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 (asteria), stuck in reverse

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Invité a posté ce message Mar 18 Déc 2018 - 21:25 #



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Perdre Asteria dix ans plus tôt, n'avait pas été le premier drame de sa vie. Ça n'avait même pas, techniquement, été le pire qui soit : se souvenir des dernières images qu'il avait de sa mère, la voir partir sans se retourner, sans crier gare, en l'abandonnant là où elle l'avait laissé, comme s'il n'avait été rien d'autre qu'un vulgaire objet, ça, ç'avait été autre chose. Une assez grosse dose de traumatisme pour que ça lui colle à la peau encore aujourd'hui – qu'il s'sente purement et simplement incapable de répéter ces actes de lâcheté qui semblaient inhérent au sang qui battait dans ses veines. Son père, sa mère, tous les deux avaient décidé de faire le même choix : et probablement qu'en tout et pour tout, le brun avait juste été un accident lui aussi, une partie de jambes en l'air qui avait mal tourné- et sa mère, elle, n'avait jamais fait attention à diminuer sa consommation d'alcool, de drogues ou de cigarette, pendant qu'il avait été dans son ventre. D'où il était parti, des bas-fonds les plus dégueulasses de cette ville, on pouvait bien l'dire, ouais, que Rafe, il avait d'la chance, d'une certaine façon. Il pourrait être un drogué aujourd'hui, comme sa mère, rien d'autre qu'un déchet d'la société dont personne n'se préoccuperait, esseulé et récalciltrant au moindre contact humain. Somme toute, il n'était pas l'modèle de l'homme idéal, le type le plus sociable, gentil et agréable qui soit- mais avec les trente-deux piges de vie d'merde qu'il portait sur ses épaules, c'était l'mieux qu'il avait pu faire. Peut-être qu'en plus de ça, si on avait dû compter que sur ses capacités, il aurait pu avoir un meilleur job, décrocher d'vrais diplômes et vivre d'ses vrais rêves- ceux qu'il avait pu enfin alimenter, dans un coin d'son imagination, quand il avait commencé à prendre ses aises avec Rebekah. Mais évidemment, il avait fallu qu'autre chose vienne tout foutre en l'air ; qu'd'autres cons s'rajoutent à l'équation pour s'acharner contre lui pour il n'savait quelle raison. Ils lui avaient déjà pris Asteria, et tous les sentiments qu'elle avait pu faire naître en lui : fallait croire que pour des gens cupides comme les Drake, ça n'avait pas été assez. Peut-être qu'ils avaient fini par s'ennuyer de leur victime, et qu'c'était pour ça et uniquement pour ça, qu'il avait la paix depuis quelques années maintenant. Une tranquillité bien relative, qui n'existait qu'en apparence : il avait pris l'habitude de veiller le jour où les flics reviendraient frapper à sa porte, attirant la curiosité des voisins et la méfiance de son propriétaire. Et peut-être que cette fois-ci encore, il finirait à la rue un beau matin, sans réel préavis, juste à cause d'cette histoire. Il n'savait pas c'qu'il préférerait perdre, entre son appartement et son job cette fois-ci : c'était un peu comme une partie de poker, un pari avec un ennemi invisible qui ne cessait jamais de revenir. Et qui sait, cette fois-ci, ils auraient encore plus de raisons d'revenir. D's'acharner à nouveau. De lui en faire voir d'toutes les couleurs, juste parce qu'il était là, qu'Asteria était revenue à New York, et qu'ils avaient passé une nuit ensemble. Qu'est-c'que ça pouvait bien signifier, hein ? Elle était revenue pour ses bouquins, pour sa sœur, pour toutes ces histoires d'avenir, de rêve à accomplir et d'ambitions qu'elle voulait toucher du bout des doigts, avec ses beaux diplômes payés par ses parents. Pas pour lui, pas pour leur passé ou les chances à l'amour qu'ils avaient eues y'a bien longtemps, et qui avaient été littéralement étouffées, après dix longues années de silence, distance et vide. La dernière fois aussi, il n'avait rien d'mandé de particulier, il n'avait rien fait d'particulièrement condamnable, mais c'était lui qui s'était tout pris dans la gueule. Aujourd'hui, il n'pouvait s'empêcher alors, de s'demander c'qui l'attendait au tournant une fois que ce bébé serait né : et pas seulement à cause d'ses propres doutes et d'ses insécurités par rapport à l'idée d'devenir père – comme s'il était un tant soit peu prêt pour ça – mais aussi parce qu'y'avait, d'l'autre côté de l'océan, une bande de connards qui attendait le premier prétexte pour lui tomber sur la gueule.

Peut-être que c'n'était pas si mal, alors, qu'Asteria préfère aux dernières nouvelles, se débarrasser de c'bébé au plus vite- qu'elle se concentre sur sa vie à elle, son p'tit monde à elle, et basta. Hein ? Fallait bien qu'il voit quoique ce soit d'positif à la situation dans laquelle ils se trouvaient, quelle qu'elle soit, à l'heure actuelle. Les politesses, les rapports obséquieux, lourds de non-dits et douloureux de sentiments qui n'voulaient plus rien dire, c'n'était pas son truc. Peut-être qu'à force, il aurait appris à vivre sans Asteria dans sa vie, et avec son souvenir, laissant le goût amer d'une trahison cuisante et un silence incompréhensible. Il s'y était fait, gamin, quand il avait été d'ces gosses qui ne connaissaient rien de leur père. Et il s'y était fait aussi, quand il avait été foutu dans le système et que sa mère n'était jamais revenue pour lui. A force, c'était plus un instinct de survie qu'autre chose. Si elle n'en voulait pas d'cet enfant, il suffirait d'prétendre qu'il était de quelqu'un d'autre, d'une mère inconnue, n'importe quoi pour l'éloigner le plus possible du nom Drake et de tout c'qui pourrait le ramener à ces origines-là. Ça aussi, c'était un talent qui coulait dans ses veines, hein ? Sa mère s'était occupée d'lui pendant presque dix piges en trouvant tous les moyens possibles et imaginables pour esquiver le sujet, se taire sur cette question qu'il avait posée trop souvent à une époque, et pour n'rien laisser filtrer. Chez les flics, quand on l'avait enfin remarqué, tout seul, sur ce banc dans leur poste depuis de nombreuses heures, personne n'avait rien pu trouver sur ce géniteur qui n'avait jamais fait partie d'sa vie. Et peut-être qu'ça les arrangerait tous les deux, comme ça. Peut-être qu'c'était comme ça que c'était censé s'passer. C'n'était pas comme s'ils arrivaient à en parler, hein ? Pas comme s'ils étaient capables de s'regarder dans l'blanc des yeux, avec toute cette réalité explosant à leur gueule. Rafe, il n'pouvait s'empêcher de s'dire qu'il avait déjà eu sa dose de réalité avec Asteria, pour tous ces mots, tous ces faits qu'ils avaient déjà échangés. S'attarder chez la jeune femme, s'poser pour boire un café ou même se mettre à discuter électricité avec elle n'avait, paradoxalement, pas été dans ses intentions, alors- comme un con, il s'était juste dit qu'il aiderait. Comme il avait promis de l'faire, tant bien que mal, avec c'qu'il pouvait mettre, concernant cette grossesse. Pour les mois restants, c'était tout c'qu'il pouvait faire. Mais d'l'autre côté, hein, il semblait bien qu'il était l'seul à vouloir endosser le rôle qui arrivait une fois leur enfant né- et ça, ça promettait toute une quantité de responsabilités, auxquelles il n'se préparerait visiblement pas avec Terry. S'il n's'était jamais imaginé devenir père – jamais pendant très longtemps en tout cas – cette situation-là, battait encore des records. « Merci. » marmonna-t-il quand même, à l'adresse de la blonde quand elle lui délivra le café qu'il avait osé demander. C'était mieux aussi de pouvoir se perdre là-dedans, d'accrocher son regard au contenu noir et amer qui tournait dans sa tasse, plutôt que de croiser pendant trop longtemps, les prunelles de la jeune femme. Il se retrouva donc à le touiller un long moment, son café, relevant les yeux uniquement par intermittences vers Asteria, alors qu'ils s'mettaient tous les deux à parler météo. Comme s'ils n'avaient rien de mieux à faire. Comme s'il n'y avait pas un sujet bien plus pressant entre eux deux, aussi imposant que le ventre qu'elle affichait maintenant, et qui l'avait littéralement forcée à prendre des congés anticipés et à rester cloîtrée chez elle, à faire le moins d'efforts possible. Et il pouvait comprendre, la galère sans salaire, les questionnements qui arrivaient avec- il avait connu ça, à cause d'sa famille à elle, de toute cette période au début, où il n'avait pas pu garder un job plus de quelques semaines. Ou encore après, quand un beau jour, deux ans plus tard, les flics étaient venus lui foutre les menottes sur son lieu d'travail comme s'il avait été l'type le plus recherché du pays. Évidemment que ç'avait fait assez jaser pour que dès son retour, il soit gentiment mis à la porte. Et après ça, il avait arrêté d'compter, arrêté d's'en préoccuper ou même d'essayer d'avoir des objectifs dans cette vie qu'il essayait de se construire. Shea, Asteria ou n'importe quel Drake, finissait toujours par y reprendre sa place, qu'il le veuille ou non. Une réalité qu'il n'pouvait que garder pour lui, pinçant les lèvres, mordillant l'intérieur de sa joue, mordant son frein comme il l'avait si souvent fait- après tout, la dernière fois qu'il avait daigné parler de tout ça, Asteria lui avait fait comprendre que ça n'la concernait pas des masses. Elle, elle avait été en Australie, à écrire des lettres à tous ses amis, tous ceux qui avaient eu assez d'importance pour qu'elle garde contact avec eux, et voilà. Il n'pouvait rien reprocher à quelqu'un qui n'avait pas été là, et qui s'était totalement désintéressé de lui, hein ? Tant pis si ça faisait mal au cœur. « J'suppose que c'est comme les vacances d'été... ça paraît long mais ça va passer vite. Et après, ce s'ra comme avant. » il tenta, alors, haussant les épaules ; ils avaient probablement tous les deux, beaucoup à attendre d'un retour à la normale, peu importait c'que ça pouvait signifier pour eux, ou dans un avenir avec un bébé en plus. « Moi ça va... y'a des endroits où j'vais où c'est pire niveau température. Et de toute manière les chantiers à l'air libre comme ça vont bientôt être arrêtés pour l'hiver. » ce faisant, il avala une longue gorgée de son café- sûrement que plus vite il l'aurait fini, mieux ils se porteraient tous les deux. « D'toute manière, j'espère qu'on aura pas des tempêtes de neige tout l'hiver. » il n'était pas météorologue, mais c'genre de trucs au mois de novembre tout juste, il s'doutait que c'n'était pas habituel. Il n'comptait pas se plaindre, pourtant ; « J'suppose que dix ans sans connaître d'température négative, ça doit être autre chose. » qu'il ricana, tant bien que mal, peut-être tout aussi amer que tout simplement nostalgique. Lui, il n'pourrait tout simplement pas vivre dans un pays comme l'Australie- ouais, par orgueil il pourrait dire que ce serait juste parce que ça l'rapprocherait des Drake et qu'il avait assez donné avec eux. Mais littéralement parlant, il aimait l'hiver, mine de rien- ouais, lui au sang brésilien, le pays où l'hiver n'devait pas exister non plus, il préférait le climat de New York. Mais après tout, y'avait probablement aussi peu d'choses qui le rattachaient à l'Australie qu'à son pays d'origine- rien d'autre que deux pays qu'il n'pouvait s'empêcher d'exécrer à sa façon, pour des raisons presque trop similaires.
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Invité a posté ce message Dim 30 Déc 2018 - 16:50 #

