprise pour savoir que si quelqu'un les capturait des regards, ça allait vite jaser. L’œil du public, des autres- un truc qu'ils avaient toujours dû éviter du mieux possible quand ils avaient été ensemble ; ouais, même dans une grande ville comme New York, ils avaient toujours été parano. Là, ils n'étaient même pas en couple, pourtant ; mais Rafe n'avait pas l'intention d'rendre les choses plus compliquées qu'elles ne l'étaient pour Asteria. Si on les voyait ensemble, est-c'qu'on allait commencer à poser des questions indiscrètes à la blonde ? Comment est-c'qu'il réagirait, lui, si elle devait se pointer comme ça sur un chantier où il serait en train de bosser ? Aussi impulsive la décision avait-elle été, c'n'était que trop tard que la raison du brun le rattrapait- comme ça, devant l'fait accompli ; une culpabilité assez cuisante pour l'faire hésiter. Elle, elle trouvait ça gentil- ou du moins, c'est c'qu'elle disait à voix haute, mais Dieu seul savait ce qui pouvait se passer dans la tête de la jeune femme. « Hm... bah j'me suis dit-... autant te retourner la faveur... pour l'année dernière. » faute de mieux, il bafouilla ces mots, pour mieux se mordre l'intérieur de la joue ; « Au pire, j'me suis dit que même si t'avais changé d'avis, t'aurais-... pas de plan pour le midi. » et comme ça, si elle voulait passer sa soirée tranquillement, juste elle avec Myra, elle pourrait le faire. Ou si elle avait pensé à n'importe quoi d'autre- difficile d'y croire, puisqu'elle ne lui avait pas demandé de s'occuper de Myra ce soir, ce qui était, évidemment, ce qu'ils faisaient à chaque fois qu'ils n'étaient pas libres. Pourquoi dépenser de l'argent en baby-sitting quand l'autre était plus que ravi de s'occuper de leur fille ? Il espérait bien que cet accord tacite existait toujours entre eux, et qu'Asteria choisirait toujours ça, au fait de préférer ne pas se faire juger par lui, et lui cacher ses projets pour une soirée. Tic nerveux, il haussa les épaules, se sentant toujours être un genre d'éléphant dans un magasin de porcelaine, gauche et bien désireux de retrouver l'air frais. « Uh, je préférerais éviter de mettre le feu, ou un truc du genre. J'en aurais pour quoi... 26 ans ou plus, à payer les dommages ? » comme s'il avait besoin de ça- une blague de merde, qui le fit ricaner lui, le regret amer alors qu'il se sentait con. « On a qu'à dire que j'suis venu pour m'assurer qu'au moins ça, ça n'arrive pas. » releva-t-il à la mention des cupcakes presque oubliés : lui aussi, l'année dernière, il avait été prêt à tout oublier pour son anniversaire, cadeaux et gâteaux tout à la fois, trop épuisé et l'esprit submergé de préoccupations le tiraillant dans tous les sens. L'humeur morne et hésitante, mine de rien, il avait été bien content d'avoir un peu de compagnie dans une soirée comme celle-ci – pas forcément parce que ç'avait été son anniversaire : surtout parce qu'entre la grossesse, son travail, et Asteria elle-même, il avait eu trop de choses pour lui embuer la tête. Maintenant, tout était plus simple, hein ? Il était juste un ami ou quelque-chose dans c'genre-là, qui s'assurait qu'elle n'allait pas manger au lance-pierre pour son anniversaire. Dans un 'okay', accompagné d'un sourire, il la laissa partir chercher ses affaires- bien content lui-même de pouvoir sortir, malgré la chaleur pesante de l'été qui était arrivé bien vite. A l'air frais, Rafe ne résista pas à sortir une cigarette et à se l'allumer : Myra avait tellement révolutionné son univers qu'il pensait de plus en plus à arrêter. Mais ça semblait plus facile à dire qu'à faire. Il n'attendit que quelques secondes, avant que Terry ne sorte de la boutique ; « T'es prête ? » demanda-t-il, son regard l'analysant de haut en bas, comme si c'était plus fort que lui. Œillade dont il se distrait bien assez vite, quand elle arriva à sa hauteur. « Bon, s'ils sont pas bons, tu me l'reprocheras pas, hein ? J'suis jamais allé là-bas. » parler de cupcakes au moins, ça lui permit d'en rire, de s'moquer de lui-même. Il n'était pas le connaisseur en pâtisseries, lui, se contentant de peu, trop habitué à manger sur le pouce. Mais pour une cuisinière chevronnée comme Asteria, y'avait des chances qu'il rende son anniversaire pire que c'qu'elle avait prévu à la base, et ce serait bien dommage, ça.
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Invité a posté ce message Ven 26 Juil 2019 - 14:13 #

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even if you see my scars, Even if I break your heart. If we're a million miles apart Do you think you'd walk away? If I get lost in all the noise, Even if I lose my voice Flirt with all the other boys, What would you say?✩ @rafe hollins

Pendant longtemps, la date de son anniversaire avait été un jour important pour elle. Souvent, ça avait été différent pour ses parents, mais ça n’avait pas d’importance, elle avait eu du monde autour d’elle pour l’aider à passer un joyeux anniversaire. Il y avait eu Shea, évidemment, qui n’avait jamais oublié la date et qui avait toujours réussi à en faire un jour extraordinaire aux yeux de sa cadette. Elle avait toujours été là pour faire les choses bien. Pas question de rester cloitrer à la maison ou de manger au lance-pierre en cette occasion. Shea avait toujours eu des plans. Quand elle avait été avec Rafe, Terry, elle avait bien essayé de garder cette journée pour en profiter et la passer avec lui. Mais ils connaissaient tous les deux Shea, comme elle n’était pas au courant de leur relation, elle s’était accaparé sa sœur pour la journée et Asteria, elle ne pouvait pas lui en vouloir, bien au contraire, de toute façon, elle avait quand même fini par le rejoindre, Rafe. Elle s’en souvenait du dernier anniversaire qu’elle avait passé avec sa sœur, elle se souvenait d’avoir été un peu triste de ne pas pouvoir être avec Rafe et de ne pas en avoir profité assez, alors que quelques temps plus tard, sa sœur avait disparu. C’était fini maintenant les anniversaires avec Shea, elle avait compensé autrement Asteria, peut-être pas de la bonne façon, mais elle se disait qu’elle en avait quand même pas mal profité. Elle avait enchainé les fêtes, parce qu’elle pouvait se le permettre, parce qu’elle était jeune, qu’elle avait le temps pour ça et aucune vraie responsabilité. C’était différent aujourd’hui, avec Myra. Elle avait cru qu’être mère, ça allait être la chose la plus difficile de sa vie, finalement, ce n’était pas la mer à boire. C’était stressant parfois, compliqué d’autres fois, mais c’était surtout très naturel, comme un jeu d’instinct et son instinct là, il lui disait que c’était mieux de rester auprès de sa fille que de sortir ce soir.

