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 (asteria), so far from all our dreams

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Invité a posté ce message Lun 6 Aoû 2018 - 5:11 #



are we written in the stars?
i want you to want me to take you back home to my mama, put my name on your lips call me yours and forget all this drama. i'm asking you baby 'cause i'm tired of asking myself, are we written in the stars or are we written in the sand? are we last call kissing or will we be reminiscing with each other for the next forty years? @tumblr

Compter l'temps, ça n'servait à rien- Rafe il avait essayé d'prendre cette leçon avec lui, d'la garder et d's'en servir pour gouvernail à son avenir, depuis quelques temps maintenant. Attendre après Asteria avait été aussi stupide que vain quand, dix ans plus tôt, elle était partie direction l'autre bout du monde avec ses parents. Dans les pires moments, il s'était imaginé qu'elle l'avait complètement oublié, que d'toute manière, c'n'était que normal quand on partait au soleil, à des milliers d'kilomètres pour faire table-rase du passé. Il avait fait partie de c'passé, après tout ; l'image du premier gars pour qui elle s'était éprise- on disait bien qu'on n'oubliait jamais son premier amour. Mais c'était probablement les niaiseux dégoulinants de romantisme qui disaient une chose pareille. Il avait appris à être différent d'ça – quitte à fermer son cœur aux possibilités qui auraient pu s'offrir à lui ; finalement, il avait l'habitude d'une vie solitaire. Assez pour pouvoir s'contenter de son chien, d'son rythme quotidien, d'ces excursions qui parfois, lui permettaient d'oublier le monde. La dernière qu'il avait faite lui paraissait terriblement loin : pourtant, elle n'remontait même pas à une semaine, avec Jordan, loin, loin de New York et d'ses tracas. Après s'être échoué devant chez Cassie avec il n'savait combien de grammes d'alcool dans le sang, il avait bien fallu qu'il s'rende à l'évidence : l'oxygène que lui offrait la Grosse Pomme n'était plus assez- et autant en profiter, si son ami devait être en ville pour il n'savait combien de temps. Dans la nature, avec pour seul repère le firmament ou le haut d'un ciel bleu clair, le Hollins pouvait facilement tout oublier : zapper que, peut-être, au beau milieu d'la rue de Manhattan ou d'il n'savait où, Asteria était allée voir les flics pour relancer le dossier de sa sœur, l'enquête sur la disparition de Shea qui lui avait déjà tant coûté, à lui. Il l'avait reçu, le coup d'fil de son avocat pour lui informer que la police avait commencé de nouvelles investigations- et généralement, dans ces circonstances-là, la visite impromptue des flics n'arrivait pas longtemps après. Quelque-part, en envoyant ces sms à la blonde pour confirmer ce fameux rendez-vous chez le médecin auquel ils allaient s'rendre aujourd'hui, il avait hésité à lâcher un 'si j'suis libre à c'moment-là' plein de sens- qui pouvait tout autant concerner son agenda, ou la volonté d'ces mêmes flics qui l'avaient déjà privé d'sa liberté, sans crier gare, à d'nombreuses reprises par le passé. Qui sait, peut-être que ç'aurait été mieux comme ça : parce qu'arrive en avance devant l'hôpital où ils étaient censés s'rencontrer, Rafe s'retrouvait à vouloir prendre la fuite. Un peu. Victime d'cette nervosité qui lui tordait les entrailles, quand tout c'qui concernait ce bébé devenait un tant soit peu concret. Avec la façon dont s'étaient jouées les choses la dernière fois que la Drake lui avait rendu visite, le brun avait cru qu'elle ne l'contacterait plus jamais, et qu'il devrait s'retrouver à s'bagarrer, entre sa conscience et ses trouilles, pour forcer Asteria à au moins lui rendre des comptes par rapport à ce bébé, qui était tout autant l'sien à lui qu'à elle. Orgueilleusement, il s'était imaginé vouloir tout combattre, conquérir chacun d'ses droits comme le ferait un bon parent- mais non, Terry l'avait contacté, normalement, presque comme si rien n's'était passé entre eux. Cette histoire de grossesse, elle était toujours là, alors, part d'sa vie, une image pour son futur- un songe qui le titillait et grandissait dans son crâne à mesure que le ventre d'Asteria, lui, peut-être, grossissait. Et déjà, il n'savait plus combien d'temps ils avaient, concrètement, avant que ce bébé n'pointe le bout de son nez- et qu'est-c'que ça ferait, quand ça arriverait ? Qu'est-c'que ça faisait, maintenant ? Maintenant, Rafe il s'sentait toujours, irrémédiablement rattaché à New York, quoiqu'il fasse : même parti à l'autre bout d'l'état, au bord d'un lac, prêt à oublier le monde entier, y'avait toujours eu une fraction de sa conscience, un brin d'ses pensées partant vers ce fœtus qui deviendrait son enfant. Vers Asteria, qui, quoiqu'il en dise, bouleversait tout c'qu'il avait pu finir par s'construire, d'un tant soit peu stable, dans c'monde sans pitié.

Arrivé trop en avance, sans doute, tout c'que Rafe put faire pour s'occuper, et pour dissiper un tant soit peu l'brouillard qu'y'avait dans son crâne, ce fut d's'allumer une cigarette. Et puis une deuxième. Et une troisième ; à force de faire les cent pas dans une rue grise et bondée de gens qui n'faisaient pas attention à lui, il avait arrêté d'compter, d'évaluer ou d's'inquiéter du cancer du poumon qu'on disait qu'il aurait. Il n'manquerait plus que ça, hein ? En plus du reste, en plus des galères et des imprévus. Il pourrait argumenter qu'il en avait besoin, franchement, à force d'cogiter et de s'poser des questions, tout seul dans son coin : sans doute que s'il faisait des efforts, s'il réfléchissait vraiment, il s'dirait qu'il pourrait en parler avec Asteria, que peut-être d'son côté à elle, la blonde avait les mêmes interrogations lancinantes. Mais il n'osait pas. Il n'voulait pas, par orgueil et arrogance plus que parce qu'il était indifférent à elle. Bien sûr- bien sûr qu'c'était la fierté et la trouille qui l'retenaient : ce s'rait un monde bien plus simple pour lui s'il pouvait juste s'en foutre d'Asteria. Si elle n'avait jamais brisé son cœur, hanté ses souvenirs, occupé ses préoccupations et noyé tout son être d'sentiments aussi forts qu'opposés. Pourquoi est-c'qu'elle avait pris c'rendez-vous, hein? – au téléphone, par sms, ça semblait juste anodin, tout à fait normal, un rendez-vous pris avec un médecin, plutôt classique pendant une grossesse, hein ? Mais il servait à quoi, c'rendez-vous ? Comme un idiot, il était allé chercher ses réponses sur google, plutôt que d'les demander auprès de la fille qu'il avait mise enceinte. Et apparemment, c'était normal, ouais, juste normal d'faire des check-up réguliers, de commencer après le premier semestre, de voir si tout allait bien. Et si y'avait quelque-chose qui n'allait pas bien, hein ? Qu'est-c'qu'ils devaient faire dans c'cas-là ? Ils n'avaient jamais parlé d'ça, jamais parlé d'la moindre option, d'la moindre inquiétude- et avec tout c'qui s'était passé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés devant un bâtiment similaire, Rafe avait même du mal à s'souvenir de c'qu'ils avaient pu se dire à l'époque, quand Asteria avait décidé d'abandonner l'idée de l'avortement. Et pourtant, il était là- avec ses craintes au bide, ses interrogations tournant dans son crâne, et ces sentiments battant si forts contre son cœur : une fois que ce serait fini, qu'est-c'qu'ils feraient ? Rafe, il avait seulement sa matinée d'libre- bien assez tôt, il devrait retourner travailler, comme si de rien n'était, comme s'il n'avait pas passé ces heures-là à aller à l'hôpital avec la future mère de son bébé, amené dans c'monde ingrat et violent. Terry et lui, ils allaient simplement partir chacun d'leur côté, et s'oublier pendant combien d'temps, hein ? Jusqu'au prochain rendez-vous ? Jusqu'au jour où y'aurait un problème ? Ou jusqu'au jour où les flics l'embarqueraient au poste, autour d'l'affaire qui concernait la disparition de Shea ? Fallait croire qu'ils n'pouvaient pas faire mieux que ça- lui, il n'savait pas comment, il n'savait pas si ça servirait à quelque-chose. Y'avait bien eu une histoire de lettres qui avait fait surface, la dernière fois qu'ils s'étaient parlés – disputés plutôt : mais est-c'que c'était censé changer quoiqu'ce soit ? C'était dix ans trop tard, avec eux deux déjà mis à terre. Alors quand il vit enfin la jeune femme approcher jusque devant l'immeuble, le Hollins s'escrima à la neutralité, lui faisant un vague signe de la main, sans pouvoir faire mieux qu'une tentative de sourire distrait. « Hey. » qu'il offrit, le sillon entre ses sourcils trahissant son inquiétude, sa nervosité- il n's'était jamais rendu à un rendez-vous médical de c'genre. En soit, il n'aimait déjà pas aller chez l'médecin, encore moins à l'hôpital pour lui-même, alors dans d'telles circonstances, c'était... Qu'est-c'qu'y allait bien s'passer aujourd'hui ? Impossible d'savoir, à la seconde décisive où Asteria et lui étaient encore sur le trottoir devant l'hôpital, et que les secondes les rapprochaient irrémédiablement de dix heures. « On y va ? » demanda-t-il, comme s'il n'était pas pressé d'autres questions, et même d'préoccupations toutes simples comme savoir comment elle allait, si elle avait passé une bonne matinée, ou même comment, elle aussi, elle s'sentait à l'approche d'un moment aussi imprévu et décisif que celui-là. Mais ses confessions, les trahisons d'sa voix et de ses propres doutes- il garda tout ça pour lui, écrasant sa cigarette contre le bord d'une poubelle juste là, avant de jeter son mégot dedans. Il poussa même le vice à rester en retrait, muet, quand ils arrivèrent à l'accueil, et qu'Asteria dut s'annoncer ; mains dans les poches, le regard fuyard, Rafe s'contenta de suivre- jusqu'à l'ascenseur. Heureusement que l'voyage n'allait durer que quelques secondes, qu'il s'dit, pour une fraction d'instant, alors que l'air semblait si lourd entre Terry et lui. Ils étaient nerveux, préoccupés- c'était normal, non ? Alors il n'dit rien, tirant son téléphone de sa poche pour inspecter l'heure, vite fait ; ç'aurait dû s'passer comme ça, normalement- facilement. Mais comme ça, d'un clignement d'yeux, l'ascenseur se mit en branle, grinça, couina, grogna- il n'sut pas vraiment – dans une série de bruits inquiétants à souhait. Et tout s'arrêta net, entre deux étages, portes fermées, et une alarme s'mettant en route, à l'extérieur, pour seule compagnie. Sa première réaction, au brun, encore optimiste, fut d'lâcher un juron, d'rappuyer nerveusement sur le bouton, comme si ça pouvait miraculeusement tout refaire fonctionner. Mais rien n'se produisit, rien d'autre qu'l'explosion d'une évidence aussi inquiétante que déplaisante : ils étaient coincés dans c'putain d'ascenseur. « Pfff putain, c'est pas vrai. » qu'il râla dans sa barbe, pressant le bouton avec la cloche, celui qu'il fallait manifestement presser quand on était dans une situation merdique comme ça. Mais rien n'se passa, autre qu'une voix robotique leur annonçant qu'leur alerte avait été prise en compte, ou il n'savait quoi. Ce n'est qu'enfin qu'il se tourna vers Asteria, comme s'il avait oublié qu'elle était là- « Ça va ? » il l'observa, donc, s'disant tout à coup qu'il aurait mieux fait de poser cette question de façon totalement factuelle, à l'extérieur, quand ils avaient encore pu respirer d'l'air neuf. Là, ils étaient coincés, et la question toute simple allait bien plus loin que 'comment s'est passée ta journée ?' ou 'T'es d'bonne humeur aujourd'hui?'. Maintenant, il s'rendait compte qu'il faisait chaud, dans cette boite de conserve, que l'temps passait et passait, et qu'ils étaient pris au piège, totalement impuissants.
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Invité a posté ce message Lun 6 Aoû 2018 - 18:03 #