but i need a last breath.
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We were fools to think that nothing could go wrong.
Elle aurait aimé que tout soit plus simple avec Rafe. Quand elle avait commencé à le chercher en revenant à New-York, elle avait été loin de s’imaginer que leur histoire, elle prendrait une telle tournure. Il fallait croire que leur histoire, elle avait été faite pour être compliquée. Quand ils avaient été plus jeunes, ils avaient été obligés de se cacher, comme si être ensemble, c’était un crime dont leur entourage ne devait rien savoir. Elle avait toujours su que ses parents seraient contre cette relation. Elle s’était doutée, que s’ils venaient à l’apprendre, ils se serviraient de leur différence d’âge pour s’en prendre à Rafe. Cette relation, elle avait éclaté au grand jour quand Shea avait disparu, alors ça avait été un avantage aux yeux de ses parents. Il avait été un ami proche de Shea avant d’être son petit-ami à elle. Ils avaient tout fait pour le détruire, avant de disparaître à l’autre bout du globe. Elle n’avait pas eu d’autre choix que celui de suivre ses parents. Et puis même là-bas, ils avaient trouvé un moyen de se mettre entre eux deux. Pourquoi hein ? Qu’est-ce que ça pouvait bien leur faire, qui elle aimait ? Est-ce que c’était quelque-chose qu’ils voulaient aussi contrôler dans sa vie ? Peut-être que si elle n’était pas partie, elle se serait retrouvée coincée dans un mariage arrangé par ses parents. C’était archaïque, mais ce serait bien le genre des Drake. Maintenant, elle était libre et il n’y avait plus qu’elle et Rafe pour compliquer leur histoire. Le fait qu’elle soit tombée enceinte juste après l’avoir retrouvé, ce n’était pas forcément le meilleur truc qui puisse leur arriver. Ça avait créé de nombreuses tensions entre eux. Elle n’avait vraiment pas envisagé que les choses se passent comme ça entre elle et Rafe, mais maintenant, ils étaient bien obligés de faire avec.

Elle aurait voulu fuir cette situation la blonde. Elle avait peur de ce qui allait se passer une fois qu’elle serait mère, alors elle avait cru qu’elle pourrait prendre les décisions nécessaires pour ne jamais le devenir. Pourtant, des mois plus tard, elle était encore là, enceinte jusqu’au cou, à se dire qu’elle tenait déjà trop à et enfant pour le laisser filer. Il y avait toujours une partie d’elle qui craignait de faire une erreur. Ce bébé, il n’était pas issu d’une belle histoire d’amour, d’une volonté entre deux personnes s’aimant assez pour vouloir fonder une famille, alors elle avait peur, évidemment que ça rende les choses compliquées, pour le bébé, pour Rafe, pour elle. Elle n’avait jamais vraiment eu la volonté d’avoir des enfants, mais niaise comme elle était, elle s’était quand même souvent dit que si jamais ça devait arriver, ce serait parce qu’elle aurait fait le choix d’avoir des enfants avec la personne avec qui elle ferait sa vie. Ce n’était pas vraiment ce qui était en train de se passer avec Rafe. Il y avait des moments comme ça, où l’amour, ce n’était pas suffisant. Elle l’aimait Rafe, elle n’avait jamais cessé de l’aimer, malgré les années qui s’étaient écoulées depuis qu’elle l’avait quitté, obligée de partir en Australie. Mais les sentiments, ça ne suffisait pas à arranger les choses, pas après tout ce qu’ils avaient vécu, Rafe et elle. Pas alors qu’ils étaient en train de traverser une étape compliquée de leurs existences. Ils pouvaient au moins rester cordiaux l’un envers l’autre. Ça faisait plusieurs fois qu’ils réussissaient à rester dans la même pièce sans s’engueuler, alors il y avait du mieux, évidemment. Asteria n’avait plus envie de se disputer avec Rafe. Au pire, elle pouvait toujours prétendre se sentir mal, fatiguée ou quoi que ce soit d’autre, pour faire taire les tensions si ça devenait nécessaire. Heureusement, ce n’était pas le cas pour l’instant. Malgré la coupure de courant qui l’avait stressée pour le temps que ça avait duré, elle s’était à nouveau calmée pour préparer un café à Rafe et un thé pour elle. Tout allait bien entre eux, pour le moment et c’était très bien comme ça. Elle aurait voulu qu’ils puissent avoir mieux que ça, comme relation, mais, elle savait aussi qu’ils auraient facilement pu avoir pire, alors en y pensant, elle se disait qu’elle préférait quand même ça. « Peut-être bien ouais. » Elle haussa légèrement les épaules, pas forcément convaincue que la vie avec un bébé, ce soit comme avant. Peut-être que ce serait mieux pour elle de toute façon. Sa vie avant, elle avait été faite de plus de fuites et d’incertitudes qu’elle ne voulait bien l’admettre. Avoir un bébé, peut-être que ce serait comme un nouveau départ dans sa vie, que ça lui donnerait un but poursuivre, un chemin à suivre, plus précis et droit que ce qu’elle avait pu parcourir jusqu’à présent. « Heureusement, ça ne doit pas être agréable de bosser dehors d’un temps pareil. » Elle ne pouvait pas vraiment savoir, elle bossait dans une librairie bien chauffée. En Australie, elle avait eu des petits jobs, comme serveuse qui l’avait poussée à se balader en terrasse avec des plateaux, mais le froid n’était pas une caractéristique de l’Australie. « J’espère aussi, ça complique beaucoup de choses. » Même pour elle, qui prenait les transports en commun, des fois ça entrainait des retards qui étaient assez pénibles. Enfin, c’était toujours mieux que les bouchons New-Yorkais. « La neige me manquait en Australie. C’est pénible, mais c’est beau. » Il y avait beaucoup de choses qui lui manquaient quand elle avait été en Australie. « Maintenant, c’est les plages de Melbourne qui me manquent. » Pourtant elle aimait observer la neige, mais elle aimait aussi les plages d’Australie. « Je suppose que le meilleur moyen d’avoir ce qu’on veut quand on veut, c’est de beaucoup de voyager. » Ce qu’elle ne faisait pas, elle. De toute façon, si l’envie de se rendre en Australie devait la prendre soudainement, il suffirait qu’elle pense aux heures d’avion pour se dire qu’elle était très bien à New-York. Elle aimait New-York de toute façon. Elle aimait Melbourne aussi. Son cœur serait sans doute toujours partagé entre les deux villes, comme il l’avait toujours été.[/size]
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Invité a posté ce message Ven 4 Jan 2019 - 18:49 #



