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Invité a posté ce message Mar 23 Oct 2018 - 22:39 #



when love goes to waste
high up above or down below, when you're too in love to let it go. but if you never try you'll never know, just what you're worth. tears stream down your face when you lose something you cannot replace. lights will guide you home. and ignite your bones, i will try to fix you. @tumblr

New York avait beau toujours avoir été une ville dans laquelle les choses semblaient aller à mille à l'heure, rien n'aurait pu préparer Rafe à la course effrénée dans laquelle sa vie avait été plongée, depuis quelques temps. C'était un peu comme s'il s'était endormi pendant trop longtemps, et s'réveillait avec une montagne de choses à faire : peut-être bien que certains pourraient argumenter que passer des mois à manger son frein dans son coin, à faire comme s'il évitait les conflits avec Asteria, alors qu'il avait passé son temps à rager de l'intérieur, avaient été de bonnes façons de perdre le plus de temps possible. Maintenant, ils arrivaient déjà en novembre presque, avec le mois d'octobre qui s'était envolé- à vrai dire, depuis qu'il avait fêté ses trente-trois ans, c'était comme si le temps avait décidé d'avancer trois fois plus vite. Probablement qu'avant de le voir venir, ce serait son anniversaire à nouveau, avec tout ce qui allait avec. Heureusement, hein, qu'il n'avait jamais été terrifié par l'idée d'vieillir : les regrets qu'il avait pu amassés dans son existence, avaient après tout, été propres à un âge où tout aurait dû bien s'passer pour lui- au fond, regretter quelque-chose n'avait jamais été pour lui, synonyme du temps qui passait. Et d'toute façon, maintenant, il voyait mal c'qu'il pourrait faire de mieux que tout c'qu'il s'escrimait à accomplir, en plus de sa propre vie, d'son job, de ces instants où il pouvait un tant soit peu récupérer son souffle, et du futur qu'il essayait tant bien qu'mal de savoir comment construire. Dans les plans qu'il devait s'faire dans sa tête, Rafe était bien obligé d'voir l'avenir sans Asteria dans celui-ci : après tout, s'il avait fermement pris sa décision vis à vis de leur bébé, allant jusqu'à passer par les voies les plus officielles qui soient – il n'dépensait jamais trop d'argent pour son avocat, hein – elle, elle n'semblait pas avoir changé d'avis. Et peut-être même qu'elle avait reçu les papiers en même temps qu'une annonce de la part d'un groupe de familles d'accueil qui aurait été prêt à l'aider à trouver des parents de substitution pour l'enfant qu'elle avait projeté d'abandonner. Et tant pis, au fond, s'il avait réduit à néant toutes les ambitions de c'genre – en tout cas, c'était c'qu'il espérait : qu'au moins, Asteria n'le combattrait pas sur ça, et qu'elle le laisserait avoir ce bébé, s'il le voulait, comme il en était légitime. A moins qu'elle prouve qu'il n'était pas le père- ce qui serait définitivement la cerise sur le gâteau, après tout ce qu'ils avaient dû partager, autour de cette histoire. Alors ouais, peut-être au fond, que Terry et lui décomptaient lentement mais sûrement les semaines, les mois qui les séparaient d'une rupture franche et sans retour : après tout, si elle ne voulait pas de son propre enfant dans sa vie, il n'allait pas le lui imposer, et d'l'autre côté, il n'allait pas non plus mettre leur gosse en plein milieu d'un genre de statu quo secret où il n'serait jamais dit qui était sa mère. Tant pis- au fond, Rafe avait toujours été élevé par une mère célibataire, que ce soit celle qui lui avait donné naissance, ou Rebekah plus tard : et encore aujourd'hui, il pouvait aisément admettre que les temps les plus déplaisants de son enfance n'avaient pas été ceux-ci. Il avait toujours facilement roulé des yeux et ricané face aux manifestants qui hurlaient que 'une famille, c'est un papa et une maman' : une chose qu'il n'avait jamais connue, et dont l'état n'avait pas eu grand-chose à faire, quand il avait été question de le refiler à des gens inconnus qui s'étaient faits du fric sur son dos, alors qu'il avait à peine eu dix ans. Alors peut-être bien que même s'il n'se sentait pas prêt à être le parent idéal, même s'il n'avait aucune idée d'comment les choses allaient s'passer, il ferait déjà mieux que certaines personne qui lui avaient servi de figure parentale dans sa jeunesse- et qu'en plus de ça, il avait pris assez d'actions pour garantir que son enfant n'vivrait pas les mêmes choses.

Pour l'instant, c'était somme toute la seule chose qu'il pouvait garantir. La seule pensée qui pouvait lui donner bonne conscience- et peut-être qu'au fond, c'n'était que normal et naturel : comment est-c'qu'on pouvait bien s'préparer à devenir parent – célibataire – avant même la date fatidique ? S'il était un lecteur dans son genre, qu'il avait été particulièrement studieux pour parcourir tous les ouvrages possibles et imaginables sur les passions qu'il s'était découvertes avec le temps et dans ses études, le Hollins n'en était quand même pas à aller acheter des bouquins sur les bébés pour s'préparer mentalement. S'il y avait bien un type de livres qu'il trouvait particulièrement débile, c'était ceux-ci – et les quelques trucs qui étaient censés servir de 'thérapie de couple'. Deux sujets dans lesquels il aurait bien besoin d'aide, tiens- à défaut d'avoir passé de longues années à pratiquer l'art de l'amour, ou même la possibilité de tomber amoureux de qui que ce soit, force était d'admettre que peut-être ce s'rait plus facile, de gérer pas mal de choses, s'il avait quelqu'un dans sa vie. Quelqu'un avec qui il pourrait parler, à défaut d'pouvoir partager quoique ce soit avec Asteria, malgré le fait qu'ce soit elle qui était enceinte de lui. Au moins, ça lui permettrait d'arrêter de harceler ses amies féminines depuis les quatre coins de son répertoire : Cassie, Freya, Kara, et même Alison, elles n'étaient pas faites pour l'aider. Certainement pas pour porter le fardeau d'sa propre vie, en plus de la leur. S'il y avait bien une leçon qu'il avait apprise depuis belle lurette, le brun, c'était celle-ci : irrémédiablement, on était toujours tout seul, à un moment, et il fallait savoir n'compter que sur soit. C'n'était pas du pessimisme, ni un manque de foi en l'humanité qu'il s'disait – rien d'autre que du réalisme pur et dur : et mine de rien, cette conviction avait fait d'lui quelqu'un de, peut-être, assez indépendant pour s'lancer dans l'aventure de la parentalité tout seul, sans avoir besoin de l'approbation d'Asteria, ou même de la promesse du moindre soutien de sa part. Rien que par orgueil, il s'disait bien que si d'autres y arrivaient, pourquoi pas lui ? Encore plus si sa mère y était un tant soit peu arrivée, au milieu des médicaments, de la drogue, des mauvaises fréquentations et de l'alcool : il n'avait rien de tout ça pour l'handicaper au quotidien, aucune dépendance le maintenant dans la vraie misère, et de ce point de vue-là, ça faisait déjà de lui un bien meilleur parent que ce à quoi il avait pu être habitué, dans ses jeunes années. Rien que ce simple argument lui donnait un genre de foi qu'il n'avait pas spécialement eu l'habitude d'avoir dans sa vie- ce simple argument lui venait souvent au bout de la langue quand il était question de répondre aux doutes de Terry. Mais à quoi bon, hein ? Parce qu'au-delà de ces questionnements dont elle parlait si souvent, y'avait aussi la bombe pleine de vérités qu'elle lui avait balancée dans la gueule, y'a pas si longtemps de ça. Elle avait ses plans pour son avenir, ses rêves, ses envies – et un bébé ne faisait pas partie de ces visions d'avenir qu'elle avait pu se construire dans la tête, quand elle avait décidé de revenir aux États-Unis. Lui non plus, il n'avait pas fait partie de ces plans-là. Ils en sortiraient tous les deux bien assez tôt, alors, et il n'lui restera plus, à elle, qu'à reprendre sa vie comme elle le voulait, et à trouver des réponses à donner à tous les gens qui voyaient ses photos constantes sur les réseaux sociaux, sur ce bébé, sa grossesse, et toutes ces histoires qui, soi-disant, n'étaient pas censées avoir de place dans l'existence qu'elle voulait mener. Au moins, ça l'rendait plus confortable d'une certaine façon, Rafe, d'avoir pris sa décision à lui – qu'avait-il d'autre à attendre d'Asteria ? Rien. Et peut-être bien qu'un beau jour, la rancœur qu'il éprouvait à son égard s'envolerait : parce qu'après tout, tant pis, c'était dans son droit à elle de n'rien vouloir avoir à faire avec leur bébé. Elle devait compter les jours de façon bien différente, elle – plus que deux voire trois mois maximum, avant qu'elle ne soit débarrassée de ce fardeau ayant soudainement bouleversé sa vie. Une pensée qui devait encore plus l'accompagner depuis que les médecins lui avaient préconisé du repos et du calme, à cause de divers problèmes qui avaient fait tourner la tête du brun, à force d'entendre des termes médicaux. Le bilan était tombé, simple et clair, en des mots on ne peut plus normaux pour eux : si Asteria n'voulait pas risquer sa peau à l'accouchement, ou si elle n'voulait pas accoucher d'un prématuré qui ne vivrait pas longtemps, il fallait qu'elle vive un peu plus au ralentis. Et Rafe, lui, il s'devait d'être là – surtout maintenant qu'il s'était donné la peine de monter tout un dossier légal dans lequel il réclamait ses droits de paternité. Quelque-part là-dedans, y'avait aussi la possibilité pour la blonde de renoncer à ses droits à elle – c'était ce qu'elle voulait, non ? Le genre de paperasse qu'elle aurait signée si elle avait dû rencontrer une famille bonne à prendre leur enfant une fois qu'il serait sorti de son ventre. Une décision qu'il lui laissait volontiers à Terry – elle n'avait qu'à se débattre avec sa propre conscience et ses propres hésitations. Lui, il s'engageait, et c'était pour ça qu'il se retrouvait chez la jeune femme, ce soir. Il était relativement tard- après sa journée de boulot, Rafe était passé faire quelques courses, pour lui, des sachets qu'il avait laissés dans sa voiture, et pour Asteria – des trucs qu'il lui amenait jusque chez elle, comme un livreur très dédié à lui faciliter la vie. Pour que cette grossesse se finisse le mieux possible, compte-tenu des circonstances, jusque-là. Ce n'fut pas pour rien qu'il eut besoin de s'allumer une cigarette et de prendre l'air, pendant quelques longues minutes avant de s'engager dans l'immeuble de la jeune femme. Et en frappant à sa porte, il s'arma d'assez de volonté pour être poli et courtois : c'était la démarche qu'il avait décidé de suivre, de son côté. Et ils s'en sortaient bien en ce moment, depuis qu'ils avaient fait leurs premiers pas dans la cordialité, quand elle était venue chez lui, le soir de son anniversaire. « Hey... » il lui offrit un signe neutre, entre le sourire et le signe de tête, quand elle ouvrit la porte, pour mieux détourner le regard bien assez vite. « J'avais besoin d'aller faire des courses, alors j'me suis dit... que j'te prendrais des trucs. Tout c'qui est chiant à transporter dans le métro. » qu'il ricana vaguement, en lui désignant les sachets qu'il avait avec lui, avant de hausser les épaules ; « J'ai aussi pris les trucs dont le médecin a parlé et-... de quoi manger ce soir, sans te prendre la tête. » après tout, peut-être qu'ils finiraient à un moment ou un autre par pinailler sur tout ce qu'elle avait eu à dépenser comme argent, pendant cette grossesse pour un enfant dont elle ne voulait pas. Alors au moins, il pourrait dire qu'il payait les frais médicaux, les extras qui venaient en imprévu avec toute cette histoire. Rien qui ne pourrait égaler le gros chèque qu'elle recevrait pour leur bébé, sans nul doute- mais bon, il semblait que c'était ça, la leçon de toute cette histoire : fallait savoir se contenter de c'qu'on pouvait avoir.
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Invité a posté ce message Jeu 25 Oct 2018 - 21:55 #