Elle n’avait pas particulièrement envie de se rendre à l’hôpital pour se rendez-vous Asteria. Elle avait passé les premiers mois de sa grossesse à faire tout ce qui était en son pouvoir pour la cacher et elle était si peu désireuse d’admettre qu’il y avait vraiment un bébé dans son ventre, qu’elle avait repoussé l’échéance autant que possible. Au téléphone, elle aurait juré entendre du reproche dans la voix de la secrétaire auprès de qui elle avait pris le rendez-vous, quand elle lui avait annoncé que c’était son premier rendez-vous et que ça faisait quinze semaines maintenant. Normalement, il fallait voir un médecin avant la fin du premier trimestre et elle, elle venait de débuter le second, à deux ou trois semaines près - pas loin de dix, après certains sites qu’elle avait lu - ce n’était pas la fin du monde après tout non ? Au moins, elle l’avait pris son rendez-vous, alors plus personne ne pouvait plus rien lui reprocher de ce côté là et quand bien même on le ferait, elle pourrait toujours répondre aux autres qu’ils feraient mieux de se mêler de ce qu’il y avait entre leurs cuisses à eux, parce que personne n’aimait particulièrement se faire reculé en dessous de la ceinture par un médecin. Y avait que dans les films où on faisait une échographie et basta, dans la vraie vie, c’était forcément plus fastidieux et elle le savait, Asteria, parce qu’elle avait fait son lot de recherche sur internet, en plus de commencer une collection de bouquins, divers et variés, sur la grossesse, consciente que maintenant, elle ne pouvait plus y échapper. La veille, elle avait passé la soirée sur internet, à lire tout un tas de trucs, alors, le matin, en ouvrant les yeux, elle avait presque hésité à envoyer un message à Rafe pour lui dire qu’elle avait de la fièvre et qu’elle préférait rester coucher. Mais elle avait fuit trop souvent et elle s’était dit qu’il serait peut-être capable de lui dire que c’était une raison de plus d’aller voir le médecin, alors elle s’était levée, non sans un long soupire.

Maintenant, elle avait de plus en plus de mal à cacher son ventre, clairement, il avait grossi à la vitesse de la lumière en genre deux semaines, tellement que si ça continuait comme ça, elle ne voulait pas imaginer la taille qu’il ferait quand elle serait proche de l’accouchement. Mieux valait qu’elle n’y pense pas trop, sinon elle allait angoisser encore plus. Elle était resté longtemps sous la douche, trop longtemps sans doute, avant de lutter, tant bien que mal pour rentrer dans une robe trop serrée, qui dessinait trop bien les contours de son ventre et lui indiquant qu’il allait vraiment falloir qu’elle refasse sa garde robe. En même temps, si elle faisait ça maintenant et qu’elle reprenait du poids dans deux semaines, elle n’allait jamais s’en sortir. Elle n’avait qu’un salaire de libraire en plus, c’était loin d’être la joie. Pas question de craquer et d’appeler ses parents pour leur demander de lui redonner l’accès à son compte bancaire en Australie, celui que eux, ils avaient nourri toute sa vie. Ils avaient dit que si elle partait, elle n’y aurait plus accès, une promesse qu’ils avaient tenu, évidemment, quand il s’agissait de lui pourrir la vie, ils étaient toujours au taquet. La dernière fois qu’elle les avait appelé, ça avait été après avoir vu Rafe, parce qu’elle voulait savoir ce qu’ils avaient fait de ses lettres et là encore, ils lui avaient fait comprendre qu’elle avait passé l’âge de courir après des lettres qu’elle avait écrite bien des années plus tôt et que si elle les voulait, elle n’avait qu’à venir les chercher. Si elle s’était écoutée, elle aurait pris un billet d’avion pour Melbourne aussitôt son téléphone raccroché, mais si elle doutait d’avoir assez de fric pour se payer des fringues, elle n’aurait évidemment pas assez de fric pour se payer un billet d’avion pour Melbourne. L’argent, c’était encore un truc auquel elle évitait de trop penser, parce qu’avec un bébé qui arrivait, les dépenses allaient être élevées, en plus elle allait devoir prendre un congé, alors quoi, est-ce qu’il fallait qu’elle demande du fric à Rafe ? Quelque chose qu’elle n’était pas prête à faire et ce n’était même pas une histoire d’égo, c’était juste qu’elle n’avait pas envie d’être la nana reloud qui demandait du fric. Ils n’étaient pas mariés, même pas ensemble, malgré tout ce qu’elle pouvait ressentir pour lui, ces sentiments qui étaient encore là, malgré leur récente dispute. Elle ne savait pas comment ça allait se passer, alors mieux valait qu’elle se vide l’esprit et qu’elle ne pense à rien d’autre qu’à la visite médical, sinon elle allait exploser d’angoisse. Son petit-déjeuner avalé, elle se dirigea vers le métro pour rejoindre l’hôpital, où elle ne tarda pas à apercevoir Rafe qui l’attendait devant l’entrée. « Hey. » Qu’elle lui répondit, un léger sourire sur les lèvres, alors qu’elle sentait son coeur battre tellement fort dans sa poitrine qu’elle était tentée de rebrousser chemin pour fuir cet hôpital. « Ouais. » Elle avait cette petite voix nerveuse qui laissait entendre qu’elle n’avait pas franchement envie d’y aller non. Elle n’avait pas envie qu’on l’observe des pieds jusqu’à la tête, qu’on aille mater son utérus et toucher ses seins pour s’assurer que tout allait bien. Elle n’avait pas le choix, alors fallait bien y aller et à l'accueil de l’hôpital, on lui indiqua le chemin à suivre, alors elle rejoignit l’ascenseur en compagnie de Rafe. Comme si elle n’était pas assez nerveuse, l’engin s’arrêta au milieu de sa course, y avait que les lumières de secours, qui n’éclairaient rien du tout, les portes fermées et une chaleur étouffante. Elle s’adossa contre la paroi de l’ascenseur avant de fermer les paupières pour essayer de garder son calme. La voix de Rafe la sortie, fort heureusement de sa tentative de méditation, parce qu’au final, elle était juste en train d’imaginer le pire dans un coin de sa tête. « Ouais, ils vont vite venir nous aider hein ? » Dans le peu de lumière qu’il y avait, elle cherchait le réconfort dans les paupières de Rafe, elle n’allait pas craquer, pas péter un câble, parce qu’on allait vite venir les aider. « L'autre fois, y a un mec il est resté coincé tout le week-end dans un ascenseur, parce que tout le monde était parti. » La page faits-divers du journal était sans aucun doute celle qu’elle lisait avec le plus d’attention et pour le coup, elle regrettait d’avoir lu ça. Enfin eux, c’était l’hôpital, un matin, alors ça ne risquait pas de fermer, les hôpitaux ne fermaient jamais, évidemment, alors ils n’allaient pas passer le week-end dans l'ascenseur hein ?
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Invité a posté ce message Mer 8 Aoû 2018 - 22:09 #



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Devenir parent, c'était comme s'faire prendre au cou par des tonnes de responsabilités dont on n'avait pas forcément envie. Rafe, il essayait en tout cas, d'comprendre les choses comme ça- d's'y préparer un tant soit peu, histoire de n'pas tout foirer une fois qu'il serait au pied du mur. Contrairement à c'que ses parents avaient fait, eux. A n'en pas douter, lui aussi, il avait été un accident, un gosse dont on n'avait pas voulu à la base : et le résultat, c'était que son père s'était cassé avant même sa naissance, et que sa mère n'avait pas tenu bon, quitte à choisir l'option de l'abandonner, plutôt que d'essayer de s'ressaisir. Il n'savait pas dans quelle direction ils allaient, Asteria et lui, maintenant qu'ils étaient engagés sur cette route si chaotique : mais au fond d'lui, par orgueil ou par espoir, il voulait croire qu'ils pourraient faire mieux qu'ça. Mieux que ses parents à elle, également. Comment savoir, pourtant ? Alors qu'ils n'parlaient pas, alors qu'ils fuyaient le sujet d'conversation, même, depuis que ce soir-là où la blonde avait frappé à sa porte avec quelques gâteaux pour lui annoncer la nouvelle- à croire que ça voulait dire qu'il foirait déjà les choses, lui, à n'pas savoir comment faire mieux que ça, être plus présent ou capable d'mieux soutenir la fille qu'il avait mise enceinte. Force était d'admettre que c'n'était pas sa faute, hein, si des trucs pareils étaient arrivés : il n'lui avait pas menti ou il n'avait pas fait semblant quand il s'était protégé, ce soir-là – non, c'bébé, ironiquement, il était vraiment le résultat d'un hasard qu'ils n'avaient aucunement contrôlé. A croire qu'ils étaient si bien faits l'un pour l'autre que rien que comme ça, en s'envoyant en l'air après dix ans sans se voir, ç'avait tout de suite marché comme la nature le voulait. Après tout, ç'aurait pu être la mauvaise période du mois, autre que ces quelques poignées de jours qui pouvaient tout précipiter, dans la biologie d'une femme- ouais, pour c'qu'il se souvenait des cours de biologie du lycée, Rafe n'pouvait s'empêcher de ricaner au pathétique de leur situation. Cette nuit, elle aurait pu parfaitement être sans conséquence, sans question difficile s'incrustant dans leurs crânes- peut-être même qu'ils n'auraient pas eu besoin de s'revoir après cette unique fois-là et que ç'aurait été assez pour persuader le brun d'faire son deuil d'un passé révolu. C'était beau d'rêver comme ça, d'croire qu'y'aurait pu y avoir une porte de sortie pour sa tête et son cœur, comme si dès qu'il avait revu Asteria, ça n'avait pas été comme si sa vie avait été mise sans-dessus-dessous, à nouveau. Les Drake n'lui laissaient aucun répit, qu'ils le fassent volontairement ou non- et où il en était, le Hollins était tout simplement une cause perdue qui tournait en rond. Pourtant, à s'y frotter, à s'y piquer, et à en avoir récolté les conséquences pendant si longtemps, Rafe aurait dû vouloir fuir à l'autre bout de la ville, quand il l'avait revue. Ça l'aurait au moins fait s'sentir un peu plus intelligent- autre chose qu'une cause perdue qui retombait dans l'même cercle-vicieux, à se torturer l'esprit, à regretter, et à s'demander c'qu'il aurait pu faire de différent. Il l'avait bien compris, hein, qu'Asteria elle-même d'son côté, elle n'en voulait pas de ce bébé : alors pourquoi est-c'qu'ils s'imposaient ça, hein ? Pourquoi est-c'qu'on leur imposait ça ? Y'avait plein de parents, là-dehors, ou dans cet hôpital devant lequel ils s'étaient retrouvés, qui cherchaient désespérément à avoir des enfants- alors pourquoi ça tombait sur eux ? Lui, il avait été parfaitement satisfait d'sa vie solitaire, d'son existence recluse, à n'avoir à penser qu'à lui-même et à n'avoir à rendre des comptes qu'à lui-même. L'égoïsme, il y avait droit, après tout c'qu'il avait déjà essuyé. Coincé dans des familles d'accueil qui n's'occupaient pas de lui, paumé dans le système, Rafe avait eu des années pour voir l'ampleur d'l'injustice : tous ces gens qui, parce qu'ils étaient mariés ou parce qu'ils présentaient bien aux yeux des autorités, avaient l'droit d'avoir autant de gosses de l'état qu'ils le voulaient, pour encaisser toujours plus d'argent, pendant que des gens comme Rebekah, honnêtes et sérieux, eux, galéraient.