Avec qui de toute façon ? La plupart de ses amis étaient encore en Australie. Elle en avait bien quelques-uns à New-York, ceux qu’elle avait connu avant de partir à Melbourne avec ses parents, mais ce n’était pas comme si les nouvelles étaient fréquentes. A part Rafe, il n’y avait pas grand monde qui avait pensé à elle pour son anniversaire. Tant pis, au final, peut-être que Rafe, c’était celui qui comptait le plus. Dans son cœur il avait toujours une place privilégiée que les années de silence n’avaient pas suffit à déloger. Elle tenait à lui, sans doute plus qu’elle ne l’avait dit ou qu’elle n’avait pu le laisser entendre depuis qu’ils s’étaient retrouvés. Dans ces dix dernières années, il y avait eu beaucoup de choses compliquées dans sa vie, elle avait essayé de construire quelque chose tant bien que mal, quitte à essayer de laisser New-York de côté. Si elle était revenue dans cette ville dix ans plus tard, ce n’était pas non plus un hasard. Au moins, Rafe avait pensé à son anniversaire à tel point qu’il était venu la voir au boulot et ça la touchait vraiment, Terry. « Merci … vraiment, ça me touche. » Elle bafouilla un peu, alors que le rouge lui montait encore aux joues, comme une idiote. Elle se racla légèrement la gorge, comme si ça pouvait l’aider à reprendre contenance, avant de lui sourire à nouveau, vraiment touchée par son geste. « Non, j’ai toujours l’intention de passer un 26 juin, calme et banal. Mais non, j’avais pas de plan pour ce midi. » Manger rapidement avant de s’installer dans un coin pour lire ou écrire en attendant l’ouverture de la boutique, c’était à peu près tout ce qu’elle avait eu en tête et ça ne changeait pas tant que ça des autres midis, alors l’invitation de Rafe était la bienvenue. « Ouais et ça pourrait pousser la boutique à fermer, alors j’aurais plus de boulot. On va éviter du coup. » Elle plaisantait Asteria, même si évidemment, elle préférait garder son job, alors mieux valait que la boutique reste intacte. « C’est très attentionné de ta part. » Elle pourrait facilement dire que les cupcakes, c’était l’une des choses les plus importantes pour un anniversaire. Mais elle devait bien avouer que pour le coup, elle n’avait pas été certaine d’avoir le temps et le courage d’en préparer ce soir. Avec la chaleur en plus, elle n’avait pas franchement envie de faire fonctionner le four, pas besoin de rajouter de la chaleur, là où il y en avait déjà beaucoup trop. Elle s’était enfoncée dans la boutique pour récupérer ses affaires avant de revenir vers Rafe. Elle avait fermé la boutique au passage, alors plus rien ne la retenait dans le coin, pour le moment en tout cas. « Yep. » Elle répondit à la question de Rafe, le sourire encore accroché aux lèvres. Elle était prête, elle avait son sac avec toute ses affaires dedans, les lunettes de soleil sur le nez pour éviter d’être trop éblouie par les rayons du soleil, alors ils pouvaient y aller. « Promis, je ne t’en voudrais pas. Si tout le monde en dit du bien et qu’ils ne sont pas bons, alors j’ouvrirais ma propre boutique, j’ai mes chances. » Si jamais sa vocation avait été de faire de la cuisine son gagne-pain. Elle y avait pensé à un moment, tout autant qu’elle avait songé vivre de l’art. Finalement, le seul rêve de jeunesse qui restait accroché à elle, c’était celui d’écrivaine. Peut-être qu’elle finirait par y arriver en s’accrochant. En tout cas, elle avait moins de mal à trouver du temps pour écrire en travaillant à la librairie qu’en tenant une pâtisserie, c’était certain. « Tu travailles dans le coin du coup ? » Elle demanda, parce qu’il avait dit qu’il était dans les parages, alors il avait peut-être un chantier pas très loin de la librairie. Elle ne faisait pas gaffe à tous les chantiers devant lesquels elle passait quand elle allait travailler ou qu’elle rentrait chez elle, mais peut-être qu’elle passait devant lui plus souvent qu’elle ne l’imaginait. Si c’était le cas, la prochaine fois, peut-être qu’elle s’arrêterait pour le saluer. Rapidement sans doute, peu désireuse de le déranger en plein travail.


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Invité a posté ce message Sam 27 Juil 2019 - 20:29 #

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Pour le passé qu'il avait connu, Rafe n'était pas la personne la plus attachée à son anniversaire. Sa mère pourtant, avait toujours pris soin de fêter l'événement, de rester positive dans ces circonstances, et de trouver de quoi arracher un sourire à son fils. Non, elle n'avait jamais été juste une connasse,  le blâmant d'exister et d'avoir ruiné sa vie en naissant. Au contraire, il avait cru qu'elle l'aimait. Assez pour tomber de haut quand, gamin, il s'était retrouvé jeté en pâture aux bras de l'état, dans un système qui n'en avait pas eu grand-chose à faire de lui. Certes, il n'aurait pas eu la meilleure vie qui soit avec sa génitrice : il n'aurait certainement jamais pu mettre les pieds à Columbia, quels que soient les efforts qu'il aurait déversés dans cette cause. Mais y'avait toujours une part de lui qui regrettait – qui se demandait ce qui se serait passé, si elle n'l'avait pas sorti de son existence comme ça. Peut-être que s'il s'était donné la peine de remonter jusqu'à elle, elle lui aurait confessé qu'elle avait fait ce choix pour lui plus que pour elle- pour l'aider, pour lui permettre d'avoir un meilleur avenir. Ou peut-être avait-elle eu juste envie de se débarrasser de lui : qu'il était devenu trop encombrant et que ce sentiment qu'il avait porté dans ses tripes depuis ce jour décisif, était le seul qui importait. Maintenant qu'il était père, il comprenait encore moins : c'était une énigme tenace dans son passé, un bouleversement qui déborderait toujours sur la personne qu'il était devenu. Et Rafe, il avait beau avoir appris à en tirer le meilleur, il avait beau avoir décidé d'aider les autres en retour, et adorer Rebekah, parfois, il aurait préféré que rien d'tout ça n'arrive. Qu'il n'ait jamais une telle réalité, si palpable dans un coin de son crâne : des souvenirs contradictoires d'une mère douce et attentive d'un côté, et alcoolique aux mauvaises fréquentations de l'autre. Et tout adulte qu'il était désormais, avec Myra sous sa responsabilité, tout ce que le brun pouvait espérer, c'était que jamais il n'enverrait de tels signaux incompatibles à sa fille. Qu'il serait toujours un bon père, envers et contre tout et ce, malgré ses origines et l'ADN présent en lui- celui de deux personnes qui l'avaient irrémédiablement abandonné, et étaient parties sans se retourner. Fallait croire en la force de l'éducation, plus que dans les lois immuables de la nature, c'est ça ? Pour Myra, il voulait bien croire en sa force de volonté- en son désir de tout faire bien avec elle, et ce, même si c'était avec Asteria et leur paquet d'histoires compliquées, d'aventures et de mésaventures. C'était y'a longtemps, hein ? Sans doute était-ce pour ça qu'il avait fait l'effort aujourd'hui : qu'elle avait habité son esprit comme ça, aussitôt qu'il avait commencé sa journée. Il pensait si souvent à sa fille, que songer à Terry venait assez vite après. Si Myra n'était pas avec lui, elle était avec sa mère, et généralement, il se devait de résister à la tentation d'envoyer un sms futile à la blonde pour lui demander des nouvelles de leur bébé. Lui, il n'en recevait pas pour rien, quand il avait la garde, alors pourquoi devrait-il la harceler ? Rien n'lui en donnait le droit, pas même leur histoire vieille de dix ans, ou le fait qu'il ait toujours été là pour soutenir la jeune femme durant sa grossesse. Leurs vies, elles étaient faites pour être vécues séparément- dix ans, c'était bien la preuve de ça. Certains diraient que c'était une erreur, alors, c'qu'il faisait là ; d'aller la trouver sur son lieu de travail, sous prétexte de rendre ce vingt-six juin mémorable, qu'Asteria ait au moins un peu de compagnie pour son anniversaire, si elle n'avait vraiment rien prévu pour sa soirée. Quoique. Si elle avait des plans, elle n'était pas obligée d'les partager avec lui : une part du brun espérait quand même qu'elle n'se sente pas le besoin de lui mentir et d'lui cacher des choses.