but i need a last breath.
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We were fools to think that nothing could go wrong.
Elle avait toujours su Asteria, qu’il y avait quelque chose qui se passerait mal dans cette grossesse. C’était un genre de fatalité qu’elle portait sur ses épaules, le fait de toujours foirer quelque chose. Le bébé allait bien d’après le médecin, mais il fallait qu’elle fasse attention, histoire de ne pas accoucher plus tôt que prévu. On lui préconisait beaucoup de repos et un régime particulier. Elle avait fait attention pourtant, jusqu’à présent à ce qu’elle mangeait, à ce qu’elle buvait, pour s’assurer que ce bébé soit en bonne santé. Où est-ce qu’elle avait merdé alors ? La blonde avait du mal à savoir et partout autour d’elle, on lui disait juste que c’était comme ça, qu’elle n’y était pour rien. En attendant, cet enfant, il était dans son ventre à elle, c’était à elle d’en prendre soin et maintenant, il y avait quelque chose qui n’allait pas. Alors, elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir coupable, comme si c’était logique que ce soit de sa faute à elle. Ce n’était peut-être pas uniquement parce qu’elle avait une capacité hors du commun à se sentir coupable, c’était peut-être aussi, parce que toutes les mères s’en voulaient quand quelque chose se passait mal lors d’une grossesse. Elle n’était ni la première à le faire, ni la dernière. Elle avait toujours voulu apporter le meilleur à cet enfant, peu importait les interrogations qu’elle avait eue et qui étaient très mal perçue par Rafe, elle avait quand même pensé à ce bébé avant toute chose. Peut-être bien qu’elle devrait être en train de se dire qu’elle avait eu raison sur toute la ligne, qu’elle allait forcément être une mauvaise mère, puisqu’elle était incapable de s’en occuper neuf mois sans faire quelque chose de travers. Peut-être bien qu’elle devrait juste signer les papiers pour laisser la garde du bébé à Rafe, parce qu’elle allait tout foirer, comme elle avait déjà tout foiré pendant cette grossesse, au point de se retrouver au repos pour un temps indéterminé.

Ce n’était pourtant pas ça qui était en train de se passer dans sa tête en ce moment. Elle n’arrêtait pas de pleurer, parce qu’elle était triste, parce qu’elle avait peur de faire du mal à ce bébé et elle se rendait compte à quel point elle pouvait tenir à cet enfant. Finalement, elle en avait un d’instinct maternel, sinon, elle s’en foutrait de ce qu’on pouvait avoir à lui dire et elle continuerait sa vie en fichant des risques. Après tout, si elle n’en avait rien à faire de ce bébé – ce que semblait croire Rafe – elle devrait être bien contente qu’il ait des chances de naître prématurément, si elle ne se reposait pas. Au contraire, elle aurait dû voir ça comme une chance de s’en débarrasser plus vite que prévu. Ce n’était pas le cas, elle voulait qu’il naisse à terme, elle voulait pouvoir le protéger et s’assurer que tout aille pour le mieux et si pour ça, il fallait qu’elle reste au repos total pendant les deux prochains mois, elle le ferait. Alors, elle n’était peut-être pas une si mauvaise mère que ça, Asteria. L’idée qu’elle puisse perdre ce bébé, ça lui faisait réaliser à quel point elle pouvait y tenir. Tout ce qu’elle voulait maintenant, c’était que ces derniers mois se passent bien et qu’à la fin, elle puisse serrer son bébé dans ses bras et être enfin rassurer en le voyant aller parfaitement bien. Y avait un lien indéniable qui s’était créé entre elle et cet enfant, elle avait eu peur de ne jamais ressentir ça, tellement elle était effrayée par toute cette histoire, mais il avait été là, ce lien, bien avant qu’elle se retrouve alitée. C’était ce qui l’avait empêchée d’avorter, ce qui l’empêchait de juste laisser la garde du bébé à Rafe, comme si elle s’en foutait. Pour Rafe, sans doute qu’elle changeait juste d’avis toutes les deux secondes, mais il ne pouvait pas comprendre, il n’avait jamais essayé de le faire de toute façon, persuadé qu’il avait raison et qu’elle avait tort. Peut-être bien que personne ne pouvait la comprendre, sans avoir été enceinte, de toute façon. Par un moment, elle avait été gagnée par les doutes, est-ce qu’elle était la seule ? Certainement pas. Ça ne faisait pas non plus d’elle une connasse sans cœur, elle avait beaucoup de défauts, mais elle ne pouvait pas considérer que ça en faisait partie. Jamais elle n’avait eu envie de se débarrasser de cet enfant parce que c’était un poids pour elle et quand bien même ça avait été le cas, elle ne l’aurait pas fait sans l’avis de Rafe, alors il aurait eu la garde, si lui, il la voulait et aucune raison de se plaindre. Y avait des femmes qui n’étaient pas faites pour être mère, qui ne voulaient pas ou qui estimait que leur vie n’était pas faite pour accueillir un enfant, qu’elles n’étaient pas prêtes et qui pouvaient se permettre de les juger pour ça hein ? Les hommes ? Ils étaient mal placés pour le faire, alors qu’il leur suffisait de prendre leurs jambes à leur cou et de se barrer, eux, pour ne pas avoir à assumer leur paternité. La société ? Il était quand même grand temps qu’elle évolue et qu’elle laisse les femmes disposer de leur corps et de leur vie comme elles en avaient envie. Si elles n’avaient pas la force d’avorter, par conviction personnelle ou religieuse, personne ne devrait avoir à les juger non plus. Là aussi, la blonde, elle pourrait facilement dire que c’était facile pour Rafe de la juger pour avoir abandonné l’idée d’avortement pour penser ensuite à l’adoption, mais là non plus, il n’avait pas l’expérience d’une femme pour comprendre, ni même ses croyances à elle, ou ce qu’elle avait pu ressentir dans cette salle d’attente. Elle ne lui demandait plus de comprendre maintenant et s’il voulait continuer à la juger, qu’il le fasse, tant qu’il ne le faisait pas en face d’elle, au pire maintenant, elle pouvait toujours dire qu’il fallait éviter de la pousser à bout, pour le bébé et ce ne serait même pas une excuse, ce serait la vérité. Elle ne voulait plus entendre les jugements de qui que ce soit, c’était fatigant et elle avait besoin de repos, pas qu’on l’épuise davantage. Du repos, elle en avait pas mal, si bien que ce fut la première fois depuis des heures, qu’elle quittait son canapé, quand elle se leva pour aller ouvrir la porte. « Salut. » Qu’elle répondit à Rafe, un léger sourire sur les lèvres, avant de s’écarter de devant la porte, parce qu’elle n’allait pas le laisser sur le palier, d’autant plus qu’il lui rapportait des choses. « Okay, merci, c’est gentil. » De nouveau, elle lui adressa un sourire, ça l’arrangeait bien, parce que faire les courses, c’était d’autant plus compliqué ces derniers temps, le simple fait de se déplacer, ça devenait compliqué de toute façon.


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Invité a posté ce message Dim 4 Nov 2018 - 16:36 #



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Depuis des mois maintenant, cette dispute à l'hôpital, dans l'ascenseur, Rafe avait arrêté d'essayer de comprendre Asteria. De la rancœur, il était passé à un genre d'acceptation lasse, qui lui avait fait prendre ses propres décisions, plutôt que d'espérer quoique ce soit. Et pourtant, ouais, il serait bien l'premier à dire qu'il n'avait jamais prévu d'avoir un enfant, que c'était un accident qui venait de s'écraser sur sa vie pour mettre du bordel partout où son existence avait été claire et nette, depuis des années maintenant. Mais, lui, il n'en était pas réduit à vouloir faire comme si cet enfant n'avait jamais existé une fois qu'il aurait vu le jour, en le refilant à une famille de parfaits inconnus qui feraient ce qu'ils voudraient de leur bébé. Peut-être qu'ils seraient de bons parents. Et peut-être qu'ils n'en seraient pas : et faire confiance aux autres, c'n'était pas son talent, au brun. La vie lui avait surtout appris à être indépendant, un brin solitaire, à n'se fier qu'à un groupe restreint de connaissances et d'amis qui le soutenaient, en toutes circonstances. Sans conteste, Cassie, Freya, voire même Kara avaient fait preuve de plus de capacité à comprendre son point de vue et à le soutenir de ce côté-là, que n'l'avait fait Terry. Paradoxal, franchement, quand il était resté accroché à leur histoire pendant dix ans, comme le roi des cons. Comme quoi, peut-être que s'ils s'étaient retrouvés, c'était surtout pour prouver raison à tous ceux qui leur avaient toujours dit que c'n'était qu'une amourette de jeunesse entre eux, un lien édulcoré par leur adolescence mais qui n'pourrait jamais tenir la route. C'était peut-être mieux comme ça ; surtout s'ils n'arrivaient pas être d'accord au point de devoir se séparer après la naissance de leur enfant- lui, il avait décidé d'agir en fonction d'sa conscience et des assurances que les épreuves de la vie avaient gravé dans sa mémoire. Et d'l'autre côté, tout ce qu'il pouvait espérer d'la blonde, c'était qu'elle en fasse de même- qu'abandonner ce bébé soit vraiment c'qu'elle voulait : après tout, elle avait toujours plus parlé de son bouquin, de sa vie à New York, de prouver à ses parents quelque-chose qu'ils n'écouteraient jamais. Plein d'ambitions qui, clairement, n'incluaient pas un enfant. Ni lui. Cynique qu'il était, le brun alors, il n'pouvait s'empêcher de s'demander pourquoi elle s'était donnée la peine de le retrouver, alors, après son retour à New York : est-c'que c'était pour lui balancer dans la gueule qu'il n'avait pas valu l'coup qu'elle revienne, en dix ans, avant d'avoir mieux à faire à New York ? Il se serait très bien passé d'cette vérité, balancée dans sa gueule comme elle avait pu le faire. Et en plus du reste, s'il avait pu précipiter la biologie et faire en sorte qu'elle accouche juste après cette dispute et que le bébé soit en parfaite santé, il aurait prié pour que ça arrive. Au moins, ils n'auraient plus besoin de se fréquenter, à essayer de prétendre bien s'entendre alors même qu'ils n'faisaient rien d'autre que fuir la réalité de ce qu'était devenue leur relation. Ils étaient loin, vraiment, les amoureux jeunes qui construisaient des rêves ensemble, parlaient de leurs projets d'avenir en s'imaginant toujours avoir l'autre dans sa vie. Ouais, eux deux, quoiqu'ils aient été, ils étaient morts dix ans plus tôt : et Rafe, tout adulte qu'il était, habitué aux abandons et aux gens qui sortaient d'sa vie, il aurait dû s'y faire depuis belle lurette. Juste tolérer Asteria et n'se sentir que ça par elle également, mine de rien, c'était plus difficile que c'qu'il arrivait à admettre : certes, si sa soirée d'anniversaire en sa compagnie s'était bien passée – sans vague, sans dispute, sans prise de tête – ça n'avait pas été eux comme il avait pu s'en souvenir avec mélancolie, pendant cette dernière décennie. Elle avait tourné la page, il l'avait compris- il fallait qu'il en fasse de même, et l'admettre à haute voix, ça le rendrait encore plus con qu'il n'se sentait déjà l'être. Y'avait pas de formule magique pour précipiter la mort de ses vieux sentiments ; rien d'autre que d'devoir prendre son mal en patience.