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S'il y avait bien une chose que toutes les séparations que Rafe avait connues dans sa vie, avaient en commun, c'était le fait que rien n'avait jamais vraiment été expliqué. Sa mère n'avait évidemment pas eu le courage de le regarder droit dans les yeux, et de lui annoncer qu'elle l'abandonnait là, sur ce banc dans un poste de police, et qu'elle ne reviendrait jamais. Quand Asteria était partie, ç'avait été un peu pareil : les circonstances avaient choisi à leur place, mais de l'un à l'autre, ils n's'étaient pas dit bien des choses. Leurs adieux avaient ressemblé à des au revoir, à plus tard, à quand Terry n'aurait plus à vivre sous le joug de ses parents parce que, quelque part, elle avait été si dévastée, si triste de le quitter, en larmes comme ça, que ç'avait été difficile d'imaginer les choses autrement. Peut-être qu'ils auraient dû l'faire, pourtant : à vingt-deux et dix-sept ans, ils avaient été assez âgés pour être honnêtes, non ? Et dix ans plus tard, y'avait tout à parier qu'ils n'en seraient pas là aujourd'hui, s'ils avaient mieux fait les choses : avec du recul, qui sait, un jour Rafe finirait par se dire que ç'avait été con d'attendre quoique ce soit de la Drake, d'espérer qu'elle revienne, tout comme à neuf ans, ç'avait été débile de sa part d'attendre que sa mère débarque à nouveau dans sa vie, déchirée par le regret, et prête à reconstruire pour eux, une vie meilleure. Mais au fond, de c'qu'il avait expérimenté de l'honnêteté que la blonde pouvait avoir à lui offrir, le jeune homme n'avait pas spécialement le cœur à s'y prêter à nouveau. Une seule fois bien douloureuse, dans un ascenseur duquel ils n'avaient pas pu s'échapper, ç'avait été assez : assez de faits balancés dans sa gueule, assez de 'c'était mieux ailleurs et avant' qui en disaient long, sur la relation qu'ils entretenaient aujourd'hui. Et à côté d'ça, Asteria n'avait pas grand-chose à répondre, quand il était question d'expliquer alors, pourquoi est-ce qu'elle était revenue vers lui, à New York, ou pourquoi est-ce qu'elle avait tant tenu à rester enceinte, si ce n'était dans sa vie, qu'une dose d'emmerdes dont elle ne voulait pas ? Ils n'vivaient pas au Moyen-Âge, avec une médecine quasi-mortelle tant elle était basique, ni même il y a quelques années en arrière, où avorter pour une femme était limite un crime. Il n'lui avait certainement rien dit, pas même une petite pique, une p'tite phrase indiquant que c'n'était pas ce que lui pourrait vouloir ; tout c'qu'il avait fait, c'était être à ses côtés, la bouche close, l'esprit concentré sur ce qu'elle elle voulait, plus que n'importe quoi d'autre. Qu'est-c'qu'elle aurait à lui reprocher là-dedans, alors ? Ils avaient tous les deux fini dans ce même lit cette nuit-là, consentants et bien conscients de c'qu'ils faisaient- ils n'avaient pas été bourrés, ou drogués, ou il ne savait quoi d'autre. Et pourtant, à entendre Asteria, c'était de là que toute sa vie avait déraillé : de là qu'elle vivait maintenant dans un cauchemar complet, limitée dans son futur et dans ces ambitions qui l'avaient ramenée à New York. Et qu'est-c'qu'il avait à dire là-dedans, lui ? La moindre parole qu'il prononçait, tombait dans l'oreille d'une sourde, quelqu'un qui n'était ni sensible à c'qu'il pouvait avouer, ou ressentir. Quelqu'un qui s'en fichait, d'une certaine façon- difficile de voir les choses autrement quand, encore et encore, c'était tout ce que Terry avait semblé lui prouver. De toute manière, ses parents auraient toujours mieux à dire, toujours plus d'arguments viables et solides, quand bien même tout c'qu'ils avaient fait dans la vie de leur fille, ç'avait été de la rabaisser et de la maltraiter. Qu'est-c'qu'il était en comparaison de ça, lui, hein ? Alors ouais, les doutes de Terry, ses questionnements ou même ces critiques qu'elle se balançait sans cesse dans le crâne, Rafe en avait assez entendu- et probablement que ce serait mieux pour leur enfant de grandir sans quelqu'un comme ça, torturée par sa propre tête. Combien d'temps passerait avant qu'Asteria ne balance que ce bébé n'était rien d'autre qu'une erreur qui avait ruiné ses rêves, hein ? Elle l'avait déjà dit alors que leur enfant était encore dans son ventre, alors d'ici les dix, vingt prochaines années, qu'est-c'qu'il en serait, hein ?

Rafe, il n'avait pas l'intention d'la forcer à quoique ce soit. Il n'avait même pas envie qu'elle se force, si c'était pour être la Asteria qu'il avait dû côtoyer pendant ces neuf derniers mois. Certes, ils avaient partagé de bons moments, sans de gros nuages, sans dispute- mais à quoi ça servait ? Lui, il s'était senti devoir s'retenir sur tout, devoir ravaler l'honnêteté brûlante qui avait toujours été la sienne. Comme disaient ces écrivains que la Drake était censée aimer, parfois pour avoir l'arc-en-ciel, fallait faire avec la pluie, aussi- mais c'n'était pas pour autant qu'elle, elle avait envie de subir les conséquences des dix années qui venaient d's'écouler, de c'qu'il avait vécu et ressenti, lui, de son côté du monde. Pourtant, qu'est-c'qu'il avait déjà eu à faire avec les états d'âme de la blonde, ses doutes, ses envies, ses colères, ses pleurs tout à la fois. Heureusement qu'ils n'étaient pas un couple alors, parce que c'n'était certainement pas l'genre de relation qu'il avait envie d'avoir avec qui que ce soit- c'n'était même pas le genre d'amitié dont il avait envie. Égoïstement, il pourrait facilement l'dire, hein, qu'on l'avait déjà assez délaissé, abandonné et oublié pendant son enfance et une bonne partie d'sa jeunesse, pour qu'il n'ait pas envie d'passer une grosse tranche de sa vie adulte à exister ainsi. Et encore une fois, il se retrouva à serrer les dents, enterrer et faire taire ces pensées ardentes, à la réponse de la jeune femme – peut-être bien, ouais que ce serait comme avant, d'ici quelques mois. Après tout, qu'est-c'qu'ils avaient d'autre à s'offrir l'un l'autre ? Elle était enceinte, elle avait décidé de garder ce bébé, il n'voulait pas être responsable de l'abandonner de la chair de sa chair. Il avait décidé de prendre ses responsabilités, alors- et elle dans tout ça ? Qu'est-c'qui l'empêcherait de reprendre sa petite vie, pépère ? Si on devait partir dans des débats féministes, les femmes, c'était comme les hommes, et sous prétexte qu'elles portaient le bébé dans leur corps, y'avait rien dans la nature qui les forçait à assumer un rôle qu'elles ne voulaient pas. Certes, nombreux seraient ceux qui diraient qu'elle aurait dû avorter alors, mais qui sait, au moins, laisser leur gosse à sa charge à lui, c'était toujours mieux que d'faire une dépression post-partum et de noyer le bébé, non ? Des histoires dramatiques comme ça, y'en avait un certain nombre- et même sans aller jusqu'à ces extrêmes, Rafe lui, dans son expérience de gosse du système, il en avait connues, des histoires bien chaotiques. La sienne battait déjà pas mal de records, mais parfois, il était surprenant de découvrir à quel point la connerie humaine pouvait aller loin. Techniquement, alors, ça ne tenait qu'à elle, qu'elle puisse reprendre sa vie comme elle l'avait idéalisée en revenant aux États-Unis : il avait déjà compris, le brun, que ça n'avait pas été pour raccommoder quoique ce soit avec lui, ni par affection réminiscente pour ce qu'ils avaient été l'un pour l'autre, qu'elle était là. Ils en étaient réduits à ça, alors : deux personnes qui avaient couché ensemble, qui allaient avoir un bébé de ça, et qui n'avaient pas l'obligation de faire les choses tous les deux, au-delà de ces neuf mois requis par la nature. Ils n'étaient pas amoureux, ils n'étaient pas en couple, et ils n'avaient pas les mêmes désirs. Qu'elle se détende, alors, Terry ; il n'avait plus l'intention d'attendre quoique ce soit, d'lui demander quoique ce soit – ni une pension, ni de reconsidérer, ni d'aller à l'encontre des dommages qu'avaient causés dix ans de séparation. « En attendant... si t'as besoin de quelque-chose ehm... j'suis là. C'est un peu la seule chose que j'peux faire, pour le moment. » il hésita quelque peu, avant de hausser les épaules, probablement conscient dans un coin de son crâne, qu'Asteria ne le contactait même pas à chaque fois qu'elle avait besoin de quelque-chose, qu'elle avait des ressentis en particulier, ou même si elle avait besoin d'aide. Peut-être qu'elle préférait se tourner vers Alison, Wyatt, et une liste plus longue encore, de gens avec qui elle n'avait jamais perdu contact. Avec lui, c'était les visites obligatoires chez le médecin, les rendez-vous chez l'obstétricien, et puis ces visites impromptues qui semblaient plus tendre l'atmosphère qu'arranger quoique ce soit. « J'ai l'habitude. » dit-il alors, plutôt las de parler météo ; il n'aimait pas beaucoup la neige, plus pour des raisons de logistique, mais il avait grandi à New York, passé toute sa vie ici ou dans le Nord des États-Unis- ce qu'il y avait de brésilien lui, ce n'était rien d'autre que des racines arrachées depuis longtemps. Philosopher sur le temps avait, généralement, été loin de ses préoccupations. Alors écouter Asteria parler de météo, d'Australie, de Melbourne, ça lui retourna assez vite le cœur- il préféra fixer son café, comme s'il avait une conversation avec celui-ci plutôt qu'avec la jeune femme. Peut-être qu'un jour, quand elle en aurait marre de la neige et qu'elle aurait trop envie de retrouver les fameuses plages de Melbourne, elle repartirait ; une autre raison de n'pas trop chercher, de n'pas trop espérer. A quoi bon ? Lui, il n'avait jamais foutu les pieds en Australie, c'était bien connu- et même s'il devait devenir millionnaire tout d'un coup, avec le monde à ses pieds, il n'irait jamais ; Question d'principe, de rancœur. « Ce pays a des plages décentes, au pire. » offrit-il à Asteria, en guise de réponse, sans grande conviction, rien d'autre qu'une tentative de sourire, plus pincé qu'autre chose. Il ne pouvait pas s'mettre à philosopher sur les plages d'Australie parce qu'il ne les avait jamais vues, et il n'avait pas, mais alors pas envie de pousser l'interrogatoire, d'remuer le couteau dans la plaie, en l'écoutant encore plus parler de ce merveilleux pays dans lequel elle avait vécu pendant les dix dernières années, sans économiser ne serait-ce qu'une pensée pour lui. « J'crois que j'choisirais toujours la neige... » il n'put s'empêcher de relever, peut-être innocemment, peut-être avec plus de sous-entendus que ce que cette simple phrase semblait offrir, de prime abord. Il ne s'voyait pas aller vivre où que ce soit d'autre que dans la ville qui l'avait vu naître et grandir. Ouais, malgré les malheurs et les tragédies, les gens qu'il avait perdu et peut-être, à quel point ç'aurait été aisé de tourner la page en se barrant dans un tout autre état. Rafe n'avait jamais pu s'y résoudre- et au moins, l'avantage avec New York, pour lui, pour sa mère qui, qui sait, vivait peut-être toujours ici, ou pour Asteria qui avait mieux à faire, c'était que c'était une assez grande ville pour se perdre.  
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Invité a posté ce message Sam 5 Jan 2019 - 14:37 #