Elle avait dû s'battre, elle, pour avoir l'droit de l'adopter lui- et encore, on l'avait sans doute laissée faire en s'imaginant qu'il était un cas désespéré de toute manière, et qu'au moins, elle était flic, qu'elle pourrait s'en occuper s'il dépassait trop les bornes. Oui, ç'avait été comme ça qu'on avait présenté les choses pour lui- et s'il devenait aussi merdique que ses propres parents, peut-être qu'un jour, ce serait aussi comme ça qu'on traiterait son propre gosse. Comme un intrus à la société, quelqu'un de trop qu'on avait sur les bras- quelles que soient ses fautes, les pensées qu'il pouvait avoir, brouillant son crâne à chaque fois qu'il pensait à ce fœtus grandissant si vite dans le ventre d'Asteria, il aspirait à mieux que ça. Pourtant, neuf, sept, six voire même cinq mois aujourd'hui, c'n'était définitivement pas assez pour s'faire à l'idée : qu'est-c'qu'ils devaient faire, hein ? Une question lancinante qui le perturbait, le brun- mais que, quand il parlait avec Asteria, que ce soit par stupides sms ou en direct, il n'arrivait pas à amener concrètement. Est-c'qu'ils n'devraient pas s'asseoir, s'voir, se côtoyer pour vraiment en parler ? Lui, il avait plein d'interrogations qui le torturaient ; il s'demandait comment la jeune femme comptait avoir un bébé et l'élever dans un appartement qu'elle partageait en colocation avec des gens qu'elle n'connaissait que depuis quelques mois. Si elle allait en parler avec ses parents, et si ça n'allait pas tout compliquer, quitte à c'qu'ils reviennent sur le territoire américain pour recommencer à lui tirer dans les pattes, comme s'ils n'avaient rien de mieux à faire. Si elle, elle avait pensé à des choses concrètes, comme le sexe de ce bébé, le futur, un prénom- ou même... comment faire. Ça n'ressemblait pas à la blonde, de se poser autant de questions et de vraiment faire front : il la connaissait assez, Terry, pour savoir que ce qui l'inquiétait à cent pour cent lui, la stressait à mille pour cent, elle. Ç'avait toujours été comme ça, dans leur histoire, dans leur couple- alors qu'elle n'avait eu que dix-sept ans, et lui vingt-deux, il s'était efforcé d'toujours être la tête froide, l'esprit pensant, celui qui restait rationnel et raisonné. Mais là, c'était une toute autre histoire : il avait beau toujours être plus vieux qu'elle, cette... situation dans laquelle ils étaient, elle était un casse-tête pour lui tout autant que pour elle. Pas étonnant, alors, qu'à s'retrouver devant les portes de cet hôpital, sous le soleil de plomb de l'été qui s'était installé à New York, ils n'arrivaient pas à parler- encore et ils fuyaient si volontiers la confrontation. Sur ce bébé, ou sur quoiqu'ce soit qu'ait été leur dernier face à face- il n'avait pas envie d'parler de Shea ou d'l'enquête de police, aujourd'hui, tout comme l'autre soir, il n'avait pas eu envie de parler de c'bébé – compartimenter dans de telles circonstances, c'était tout c'qui leur restait. Et consciemment ou non, la Drake semblait penser la même chose- elle devait avoir assez dans sa tête là maintenant, pour n'pas vouloir remuer le couteau dans la plaie béante qu'était la disparition de Shea, au beau milieu de l'histoire qu'ils avaient en commun depuis des années. Pas maintenant, pas comme ça, hein ? C'est en tout cas, c'qu'il eut l'espoir d's'imaginer, alors qu'Asteria et lui s'accompagnaient l'un l'autre, silencieusement, vers ce qu'ils appréhendaient si explicitement. Ils n'avaient pas besoin de parler pour le savoir, ça- même dix ans plus tard, Rafe avait l'impression d'pouvoir lire sur le visage de la jeune femme comme dans un livre ouvert. C'était c'qui était l'plus compliqué à gérer, et à réconcilier avec le carnage qu'était devenue leur relation. Mais alors qu'ils étaient si bien partis, l'ascenseur s'arrêta dans sa course, les abandonnant, coincés à l'intérieur- c'était fou comme ces trucs pouvaient être minuscules- même ces ascenseurs qui ressemblaient plus à des monte-charge qu'on trouvait dans les hôpitaux. Heureusement, franchement, qu'ils n'étaient pas accompagnés d'un brancard avec un mourant dessus, et cinq infirmiers et médecins s'agitant autour. Quoique, là où ils étaient, ç'aurait plutôt été une femme en plein accouchement, ou un truc du genre. Ouais, heureusement qu'ils étaient seuls- quelle pensée ironique à avoir. « Bien sûr qu'ils vont v'nir nous aider. On est dans un hôpital en milieu d'journée, c'est pas comme s'ils allaient subitement tous partir. » à moins que l'alarme incendie n'se déclenche soudainement- quoique, là encore, il n'savait même pas comment ça se passait dans ce genre d'endroits : ils n'pouvaient pas abandonner les patients, si ? Rafe, il préférait presque penser à ça, plutôt qu'à la situation actuelle, telle qu'elle était, et qui s'limitait à Asteria et lui, coincés dans une poignée de mètres carrés, beaucoup plus petits que son appartement. En plus, s'il avait une brusque envie de fumer qui lui montait à la tête, il n'pouvait certainement pas faire ça ici. Tout c'qu'il pouvait faire, c'était pincer les lèvres, essuyer son expression soucieuse de son visage, et essayer de limiter sa nervosité à la façon dont il se mit à triturer ses doigts. « Ce s'ra pas long... » qu'il assura, avec plus d'aplomb que ce qu'il aurait pu imaginer- la dernière chose dont Asteria avait besoin, enceinte qu'elle était, c'était d's'inquiéter outre-mesure – ça, au moins il le savait et il s'en préoccupait. Assez pour se sentir le besoin de réappuyer sur le bouton d'alarme, quelques fois, s'impatientant. Ça semblait impossible qu'un tel problème puisse rester irrésolu pendant plus de deux minutes dans un endroit comme un hôpital. « Heureusement que j'avais pris en compte la pause déjeuner dans c'programme... » ses horaires qui, si souvent, s'amassaient dans des zones restreintes, avaient souvent raison de lui- Rafe faisait généralement passer son job en priorité, quitte à parfois aligner trop d'heures d'affilée. Là, pour le coup, au moment de penser à la première visite médicale autour de ce bébé qui était le sien, il avait calculé en fonction d'ses horaires de travail, plus que de n'importe quoi d'autre. C'était normal, non ? Il n'savait pas, il n'savait plus ce qui était normal. Au moins, il n'en était pas à blâmer qui que ce soit, plutôt à s'sentir sarcastique, moqueur contre lui-même, parce qu'au bout d'un moment, à amasser les emmerdes comme ça, il aurait dû l'voir venir.
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Invité a posté ce message Mer 8 Aoû 2018 - 23:20 #

Quand elle était revenue à New-York, Asteria, elle avait vraiment voulu retrouver Rafe, peu importait qu’elle ait envoyé ces fameuses lettres et qu’elle ait cru qu’il n’avait simplement pas répondu, peu désireux de garder le contact avec elle. Elle avait voulu savoir ce qu’il devenait, parce que ce qu’elle pouvait trouver sur les réseaux sociaux, ce n’était pas assez. Elle aurait voulu qu’il lui dise qu’il avait mieux réussi sa vie qu’elle, qu’au moins, pendant toutes ces années sans qu’elle ne soit dans ses pattes, il avait réussi à se reconstruire, malgré tout ce que sa famille avait pu lui infliger. Elle avait vite compris que ce n’était pas le cas. Il n’avait même pas pu continuer ses études, alors il faisait un boulot qui ne semblait pas le combler de bonheur. Il n’avait ni épouse, ni enfants et de toute évidence, pas une vie dont il s’était vanté dès le premier soir qu’ils avaient passé ensemble. Elle n’était pas beaucoup plus avancée que lui. Elle avait fait des études, elle avait obtenu des diplômes, mais elle n’avait pas réalisé ses rêves, elle avait écrit des livres, seule dans son coin, comme une gamine et évidemment, ça n’avait aucun intérêt pour aucune maison d’édition. En revenant à New-York, elle n’avait rien d’autre que ses rêves, encore dans un coin de sa tête et un job qui ne lui plaisait pas tant que ça, parce qu’il fallait bien payer le loyer. Elle n’avait ni mari, ni enfants elle non plus et elle était à ce stade de la vie où elle pouvait bien s’imaginer mariée un jour, peut-être, si elle rencontrait la bonne personne, mais les enfants, elle ne savait pas. Ça semblait trop loin, comme si elle était trop jeune pour tout ça, alors même qu’elle approchait la trentaine et qu’elle avait encore l’impression de commencer sa vingtaine. Elle avait voulu retrouver Rafe ce soir là et clairement, elle n’avait pas imaginé tout ce qui pourrait ressortir de ces retrouvailles.