Venir alors, certains diraient que c'n'était pas une bonne idée- mais quel autre choix il avait, hein ? Abandonner Asteria à son sort, à devoir s'démerder ? Peut-être qu'elle serait la première à s'dire que c'était culotté de sa part, surtout alors qu'il venait de balancer tout un dossier d'avocat pour se battre pour la garde de leur bébé. Au pire, il pouvait toujours rationaliser la chose en s'disant qu'il ne faisait qu'endosser le rôle qu'aurait la future famille adoptive de leur enfant, si la blonde en avait trouvé une : eux aussi, ils auraient dû être au petit soin pour la mère porteuse de leur gosse, et eux aussi, ils auraient simplement dû prendre leur mal en patience et espérer le meilleur pour ce bébé à naître. Et à voir l'allure à laquelle le temps avançait, ça devrait bien être assez pour dévorer toutes ses pensées : maintenant qu'il avait pris sa décision, y'avait plus vraiment le temps de lambiner. Et tant pis si Asteria, de son côté, elle n'se donnait pas la peine de faire un vrai choix, de signer les papiers qu'il lui avait filé, ou de faire n'importe quoi d'autre. A croire qu'elle attendait juste que le temps fasse le choix à sa place, et qu'elle s'adapterait, sans vraiment prendre de réelle décision. Ouais, c'était carrément sain, ça, pour un enfant, pour une grossesse, d'un parent à un enfant- mais qu'est-ce qu'il avait à dire, sur ça, hein ? La dernière fois qu'il avait ouvert sa gueule à ce sujet, il s'était pris un 'va te faire voir' qu'il n'avait pas envie de réentendre- à croire qu'il n'avait rien à dire quant à l'avenir de cet enfant. Rien d'autre que les droits qu'il se devait de réclamer en allant voir son avocat pour faire comprendre à la Drake qu'il comptait, lui, faire partie de la vie de leur bébé. Oui, même si c'était un accident de préservatif qui craquait, même si c'était imprévu et même si ça remettait en question toute la vie qu'il avait pu prévoir d'avoir, quelques mois plus tôt. Même s'il venait tout juste d'arriver, alors, Rafe n'avait pas nécessairement la foi de s'attarder : après tout, il était déjà accordé entre eux qu'ils se reverraient pour Thanksgiving, à l'occasion d'un bénévolat dans lequel Asteria s'était engagée. Et puis, la blonde avait également parlé de la soirée super cool d'Halloween qu'elle manquerait à cause de sa grossesse, de ce bébé si gênant à sa vie ; c'n'était pas comme s'il était du genre à fêter Halloween en grandes pompes de son côté, le brun alors, s'disait qu'il pourrait faire un effort. Après tout, s'il commençait c'genre de soirées en se demandant comment il pourrait supporter les paroles et l'attitude de la blonde, tout en gardant pour lui c'qu'il avait à dire – ce qu'il aurait bien le droit de dire – au final, ils devenaient de vrais champions pour faire comme si de rien n'était, et prétendre réussir à être amis. Parce que, hein, l'étaient-ils vraiment ? Y'avait fort à parier que Terry devait préférer passer du temps avec ses autres amis, Alison, Wyatt, tous ces gens avec qui elle n'avait jamais perdu contact dans ces dix dernières années. Lui, il était juste l'encombrement qui restait neuf mois de trop dans sa vie, parce que la biologie en avait décidé ainsi. « J'vais t'aider à ranger... » qu'il dit, donc, optant pour aller au plus simple : il n'avait pas envie de s'attarder et probablement qu'Asteria non plus, n'avait pas envie qu'il s'attarde. Pourquoi, hein ? Ça devait déjà assez la frustrer comme ça de devoir rester coincée chez elle, à n'pas faire grand-chose, à cause de cette grossesse et des complications récentes qui venaient avec. Quelque-chose qu'il serait l'premier à comprendre, si seulement il n'passait pas la plupart de son temps à imaginer Asteria maudire tout ce qui les avait liés ces derniers mois, et ce bébé qui était le leur. Ouais, aussi con que c'la puisse paraître, pour les rares fois où il s'était imaginé devenir parent, ç'avait été quand il avait été bien plus jeune- et ç'avait été avec personne d'autre qu'avec Terry. Qu'un coup d'un soir semble le détester pour l'avoir mise enceinte et détester ce bébé dans ses entrailles, ça n'lui ferait rien, ce serait juste comme ça, un accident, une erreur de A à Z. Mais là, c'était Asteria. Et forcément tout était différent ; et les rejets et la distance étaient simplement trop douloureux à supporter. Il avait pourtant à peine commencé à déballer les affaires, presque pressé de repartir maintenant, que le courant se coupa, la lumière disparut, les plongeant dans le noir total. « Qu'est-c'que-... ? » aux dernières nouvelles, ils n'étaient pas l'soir d'Halloween- et même si ça devait être le cas, la blonde aurait probablement opté pour n'importe quelle autre personne que lui, pour s'mettre à faire des blagues. « Ça arrive souvent, l'électricité qui saute ? » demanda-t-il, avec une pointe de sarcasme, alors qu'il cherchait dans les poches de sa veste, à la recherche de son téléphone portable. Dans la pénombre épaisse, il avança une main, trouvant l'épaule d'Asteria, à quelques pas de lui ; et à sa grande surprise, elle sursauta comme si elle s'était attendue à se faire sauter dessus par un serial killer, alors même qu'il avait été juste là, avant que les lumières ne s'éteignent. Ouais, il venait de lui faire une peur bleue. « Hey-hey, calme-toi. T'as pas un truc pour éclairer, une lampe torche ? Des bougies ? Histoire qu'on y voit quelque-chose et qu'tu fasses pas un arrêt cardiaque si j'passe à côté de toi... » quand il trouva enfin son téléphone, il n'eut aucun problème à allumer l'écran de celui-ci, pour leur faire un peu de lumière. Rien qui ne leur permettait de voir plus loin que le bout de leur nez, mais assez pour au moins assurer à la Drake qu'elle n'avait aucune raison de sauter au plafond, de peur.
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Invité a posté ce message Dim 4 Nov 2018 - 17:45 #

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We were fools to think that nothing could go wrong.
Elle avait eu raison, Asteria, d’une certaine façon de s’inquiéter de ce qui pouvait arriver à ce bébé. Elle n’était pas tombée dans la douche ou dans les escaliers, mais il était quand même arrivé quelque chose au bébé qu’elle portait. Il fallait croire que c’était inévitable. Peut-être que c’était parce qu’elle avait eu beaucoup de mal à l’accepter cette grossesse. Elle se posait tout un tas de questions la blonde, elle en arrivait même parfois à se demander si le bébé savait ce à quoi elle avait pu penser au cours de cette grossesse et s’il lui en voulait. C’était ridicule, sans doute, mais elle craignait qu’un jour, il lui reproche d’avoir eu besoin de sept mois pour se sentir plus ou moins prête à devenir mère. Elle n’était pas vraiment prête, il restait encore tout un tas de choses à aménager, mais elle faisait de son mieux. Elle continuait de flipper pour tout et n’importe quoi, mais au moins, elle avait accepté le fait de devenir mère. Mieux valait tard que jamais hein ? C’était tellement bizarre d’avoir une entre les mains, qu’il fallait bien le temps qu’il fallait pour accepter les choses. Même ceux qui décidaient d’avoir des enfants, c’était quelque chose de très réfléchi et qui prenait son temps. Alors, dans le cas d’Asteria et Rafe, un bébé accident, elle dirait que sept mois pour accepter les choses, ce n’était pas non plus tant que ça. Il lui aurait peut-être fallu sept ans, avant de se décider à avoir un bébé, si elle n’était pas tombée enceinte. Elle avait eu besoin de temps et elle espérait que son bébé ne lui en voudrait pas pour ça et que ce n’était pas à cause de ça qu’on lui avait dit que le médecin lui avait vivement conseillé de se reposer le plus possible, aussi bien pour elle que pour le bébé. Il fallait aussi qu’elle suive un régime sans sel, ce qui n’était pas franchement compliqué, mais qui la stressait comme pas possible.