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We were fools to think that nothing could go wrong.
Cette grossesse avait compliqué des choses dans la vie de la blonde. C’était une évidence, elle ne pouvait pas mentir là-dessus. Une grossesse non-désirée, ça compliquait toujours les choses, comme tous les imprévus du quotidien, sauf que celui-là, il venait avec des conséquences qu’il ne fallait pas prendre à la légère. Être enceinte, c’était compliqué et être mère, ce le serait encore plus. Alors la blonde, bien consciente de tout ça, elle avait été d’avis de prendre en compte tous les facteurs, toutes les possibilités qu’elle avait avant de prendre la moindre décision. Malgré les tensions que ça avait pu créer entre elle et Rafe, elle restait persuadée qu’il n’y avait rien de mal à envisager des possibilités, à fouiller au moins, pour se renseigner. Elle ne savait pas si elle pourrait être une bonne mère Terry et c’était un doute qui la hantait depuis le début de cette grossesse. Elle qui n’avait jamais envisagé d’avoir d’enfant, elle ne savait pas comment s’y prendre. Elle n’avait pas la moindre expérience avec eux. Elle n’avait jamais fait de baby-sitting et comme elle n’avait pas de petit-frère ou de petite-sœur elle n’avait jamais expérimenté ça avec sa fratrie. Elle avait été la petite sœur dont Shea à laquelle Shea avait dû faire attention, si souvent. Elle avait peur de causer du tort à cet enfant. Pourtant, aujourd’hui, elle savait qu’elle serait incapable de s’en séparer et qu’elle deviendrait folle s’il devait lui arriver quelque chose. Elle était souriante au naturel, agréable comme ça, quand elle était avec d’autres personnes, mais ces derniers temps, elle était assez angoissée pour pleurer toute la nuit en craignant d’avoir déjà tout fait de travers, puisqu’il y avait un problème, la poussant à devoir se reposer le plus possible. Elle ne savait pas le pourquoi du comment, mais elle avait peur des conséquences de cette histoire. Au moins, ça la poussait à vraiment prendre au sérieux les recommandations des médecins.

Elle ne savait pas quel genre de mère elle ferait Asteria, mais elle était déjà de celles qui faisaient passer son enfant avant elle. C’était déjà bon signe, surtout venant d’une femme comme elle qui avait beaucoup râlé sur les handicaps de la grossesse. Fallait dire que c’était épuisant d’être enceinte, entre les nausées, les douleurs partout, la fatigue et tout le reste. Elle voulait être une bonne mère, quand bien même dans la société américaine, il semblait que ça rimait souvent avec femme au foyer, quelque chose qui était impensable pour elle. Elle avait de l’ambition, des rêves et elle n’avait pas envie de jeter tout ça à la poubelle. Il y avait bien des femmes qui réussissaient en tant que mère tout autant que professionnellement non ? Elle avait envie d’y croire la blonde, si elle devait un jour devenir femme au foyer, alors elle aurait vraiment perdu dix ans de sa vie pour rien. Pourtant, elle restait persuadée qu’elle avait bien fait de rester en Australie pour faire ses études, plutôt que de revenir à New-York, poussée par son envie d’amour. Il fallait faire des choix dans la vie et elle, elle avait choisi l’université, les études, son envie de faire autre chose de sa vie que ce qu’elle aurait pu avoir en revenant à vingt-et-un ans, sans diplôme, à New-York. Rafe pourrait bien passer toute sa vie à le lui reprocher, elle penserait toujours qu’elle avait bien fait. Elle en avait occupé, des jobs qui ne demandaient pas d’étude, quand elle avait été à la fac, elle avait travaillé pour se sentir indépendante et elle en avait surtout retenu une mauvaise expérience. Entre les mecs lourds qui matait les serveuses de façon gênante, ou les patrons qui les traitait comme de la merde, elle savait qu’elle n’aurait jamais pu passer sa vie à faire ça. La librairie, c’était toujours mieux, pas non plus son plus grand rêve, mais un milieu dans lequel elle se sentait à sa place, c’était déjà ça. Son patron était sympa en plus et compréhensif, malgré cette grossesse qui la poussait à faire moitié moins d’heures. « Merci, c’est gentil. Méfie-toi, je pourrais t’appeler au beau milieu de la nuit parce que je n’ai plus d’électricité. » Elle en était capable, quand bien même elle espérait vraiment que ça ne se reproduise pas. Elle savait à peu près comment gérer un disjoncteur, mais bon, rien que d’y repenser, il y avait quelque chose d’angoissant à l’idée de se retrouver seule dans le noir. Peut-être que ce n’était que le contre-coup de l’expérience qu’elle avait eue, un peu plus tôt et que ça finirait par lui passer. Peu importait, elle préférait quand même que l’électricité continue de fonctionner correctement. Le pauvre Rafe, déjà qu’il devait travailler dans le froid, il n’avait pas en plus besoin qu’elle le réveille à trois heures du matin pour un problème d’électricité. « Pour une fois, je ne vais pas le plaindre moi. Y a rien de mieux que la chaleur d’une librairie. » Elle était la reine pour se plaindre pourtant. Mais elle était comme un poisson dans l’eau dans une librairie. Pas seulement parce qu’il y avait le chauffage, c’était un tout, l’ambiance, les livres, tout ça, ça lui plaisait vraiment, quand bien même, elle n’abandonnait pas l’idée qu’un jour, sur l’un des livres en librairie, il y en aurait un avec son nom dessus.  « C’est sûr, j’essaierai d’aller les tester un jour, à l’occasion. » Elle lui avait déjà parlé vite fait de son envie d’aller faire un tour vers la Californie, ou vers la Floride, peut-être bien qu’un jour, elle aurait vraiment le courage de se prendre des vacances quelques jours là-bas. Ça lui faisait toujours moins loin que l’Australie. « Faut croire que j’ai choisi la neige aussi. » Elle avait quitté l’Australie pour New-York après tout. La neige n’avait pourtant pas été dans ses critères pour revenir ici. Mais si elle avait tant que ça voulu la plage, elle aurait pu aller à Los Angeles. C’était New-York qu’elle avait choisi. C’était Rafe, quand bien même c’était dix ans trop tard.