Ils n'avaient jamais été ça, au moins, n'est-ce pas ? L'eau avait coulé sous les ponts depuis leur histoire d'amour, mais en tant qu'amis ou quelque-chose s'en approchant – deux parents qui partageaient une affection commune pour le bébé qui s'était pointé dans leur existence et avait tout changé, ils avaient le devoir de s'respecter, non ? C'était plus facile de voir les choses comme ça : paradoxalement, ils étaient moins faillibles en tant que parents de Myra, qu'en tant que deux êtres humains partageant un autrefois bordélique et déchiré par les peines. Peut-être était-ce la solution, alors. « Hm, c'est juste des cupcakes. Que j'aurais même pas cuisiné moi-même. » qu'il tenta alors de se rattraper à la réplique de la blonde ; lèvres pincées, Rafe chercha sa contenance dans un regard autour de lui, passant une main dans sa nuque, comme s'il avait un mauvais torticolis qui menaçait de le paralyser. C'était si facile de s'faire submerger par tout un tas de sentiments opposés, différents et instables quand il était question de Terry. Mais à quoi bon ? C'était juste la preuve qu'il continuait d'être un idiot : dix, onze ans plus tard- le temps passait, certaines choses n'changeaient pas alors qu'elles auraient dû, depuis un moment maintenant. A croire que Rafe avait trop perdu en si peu d'temps, pour avoir réussi à faire son deuil de tout ça- l'insistance des Drake à rester dans sa vie pour mieux la ruiner n'avait pas aidé. Combien de fois avait-il été ramené de force, devant le fait accompli, ses souvenirs avec Asteria, les cuisantes émotions qui avaient accompagné son départ ? Il aurait dû tous les détester, à force. C'était plus facile à dire qu'à faire. Mais cette fois-ci, s'il était tombé à pic pour au moins permettre à la jeune femme de passer une bonne journée d'anniversaire – en partie, en tout cas – peut-être qu'un autre jour, à une autre heure d'cette journée, il aurait été plus encombrant qu'autre chose. Le passif trop tenace. Ils vivaient à New York, pourtant : un océan de possibilités pour tourner la page, rencontrer de nouvelles personnes et oublier c'qui devrait l'être. « Ce serait un cadeau d'anniversaire vraiment merdique... de t'faire te retrouver au chômage, comme ça. » tant bien que mal il eut un ricanement : heureusement que dans l'fond, le brun n'était pas un maladroit de nature. S'il devait être gauche de la sorte, on l'aurait déjà viré de son propre job depuis belle lurette. Non, généralement, Rafe avait tout du gars précautionneux qui faisait toujours gaffe à tout, celui qui n'se laissait pas beaucoup d'opportunités pour faire un pas de travers : comme les gosses élevés à la dure, qui s'étaient faits jeter de familles ou de foyers dès qu'ils faisaient n'importe quoi. Il aurait pu si mal tourné sans Rebekah ; c'était, dans tout ça, la seule chance qu'il retenait. S'il avait un job décent aujourd'hui, c'était parce qu'il avait eu sa mère adoptive pour le sortir du néant. Et sans tout ça, il n'aurait jamais eu Asteria- et si pendant si longtemps il s'était dit que peut-être, ç'aurait été pour le mieux, maintenant, sa façon de penser était toute autre. Myra changeait tout pour le meilleur : et les miracles continuaient d'affluer. Un jour, Terry et lui aussi, en seraient un parmi tous ceux-ci. A l'extérieur alors qu'il attendait que la blonde ne le rejoigne, Rafe n'pouvait qu'espérer ça : sinon, il n'serait jamais venu jusqu'ici, hein ? Quelles que soient les justifications qu'il aurait pu se donner, jamais il n'aurait eu l'courage ou la volonté. Il avait encore une poignée de secondes pour prendre la fuite, s'la jouer lâche : une décision dont il payerait les conséquences tôt ou tard. Il n'en fit rien, et d'toute façon, il n'aurait eu le temps que d'faire quelques pas avant que la Drake ne sorte de la boutique ; voilà qu'il regrettait. Tout autant qu'il se sentait content, d'être là. De faire ça pour elle au moins. « Crois-moi, avec c'que je mange certains midi, t'aurais tes chances même si on mangeait les meilleurs cupcakes qui soient. » y'avait toujours de la marge, à New York : de grandes disparités, et jamais assez de commerces pour les huit et quelques millions d'habitants qui se trouvaient là. « J'pense que même moi, j'aurais mes chances. Sans vouloir sous-estimer tes capacités. » qu'il ricana, préférant lâcher du sarcasme comme ils en étaient habitués, plutôt que de se concentrer sur ces conversations personnelles, si personnelles qu'ils n'avaient que trop peu eues. Y'avait eu Myra, la grossesse, tout ça pour avaler leur attention et effacer tout le reste. Et maintenant, c'était sans doute trop tard pour beaucoup d'choses. « Ouais, je travaille dans le coin. Et j'me suis dit que ça n'me ferait pas de mal, un peu de marche. » parce qu'il avait dû faire un p'tit trajet avant d'atteindre la librairie- mine de rien. Pas de quoi dire qu'il avait fait tout un détour pour l'occasion. L'occasion était spéciale, de toute façon, non ? « Et toi ? » pour une fraction de seconde, il s'rendit compte que la question n'avait aucun sens, alors il rebondit, haussant les sourcils- le malaise comme un réflexe au bord de ses lèvres : « Ça va en ce moment ? Les affaires ? » comme si ça pouvait vraiment la préoccuper : elle n'était pas la patronne de cette librairie, après tout. Mais force était d'admettre que si ça n'marchait pas et qu'ils menaçaient de mettre la clé sous la porte, elle perdrait son travail tout autant que s'il mettait malencontreusement le feu à l'endroit. « Et Myra, elle va mieux ? » il savait déjà, quelque part ; pour avoir demandé en appelant la jeune femme dès le lendemain de leur rendez-vous nocturne avec un médecin. Et pour avoir envoyé des sms les jours suivants. Mais il demandait, encore, père précautionneux, et trop conscient qu'il leur était toujours facile et évident, de parler de leur fille.
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Invité a posté ce message Sam 3 Aoû 2019 - 16:57 #

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Elle n’avait rien prévu en particulier pour son anniversaire la blonde. Elle n’en avait pas l’envie pour le moment. Elle était mère depuis cinq mois maintenant et elle avait encore du mal à trouver l’équilibre entre sa vie de maman et sa vie sociale. Elle était souvent fatiguée, parce que les nuits étaient courtes avec un bébé et qu’en prime elle allaitait et tirait son lait, alors son corps en prenait encore un coup, de quoi la fatiguer encore plus. Souvent, après le boulot, elle avait juste envie de se poser tranquillement chez elle et d’avoir la paix. Ces derniers jours en prime, il faisait chaud, très chaud même, alors elle n’avait pas envie d’aller faire la fête ou quoi que ce soit d’autre. Elle était mieux chez elle, avec son ventilateur allumé ou la fenêtre ouverte quand il commençait à faire un peu plus frais. Ce soir, elle allait juste sortir un peu quand les températures auront diminué, histoire d’aller promener un peu son chien, profiter de l’air frais, parce que ça leur ferait du bien, à Myra et à elle et après, elle rentrerait pour profiter de sa soirée tranquille. Ça allait être une soirée agréable et c’était tout ce dont elle avait besoin pour son anniversaire Asteria. Elle n’était pas exigeante la blonde, ou alors, elle l’était moins qu’avant. Ça avait été différent lorsqu’elle avait été en Australie, à cette époque-là, elle aurait probablement fait une crise si on l’avait forcée à rester chez elle pour son anniversaire, mais les circonstances avaient été différentes. Elle avait été différente, elle avait eu besoin de fuir la réalité, parce qu’elle ne lui convenait pas sa réalité. Aujourd’hui, ce n’était plus pareil, elle avait Myra. Sa fille, elle avait changé son monde d’une façon positive, elle était heureuse de l’avoir, elle se sentait bien mieux depuis qu’elle était là.