Y avait vraiment beaucoup de questions à se poser et dans la tête d’Asteria ça allait de comment assembler les pièces B1 et C3 du berceau jusqu’à ce qui pourrait bien se passer si elle devait mourir dans l’accouchement. Un panel de questions divers et variés qui allait du plus banal au plus flippant. Avec ce problème qu’on lui avait trouvé, elle pourrait y rester, peut-être, elle n’en savait rien, mais ça lui faisait vraiment peur. Elle n’avait pas envie de mourir, c’était évident et pourtant, elle se disait que si c’était pour ce bébé, ça pouvait en valoir la peine. Parfois, elle se tapait quand même des sacrés moments de panique avec ses questions. Ce n’était pas facile d’être enceinte, mais en plus, toute cette histoire n’avait fait que faire monter encore plus la pression et la blonde avait du mal à gérer ça. Au moins, elle écoutait les conseils du médecin à la lettre. Elle ne faisait pas beaucoup d’efforts. Elle avait réduit ses jours de boulot, même si son salaire diminuait, lui aussi, et au boulot, elle passait plus de temps assise à la caisse à s’occuper des clients qu’à ranger les livres sur les étalages. Quand elle rentrait à la maison, elle passait le plus clair de son temps dans son lit ou dans son canapé, luttant même contre l’envie d’enfiler son tablier pour se lancer dans diverses préparations, comme elle adorait le faire. Heureusement, elle avait toujours ses livres, son compte netflix et son carnet de dessins pour l’aider à passer le temps. Elle pouvait écrire aussi, ce qui était plutôt pas mal, après tout, elle avait beaucoup moins de temps pour ça quand elle passait la journée à bosser. Fallait voir le bon côté des choses et rester positive, qu’elle se répétait souvent, histoire de ne pas déprimer à l’idée de rester enfermée la plupart du temps. Au moins, le fait que Rafe soit venu, ça lui faisait un peu de compagnie, quelqu’un à qui parler, quand bien même il y avait entre eux, une certaine distance qu’elle ne savait pas comment vaincre. « Merci. » Qu’elle répéta encore une fois, le suivant vers les placards, parce qu’elle pouvait quand même l’aider à ranger quelques courses sans que ce soit un effort considérable. Elle se stoppa dans sa lancée quand l’électricité sauta, les plongeant dans le noir complet. Y avait beaucoup de choses qui lui faisaient peur ces derniers temps, mais en principe, le noir ça allait. Pourtant, d’un coup, elle se sentait complètement tétanisée. Elle était à fleur de peau ces derniers temps, enceinte jusqu’au cou, alors on ne pouvait pas lui en vouloir. Elle n’entendit qu’à peine la voix de Rafe, l’esprit ailleurs ou juste focalisé sur les battements de son cœur qui étaient naturellement accélérés par la grossesse, mais qui étaient clairement en train de battre des records là. En sentant quelque chose contre son épaule, elle sursauta avant de pousser un cri de panique et de reculer de quelques pas, jusqu’à se prendre le comptoir de la cuisine dans le dos, comme une pauvre fille affolée qui venait d’avoir la, peur de sa vie. Ce n’était que Rafe, évidemment, c’était logique maintenant qu’il le disait. Elle se sentait encore plus idiote du coup et bizarrement rassurée, quand la lumière du téléphone de Rafe apporta un peu de lumière dans l’obscurité. « Euh oui, je dois avoir ça. » Elle était équipée pour ce genre de problème. « Désolée, je sais pas ce qui m’a pris. » Elle ne savait pas trop ce qui lui arrivait, mais elle n’était clairement pas rassurée, au moins, elle ne pleurait pas c’était déjà ça. Elle était capable de pleurer parce qu’elle n’arrivait pas à enfiler ses chaussures à cause de ses pieds gonflés, ou parce que le chat miaulait de ne plus avoir de croquettes, comme s’il était affamé, alors c’était dire à quel point elle était sensible en ce moment. « Non, ça n’arrive pas souvent. » Qu’elle répondit, avec un train de retard, à la question qu’il avait posée, plus tôt. C’était probablement même la première fois depuis qu’elle était arrivée dans cet appartement. Est-ce que c’était juste son appartement ou l’ensemble de l’immeuble ? Difficile à dire pour le moment. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était sortir quelques bougies du placard pour les allumer, ça faisait déjà un peu plus de lumière. « J’espère que c’est juste le disjoncteur qui a sauté. » Dans ce cas-là, il fallait juste remonter le fusible et ce serait réglé. Ça, elle savait fait, c’était juste un mini levier à remonter, tout à fait dans ses cordes. Mais au-delà de ça, elle ne savait pas comment gérer les problèmes d’électricité, elle avait fait des études dans le milieu de la littérature et du théâtre, alors clairement, ce n’était pas demain la veille qu’elle pourrait prétendre devenir électricienne, mais elle apprécierait vraiment que le courant revienne chez elle.


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Invité a posté ce message Lun 5 Nov 2018 - 16:50 #



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C'n'était pas facile, après tous ces mois, après ce qu'Asteria et lui avaient partagé – même si ç'avait été dix ans plus tôt – d's'imaginer devenir parent célibataire, d'ici quelques poignées de semaines, tout au plus. Aux dernières nouvelles, la blonde était restée campée sur ses positions, déterminée à refiler ce bébé à une autre famille plutôt que de s'en occuper : la réalité était donc celle-ci et probablement que la Drake, elle, comptait surtout les jours jusqu'à la liberté dont elle avait tant rêvé en revenant à New York. Sans attache, sans histoire compliquée, sans rien du passé qu'elle avait laissé derrière elle quand elle était partie en Australie avec sa famille. Pas étonnant, franchement, alors, que dans ces circonstances-là, il n'ait jamais eu de nouvelle de sa part. Maintenant, il n'pouvait s'en vouloir qu'à lui-même, Rafe, de n'jamais avoir été capable de tourner la page, d'passer à autre chose comme un adulte qui reconstruisait sa vie, après une amourette qu'il avait eue bien jeune et qui, finalement, n'avait pas duré bien longtemps. Probablement que dans toutes les femmes qu'il avait rencontrées depuis, il aurait pu avoir des romances plus significatives, plus longues- et qui sait, plus matures, plus à même d'coller avec la personne qu'il était vraiment. Ou celle qu'il était devenu en tout cas : le jeune homme de vingt-deux ans que Terry avait côtoyé avait pas mal changé, principalement à cause de sa famille à elle et de c'qu'ils lui avaient imposé. Plus souvent que jamais pendant ces dix dernières années, en ce moment, le brun se retrouvait à s'dire qu'il aurait dû tout faire différemment. Qu'il aurait dû se casser de New York, au moins pour choisir un coin plus calme que cette ville qui ne lui correspondait pas vraiment, et dans laquelle il n'avait pas masse de bons souvenirs. Ce qui l'avait maintenu à flots plus que tout, ç'avait été tous ces groupes de jeunes des rues, de délinquants à la dérive qu'il avait toujours essayé d'aider, à les pousser à s'en sortir, et à savoir qu'ils valaient mieux que c'qu'on leur avait imposés pendant si longtemps. Il lui en avait fallu du temps, à lui aussi, pour s'rendre compte de ça : au moins, quelques mois avant la naissance de son enfant – aussi accidentelle cette grossesse était-elle – c'était le moment idéal pour s'remettre les pendules à l'heure. Il n'était pas l'genre de personne à s'encombrer de politesses et de patience, plutôt que d'abandonner tout simplement, et de tourner le dos à ces connaissances qui n'avaient jamais vraiment été beaucoup plus. Techniquement, alors, peut-être bien qu'il avait toutes les cartes en mains pour laisser Asteria derrière lui, et continuer sa vie d'son côté, sans jamais plus s'inquiéter de c'qu'elle pourrait devenir, ou de ce que serait sa vie à New York. Ils devaient bien l'voir tous les deux, d'toute manière, hein, qu'ils n'arrivaient pas à jouer les amis, à prétendre que tout allait bien et qu'il n'y avait pas un lourd passé, des mots jamais dits, et des vieilles rancœurs, pesant sur le moindre moment qu'ils partageaient ? Ou peut-être que c'n'était que d'son côté à lui- parce qu'Asteria se préoccupait plus de tous les plans qu'elle avait voulu faire en revenant aux États-Unis : cette vision d'avenir qui n'incluait ni un enfant, ni un ex-petit-ami qui lui disait des trucs qu'elle n'voulait pas entendre, et avec qui elle n'avait, de toute manière, pas pris la peine de garder le moindre contact pendant une décennie entière. A regarder en arrière, Rafe s'demandait bien comment il avait pu être assez con pour passer cette nuit-là avec Asteria- à s'bercer d'illusions, à chercher un quelconque sentiment d'appartenance, comme autrefois avec la blonde. Ç'avait été une erreur, sans aucun doute ; mais peut-être bien que ce bébé qu'elle attendait, serait au moins quelque-chose de positif qui en ressortirait. Il n'pouvait que voir les choses comme ça, lui, surtout alors que de son côté à elle, la Drake faisait tout pour voir les choses à l'opposé- malgré ce qu'elle prétendait sur les réseaux sociaux ou à tous ceux qui l'entouraient. Ouais, elle avait parlé de ce bébé à tout le monde autour d'elle, probablement plus par obligation en sachant très bien qu'Alison, Wyatt ou d'autres, n'seraient pas aveugles au point de n'pas remarquer son ventre grossissant à toute vitesse. Mais à quoi ça servait, hein ? Est-ce qu'elle leur disait aussi de n'pas faire des plans sur la comète, qu'elle avait plutôt prévu de défaire tous ses liens avec ce bébé, plutôt que d'avoir quoique ce soit à voir avec le futur de celui-ci ?