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Invité a posté ce message Dim 6 Jan 2019 - 20:26 #



when love goes to waste
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S'il y avait bien eu une chose que Rafe avait voulu croire de son histoire avec Asteria, que ce soit dix ans plus tôt ou aujourd'hui, dans leur relation quoiqu'elle était, c'était qu'ils pouvaient quand même être assez unis pour surmonter bien des obstacles. A vingt-deux ans déjà, il avait su ce qui l'avait poussé à se tourner vers elle, ce qui lui avait fait comprendre que son cœur avait chaviré pour elle, à un moment donné, innocemment. Y'avait eu quelque-chose, qui avait fait que son futur amoureux, avait partout, toujours eu des images de la jeune femme dedans ; personne d'autre qu'elle, eux deux, et cette immense liberté qu'ils ne s'étaient que trop rarement senti avoir. Il aurait aimé pouvoir être là pour l'aider à cicatriser de toutes ses blessures, de la disparition de Shea, à son déménagement en Australie- un peu tout et n'importe quoi, ces déceptions, ces bas qu'on pouvait connaître dans une existence bien banale, où tout n'était pas toujours beau et rose. Mais finalement, quels qu'aient été ses espoirs ou ses attentes, rien de tout ça n'avait été réalité : comme quoi, peut-être que ç'avait été lui qui avait cru à un monde rose et beau, trop facile, trop simple- il s'était planté, sans l'ombre d'un doute. Asteria n'était jamais revenue, elle n'avait jamais donné signe de vie après son départ de New York, et de c'qu'elle en disait, elle avait eu toute une quantité de bonnes raisons pour rester en Australie. Tant pis si, d'après ces mêmes dires, elle avait passé tout ce temps à se faire constamment rabaisser et maltraiter par ses parents. Tant pis si elle disait ouvertement que les choses avaient été difficiles pour elle aussi- visiblement, pas au point qu'elle en ait eu envie de revenir dans cette ville qu'elle avait toujours connue, cette ville où, peut-être Shea était encore – cette ville où, en tout cas, se trouvaient tous les éléments à même de faire avancer l'enquête sur la disparition de celle-ci. Cette ville où il avait été. S'il avait bien appris un truc des années chaotiques qu'il avait passées dans le système, et puis à se reconstruire à l'aide de Rebekah, c'était que la galère financière, les questionnements constants sur les factures, sur ce que les autres pouvaient penser, tout ça n'avait pas spécialement d'importance, tant qu'on était bien entouré. Terry, elle, au moment de choisir entre être bien entourée et être dorlotée par l'argent de ses parents, elle avait choisi : et pendant tout c'temps où elle avait été à l'autre bout du globe, les États-Unis et tout c'qu'elle avait connu là-bas, n'avait pas eu la moindre importance. Elle n's'était jamais inquiétée de son sort à lui, pas même pour savoir qu'il avait été harcelé par sa propre famille, suspect injustement pointé du doigt dans la volatilisation de sa sœur aînée. Y'aurait bien Alison ou Wyatt, ou d'autres dont il n'voulait pas spécialement savoir le nom, qui pourraient facilement témoigner qu'Asteria était restée fidèle à ses amis, qu'elle avait toujours été la bonne copine qui ne perdait pas le fil de ses relations- lui, il avait été sur le banc de touche. Jusqu'au point où la Drake ne s'était même pas inquiété de son sort, vis à vis des emmerdes que sa famille à elle, lui avaient infligées. Tant pis, elle était partie, à l'autre bout de l'océan- une occasion parfaite pour faire table-rase de ce passé : après tout, n'était-il pas gênant, hein ? Le voisin pas forcément idéal, ni parfait, ni charismatique à souhait, avec qui elle avait eu une amourette de jeunesse immature et stupide, au point d'ignorer cette différence d'âge presque criminelle entre eux deux. D'après la famille de la blonde, y'avait plein d'arguments à faire peser dans la balance, pour dire qu'il valait mieux l'oublier : il n'était pas spécialement fortuné, il n'était pas blanc, blond aux yeux bleus, il n'avait pas un nom dont le renom brillait dans tout New York, et il n'avait pas un avenir à même de le mener au sommet. Pire encore, ce que les Drake ne savaient sans doute pas, c'était qu'il n'avait même pas pu finir ses études – à cause d'eux – et qu'en plus, il occupait donc un job minable, qui ne lui demandait pas de diplôme, et qui n'lui offrirait jamais de grande progression professionnelle. Heureusement qu'il n'avait jamais été particulièrement ambitieux, hein : mais mine de rien, il n'aurait pas craché sur l'opportunité d'au moins faire ce qu'il avait toujours eu envie de faire.

Non, il n'pouvait pas blâmer tout ça sur Asteria- et il n'en avait jamais eu l'intention, sinon il lui aurait craché à la gueule et il l'aurait envoyée promener, dès qu'il l'avait revue, ce soir-là. Beaucoup le traiteraient d'idiot pour avoir laissé une place dans son cœur à la jeune femme – une trop grande place et lui-même, régulièrement, s'infligeait de constantes critiques à cause de ça. A quoi bon ? Asteria, elle, n'avait économisé ni pensée, ni sentiment, ni action- ni même la moindre compassion pour lui ou pour le sort que ses parents auraient pu lui réserver, à force de l'épingler pour des crimes divers et variés. Qu'est-c'qui lui avait garanti franchement, qu'il n'avait pas passé les dix dernières années en taule à cause de la popularité des Drake, de leur fric, et de leur capacité à tout pourrir autour d'eux, hein ? Il n'en était jamais passé loin, l'estomac noué, la rage au ventre, la rancœur ardente- oui, il estimait encore aujourd'hui, malgré les disputes avec Asteria, malgré c'qu'elle avait à dire pour défendre sa précieuse famille, que toutes les onces de colère qu'il éprouvait à leur égard, ils le méritaient amplement. Mais bon, la dernière fois que Terry et lui avaient daigné en parler, ç'avait été pour qu'il s'prenne en pleine gueule, le mur de l'indifférence de la jeune femme. Ce qui l'avait importée, elle, c'était qu'il déblatère toute sa vie sur ces dix dernières années, histoire qu'elle soit sûre qu'il n'avait rien à voir avec la disparition de sa sœur. C'était cette histoire-là qui l'avait intéressée, rien d'autre que ça- et peut-être même qu'aujourd'hui, elle serait capable de dire que si rien n'avançait pour Shea, c'était à cause de lui. Et non pas parce qu'elle arrivait dix ans trop tard, quelles que soient les 'bonnes raisons' qu'elle avait à offrir en réponse à cela. L'eau avait coulé sous les ponts ; ça pourrait facilement être quelque-chose qu'il serait capable de s'dire, lui qui n'était pas un amoureux des conflits et qui, franchement, avait déjà eu sa part de deuils à faire. Il n'savait plus c'qu'il éprouvait, à l'heure actuelle, à l'égard de cette mère démissionnaire qui l'avait abandonné comme un moins que rien : il avait bien fallu qu'il avance de ça, qu'il fasse son possible pour n'pas se faire aspirer par tous les ressentiments qui auraient largement pu le gagner, dans toute cette histoire. Mais avec Asteria, c'était difficile de passer à autre chose ; difficile de faire fi de l'amertume qui lui collait à la langue quand il était avec elle, que son regard fuyait, que son cœur battait à toute allure, déchiré entre la douleur et un agacement insidieux. Là encore, le trait d'humour de la blonde aurait fait ricaner n'importe qui, et serait passé par-dessus la tête d'une personne lambda, qui n'aurait pas besoin ou envie de lire plus qu'une blague. Lui, il se retrouva à avoir un sourire pincé, et à de nouveau devoir mordre son frein- elle pouvait toujours appeler un électricien pour ses problèmes d'électricité. Lui, il était le père de ce bébé, le premier d'eux deux – ou le seul – à accepter ce rôle : alors quand il lui parlait de l'aider, il n'parlait pas de son tableau électrique. Mais histoire de ne pas froisser la jeune femme, histoire de ne pas se disputer comme elle semblait tant lui reprocher de le faire – comme si c'était ce dont il avait envie, lui – il ne dit rien. Tout comme il n'disait pas bien des choses. Probablement que quelqu'un d'habitué déjà, aurait remarqué la façon dont ses mâchoires se contractaient quand il se forçait à n'pas dire ces vérités qui lui brûlaient littéralement la bouche. « Ouais, j'suppose. Alors faut s'y faire. » c'est tout c'qu'il put dire sur la neige, alors que ses poumons se comprimaient progressivement, que sa gorge se nouait, alors qu'ils parlaient de choses ridicules comme de la neige ou des plages des autres coins du pays. C'était comme ça, avec Asteria aujourd'hui, une conversation trop longue lui tordait les boyaux, et ils n'avaient rien surmonté du tout, parce que dix ans avaient passé, et parce que prétendre dans une situation comme celle-ci, était semble-t-il, préférable à n'importe quoi qu'ils pourraient avoir, s'ils étaient un tant soit peu honnêtes l'un envers l'autre. Rafe se retrouva alors à vriller du regard, à trouver ce café trop long à boire, et cette conversation faussement cordiale trop synonyme des Drake pour lui. « J'devrais y aller. J'avais pas prévu de rester. » qu'il dit, donc, sans pour autant bouger- au pire, si Asteria avait vraiment besoin de compagnie pendant sa période de convalescence, elle n'avait qu'à appeler ses amis, ceux qui la trouvaient si merveilleuse et sans tort. Ceux qui avaient encore valu quelque-chose pour elle, même si elle avait été à l'autre bout du monde. Peut-être bien qu'elle parlait plus de son bébé, ou de son sentiment vis à vis de sa grossesse, avec Alison et peut-être qu'elle préférerait avoir une visite d'elle. Autant qu'ils s'accordent tous les deux sur cette évidence-là. Qu'ils soient honnêtes, au moins une fois.  
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Invité a posté ce message Dim 13 Jan 2019 - 21:28 #