Elle n’était même pas allée le voir avec la ferme intention de coucher avec lui ce soir là, elle avait juste voulu le voir, lui parler et le reste, elle n’y avait pas vraiment pensé. Ils avaient passé un agréable moment, elle ne pouvait pas le nier et elle était contente que les choses se soient passées comme ça. malheureusement, ce n’était pas tombé le bon jour pour elle. Elle aurait dû prendre la pilule ouais, mais bon, elle oubliait trois fois sur quatre et de toute façon, un préservatif, c’était la protection la plus sûre, on arrêtait pas de le dire et de le redire absolument partout. Logiquement, ils ne craignaient rien, alors elle n’avait pas pensé aux conséquences, il ne l’avait pas fait non plus, mais maintenant, ils ne pouvaient plus reculer. Ce bébé, il allait venir au monde et c’était terriblement angoissant. Elle n’avait pas l’impression d’être prête pour ça Asteria, alors elle ne savait pas, peut-être que la meilleure chose à faire, c’était encore de le confier à des parents qui eux, rêvaient d’avoir un enfant mais n’y arrivaient pas. Elle savait que ça se faisait ça, c’était comme ça que Monica et Chandler avait eu leurs bébés non ? Et ouais, quand elle réalisait que sa référence pour savoir comment gérer ce bébé, c’était friends, elle pouvait clairement se dire qu’elle n’était pas sortie de l’auberge. Mais si c’était possible, c’était mieux que de le balancer dans le système non ? Ça permettrait à ce bébé d’avoir une vie heureuse, avec des parents sachant de qu’ils font et en plus, ça permettrait à un couple d’avoir un bébé peu importait ce que la biologie avait décidé. Mais qu’est-ce que ça ferait d’elle ? Qu’est-ce que ça ferait de Rafe ? Une couveuse à bébé et un donneur de sperme ? Et s’ils s’y attachaient à ce bébé et si y avait des problèmes génétiques et que ce bébé avait besoin de ses parents biologiques ? Des questions en tête, elle en avait plein, peut-être qu’elles étaient débiles et loin d’être concrète, mais elles étaient là et ça l’angoissait plus qu’elle ne voulait bien l’admettre. Sourire pour effacer ses problèmes, c’était au moins un truc qu’elle avait tiré de l’enseignement de ses parents, un truc qui ne tenait pas très longtemps dès que les problèmes devenaient un peu trop réels et maintenant, Rafe et elle, ils étaient coincés dans un ascenseur. On pourrait bien finir par lui dire qu’elle avait une araignée au plafond, mais elle en arrivait vraiment à se dire qu’il y avait un problème avec elle, qu’elle était maudite et que toutes les merdes tombaient sur elle. Est-ce qu’elle avait offensé quelqu’un qui lui avait jeté un sort ? Ouais elle pouvait passer pour une folle, mais au bout d’un moment, la question se posait. « Ouais, c’est sûr. » Qu’elle répliqua, avec un sourire en coin et un haussement d’épaule qu’elle voulait assurés, comme si elle n’était pas en train de céder à la panique, quand bien même elle sentait déjà les battements de son cœur s'accélérer. « Okay. » Sa voix était déjà moins assurée, alors que les secondes passaient et que rien ne se passait, intervenir vite dans ce genre de situation, c’était important non ? Quelqu’un de blessé aurait pu être dans cet ascenseur non ? « On va être en retard au rendez-vous. » Ce fut le seul truc auquel elle pensa quand il lui parla de ses horaires, elle avait les siens à respecter aussi, mais c’était le cadet de ses soucis, elle ne pouvait pas manquer ce rendez-vous, même si elle en avait terriblement envie, elle était déjà en retard dans son suivi, si elle repoussait, elle allait être encore plus en retard et si jamais y avait un problème avec le bébé hein ? Elle ne voulait pas que ce bébé ait de problème, il était si petit, si innocent et elle ne pouvait pas foirer ça aussi. « Il fait trop chaud, c’est pas normal. » Et la panique qui commençait à augmenter en flèche n’aidait pas, alors elle quitta la paroi contre laquelle elle était appuyée comme si elle était devenue brûlante, alors qu’en réalité, c’était juste la météo et le stress qui lui donnait si chaud. « Et si ça s’était arrêté parce qu’y avait le feu dans la cage d’ascenseur ? Ce serait comme si on était dans un four et on va mourir dans d’atroces souffrances. » Elle commençait déjà à imaginer le pire, rien qui n’aide son cœur à se calmer dans sa poitrine, si bien qu’elle avait l’impression d’être en train de manquer d’air. Est-ce qu’y avait une grille d’aération là dedans ? Si y en avait pas, ils allaient suffoquer là-dedans. « Faut qu’on sorte de là. » Elle s’avança vers les porte pour cogner dessus comme une cinglée en appelant à l’aide, hurlant à qui voulait bien l’entendre et pourtant, à part casser les oreille de Rafe, ça ne changeait pas grand chose.

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Invité a posté ce message Jeu 9 Aoû 2018 - 18:24 #



are we written in the stars?
i want you to want me to take you back home to my mama, put my name on your lips call me yours and forget all this drama. i'm asking you baby 'cause i'm tired of asking myself, are we written in the stars or are we written in the sand? are we last call kissing or will we be reminiscing with each other for the next forty years? @tumblr

Penser au futur, ça n'avait jamais été son truc, à Rafe- même empli d'amour et de stupidité avec Asteria, il n'avait jamais fait d'promesse qu'il n's'était pas senti le pouvoir de tenir. Il n's'était pas pris à autant rêver qu'elle, d'leurs possibilités et du bonheur qu'ils pourraient obtenir, s'ils s'accrochaient. Avec un passé comme le sien, difficile de n'pas être fataliste, de n'pas voir un brin de négatif dans tout c'qui arrivait, ou dans la façon dont on appréhendait son propre avenir : ç'avait été un jour comme tous les jours quand, tout à coup, sa mère l'avait emmené dans un poste de police pour l'y abandonner ici, sans rien dire à personne. Comme un abruti, à neuf ans, il n'avait rien vu venir, et il avait attendu et attendu sur ce fameux banc, jusqu'à c'qu'il soit assez tard dans la soirée pour qu'on s'intéresse enfin à lui. Les trahisons, alors, qu'elles viennent des autres ou d'la vie elle-même, le brun avait l'sentiment d'en connaître tout un rayon : assez pour n'jamais avoir eu envie d'infliger de telles peines et déceptions à qui qu'ce soit- une existence solitaire lui avait semblé préférable, au début, comme un gamin blessé, un gosse qui s'était complètement fermé à la moindre possibilité d'être sauvé par qui que ce soit. Sans Rebekah, il n'savait pas où il serait aujourd'hui : pourtant, sa situation était loin d'être parfaite et idéale, la success story dont on pourrait parler en guise d'exemple pour les gosses du système qui voulaient s'en sortir, eux aussi. Mais avec les miettes de droits et d'envies qu'il avait pu posséder à une époque, c'était déjà bien d'en être là où il en était. Alors ouais, après avoir tant lutté à s'construire au moins ça, difficile pour le jeune homme d'ambitionner plus- d'chercher plus loin quand c'qu'il avait déjà là, le strict minimum, était le résultat d'une lutte sans merci qui lui avait bouffé des années et des années. Il n'avait pas pu avoir de vrai job stable sur la durée à cause des histoires de son passé, qui n'avaient eu de cesse de remonter à la surface, et à lui faire s'attirer les suspicions et la méfiance des autres. Il n'aurait pas pu trouver l'amour, croire en la possibilité d'un jour fonder une famille quand, pendant tout un pan d'cette dernière décennie, il avait jonglé avec sa propre liberté, et joué au bras de fer avec les flics qui n'avaient eu d'cesse de lui tourner autour. Il s'retrouvait alors, déjà à trente-deux ans, à techniquement n'pas avoir grand-chose pour lui : six mois plus tôt, il s'était tout simplement fait à l'idée, déjà, de n'jamais avoir d'enfant – ce qui n'serait pas si mal compte-tenu de ses propres antécédents parentaux – de n'peut-être jamais plus connaître le sentiment d'amour, simple et con qui prenait à la gorge, quand on trouvait la bonne personne. Même adulte, même à son âge, même avec toute la volonté qu'il avait mise à tourner la page, Rafe n'avait jamais pu trouver quelqu'un comme Asteria pour lui ; quelqu'un qui l'faisait vibrer et avoir envie qu'elle- quelqu'un avec qui il s'était senti aussi bien, serein, et en paix avec l'idée d'exister dans un monde pareil. Des émotions qu'on pourrait peut-être attribuer à la naïveté : parce que dix ans plus tard, même s'ils avaient si vite passé une nuit ensemble à nouveau, même si ç'avait été si facile de retrouver le corps et les lèvres de la jeune femme comme si elle n'était jamais partie, y'avait le reste. Le réel, qui l'prenait aux tripes, l'accrochait au sol bien dur du monde dans lequel il était, et laissait au passé, ce qui était au passé. Peut-être qu'c'était pour ça, qu'autour de lui, tout l'monde avait passé tellement de temps à lui dire qu'avec Asteria, ça n'avait été qu'un amour de jeunesse- avec la candeur d'un cœur jeune, qui sombrait bien assez vite dans ce qu'était la vraie vie, avec ses responsabilités, ses déceptions et ses pages qu'on devait tourner. Des sentiments qu'on n'pouvait pas retrouver, une fois qu'on était devenu adulte, qu'on s'était forcé à rentrer dans c'moule de devoirs, de quotidien assommant, à accepter la fatalité.