Et ouais, elle pouvait tout aussi bien argumenter qu'elle avait le droit de voir les choses comme ça, le droit d'y penser, et le droit même, de faire des plans comme ça pour son futur. Mais finalement, c'n'était pas parce qu'elle était, d'après les lois d'la nature, celle d'eux deux qui portait leur enfant, qu'elle avait la permission d'tout décider. Qu'il n'avait qu'à fermer sa gueule, à jouer les pacifistes et à la caresser dans l'sens du poil – encore moins alors que son point de vue sur l'adoption avait toujours été clair, dès le premier instant d'cette histoire entre eux deux. Plus que ça encore, Asteria n'avait jamais été juste une femme qu'il avait rencontrée dans un bar au hasard- elle avait été son amie pendant des années, depuis juste après qu'il soit arrivé chez Rebekah, avec toutes ses blessures, tous les dommages que des années dans le système avaient pu lui faire. Il s'était confié à elle, il s'était ouvert à elle comme il n's'était jamais ouvert à personne- et ce, même malgré les préjugés dégueulasses que la famille même de la jeune femme avait pu lui balancer dans la gueule. Mais au final, tout c'qu'il avait pu dire, tout c'qu'il avait pu partager avec elle- sa confiance et même leur autrefois, tout ça n'avait pas eu la moindre importance, dans la balance des 'décisions' que Terry avait envisagées, d'son côté. Et même quand elle parlait de ses propres doutes, quand elle ramenait ses parents sur le tapis pour justifier toutes ses insécurités, c'était comme s'il parlait à un mur ! Elle n'faisait que l'envoyer promener, ignorer c'qu'il avait à dire, et réduire à néant la moindre tentative qu'il avait eue de la soutenir, la réconforter, ou apaiser ses doutes. Il avait arrêté d'essayer, alors- finalement, il avait eu sa propre cause à devoir défendre, ses propres doutes à devoir démêler. Et il avait pris sa décision : clairement, et en sachant très bien qu'il n'changerait pas d'avis, même si c'était stressant, inquiétant, et imprévu. C'était son enfant, tout autant que celui d'Asteria et peu importait ce qu'elle déciderait, lui, il voulait faire partie de sa vie. Il n'serait jamais le père le plus fortuné du monde, jamais le gars qui pourrait payer une école privée pompeuse à son gosse, ou des vacances à l'autre bout du monde- et peut-être même celui qui confierait trop celui-ci à des baby-sitters parce qu'il devrait travailler pour subvenir aux besoins d'son foyer. Mais au moins, il serait là. Et il ferait d'son mieux. Et tout autant que, peut-être pour quelqu'un comme Asteria, qui avait grandi comme elle l'avait fait, ça n'semblait pas assez, lui c'qu'il avait appris de sa vie, c'était que c'était largement tout ce qu'un enfant pouvait désirer. Tant d'argumentaires qu'il n'avait plus envie d'avoir- elle et lui n'semblaient pas s'entendre sur ce point, peut-être même qu'elle devait le juger pour avoir pris la décision qu'il avait prise. Au fond, il n'avait pas envie d'lui demander- c'était bien ça le problème. Soi-disant que Terry n'voulait pas amener un enfant au milieu de deux personnes qui se disputaient tout l'temps- comme s'ils n'avaient toujours été que ça, même depuis son retour. Comme si leur histoire n'pouvait se résumer qu'à ça. Mais certes, n'pas communiquer, fuir le sujet le plus évident et marquant de leur vie en c'moment, c'était beaucoup mieux sans conteste. Peut-être que d'ici deux mois, il apprendrait soudainement que la blonde n'avait jamais abandonné ses droits en tant que parent, que subitement, entre le fromage et l'dessert, elle avait décidé qu'elle ne voulait plus se séparer de ce bébé, qu'elle avait si volontiers traité comme un imprévu emmerdant, y'a pas si longtemps ! Et alors quoi ? Ils allaient devoir aller dans un tribunal pour s'disputer les droits de garde de leur enfant ? Ce même bébé qui n'avait pas de nom, pas de chambre, pas de futur concret, parce qu'encore une fois, ils n'en parlaient pas ?! Certes, on pouvait l'blâmer lui d'être rancunier et têtu, mais Asteria, d'son côté, était une girouette instable qui blâmait sa frustration et ses propres doutes sur n'importe qui. Le regard fuyard, alors, Rafe avait préféré aller à l'essentiel quand il était arrivé : techniquement, plus vite il aurait aidé Asteria à ranger tout ça, plus vite il pourrait repartir. Ce fut sans compter sur la lumière qui sauta tout à coup, les plongeant dans le noir : le courant, l'ascenseur en panne, à croire que les éléments étaient contre eux. Il n's'était certainement pas attendu, à littéralement traumatiser la Drake rien qu'en la touchant- après tout, elle aurait dû savoir que c'était lui, puisqu'ils n'avaient été qu'à quelques mètres l'un de l'autre, avant que les plombs ne sautent. « Ouais, j'suis toujours pas devenu un serial killer, alors on va espérer que tes voisins vont pas appeler les flics à t'entendre hurler comme ça. » et même si on aurait pu croire son ton juste ironique, y'avait trop de bagages entre eux deux pour que ce soit juste du sarcasme – après tout, soixante-dix pour cent des Drake encore vivants le blâmaient volontiers pour la disparition de Shea. Et qui sait combien d'temps allait passer, avant qu'Asteria ne l'croie aussi, pour une raison ou une autre : ses parents n'avaient aucune preuve contre lui, rien, mais ils s'étaient quand même acharnés sur sa gueule pendant ces dix dernières années. « Stresse pas comme ça, y'a rien. C'est juste un problème de courant, commence pas à paniquer. » il tenta au moins de la réconforter un peu, essayant de se montrer patient, plutôt que d'en rajouter une couche. Pour le bébé. Rafe préféra alors serrer les mâchoires, plutôt que de remuer le couteau dans la plaie, éclairant le chemin de la jeune femme, jusqu'à ce qu'elle trouve des bougies qu'elle commença à allumer : « Okay... et il est où ton tableau électrique ? » qu'il demanda, en avançant dans l'appartement grâce à la lumière de son téléphone, et les quelques lueurs jaunâtres de bougie. « Enfin... si y'a un truc qui l'a fait disjoncter, ça va jamais s'remettre en route avant qu'on le coupe. T'avais quoi en route ? » d'un regard par-dessus son épaule, il observa la silhouette d'Asteria, à quelques pas de là, qui s'approchait avec une de ses bougies en mains. Il espérait que cette histoire serait vite réglée- comme beaucoup de choses entre eux deux.
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Invité a posté ce message Mer 7 Nov 2018 - 12:20 #

but i need a last breath.
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We were fools to think that nothing could go wrong.
Asteria n’avait jamais dit qu’elle voulait abandonner le bébé qu’elle portait, le confier à une autre famille et faire comme si elle s’en fichait complètement. Ce qu’elle avait dit à Rafe, l’autre fois dans ce maudit ascenseur, ça avait été que [i]peut-être[/u] que ça pourrait être une bonne option. De ça, Rafe avait tiré ses propres conclusions et il semblait bien que quoi qu’elle puisse dire ou faire, ça n’avait plus aucune valeur à ses yeux. Le fait était qu’elle n’avait jamais dit clairement qu’elle voulait faire adopter ce bébé et que rien ni personne ne pourrait jamais la faire changer d’avis. Elle avait émis une hypothèse rien de plus. Finalement, dans ce qu’elle avait dit ce jour-là, elle n’avait fait que poser la question à Rafe, ça n’allait pas plus loin que ça. De là, il avait démarré au quart de tours, en décidant qu’elle avait choisi de faire adopter cet enfant. Depuis, jamais il n’avait franchement cherché à comprendre ou à savoir où est-ce qu’elle en était dans les choix qu’elle avait à faire. A en juger ses démarches à lui, il devait probablement se dire qu’elle allait abandonner ses droits et puis point barre. Elle ne regrettait pas les questions qu’elle avait pu se poser Asteria. Elle avait eu besoin de se les poser, elle avait eu besoin d’y réfléchir, parce qu’il s’agissait d’un bébé quand même, c’était un truc énorme dans une vie, pas une décision qu’on prenait à la légère et si Rafe n’avait pas besoin de réfléchir à tout ça, tant mieux pour lui. Mais il n’avait aucun droit de décider de comment elle, elle pouvait avoir besoin de gérer les choses. Elle avait besoin de réfléchir et elle avait tout le temps de réfléchir depuis qu’elle passait la plupart de son temps allongée dans son canapé, parce que c’était ce que le médecin avait recommandé pour elle.

Elle y avait réfléchi avant, évidemment et peu à peu, la décision s’était frayé un chemin dans son esprit. Cette impression qu’elle pouvait perdre le bébé, c’était probablement l’événement qui avait scellé sa décision. Elle ne voulait vraiment pas perdre ce bébé, elle voulait le garder auprès d’elle, le serrer dans ses bras et lui offrir tout l’amour dont il pouvait avoir besoin. Alors elle allait les remplir ces fameux papiers, elle ne renonçait pas à ses droits parentaux et puis Rafe aurait sans aucun doute son commentaire à faire là-dessus, mais elle avant tendance à se dire qu’elle n’était pas à ça près. De toute façon, vu qu’il n’avait rien écouté de tout ce qu’elle avait pu dire jusqu’à présent – ou qu’il s’était contenté d’interpréter les choses à sa sauce, la blonde savait bien que ça n’allait pas changer comme par magie. Elle avait laissé ses parents lui dicter sa vie pendant des années, maintenant que c’était fini, elle n’allait pas laisser un homme le faire. Alors, il n’avait qu’à continuer d’avoir ses petites idées construites dans sa tête, ses interprétations erronées de ce qu’elle avait pu dire, ce n’était pas son problème à elle. Elle n’allait pas se justifier sur des décisions qu’elle n’avait de toute façon jamais prise. Elle ne savait pas alors, ce qu’il y avait dans le crâne de Rafe quand il était venu frapper à sa porte et probablement qu’il ne valait mieux pas qu’elle sache. Elle acceptait son aide et faisait preuve de politesse, évidemment. Elle n’avait pas d’efforts à faire, parce qu’elle ne le détestait pas Rafe. Peut-être que c’était le cas pour lui, qu’être ici était vraiment dur pour lui. Encore un truc qu’elle ne préférait sans doute pas savoir. Elle aurait aussi préféré que la lumière reste allumée tout le long de la soirée, malheureusement, ce ne fût pas le cas. C’était bien sa chance ça. C’était bizarrement stressant, plus que d’habitude. Cela dit, ça avait aussi l’avantage de lui permettre de lever les yeux au ciel aux propos de son interlocuteur sans qu’il ne s’en aperçoive. Elle préféra ne pas relever la remarque, se concentrant la recherche des bougies qu’elle puisse les allumer pour éclairer un peu plus les lieux. « J’aime pas ça, me retrouver dans le noir comme ça. » Qu’elle répliqua, comme pour essayer de se justifier. Il ne voulait pas entendre la liste des choses susceptibles de la faire paniquer ces derniers temps, parce qu’elle était vraiment longue. C’était peut-être les hormones ou juste tout ce que le docteur avait pu dire la dernière fois, elle n’en savait rien, mais ça rendait probablement le monde plus hostile qu’il ne l’était. Maintenant qu’elle avait allumé ses bougies, c’était déjà un peu mieux. « Dans le placard, à l’entrée. » Au moins, elle savait où était son compteur électrique, logiquement, elle était même capable de le remettre en route toute seule, elle n’était pas si idiote que ça. Après, ça n’avait pas de sens que ça ait sauté, alors qu’elle n’avait rien allumé de plus entre le moment où Rafe était entré dans l’appartement et celui où le courant avait sauté. « J’en sais rien, plein de trucs. Rien de nouveau depuis le moment où ça marchait très bien en tout cas. » Rien de plus que l’habitude en somme. Alors est-ce que c’était vraiment juste un truc qui avait sauté ? Peut-être qu’il fallait changer le fusible, elle n’en savait rien elle, elle n’était vraiment pas électricienne. Et peut-être que c’était juste l’ampoule qui avait grillé au final. Par curiosité, elle tira la porte du frigo qui était lui aussi, éteint, de toute évidence. « Fait chier. » Qu’elle grognât dans un soupire. Maintenant, ce n’était plus de la peur, juste une certaine lassitude, parce qu’elle avait vraiment l’impression d’être maudite, entre l’ascenseur et ça, elle allait vraiment finir par se demander si elle n’envoyait pas des mauvaises ondes aux trucs électriques. Ou alors c’était Rafe, parce qu’elle n’avait jamais eu de coupures d’électricité jusqu’à présent. Ou, le plus probable, le hasard faisait vraiment chier. Elle espérait que ce soit facile de régler tout ça, parce qu’elle n’avait pas envie de perdre ce qu’il y avait dans le frigo et le congélateur. Une bougie en main, elle se dirigea vers le salon, histoire d’au moins débrancher son chargeur de téléphone et d’ordinateur, quand bien même elle n’y avait pas touché depuis que Rafe était entré, c’était sans doute les derniers trucs qu’elle avait branché, alors avec un peu de chance, ça aiderait.