but i need a last breath.
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We were fools to think that nothing could go wrong.
Il y avait eu une époque pendant laquelle Asteria, elle avait cru qu’elle pourrait avoir une vie digne d’une princesse dans les contes de fées. Elle était née dans une famille riche, matériellement parlant, elle n’avait jamais manqué de rien la blonde. Ses parents n’étaient pas très présents, peu intéressés par ce qu’elle faisait de sa vie, mais dès qu’elle avait besoin ou envie de quelque chose, ils avaient sorti le carnet de chèque sans poser de question. Au moins comme ça, elle n’embêtait personne. Petite fille, adolescente même, elle avait été encore assez naïve pour imaginer qu’elle aurait une belle vie. Elle avait rêvé d’amour, du prince charmant, celui qui viendrait la libérer de sa cage dorée pour lui montrer le monde. Ça avait été Rafe, quand elle avait eu seize ans et elle s’était imaginée qu’ils seraient toujours ensemble, que rien ni personne ne pourrait jamais les séparer. Et puis, sa sœur avait disparu et ça l’avait déjà faite redescendre de son petit nuage. Elle avait entendu ce qui se disait sur son aînée, on parlait de meurtre, de séquestration, de viol, de stalkeur, tant d’hypothèse macabres, de choses qu’on pouvait voir dans les séries, lire dans des thrillers, mais qu’on n’imaginait jamais en vrai. Déjà à ce moment-là, elle avait eu l’impression de se prendre une bonne baffe dans la figure, alors qu’on la ramenait sur terre d’une terrible façon. Dix ans plus tard, elle ne savait toujours pas ce qui était arrivé à sa sœur et c’était encore quelque chose qui la travaillait, jour après jour. Comme si ça ne suffisait pas, ses parents avaient décidé de rentrer en Australie, sans lui laisser le choix, elle avait été trop jeune de toute façon pour avoir quoi que ce soit à dire. Elle avait perdu Rafe, elle avait intégré cette horrible école dont elle gardait de mauvais souvenirs et elle avait réalisé que la vie, ce n’était définitivement pas un conte de fées.

Elle avait alors choisi de s’en sortir comme elle le pourrait. Elle ne voulait pas abandonner l’ensemble de ses rêves, alors après le lycée elle avait fait des études, acquis des diplômes qui normalement étaient censés lui ouvrir les portes qu’elle voulait. Là aussi, la réalité était complètement de ce qu’elle avait pu imaginer. Elle avait connu assez de déception dans sa vie pour se dire que la vie, elle était vraiment différente de ce qu’elle pouvait imaginer quand elle avait eu seize ans. Maintenant, elle était enceinte, comme pour enfoncer un peu plus le clou, ce n’était pas un enfant désiré, pas un enfant né d’une relation sérieuse qui aurait conduit deux personnes à faire leur maximum pour avoir un bébé. Non, elle avait retrouvé Rafe, ils avaient couché enceinte et maintenant, elle était enceinte. Ça ressemblait presque trop au schéma typique d’une pauvre fille. Une trainée qu’on pourrait dire. Au moins, elle n’était pas tombée enceinte d’un illustre inconnu, c’était déjà ça pour elle. Mais Rafe et elle, c’était compliqué et elle n’était pas encore assez idiote pour ne pas le remarquer. Tout était plus compliqué que lorsqu’elle avait seize ans et ce n’était pas forcément parce qu’elle avait les mauvais choix – pas qu’elle n’en ait pas fait – elle avait surtout l’impression que c’était parce qu’Asteria de seize ans avait été une adolescente beaucoup trop naïve qui avait fini par se faire écrasée par la réalité. Dix ans, ça changeait beaucoup de choses. Cela dit, elle pouvait encore prétendre interpréter les expressions qu’elle pouvait lire sur le visage de Rafe. Elle le connaissait quand même assez bien pour ça. Ce n’était pas parce qu’elle avait disparu de sa vie pendant dix ans qu’elle avait tout oublié de lui. Alors, elle comprenait les sous-entendu, ses mâchoires serrées, la façon dont son regard semblait la fuir. Peut-être bien qu’il devrait y aller alors. Ouais, et puis après ? Ils seraient contents de pas s’être disputés, elle détestait les disputes et elle savait qu’il n’en était pas fan non plus. Qui l’était de toute façon ? Mais ils en seraient toujours au même point, deux idiots qui n’osaient rien se dire, qui ne réglait rien et qui pourtant allaient avoir un bébé ensemble. Est-ce que pour le bien de ce bébé, ce n’était pas mieux de se lancer, de régler les choses une bonne fois pour toute ? Peut-être bien qu’ils n’arriveraient plus jamais à s’entendre comme dix ans plus tôt, qu’il lui en voulait trop pour ça, mais en ne disant rien, ce serait forcément de pire en pire. Ils étaient deux adultes, sur le point d’avoir un bébé, alors il y avait un moment, où il fallait bien affronter les choses en face. Avant que le bébé naisse, ce serait mieux. Elle laissa échapper un léger soupire la blonde, elle détestait ça, mais il fallait bien se lancer. « Attends. » Elle se contenta de ça, alors qu’elle s’éloignait, quelques secondes pour aller chercher tous les papiers, administratifs et judiciaires qui concernaient ce bébé. « J’ai beaucoup réfléchi, mais j’ai fait mon choix. J’ai pas l’intention de l’abandonner. » Ni aujourd’hui, ni dans dix ans, jamais. Qu’il la prenne pour une girouette si ça lui faisait plaisir, de toute façon, elle maintenait son opinion, elle n’avait jamais affirmé haut et fort, avec toute la certitude du monde qu’elle voulait faire adopter cet enfant. Elle avait eu ses doutes, ses peurs et elle estimait que personne n’avait le droit de lui reprocher ça. « Ça veut dire qu’on va avoir un bébé, ensemble. » Lui, il n’avait pas eu les mêmes doutes que lui, mais peut-être qu’à un moment, il avait dû s’imaginer qu’il se retrouverait tout seul avec ce bébé. Peut-être que ça l’aurait arrangé après tout, elle n’en savait rien et ce n’était pas vraiment important. Ce qui comptait maintenant, c’était qu’ils arrivent à faire ça ensemble et ils étaient carrément mal barré de ce côté. Elle fut bien obligée de prendre son courage à deux mains pour garder son regard fixé sur Rafe et ne pas prendre la fuite, comme elle le faisait si bien habituellement. « On ne peut pas continuer à faire comme si tout allait bien et parler de la neige et du soleil. J’ai pas envie qu’on se dispute, c’est pas le but. Mais je crois qu’on devrait essayer de crever l’abcès avant que ce bébé ne vienne au monde. » Non, elle n’avait pas envie qu’ils se disputent, mais après tout, est-ce que deux personnes, adultes, matures ayant des choses à se dire étaient nécessairement obligés de s’engueuler pour se dire des choses, même désagréable ? Non, elle était certaine qu’ils pouvaient parler sans que ça finisse en grosse engueulade. « Tu peux partir si tu préfères, j’ai pas l’intention de te retenir. Mais je crois que ça fait trop longtemps qu’on essaie d’éviter cette conversation. » Elle et lui, il n’y avait personne de plus responsable que l’autre dans cette histoire. Ce qu’elle proposait maintenant, c’était une discussion honnête, libre, sans dispute, parce qu’ils étaient assez grands pour ça non ? Elle avait envie d’y croire Asteria en tout cas.