Rafe, alors, il s'surprenait à, comme un gamin, vouloir à tout prix éviter l'sujet, au fond, avec Asteria. Parce que qu'est-c'qu'ils auraient à s'dire à voix haute, hein ? Que cette nuit-là qu'ils avaient passée ensemble, ç'avait été une erreur ? Une terrible erreur qui, aujourd'hui, les amenait dans cet hôpital, liés l'un à l'autre pour les neuf prochains mois et les il-n'savait combien d'années à venir, parce qu'ils avaient fait une connerie ? Est-c'que c'était c'qu'ils étaient devenus, l'un pour l'autre, hein ? Erreur, connerie, regret, appréhension- clairement bien loin de la romance dont ils avaient pu rêver, avant qu'elle n'parte en Australie. Heureusement, hein, franchement, que lui, il n'avait jamais osé vraiment y croire- à force d'tomber de haut, encore et encore dans chaque aspect d'sa vie, il n'savait plus comment il pourrait continuer à s'relever. Il avait eu assez à gérer comme ça, pendant tout c'temps- et il semblait que Terry aussi, elle avait eu sa dose de vraie vie à l'autre bout du monde. Ironiquement, quoiqu'il s'passe entre eux et peu importait l'nombre d'années qui avaient couru sous leur nez, ils semblaient s'accorder sur c'point, celui qui les gardait muets quand ils étaient l'un avec l'autre, qu'leurs palpitants battaient si vite dans l'air électrique qui les liait et les séparait tout à la fois. Ils auraient, bien assez tôt, beaucoup d'choses à se dire : encore une fois, des paroles réelles et pragmatiques, concernant ce bébé qui arrivait à trop grands pas, quoi en faire, et comment l'faire. Assez pour que le passé, vraiment, reste au passé. Et qui sait, bien assez tôt peut-être, ils en seraient réduits à n'être qu'un mauvais souvenir dans la tête de l'autre, à cause de cette grossesse, d'ces longs mois et de c'qui suivrait de tout ça : s'ils avaient été faits pour durer et être vraiment heureux, ensemble, ça se serait passé dans d'meilleures conditions, peut-être quelques années plus tôt, même, parce qu'Asteria n'serait jamais partie, et que rien n'serait jamais devenu synonyme d'une tragédie entre eux deux. Ce rendez-vous à l'hôpital, il allait rendre tout beaucoup plus concret, hein ? Rafe, il avait encore du mal à croire que quelques jours plus tôt, ils avaient quand même réussi à plaisanter, au moins un peu, tous les deux par sms- à croire qu'c'était plus facile par le biais de messages traversant la moitié de la ville, qu'en face à face. Bientôt, ils allaient parler d'toutes les choses sérieuses par ce biais-là – comme ça au moins, le brun avait l'temps de réfléchir à c'qu'il écrirait, quitte à changer sa version dix fois, plutôt qu'à y aller à l'impulsion. Y'avait quelques trucs, dans sa vie, qu'il avait la prétention d'pouvoir gérer : ses problèmes à lui, ses responsabilités à lui, ses doutes à lui- pour c'qui était du reste, c'était plus compliqué. Rafe, il n'rendait d'compte à personne depuis qu'il avait quitté la maison de Rebekah et tenté de construire sa propre vie. Alors généralement, quand ça devenait trop compliqué et que New York devenait trop étouffante, il fuyait- fuyait comme son père l'avait probablement fait quand il avait appris que la nana qu'il avait sautée était enceinte- est-c'qu'il allait prendre la fuite, alors, lui aussi ? Est-c'que c'était dans ses gênes, une condition plus forte que lui, immuable et inévitable ? Il était là, pour l'instant, mais bordel, le destin, le hasard, le Bon Dieu- ils le mettaient tous à rude épreuve. « Hey, hey- hey... » il réussit enfin à s'décider, face à la panique qu'il avait senti grandir en Asteria ; Rafe s'était enfin sorti de son coin d'ascenseur pour venir jusqu'à elle, lui attrapant le poignet- ferme, sans être méchant, mais qu'elle le regarde au moins. « Y'a pas de feu, okay ? C'est juste le stress-... et ça va passer, d'accord ? » il allait bien falloir que sa passe- au moins, il eut le réflexe de glisser une main le long du bras de la blonde, un geste tendre, facile malgré le temps- quelques caresses pour la consoler, la rassurer, apaiser l'air qui était devenu tant chargé dans cet espace si restreint ; « Si on est en retard, c'est pas d'notre faute, et on l'aura ce rendez-vous, même si on doit aller gueuler à l'accueil et passer avant toutes les autres femmes enceintes de cette ville. » au moins, ça lui permit de ricaner un coup, un rictus presque imperceptible dans leur situation, passant sur son visage. « Calme-toi, okay ? Taper sur les portes va certainement pas aider. » et la critique fut déguisée en sarcasme, une petite pique pour essayer de la dérider un peu, lui faire penser à autre chose. Le stress d'Asteria, c'était le sien aussi- il essayait d'rester neutre là maintenant, mais à sentir le pouls fou de la jeune femme au creux de son poignet, y'avait de fortes chances qu'son cœur batte aussi vite. Ils avaient au moins encore ça en commun, contre tout et tous, après tant de temps passés si loin l'un de l'autre.
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Invité a posté ce message Jeu 9 Aoû 2018 - 22:03 #

Malgré ses vingt-sept ans, Asteria elle n’était pas la fille la plus mature du monde. Elle ne se considérait pas non plus comme une gamine incapable de rien gérer par elle-même, sinon, elle serait restée en Australie, là où au moins, elle avait pu profiter de l’argent de ses parents. Elle était quand même suffisamment indépendante pour gérer toute seule ses factures, payer son loyer et ne pas paniquer dès qu’il fallait gérer de la paperasse administrative. Là où elle avait plus de mal, c’était avec les grandes décisions de la vie d’adulte. Elle avait un job dont elle n’était pas franchement fière et elle n’arrivait pas à s’en défaire, coincée là-dedans parce qu’elle n’arrivait pas à réaliser ses rêves. Elle était toujours célibataire, du genre à sortir en boîte, à boire un peu trop et à rentrer accompagnée d’un homme ou d’une femme qu’elle ne reverrait jamais. Elle n’avait pas une vie hyper stable et bien construite, mais en même temps, elle avait bien le droit de profiter de sa jeunesse non ? C’était ce qu’elle avait voulu elle, profiter de la vie aussi longtemps que possible, sans se poser trop de questions. Elle n’avait certainement pas prévu de s’encombrer d’un bébé dans toute cette histoire. Elle était persuadée, en prime, que toutes les femmes n’étaient pas faites pour être mères. Elle n’était pas faite pour ça elle. Ce n’était pas un devoir féminin ou elle ne savait pas quelle connerie pouvaient raconter certaines personnes. C’était son corps et elle n’avait jamais eu l’intention de s’en servir pour pondre des mioches, ou peut-être plus tard, quand elle serait prête pour ça, ce qui n’était pas le cas aujourd’hui. Pourtant elle était enceinte et elle ne pouvait plus avorter maintenant, alors il allait bien falloir qu’elle le gère ce bébé et à l’heure actuelle, elle s’en sentait complètement incapable. Au moins, elle n’était pas toute seule, elle avait le soutien de Rafe et de ses amis, mais est-ce que ça suffirait à faire d’elle une mère ? Elle n’en savait trop rien Asteria et c’était horriblement stressant.

Cette situation, elle était compliquée et tellement difficile à aborder, qu’elle avait souvent tendance à prendre la fuite plutôt que d’aborder le sujet avec ses proches, y compris avec Rafe. Pourtant elle savait qu’il y avait plein de choses dont ils allaient devoir parler, mais c’était vraiment compliqué. Peut-être qu’au moins, ce rendez-vous, il aurait le mérite de remettre un peu les pendules à l’heure, de rendre l'existence de ce bébé assez concrète pour qu’ils arrêtent de fuir la réalité qui était en train de leur tomber dessus. C’était un sujet compliqué, mais au bout d’un moment, il fallait bien se lancer, parce que le temps passait bien plus vite qu’elle ne le voudrait. Elle avait déjà terminé un trimestre, un tier de la grossesse était passé maintenant, et dans quelques semaines, elle aurait déjà fait la moitié du parcours, alors mine de rien, le bébé il allait arriver plus vite qu’ils ne le voudraient et qu’ils le gardent ou non, il fallait bien se bouger et gérer un peu les choses. Tout avait été plus simple dix ans plus tôt, quand elle avait été complètement innocente, sans bébé dans le ventre et persuadée qu’elle ferait sa vie avec Rafe. Aujourd’hui, malgré les sentiments qu’elle avait encore en elle, ils avaient tout un tas de différents qu’ils ne pouvaient peut-être même pas régler. Ce premier rendez-vous chez le médecin, c’était une étape qu’ils ne pouvaient pas manquer, qu’ils ne pouvaient pas fuir non plus, parce qu’il fallait bien commencer à assumer un peu les choses. Mais y avait toujours un problème quelque part, de toute évidence et aujourd’hui, c’était l'ascenseur qui avait décidé de s’arrêter avant d’être arrivé à destination. Asteria, elle n’avait jamais eu l’impression d’être particulièrement claustrophobe - sans doute parce qu’elle ne s’était jamais retrouvée coincée dans un ascenseur avant aujourd’hui - mais elle, elle avait senti la panique monter et ses pensées se faire tout un tas d’images plus désagréables les unes que les autres. Il fallait qu’elle sorte de là, c’était avec cette certitude qu’elle s’était mise à cogner contre les portes de l’engin comme une hystérique. la seule réponse, elle vint de Rafe, évidemment, qui stoppa son geste en lui attrapant le poignet. Nerveusement, elle hocha la tête à sa remarque, alors qu’elle sentait les larmes lui monter aux yeux, maintenant. « Quand j’ai appelé, la secrétaire, elle a dit que j’aurais dû venir beaucoup plus tôt, alors j’peux pas retarder encore … » Et peut-être que la secrétaire, elle n’avait fait qu’un constat, à l’autre bout du téléphone, parce que normalement, c’était bien de prendre un rendez-vous au cours du premier trimestre. Mais elle, elle l’avait interprété comme un reproche, comme si on lui faisait comprendre qu’elle était déjà une horrible mère, alors il fallait qu’elle se présente à ce rendez-vous, elle ne voulait pas être déjà la pire mère du monde. « Mais ils auraient déjà dû venir nan ? » Ce n’était pas normal qu’ils mettent autant de temps, c’était l’impression qu’elle avait en tout cas, alors que l’espace lui semblait de plus en plus étroit, qu’elle avait vraiment chaud et cette impression d’avoir du mal à respirer. Il fallait qu’elle se calme, il avait raison Rafe, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. « Le stress, c’est pas bon pour le bébé. » Elle était au moins un peu renseigné, ou bien elle avait encore entendu ça dans une série qu’elle avait vue un beau jour. « J’ai pas envie de faire du mal à ce bébé. » Et voilà que c’était trop pour elle, les larmes commencèrent à couler contre ses joues. Elle n’avait vraiment pas envie que ce bébé aille mal, certainement pas à cause d’elle. Elle était censée le garder en sécurité et peut-être qu’y avait au moins ça qu’elle pouvait faire de bien dans sa vie, protéger le bébé qui grandissait dans son ventre. Ça avait l’air bien mal parti déjà, alors qu’elle n’arrivait pas à se calmer, au pire, elle pourrait toujours dire que les hormones avaient joué leur rôle dans sa réaction.
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Invité a posté ce message Ven 10 Aoû 2018 - 22:04 #