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Invité a posté ce message Jeu 15 Nov 2018 - 20:13 #



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Essayer de comprendre ce qu'Asteria pouvait penser, vouloir ou ressentir, ressemblait à un véritable casse-tête dans lequel Rafe préférait ne pas s'lancer. Combien de faux espoirs et d'illusions s'était-il fait à lui-même, autour de la jeune femme, hein ? Il avait cru que l'Australie, ce n'serait pas la fin pour eux, que si Alison ou Wyatt recevaient des nouvelles de la blonde, il n'y avait pas de raison qu'il ne reçoive pas le moindre mot de sa part, lui, n'est-ce pas ? Force était de constater qu'après quelques mois, puis de nombreuses années sans le moindre signe de vie de la part de la Drake, il aurait dû s'y faire, et tourner la page : combien de gens le lui avaient 'conseillé' ça, hein ? Combien de gens avaient prétendu que ce serait la meilleure chose qu'il avait à faire, et qu'il ne s'en porterait que mieux ? Pendant tout c'temps, le brun, lui, s'était persuadé qu'ils ne comprenaient pas et qu'ils n'pourraient jamais comprendre, tous ces parasites qui donnaient leurs avis sur quelque-chose qui n'avait appartenu qu'à Terry et à lui. L'ironie des choses, ç'avait été quand il avait traîné avec Wyatt ou avec Alison, les meilleurs amis d'Asteria, et qu'eux, avaient jugé qu'il passait à autre chose trop vite comme si la pauvre Terry, elle, elle pourrait souffrir de quoique ce soit qu'il ferait dans son coin. Définitivement, quoiqu'il fasse, il s'en était pris plein la gueule, d'ici ou de là, de gens au hasard qui avaient toujours eu leur mot à dire sur sa condition amoureuse bien compliquée. Le pire, ç'avait été qu'en retrouvant la blonde après dix longues années, il avait été assez con pour s'faire prendre au jeu des sentiments, encore une fois- d's'y accrocher plus qu'il ne l'aurait dû, d'attendre des choses qui n'existaient plus, visiblement, entre eux deux. Comme si leurs quelques sms sur Game of Thrones avaient eu une quelconque valeur : rien n'en avait, hein ? Même pas leur bébé, le 'fruit de leur amour' comme l'avait si bien dit Cassie- expression qui lui avait fait lever les yeux au ciel, ricaner de sarcasme. Non, c'était juste le fruit d'une erreur, cet enfant- une terrible erreur qu'Asteria, elle, semblait regretter de A à Z : le fait qu'ils se soient retrouvés, le fait qu'ils aient passé la nuit ensemble, et qu'elle soit tombée enceinte. Une décennie à l'autre bout du monde, ça changeait tout, hein ? Visiblement, il n'y avait plus rien de valable entre eux deux, ni leur histoire, ni ce futur qu'ils pourraient partager avec cet enfant- rien. La seule chose dont elle avait daigné parler avec lui, ç'avait été de sa sœur- encore et toujours les mêmes histoires des Drake, dans lesquelles il n'voulait pas se retrouver, et avec lesquelles il n'avait même rien à voir. Asteria n'avait rien à trouver auprès d'lui à ce niveau-là – rien d'autre qu'une description très précise des années durant lesquelles sa famille s'était acharnée gratuitement sur lui. Mais d'ça, elle n'voulait pas en entendre parler – non, ça, c'n'était pas important. Que sa famille lui ait pourri la vie jusqu'à la moelle, ça n'valait rien, parce que qu'est-c'qu'il valait pour elle, hein ? Il avait définitivement le roi des cons, on pourrait dire alors, à s'pointer chez elle ce soir. A se préoccuper de comment elle pouvait passer ces journées alitée au lit, à se reposer, parce que c'était les recommandations du médecin. Les visites de courtoisie, ça n'avait jamais été leur truc, pas vrai ? Ou du moins, ça n'l'était plus depuis qu'ils étaient adultes, et les quelque-chose comme presque un an qu'ils s'étaient retrouvés. Là maintenant, Rafe n'voulait pas entrenir de conversation trop longue avec la blonde, il n'voulait pas lui demander c'qu'elle pensait, c'qu'elle ressentait, ou ce qu'elle imaginait pour les deux prochains mois. A quoi bon ? Aucune des réponses qu'il se prendrait dans la gueule n'serait quelque-chose qu'il voudrait entendre. Il l'avait déjà largement comprise, l'idée que tout ça n'était qu'une vaste nouveauté emmerdante pour la jeune femme, et rien d'autre.

Alors même si c'n'était pas que de la politesse obséquieuse qui l'avait amené jusqu'ici, même s'il n'pouvait s'empêcher de s'préoccuper d'elle comme un idiot de première, c'était la politesse qui le faisait rester plus longtemps que prévu : il n'allait pas lui déposer les sachets de course sur les bras pour qu'elle s'débrouille, hein. Et maintenant que les lumières s'étaient brusquement éteintes, les plongeant dans le noir complet, il n'allait pas non plus profiter d'l'occasion pour se faire la malle. Même si Asteria savait probablement remettre le courant toute seule comme la fille indépendante qu'elle voulait tant être- peut-être même qu'elle devait le juger dans un coin de sa tête, s'dire qu'il devait la prendre pour une idiote à vouloir le faire à sa place. Au fond, elle n'avait qu'à l'faire, bouger elle-même jusqu'au placard de l'entrée pour s'en occuper, mais jusque-là, ça n'avait pas été l'cas. Elle était restée immobile, paniquée même, au milieu de sa cuisine, inquiète au point de sursauter au moindre contact- ils en étaient arrivés là, donc. « Pourquoi ? T'as quelque-chose à t'reprocher à c'point ? » il lança, donc, sardonique, à la déclaration de la jeune femme- ils étaient juste dans le noir dans un appartement verrouillé, et pas si grand que ça. Il n'y avait pas vraiment de chance que quelqu'un soit passé sous leur nez pour couper le courant sans qu'ils ne s'en rendent compte. Et puis, avec les volets ouverts, les fenêtres donnant sur la rue ramenaient une bonne dose de lumière de lampadaires et de feux de voiture, pour qu'ils ne soient pas complètement plongés dans les abysses de l'obscurité. Rafe, lui, il était habitué au noir, au vrai noir. Celui qu'on devait bien ignorer pour n'pas se mettre à paniquer au milieu d'une chaîne de montagne, d'un désert ou d'un coin de campagne. A New York, on n'voyait même pas les étoiles, à part pour ces rares occasions où on essayait de faire des efforts pour entre-apercevoir certaines, l'été. Quelque-part, le noir devait même être bien plus épais en Australie, même dans les villes- des endroits qui, certes, étaient pas mal peuplés, mais quand même bien moins qu'ici, et ses huit millions d'habitants. Il n'avait, de toute façon, pas l'intention de s'lancer dans une étude comparative des nuits les plus noires qui soient, selon les pays ou les villes- peut-être bien qu'c'était juste avec lui, qu'elle n'aimait pas s'retrouver dans ces situations : qu'est-c'que ça aurait de surprenant, hein ? La dernière fois qu'ils avaient été confinés à devoir rester ensemble, ça n'avait pas si bien fonctionné que ça. Mais bon, de toute évidence, quoiqu'il puisse dire, pour la rassurer, la motiver, la soutenir, ou essayer de la réconforter, n'servait à rien, parce que ses parents penseraient différemment, et parce qu'il n'valait pas grand-chose, dans sa vie à elle. Il s'contenta donc de sa petite remarque, et d'ignorer Asteria, râlant d'où elle était, tandis qu'il rejoignait l'entrée pour trouver le tableau électrique. « Est-c'que t'avais un truc particulier branché ? Genre un radiateur ou un truc du genre, quelque-chose qui aurait pu trop tirer ? » ou peut-être que c'était tout l'immeuble qui était plongé dans le noir, s'ils partageaient tous un compteur en commun- ce que Rafe n'espérait pas, parce qu'il n'avait pas spécialement la motivation de passer sa soirée à s'occuper d'tout ça. Techniquement, il était juste venu prêter une visite à Asteria, qu'il avait espérée courte pour certaines raisons.  « En tout cas, c'est bien ici que ça a disjoncté. » qu'il remarqua après avoir ouvert le tableau. Il s'décida quand même à essayer, réactivant l'électricité. Et la lumière revint, comme si de rien n'était- comme s'il avait juste été question de rallonger ce tête à tête qui, probablement, avait déjà duré trop longtemps. C'était compliqué à savoir, vraiment- Asteria était à la fois la première à venir jusque chez lui, parfois juste parce que c'était son anniversaire, et la reine dans l'fait de faire comprendre à quelqu'un qu'il faisait juste chier, purement et simplement. « Tu devrais faire vérifier ça par un électricien si ça se répète... par acquis de conscience. » mais qui était-il pour donner des conseils sur quoique ce soit ? Elle n'avait qu'à faire ce qu'elle voulait, Rafe haussa donc les épaules, en revenant vers la cuisine, pour continuer ce qu'il avait commencé.
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Invité a posté ce message Jeu 15 Nov 2018 - 21:34 #

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Elle ne savait plus trop comment agir avec Rafe. C’était idiot, alors même que tout avait été évident entre eux, dix ans plus tôt. Lui, il avait déjà été adulte, alors peut-être qu’il n’avait pas l’impression d’avoir beaucoup changé en dix ans, elle ne savait pas trop Asteria, mais en grandissant, elle s’était persuadée qu’au bout d’un moment, on changeait moins. Peut-être que c’était juste parce qu’elle n’avait pas envie de vieillir davantage, comme si la trentaine qui approchait lui faisait peur. En tout cas elle était certaine qu’elle avait beaucoup changé depuis ses seize ans. Peut-être que Rafe, il trouvait ça dommage, parce qu’il l’avait aimée comme elle avait été à l’époque. Mais elle avait grandi, elle avait une vision du monde qui avait changée. Elle n’avait pas l’impression d’être égoïste, aujourd’hui en pensant qu’elle avait bien fait de rester à Melbourne, le temps de faire des études qui lui ouvrait les premières portes vers ses rêves. Elle n’avait pas l’impression d’être la pire personne du monde, quand elle disait qu’avoir un enfant maintenant, ça compromettait ses plans. C’était la vérité, ça faisait partie des raisons pour lesquelles quelques mois plus tôt, elle aurait dit, sans la moindre hésitation, qu’elle ne voulait pas d’enfants pour le moment. Elle n’était quand même pas la seule femme au monde à voir les choses comme ça. Elle n’avait jamais prétendu qu’elle voulait se débarrasser de ce bébé pour continuer sa vie sans se poser de questions. Ce n’était pas le cas. Quand elle avait parlé d’adoption, elle avait pensé à un moyen d’offrir une vie meilleure à cette enfant. Peut-être que c’était une mauvaise idée, mais ça n’avait été qu’une idée, parce qu’elle avait peur de ne pas être à la hauteur elle, en tant que mère. Alors elle avait eu une tonne de doutes et elle regrettait que ça ait été aussi mal pris ou interprété par Rafe. Elle regrettait que lui, il ait pu aimer la Asteria de seize ans et détester celle d’aujourd’hui.