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Invité a posté ce message Sam 19 Jan 2019 - 23:47 #



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Quoiqu'il ait pu en dire, Rafe, y'avait eu quelque-chose de terrifiant, à imaginer un futur où il se retrouverait seul à élever un enfant. Une fille, qui plus est. Sa tête était toujours allée plus loin que la réalité, à s'interroger sur des 'et si' qui partaient sur des années et des années : s'il y avait bien eu un fait qu'il n'avait eu aucun mal à retenir vraiment, ç'avait été que cet engagement qu'il prenait, c'était pour le reste de ses jours. Lui qui avait été abandonné par ses deux parents biologiques, n'pouvait que trop bien savoir, ce que ça demandait un enfant – surtout vis à vis d'un parent célibataire, sans doute. Alors ouais, en retournant toutes les théories possibles et imaginables sur le futur, le brun s'était demandé s'il ne serait pas mieux de déjà s'mettre à penser sérieusement, à envisager de trouver une femme avec qui passer aussi, le reste de ses jours. Lui qui avait couru les jupons pendant si longtemps- dix longues années, le cœur toujours brisé malgré les apparences – il avait pensé aux choses sérieuses et vraies. Mais comment faire ça, hein ? Annoncer de but en blanc à un rencard qu'il allait avoir un bébé avec son ex mais que c'était ok parce qu'elle n'voulait pas de l'enfant, elle, et qu'il avait décidé de s'en occuper tout seul ? Se lancer dans un casting de la 'mère parfaite' pour sa fille, sans même savoir si ça pourrait marcher entre eux deux ? Lui qui n's'attachait plus depuis si longtemps, il aurait pu tourner en bourrique, s'rendre fou à s'faire des images comme ça dans la tête- avec Asteria, quand ils avaient fini ensemble plus jeune, tout avait semblé normal, couler de source, comme une suite logique d'événements, de cœur à cœur. Là, penser revivre une telle romance lui avait été impossible : comment trouver la bonne, rien que parmi les quelques quatre millions de femmes potentielles qui vivaient dans cette ville ? Il n's'était lancé dans rien, alors, et tandis que la date de naissance de la petite approchait à grands pas aujourd'hui, Rafe avait géré la plupart d'ses inquiétudes ou d'ses questions, tout seul. Peut-être que Terry en avait fait de même, mais après tout, qu'est-c'qu'elle avait eu de si terrible à envisager ? A à quel rythme elle pourrait reprendre sa p'tite vie dans son p'tit monde, une fois qu'elle aurait accouché ? Peut-être quant à savoir si oui ou non, elle regretterait d'abandonner ce bébé ? Au fond, le brun n'avait pas voulu y penser- les sentiments qu'il avait cru voir encore exister entre eux deux, ceux qui auraient pu justifier le retour d'Asteria à New York, parmi toutes les villes de c'pays ou du monde entier, n'avaient été qu'un écran de fumée qui l'avait complètement trompé. Elle était revenue pour faire sa vie, selon ses rêves et ses attentes, point barre. Lui, il n'était devenu rien d'autre qu'une emmerde revenant encore et encore, alors qu'elle était tombée enceinte et que neuf longs mois avaient exigé d'eux qu'ils prolongent leurs rapports. Qui sait, peut-être qu'elle aurait préféré qu'il se comporte comme un connard, qu'il l'envoie chier quand elle lui avait annoncé qu'elle attendait leur gosse, après cette nuit qui n'aurait rien dû signifier. Comme ça, elle aurait pu justifier avorter. Ou elle aurait pu justifier le choix de l'adoption. Et s'il avait été un connard à cent pour cent, tenant de son propre père, il n'en aurait rien eu à foutre, de ce qui aurait pu advenir de cet enfant qu'il laissait derrière. Ça lui avait été impossible- même avec tous les coups qu'il s'était pris dans la gueule, dans l'orgueil ou dans l'coeur de la part de la blonde, il avait tenu bon. Et au fond, quoiqu'il en dise, le choix avait toujours été évident, d'son côté. Bien sûr qu'il n'pouvait pas simplement fermer les yeux, croiser les bras en laissant qui que ce soit emmener ce bébé qui allait naître de son histoire avec Asteria, aussi compliquée et chaotique et morte sans doute, était-elle.

Il ne l'voulait pas- il n'l'avait jamais voulu, et quoiqu'elle en dise elle, ç'avait toujours été clair d'son côté, depuis le début. Et tant pis si elle croyait qu'elle n'pouvait pas financièrement s'occuper d'un bébé- elle. Elle n'aurait eu aucun droit de dicter ses choix à lui, ou de dire c'qu'il ferait mieux de faire, soi-disant 'pour le bien de cet enfant'. Il n'avait jamais essayé d'lui dire ce qu'elle devait faire, lui. Il n'avait jamais essayé d'la convaincre de quoique ce soit, ou il n'avait jamais prétendu un beau matin, avoir la 'bonne idée' du siècle en parlant d'adoption, sans que ça n'ait jamais été une option envisageable de son côté à elle. Oui, peut-être qu'c'était tordu et trop demandé, mais il avait cru que l'choix d'Asteria, il avait été fait quand elle avait décidé de ne pas avorter. Parce que c'était quoi d'autre, cette décision qu'elle avait prise, hein ? Trop lâche pour tuer ce bébé avant qu'il n'en devienne un, trop désintéressée pour s'en occuper elle-même ? Ç'aurait été quoi, la différence, franchement, pour elle, entre avorter de cet enfant avant qu'il n'existe vraiment, et juste l'abandonner dans la nature à de parfaits inconnus ? La différence, ç'aurait été qu'elle aurait laissé un gosse grandir quelque-part, en n'sachant pas pourquoi ses propres parents n'avaient pas voulu de lui. Et ça, c'était sans compter sur tous les détails bien aléatoires dans la vie d'un enfant adopté- et si leur fille avait besoin d'un don d'organe, hein ? Et si les deux parents idéaux avaient été beaux sur le papier – un peu comme les Drake – avant de se révéler être de vrais tyrans ? Et si leur enfant n'trouvait jamais sa place, auprès de qui que ce soit d'autre que ceux qui partageaient son sang, ses gênes ? Et si ça restait une interrogation constante, la hantant pour le restant de ses jours ? Mais visiblement, à sept mois de grossesse, si tard, après avoir vu un bon nombre d'échographie, écouté le battement de cœur bien vivant de leur fille, senti celle-ci bouger dans son ventre, Asteria ne savait toujours pas. Elle n'savait pas si leur bébé en valait la peine, s'ils en valaient la peine, tous les trois, quel que soit le futur qu'ils avaient devant eux. Au fond, ça expliquait bien pourquoi elle était partie avec ses parents, pourquoi elle n'était jamais revenue- et probablement pourquoi il n'avait jamais eu la moindre nouvelle d'sa part. Vraiment, c'qui faisait tâche dans tout ça, cette romance morte depuis dix ans entre eux deux, c'était l'fait qu'ils se soient envoyés en l'air cette nuit-là, y'a quelques mois de ça. Alors ouais, c'était une réalité qu'il n'aimait pas voir de front- il préférait s'débiner et il préférait surtout n'pas poser de questions. C'était à son tour d'prendre la fuite, de s'barrer sans se retourner, tiens. Peut-être qu'un jour, il le ferait pour de bon : de toute manière, s'il voulait faire partie de la vie de sa fille, l'élever, l'aimer, et si Asteria n'voulait rien de tout ça, l'évidence était là. Ils n'avaient plus rien à partager, à partir de là- rien d'autre que le vide laissé par l'autre, et tout ça, parce que ce serait vraiment pour le mieux vis à vis de leur enfant. Quand la blonde le retint, donc, il dut se mordre la joue pour n'pas soupirer, ou prendre une inspiration comme s'il appréhendait qu'elle ouvre la bouche à nouveau. Est-ce qu'ils n'avaient pas assez parlé déjà, d'la pluie et du beau temps, d'la neige et des plages, comme s'ils pouvaient changer quoique ce soit au climat ou au paysage qu'ils avaient sous le nez ? Elle pouvait l'dire autant qu'elle voulait, Terry, que l'Australie, les plages, Melbourne ça lui manquait- mais au fond, personne n'l'avait forcée à revenir. Lui, il avait perdu espoir depuis bien longtemps. Et d'toute manière, elle lui avait fait comprendre que c'n'était pas pour lui qu'elle était revenue. Est-c'qu'elle voulait qu'ils continuent d'parler de ça, hein ? Qu'cette vérité si évidente finisse par s'échapper d'entre ses lippes pensées, trop de reproches, d'secrets, de peines oubliées qu'il valait mieux n'pas étaler ? Quand elle revint avec ces papiers qu'il connaissait si bien, lui, qu'il avait signés ouvertement depuis un moment déjà, Rafe ne put s'empêcher de jeter un regard à ceux-ci – quelques œillades, plutôt, insistantes et fuyardes à la fois, chargé de plus d'appréhension qu'il n'aurait pu l'imaginer. Il gérait, l'idée de se retrouver père célibataire, à devoir vingt-quatre heures sur vingt-quatre, s'occuper d'un enfant qui débarquerait brutalement dans sa vie d'ici deux mois. C'était c'qu'il disait aux autres, en tout cas. La réalité était plus chaotique- mais il avait fait son choix. Et elle aussi. Et peut-être fut-ce le soulagement, ou autre chose, qui fit pulser ses veines à mille à l'heure, quand elle avoua enfin son choix. Qu'est-c'qu'il était censé faire ? Lui dire qu'elle avait raison ? Il n'savait pas si c'était le cas, si seulement il pouvait voir dans l'avenir, tout serait plus facile. Lui dire qu'elle avait tort ? Il était la dernière personne à croire qu'elle n'pourrait pas s'en sortir, qu'ils n'pourraient pas arriver à quelque-chose de bien, tous les deux. Peut-être que d'toute manière, Asteria n'en avait rien à faire, de la moindre remarque qu'il pourrait avoir à faire à c'sujet. « Quelle conversation, au juste ? » s'il ne put s'empêcher d'avoir un brin de reproche dans la voix, Rafe resta quand même neutre, quand il l'observa. Parce que ouais, depuis qu'elle était enceinte, Asteria avait préféré lui parler de sa sœur, d'un dossier de flic à son sujet, de la neige, d'adoption et de n'importe quoi d'autre, plutôt que de ce qu'ils auraient dû appréhender beaucoup plus tôt. Ils avaient même plus parlé de Game of Thrones que de ce bébé. Il avait été un avide participant à tout c'qui leur permettait d'oublier cette évidence- mais, somme toute, quand il avait été question de bébé, dans l'ascenseur de l'hôpital, elle lui avait bien claqué la porte au nez. La seule chose dont ils avaient discutée, ç'avait été d'la date de l'avortement. Ou de quand il lui avait dit qu'il n'voulait pas parler d'adoption, quelques semaines avant qu'elle n'amène elle-même le sujet sur le tapis, comme si c'était l'idée du siècle. « Y'a quinze secondes j'croyais encore que j'allais devoir m'en occuper tout seul, alors j'ai pas spécialement préparé de sujet de conversation. » et même s'il pouvait paraître hostile, Rafe tenta de balayer tous ces ressentiments-là dans un soupir, détournant le regard, passant ses doigts le long de sa mâchoire, pour mieux triturer la naissance de barbe qui se trouvait là. « Est-c'que ça t'a vraiment pris... sept mois et deux semaines pour te décider ? » il n'put s'empêcher de poser la question, comme si elle lui avait brûlé les lèvres soudainement, ou comme si elle avait tourné dans ses tripes pendant tous ces mois- lui-même ne savait pas quelle était la réalité, entre ces deux possibilités tout à fait opposées. Il n'était pas juste un coup d'un soir- elle n'était pas juste une amante avec qui il n'avait fait que s'amuser et d'qui il n'se souvenait plus du prénom le lendemain, à n'pas savoir quoi faire d'la connerie qui leur tombait sur la gueule. C'était Asteria, et peut-être qu'il était naïf, con, sentimental pour ça, mais ç'avait toujours rendu la décision claire pour lui – dans son cœur, au moins. Alors il n'savait même pas quelle réponse il attendait de la blonde – ou s'il attendait quelque-chose tout court. S'il allait la juger, la détester, lui pardonner si elle devait répondre à cette question.   
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Invité a posté ce message Mer 23 Jan 2019 - 17:02 #