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Au moment de laisser Asteria partir, d'savoir que ce serait la toute dernière fois qu'ils s'verraient, Rafe avait cru qu'il serait capable d'y voir clair- qu'il n'ressentirait pas autant d'rancoeur à l'égard de la jeune femme, en la voyant l'abandonner, elle aussi. Ça n'avait pas été son choix et ils n'auraient pas pu faire autrement : l'évidence de ces faits, tout autant qu'il avait essayé de s'la répéter en boucle, n'avait pas réussi à stopper son cœur dans sa course, droit vers la peine et la déception. C'était pas les histoires épiques, d'amours construits contre tous les avis, et vivant et survivant quelles que soient les circonstances, qui manquaient- quels qu'aient été les propos que le brun avait pu avoir à l'égard de Terry pour essayer d'la laisser partir l'esprit tranquille, lui, il aurait plus été du genre Roméo et Juliette qu'à baisser les bras. Après tout c'qu'il avait enduré, peut-être que c'était normal. Ou peut-être que ça n'l'était pas, et qu'c'était tant mieux alors, que la Drake ait embarqué pour l'Australie, histoire d's'éloigner le plus possible de lui. Dix ans plus tard, le brun n'savait pas quelle était la réponse idéale, qu'elle aurait été l'issue parfaite- pour leur histoire ou pour eux, en tant que personnes, séparées d'un bout à l'autre du globe. Est-c'qu'ils seraient encore heureux et amoureux, aujourd'hui, si elle était restée ? Qu'est-c'qu'elle aurait fait, quand la police l'avait embarqué, une fois, deux fois, trois fois, et même plus encore, accusé d'la disparition de sa sœur ainée ? Est-c'qu'elle aurait fini par y croire, à s'dire que peut-être, à force qu'on lui tourne autour, c'était peut-être pour une raison- comme avaient fini par le penser beaucoup de gens ? Ou est-c'qu'elle aurait tenu bon, est-c'qu'elle l'aurait soutenu, coûte que coûte, quitte à elle, perdre des amis, tout autant qu'il en avait perdus lui ? Cette croisade qu'il avait dû mener pendant des années, il n'la méritait pas- il n'l'avait jamais méritée ; mais elle faisait partie d'sa vie, et elle aurait fait partie de quoique ce soit de c'qu'ils auraient pu construire, Terry et lui, si elle était restée à New York. Peut-être que ç'aurait été même pire encore, que les parents d'la jeune femme se seraient acharnés sur lui encore plus, ou qu'ils auraient dû eux-mêmes fuir il n'savait où, histoire de n'pas être séparés de force par des parents fous. Ça sonnait dramatique, vraiment, toute cette histoire ; Rafe avait arrêté d'croire en tous ces chemins de vie depuis bien longtemps : la réalité, ç'avait été qu'Asteria était partie, et qu'il avait fini par arriver à la conclusion que c'était sans doute mieux comme ça. Mais maintenant qu'elle était de retour, il avait envie d'lui demander pourquoi elle était partie, pourquoi elle n'était pas revenue, pourquoi ç'avait semblé si logique pour elle, d'rester en Australie même après ses vingt-et-un ans, plutôt que d'revenir ici ? A lui, à Shea et à l'enquête qu'elle disait si indispensable à sa vie, désormais. Tant d'interrogations qu'il n'avait pas la force d'mettre en voix- après tout, y'a quelques jours, la dernière fois qu'ils en avaient parlé, ça n'avait pas si bien tourné qu'ça entre eux deux. C'n'était pas faute d'presque essayer d'faire comme si de rien n'était depuis- ç'aurait été n'importe qui d'autre qu'Asteria, Rafe n'aurait même pas répondu à ses messages, il aurait tout simplement arrêté d'donner le moindre signe de vie, coupant les ponts sans le moindre regret. Peut-être bien que Terry disait la vérité, quand elle affirmait qu'elle ne l'croyait pas coupable, qu'elle avait même une autre piste et que cette enquête qu'elle voulait tant rouvrir, n'lui ruinerait pas la vie à nouveau. Mais comment l'savoir pour sûr, hein ? Comment pouvoir jurer de quoi serait fait l'futur ? Et à force de devoir s'démerder tout seul, tirer son épingle du jeu à sa façon, le jeune homme avait appris à éliminer d'son monde, tous ceux qui cherchaient un tant soit peu à lui nuire. Ç'avait été comme ça qu'avait grandi le fossé qui l'avait peu à peu séparé de Wyatt- eux deux qui avaient apprécié la compagnie de l'autre, quand Asteria était si brusquement sortie du quotidien, à New York. Mais Rafe, il était trop plein d'colère, de rancune, de blessures pour vraiment savoir différencier c'qui pouvait ressembler à un complot contre lui – concrètement, ce que les Drake avaient fait pendant des années – et ce qui pourrait être bien, juste de la justice ou des réponses enfin offertes pour Asteria.

Mais de toute façon, ça, c'était un peu comme l'autre soir, quand il n'avait pas voulu parler de ce bébé, mêlé aux histoires vieilles de dix ans, qui continuaient de hanter certaines personnes à New York. Ouais, Shea était toujours portée disparue, et sur comment et quoi faire, Asteria et Rafe, ils s'opposaient d'façon drastique- est-c'que ç'avait quoique ce soit à voir avec cette histoire de grossesse, hein ? Peut-être était-il naïf, d's'imaginer que tout pouvait être compartimenter- après tout, il était le premier à n'pas avoir réussi à regarder Asteria droit dans les yeux quand elle était arrivée, et à n'pas chercher à avoir le moindre sujet de conversation avec elle. A quoi bon, hein ? Est-c'qu'il était censé lui demander quand est-c'que les flics viendraient le cueillir lui, à nouveau ? Si ce n'est pour l'accuser, pour au moins re-re-re-re-revérifier son alibi et sa version des faits ? Il s'y attendait, ça lui pendait au coin d'la gueule, et la réalité aussi simple était-elle, c'était que c'n'était personne d'autre qu'Asteria, qui cette fois, tenait le couperet du bout des doigts, à quand elle déciderait de faire quelque-chose. Et d'expérience, comment n'pas lui en vouloir pour ça ? Chercher des réponses pour Shea, aux yeux des Drake et aux yeux des flics depuis dix ans maintenant, ça s'apparentait à épingler Rafe, et à rien d'autre. Pourquoi est-c'que ça changerait cette fois-ci en particulier, hein ? Une réalité dont la blonde n'avait peut-être pas conscience, si loin qu'elle avait été, elle- loin d'cette histoire, loin d'cette enquête biaisée, loin d'lui. Aujourd'hui, c'n'était pas le jour pour faire c'genre de reproches- quand est-c'que ça l'serait, alors ? Impossible d'répondre lui-même à cette question, Rafe, il s'disait que ce serait à quand ça exploserait hors de ses nerfs, une bonne fois pour toutes. Si ça arrivait un jour ; jusque-là, il avait surtout dû s'contenir, surtout dû ravaler sa propre hargne, histoire d'pas avoir la gueule du coupable idéal, plus qu'il n'l'avait déjà, aux yeux de certains. Ce vendredi-ci, Terry et lui, ils devaient se retrouver pour ce bébé, cette grossesse qui allait commencer à prendre une place d'plus en plus importante dans leur relation, quelle qu'elle soit aujourd'hui- alors ouais, il voulait s'contenter de ça. Peut-être même s'contenter d'aller à ce rendez-vous, d'être au côté d'Asteria, d'écouter les blablas des médecins, et repartir de son côté sans demander son reste. S'retrouver coincé dans l'ascenseur d'un hôpital, avec Asteria pour seule compagnie, alors, ça n'avait certainement pas fait partie d'ses plans- et en plus d'sa propre peur, serrant ses tripes dans un étau glacé, il devait gérer celle de la blonde. Paniquer dans d'telles conditions, c'était normal, sans doute ; au moins un peu. D'quoi se sentir mal à l'aise, de quoi s'inquiéter du temps qui passait, trop vite et trop lentement à la fois. Mais cette fois, là aussi, la Drake dépassait les limites, avec ses idées de feu, sa panique imbibant déjà l'air restreint de la cage d'ascenseur qui les piégeait. « J'parie qu'y'a des femmes qui viennent encore plus tard que ça. Y'en a qui font des dénis de grossesse pendant les neuf mois et qui ont un bébé en bonne santé à la fin. » qu'il haussa les épaules, essayant de rester calme lui-même et d'apaiser la jeune femme à ses côtés. Il aurait pu dire qu'y'avait même plein d'histoires, comme celle de cette fille qui était restée dix-huit ans, retenue en otage par le pédophile qui l'avait enlevée, et qu'elle avait eu trois enfants de lui, tous en parfaite santé, sans avoir jamais vu le moindre médecin. Mais peut-être que ce serait jouer avec le feu, d'parler d'une histoire pareille- aussi réelle et américaine était-elle, cette histoire. Qui sait, peut-être que c'était c'qui était en train d'arriver à Shea, où qu'elle soit aujourd'hui- à lui aussi, quels que soient ses ressentiments vis à vis de l'enquête qui avait été menée sur cette histoire, ça lui arrivait de s'poser des questions de c'genre, aussi terrifiantes que déplaisantes. « On le retardera pas ce rendez-vous, okay ? » assura-t-il en l'observant droit dans ses prunelles claires, lui offrant tout son aplomb pour faire cette promesse-là. « L'alarme que t'entends, là, elle résonne dans une bonne partie de l'hôpital, là tout d'suite. Alors j'pense qu'y'a déjà quelqu'un qui travaille sur le problème-... mais faudrait leur laisser plus de deux minutes avant de marteler sur les portes. » et peut-être que si d'ici dix minutes rien n'arrivait, ils auraient le droit de tous les deux s'mettre à hurler et à taper comme des furieux contre ces portes. « Ça va aller, d'accord ? » parce que oui, le stress, c'n'était pas bon pour le bébé ; c'n'était pas bon pour elle non plus, ou même dans la situation tout court. Ils devaient rester calmes, sinon, Dieu seul savait c'qui pourrait se passer : les crises de paniques, les malaises, tout ça, il n'savait pas gérer, Rafe. Il préférait éviter qu'elle tombe dans les pommes là maintenant, hein. Alors pour la bonne forme, et aussi parce que ce fut l'acte le plus naturel et facile qui soit, jusque dans son cœur s'écrasant contre sa poitrine, le brun vint prendre Asteria dans ses bras, l'enlaçant pour venir doucement frotter une main contre son dos, essayant d'la détendre, au moins un peu. « Tu vas pas m'dire qu'aucune femme enceinte n'a connu un p'tit moment de stress, en neuf mois, hein ? » il plaisanta vaguement, ayant un fin sourire- il n'était pas médecin, mais les problèmes de tension étaient quand même dus à autre chose qu'à un court moment de panique, comme ça, une fois pendant les neuf mois de grossesse. Sinon, ça voudrait dire qu'une femme enceinte n'aurait jamais l'droit d'avoir peur, d'être en colère, d'être particulièrement en forme ou particulièrement fatiguée. Qu'elle n'pourrait pas faire le moindre effort physique ou il n'savait quoi d'autre- n'était-ce pas Serena Williams qui, quelques mois plus tôt, avait disputé il n'savait quelle compétition de tennis en étant enceinte, hein ? « Ce bébé, Asteria, il est en bonne santé. Et il naîtra en bonne santé, grâce à toi. D'accord ? » il pouvait au moins lui assurer ça, avec ses gênes en béton à lui, le bébé qui s'en était bien sorti après neuf mois passés dans le ventre d'une camée alcoolique, vivant dans les bas fonds de New York. « Et j'vais t'aider, t'es pas toute seule... T'inquiète pas. » même coincée dans cet ascenseur, elle n'était pas toute seule. Même alors qu'il n'avait pas pris de vacances depuis des années, il était venu pour ce rendez-vous- parce qu'elle en avait besoin, parce qu'il le voulait, parce que c'était sa responsabilité, aussi. Elle pouvait au moins lui faire confiance sur ça, non ?
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Invité a posté ce message Sam 11 Aoû 2018 - 17:12 #

Elle n’avait jamais voulu compliquer les choses entre Rafe et elle quand elle était venu le voir l’autre fois. Asteria, elle avait l’impression que c’était normal de vouloir apprendre la vérité sur ce qui était arrivé à sa soeur, parce qu’elle l’aimait son aînée, qu’elles s’étaient faites tout un tas de promesses quand elles avaient été plus jeunes et elle n’avait pas oublié tout ça. Shea elle méritait que la justice fasse quelque chose pour elle et elle et tout le monde avait laissé tomber depuis bien longtemps. Elle la première, peut-être quand elle avait été en Australie, où elle était restée pendant des années pour pas grand chose sans doute. Elle aurait pu revenir à New-York une fois ses vingt-et-un ans atteints, mais elle avait été encore bien jeune à ne rien connaître de la vie et malgré les amis qu’elle avait eu là-bas, elle s’était souvent dit que si Rafe ne voulait plus d’elle, elle n’avait rien à faire dans cette ville. Elle n’avait pas franchement pensé à sa soeur à ce moment, elle n’avait fait que raisonner comme une gamine brisée par une histoire d’amour qui ne s’était pas passée aussi bien qu’elle l’aurait voulu. Au fil des années, elle avait fini par se dire que même s’il avait répondu à ses lettres Rafe, elle n’aurait jamais pu lui demander d’attendre quatre ans juste pour ses beaux yeux. Il avait le droit de vivre sa vie après tout et si c’était la raison de son silence, elle ne pouvait pas le lui reprocher, mais elle ne voulait pas vivre dans la même ville que lui, si lui, il ne voulait pas d’elle dans sa vie. C’était peut-être ridicule, digne d’une pauvre fille qui lisait trop de romans d’amour, sans aucun doute, mais c’était difficile de savoir à quoi s’attendre quand on écrivait à quelqu’un pendant des années, sans avoir de réponses. Elle se serait posé beaucoup moins de questions, si à l’époque, elle avait su que ses parents avaient joué un rôle important dans cette histoire. Elle n’avait rien su et il aura fallu quelques années de plus pour qu’ils la poussent assez à bout pour qu’elle décide de partir à l’autre bout du monde.