Elle ne savait pas ce qu’il pourrait se passer entre eux quand ce bébé serait venu au monde et dans le fond au point où elle en était aujourd’hui, elle préférait ne même pas y penser. Ils verraient bien quand ils y seraient hein ? L’important, c’était de se concentrer sur le moment présent. Elle avait un bébé dans le ventre, un bébé qui avait des problèmes, parce que déjà, elle n’avait pas été à la hauteur de son rôle de mère, ça en disait long sur ses compétences. Ce qui comptait pour le moment, c’était ce bébé, elle voulait faire attention pour que tout se passe bien. Il fallait qu’il reste encore trois mois bien au chaud dans son ventre, alors elle allait faire en sorte que ce soit le cas. Elle n’avait pas envie de se prendre la tête avec qui que ce soit, pour elle ne savait quelle raison. Pourtant elle était à fleur de peau en ce moment. Une simple coupure de courant suffisait à la mettre dans tous ses états. Elle ne s’y attendait pas, alors c’était perturbant, elle avait réagi trop vite, sans réfléchir, quand elle avait senti la main de Rafe contre son épaule. C’était peut-être débile, parce qu’elle savait que c’était Rafe, il n’y avait personne d’autre dans son appartement. Elle ne craignait pas qu’un dangereux psychopathe se soit caché dans son appartement pour l’assassiner. « Non, c’est juste que je ne m’y attendais pas. » C’était l’effet de surprise, cette impression de perdre tous ses repères d’un coup, c’était bizarrement flippant. Probablement que si elle n’avait pas été enceinte et constamment stressée, ça n’aurait pas eu le même effet sur elle. « Je crois pas. » Elle n’avait rien de mieux à répondre à Rafe, elle ne savait pas ce qu’elle avait pu brancher pour que le compteur disjoncte. Elle avait des trous de mémoire parfois, elle était fatiguée, tout le temps, alors on ne pouvait pas lui en vouloir. Elle était enceinte, y avait des informations qui ne restaient pas bien longtemps dans sa mémoire. Ce qu’elle branchait au cours de la journée, pour ce qu’elle en avait à faire, c’était clair qu’elle n’arrivait pas à s’en souvenir. Au moins, Rafe était allé jusqu’au disjoncteur et il avait remis ça en route. La lumière était de retour dans l’appartement et la blonde en fut tout de suite soulagée. Elle préférait ça. Elle se sentait moins perdue, moins vulnérable. C’était débile, c’était chez elle, même dans le noir, elle le connaissait par cœur, cet appartement. « Super, merci. » Elle lâcha échapper un léger soupire de soulagement. Elle se sentait vraiment plus à l’aise comme ça. Elle retourna dans la cuisine en même temps que Rafe, pour l’aider à ranger ce qu’il lui avait ramené. « Ouais, je ferais ça. » Même si elle espérait que ça ne disjoncte pas à nouveau. De toute façon, elle allait finir par oublier ça aussi, elle avait vraiment du mal à emmagasiner toutes les informations ces derniers temps. « Merci pour ton aide. » Répéta-t-elle encore une fois maintenant que tout était rangé. Elle n’aimait pas forcément rester chez elle à ne rien faire, mais puisqu’elle n’avait pas le choix, elle était bien contente d’avoir un peu d’aide pour les courses. C’était un calvaire, de toute façon, de faire les courses en étant enceinte. En plus, comme elle n’avait pas le permis de conduire, ça compliquait encore plus la tâche. « Tu veux boire quelque chose ? » Elle n’allait quand même pas le laisser repartir comme ça, sans même lui proposer à boire, ce serait mal poli et puis Asteria, elle n’avait de toute façon pas envie de le mettre à la porte comme un malpropre. Les choses étaient compliquées entre eux, elle en avait bien conscience. Mais si elle s’était pointée chez lui le jour de son anniversaire, avec un beau gâteau, ça n’avait pas été juste par politesse. Malgré les conflits qu’il pouvait y avoir entre eux, elle tenait à Rafe. Peut-être bien qu’il n’en avait pas l’impression, à cause des choix qu’elle avait pu faire à un moment dans sa vie, pourtant, elle tenait vraiment à lui, alors elle n’était pas juste polie avec elle, elle essayait juste de tisser un bon de lien avec lui, puisqu’il semblait bien qu’ils avaient déjà perdu tout ce qu’ils avaient pu avoir, dix ans plus tôt.
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Invité a posté ce message Dim 18 Nov 2018 - 17:50 #



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S'il y avait bien une chose que Rafe avait apprise dix ans plus tôt quand Asteria était partie, qu'il l'avait si soudainement perdue et avec elle, bien des images du futur qu'il avait pu – presque contre sa propre prudence habituelle – se construire, c'était qu'irrémédiablement, on était tout seul dans la vie. Seul avec sa propre conscience, à savoir la vérité de ce qu'on avait fait : quand elle l'avait abandonné du jour au lendemain, sa mère avait dû se retrouver seule face à ses remords, à peut-être des regrets, des questions, des peines que personne ne serait jamais capable de comprendre. Pendant longtemps, la colère avait fait penser au jeune homme que c'n'était que c'qu'elle méritait, mais à trente-trois ans aujourd'hui, bien loin du gosse de dix ou treize ans qu'il avait pu être à cette époque, il essayait tant bien qu'mal, de voir les choses différemment. Ça n'effaçait certainement pas c'qu'elle lui avait fait, ni les quatre années de galère qu'il avait passées, plus seul que jamais, au cœur d'un système qui lui avait clairement fait comprendre qu'il n'était qu'un détritus qu'ils jetaient en pâture à des familles qui se préoccupaient plus du chèque qu'ils avaient à encaisser à la fin du mois, que d'son propre bonheur, du fait qu'il ait trois repas par jour, ou qu'il rentre à des heures décentes, pour son âge. Et au final, la vérité c'était qu'l'amour ne protégeait même pas contre la solitude pure et dure ; qu'y'avait forcément quelque-chose au tournant, qui pouvait arriver comme ça, et tout détruire- naïvement, peut-être parce qu'ils avaient été si jeunes, peut-être parce qu'il en avait eu tant besoin, le Hollins n's'était jamais imaginé que Terry sortirait de sa vie de la sorte. Après tout, était-ce vraiment comme ça, avec un amas de drames et rien d'autre que l'impuissance comme sentiment maître de tout, que les autres couples se séparaient ? Y'avait bien l'adultère qui poussait au divorce des gens qui étaient mariés depuis des années ; mais là encore, si seulement Asteria avait fait une chose pareille, il aurait juste été en colère contre elle, et cette hargne l'aurait probablement motivé à passer à autre chose bien plus vite. Mais non, la dernière fois qu'il l'avait vue, elle avait été celle d'eux deux lâchant un flot de larmes et de promesses pour qu'ils ne se perdent jamais, celle qui s'affichait ouvertement comme la plus affectée par leur séparation. Celle qui disait qu'elle n'avait pas le choix. Et celle qui n'avait jamais donné de nouvelles. Dix ans plus tard, mise devant le fait accompli, tout c'qu'elle avait eu à lui répondre, ç'avait été que l'Australie, ç'avait été mieux finalement- mieux pour son futur, cet avenir qu'ils avaient eu la bêtise, autour de vingt ans, d'imaginer ensemble. Et de ça, il aimerait pouvoir faire de simples raccourcis, en conclure qu'Asteria était juste une connasse qui s'était foutu de sa gueule, qui avait dû probablement bien s'amuser en Australie, et s'foutre de sa gueule à lui quand ils s'étaient revus, à New York. Au vu du modèle qu'pouvait être sa famille, il pourrait aller loin, très loin, à l'imaginer machiavélique et manipulatrice, à faire en sorte d'retourner la réalité des choses pour complètement ternir l'image qu'il avait toujours eue de la fille dont il était tombé amoureux, parmi tous les gens qui avaient un jour gravité dans son monde. Peut-être qu's'éprendre d'une fille comme Freya, qu'il avait rencontrée dans un même groupe de soutien pour les jeunes comme eux, aurait été plus facile- quelqu'un qui l'comprendrait vraiment, pour avoir connu les mêmes difficultés, et survécu aux mêmes aléas de la vie. Si l'amour était un sentiment qui s'choisissait, pouvait s'effacer en un claquement de doigts, et être gouverné par la tête, tout serait beaucoup plus facile. Ils n'auraient jamais couché ensemble, Asteria et lui, et elle n'serait pas enceinte, aujourd'hui. Peut-être même que, rien qu'par fierté, il aurait tenu à être parfaitement et confortablement posé dans une autre histoire, bien plus belle et bien plus idéale que tout c'qu'il avait connu avec la Drake. Pour prouver qu'il pouvait l'faire.