but i need a last breath.
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We were fools to think that nothing could go wrong.
Zéro. C’était la note qu’Asteria s’attribuerait concernant ses capacités en tant que mère. Elle ne s’était jamais intéressée à la maternité et à tout ce qui allait avec, alors forcément, maintenant qu’elle était enceinte, la blonde, elle n’était pas très avancée. Elle ne faisait pas partie des femmes chez qui ça semblait inné. Il y avait bien des gens qui lui avait dit que son rôle en tant que femme, c’était de donner la vie. Asteria, elle avait entendu ces discours moralisateurs, en levant les yeux au ciel, tant ça lui semblait grotesque. Elle n’avait pas besoin d’avoir d’enfant pour être une femme et aucune femme n’avait pour devoir ultime de mettre au monde un enfant. Elles étaient libres de faire ce qu’elle voulait. Asteria elle avait été de celles qui s’était dit qu’elle aurait peut-être des enfants un jour, si elle trouvait la bonne personne, mais ça n’avait certainement pas été un but ultime à accomplir dans sa vie. Finalement, elle était tombée enceinte, par accident et non pas par envie. Elle ne savait pas si Rafe était la bonne personne. Elle savait qu’elle avait encore des sentiments pour lui, même si les années qui s’étaient écoulées depuis leur séparation avait été nombreuses, mais elle savait aussi qu’avoir des sentiments pour quelqu’un, ça ne suffisait pas à régler tous les problèmes qu’il pouvait y avoir entre eux. Si ça avait dû être le cas, elle nagerait dans le bonheur d’une belle histoire d’amour avec le jeune homme non ? Au lieu de ça, ils avaient une relation des plus formelles et ils parlaient de la pluie et du beau temps, comme s’ils ne savaient pas de quoi parle lorsqu’ils étaient ensemble. Ou comme s’ils fuyaient les sujets de conversation les plus importants, pour éviter de s’enfoncer dans quelque chose de trop compliqué.

Ils ne pouvaient pas continuer éternellement comme ça. Ils allaient avoir un bébé ensemble, même s’ils ne l’avaient pas forcément désiré, ce bébé, il allait venir au monde dans quelques mois et pour le bien de cet enfant, Asteria elle était certaine que ce serait plus judicieux qu’ils se disent tout ce qu’ils avaient sur le cœur maintenant, plutôt qu’ils attendent que leur enfant soit né. Ignorer le problème, ça n’aidait pas ou alors, seulement temporairement. Asteria, elle n’aimait pas les affrontements. Ce n’était pas pour rien qu’elle était restée une jeune femme docile au sein de sa famille, pendant tant d’année. Il lui en avait fallu du temps pour prendre son courage à deux mains et faire ses valises pour New-York pour enfin échapper à toute l’influence qu’ils étaient capables d’avoir sur elle. Mais il fallait être réaliste et dire que continuer comme ça n’allait aider personne. Ni Rafe, ni elle et encore moins cet enfant. Si elle voulait être une bonne mère – ou une mère pas trop mauvaise – peut-être que la première étape, c’était peut-être au moins de réussir à mettre les choses au clair avec le père de l’enfant. Elle ne renonçait pas à ce bébé et c’était la première chose que Rafe avait besoin de savoir. Y avait bien un moment où il fallait qu’elle le mette au courant. C’était fait maintenant, mais elle savait que ça n’allait pas suffire à tout arranger. « Tu sais très bien ce que je veux dire. » Il n’était pas idiot quand même Rafe, elle n’avait pas l’intention de le traiter comme tel et lui rédigeant une liste des sujets dont il fallait qu’ils parlent. Et puis, si ça devait devenir un espace de libre expression, ça lui donnait le droit d’aborder les sujets qu’il voulait, pas seulement ce qu’elle pourrait avoir noté sur cette liste qui n’existait pas. Au moins, il n’en avait pas perdu son latin, il trouva rapidement la parole, c’était bien le signe qu’il avait des choses à lui dire non ? Est-ce qu’elle venait juste de décider qu’elle allait garder le bébé ? Non. Techniquement, ça avait été son premier choix, sinon, elle ne se serait peut-être même pas donné la peine d’aller voir Rafe pour lui demander ce qu’il pouvait en penser. Sinon, elle serait restée dans cette clinique à attendre le médecin au lieu de prendre ses jambes à con coup pour s’enfuir comme elle l’avait fait. Certes, elle avait envisagé d’autres options entre temps, mais comme elle l’avait toujours dit, s’interroger sur ce qui pouvait être le mieux pour cet enfant et signer des papiers d’adoption, c’était quand même deux choses complètement différentes. « Je crois que si j’avais pas voulu le garder, je serais rentrée dans ce cabinet au lieu de m’enfuir. » Parce que ce n’était pas l’avortement en tant que tel qui l’avait faite fuir, comme si son éducation catholique refaisait soudainement surface. Elle laissa échapper un soupire alors que son chat venait de grimper sur la table, comme s’il était plus important que ce qu’ils pouvaient être en train de se dire. Sans conteste, dans sa tête de chat, il était plus important que n’importe quoi d’autre. Elle attrapa l’animal pour le remettre par terre, les autres pourraient toujours en prendre de la graine et comprendre que ce n’était pas le moment. « Je l’aurais pas confiée à quelqu’un d’autre non plus. J’ai peur de pas être à la hauteur. Je suis une gamine dans le fond, alors je me suis juste demandé si j’étais vraiment la personne la mieux placée pour m’occuper d’un bébé. » Peut-être qu’elle ne l’était pas et que ça, ça ne changerait pas, au moins, si elle devait tout foirer avec sa fille, elle pourrait toujours se consoler en se disant qu’elle avait au moins envisager toutes les solutions possibles. Elle pourrait toujours dire ça à sa fille quand elle aurait seize ans et qu’elle en aurait marre d’avoir une pauvre fille comme mère. Elle ne savait pas ce que ça allait donner Asteria, d’avoir un enfant, peut-être que ça se passerait bien, que ce serait son déclic pour vraiment prendre sa vie en main. « J’ai peur qu’elle, elle finisse par se dire qu’elle aurait préféré avoir une autre mère. » Est-ce que c’était si étrange que ça ? Il suffisait de les regarder tous les deux pour se dire que ce n’était pas si bizarre que ça pour un enfant de se dire ce genre de choses. Rafe aurait probablement voulu avoir une mère qui ne l’abandonnerait pas sur un banc, comme s’il n’avait pas la moindre importance. Elle, elle aurait voulu une mère qui fasse attention à elle et qui ne lui balance pas en pleine gueule que tout aurait été plus simple si elle avait disparu et que sa sœur elle, elle était encore là. Ils n’avaient pas les meilleurs modèles parentaux tous les deux, c’était évident. Peut-être qu’ils pouvaient faire mieux qu’eux, mais Asteria, elle avait l’impression qu’elle aurait, de toute façon, toujours peur de ne pas en faire assez.


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