Dix ans c’était long, aussi bien pour sa relation avec Rafe que pour Shea, mais est-ce que dix ans c’était trop tard ? C’était une question qu’elle s’était posée avant d’aller retrouver Rafe, c’était une question qu’elle se posait tous les jours concernant Shea. Elle allait avoir un bébé et ce bébé, il aurait dû avoir une tante, alors rien que ça, ça la poussait à vouloir en savoir plus. Peut-être que c’était idiot, comme les trois quarts des choses qu’elle voulait, à en juger ce que les autres en pensaient, mais elle avait besoin de savoir. Elle avait aussi besoin de Rafe, elle avait eu l’espoir de retrouver ce qu’ils avaient eu dans le passé, même dix ans après et ces derniers temps, elle avait l’impression qu’elle devait choisir entre Rafe et Shea et c’était terrible comme décision. Est-ce qu’elle pouvait sacrifier la justice que sa soeur méritait pour une histoire d’amour qui n’existerait peut-être jamais ? Est-ce qu’elle pouvait sacrifier l’histoire qui avait été la plus importante de sa vie, pour quelqu’un qui était probablement mort ? C’était un choix compliqué, une décision qu’elle n’arrivait pas à prendre, si bien que paradoxalement, ça devenait plus simple de penser au bébé ces derniers temps. Ça l’avait au moins poussée à prendre ce rendez-vous et maintenant, elle avait besoin d’aller jusqu’au bout de cette affaire. C’était sans compter sur ce maudit ascenseur pour lui mettre des bâtons dans les roues. Il s’était arrêté comme ça, sans crier gare avec Rafe et elle dedans et c’était une dose de stress supplémentaire dans sa vie, et elle n’arrivait pas à gérer ça. « Ouais, mais bon … » Elle ne pouvait pas contrer l’argument de Rafe, il avait raison, mais bon, elle, elle était quand même particulièrement douée pour tout faire de travers, fallait quand même le noter. Alors maintenant qu’elle était là, dans cet hôpital, il était hors de question qu’elle reparte sans avoir vu un médecin. « Okay. » Si Rafe le disait, alors elle pouvait bien le croire. Maintenant, fallait quand même sortir de cet ascenseur, parce que plus les minutes passaient là-dedans, plus elle avait l’impression d’être sur le point d’exploser. Elle hocha la tête à sa remarque sur l’alarme, elle voulait bien leur laisser un peu plus de temps pour résoudre le problème, elle n’avait pas le choix de toute façon. Ils étaient coincés là-dedans et la seule chose qu’ils pouvaient faire, c’était attendre. C’était plus facile à dire qu’à faire, elle n’aimait pas ça du tout, cette situation, l’espace était trop petit et la chaleur étouffante. Au moins, dans les bras du brun, elle eu l’impression d’enfin pouvoir prendre une grande bouffée d’air frais, et fermer les yeux, alors qu’elle resserrait à son tour son étreinte dans le dos de Rafe, ça lui permis d’oublier un peu, où ils se trouvaient. « Mais les autres femmes, elles ont peut-être moins tendance que moi à tout foirer. » Elle, elle avait un talent pour ça après tout. Elle était une ratée aux yeux de ses parents, elle avait tout foiré avec Rafe, que ce soit dix ans plus tôt ou il y avait seulement quelques jours, avec cette histoire d’enquête pour la disparition de Shea. Avec Shea elle même, sans doute qu’elle avait tout foirer. Elle ne voulait pas en faire de même avec la vie de cet enfant. « Comment tu peux en être si sûr ? » Il la connaissait pourtant, il devait savoir qu’elle pourrait facilement louper une marche dans les escaliers et tuer ce bébé en tombant. Elle, elle savait qu’en plus de ça, y avait un genre de malédiction au-dessus d’elle, qu’il arrivait malheur à tous ceux qui s’approchaient trop d’elle. Shea avait disparu, Rafe avait passé elle ne savait trop d’année à être poursuivi par les flics, peut-être que les drames familiaux d’Alison, ils venaient d’elle aussi. Et maintenant, si Rafe était coincé dans cet ascenseur, c’était sans doute parce qu’il y était monté, avec elle. Elle portait la malheur alors ce pauvre bébé n’avait aucune chance avec elle en guise de mère. « Merci … » Qu’elle répondit d’une petite voix, luttant contre les sanglots, il était là, il le lui avait déjà dit et elle avait confiance en lui, mais il lui faudrait combien de temps avant qu’il ne la déteste pour de bon ? Et quand bien même il ne le faisait pas, ce bébé, il était dans son ventre à elle, l’endroit le plus insécure du monde, sans aucun doute.
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Invité a posté ce message Lun 13 Aoû 2018 - 22:21 #



are we written in the stars?
i want you to want me to take you back home to my mama, put my name on your lips call me yours and forget all this drama. i'm asking you baby 'cause i'm tired of asking myself, are we written in the stars or are we written in the sand? are we last call kissing or will we be reminiscing with each other for the next forty years? @tumblr

Il n'savait pas c'qu'il attendait, lui, personnellement, de c'rendez-vous, Rafe. Est-c'qu'il voulait des réponses ? Est-c'qu'il avait des questions ? Est-c'qu'il aurait, ne serait-ce que le courage de les poser ? Faire le tri dans son crâne était plus compliqué que c'qu'il n'avait imaginé, pour aussi peu qu'il avait essayé d'approcher cette histoire de bébé, seul avec lui-même. Peut-être qu'Asteria et lui auraient dû passer plus de temps à en parler, à vraiment s'acclimater à la perspective du futur qui leur pendait au nez, et arriverait bien assez vite. C'qu'ils avaient fait, surtout, c'était s'livrer à un bras de fer avec la réalité, à essayer d'nier ce qui était si évident : Terry était enceinte, et c'était quelque-chose qui les concernait tous les deux, qu'ils le veuillent ou non. Ce bébé, il n'avait rien demandé – tout comme eux, techniquement : ils s'étaient protégés, après tout, cette nuit-là quand ils avaient été ensemble. Mais Rafe et elle, ils étaient des adultes, ceux qui s'étaient retrouvés dans d'telles conditions, dans un même lit ce soir-là, plutôt que d'choisir de faire les choses différemment. Répéter l'histoire en boucle dans leur imagination, à s'demander c'qu'ils auraient dû faire d'autre, n'allait pas miraculeusement changer leur futur : non, s'il y avait bien une réalité qu'un tel rendez-vous à l'hôpital aujourd'hui faisait exploser en plein dans leur gueule, c'était celle-ci. Ce bébé arriverait, c'était une loi naturelle et immuable – hormis dans des conditions bien dramatiques – maintenant que la blonde avait abandonné l'idée de l'avortement, il n'y avait plus qu'à sentir ces presque six mois passer, et se préparer pour ce qui arriverait. Et comment faire ça, hein ? Pour tout autant qu'il avait été sûr qu'il n'se poserait pas en couple de sitôt, et qu'il n'construirait jamais le projet d'avoir des enfants un jour, le brun n'avait pas beaucoup prêté attention à c'que ça pouvait vouloir dire, d'être parent, d'attendre un enfant, ou d'en préparer la venue d'une quelconque façon. Est-c'qu'ils allaient devoir suivre ces cours qu'on voyait dans les séries télé, toujours dans des scènes cocasses et ridicules, où tout s'passait mal ? Est-c'qu'ils allaient devoir lire des bouquins, comme si quelques écrits balancés avec philosophie sur des pages blanches, pourraient un tant soit peu les aider ? Est-c'qu'ils allaient devoir redéfinir toute leur vie, leurs croyances, leurs projets ? Au fond, le truc, c'était que Rafe, il n'savait même pas si c'était ce qu'Asteria voulait : lui au moins, il avait été clair sur une chose- cet enfant, il n'le laisserait pas finir dans le système, quoique cela puisse signifier pour son futur. Le Hollins, pourtant, il n'était pas né dans ce système, pupille de l'état et livré à lui-même dès le moment où il avait poussé son premier cri : au contraire, il avait passé toutes ses premières années au sein d'une famille dysfonctionnelle, avec juste une mère, incapable de gérer sa vie correctement. Et il en gardait ses propres souvenirs, des traumatismes et des relents de colère dont il n'parlait avec personne : mais ça, il semblait peut-être que ça incombait à lui, tout autant qu'à Asteria, de faire mieux. Lui, quelle qu'ait été sa réaction sur le moment quand la blonde lui avait annoncé qu'elle était enceinte, il n'l'avait pas laissée tomber, il n'avait pas pris la fuite – et même à force d'y cogiter, y'avait pas assez de trouille et d'appréhension en lui pour le transformer en lâche, préférant ignorer complètement le problème, et la femme qui allait avec. Non, s'il était coincé dans cet ascenseur maintenant avec la Drake, c'était parce qu'il était venu, à ce fameux rendez-vous, avec elle – coûte que coûte, même après leur dispute si récente, même alors qu'elle s'apprêtait à, qui sait, ruiner sa vie avec sa foutue enquête de police, il était là, fermement accroché à ces quelques principes qu'il avait acquis, au cours de son existence.