C’était presque bizarre, parce qu’au départ, elle avait pensé que ce serait l’inverse, qu’elle serait une mauvaise mère, qu’elle n’allait jamais s’en sortir avec ce bébé, mais en réalité, elle était heureuse et elle ne regrettait absolument pas la présence de cette petite dans sa vie, bien au contraire. Elle n’avait pas l’impression de mal s’en occuper en plus. Elle aimait passer du temps avec elle, alors ça l’aidait aussi à accepter de ne rien faire ce soir pour profiter d’une soirée d’anniversaire calme, en toute simplicité avec sa fille. Elle était la personne la plus importante de sa vie, alors elle n’avait sans doute besoin que d’elle. « C’est sympa quand même. Je suis pas exigeante, pas besoin de la calèche, du magicien et du dîner hors de prix. » Elle haussa les épaules, malgré l’endroit où elle avait été élevée, elle n’avait pas besoin de tout ça pour apprécier le geste de Rafe. Elle était née dans une famille où l’argent coulait à flots et où on pouvait facilement faire les choses en grand, mais Terry elle, elle était quand même plus simple que ça. Heureusement, parce qu’elle n’avait jamais eu envie d’être aussi superficielle que l’étaient ses parents. Elle avait beaucoup de défauts Terry, elle le savait bien, mais au moins, elle n’était pas comme ses parents, c’était déjà ça. « Ouais, sans doute que ça pourrait ajouter un peu de piment dans ma vie de me retrouver au chômage, mais je préfère éviter. » Elle appréciait quand même le boulot qu’elle faisait, même si elle avait toujours rêvé d’un peu mieux que ça. Elle était dans son univers quand même la blonde, alors elle s’y plaisait et puis, elle avait besoin de son boulot pour avoir un salaire, payer les factures et s’occuper de sa fille. « Peut-être bien, ouais. » Il fallait bien avouer qu’il y avait des trucs de restauration rapide qui laissaient un peu à désirer. Elle, elle avait tendance à préférer se préparer un petit repas la veille et l’emmener avec elle le midi, mais pour ça, il fallait avoir le temps. C’était de moins en moins le cas, depuis que Myra était née. S’occuper d’un bébé, ça prenait beaucoup de temps, alors parfois, elle n’avait pas l’occasion de passer beaucoup de temps en cuisine. « On devrait peut-être se lancer là-dedans tous les deux alors. » Elle laissa échapper un léger rire, elle n’était pas sûre du résultat quand même, s’ils devaient lancer un commerce à deux. Ce n’était pas qu’elle n’avait pas confiance en Rafe, c’était que c’était quand même compliqué de se lancer dans ce genre de projet et puis ce n’était pas dans leurs objectifs de toute façon. Pourtant, elle pourrait facilement dire qu’ils pouvaient faire de belles choses tous les deux, ensemble. Myra en était la plus belle preuve. Elle était d’eux deux et elle était parfaite. « Okay, c’est bien, ça te fait pas trop loin pour rentrer. » S’il travaillait dans le quartier, forcément, ça ne lui faisait pas trop loin. Ils habitaient tous les deux le quartier, alors s’il ne travaillait pas trop loin de la librairie, ça voulait dire qu’il était pas très loin de chez elle et donc de chez lui. C’était forcément mieux comme ça, elle imaginait que rester coincer dans les bouchons après le travail, ça devait être particulièrement chiant. Elle sourit, un sourcil arqué en entendant le brun lui renvoyer la question. Evidemment qu’elle travaillait dans le coin, ils venaient tout juste de quitter la librairie dans laquelle elle travaillait. Il se rendit sans doute compte de ce qu’il avait dit, parce qu’il répliqua avec une autre question. « Ouais, ça va, heureusement, il y a encore des gens qui préfèrent acheter leurs livres en librairie. » C’était tellement plus simple de commander en ligne que beaucoup de personnes ne se déplaçaient même plus, ce qui n’aidait pas les boutiques comme la sienne. Mais les amoureux des livres eux, ils venaient toujours heureusement. Alors qu’ils avançaient dans les rues, un coup de vent était venu soulever légèrement sa robe, elle la rattrapa au vol pour ne pas se la jouer à la Marilyn Monroe. « Oui, ça va, les médicaments ont bien fonctionner, tu devrais la récupérer en pleine forme. » D’ici quelques jours, il aura l’occasion de retrouver Myra, puisque ce serait son tour de garde et logiquement, elle ne sera même plus sous traitement, alors il n’avait pas de souci à se faire pour leur fille, tout allait bien et évidemment, tout allait continuer comme ça.


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Invité a posté ce message Mar 6 Aoû 2019 - 11:20 #

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De toute leur histoire ensemble, Rafe et Asteria n'avaient connu que peu de rendez-vous à proprement parler. Ils n'avaient jamais été de ces couples classiques et faciles qui pouvaient vivre comme bon leur semblait : au fond, la différence d'âge qui les séparait n'aurait jamais été le seul problème que les Drake auraient eu à son sujet. Ça n'avait été que le pic de l'iceberg, le prétexte qu'ils avaient pu cracher à haute voix quand ils avaient tout appris de leurs cachotteries et de leur amourette de jeunesse. A côté de ça, il y avait eu les préjugés qu'ils avaient toujours eus sur lui, les critiques constantes qui étaient venues jusqu'à ses oreilles- et probablement même l'environnement duquel il était venu. S'ils avaient déjà jugé qu'il ne méritait même pas d'être aidé par Rebekah qui n'avait été rien d'autre que leur voisine, il n'avait jamais osé imaginer ce qu'ils avaient pensé de lui, quand ils avaient découvert le pot-aux-roses. Parfois, il n'comprenait pas quelle folie les avait pris, quand ils avaient décidé de l'faire épingler pour la disparition mystérieuse de leur fille aînée, plutôt que de l'exposer pour les crimes qu'il avait vraiment commis. A l'époque, il n's'en était pas rendu compte- pas vraiment, pas avec ce recul glacial et mature qu'il avait su prendre avec le temps- assez pour s'rendre compte que dans tout ça, il avait été chanceux d'une certaine manière. Il aurait bien pu finir en taule pourtant, pour quelques années au moins, de quoi purger une peine pour un crime qu'il jugeait bien infime- jamais il n'avait influencé Terry dans une direction ou une autre, jamais il n'l'avait forcée à quoique ce soit et jamais il n'avait eu le moindre pouvoir sur elle. Mais la loi était la loi- ç'avait été ce que sa mère adoptive avait eu à lui répondre quand elle avait appris la vérité, elle ; et force était d'admettre qu'il avait fini par la voir lui aussi, cette évidence. Ça n'l'avait pas empêché d'imaginer qu'Asteria et lui pourraient prouver à toutes ces personnes qu'elles avaient eu tort. Que leur histoire n'avait jamais été quelque-chose de simplement stupide et immoral, mais une véritable affection- un vrai amour, des sentiments auxquels ils auraient tenu tous les deux. Il avait eu tort de toute évidence, puisqu'à sa majorité ou même des années plus tard encore, la blonde n'était jamais revenue vers lui. New York avait été un souvenir qu'elle avait laissé s'éloigner, l'eau coulant sous les ponts pour le plus longtemps possible : et finalement, si elle était là aujourd'hui, c'était pour obéir à des ambitions et atteindre des rêves qui n'avaient rien à voir avec lui. Quel drôle de mélange de réalités, tout ça – ils s'étaient quand même envoyé en l'air le premier soir où ils s'étaient retrouvés, et de tout ça était née Myra aujourd'hui. Ce serait donc ça, l'histoire qu'ils auraient à raconter à leur fille pour expliquer pourquoi elle était là ; le résultat d'une erreur entre deux personnes qui n'auraient jamais dû se retrouver, et auraient dû tourner la page depuis belle lurette. Difficile de n'pas culpabiliser. Difficile de regretter, aussi, maintenant que la petite était là, et que c'était comme si le monde vivait pour la toute première fois. Ils n'avaient jamais été particulièrement chanceux niveau famille, l'un comme l'autre, avant ça : lui, l'orphelin qui avait été abandonné de tous les côtés, elle, la fille esseulée qui se faisait maltraiter. Myra, c'était une chance inespérée, un bonheur qu'ils n'avaient jamais envisagé. Mais au fond, peut-être que tout ça, ils auraient dû le construire chacun d'leur côté, d'un bout à l'autre du globe ; leur passé en lui-même était déjà assez compliqué et bordélique comme ça.