Mais non, la rancœur n'lui avait jamais permis de se détourner de la blonde ; même dix piges plus tard. Et ce soir, il était encore venu en rajouter une couche. A croire qu'il était masochiste, à force. Peut-être alors, que l'courant qui s'coupait, était juste un coup d'pouce du destin pour les distraire un peu plus, éviter le face à face qui n'faisait que leur pendre au nez. Ils allaient avoir un bébé ensemble, mais ne pas en parler, faire comme s'il n'existait pas, comme si ce futur n'se précipitait droit sur leur tronche à la vitesse d'un train, fallait croire que c'était la situation idéale pour Asteria. Au moins, ils n'se disputaient pas. Parce qu'il semblait bien que ç'avait été l'seul argument qu'elle avait eu à avancer, pour expliquer son désir de faire adopter ce bébé. Ça, et le fait qu'elle avait un meilleur avenir en tête, que l'fait de devenir mère. Ou d'partager quoique ce soit de sa vie actuelle, dix ans trop tard, avec lui- même s'ils s'limitaient au devoir, simple et immuable, d'être des parents pour l'enfant qu'ils avaient conçu. Tant pis si ç'avait été imprévu, tant pis si c'était terrifiant et si ça bouleversait les ambitions qu'ils avaient pu avoir dans l'crâne- Rafe, il avait perdu un bon nombre de ses rêves à cause de la famille Drake. Une chose qu'Asteria n'était même pas prête à reconnaître, quoiqu'elle en dise : ouais, c'était facile d'dire que c'n'était pas d'sa faute, qu'elle n'avait eu que dix-sept ans à l'époque, ou qu'elle n'en avait rien su. Ça n'changeait rien à la légitimité des sentiments qu'il éprouvait à l'égard de la famille d'la blonde, ou d'cette fameuse affaire de disparition, entourant Shea. Après tout, il n'l'empêchait pas d'la chercher, il n'l'empêchait pas d'faire c'que sa famille aurait dû faire depuis l'début. Il demandait juste à c'qu'elle lui foute la paix, avec cette histoire- qu'enfin, dix ans plus tard, les Drake arrêtent de l'mêler à leur merdier, après tout c'que ça lui avait coûté, déjà. Mais ça, comme le reste, ça n'avait que peu d'intérêt à l'esprit de la jeune femme- c'était juste lui qui n'comprenait pas c'qu'elle voulait, ce dont elle avait besoin, ou la légitimité à elle de ses sentiments à elle et d'ses besoins, à elle. Terry, elle avait l'droit d'lâcher le mot adoption comme si elle parlait d'la pluie et du beau temps, et lui, il n'avait qu'à fermer sa gueule. C'était bizarre alors, sans conteste, de vivre dans l'présent, en appréhendant le futur et en regrettant le passé. Il n'savait même plus c'qu'il regrettait, Rafe- le temps où ils s'étaient aimés, où tout avait toujours été simple et évident avec Asteria, ou l'temps où elle n'avait pas été là, mais plutôt à l'autre bout du monde, inatteignable et qu'il avait fait sa vie sans elle à l'horizon. Et quant à l'avenir, comment être un tant soit peu serein dans d'telles circonstances ? Avec eux deux qui n'savaient même pas d'quoi il sera fait ? Ouais, sans doute qu'c'était d'sa faute aussi, lui, l'impulsif qui partait au quart d'tour, surtout quand on parlait d'certains sujets : eux deux, coincés dans un ascenseur, avec elle qui parlait d'ses parents et balançait la bombe de l'adoption dans sa gueule, en quelques minutes chrono, ça n'avait pas aidé. Depuis, ils avaient partagé des moments plus conviviaux, non ? Alors plutôt que d'prendre ses jambes à son cou, d'son côté, Rafe soupesa la proposition de la jeune femme, quand elle lui offrit de boire quelque-chose. Dans un haussement d'épaules, il jeta un bref regard autour de lui, évaluant le ciel déjà noir dehors, et le temps qu'ils avaient pu passer ensemble, déjà ; « Si t'as d'quoi faire, j'serais pas contre un café. On commence à s'les geler, dehors. » tenta-t-il, non sans une certaine contrition dans son sourire. Peut-être que plus encore qu'des parents qui n'se disputaient pas, ce bébé avait surtout besoin de parents qui s'parlaient un tant soit peu, qui n'semblaient pas vouloir se fuir d'un bout à l'autre de la ville. Des parents aussi, assez sains dans leur tête et clean avec leurs sentiments, pour vraiment passer à autre chose, plutôt que d's'accrocher à un passé trop lointain. Quoique, ça, c'était sûrement que son problème à lui. « Y'a plein de gens qui diraient que t'as d'la chance de pas avoir besoin de sortir. » peut-être un genre d'humour un peu déplacé- pourtant, Rafe avait lui, passé sa journée dehors, ou à moitié dehors, à devoir se réchauffer avec le café vieux de plusieurs heures, gardé dans une thermos qui, mine de rien, n'avait pas grand effet contre l'hiver qui arrivait bien vite. Sûrement qu'Asteria, elle, avait plein d'arguments pour justifier que cette période alitée chez elle était chiante à souhait, rien d'autre que le symptôme de 'tout ce qui avait mal tourné dans sa vie' ces derniers mois- depuis qu'ils s'étaient retrouvés, hein ? Il avait compris le message depuis belle lurette- pourtant, ils avaient bel et bien été deux, à la partager, cette nuit-là.
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Invité a posté ce message Mar 20 Nov 2018 - 19:50 #

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Tout aurait été plus simple, si leur histoire à Asteria et Rafe, elle s’était terminée parce qu’ils l’avaient décidé et non pas parce que les parents Drake avaient tout fait pour les séparer. En plus de l’avoir emmenée à l’autre bout du monde quand ils avaient décidé de rentrer en Australie, ses parents avaient fait en sorte que le brun ne reçoive jamais toutes les lettres qu’elle avait pu lui écrire, comme s’ils avaient été tellement persuadés que Rafe avait été un poison dans la vie de leur fille et que sans lui, elle deviendrait une jeune adulte parfaitement disciplinée qui répondrait à chacune de leurs attentes. Ça n’avait été le cas. Même après être sortie de leur pensionnat, quand bien même elle avait perdu le contact avec Rafe, elle n’était pas rentrée dans le moule qu’on avait confectionné pour elle. Comme quoi, ça n’avait pas été Rafe le problème, même si c’était ce que les Drake avaient pu croire. Le problème, c’était elle, parce qu’elle n’avait pas envie d’être comme eux. Elle n’avait pas envie de travailler pour leur grande entreprise, multinationale qui leur permettait de s’en mettre plein les poches en exploitant des gens qui eux avaient un salaire de misère. Elle passait peut-être pour une idiote finie, Asteria quand il s’agissait de comprendre les finances, le commerce et tout ce qui correspondait aux entreprises Drake, mais elle savait au moins que ceux n’étaient pas ceux qui travaillaient le plus dur qui avait le meilleur revenu là-dedans. Elle savait très bien que la fortune de ses parents était bâtie sur l’injustice du capitalisme et elle n’avait pas envie de faire partie de tout ça. Elle voulait juste écrire ses bouquins dans son coin, être payée pour ça, comme une artiste décidant de vivre de sa passion. Alors ses parents n’avaient rien gagné en expulsant Rafe de son quotidien, ils n’avaient que leur compliquer la vie à tous les deux, sans rien gagner en retour.

Eux deux, on les avait juste éloignés pendant dix ans et au final, ils n’avaient jamais rompu à proprement dit. Y avait pas eu ce moment de rupture clair et net entre eux deux et finalement, Asteria elle se disait que ses sentiments pour Rafe, ils n’avaient jamais disparu. C’était pour ça qu’ils s’étaient retrouvés dans le même lit, peu de temps après son retour à New-York. La blonde ne pouvait pas prétendre n’avoir connu que des histoires solides et basées sur les sentiments. Ce serait mentir que de dire une chose pareille. Elle avait connu des histoires dépourvues de sentiments. Mais ça avait été différent avec Rafe. Dès le moment où elle l’avait revu, elle avait eu envie de se retrouver avec lui, dans ses bras, parce qu’être auprès de lui avait tellement manqué. Peut-être que ça avait été une erreur, parce qu’elle était enceinte maintenant et qu’ils se retrouvaient à devoir gérer de nombreuses responsabilités sans avoir eu le temps de vraiment se retrouver. Ça rendait encore plus compliquée une histoire qui l’était déjà. Asteria, elle avait plein de craintes, des doutes que finalement, elle ne pouvait pas partager avec Rafe, parce qu’elle avait bien vu le résultat quand elle avait essayé de le faire. Elle ne savait pas si elle serait à la hauteur et c’était quelque chose qui l’effrayait vraiment, bien plus qu’une coupure de courant momentanée qui pourtant semblait lui avoir fichu la peur de sa vie. Elle aurait aimé être pleine d’assurance concernant ce bébé. Être certaine qu’il serait toujours heureux avec elle et qu’il ne manquerait de rien, mais elle ne savait pas. Elle n’était pas très mature du haut de ses vingt-sept ans. Elle avait des rêves peut-être un peu trop grands. Elle avait une famille qui craignait et des repères maternels qui étaient loin d’être à la hauteur de ce qu’elle voudrait apporter à un enfant. Le truc, c’était qu’être mère, ça ne s’improvisait pas et ça ne laissait pas de place à l’erreur, alors pour une fille comme elle qui manquait déjà d’assurance, c’était la chose la plus terrifiante du monde. Elle savait qu’elle serait capable de l’aimer cet enfant, les mois passant, elle s’y était attachée à tel point que la simple idée de pouvoir le perdre la faisait vraiment souffrir. Mais est-ce que ça suffisait d’aimer un enfant pour qu’il soit heureux ? Probablement que personne n’avait vraiment de réponse à cette question. Seul l’avenir le lui dirait à Asteria et l’avenir, il était carrément terrifiant. Il le serait encore plus si vraiment Rafe et elles étaient en froid et n’arrivaient pas à faire autre chose que de s’engueuler. Mais ça allait mieux non ? Peut-être qu’ils étaient tous les deux trop lâches pour vraiment parler d’eux deux ou de tout ce qui pouvait être lié à ce bébé, parce que dernièrement, ils avaient assez bien esquivé le sujet quand ils s’étaient retrouvés l’un en face de l’autre. Ce serait peut-être encore la même chose aujourd’hui, parce que le café était beaucoup plus simple à gérer que tous les silences qu’il pouvait y avoir entre eux. « Ça devrait pouvoir se faire. » Elle lui adressa un sourire, avant de se diriger vers la cafetière pour servir une tasse de café qu’elle laissa quelques secondes dans le micro-onde pour que le liquide se réchauffe, le temps d’allumer la bouilloire, pour se faire chauffer un thé pour elle. Une fois les deux boissons prêtes, elle revint vers Rafe, pour lui donner sa tasse de café, déposant le sucre sur la table, au passage au cas où il en aurait besoin. « C’est pas mal de pouvoir rester au chaud quand il fait froid dehors, c’est vrai. » Elle n’avait pas besoin d’affronter le froid, c’était forcément un point positif. Elle pouvait prendre le temps pour lire, écrire, regarder la télévision ou juste se reposer, alors c’était forcément hyper agréable. Elle était constamment épuisée, alors pouvoir se reposer était un véritable soulagement. « Mais, ça donne aussi l’impression d’étouffer parfois et je ne suis pas payée pour les jours où je reste tranquillement chez moi. » Elle ne serait pas payée pour son congé maternité non plus et pourtant, elle en aurait bien besoin. On ne pouvait pas demander à une femme de retourner bosser juste après avoir mis un bébé au monde. Mais bon, aux États-Unis, c’était comme ça. Pas de boulot, pas de salaire. « Au moins, j’me sens un peu moins fatiguée et si j’étais payée pour lire des livres et pas pour les vendre, je serais moins inquiète pour mon salaire. » Ce n’était pas une critique, au contraire, parce qu’elle trouverait ça vraiment bien d’être payée pour lire des livres. Elle adorait ça, la lecture, depuis qu’elle savait lire, c’était l’une de ses grandes passions, un truc qui n’avait pas changé en elle depuis qu’elle avait quitté Rafe dix ans plus tôt. C’était définitivement un point positif au fait de passer les trois quarts de son temps chez elle, la lecture. Pas besoin de pouvoir bouger, quand on peut voyager à travers un bouquin. « Je survie plutôt bien dans ces conditions. » Elle n’avait pas trop le choix de toute façon. « Et toi, comment tu gères cette vague de froid ? » Chacun ses problèmes après tout. Elle, elle était coincée chez elle, lui il devait continuer à bosser, souvent en extérieur, même s’il commençait à faire faire vraiment froid, ce n’était probablement pas plus agréable.
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