Et pourtant, il était loin d'pouvoir garantir quoique ce soit – pas même un soutien financier digne de ce nom, de quoi garantir à ce bébé tout ce dont il aurait besoin. Et certainement pas le fait de savoir c'qu'il faisait, en toutes circonstances : là, il avait accepté d'accompagner Asteria à son rendez-vous médical, sans même savoir en quoi il consisterait - est-c'qu'ils allaient seulement parler ? Est-ce qu'elle allait subir toute une série d'examens médicaux qui prendraient du temps ? Est-c'que ce tête à tête avec un médecin n'durerait que dix minutes à tout casser, avant qu'ils ne passent à autre chose, d'ici le prochain check up d'ici quelques semaines ? Rafe, il n'était préparé à rien, c'matin-même, et peut-être alors, que c'n'était pas plus mal que l'ascenseur ait décidé de n'pas obtempérer : ça n'lui laissait que plus de temps, au brun, pour s'préparer mentalement à ce qui pourrait les attendre une fois qu'ils atteindraient le bon étage, et qu'ils se retrouveraient face avec un ou une inconnu(e) qui inspecterait chaque aspect de leur vie. Est-c'qu'ils allaient devoir expliquer leur situation à ce médecin, hein ? Et comment est-c'qu'ils la décriraient ? Leur passé, leur présent- cette nuit-là qu'ils avaient partagée y'a quelque-chose comme trois mois de ça, tout était si compliqué, à décrire, à cerner, à ressentir. Rafe, il voulait bien croire que si ç'avait été n'importe quelle aventure d'un soir, il agirait d'la même façon, qu'il serait décent quelles que soient les circonstances- mais ici, maintenant, c'était Asteria avec lui. Asteria pour qui son cœur battait si fort, de tous les sentiments paradoxaux et contradictoires possibles et imaginables. Terry, c'était bien la seule fille avec qui, à une époque, ne serait-ce que pour quelques fractions d'espoir, il s'était imaginé avoir un vrai futur- pourquoi pas avec des visites de c'genre, des perspectives d'avenir similaires à celle qui planait au-dessus de leur tête, là maintenant. Le tout, avec beaucoup moins de stress et d'appréhension. « T'as pas tendance à tout foirer, arrête de dire ça. » et ça, dans cette vie ou dans une autre, où ils seraient parfaitement heureux dans des circonstances pareilles, il pouvait le jurer. Ça se saurait, si les injustices de c'monde pouvaient être décrites et expliquées de façon aussi simple que ça : qu'est-c'qu'elle pensait avoir foiré dans sa vie, Terry, hein ? A vingt-sept ans, en plus du reste ? A cet âge-là, sa mère à lui s'apprêtait à le larguer sur un banc dans un commissariat, et son père avait complètement déserté ses devoirs parentaux. Et il en voyait, des gens, des jeunes, qui foiraient leur vie et la foutaient en l'air sans s'encombrer des détails. En comparaison, Asteria, elle avait accompli pas mal d'choses braves et pleines de détermination : le truc, c'était que parfois, le destin ou le hasard, avaient leurs propres lois, qui avaient elles-mêmes des conséquences que personne n'pouvait voir venir ou maîtriser. « Qu'est-c'que tu crois avoir foiré, là, hein ? » qu'il n'put s'empêcher de demander, alors, avec un air de défi, un haussement d'épaules, accompagné d'un signe des sourcils, comme s'il attendait vraiment une réponse. Certes, elle disait qu'elle était revenue à New York pour se faire publier – mais franchement, qui s'faisait publier à vingt-sept ans, hein ? Comme ça, juste en venant avec une ébauche de bouquin, des idées de base, un premier travail qui n'avait jamais été revu par qui que ce soit ? Lui au moins, il avait assez d'recul sur la vie, ses difficultés, ses galères, pour savoir qu'aucun rêve ne s'réalisait comme ça. Peut-être bien qu'à comparer, il avait plus foiré sa vie qu'elle, jusque-là ; il avait perdu tellement d'opportunités, laissé passer tellement d'rêves, à baisser les bras dans les moments difficiles, à trop souvent s'demander 'à quoi bon?' quand il avait été aux pieds du mur. « Et qu'est-c'qui te fait croire que ce bébé n'sera pas en bonne santé, hein ? T'as des antécédents de maladies génétiques dans ta famille, ou un truc du genre ? » et même s'il ricana, un brin tendrement, léger, comme si ça n'pouvait pas arriver, Rafe voulait bien croire que ce serait l'genre de détail à avouer aux médecins bien assez vite – et à lui avouer à lui aussi – avant de continuer. « T'as commencé avec une plante verte, non ? Et après avec un chien ? Les deux ont survécu, non ? » plaisanta-t-il vaguement, offrant un sourire à la jeune femme, dès lors qu'il s'écarta un peu d'elle. Dans un geste tendre, affectueux, réconfortant, il laissa la paume de sa main glisser le long du bras de la blonde, essayant de continuer à l'apaiser, quand une voix les interrompit. Dans le moniteur de l'ascenseur, l'inconnu à l'autre bout du fil leur demanda combien ils étaient, s'il y avait des blessés, et d'autres questions, avant d'annoncer que tout devrait être réglé d'ici dix-quinze minutes. Rien de plus, rien de moins. « Tu vois... tout va bien s'passer. » avec son sourire à Asteria, il essaya de s'en convaincre lui aussi – définitivement plus nerveux à la perspective de ce rendez-vous médical, que parce qu'ils étaient coincés dans cet ascenseur. Au contraire, peut-être parce qu'il avait la frousse, Rafe serait bien resté une demi-heure dans cette cage de métal ; quelque-chose lui disait que c'était préférable, plus confortable que ce qui l'attendait quand il en sortirait.
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Invité a posté ce message Mar 14 Aoû 2018 - 17:15 #

Elle ne savait pas Asteria, si elle aurait eu des enfants, si jamais cette grossesse ne s’était pas imposée à elle par accident. Ça faisait longtemps qu’elle n’y songeait plus. A une époque, quand elle avait été adolescente, amoureuse de Rafe, qu’elle avait cru qu’aucun problème, aucun nuage ne viendrait jamais ternir son avenir avec le brun, elle s’était dit qu’ils finiraient par se marier et qu’ils auraient des enfants ensemble, parce que c’était la suite logique de l’histoire. Mais les choses ne s’étaient pas passées comme prévues, Shea avait disparue et peu à peu, son histoire avec Rafe avait été réduite au silence, par la volonté de ses parents. Depuis Rafe, Asteria elle n’avait jamais connu cet amour resplendissant lui donnant envie de ce genre d’avenir. Elle avait eu des histoires, plus ou moins longues, jamais assez solide pour que de tels projets se mettent en place. Ce qu’elle avait voulu avec Rafe, elle ne l’avait jamais désiré avec personne d’autre. Alors elle n’était pas censée se marier, ni avoir d’enfants et dans le fond, ça ne la dérangeait pas plus que ça, elle s’était faite à la vie qu’elle menait et elle la vivait sans trop se poser de questions. Pourtant, retrouvé Rafe avait été une priorité quand elle était revenue à New-York, elle avait commencé à le chercher avant même de se trouver un appartement, c’était dire à quel point elle avait tenu à le revoir, comme si, même dix ans après, il restait celui dont elle avait absolument besoin pour exister. Malgré tout, là non plus, elle n’avait pas prévu qu’elle finirait par se retrouver enceinte. Son enfant allait naître, dans quelques mois, c’était inévitable maintenant et même si c’était Rafe le père, ça ne ressemblait pas à toutes les belles histoires qu’elle avait pu s’imaginer quand elle avait été jeune et chargée d’un trop plein d’innocence. Aujourd’hui, elle ne savait même pas ce qu’ils étaient Rafe et elle, alors c’était clair que le mariage n’était pas pour demain.

Comment est-ce qu’ils allaient gérer cet enfant s’ils venaient à vraiment le garder ? Une garde partagée, comme ces couples divorcés ? Est-ce qu’on pouvait imposer ça à un bébé ? Ça ne devait pas être facile, pour un si petit être de passer une semaine chez son père, puis une semaine chez sa mère non ? Elle lisait beaucoup Asteria et puis elle faisait des recherches sur internet et ce qu’elle avait pu retenir de tout ça, c’était qu’un bébé, ça avait besoin d’une certaine stabilité, une routine qu’on ne pouvait pas lui bouleverser comme ça, d’une semaine à l’autre. Ils n’avaient pas les mêmes habitudes de vie Rafe et elle, pas les mêmes métiers, pas les mêmes horaires alors ce serait difficile d’avoir un rythme de lever et de coucher régulier s’ils faisaient comme ça. Et puis qui est-ce qui allait s’en occuper quand ils travailleraient tous les deux ? Elle ne pouvait pas se permettre de prendre un long congé maternité et elle pouvait encore moins devenir mère au foyer, en dépendant d’une pension alimentaire que Rafe lui verserait, comme si c’était de son devoir d’entretenir la mère de son enfant pour qu’elle puisse rester chez elle pour s’en occuper. C’était compliqué et tellement loin des rêves qu’elle avait pu avoir que ça en devenait effrayant, alors c’était normal dans le fond qu’elle ait aussi peur de tout foirer avec cette grossesse, avec cet enfant et tout ce qui pouvait aller avec. La remarque de Rafe alors, elle lui arracha un léger soupire, alors qu’elle baissait les yeux vers le sol d’un air résigné, y avait tellement de choses à foirer avec un enfant que c’était certain, à ses yeux, qu’elle ne serait jamais à la hauteur pour tout gérer et que tant qu’il était dans son ventre, elle ne pouvait même pas demander à Rafe de prendre le relais le temps qu’elle puisse souffler un peu. La question du jeune homme la fit hausser les épaules, alors que pour elle, la réponse était probablement trop évidente. « Nous deux, ma carrière … » Ça faisait déjà beaucoup, dans le fond. Elle avait foiré leur relation en quittant le pays, dix ans plus tôt et elle savait qu’elle n’avait pas arrangé les choses avec cette histoire concernant Shea. Peut-être qu’elle avait foiré les choses avec Shea aussi, y avait cette part de culpabilité en elle, basée sur des si qui faisait qu’elle se disait qu’elle aurait dû lui dire de passer à la maison ce soir là. C’était débile, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Des fois, elle se demandait aussi si elle n’aurait pas dû suivre les plans de ses parents, au moins, elle aurait une carrière prometteuse et un meilleur salaire, là, elle savait que financièrement, cet enfant, ça allait être problématique, à moins qu’elle n’arrive à se faire publier, mais là, elle ramait plus que jamais et y avait peu de chance pour qu’elle ponde un best-seller de toute façon. « Non, je crois pas qu’y ait de maladies dans ma famille. Mais il est dans mon ventre et il est fragile, je pourrais glisser dans les escaliers ou pire dans ma douche … » Avec le poids du bébé en prime, c’était des accidents courants et comme elle, elle était un peu maladroite sur les bords, ça pourrait bien finir par arriver. « Compare pas notre bébé à une plante verte. » Qu’elle répliqua d’un air faussement outré avant d’au moins retrouver le sourire. C’était probablement la première fois qu’elle disait notre bébé et non pas juste le bébé dans une tentative de le rendre plus loin et distant d’elle qu’il ne l’était. La voix dans l’interphone était déjà rassurante : on ne les avait pas oublié là-dedans, quelqu’un était en train de s’occuper de ça, ils allaient s’en sortir et c’était déjà une bonne nouvelle, parce qu’elle avait l’impression d’être en train d'étouffer là-dedans. « Okay, tant mieux, on crame là-dedans. » Ou peut-être qu’il faisait juste super chaud partout, ou que c’était la grossesse qui faisait ça, les hormones qui se réveillaient peut-être alors que la proximité entre elle et Rafe, aussi innocente et rassurante soit-elle avait aussi un effet sur ces maudites hormones qui travaillaient beaucoup trop en ce moment.
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