Qu'est-c'qu'il faisait là, Rafe, alors, hein ? Lui-même n'avait pas de bonne raison à donner, de justification idéale à offrir- rien d'autre que le fait qu'elle avait été là, elle, l'an dernier pour lui, et qu'il se sentait redevable d'une certaine façon. Qu'à son anniversaire précédent, Terry avait été occupée à se morfondre dans son désarroi, à avoir la trouille et à paniquer à l'idée d'être enceinte, alors même qu'elle n'lui en avait même pas encore parlé à lui. Et que peut-être, en plus de tout ça, il n'avait pas réagi d'la meilleure façon qui soit quand il l'avait appris, au début. Tout ça valait bien quelques cupcakes, hein ? De quoi enterrer la hache de guerre, ou quelque-chose dans c'genre : admettre que cette année venait déjà de s'écouler, que beaucoup de choses avaient changé, et que le passé était au passé. Puisque c'était comme ça que ça devait être. Ils avaient pourtant un futur ensemble- lié à Myra et sûrement à elle exclusivement. Il n'fut qu'obligé de tiquer, alors, à entendre Asteria déblatérer des histoires qui auraient l'allure de conte de fées romantiques à l'excès, plutôt que d'une sortie entre amis comme c'qu'il s'efforçait de proposer. Y'avait quelque-chose, franchement, dans les messages contraires et opposés qu'elle envoyait, qui lui donnerait presque le tournis. Peut-être était-ce juste le témoignage d'au combien ils étaient différents- au combien une histoire quand on était jeune, ça n'signifiait jamais grand-chose, quoiqu'on puisse s'imaginer à l'époque. « Une calèche et un magicien en plus du dîner ? Y'a quelque-chose d'autre que tu veux ajouter encore ou ça va aller comme ça ? » qu'il choisit de la railler alors, comme il le ferait avec une amie, quelqu'un à qui il enverrait une pique juste pour l'emmerder, parce qu'il n'se sentirait absolument pas concerné par tout ça. Il n'avait jamais, jamais répondu à ces critères, s'ils avaient un jour été dans le crâne de Terry quand ils avaient été en couple : elle avait dû être déçue à de bien nombreuses reprises, alors. « Et j'suppose que j'suis pas la personne à qui tu devrais... exposer ces envies-là, si jamais. » il aurait pu laisser la conversation là, sur quelque-chose de sarcastique, mais Rafe s'était senti le besoin d'ajouter cette évidence qui était lourde entre eux deux, mais dont ils ne parlaient que trop rarement. A quoi bon ? Ils n'allaient pas s'regarder dans le blanc des yeux pour mettre un terme définitif à une histoire qui était déjà vieille de dix ans. Ça s'était fait tout seul- dans tout ça, le brun se sentait juste avoir eu tout un train de retard ; une telle incapacité à avancer, à accepter qu'y'ait encore quelqu'un qui soit si facilement sorti de sa vie, qu'il n'avait rien vu venir. Et qu'il s'était pris à des jeux à la fois trop dangereux et trop douloureux avec Terry. A quoi bon faire ça plus longtemps ? Peut-être qu'il n'aurait pas dû venir, alors- dans l'air qui flotta, trop chaud autour d'eux – il blâmait l'été – Rafe se sentit étouffer, bien content de pouvoir changer de sujet. « Hm, non j'crois pas. Quand je dis 'même moi' c'est pour citer un cas extrême-... j'pense qu'entre nous, la différence de capacités serait... incompatible. » incompatible, peut-être que ce mot s'étendait pour eux, plus loin qu'une histoire de boulot, de potentiel restaurant ou boutique de nourriture à emporter. Rafe, il avait assez galéré dans le monde du travail pour connaître ses compétences et ses limites- il aimait cuisiner à sa façon, chez lui, quand il en avait le temps. Mais quand même, il se contentait de pas grand-chose généralement, et s'orientait toujours plus vers des plats tout faits et rapidement oubliés. Asteria, de toute sa jeunesse, elle n'avait probablement jamais connu de plat tout fait par un industriel dégueulasse du pays. Et peut-être même encore qu'aujourd'hui, elle les évitait- et c'était tant mieux, hein, au moins il y aurait ça de sain dans la vie de Myra. « Tout peut s'avérer incroyablement loin dans cette ville, cela dit. » qu'il put au moins ricaner avec sarcasme aux paroles de la blonde- New York avait cette façon d'être imprévisible. Mais pour Rafe, c'était plus synonyme de stress que de dynamisme ou de surprise. Eux deux encore, en étaient un parfait exemple : ils avaient tous les deux grandi dans cette ville, mais dans des univers totalement différents, pendant des années et des années. Lui, dans les bas-fonds d'un quartier oublié, avec une mère droguée, à côtoyer la pourriture. Et elle, toujours chez les beaux partis riches- oui, franchement, il n'avait jamais rien eu du prince charmant. « On est une espèce en voie de disparition, ouais... les vrais littéraires. » depuis l'temps, il disait ça sans aucun orgueil démesuré. Mais s'il pouvait se targuer de quelque-chose, Rafe, ce serait de sa capacité à avoir remonté la pente. A avoir su embrasser un avenir qui lui était tout offert. Il n'avait pas grandi, gosse privilégié avec une tonne de livres- non, sa mère l'avait surtout foutu devant la télé, il aurait vraiment pu devenir un minable à la limite de l'illettrisme. Mais il avait fait mieux que ça- c'était déjà bien. Le coup de vent qui vint les frapper fut comme une bouffée d'air frais en plein été- sous le cagnard d'une rue qui n'avait pas beaucoup de place à l'ombre. C'était dans ces moments-là en particulier qu'il avait bien envie de partir- rejoindre un lac, ou la mer, comme ils en avaient déjà parlé, Terry et lui. « Si ça peut te rassurer, j'm'en occuperais aussi même si elle n'était pas en pleine forme. » s'il ricana à nouveau, Rafe se sentait le besoin de l'dire ; il n'voulait certainement pas que Myra ait quoique ce soit d'autre que des petits rhumes tout au long de sa vie, mais il n'avait certainement, à aucun moment, blâmé Terry pour s'être inquiétée. Il reviendrait n'importe quand s'il le fallait, et il s'occuperait de sa fille en toutes circonstances aussi- et ça, c'était important qu'elle le sache. « C'est là. » désigna-t-il un petit café de l'autre côté de la route ; la marche n'avait pas été si longue que ça, vraiment. Peut-être qu'Asteria passait tous les jours devant sans jamais avoir remarqué l'endroit : c'était ça la vie en ville, on n'remarquait généralement pas c'qu'on avait sous le nez.
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Invité a posté ce message Ven 9 Aoû 2019 - 20:00 #

Elle avait vingt-huit ans aujourd’hui Asteria et ça lui donnait l’impression que le temps filait à une vitesse folle. Elle était loin d’elle maintenant l’adolescente insouciante dont Rafe était tombé amoureux. Elle avait changé depuis cette époque, peut-être en mal, c’était difficile à dire pour elle. Elle savait qu’elle était probablement moins patiente et innocente qu’elle pouvait l’avoir été à l’époque. Elle se disait qu’elle avait été une fille bien à l’époque, sage et droite et qu’aujourd’hui, on pourrait facilement lui reprocher ces moments de folie, la façon dont elle avait traité certaines personnes, sans doute Rafe lui-même, avec une certaine dose d’égoïsme. Penser à elle-même, oublier le reste, ça avait été un moyen de survivre à toutes ces années passées en Australie avec ses parents. Elle avait grandi, mais pas forcément mûri, au contraire, pensant des années elle s’était comportée comme une gamine à sortir tous les soirs, à croire qu’elle pourrait tout faire de sa vie en faisant le moins d’efforts possible, comme si tout était censé lui tomber entre les mains sans qu’elle n’ait rien à faire. Elle avait été capricieuse en plus du reste. Des fois, quand elle y repensait, elle regrettait la gamine qu’elle avait été du haut de ses seize ans, celle qu’elle était devenue n’avait été bonne qu’à provoquer ses parents, comme si elle avait eu l’espoir qu’ils se soucient vraiment d’elle comme ça. La vérité, c’était qu’ils n’en avaient rien eu à faire et que rien ne pouvait changer ça. Elle avait abandonné Asteria, elle avait baissé les bras une bonne fois pour toute et c’était probablement la meilleure décision qu’elle avait prise de toute sa vie. Peut-être qu’elle avait pris sa décision trop tard, mais s’il fallait faire sa vie avec des peut-être, elle pourrait aussi très bien se dire que peut-être en revenant plus tôt, les choses auraient été différentes et Myra ne serait pas là.

S’il y avait bien une chose dont elle pouvait être fière aujourd’hui, du haut de ses vingt-huit ans, c’était Myra. Elle était indéniablement la plus belle réussite de son existence, celle qui lui faisait voir les choses sous un autre angle. Peut-être qu’elle ne publierait jamais de livre – pas qu’elle laissait tomber – mais au moins elle avait Myra et elle était plus importante que tout le reste de toute façon. Assez importante pour qu’elle n’ait pas envie de faire des folies pour son anniversaire Asteria. Passer la soirée avec sa fille, c’était un programme qui lui convenait à Asteria, elle n’avait pas besoin de plus que ça, pas pour le moment en tout cas. Ça changera peut-être avec les mois et les années qui allaient venir, mais c’était difficile de s’avancer là-dessus pour le moment. « Non, je crois que c’est tout. » Elle laissa échapper un léger rire la blonde. De toute façon, elle ne voulait rien de tout ça pour son anniversaire. La simplicité avait du bon et c’était ce qu’elle avait choisi Terry, quelque chose de simple. « Y a personne d’autre … » Elle répondit, un peu timidement, les joues rougies par cette situation. A New-York, il n’y avait que lui sur qui elle pouvait compter Asteria. Il n’avait probablement pas envie d’être cette personne là pour elle, mais il l’était quand même. « De toute façon, je veux rien de tout ça. » Elle reprit, comme si c’était important de le signaler, ou comme si c’était tout ce qu’il y avait à retenir là-dedans. Changer de sujet c’était plus simple, parler cupcake et cuisine, c’était plus son truc à Terry. Les sentiments, ça avait un quelque chose de trop compliqué pour elle, encore un truc qui avait bien changé ces dix dernières années. Elle avait eu beaucoup plus de facilité à s’étendre là-dessus à l’époque. C’était peut-être quelque-chose qu’elle avait repris sur ses parents. Ne pas se perdre dans les sentiments, c’était un art chez eux et Terry, à force de s’en prendre plein la tronche, elle avait appris que le mieux, c’était de refouler tout ça, au moins, ça protégeait un peu des blessures, un peu, c’était mieux que pas du tout. « Si un jour tu as envie d’apprendre, je pourrais te donner des cours. » Elle haussa les épaules, s’il en avait envie, elle se disait que ça pouvait toujours s’apprendre. Elle se doutait quand même que ce n’était pas les projets de Rafe. Le sourire sur ses lèvres le prouvait bien. Elle n’était pas complètement idiote après tout. « Peut-être bien ouais. » C’était New-York après tout, des fois, il y avait tellement de détours pour aller d’un point A à un point B que ça donnait l’impression que c’était à des kilomètres. Entre ça et les bouchons incessants, c’était compliqué, les distances à New-York. C’était quand même une ville qui avait de nombreux avantages à côté de ça. C’était mieux que Melbourne, indéniablement, aux yeux de Terry. « Je crois bien ouais. Ils savent pas ce qu’ils loupent les autres. » Elle aimait les librairies la blonde, l’odeur des bouquins, les étalages, le fait de regarder la quatrième de couverture de tout un tas de libre avant de faire son choix. C’était différent avec les sites de livraison, c’était moins bien d’après elle. Pour elle, c’était une évidence, quand elle avait besoin d’un livre, elle venait en librairie. Heureusement, sans quoi elle ferait honte à sa profession. Il y avait eu un coup de vent pour soulever sa jupe et obligée de la retenir, elle trébucha légèrement, se cognant le pied contre une marche qui était sur leur route, elle râla deux secondes à peine, mais elle allait s’en remettre, heureusement, elle avait l’habitude de se genre de maladresse après tout. Ça au moins, ça pouvait s’ajouter à la liste des choses qui n’avaient pas beaucoup changées chez elle ces dix dernières années. « Je sais. » Elle répondit à Rafe, un sourire sincère sur les lèvres. Elle savait qu’il ne se serait pas dégonflé s’il avait dû récupérer une Myra encore bien malade. Il était venu en pleine soirée pour s’assurer qu’elle allait bien, alors c’était évident qu’il s’occuperait d’elle, même malade. « Allons essayer ces fameux cupcakes alors. » Elle sourit à nouveau, avant de rejoindre la boutique que Rafe avait désigné, c’était joli et attractif, alors c’était déjà un bon point pour cette fameuse boutique, maintenant, il fallait goûter pour voir si les cupcakes étaient vraiment aussi bon que Rafe avait entendu dire.

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Invité a posté ce message Dim 8 Sep 2019 - 19:30 #

the things we used to be
turn back the hands of time
pretend that you're still mine

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- ft. @asteria drake / @rafe hollins.

Fêter l'anniversaire d'Asteria, voilà un moment que c'n'était pas arrivé. Et avec le temps, il s'était dit que, de toute manière, la jeune femme avait su faire les choses autrement. Qu'elle avait irrémédiablement tourné la page, elle, et que les moments qu'ils avaient passés ensemble en ces occasions n'étaient probablement devenus que de lointains souvenirs pour lesquels elle n'avait même plus quelque affection que ce soit. Une vraie machination de son esprit, gymnastique forcée par son crâne pour essayer de persuader son cœur à avancer : l'évidence était qu'elle n'avait jamais pris contact avec lui, ni à ces occasions-là, ni à un autre jour de l'année, et ce, pendant toute une longue décennie. Dix ans qui n'disparaissaient pas comme ça- ils laissaient plutôt une empreinte sur l'âme, les preuves constantes que tout avait changé et qu'ils avaient bien évolué. La dernière fois qu'il avait été là pour souhaiter son anniversaire à Terry, elle avait eu dix-sept ans à tout casser, et ils avaient eu la tête dans les nuages, trop niais et trop stupides pour voir ce qui allait bien assez tôt leur tomber sur le coin de la tronche. Aujourd'hui, c'était à s'demander ce que ça valait, les anniversaires, pour eux : rien d'autre que la preuve que le temps avançait, hein ? Que l'âge devenait de plus en plus difficile à supporter- si avant, il avait été synonyme d'indépendance, désormais, ça résonnait surtout avec tout ce qui était perdu et ce qu'ils n'avaient jamais accompli. A l'approche de ses trente-quatre ans, Rafe, lui, n'pouvait faire que le bilan de tout ce qui n'était pas, dans son monde. La seule chose qu'il s'sentait un tant soit peu avoir pour lui, c'était Myra : la nouvelle inattendue de cette dernière année, l'imprévu qu'il avait traité comme une encombrante nouvelle au début, qui l'avait fait stresser ensuite, et l'aurait presque rendu fou s'il avait écouté l'océan de doutes qui s'était étendu au fil des mois. Peut-être que s'il n'avait pas lui-même été le produit d'un climat familial compliqué, gosse abandonné par des gens qui n'avaient jamais voulu de lui, le brun aurait même pensé à ça – prendre la fuite et faire comprendre à Terry qu'il valait mieux qu'elle refile leur enfant dans les bras d'une famille bien constituée qui aurait tout pour être parfaite à l'extérieur. Pourtant, les Drake étaient bien la preuve qu'les apparences pouvaient être trompeuses : qu'ils auraient pu se fier à n'importe quel couple blanc, marié, idéal sous tout rapport, mais que ça n'aurait jamais garanti que leur fille grandisse dans un foyer stable, aimant et idéal comme sur le papier. Heureusement qu'il n'avait jamais été lâche comme ça, alors- heureusement qu'il avait voulu mieux faire, héritier d'une enfance qui resterait toujours une empreinte indélébile dans sa mémoire. Peut-être alors qu'ils étaient condamnés à être ça l'un pour l'autre, tous les deux aussi : le souvenir qu'ils étaient finis et que tellement d'temps était passé que quoiqu'ils aient pu avoir autrefois, ils ne l'auraient plus jamais. De toute manière, étaient-ils censés vouloir le retrouver ? A quoi bon ? Ils avaient juste été idiots de A à Z, égoïstes aussi sans doute. Deux jeunes qui n'auraient jamais dû se fréquenter comme ils l'avaient fait, et n'avaient jamais appartenu au même monde, quoiqu'ils aient pu prétendre, quand ils avaient cru oublier le monde, rien qu'entre eux.

Encore et encore, ces évidences-là revenaient au galop ; et Rafe oscillait entre l'assurance qu'il faisait bien d'être là, qu'il le devait bien à la blonde, et le sentiment que c'était déplacé ou con, d'faire les choses ainsi. A quoi bon jouer de mascarades qui ne vaudraient jamais rien ? Pourquoi essayer d'enterrer une hache de guerre qui n'existait même pas ? Les choses auraient été bien plus faciles s'il avait juste été en colère contre elle, transformant ces dix années de néant en haine pure et dure. Mais elle lui avait fait plus mal que n'importe quoi d'autre. Peut-être que ç'n'avait pas été sa faute, pas complètement, peut-être qu'il n'pouvait pas la blâmer d'avoir simplement été victime des choix de ses parents, de leur pression constante et d'la façon dont ils l'avaient toujours traitée. En attendant, y'avait aussi eu une façon dont elle l'avait traité, lui, qui laissait des séquelles. La confidence de la blonde, alors, il la prit à cœur- palpitant lourd comme le plomb qui fit faiblir son sourire alors qu'il se sentait coupable. Coupable d'avoir dit c'qu'il avait dit. Coupable d'être le seul, un peu comme si elle n'avait pas l'choix, comme si elle n'avait pas l'temps- le seul imbécile qui venait jusque-là pour faire de cette journée un genre d'occasion en particulier. « Peut-être que tu cherches pas assez. » qu'il se forçat à répondre avec neutralité, esquissant un sourire à la jeune femme. New York était une ville bien vaste : l'herbe pouvait être verte à de bien nombreux endroits, et puisqu'ils étaient de l'histoire ancienne, pourquoi ne pas piocher dans les quelques huit millions d'autres habitants qui se trouvaient là, hein ? C'était c'qu'il essayait de faire, lui- quand bien même cette matinée l'avait amené jusqu'à la Drake, et qu'il avait décidé d'aller passer du temps avec elle, pour son anniversaire, plutôt qu'à penser à d'autres de ces femmes qu'il avait rencontrées ici et là, pendant ses errances, à la recherche de l'amour. Il commençait à croire qu'il n'existait peut-être plus pour lui : qu'il s'était grillé depuis belle lurette, et que, de toute manière, sa situation 'familiale' était trop compliquée en ce moment pour qu'il s'embarque là-dedans. Il n'avait certainement pas envie de s'taper des histoires compliquées avec une copine qui serait jalouse d'Asteria, parce qu'elle était désormais la mère de sa fille, ce qui la hissait, qu'il le veuille ou non, à un rôle bien spécial dans son monde. Ils feraient toujours partie de la vie l'un de l'autre- c'était clair, non ? Pour la jeune femme, il n'serait plus possible de partir à l'autre bout du globe du jour au lendemain et de n'pas donner de nouvelles pendant dix ans. Et lui, il n'pouvait plus agir comme s'il n'y avait que lui, tout l'temps, dans tout ce qu'il entreprenait. « J'suis sûr que tu trouverais quelqu'un capable de t'faire vouloir tout ça. » et s'il eut de l'amertume sur la langue, ce fut surtout en pensant à sa propre condition à lui, hein ? C'était difficile, quand on s'sentait prendre de l'âge, d'avoir le cœur léger et optimiste dans ce genre de circonstances. Mais c'était pour ça qu'y'avait les autres, hein ? Ces 'amis' qui trouvaient les mots qui pouvaient aider. Peut-être qu'il pouvait être ça, tiens. Peut-être qu'un jour, ça lui viendrait naturellement, sans que ça n'lui donne l'impression de s'écorcher la gorge. « Tu crois que ça existe, ça ? Quelqu'un qui est bon avec ses mains au point de savoir bricoler d'partout et bien faire la cuisine en même temps ? » la question était plus rhétorique qu'autre chose, vague trait d'humour pour lui arracher un ricanement- Rafe s'imaginait mal avoir la patience d'or qu'Asteria devait avoir, quand elle était derrière les fourneaux et qu'elle préparait ces cupcakes qu'elle lui avait déjà si souvent offerts. S'il était minutieux dans son travail, tout ça restait quand même bien différent des œuvres qu'on pouvait faire dans une pâtisserie. Au fond, ils seraient un bon équilibre à ce niveau-là, Asteria et lui, dans la vie de Myra : un peu de malbouffe avec lui, sans doute mieux avec elle. Et tous les deux l'amour des bons, vrais, livres. Un point commun qu'ils n'avaient manifestement pas perdu malgré les années et la distance. S'il le releva dans un sourire, il ne dit rien, pendant quelques longues secondes, mains enfoncées dans les poches, une attention fuyarde, comme à la recherche d'un souffle dans les poumons. Quand Terry se cogna le pied, il ne put s'empêcher de lui demander un « Ça va ? Tu t'es pas fait mal ? » qui tombait sous le sens, simple attention et elle dissipa ses inquiétudes bien assez vite. Ils arrivèrent au petit café, Rafe inspectant rapidement les menus qui se trouvaient ici et là, accrochés aux murs. « Ils doivent aussi avoir des trucs salés à vendre, si tu veux avoir un repas digne de ce nom. De toute manière, c'est moi qui offre... » évidemment, puisqu'il l'avait invitée. Et comme ça, c'était toujours moins compliqué à interpréter qu'un rendez-vous le soir, ou une visite impromptue chez elle. Ils étaient dans un lieu public le midi, à presque manger sur le pouce, loin, bien loin des clichés qu'on pourrait attendre, pour quoique ce soit de romantique.
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Invité a posté ce message Ven 20 Sep 2019 - 20:25 #

La relation qu’elle avait avec Rafe était bien différente de ce qu’elle avait pu être dans le passé. Elle regrettait pas mal de choses de sa jeunesse, de quand elle avait été lycéenne, avec toute l’innocence qui allait avec. Terry, elle avait été une gamine simple, qui ne se prenait pas facilement la tête, peut-être parce qu’elle était beaucoup trop habituée à subir les choses en silence dans sa famille et au lycée, elle était assez populaire – peut-être parce qu’elle avait été une gosse de riche – donc elle ne faisait pas partie de ceux qu’on emmerdait et elle n’emmerdait pas non plus les autres. Elle avait dérapé plus tard, quand elle avait eu besoin de boire plus que de raison à chaque soirée qu’elle faisait, juste pour oublier que sa vie à Melbourne ne ressemblait pas à tout ce qu’elle aurait pu vouloir dans sa vie. En quittant New-York, elle avait été seule et blessée, parce qu’elle avait perdu celui dont elle était amoureuse, mais aussi parce que sa sœur avait disparue et qu’elle avait été son seul soutien dans cette famille. Le retour en Australie avait été difficile pour elle, les années passées là-bas l’avait changée. Peut-être qu’elle aurait dû revenir plus tôt, histoire de retrouver Rafe et d’échapper à sa famille. Les choses seraient peut-être plus simples aujourd’hui entre Rafe et elle, si jamais elle était rentrée plus tôt. Elle n’en savait rien et c’était de toute façon une chose qu’ils ne sauraient jamais tous les deux, parce que ce qui était fait était fait, ils ne pouvaient pas remonter le temps. Tout ce qu’elle savait Terry, c’était que maintenant, elle avait Myra et peut-être que Rafe la détestait intérieurement pour son silence, mais elle, elle le voyait comme celui qui lui avait offert la chose la plus merveilleuse qu’elle ait dans sa vie : sa fille.

Depuis qu’il y avait Myra, sa vie avait changée à Terry et en bien. Peut-être qu’elle pourrait se plaindre de ne pas avoir beaucoup de temps pour elle, parce qu’elle avait un petit côté égoïste qui faisait qu’habituellement, elle pensait beaucoup plus à elle qu’aux autres, mais maintenant, avec Myra, elle s’en fichait de ne pas avoir beaucoup de temps pour elle, parce qu’elle adorait passer du temps avec sa fille. Il s’agissait toujours de moments de pur bonheur pour la blonde. Ce soir alors, elle savait qu’elle passerait une bonne soirée avec sa fille, elle n’avait pas besoin de grand-chose de plus. La surprise de Rafe pour ce midi, ça lui faisait déjà plaisir. Pour elle, ce n’était pas si grave que ça qu’il soit le seul à avoir eu un petit geste du style pour elle. « Peut-être. » Elle haussa les épaules. Elle n’avait pas franchement le temps de chercher quoi que ce soit et peut-être qu’elle n’en avait pas vraiment envie. Dans le fond, les années qui s’étaient écoulées depuis qu’elle avait quitté New-York pour rentrer en Australie n’avaient pas beaucoup atténués les sentiments qu’elle avait pour Rafe. Ce n’était pas juste pour le plaisir de la chair qu’elle était revenue vers lui ce soir-là dans ce bar. Les choses avaient changé entre eux et peut-être qu’elles n’étaient plus aussi idéales et idyllique que dans le passé, mais dans son cœur à elle, il restait encore quelque chose qu’elle n’avait jamais éprouvé que pour lui. « Ouais, si j’étais une princesse disney, peut-être. » Elle laissa échapper un léger rire, amusée par cette allusion. Elle n’avait rien d’une princesse, sortie de disney ou non d’ailleurs. Elle ne voulait pas d’une calèche ou d’un romantisme dégoulinant Terry. Elle avait beau rêver d’amour avec un grand A, elle ne voulait pas de ça. Elle restait simple la blonde, alors pas besoin de mettre les petits plats dans les grands pour la séduire et pourtant, elle s’avérait être quelqu’un de plutôt difficile. « Evidemment que ça existe. » Peut-être que ce n’était pas le cas de Rafe, mais Terry, elle se disait qu’il y avait forcément des gens qui pouvaient être bons en bricolage et en cuisine. Même Rafe, il pourrait assurer en cuisine, si jamais il en avait l’envie. Elle avait quand même bien compris que ça ne l’intéressait pas plus que ça la cuisine. Elle pouvait comprendre, chacun son truc, de toute évidence. Au moins, il y avait un point qu’ils avaient en commun, c’était la lecture. Tous les deux, ils étaient les bons bouquins, les feuilles en papier et non les livres qu’on pouvait trouver sur tablette. Ce serait indéniablement quelque chose qu’ils transmettront à leur fille. Une chose positive, sans aucun doute. Elle espérait qu’elle ne lui transmettrait pas sa maladresse, en revanche, parce que ne n’était pas terrible ça, la preuve, elle avait manqué de se casser la figure en se cognant le pied comme une idiote. « Oui, ça va, t’inquiète pas. » Elle le rassura bien vite, parce qu’elle s’était faite mal, mais elle n’était pas en train de mourir, de toute évidence, ça irait vite mieux. Elle avait l’habitude de ce genre de douleur après tout, douée comme elle était, ce n’était pas rare qu’elle se cogne le petit doigt de pied dans un meuble. Ils étaient arrivés au café et elle était certaine qu’il n’y avait rien de mieux qu’une pâtisserie pour se remettre de ce petit bobo. « Tu ne devrais pas me dire ça, je pourrais bien me lâcher. » Elle rigolait quand même, elle n’allait pas dévaliser la boutique juste parce qu’il l’invitait. Elle avait un grand appétit, mais elle avait aussi des limites, alors il n’avait pas de souci à se faire pour ses finances, elle n’allait pas le ruiner.


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